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Publié le 9 Septembre 2022

Film de Murielle Magellan

Avec Sara Giraudeau, Grégoire Ludig, Pierre Deladonchamps, Sara Suco

Synopsis : Adaptation libre de la bande dessinée éponyme de Boulet et Pénélope Bagieu parue aux éditions Delcourt.
Eloïse se retrouve assise seule sur un banc parisien. Qui est-elle ? Que fait-elle là ? Elle ne se souvient de rien ! Elle se lance alors dans une enquête, pleine de surprises, pour découvrir qui elle est. Et si cette amnésie lui permettait de trouver qui elle est, qui elle aime, et de réinventer sa vie ?

Mon humble avis : Je n'ai pas lu la bande dessinée éponyme, donc je ne peux pas dire à quel point ce film y est fidèle ou non.

Quoiqu'il en soit, j'ai passé un savoureux moment avec cette "Page blanche". Savoureux et lumineux, voire aérien parfois, tant la réalisation est délicate et sublime Paris et ses quelques lieux majeurs dans le scénario. Il y a comme un petit côté Amélie Poulain.

Avec Eloise, on s'inquiète, on s'émeut, on s'amuse, on tremble, on rit aussi un peu, on sourit. Un film sérieux et léger à la fois, souvent poétique, qui fait du bien. Qui pose la question de ce que l'on est et du pourquoi, de ce que l'on pense être, de ce que l'on accepte d'être pour s'inclure dans un groupe et entrer dans le moule, même si cela nous éloigne parfois de nos valeurs, et de notre moi intérieur et profond, que l'on malmène pour ressembler aux autres.

La page blanche nous parle aussi de la vie et de ses accidents, qui parfois, nous permettent de repartir sur de meilleures bases, de recommencer à zéro ou presque, de prendre de meilleures décisions. Enfin, il est question de ce qui nous relie aux autres, surtout à notre époque hyper connectée. Pour Eloise, perdre la mémoire lui permettra de se retrouver.

Sara Giraudeau interprète à merveille cette jeune femme perdue, fragilisée, ingénue. Elle est à la fois émouvante et solaire. Bon, j'avoue j'ai un peu de mal parfois avec sa voix (mais qui est très adaptée au rôle). Et puis à travers son joli visage, j'en vois deux autres simultanément, celui de son père et de sa mère.

En résumé, un très bon film, qui détend, et qui pose de bonnes questions. A ne pas bouder !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 22 Août 2022

Film de Christophe Duthuron

Avec Pierre Richard, Eddy Mitchell, Bernard Le Coq, Alice Pol

Synopsis : Pour venir en aide à des migrants qu’il cachait à Paris, Pierrot les conduit dans le Sud-Ouest chez Antoine qui lui-même accueille déjà Mimile, en pleine reconquête amoureuse de Berthe. S’attendant à trouver à la campagne calme et volupté, les six réfugiés goûteront surtout à la légendaire hospitalité d’un village français. L’occasion rêvée de secouer les peurs et les préjugés pour Sophie et nos trois Vieux Fourneaux, promus consultants inattendus d'une campagne électorale que Larquebuse, le maire de Montcoeur n’est pas près d’oublier.

Mon humble avis : Autant j'avais adoré, en grande fan que je suis de la série BD éponyme, l'adaptation du premier tome, autant cette fois-ci, je suis déçue.

Je n'ai pas été embarquée, j'ai peiné à rire, je me suis par moment ennuyée. J'ai trouvé le film désordonné, les dialogues pas assez travaillés et manquant de finesse, le jeu des principaux acteurs très poussifs, limite grotesque ou pas inspiré, comme s'ils déployaient une énergie considérable pour combler les défaillances du film.

Seuls les moments qui portent sur la vraie thématique du film - à savoir l'accueil des migrants, les à-priori et les stupidités administratives à leur égard offrent un beau message, bien mis en scène, réveille un peu les consciences. Mais ces moments n'arrivent que dans la dernière partie du film, dommage. 

Bref, la sauce n'a pas pris pour moi, donc je déconseille, d'autant que pas mal de (normalement) bons films sont annoncés prochainement !

Je vais donc attendre aussi la sortie BD du tome 7 avec impatience (est-il seulement prévu ?) et éviter les potentielles suites Vieux fourneaux au cinéma !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 5 Juillet 2022

Film de Quentin Dupieux

Avec Alain Chabat, Marie Drucker, Benoît Magime, Anaïs Demoutier

Synopsis : Alain et Marie emménagent dans un pavillon. Une trappe située dans la cave va bouleverser leur existence.

