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Publié le 18 Octobre 2021

Roman - Editions Ecoutez lire - 4h49 d'écoute - 16.99 €

Parution d'origine en 1991 chez Gallimard

L'histoire : Antonio vit à Paris. De temps en temps, il revient à Vitry sur Seine, voir ses parents. Un jour, il croise Dario, un ancien ami, qui lui est resté "un italo de Vitry. Dario lui demande de l'aider à rédiger une lettre d'amour bien curieuse... Quelque temps plus tard, Dario est assassiné... Surprise, par testament, il lègue à Antonio une vigne qui fait du mauvais vin en Italie., dans le village d'origine de ses parents. Pour Antonio, c'est le début des problèmes et d'une mésaventure ubuesque !

Tentation : La réputation du livre

Fournisseur : La bib de Rennes 

Mon humble avis : Voici un roman qui ne date pas d'hier, mais qui n'a pas pris une ride. Qui sait, peut-être s'est il même bonifier avec le temps, comme le vin.

Lors de sa sortie, La Commedia de ratés a été multi primée, dans le domaine de la littérature policière. Et pourtant, certes, il y a un mystère, certes il y a des truands mais je n'ai pas eu l'impression d'écouter spécifiquement un polar. Mais un bon roman, oui. Et je pense que l'interprète principal (Robinson Stevenin) n'est pas étranger à mon engouement pour cette version de découverte.

Il y a un peu ici un savoureux mélange de tragédie grecque et de comédie à l'italienne. Le burlesque côtoie le drame qui s'annonce. Il y a une ambiance d'Italie ici... L'Italie de la région Parisienne, avec les émigrés pas toujours intégrés, les accents qui persistent comme les traditions des pastas et de la Mama.

Et il y a l'Italie de là-bas, où tout le monde se regarde en silence... en apparence et où les légendes ont valeur de lois. La mafia s'en mêle et même le Vatican doit se prononcer... Et au milieu de tout ce monde, Antonio essaie de s'en sortir au mieux, et ce ne sera pas sans arcades sourcilières ouvertes. Des personnages touchants et/ou haut en couleurs, du mensonge qui devient vérité mais qui arrange tout le monde ou presque. Un père distant mais finalement jamais bien loin. Et le pouvoir de l'argent qui rode et qui s'impose malgré tout !... Et enfin, un retour aux racines qui ne laissent pas indemne.

Impossible d'en dire plus, sous peine de spoiler, mais franchement, cette lecture est divertissante, prenante, et franchement originale dans son déroulé. On se demande si Benacquista se moque un peu de nous, lecteurs crédules, et puis non, finalement, tout se tient, si on aime la farce !

PS : Il y a quelques années, un film a été adapté de ce roman, avec Robert de Niro ;) mais je ne l'ai pas vu.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 8 Octobre 2021

Roman - Edition JC Lattès - 269 pages -20 €

Parution le 18 août 2021 : Rentrée littéraire 

L'histoire : Anna mène une vie à l'abri et organisée entre sa pharmacie, sa famille  qui vit dans une belle villa surplombant la mer.

Un jour, son fils Léo, lycéen tranquille, commet l'irréparable. Lors d'une manifestation où il se trouve par hasard, il bat un policier et le blesse gravement. 

C'est le début du cataclysme pour Anna et les siens et le jaillissement des vérités... Les masques tombent, les maquillages coulent, les souvenirs remontent.

 

 

Tentation : Une romancière que j'apprécie

Fournisseur : la bib' de Dinard

Mon humble avis : Un fois de plus, Valérie Tong Cuong nous propose un roman que l'on ne lâche pas, sauf pour répondre aux impératifs quotidiens.

Les apparences de ce récit sont glaçantes car, évidemment, nul ne pourrait prétendre être tout à fait à l'abri d'un tel dérapage, ou de tout autre accident involontaire qui marque une vie pour toujours et la dévaste.

Il y a donc le cas de Léo, presque encore enfant, qui s'apprêtait à passer son bac pour intégrer une bonne école. Il se retrouve dans les rouages de la machine justicière, des médias, et est incarcéré en préventive, malgré son profil qui semblait l'en protéger... C'est que le climat en France est tendu, les gilets jaunes, les bavures policières... Léo devra servir d'exemple.

Il y a le couple, les parents, Anna et Hugues... Qui vont réagir différemment devant l'acte de Léo... Naissent entre eux des fissures, qui pourraient devenir des crevasses infranchissables.

Et puis il y a l'environnement, les amitiés qui s'évanouissent, la réputation à maintenir, seule base de leur notoriété... qui leur ouvre les portes du gotha, c'est si important pour Hugues. Et c'est cette notoriété qui peut leur garantir encore un avenir.

Le tout, dans un Sud qui subit une canicule étouffante...

