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Publié le 12 Avril 2014

http://bd.casterman.com/docs/Albums/44333/9782203057753.jpg BD - Editions Casterman - 1044 pages - 17.00 €

 

Parution : le 29 mai 2013

 

Le ptich : De nos jours, une jeune femme se suicide dans son appartement… mais ce n’est que le début de son histoire. Sous le regard d’un chat complice, manifestement capable de continuer à la voir, elle se met à hanter l’immeuble où elle a vécu, témoin involontaire mais intéressé du quotidien intime de ses anciens voisins

 

Tentation : L'auteur

Fournisseur : Ma CB, pour mon anniv'

 

 

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Mon humble avis : Je me suis offerte cette BD en sortant de ma rencontre avec l'auteur Guillaume Sorel, le jour de nos anniversaires ! Nous avions évoqué durant celle-ci cet Hôtel Particulier, Guillaume Sorel précisant que c'était sa BD la plus personnelle.

Une couverture en couleurs, un intérieur en noir et blanc, avec parfois l'impression de sépia. Le graphisme est somptueux, soigné, j'y reconnais maintenant le pinceau de l'auteur ! L'absence de couleur accentue l'atmosphère mystérieuse régnant au fil des planches. Et puis les saynettes étant principalement vécues de l'au-delà, le noir et blanc se révèle vraiment propice à cette histoire de fantôme.

On retrouve le chat qui figuera aussi dans le Horla, qui n'est autre que feu le chat de Sorel lui même. Le chat, qui perçoit ce que l'humain ne voit pas... Parce qu'il est un mystère lui même depuis la nuit des temps, et parce qu'il erre discrètement un peu partout !!

L'immeuble où vivait Emilie, cette jeune femme qui se suicide dans les premières pages, semble on ne peut plus banal. Pourtant, au fur et à mesure qu'Emilie, invisible, s'invite chez ses anciens voisins, et bien l'on réalise qu'il n'est occupé que de gens particuliers. La symbolique est assez forte. Guillaume Sorel semble nous dire que si l'on prend le temps de se pencher sur chacun, on remarque que personne n'est commun. Ainsi, nous découvrons un homme qui invite chaque soir à sa table d'illustres personnages de la littérature ou de l'Histoire, un peintre malheureux qui cache ses biens dans une armoire secrète pour leur éviter l'huissier, un couple soit disant adultérin mais avec un mari mateur, une vieille folle qui met les chats dans une casserole... Bref, finalement tout un petit monde bien étrange, qui vit côte à côte sans ce soucier de l'autre tant que celui ci ne le dérange pas.... Tiens tiens, cela résume bien notre "art" de vivre au XXIème siècle...

Le sujet principal cette BD, c'est bien sûr le miroir. Le miroir dans lequel a plongé Alice, le miroir sans teint, le miroir qui nous renvoie notre image et l'image que les autres nous donnent d'eux même, voire de nous. Des images à chaque fois biaisées. Je pense que dans cet oeuvre, Guillaume Sorel nous dit d'une façon originale, poétique et à renfort d'allusions littéraires, qu'il ne faut pas se fier aux apparences, voire qu'il faut ce méfier de notre façon de les interprêter.

  http://www.bdgest.com/prepub/Planches/1294_P9.jpg

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 2 Avril 2014

http://pochpower.org/files/slideshow/u5/somew01.gifBD - Editions Treizeétrange - 102 pages - 15 €

 

 

Parution en octobre 2007

 

 

 

Pitch : Jazz, confidences et oreilles de lapin.Un air jazzy qui revient comme un leitmotiv, et installe à lui seul l’ambiance magique, comme hors du temps, de ce recueil d’histoires courtes. Ces morceaux de vie qui n’ont, en apparence, aucun lien entre eux mais appartiennent en fait au même univers, à un même monde surréaliste digne de Boris Vian. Un monde où pluies de harengs pourris 

 

 

Tentation : Curiosité, pourquoi pas ?!!!