Mon humble avis : Si on ne m'y avait pas invitée, je ne serais pas allée voir ce film, et pourtant, aucun regret.

Oui, c'est complètement barré, du moins dans les 2 situations de départ qui sont exploitées ici. C'est le fond mais pas la forme qui est complètement loufoque.  Mais est-ce moins barré que la société dans laquelle nous évoluons ? Non en fait.

Dans ce film, Quentin Dupieux pointe habillement du doigt le grotesque de notre époque : le culte du jeunisme et le tout électronique et connecté ! Oh, je ne vous dirai pas comment, ce serait complètement spoiler... Mais deux couples vivent des expériences incroyables... mais vraies ! C'est donc une satire sociale bien réussie, très rationnelle en fait, avec des concepts simples ! Qui dit les choses et interroge comme il faut sur la distance entre les préoccupations des uns et des autres, ceci par quelques dialogues bien sentis.

Le réalisateur a la bonne idée de ne pas en faire des tonnes, de ne pas surexploiter ses sujets, de ne pas tomber dans le graveleux et le vulgaire.

Des comédiens au diapason nous montrent parfaitement le ridicule de notre ère dans ses obsessions de l'apparence et de la propriété et de l'usage de certains biens... Qui ne sont pas sans rappeler Maggy, la chanson de Renaud ! Bref, une bonne comédie (pas hilarante, mais fine malgré le "farfelu" du concept de départ) à ne pas bouder !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 2 Juin 2022

Film d'Arnaud Desplechin

Avec Marion Cotillard, Melvil Poupaud, Benjamin Siskou, Patrick Timsit

Synopsis : Un frère et une sœur à l’orée de la cinquantaine… Alice est actrice, Louis fut professeur et poète. Alice hait son frère depuis plus de vingt ans. Ils ne se sont pas vus depuis tout ce temps – quand Louis croisait la sœur par hasard dans la rue, celle-ci ne le saluait pas et fuyait… Le frère et la sœur vont être amenés à se revoir lors du décès de leurs parents.

Mon humble avis : 1h48... Qui en parait le double... Un ennui mortel... Je n'avais pas vu avant la séance que le film était d'Arnaud Desplechin... Ceci explique sans doute cela, du moins à mes yeux...

Pas vraiment de scénario... Un film familial (sur une famille, hein, pas pour passer une chouette soirée ciné avec les enfants) qui se veut intimiste... Et qui n'est qu'une longue masturbation cérébrale de bobos... Rien qui ne m'ait accrochée, et encore moins raccrochée : ni les dialogues, ni le rythme qui n'en n'est pas un, ni les images (c'est sombre, triste, il pleut, c'est tourné à Lille). Ni le jeu des acteurs dont on se demande ce qu'ils font là... Bon, comme d'hab, Marion Cotillard montre ce qu'elle sait faire : passer du sourire figé à l'hystérie... Aucun des personnages principaux n'éveille la moindre empathie. Quant aux personnages secondaires, on ne sait pas qui ils sont vraiment, si on les a déjà vu ou non...

Desplechin s'interroge ici sur le pourquoi de la haine ? C'est bien beau de s'interroger, mais si on ne propose pas une amorce de réponse, à quoi bon s'interroger à voix haute ? Bref, au bout de presque deux heures, on ignore toujours pourquoi le frère et la soeur se haïssent autant, et la réconciliation vient comme un cheveu sur la soupe, comme la fin d'un jeu, d'un caprice... genre on a joué, on arrête... Mais le jeu a tout de même pourri toute l'ambiance familiale pendant vingt ans.

Bref, du vide, de l'ennui, des personnages égoïstes, qui s'ennuient autant qu'ils nous ennuient avec leurs lamentations familiales... Mais le pire dans tout cela, c'est que cette famille semble tellement dysfonctionnelle sans que l'on nous en donne les raisons, et bien on nous laisse complètement à l'extérieur de son histoire. Tout se déroule comme si nous n'étions pas là. De là à dire que le film est à l'image de ses personnages, il n'y a qu'un pas. Un film égoïste que ne s'intéresse pas à ses spectateurs, qui ne les invite pas à entrer...