Enfin et surtout, il y a Anna, le personnage principal de cette terrible histoire. Avec elle, on dépasse les apparences glaçantes pour plonger dans les racines du passé, dans l'indicible, l'effroyable. Au fil des pages, on apprend que depuis toujours, Anna a construit sa vie et sa personnalité, telle une architecte, avec des plans, pour arriver précisément là où elle est parvenue, pour s'extraire de sa condition modeste, mais surtout, pour fuir et survivre à une enfance et une adolescence traumatisantes, qu'elle a tues et muselées au fond d'elle-même. La femme qui paraît si forte tient en fait sur un pied d'argile... qui menace de s'écrouler de nouveau.

Valérie Tong Cuong déploie une écriture incisive, efficace, qui démontre à merveille la violence et l'urgence de la situation. A distance, elle observe. Elle dresse ainsi, avec maestria et extraordinaire justesse le portrait d'une femme devant l'impensable, prête à tout pour protéger et sauver son fils d'une très mauvaise situation, par amour pour lui, car il est hors de question qu'il subisse une once de ce qu'elle a vécu elle par le passé. Une femme qui se dresse et puise toute son énergie devant l'adversité, et qui s'épuise... Mais c'est aussi un livre sur la violence... Qu'elle soit silencieuse, celée et personnelle, qu'elle soit bruyante et collective, sociale. La vie carcérale et la "lutte" des classes.

Une histoire réaliste et inconfortable mais qui captive et bouleverse, comme sait les écrire cette romancière que je suis désormais, depuis ses 3 derniers romans. j'ai beaucoup aimé et ai ressenti une vive empathie pour Anna.

 

L'avis d'Antigone

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 6 Octobre 2021

Roman, Didier van Cauwelaert, Un aller simple, Prix Goncourt 1994, avis, critique, chronique, blog

Roman - Editions Livre de poche - 120 pages - 6.40 €

Parution en 1994

L'histoire... Celle d'Aziz... Un bébé français "trouvé et sauvé" par des Tziganes... Maintenant, il a 19 ans et sa spécialité, c'est les autoradios dans les quartiers nord de Marseille. Sans papier d'identité, il s'est acheté un faux passeport... Marocain car c'est moins cher... Sauf que quelque temps plus tard, il est arrêté par la police... Et pour l'Exemple, il doit être reconduit à la Frontière du Maroc, pays où il n'a jamais mis les pieds. Pour cela, et toujours pour montrer le meilleur de la France dans la politique migratoire, l'Etat lui adjoint un "attaché humanitaire". Jean Pierre est donc chargé d'accompagner Aziz dans son lieu de vie d'origine, de le réinsérer dans ses racines, de lui trouver en emploi etc... Commence alors pour Aziz et Jean-Pierre un voyage pas comme les autres, où l'accompagnateur se retrouve accompagné, et l'aidant se retrouve l'aider.

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

Mon humble avis : Mais quel roman ! Fabuleux et merveilleux, voici les termes qui lui conviennent le mieux ! Et dire que ce titre dormait dans ma PAL depuis 13 ans, sans doute parce qu'étant donné le sujet, je craignais une histoire dramatique...  Et dire que ce n'est qu'en 2021 que je lis cet ô combien mérité Prix Goncourt 1994...

Il y aurait tant à dire sur ce roman, notamment sur le portrait dressé de notre société, de nos banlieues insécurisées, de la politique migratoire de la France dans la première partie. Mais là n'est pas l'essentiel, même s'il est important de préciser que celui-ci est dressé avec humour, délicatesse et une impertinence très pertinente !

Passons directement au voyage d'Aziz et de Jean-Pierre... Jean Pierre demande à Aziz de lui montrer son village d'origine sur la carte du Maroc. Au hasard, Aziz pointe le doigt sur un coin reculé du Haut Atlas...  et il complète par une description méticuleuse de ce lieu qu'il n'a jamais foulé. Pour cela, il s'inspire d'une légende qu'il a lu dans le seul cadeau qu'il ait reçu dans la vie : un Atlas des Légendes offert par son professeur de 6ème, juste avant qu'il ne quitte l'école. Aziz a tellement lu cet atlas que celui-ci est devenu son pays, et ses légendes, ses racines.

Jean Pierre est émerveillé par le récit d'Aziz et prend tout au pied de la lettre, il y croit dur comme fer ! Mieux encore, il veut absolument sauver cette vallée perdue et secrète mais en danger d'après Aziz... L'insipide Jean-Pierre retrouve ainsi goût à la vie ! Et Aziz le voit... Il voit comment cette vallée imaginaire devient primordiale dans la renaissance de son nouvel et improbable ami. Aussi, Aziz va déployer toute son énergie pour amener Jean-Pierre (toujours persuadé de tenir son rôle d'attaché humanitaire), dans cette vallée imaginaire.

C'est avec beaucoup d'émotions, mais surtout le sourire aux lèvres que l'on suit nos deux protagonistes dans cet étrange voyage initiatique, parsemé d'embuches, de malentendus et de situations cocasses, voire ubuesques. Avec humour et tendresse, Didier van Cauwelaert nous propose de redonner vie à une morne vie, une vie qui s'est déviée de son objectif et de ses valeurs, bref une vie morose que l'on n'a pas voulue... Pour cela, il suffit d'une bonne dose d'imagination et d'imaginaire, d'amitié, de rêve et d'une improbable rencontre ! Et enfin, chaque être peut construire et écrire sa propre légende.