Fournisseur : La bib' 

   
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Mon humble avis : Bon, j'ai besoin d'un recentrage qualitatif en BD !  Car de celle ci, je suis complètement passée à côté, au point de la lire en 2 soirs, alors que les BD se lisent le plus souvent d'une traite.
Peut-être trop burlesque, décalé pour moi. En effet, il pleut des harengs, un homme obsédé par son travail se transforme en fourmis, un homme a des oreilles de lapin, une femme est entourée d'un cercle perpétuel de fumée de cigarette.
Les histoires sont très courtes, et les chutes.... pas souvent là.
Même les dessins ne m'ont pas séduite. Il y a au moins un personnage assez récurrant au fil des histoires, mais j'ai eu bien des fois des difficultés à le reconnaitre.
J'ai pourtant noté de bons passages, mais pas suffisants pour me pousser à tourner les pages joyeusement ! L'auteur se moque bien de la société, ça c'est sûr. Notamment de l'univers de la publicité, où l'on nous rend l'inutile indispensable. Ou encore, les charognards qui fondent sur votre malheur pour vous achever encore un peu plus en vous vendant tout et rien sont bien croqués.
L'originalité de cette BD tient dans sa bande originale ! Effectivement, chaque histoire fait référence au jazz et à un titre en particulier. Mais, mon absence de culture dans le domaine ne m'a pas permi d'apprécier cette singularité à son éventuelle juste valeur. A vous de voir ! Si vous êtes un jazzy mélomane, peut-être vous régalerez vous de cette BD !
http://www.bdtheque.com/repupload/G/G_11790_03.JPG

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 24 Mars 2014

 BD - Editions Dupuis - 72 pages - 15.68 € http://www.bedetheque.com/media/Couvertures/QuelquesMoisALamelie1tl_02022008_003448.jpg    

 

 

 

Première parution en 2002

 

 

 

L'histoire : À cinquante ans, Alys Clark, est un homme en rupture. En rupture d'inspiration, incapable d'écrire une ligne, l'écrivain sillonne la France, de bibliothèque en centre culturel, pour parler littérature. En rupture d'amour et de bonheur, hanté par la mort de son père, l'homme cède à la dépression. Jusqu'au jour où il exhume un livre d'un rayonnage poussiéreux, le livre d'un autre. Ce récit, en apparence autobiographique, respire la joie de vivre....

 

 

 

Tentation : La blogo, il me semble, il y a déjà un moment.

Fournisseur : La bib

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Mon humble avis : C'est la deuxième fois que je lis cet auteur. Et quand je reparcours mon billet de Le sommeil de Léo, il me semble que je pourrais presque faire un "copier / coller" pour rédiger ce billet. J'ai traversé cette BD sans que rien ne me retienne vraiment. Pourtant, la fin est originale, sympathique et inattendue (de moi en tout cas !). Pourtant aussi, l'idée de partir, comme le fait Clark, en suivant le chemin d'un autre et en laissant le hasard des rencontres faire le reste me plait. Mais une fois de plus, les personnages ne m'ont pas touchée vraiment. Qui plus est, les écrivains dépressifs en manque d'inspiration commence à me lasser, trop nombreux qu'ils sont en littérature, BD, cinéma.

Et puis l'insertion constante de flash back non "annoncés" m'a dérangée. Non pas que j'attends que l'auteur me dise "attention flash back", mais j'aime quand il est clair que j'ai affaire à un de ces fameux flash back. Hors, pour moi, lors de cette lecture, ça ne l'était pas. Du coup, la chronologie du récit m'a semblé aléatoire de prime abord. Plus d'une fois, je suis retournée à la page précedente pour voir si j'avais manqué quelque chose pour conclure... Ah, un autre flash back.

Reste que graphisme, dessins, couleurs, paysages marins sont agréables, mais ce n'est pas suffisant pour me faire apprécier pleinement une BD.

NB : Un très joli moment que j'ai adoré : celui de la dictée grandeur nature, gravée dans le sable d'une plage ! Ca oui, superbe !

 

 http://www.planetebd.com/dynamicImages/album/page/large/45/album-page-large-4542.jpg

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 5 Mars 2014

http://www.brusel.com/wp-content/uploads/2014/02/horla.jpgBD - Editions Rue de Sèvres - 64 pages - 15 €

 

 

 

Parution le 12 mars 2014 (Nouveauté)

 

 

 

4ème de couv : Je ne suis pas fou... Quelque chose habite avec ici... avec moi. Elle peut toucher les gens... "Il" se nourrit d'eau et de lait... Mais je ne peux la voir...