Et bien dans ce cas, je préfère franchement la sauce US Top Gun qui m'invite dans un cockpit ! Bref, ce n'est pas avec des films comme Frère et soeur que les salles de cinéma vont se remplir de nouveau. Désespérant ! Mais la presse, et notamment Cannes, porte ce film aux nues !

Mais Desplechin ne m'aura plus ! Son cinéma et moi, on fait deux ! Au cinéma, je veux de l'émotion, de la découverte, de la peur ou du plaisir simple ou du grand spectacle. Là, je n'ai rien eu.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 19 Mai 2022

Film de François Uzan

Avec Jacques Gamblin, Pascale Arbillot, Pablo Pauly, Agnès Hurstel

Synopsis : Thierry passe ses journées à classer ses photos de famille, persuadé que le meilleur est derrière lui. Lorsque Claire, sa femme, lui annonce qu’elle le quitte, Thierry, dévasté, lui propose de refaire « Grèce 98 », leurs meilleures vacances en famille. Officiellement, il veut passer une dernière semaine avec leurs enfants avant de leur annoncer la séparation. Officieusement, il espère reconquérir sa femme ! En tentant de raviver la flamme de son couple, Thierry va mettre le feu à sa famille...

Mon humble avis : Un film qui fait du bien, qui divertit, qui ne nous parle pas de guerre, de Covid, d'élections, de pénurie et de pouvoir d'achat ! Bref, un film qui change les idées avec les péripéties d'une famille que le père tente de garder intacte. Il faut composer avec le caractère et les petits vices de chacun, et se faire à l'idée que les enfants n'en sont plus, du moins, sur la carte d'identité.

Alors ça s'engueule, ça se claque les portes au nez, ça multiplie gaffes, taquineries et malchance... pour le plus grand plaisir du spectateur.... Car derrière la façade, et bien ce petit monde s'aime tout de même ! On rit juste ce qu'il faut, pas trop. D'ailleurs, ce film a reporté le prix du jury au festival de l'Alpe d'Huez en 2021.

Voyage donc dans le passé, pour le meilleur et pour le pire. Et même si rien ne se passe comme prévu, on envie les vacances de la famille Hamelin pour les lieux qu'elle arpente. Elle est belle la côte Grecque ! On s'assirait à une table d'un de ces petits restos de bord de mer, à siroter un ouzo ou un rosé, avec une bonne salade grecque, en laissant le temps filer !... Avant de filer nous aussi visiter l'Acropole.

Un savoureux mélange de mélancolie et de drôlerie, avec de bonnes idées, mené énergiquement par un Jacques Gamblin plein de ressources, un Jacques Gamblin trop rare sur les écrans depuis quelques années. Un grand plaisir pour moi que de l'y revoir, cet acteur m'a toujours touchée !

Malgré des dialogues corsés et épicés, ça reste bien savoureux et bienveillant. Et le message est le suivant : Certes, on a de bons souvenirs, certes il ne faut pas oublier, mais garder en tête que le plus beau souvenir est toujours le prochain.

Un film très bien écrit et réaliser, pour se faire du bien, à ne pas bouder !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 8 Mai 2022

Film de Claude Zidi Junior

Avec Michèle Laroque, MB14, Guillaume Duhesme 

Synopsis : Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre les battles de rap qu’il pratique avec talent et son job de livreur de sushis. Lors d’une course à l’Opéra Garnier, sa route croise celle de Mme Loyseau, professeur de chant dans la vénérable institution, qui détecte chez Antoine un talent brut à faire éclore. Malgré son absence de culture lyrique, Antoine est fasciné par cette forme d’expression et se laisse convaincre de suivre l’enseignement de Mme Loyseau. Antoine n’a d’autre choix que de mentir à sa famille, ses amis et toute la cité pour qui l’opéra est un truc de bourgeois, loin de leur monde.

Mon humble avis : J'aime ce genre de film où il y a confrontation / rencontre entre des milieux que tout oppose. J'aime ces histoires où des jeunes plutôt mal partis dans la vie trouve une main tendue qui leur révèle leur voie, leur donne une chance et qu'ainsi se réalise une belle destinée... Le déterminisme social n'est pas toujours une fatalité. D'autant que ces films finissent en général bien etc...