Bref, j'ai adoré ce très court roman qui a tout d'un grand. Drôle et bouleversant à la fois, simple et très subtile aussi, qui garde son lot de surprises jusqu'à la toute dernière page. Ce qui pourrait paraître pour une farce devient une véritable fable sous la plume de l'auteur. Comme si de rien n'était, Didier van Cauwelaert nous ferre avec cet étonnant duo de personnages (qui deviendra trio), et nous emmène dans une très très belle histoire, qui nous dit tant sur la vie, les autres si on sait les regarder. Un livre riche d'humanité et qui fait temps de bien ! A lire, si ce n'est pas déjà fait !

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 4 Octobre 2021

Julien Blanc Gras, roman, comme à la guerre, avis, chronique, blog

Roman - Editions Stock -216 pages - 19.50 €

Parution Stock 2019, Livre de Poche 2020

L'histoire : Le jour de la naissance de son fils, Julien a décidé d'aller bien, pour lui, pour nous, pour ne pas encombrer le monde d'un pessimisme de plus. Lorsque l'enfant a balbutié ses premières syllabes, la guerre était en fond sonore... Les attentats de Paris venait d'avoir lieu. Julien n'allait pas laisser l'air du temps ternir son bonheur. Alors voilà ce roman, sur une vie qui commence !

Tentation : Auteur incontournable pour moi

Fournisseur : La bib' de Dinard

 

 

Mon humble avis : Cette fois-ci, ce n'est pas vraiment le grand voyageur qui nous parle, mais le père, le parisien, le français alors que la France pleure les victimes des attentats et qu'une atmosphère très particulière gagne du terrain. Et malgré un sujet de fond particulièrement douloureux et dramatiques, Julien Blanc Gras réussit une fois de plus le tour de passe d'être un fabuleux remède anti morosité !

Le ton oscille évidemment entre gravité et légèreté, aussi, le lecteur vit toutes les émotions possibles, des plus dures aux plus agréables. Ce roman, parsemé des bouleversants témoignages sur la deuxième Guerre Mondiale des deux grands pères du romancier apporte une comparaison intelligente et intéressante sur la vie en temps de guerre en occident en 39-45 et au XXIème siècle... Il permet à Julien Blanc Gras de s'interroger sur l'héritage familial et transgénérationnel et évidemment de transmettre. Quand il sera grand, son fils lira ce livre, et connaîtra la vie de ses arrières grands-parents.

Et puis il y a aussi les cartes postales touchantes que le père envoie à l'enfant lors de ses voyages.

On trouve aussi les craintes de l'auteur devant la possible crise de la quarantaine, la vie de jeunes parents aussi démunis que débordés devant l'ampleur que représente la tâche d'élever un enfant à notre époque mais émerveillés de la moindre mini évolution de celui-ci. Il y aussi Paris, sa folie, son pluriculturalisme... Mais au fait, c'est dangereux Paris ??!!!

C'est vraiment un chouette roman que nous offre ici Julien Blanc Gras, avec une histoire aussi intime qu'universelle, le tout servi par sa gouaille légendaire ! Un réel plaisir de lecture. Que du bonheur, de la tendresse, et ce qu'il faut d'optimisme, tout en restant réaliste ! Une analyse plaisante et souvent drôle de notre société et de notre époque. Vivement son prochain bouquin !

 

Sa grammaire encore imparfaite (il persistait à dire 'ils sontaient' pour 'ils étaient') se hissait légèrement au dessus de celle de certains footballeurs.
 

La bouche pleine de loukoums, [mon fils] a demandé :
- Papa, tous les gens, ils sont gentils ?
Dans ma tête : non, pas tous, loin de là. Il y en a qui torturent, tuent et mangent d'autres gens, et il y en a même qui ne trient pas leurs déchets.

 

Mes parents me laissaient rentrer de l'école tout seul à six ans. Impensable de nos jours. Le monde n'est pas devenu plus dangereux, notre conscience du danger s'est accrue.

La guerre, c'est le sentiment d'humiliation sublimé dans l'orgasme de la conquête. On oublie souvent de mentionner ce paramètre plaisir. Ce que nous enseigne la moindre bagarre de rue : l'agresseur se paye en endorphines. Il agresse parce qu'il le peut. Il agresse parce que c'est bon.

Le voisin, c'est la représentation la plus achevée de l'Autre.
On ne l'a pas choisi et on partage une planète, une cage d'escalier en l'occurrence. Pourquoi nous opposer sans raison valable ?

Je savais, au moment de devenir père, que ma mission sur cette planète consisterait à assurer la survie de mon enfant. Je découvrais, à l'usage, que c'était lui qui me protégeait.

J'avais affaire à un public écœuré par les programmes scolaires, je les comprenais, comment voulez-vous recevoir Chateaubriand à seize ans, il ne faisait pas le poids contre YouTube, c'était le meilleur moyen de les détourner de la littérature.

La croyance montre la voie, simplifie les visions, permet d'interpréter le monde à travers le prisme d'une seule obsession. C'est en général sincère, parfois utile, souvent intolérant.