Je suis possédé ! Quelqu'un possède mon âme !

 

 

 

 

Tentation : Le titre et Gilles Paris

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Mon humble avis : Cet album est un pur chef d'oeuvre visuel ! Du pur bonheur ! Les dessins, graphiques et couleurs sont on ne peut plus sublimes et nous plongent avec délice dans l'atmosphère deu 19ème siècle et avec terreur dans les effrois et cauchemards du narrateur qui le mèneront à la folie. Quel coup de pinceaux ! J'en reste sans voix d'admiration. Alors cette BD est bien évidemment aussi un magnifique objet ! Belles couverture et reliure, papier de qualité et doux.... A s'offrir ou à offrir sans hésiter.

Bien entendue, cette BD est inspirée de l'oeuvre éponyme de Guy de Maupassant. Le Horla, je l'ai lu en classe de seconde, donc en 1988 ! Ca ne date pas d'hier. Mon souvenir était imprecis : une sensation de peur intense, présence de l'autre. C'était le premier "classique" que je lisais avec un plaisir immense  Aussi, cet album était vraiment le bienvenu pour me rafraichir la mémoire.

Le narrateur coule des jours heureux dans sa grande demeure, sur le bord de Seine Rouannais me semble t-il. Il a quelques personnes dévouées à son service. Un jour, des navires Brésiliens déchargent leur cargaison sur les quais.... Quelques jours plus tard, les nuits, puis la vie du narrateur ne seront plus jamais les mêmes... Des carafes d'eau qui se vident seules, des objets qui bougent, une fleur cueillie par une main invisible. Et puis, partout et tout le temps, cette impression de ne pas être seul... mais de ne rien voir.... Et cette chose invisible qui devient toute puissante sur le narrateur jusqu'à le garder prisonnier chez lui.

Au fil des pages, les traits du personnage sont de plus en plus tendus, terrifiés et la violence visuelle (parce que psychologique) s'intensifie par les couleurs plus sombres puisque le narrateur s'enferme de plus en plus dans sa chambre. Puis, au sommet de la terreur, les dessins prennent les couleurs des feux de l'enfer : rouge, jaune, orange.

A noter que le narrateur prend la fuite un moment au Mont Saint Michel. Et là, les dessins : Wow wow wow !!!!!

Le Horla prend une forme très contemporaine dans le dessin de cet album, presque effets speciaux cinéma, quelque part science fiction ou film d'horreur ! On sent vraiment qu'il enveloppe sa proie et s'en nourrit. Le narrateur n'est pas le seul à angoisser !

Bien entendu, je ne vais pas refaire l'analyse littéraire de l'oeuvre que l'on a du me servir il y a 25 ans et que j'ai complètement oubliée. Mais pour moi, cette histoire parle très bien de la folie, de la peur....Il pourrait aussi, à notre époque, évoquer la dépression qui s'immisce petit à petit, avec cette impression de ne pas être seul en soi même, puisque l'on ne se reconnait plus, quand un autre nous prend les rennes du pouvoir... Car même si cette oeuvre traite du surnaturel, mon humble avis est que le narrateur se bat contre son démon intérieur, comme Maupassant luttait déja contre la folie lorsqu'il a écrit Le Horla.

Bref, il est grand temps pour moi de me replonger dans les écrits de mon écrivain classique préféré et que j'ignore depuis plus de 10 ans.

Et cette BD rend un très très bel hommage à Maupassant. Vraiment, l'univers à bulles est d'une richesse qui je ne soupçonnais pas, et qui ne cesse de m'étonner et m'éblouir !

 

 

http://www.bdnet.com/img/couvpage/11/9782369810117_pg.jpg

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 21 Février 2014

http://img.bd-sanctuary.com/bds/big/ma-vie-d-adulte-bd-volume-1-simple-39108.jpgBD - Editions La boite à bulles - 79 pages - 15 €

 

 

Parution en avril 2012

 

 

L'histoire : Lisa a 30 ans. Elle multiplie les CDD, accumule les kilos, ne rechigne pas devant les illusions et voudrait tout, sauf rentrer dans "le moule". Mais faut il se perdre pour ne pas rentrer dans le moule ou entrer dans le moule pour ne pas se perdre soit même ?

