MA PART DE GAULOIS, de Magyd CHERFI

Publié le 18 Juin 2018

Autobiographie - Editions Audiolib - 6h14 d'écoute - 21.80 €

 

Parution d'origine chez Acte Sud en août 2016, existe aussi en format poche

L'histoire : Nous sommes en 1981 dans une cité de Toulouse. Il se passe beaucoup de chose en France, notamment l'avènement proche de Mitterrand. Et dans la cité, ça parle beaucoup, ça se révolte, ça rêve, ça subit, ça se résigne... Sauf Magyd qui prépare son bac littéraire et qui deviendra le premier bachelier rebeu de la cité !

 

Tentation : Curiosité et Pitch

Fournisseur : Bib N°3

 

 

 

Mon humble avis : Le patronyme de l'auteur ne vous rappelle peut-être rien... Sauf que si je vous dis : "Tomber la chemise", un petit air joyeux et bien entêtant vous revient en mémoire. Magyd Cherfi a en effet été parolier et chanteur du célèbre groupe toulousain Zebda !

Ici, il nous raconte sa vie, depuis son enfance en primaire jusqu'à l'obtention du fameux baccalauréat, ce drôle de truc, ce sésame pour devenir soit ingénieur soit docteur. Personne n'envisage de l'obtenir dans son entourage, puisque le bac serait réservé aux français.

Alors, c'est quoi être français, quand la carte d'identité dit que nous le sommes, que les parents ne le sont pas, qu'on vacille entre deux cultures, qu'on connaît plus "nos ancêtres les gaulois" que l'histoire de l'Algérie, que les idoles qu'on admire sont tout sauf maghrébins, que l'on a les cheveux crépus et qu'une partie de la France nous montre du doigt.

Voici la question fil rouge de ce récit de Magyd Cherfi. La question de l'identité personnelle dans l'identité nationale, de l'identité de coeur, l'identité à laquelle on veut ressembler. Magyd Cherfi offre des réponses  qui viennent du fond du coeur. Les siennes, celles de ses potes de la cités etc... Et celles-ci diffèrent évidemment. Comme pour beaucoup de sujets, il peut y avoir autant de réponses que d'individus. Mais l'auteur appuie sur la complexité de la question, à force de commentaires, d'exemples et d'arguments bien développés tous plus convaincants les uns que les autres. En dehors de ce questionnement identitaire, le sujet de la femme dans les cités, et notamment de la maltraitance, est largement développé.

Mais attention Magyd fait figure d'exception dans le quartier. C'est le littéraire, l'intellectuel, le poète, l'écrivain public, le rêveur de la cité. Celui qui, en cachette, lit Victor Hugo. Et qui se prend de la part de ses copains "Et c'est qui ce bouffon de Victor Hugo".

Au début de mon audio-lecture, j'ai vraiment cru que ce livre allait être un véritable coup de coeur pour moi. Le style, autant poétique que contemporain, m'emportait, me berçait, m'amusait, me bouleversait.

Et puis, j'ai trouvé pas mal de redondance dans les situations et les propos, et surtout, les dialogues au vocabulaire très fleuri ont commencé à être trop présents, puis envahissant à mes yeux, ou plutôt, à mes oreilles. De ce fait, j'ai fini par avoir hâte d'achever ce livre.... qui, comme vous pouvez le constater, garde néanmoins de très bons arguments pour que vous vous penchiez dessus !

 

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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A
J'en avais vu des avis plutôt positifs ici et là sur la blogo et je l'avais même noté sur ma LAL. Peut-être à éviter en livre audio ?
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G
Oui, sans doute... D'autant que l'accent toulousain de l'auteur, que je trouvais chantant au début, a fini par ne plus m'être si agréable que ça !
D
Bonjour Géraldine, j'ai beaucoup apprécié ce texte. Je l'avais trouvé bien écrit. Je n'ai pas forcément retenu le vocabulaire fleuri. Ca ne m'a pas frappée plus que cela. http://dasola.canalblog.com/archives/2017/05/30/35321877.html Bonne après-midi.
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