Dans les dictatures, les gens ont un flic dans la tête. Désormais, nous aurons un terroriste dans la tête. On pouvait parler de petite défaite.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 20 Septembre 2021

Roman - Editions Points - 238 pages - 7.30 €

Parution Seuil 2016, Points 2017

L'histoire : Dans un futur plus ou moins proche... La Terre a été colonisée par des nomades stellaires, ressemblant étrangement aux hommes, au point qu'ils peuvent en prendre les us et les coutumes, mais soi-disant en mieux, sans abuser et user ce qu'offre la planète... De dominants, les hommes sont devenus dominés par cette autre espèce... et se sont vus prendre la place qu'occupaient auparavant les animaux, et classés en trois catégorie : il y a les humains ouvriers, qui travaillent dans des usines sans en sortir, des humains de compagnie, et des humains d'élevage, destinés à la boucherie et la consommation. 

Malo est un de ces nomades, qui fera tout pour sauver Iris, son humaine de compagnie blessée suite à un accident. Ce qui n'est pas simple, car Iris est en fait une humaine d'élevage cachée sous une fausse identité d'humaine de compagnie. Hors, la loi est claire : tout animal (humain) d'élevage blessé doit être euthanasié.

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

Mon humble avis : Ce n'est pas une claque que nous met se roman, mais une véritable gifle... Une gifle qui brûle, qui fait mal, qui laisse une trace pour longtemps, qui est assenée sous le coup de la colère. La colère, celle de Vincent Message, devant l'influence désastreuse de la présence humaine sur notre planète, le comportement inconséquent de l'Homme, comportement que l'on sait non viable sur le moyen et le long terme, et que peu ou prou tentent de modifier dans le bon sens, celui de l'avenir.

Ce n'est pas un roman que l'on dévore, en tout cas, ce ne fut pas le cas pour moi... Il faut l'ingurgiter, le ruminer, puis le digérer et ce n'est pas chose facile. Etrangement, je fais de ce livre un coup de coeur alors que sa lecture ne m'a pas été agréable. Elle fut au contraire pesante, étouffante, tant elle m'a poussée dans mes propres retranchements et mes ambiguïtés d'humaine. C'est aussi une lecture assez cérébrale, donc pas très fluide qui a été épuisante pour moi. Jamais un roman ne m'a autant bousculée je pense. Et si j'élève cette histoire au rang de mes coups de coeur, c'est parce qu'elle est affreusement audacieuse et dérangeante, osée presque, mais absolument nécessaire.

Défaite des maîtres et des possesseurs est une fable dystopique, éthique, engagée et écologique... qui dénonce notre manière de nous placer au sommet de l'échelle du vivant, d'agir comme maitres et possesseurs de la terre et de ses habitants, en oubliant que nous ne sommes que colocataires minoritaires, alors que nous nous octroyons le rôle principal et élargissons sans cesse notre "territoire" au dépend du reste du vivant.

Alors, pour que l'on saisisse bien les conséquences de tout cela, Vincent Message nous propose une expérience unique et très inconfortable... Une vue de notre société sous un autre angle... En inversant les rôles... Les humains deviennent les animaux et subissent le sort que nous réservons à ces derniers. Par les êtres stellaires désormais dominants, ils sont classés en trois catégories : les Hommes qui travaillent pour eux dans des conditions d'exploitations intolérables, jusqu'à l'épuisement, sans jamais sortir de leur usine, et que l'on méprise sitôt qu'ils ne sont plus exploitables. Des humains de compagnie, que l'on dresse et éduque comme on le souhaite, à qui l'on renie le droit de vivre libre dans leur environnement naturel, qui nous distraient, nous tiennent compagnie... Et que l'on euthanasie à la moindre maladie, au moindre accident ou handicap... C'est la loi... Et la loi limite l'âge des humains de compagnie à 60 ans. Enfin, il y a les humains d'élevage, ceux qui finiront à la boucherie puis dans les assiettes des nomades stellaires. Vincent Message nous emmène donc dans un abattoir d'humain et ne nous épargne rien, aucune étape, tant dans l'élevage en batterie, que dans les charniers, que dans l'étourdissement pas toujours réussi, et le découpage... sur des humains parfois encore vivants. Et évidemment, la viande de jeunes humains (enfants) étant considérée comme meilleure, plus tendre, elle coûte plus cher sur le marché. C'est absolument étouffant et glauque, mais c'est le reflet inversé de la réalité que nous ignorons, ou que nous choisissons d'ignorer, ou que nous entretenons plus ou moins consciemment par confort.

Vincent Message dénonce aussi le comportement des politiciens et les façons de gouverner. Ce sont dans les hémicycles que se décident le sort des invisibles, de ceux qui ne parlent pas, où de ceux à qui, par principe, on se refuse à donner la parole. Il est également question d'argent, de fin de vie (et d'euthanasie) d'injustices sociales et sociétales, d'inégalités... bref, de notre société dans toute sa "splendeur".