 

 

Tentation : L'ensemble en fait !

Fournisseur : La bib'

 

 

Auteurs :

Couleurs : Virginie Blanchet

Scénario : Isabelle Bauthian

Graphisme : Michel Yves Schmitt

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Mon humble avis : Cette BD est bien sympathique à lire, et ultra contemporaine. Qui plus est, pour celles qui rechigne devant l'équation format BD / taille sac à main pour lire dans les transports... Soyez ravis, le format de celle ci est petit et la couverture très souple  (clin d'oeil personnel à peine déguisé !)

Revenons en à nos moutons...

Ma vie d'adulte est très actuelle à deux titres.... Cette BD n'aurait pas pu se dérouler dans les années 60 où l'on intégrait une entreprise pour la vie.

Ici, notre héroïne est une trentenaire qui enchaine les CDD, jusqu'à ne pas renouveler le dernier. Doté d'un grand idéal de vie, Lisa rêve d'un super boulot où elle s'éclaterait pour de vrai, qui correspondrait à ses études et où elle ne serait plus le larbin tout juste bonne à subir et à se la fermer. Pourtant, moi, je l'aurais bien enviée puisque son dernier CDD était d'être vendeuse en librairie ! J'en connais plus d'une (dont moi !) qui tuerait pour se poste ! C'est la seule différence entre cette Lisa et moi en fait. Car je me suis plutôt pas mal reconnue dans ce portrait, jusque dans les kilos en trop . Cette BD s'interresse aux trentenaires qui n'ont pas encore trouvé leur voie, qui n'ont pas suivi un chemin tracé d'avance, par curiosité, par rébellion ou simplement, parce qu'ils ont pris la vie comme elle se présentait, au fur et à mesure, sans faire de grand plan sur la comète pour leur 40 années à venir. Lisa fait partie de ceux qui sont persuadés que quelque chose de grand, d'extraodinaire les attend quelque part... Alors leur vie est comme une quête, qui hélas, mène parfois au point de départ, ou à accepté un constat refusé des années plus tôt. Alors on suit Lise dans ces périgrinations de chômeuse, et l'on reconnait le chemin que l'on a déjà emprunté de gré ou de force, un chemin parsemé d'abhérrations toutes plus abherrantes les unes que les autres ... Ne serait-ce que le chemin de croix pour parvenir à s'inscrire aux Assedic, car il manque toujours un papier qui remet en cause votre inscription, donc votre indemnisation. Puis, viennent les désillusions... Pourtant pleine d'enthousiasme, Lisa se cogne contre l'absence d'annonces, les "on vous rappellera" (jamais etc).... Puis, ô joie, elle décroche enfin le job de ses rêves ! D'ailleurs, à ce niveau là, on ne dit plus Job mais Travail !!! Et papatras... Elle s'y ennuie à mourir, même si elle aime ce qu'elle fait et peine à se faire comprendre de son équipe. Elle se retrouve à devoir faire semblant de travailler, trainer à la tâche qui n'est pas assez lourde pour l'occuper toute la journée. Elle passerait bien la moitié de ses 8 heures sur Facebook, mais Lisa s'étonne que cela ne soit pas apprécié par la hiérarchie ! En fait, Lisa se révolte devant les inepsies là où les autres s'inclinent parce que... c'est comme ça ! Pour Lisa, c'est ridicule d'arriver tous au travail à 9h, alors que les transports sont bondés, que les missions n'affluent pas..... Mais voilà, on est dans une époque où la conscience d'une logique pratique hors norme passe pour de la révolte ou de l'immaturité.