Ténor est donc dans la droite ligne d'autres films du même style que j'ai vu récemment (comme Compagnons).  L'histoire tient la route, tout comme la réalisation et le jeu des acteurs. Mais ce que je reproche en fait, c'est que ce type de sujet est toujours traité de la même façon, sur le même rythme, dans le même ordre... Présentation des milieux opposés et de la vie des deux personnages principaux... La rencontre... Puis le "pétage de plomb" du jeune, le rejet de sa nouvelle vie par entourage, puis happy end ! Ici, les personnages m'ont paru tout de même bien caricaturaux. Mais c'est peut-être réaliste après tout ? Que ce soit dans les banlieues ou dans les milieux très huppés, les gens ne répondent-ils pas souvent aux stéréotypes de leur environnement ?

Mais l'ensemble reste sincère et touchant, en rapprochant deux univers à priori bien lointain : l'opéra et le Rap ! Et le film nous offre une visite de l'Opéra Garnier avec des images à couper le souffle !

A noter, Ténor est le premier film en tant qu'acteur pour MB14, rappeur, beat boxer et autre réputé, connu du grand public grâce à sa participation remarquée à The Voice il y a quelques années. La comédie, une nouvelle corde à son arc déjà bien garni !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 3 Avril 2022

Film de Louis-Julien Petit

Avec Audrey Lamy, François Cluzet, Chantal Neuwirth

Synopsis : Depuis toute petite, Cathy rêve de diriger son propre restaurant. Mais à quarante ans, rien ne s'est passé comme prévu et elle se retrouve contrainte d'accepter un poste de cantinière dans un foyer pour jeunes migrants. Son rêve semble encore s’éloigner… ou pas ?

Mon humble avis : Deuxième comédie sociale de Louis-Julien Petit après "Les invisibles", la Brigade est un film pétillant qui vise dans le mille, dans le coeur : on sourit, on est ému, on rit, on est heureux, on est amer...

Ce film me fait un peu penser à un autre vu récemment : Compagnons...  où il était question d'entraide et d'apprentissage pour sortir des jeunes de la violence des banlieues... Réintégrer ces jeunes.

Ici, pas de réintégration, mais de l'intégration, celle de "mineurs migrants sans éluder l’épée de Damoclès qu’ils ont au-dessus de la tête (celle d’une expulsion s’ils n’ont pas intégré une formation avant leurs 18 ans)" (Allociné). J'aime ce genre de film, c'est clair !

Nous voilà donc, en même temps qu'Audrey, en immersion dans un centre d'accueil pour jeune migrants... Evidemment, il y a le choc des cultures, des aspirations face à la réalité. Marie Cathy (Audrey Lamy) est depuis longtemps rompue à la rigueur de la Cuisine et d'une Brigade.  Petit à petit, Marie Cathy va elle aussi s'adapter à ce lieu, y trouver comme une famille, et c'est tout ce qu'elle a appris en travaillant dans des restaurants de charme qu'elle va apprendre et transmettre à ces jeunes....  Et là aussi, (même s'il s'inspire d'initiatives existante, le cinéma nous montre que face aux problèmes du monde, des solutions existent, même si, hélas, cela ne fonctionne pas à tous les coups.

Le film est mené tambour battant par une Audrey Lamy bien en forme, qui campe un personnage haut en couleur, un personnage de caractère, un personnage qui a son histoire, somme toute assez parallèle à celles des jeunes gens qu'elle rencontre dans ce centre, auxquelles elles s'attachent et nous aussi.

Les jeunes migrants sont joués par des migrants eux-mêmes, donc des comédiens amateurs. Ils donnent pourtant très bien le change. François Cluzet marche avec des béquilles une bonne partie du film... Ce n'est pas du chiqué, il s'est réellement rompu le tendon d'Achille en début de tournage !

J'ignore si ce film est parfait, et peu m'importe en fait car je l'ai regardé avec grand plaisir. La Brigade est un film de rencontre, d'espoir, de solution, qui nous dit que tout n'est pas foutu et que si le système y mettait un peu plus du sien, il y aurait une réponse possible à chaque problématique. Et surtout, La Brigade donne voix et visages à ces jeunes migrants que l'on nous montre si peu, ces jeunes sur qui leur famille a tout miser en les envoyant en France, ces jeunes qui pensaient qu'en France ce serait facile vu qu'il y a tout, ces jeunes qui ont tout perdu et fui des situations atroces aussi. Mention spéciale également pour les hommes et femmes qui se dévouent corps et âme pour parvenir à intégrer ces jeunes.