A travers la colonisation des Hommes par l'espèce stellaire, Vincent Message revient aussi sur les diverses colonisations menées par les Hommes, tant sur des espaces naturels qu'envers d'autres hommes, d'autres sociétés, et les dégâts que cela a occasionnés... Introduction de virus sur des populations fragiles, morts, guerres, ruine de l'environnement naturel. Cette partie du roman évoque aussi les mouvements migratoires passés et actuels, qui n'ont pour conséquences que d'élever encore plus les frontières...

Je ne pense pas que Vincent Message soit dans le prosélytisme végan. Non, il nous redit haut et fort, brutalement qu'il est plus que temps de modifier nos comportements, de quitter notre certitude de supériorité, de cesser l'ultra consommation, de tendre de plus en plus vers l'antispécisme, de diminuer drastiquement notre empreinte écologique, de revoir notre relation au reste du vivant, de ménager les ressources terrestres sous peine d'aller droit dans le mur, à notre perte, à notre disparition, à notre défaite de n'avoir su entretenir "notre jardin" sur la durée. Ce n'est pas la planète qu'il faut sauver... Car elle nous survivra. C'est notre possibilité de vivre agréablement sur celle-ci qui est à sauver. Pour cela, il ne faut pas penser que présent, il ne faut pas penser que confort personnel et individuel... Mais collectif et avenir... Toutes espèces, tous vivants confondus.

Bon, il y a tout de même Malo qui essaie de faire bouger les choses, de faire modifier les lois. Il se rend compte que son espèce ne fait guère mieux que la précédente, la nôtre... D'ailleurs, le titres pourraient être au pluriel... Et semble nous dire que comme en politique, qui pourrait se targuer de faire vraiment mieux que les précédents, sans un changement radical de la mentalité collective. Un Malo parmi tant d'autres, ce n'est pas suffisant hélas pour inverser la tendance... Même s'il y a l'amour de l'autre, de la différence, de la vie.

Un roman dur, sombre, glaçant, froid, implacable mais magistralement maîtrisé, mené, rédigé. On n'en sort vraiment pas indemne et pourtant, ce roman devrait être incontournable, tant il est riche, puissant et percutant.  A lire, à faire lire, mais pas forcément aux plus jeunes... je dirais ok à partir du lycée. Ce roman devrait être un ouvrage de référence dans son domaine.

Ce billet est plus long que d'habitude, mais il mériterait de l'être encore plus, tant il y a dire et à retenir de ce roman.

 

"On fait souvent le mal qu'on ne veut pas. Souvent on vise l'ennemi et ce n'est pas l'ennemi qui tombe. Parfois on ne vise même pas et il y en a qui tombent quand même."

"Aimer les animaux ce n'est pas moins aimer les hommes ; aimer les hommes ce n'est pas moins aimer les gens de notre espèce. Car si on aime la vie avec une passion folle, alors on peut aimer tous les vivants, reconnaître partout leur souffle, et ce qu'il a de fragile, et sa capacité à se détraquer en peu de temps, et se mettre à haïr, en regard, toutes les violences qui leur sont faites."

"Il faut du temps pour déconstruire les évidences, le cadre social, le cadre de pensée dans lequel on a vécu."

"Lorsqu'on croit comme moi à l'égalité, on ne veut pas de traitement de faveur, bien sûr, on tient à être traité comme les gens ordinaires, jusqu'à ce qu'on se rende compte à ses propres dépens qu'ils sont traités comme de la merde. Alors j'ai ravalé mes beaux principes."

"L'intérêt général, il ne peut pas rivaliser, le pauvre, quand se trouve menacé un bonheur si palpable et concret qu'on tenait entre ses mains."

"Car c'est notre condition, sans honte et sans fierté que d'être une espèce mimétique. Ou c'est la condition plus large de tout peuple nomade. S'il ne veut pas être chassé du nouveau territoire qu'il découvre et où l'envie le saisit de séjourner, il lui faut se fondre dans le décor - sous peine de voir son nomadisme reprendre plus tôt qu'il ne le voudrait."

"Sauver ce n'est pas sauver, de toute façon : c'est prolonger le sursis."

"Et cette inconséquence, d'une constante tout à fait remarquable, elle tenait pour beaucoup à leur emprisonnement dans le chaos des intérêts particuliers. Pour rien au monde ils n'auraient accepté quelque chose qui favorise plus le pays voisin que le leur, ou consenti des efforts substantiels pour des gens qui n'étaient même pas encore nés."

"Qui veut être le maître se perd ; qui veut par-dessus tout compter au nombre des possesseurs ne se maintiendra qu’en dépossédant tous les jours, tous les autres."

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Septembre 2021

Irène Frain, Marie Curie prend un amant, littérature, avis, chronique, Histoire

Biographie romancée - Editions Sixtrid - 9h46 d'écoute - 19€45

Parution Sixtrid 2016, Le seuil 2015

L'histoire : C'est par hasard qu'Irène Frain découvre, chez un bouquiniste, deux fascicules, rangés dans le rayon "textes grivois". Ces textes, de 1911, évoquent l'attaque virulente qui s'abattit à l'époque sur Marie Curie, lorsque le tout Paris sut qu'elle avait pris un amant, un homme marié du non de Paul Langevin. L'adultère était un l'époque un crime punit par le code pénal.