Car la grande question de cette BD est là.... Quand devient on adulte ? Quand acquerrons nous une la maturité nécessaire pour gagner le respect d'autuit et ne pas garder l'étiquette d'ado éternelle ? Pourquoi faudrait il forcément marcher dans les rails pour obtenir ce fameux label "maturité/respectable". Au nom de quoi chacun devrait trouver sa destination à peine entamé le chemin ? Pourquoi l'insouciance est elle synonyme d'immaturité banie dans notre système social ? Comment s'intégrer dans le monde sans perdre ses convictions et une relative indépendance ?D'intéressantes questions développées dans cette BD aux couleurs chattoyantes, au graphisme pour moi un peu trop irrégulier (notamment dans l'expression de visage). J'aurais aussi aimé qu'à la dérision, soit ajoutée une touche d'humour plus jovial ! Mais quoiqu'il en soit, c'est une lecture très agréable, quelque part initiatique, que je vous recommande chaudement !

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 18 Février 2014

http://www.lapasteque.com/Paul_a_Quebec_files/9782922585704.jpg BD - Editions de La Pastèque - 187 pages - 23 €

 

 

Parution le 25 mars 2010

 

 

L'histoire : L’achat d’une première maison et la mort d’un proche sont au coeur de ce nouvel opus fort attendu. D’Ahuntsic à St-Nicolas, en passant par le célèbre Madrid de l’autoroute 20, l’auteur nous propose, cette fois-ci, de découvrir sa famille à travers une histoire fort émouvante : ce sont les derniers mois de Roland, le père de Lucie et beau-père de Paul. Autour de Roland, rongé par le cancer, la famille se soude…

 

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib'

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : J'ai lu énormément d'avis élogieux à propos de cette BD il y a quelque temps, mais je ne savais plus trop à quoi m'attendre, vu qu'en plus, il n'y a pas de quatrième de couv pour annoncer la couleur !

Bon, les couleurs, c'est le noir et blanc et cet album s'inscrit dans une série dont on peut lire chaque tome individuellement. En cherchant, on peut trouver Paul à la pêche, Paul à la campagne....

La première partie pourrait passer pour une chronique familiale classique, si ce n'est que l'on se délecte des expressions utilisées pour décrire us, coutumes et personnages de cette famille... Québecoise, de Québec ! Ah, les week end où toute la famille au sens large se réunit chez les grand- parents ! Les petits bonheurs, les agacements, les partages, les retrouvailles, le rôle "social" de chacun dans cette micro société. Exotisme garanti, transportation directe au pays de la Poutine dès la première page ! Pour celle et ceux qui la connaissent, j'ai eu l'impression de passer la soirée avec Karine, la fameuse blogueuse Québécoise qui, sur son blog ou sur Facebook, nous régale des mille et une anecdocte de sa vie de plutôt gaffeuse dans une langue qui nous amuse tant et nous dépayse.

Puis Paul et son épouse achète une maison dans la banlieue de Montréal... Et là, chaque lecteur pourra retouver dans ces passages des souvenirs personnels quand on découvre tous les vices cachés et leurs conséquences. L'hilarité est là devant les mésaventure de Paul face aux nouvelles technologies informatiques. Passage d'anthologie et tellement vrai ! On s'amuse beaucoup et tant mieux. Car comme dans la vraie vie, la suite devient bien moins drôle. Roland, le beau-père de Paul, déclare un cancer fulgurant...

Des rires précédents on passe à l'émotion et au respect. Le rythme de l'histoire ralentit, l'auteur traite mois par mois, puis jour par jour l'agonie de Roland. C'est triste mais en même temps pas tragique, c'est juste la vie qui s'en va, même si cela peut paraître révoltant pour ce qui le vivent. L'épouse de Roland s'occupe de son mari du mieux qu'elle peut, même si le caractère de celui ci devient de moins en moins facile, logique, quand on se sent diminuer jour après jour. Arrive le jour ou Roland ne peut plus rester à la maison. La famille s'accorde pour le placer en soin palliatifs. On découvre cette unité de fin de vie mais également pleine d'amour et de dévouement de la part du personnel. Toute la famille se sert les coudes, se retrouve, se souvient jusqu'au dernier souffle. Le vrai sujet de cette BD est donc l'accompagnement d'un proche en fin de vie. Et c'est traité avec une justesse incroyable, sans pathos, sans voyeurisme, avec beaucoup d'humanité malgré l'inhumanité de la situation. Rien ne semble éluder, depuis la dégradation physique, à l'acceptation de la maladie, au questionnement des plus jeunes, les petits enfants. Encore une BD très intelligemment constuite !