Un film qui dit qu'ensemble tout est possible, et qui donne envie d'être ensemble. Evidemment que ça fait du bien, donc je recommande !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 22 Mars 2022

Cinéma , Goliath, Pierre Niney, Emmanuelle Bercot, avis, chronique, gilles lellouche

Film de Frédéric Tellier

Avec Pierre Niney, Emmanuelle Bercot, Gilles Lellouche

Synopsis : France, professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, milite activement contre l’usage des pesticides. Patrick, obscur et solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Mathias, lobbyiste brillant et homme pressé, défend les intérêts d’un géant de l’agrochimie. Suite à l’acte radical d’une anonyme, ces trois destins, qui n’auraient jamais dû se croiser, vont se bousculer, s’entrechoquer et s’embraser.

Mon humble avis : Un film parfaitement mis en scène et interprété, un film d'utilité publique... qui fait tout de même bien froid dans le dos.

L'atmosphère est celle d'un thriller sauf qu'ici, l'histoire est inspirée de faits réels, de sujets sociétaux et très contemporains : le lobbying des pesticides VS les agriculteurs et les riverains des grandes exploitations qui subissent les épandages. Goliath contre David... Les lobbyistes, qui sous prétexte qu'ils favorisent l'emploi et les besoins alimentaires grandissants, sont prêts à tous les mensonges et à se garantir des soutiens qui vont jusqu'aux politiques. Tuer pour nourrir... Tuer pour nourrir en s'enrichissant... Evidemment. Alors que bien protégé dans les coffres des sociétés de pesticides, dorment des preuves vivantes et connues des fabricants des conséquences mortifères et cancérigènes de l'usage de ces produits.

Un film qui dénonce avec brio les arcanes du pouvoir et de la finance... Depuis le "petit agriculteur" jusqu'au parlement européen. C'est une immersion dans un milieu qui nous est pour la plupart bien inconnu... Pour construire son film, Frédéric Tellier a enquêté durant cinq années sur le sujet, autant dire que Goliath est très bien documenté et réaliste.

On est captivé par ce film et évidemment, bouleversé par le destin de certains personnages, et admiratif de la pugnacité d'autres. Comme dans la réalité, le sujet n'est pas clos, la fin du film reste "ouverte".

Un film qui nous dit qu'il est temps de changer de modèle de société, de mode de consommation... Les lobbyistes clament qu'il est urgent d'accélérer la cadence de production et de rendement agricole si l'on veut nourrir tout le monde... Alors que, s'il y avait moins de gâchis alimentaire, la planète entière mangerait à sa fin...

A renoter tout de même, l'interprétation de chaque acteur, magistrale, dans des rôles inhabituels pour eux !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 16 Mars 2022

Film de François Desagnat

Avec Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu, Ramzy Bedia

Synopsis : Fabrice, acteur de comédie, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité alors qu’il fait ses courses. Malgré la menace d’un vigile, il parvient à s’enfuir. Commence alors une cavale sans merci, pour celui qui devient rapidement l'ennemi public numéro 1. Alors que les médias s’emparent de l’affaire et que le pays est en émoi, le fugitif, partagé entre remords et questions existentielles, trouve un point de chute inattendu, quelque part en Lozère.

Mon humble avis : Film librement adapté de la fameuse BD éponyme de Fabcaro, que j'avais adoré et chroniqué ici il y a déjà quelques années.

Le film est assez fidèle à la BD. Cependant mon sentiment est peut-être que si on n'a pas lu celle-ci et que l'on ne connait pas l'univers et sa façon particulière de s'exprimer, on peut être très déboussolé devant l'écran.

Le film est désopilant et use du non-sens pour montrer du doigt les terribles non-sens de nos vies et de nos sociétés actuelles. Le burlesque pour mettre en image l'absurdité, l'abus, le fanatisme, la normalisation, l'ultra médiatisation, l'hystérie collective pour la moindre bagatelle. C'est délirant à souhait et servi par des dialogues très pince sans rire, très bien sentis ! Je me demande vraiment comment les comédiens ont réussi à rester sérieux en déclamant de tels textes ! A mon avis, ils ont dû renouveler les prises maintes fois !

Cependant, je m'attendais à rire beaucoup plus. Peut-être parce qu'une anecdote qui, dans la BD, se déroule sur une ou deux planches, dure plus longtemps à l'écran et du coup, moins percutant qu'un flash d'une bulle ou d'une case qui laisse libre cours à l'imagination du lecteur.