Irène Frain entreprend alors une enquête d'historienne et nous livre un récit captivant de cette affaire, et de l'époque qui la précéda.

Tentation : La blogo a l'époque de la sortie du livre

Fournisseur : La bib de Rennes 

Mon humble avis : Ce livre est une reconstitution d'une partie de la vie de Marie Curie. Il est construit à partir d'une recherche sur des matériaux avérés (articles, écrits, parutions scientifiques), et surtout, les livres de comptes de Marie Curie qui disent beaucoup de sa vie et des événements qui la ponctuèrent. L'intuition de l'écrivaine et ses suppositions font le reste.

Je ne connaissais pas grand-chose à propos de Marie Curie et de son époux... A part la science, la chimie, le radium et le(s) Nobels. Bref, ils étaient pour moi des personnages historiques bien flous. Leurs portraits sont désormais bien plus nets pour moi, et bien entendu, après une telle lecture, on ne peut que les trouver fascinants.

On croise beaucoup de personnages illustres dans ce texte, et il ne m'a pas toujours facile de m'y retrouver et d'établir clairement les liens plus ou moins familiaux, amicaux ou professionnels qui les unissaient. Mais il n'empêche, il y a dans ces pages une sacrée collection d'hommes illustres, Nobel ou futurs Nobel à l'époque, dont les découvertes influences et allègent encore nos vies actuelles plus d'un siècle après, sans que nous en ayons conscience.

Irène Frain maitrise l'art de captiver ses lecteurs avec des histoires vraies qui pourraient être linéaires et rébarbatives. Mais avec Irène Frain, il y a du rythme, des analyses, des questionnements, un zest d'humour ou d'indignation. Et bien sûr, de la passion et de l'admiration pour les hommes et femmes sur lesquels elle écrit. 

C'est la première partie qui m'a le plus intéressée, celle qui évoque l'arrivée de Marie en France, sa rencontre avec Pierre Curie, leur travail acharné, passionné, dévoué... Leur abnégation... Les rencontres avec d'autres scientifiques de l'époque, leur vie de famille. Leurs enfants de l'amour... Le radium et leurs deux filles, Irène et Eve. Le Polonium baptisé ainsi comme clin d'oeil au pays de naissance de Marie.

La deuxième partie porte sur la relation adultérine entre Marie Curie et Paul Langevin, qui fut un des premiers et de plus fidèles disciples de Pierre Curie. Cette relation débuta cinq ans après le tragique décès de Pierre, suite à un accident de la circulation. Le portrait de Paul Langevin que dresse ici Irène Frain est tout aussi intéressant que celui des autres protagonistes. J'ignorais tout de cet homme de génie, jusqu'à son nom !

A travers la description de cette relation amoureuse et de ses conséquences, c'est toute une époque qui se dessine sous la plume délicieuse, efficace et soignée d'Irène Frain. La place de la femme alors, le mépris des étrangers (ce qu'était Marie), le doute sur les découvertes de Marie que certains s'acharnent à attribuer à Pierre... Et le déchainement médiatique qui découla sur cette affaire, et qui fut l'un des premiers scandales "people" qui passionna les foules de l'histoire... alors que se jouait à l'époque un fait bien plus important pour Marie : l'obtention d'un deuxième prix Nobel... qui la presse aurait pu remettre en question !

Irène Frain met le doigt et développe ce que la grande Histoire a choisi d'oublier et d'ignorer. Ce qui rend ce texte unique et particulièrement facile à lire, enrichissant et instructif. Même s'il reste avant tout le portrait d'une femme particulièrement hors du commun, tant par son caractère que par ses découvertes scientifiques. Une femme autant honnie qu'admirée !

Un petit plus... A la fin du livre... Irène Frain nous dévoile qu'elle fut le destin des protagonistes.

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 6 Septembre 2021

Roman - Editions Thélème - 7h55 d'écoute - 18.95 €

Parution Seuils 2013, Thélème 2014

L'histoire : Oleg Edermann, cinéaste russe est passionné par la grande Catherine de Russie. Il décide de réaliser un film sur sa vie... Mais se confronte alors à la réputation sulfureuse de cette tsarine et aux dogmes cinématographiques de l'URSS d'alors.

 

Tentation : Une précédente lecture de Makine qui m'avait beaucoup plu

Fournisseur : Bib de Rennes

 

Mon humble avis : Je ne connais rien ou presque sur les Tzars de la Grande Russie et encore moins sur Catherine II, à l'origine princesse allemande. Aussi pensais-je que ce roman comblerait mes lacunes, tout en m'apportant distraction et plaisir littéraires. Je m'engageais dans cette audio lecture d'autant plus confiante qu'il y a quelque temps, j'avais eu un véritable coup de coeur pour "L'archipel d'une autre vie" d'Andreï Makine.