 

 

 

  http://www.bedetheque.com/media/Planches/PlancheA_87049.jpg

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 5 Février 2014

http://www.bdouebe.net/img/lephotographe/lephotographe3couv.jpgBD - Editions Dupuis - 98 pages - 19 € avec le DVD

 

 

 

Parution en janvier 2006

 

 

L'histoire (vraie) :

   
     

Fin 1986. Après trois mois passés avec les MSF en Afghanistan, Didier Lefèvre, le Photographe, décide de rentrer seul en France. Juliette, la chef de mission, s'y oppose ; sans la protection de l'équipe, sans parler la langue, c'est trop dangereux. Didier insiste. Juliette, finalement, lui cède la responsabilité qu'elle exerce sur lui : " Tu es majeur et vacciné. Si tu veux partir, pars ". Et c'est le retour. Un retour riche en péripéties et en rencontres, léger et heureux dans les premiers jours, âpre et pénible à l'extrême les jours suivants. Ses photos et sont récit en témoignent. La mission et le chemin du retour marqueront sa vie à jamais. De la même façon que longtemps encore après avoir refermé ce livre poignant, merveilleusement écrit, photographié et dessiné, les lecteurs auront l'Afghanistan chevillé au coeur, et qu'ils n'oublieront jamais ces hommes et ces femmes qui " tentent de réparer ce que d'autres détruisent ".

    
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Mon humble avis : Comment ne pas mettre 4 étoiles à ce 3ème et dernier tome de la série, même s'il est un tout petit peu moins intéressant que les deux autres ?
Le 2ème tome terminait alors que Didier venait de décider de rentrer seul au Pakistant, puisque sa mission de photographe au sein de l'équipe d'MSF s'achevait. Ce tome ci est donc plus centré sur le personnage de Didier et son long, plus long que prévu chemin du retour, et bien sûr, sur l'Afganistan, pour le meilleur comme pour le pire, au niveau humain, puisque nous sommes toujours en période de guerre. Il y a des gens qui le raquette, d'autres qui le laisseraient pour mort en bord de chemin, d'autres qui le ramassent, et le sauvent.
Ce tome est "moins" dur à lire, puisque nous n'affrontons "que" les conséquences secondaires de la guerre sur le comportement humain. Mais la nature n'en n'est pas moins hostile et face à cela, même le plus grand homme peut y perdre la raison. C'est ce qui arrivera à notre photographe, pendant quelques heures. La peur, entre autre celle de mourir là alors qu'il voulait juste rentrer, l'amène a faire l'inimaginable. Impossible de juger bien sûr, mais au contraire, on ne peut que demeurer admirative devant la force de ces gens qui vont au fond d'eux même et du monde pour témoigner, sauver, réparer.
Histoire d'alléger un peu l'atmosphère, il y a des passages assez comique lors des rencontres de 2 cultures, avec 2 langues différentes qui ne se comprennent pas. Les Afgans que Didier croisera en chemin lui demanderont, en guise d'introduction, quelle est sa religion. Heureusement, il est chrétien et non juif... Car il est bien expliquer que nos occidentaux assistent alors à l'émergence de deux Islam..... L'Islam radicale et l'Islam nationaliste.... Car au fond de l'Afganistan, en ces temps de guerre, les seules écoles qui restent un tant soit peu ouvertes sont les mosquées. Et Juliette, la chef d'MSF afganistan, de s'interroger sur la possibiliter de reconstruction du pays un fois que la guerre sera terminée. Comment, des gosses qui auront grandi une kalashnikov à la main et des versés du Coran dans l'autre, pourront ils rebâtir un pays ?
Il faut tout de même savoir que Didier ne sortira pas indemne de ses quelques mois Afgans et de se retour très éprouvant. Entre fatigue extrème, effort, manque d'hygiène et sous-nutrition, il perdra par la suite 14 dents....
En post face de cet album, un portrait de chaque personne rencontrée au cours des 3 tomes, ce qu'ils étaient, ce qu'ils sont devenus... La bande d'MSF a depuis longtemps quitté l'association... Certains sont devenus vignerons dans le Sud Ouest.... Quoiqu'il en soit, c'est une équipe unie pour la vie, qui, loin des horreurs de la guerre, vivent de bons moments ensemble. Ces dernières pages sont une belle bouffée d'oxygène et un sacré gage sur la grandeur humaine.
Ces 3 tomes m'auront profondément marquée. Jamais je n'oublierai ces bénévoles, ces hommes et ces femmes que le mot "admirable" ne suffit pas à décrire.
 