Quoiqu'il en soit, nous avons ici une comédie très originale, qui détonne par les temps qui courent, qui bénéficie d'une distribution impeccable !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 6 Mars 2022

Film Compagnons, de François Favrat, Agnès Jaoui, Pio Marmaï, Najaa, avis, chronique

Film de François Frajat

Avec Najaa, Pio Marmaï et Agnès Jaoui

Synopsis : À 19 ans, passionnée de street art, Naëlle est contrainte de suivre avec d’autres jeunes un chantier de réinsertion, sa dernière chance pour éviter d’être séparée de ses proches. Touchée par la jeune fille, Hélène, la responsable du chantier, lui présente un jour la Maison des Compagnons de Nantes, un monde de traditions qui prône l’excellence artisanale et la transmission entre générations. Aux côtés de Paul, Compagnon vitrailliste qui accepte de la prendre en formation dans son atelier, Naëlle découvre un univers aux codes bien différents du sien... qui, malgré les difficultés, pourrait donner un nouveau sens à sa vie.

Mon humble avis : J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce film, et c'est difficilement que j'ai retenu ma petite larme à la fin... Larme de belle émotion et non de tristesse.

Compagnons s'ouvre sur la violence urbaine et sociale de la cité Bellevue à Nantes. On y suit Naëlle, l'héroïne du film, une jeune fille toute en violence, en révolte, mais au bon coeur. Une chouette nana avec les valeurs qu'elle peut se permettre dans le milieu dans lequel elle évolue. Elle s'évade dans le graff mais n'a d'autres choix pour survivre à la violence environnante que de répondre... par la violence...

Jusqu'au jour où elle reçoit une vraie main tendue... Celle d'Agnès Jaoui, "mère" dans une maison de Compagnons, mais aussi bénévole sur un chantier de réinsertion. C'est elle qui la fera rentrer dans Les Compagnons du devoir, dans l'espoir qu'elle y passe un CAP et trouve sa voie, mais surtout, pour qu'elle échappe à son milieu... Evidemment, le chemin de Naëlle au sein des Compagnons du devoir ne sera ni simple ni direct, mais il sera beau et portera ses fruits, de très beaux fruits.

J'ai aimé le pont créé entre différents arts... Naëlle aime le graff, ce qui l'aimera à aimer les vitraux. Deux arts aux antipodes sociales et pourtant, avec une apparence et une approche artistique très proche.

J'ai aimé découvrir en profondeur les Compagnons du devoir. Je n'avais qu'une vague idée de ce qu'ils étaient et ignoraient tout de leur mode de vie et leurs valeurs. Je ne connaissais que leur réputation d'excellence artisanale. Jusqu'à 2004, c'était un univers uniquement masculin. Le film montre bien que l'entrée des femmes dans ce milieu n'est pas encore tout à fait acquise pour tout le monde, que les préjugés sont encore là. Leur devise est : "Capable, digne, libre et généreux"

Et ces qualités, c'est à force de courage et de travail que Naëlle va les acquérir, mais aussi, grâce à l'aide et l'entraide prônée par les compagnons. Au long du film, Naëlle se transforme magnifiquement... parce qu'elle a trouvé des personnes auprès de qui déployer ce qui dormait à l'intérieur d'elle-même faute de place et conditions pour se manifester, s'épanouir.

Le film montre bien que nombre de jeunes de ces banlieues pourraient s'en sortir, s'ils rencontraient les bonnes personnes, si des mains solides se tendaient vers eux. Mais tendre la main n'est pas suffisant... Outre leur donner l'accès à un réel apprentissage et à une éducation sérieuse, il faut avant tout les débarrasser des boulets qu'ils trainent et qui les collent au sol. Connaître et comprendre avant de juger.

Les scènes de chants des compagnons sont particulièrement belles et émouvantes. Comme pour le personnage de Naëlle, quand on ne connait pas, au début, elles peuvent prêter à sourire et puis, on réalise leur puissance, leur symbolique et l'émotion nous gagne.

Un très beau film donc, qui met en lumière le travail manuel (les mains aussi peuvent être intelligente), un film qui fait du bien, de belles valeurs qu'il est bon de retrouver et de constater qu'elles ont quelque part des temples qui les protègent et les maintiennent en vie. Et surtout, une magnifique, puissante et bouleversante actrice, en la personne de Najaa... Je pense qu'avec un tel rôle à son actif, sa carrière va prendre un bel élan plus que mérité !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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