Hélas, je suis bien déçue par ce roman, il ne m'a pas correspondu du tout, et cette audiolecture s'est révélée laborieuse et interminable pour moi. Certes, j'y ai retrouvé la plume délicieuse et magnifique du romancier... Mais ce n'est qu'avec une vague idée et un portrait flou de la Grande Catherine et de son époque que je sors de cette histoire. Il y est surtout question de la réputation de mangeuse d'hommes de cette femme... Nombre de noms sans doute illustres de l'Histoire sont cités, qui ne m'évoquaient rien ou pas grand-chose... Et m'ont perdue. Sans doute fallait-il connaître déjà ce personnage et son entourage pour apprécier cette oeuvre. De même, les noms de personnages du "présent" et de l'époque se sont mélangés dans mon esprit. Bref, j'ai manqué de repères, et d'aspérités où m'accrocher.

Nous suivons Oleg Edermann le cinéaste sur plusieurs décennies... Du temps de la dictature, il tente tant bien que mal d'éviter la censure de la dictature. Puis dans la Russie des oligarques, il tente d'éviter la dictature de l'audimat qu'on lui impose pour un feuilleton sur Catherine II, qui devrait être le plus graveleux possible... On en apprend donc un peu sur les arcanes du cinéma Russe au fil des changements de mentalités.

Certes, la façon d'évoquer Catherine II de Russie est originale, mais je pense qu'elle ne conviendra qu'à des lecteurs déjà bien avisés sur ce grand personnage historique. Pour moi, ce fut un rendez-vous totalement manqué ! Dommage !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 31 Août 2021

Amélie Nothomb, Premier sang, 30ème roman, rentrée littéraire 2021, avis, chronique

Roman - Editions Albin Michel - 171 pages - 17.90 €

Parution le 18 août 2021 : Rentrée Littéraire

L'histoire : Le narrateur est devant un peloton d'exécutions. Il se remémore son enfance puis les faits qui l'on conduit là.... Cet homme, c'est Patrick Nothomb, le père de la romancière.

Tentation : Mon incontournable Amélie

Fournisseur : Ma CB

 

 

 

Mon humble avis : Le trentième roman publié d'Amélie Nothomb vient de paraître... Et est donc ma 29ème lecture de ma romancière favorite. Seul son premier roman m'a échappé volontairement, je le garde pour le jour où celle-ci cessera d'écrire et/ou de publier !

Qu'il est désappointant ce nouvel opus, ou alors surprenant ! Il ne ressemble pas aux autres, même si l'on retrouve évidemment la plume de le l'écrivaine et certaines de ses obsessions. Mais point de prénoms rocambolesques, point de vocabulaire surprenant dont l'on cherche la définition dans le dico. Certes, les personnages y sont toujours originaux mais... La première partie m'a paru bien longuette et répétitives, même si les situations vécues par le narrateur sont typiquement nothombiennes... Simples et ubuesques à la fois. Voilà pourquoi cette lecture m'a moins plus que les précédentes, que je n'étais pas en joie ni impatiente de retourner entre ses pages. Ma dernière session de lecture était : il faut finir ce livre.

Ce roman porte en fait sur la vie de Patrick Nothomb, père d'Amélie Nothomb, et décédé lors du premier confinement de 2020. Y sont évoquées l'enfance, la prime jeunesse, les années collèges puis estudiantines de ce dernier. Une enfance particulière, un père mort au combat très jeune, une mère qui délaisse son fils, et des vacances dans le domaine d'un oncle Nothomb, vacances qui avaient tout pour être traumatisantes mais qui n'avaient pour but que d'endurcir l'enfant.

Puis l'on apprend pourquoi et comment Patrick Nothomb a choisi d'embrasser la carrière de diplomate... C'est ainsi que l'on rejoint l'ouverture du roman... Premier poste diplomatique au Congo dans les années 60... Une rébellion, un coup d'état et une énorme prise d'otage, la plus garde de l'Histoire. Et oui, pour la première fois me semble-t-il, Amélie Nothomb évoque la grande Histoire dans la sienne. Cette partie-là, réelle même si sans doute romancée, est celle qui m'a le plus intéressée... m'apprenant des faits que j'ignorais.

En tant que fan d'Amélie Nothomb, je suis donc perturbée par ce nouvel opus, qui diffère des précédent et que ne m'a offert aucun personnage ou aucune situation où me retrouver, où m'identifier, comme c'est le plus souvent le cas. Il n'empêche que Premier Sang reste un bel hommage à feu son père.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 25 Août 2021

Fabcaro, Fabrice Caro, roman, Broadway, avis, chronique, blog

Roman - Editions Gallimard - 208 pages - 18 €

Parution en août 2020

L'histoire : Axel a tout pour être heureux : une femme, deux enfants, un emploi, un pavillon dans un lotissement. Mais voilà que des amis veulent les amener faire du paddle à Biarritz... Et puis, Axel reçoit l'enveloppe bleu réglementaire des cinquagéanaires, l'invitant à un dépistage du cancer colorectal... Sauf qu'Axel n'a que 46 ans... Donc rien va plus !

Tentation : L'envie de détente

Fournisseur : La cabine en livres en bas de chez moi.

 

 

Mon humble avis : J'avais grand besoin d'une lecture divertissante qui fasse fonctionner mes zygomatiques, je l'ai eue avec ce troisième roman de Fabrice Caro, alias Fabcaro pour la BD.

Dans cet ouvrage, Fabrice Caro s'attaque au temps qui passe sans qu'on s'en aperçoive, et aux changements qui l'accompagne, tout d'abord subtiles puis brutaux d'un seul coup... Le temps n'est pas la seule victime de Caro ici... En effet, les petites obligations de bienséance sociales, les normes qui finissent par diriger votre vie (comme la hauteur des grillages entourant une piscine j'en passe et des meilleures) sont fustigées avec malice, humour, franc parler et percutantes formules par notre Axel, notre narrateur. Axel est sans doute un peu looser, qui subit et accepte trop par manque de caractère et de courage... Comment est-il passé de l'ado rockeur mal dégrossi au père de famille d'une vie rangée ? Que s'est-il passé entre le moment où il jouait aux Playmobil avec son fils et celui où il est convoqué par le collège de ce même fils, auteur d'un dessins pornographiques outrageux avec deux profs comme personnages principaux ? Alors dans ses rêves, Axel aimerait tout plaquer, se tirer de la réalité et pourquoi pas, avec la prof.

Une fois de plus, Fabrice Caro sait fouiller dans nos quotidiens et fouiner dans nos travers sociétaux pour appuyer là où ça fait mal, où ça coince, où ça cloche, où c'est trop toujours pareil ! Ce qu'on devrait oser et que l'on n'ose pas.... Faire ou refuser... ou simplement changer... Car le quotidien sans cesse renouvelé offre sans doute une part de confort...

C'est une lecture fluide, faite pour la détente et la dégustation de l'humour et de la dérision si chers à Fabrice Caro. Si l'on en attend un chef d'oeuvre, la déception guette. Le discours, son précédent roman était, à mes yeux, plus abouti et mieux mené. 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 21 Août 2021

Fabienne Betting, roman, la théorie des poignées de main, avis, chronique

Roman -Editions Pocket - 224 pages - 6.95 €

Parution Pocket Mai 2021, Les Escales juin 2020

L'histoire : Jeune étudiant en mathématique, Antoine effectue sa thèse sur la fameuse théorie des poignées de main, plus connue sous les termes théorie des six degrés de séparation. Alors qu'il présente ses recherches lors d'un colloque à Corfou, un éminent professeur, irrité par cette théorie, met au défi Antoine de la prouver dans la réalité. Antoine relève le défi. Il a trois mois pour trouver la cible proposée par le professeur, et démontrer que seules cinq personnes le séparent de celle-ci. Le voilà qui s'envole pour le Vietnam. Les seules informations dont il dispose : Chinh Yên Than est né à Go Vap le 1er février 1972. Une grande aventure commence pour Antoine !

 

Tentation : Titre et pitch

Fournisseur : Ma CB

Mon humble avis : Depuis que j'en ai entendu parler, cette fameuse théorie des 6 degrés de séparation me fascine, sans que je cherche cependant à en savoir plus. Je me suis dit que ce titre serait l'occasion de corriger le tire. Cette théorie "prétend" qu'il n'y a pas plus de 5 connaissances qui vous séparent de n'importe quel être humain sur terre. Ces connaissances peuvent être amicales, professionnelles, familiales, mais aussi "indésirables"... Le tout, hors réseaux sociaux en ligne évidemment ! Trop facile sinon !

Je n'en sais guère plus sur cette théorie, car ce roman ne fait que survoler ce sujet d'un point de vue scientifique et statistique. Pas bien grave, sa lecture n'en est que plus aisée et légère, bref, agréablement divertissante, servie d'une plume simple et fluide. Un roman parfait pour l'été ou pour se changer les idées entre deux ouvrages plus conséquents. D'ailleurs, j'ai dévoré cette histoire sympathique.

En fait, ce sont plus la quête d'Antoine et les rencontres qui en découlent qui font l'intérêt du roman. On voyage aussi : Nancy, Vietnam, Géorgie Américaine, Suisse, Italie... Là aussi, c'est assez succinct... le nombre de pages ne permet pas de plus amples développements qui auraient été instructifs... l'objectif de l'écrivaine étant clairement affiché : la détente.

La théorie des poignées de main évoque le drame des enfants orphelins dans des orphelinats bondés lors de la guerre du Vietnam et les difficultés d'intégrations rencontrées lors de leurs adoptions en occident. Le choc des cultures des jeunes français qui découvrent le monde est aussi développé. Ce roman nous rappelle aussi de jolies choses... Que derrière chaque statistique, il ne faut pas oublier qu'il y a de l'humain et ses variables, qu'il y a une différence de taille entre savoir qu'un chemin existe et le trouver. Que seul, on n'arrive pas à grand- chose... Entre autres.

Une lecture plaisante, pleine de bienveillance, qui nous fait côtoyer des personnages attachants, mais qui reste un peu trop en surface des choses et des faits à mon goût, avec un style un peu trop simple tout de même... mais accessible à tous pour le plaisir !

 

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Rédigé par Géraldine

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