LE DVD : Ce 3ème tome est accompagné du DVD des images filmées pendant cette mission MSF en Afganistan par Juliette Fournot. Il complète extrèmement bien les 3 BD. Déjà, on y voit le vrai visage de cette fameuse Juliette, et des quelques médecins qui l'accompagnent. Le DVD explique aussi parfaitement l'aspect logisqtique et la préparation d'une mission, (ces missions MSF sont clandestines) depuis l'achat de 120 chevaux et mulets jusqu'à l'empaquetage du matériel médical. Dans les 120 bêtes, il est prévu que 10% n'arrivent pas à destination... Une bête de perdue avec son chargement, c'est aussi 2 semaines de soins de moins sur place. Il y a la route aussi. 3 semaines à pieds dans la caillasse, de nuits, des cols dont certains à presque 600 mètres. Et puis il y a les Afgans, depuis les chefs de guerre, en passant par les bénévoles, les Moudjadins, les gamins armés, ceux qui ne le sont pas, les blessés, les morts.
Attention, ce DVD est très dur à regarder. Les images sont terribles, car nettes et réelles (là où les photos noir et blanc des BD ne montraient pas forcément le détail et la couleur.
C'est dur au niveau animal, on voit des ânes tomber dans des torrents et se noyer, ou des chevaus mourir d'épuisement.
C'est dur au niveau humain.... Cette jeune fille qui s'est pris des éclats d'obus dans les vertèbres et qui plus jamais ne rermarchera... Ce gamin dont le bras a été transpersé par une balle et qui ne pleure même pas lors de soin.
C'est dur au niveau médical.... On assiste à une partie de l'opération du jeune homme qui s'est fait arraché la machoire par des éclats d'obus... C'est dur mais mon dieu, comme c'est fort... L'on voit les deux médecins recoudre cette machoire à la lampe frontale, patiemment.... Et la photo du blessé, deux mois après : un bel homme, un miracle de ce que l'homme peut faire. Pas n'importe quel homme j'en conviens, un homme extraordinaire.
Alors malgré la violence morale  et visuelle de ces images, je pense qu'il faut savoir les regarder, pour ne pas oublier la chance que l'on a de ne pas avoir à les vivre et pour que, chacun de notre côté, nous fassions en sorte que "plus jamais cela", même si cela arrive encore bien trop souvent de part notre planète.
Ces BD et ce DVD sur les résultats de la guerre sont un formidable appel à la paix !

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 28 Janvier 2014

http://madmoizelle.com/carnets/bd/files/2012/03/pablo-1-225x300.jpgBD - Editions Dargaud - 88 pages - 16.95 €/tome

 

 

 

 

Parution du tome 1 en janvier 2012

 

 

 

L'histoire : Max Jacob est le 1er tome de Pablo, une série signée Birmant et Ourbrerie qui, en 4 épisodes, racontera le quotidien de Picasso jeune homme, à Montmartre, entre 1900 et 1912.

Ce 1er opus de Pablo commence au Bateau-Lavoir, logement pour bohèmes situé au sommet de la Butte, où Picasso rencontra Fernande, le premier grand amour de sa vie. Il en fera des centaines de portraits. Au coeur de leur existence, il y aura les grands poètes Max Jacob, le clown tragique amoureux fou de Picasso, et Apollinaire et puis Gertrude Stein, sa jumelle visionnaire, le peintre Georges Braque, copain de cordée avec lequel il inventera le cubisme, sans oublier, au-dessus de la mêlée, avec ses lunettes cerclées de fer, le seul grand rival : Henri Matisse.

 

 

 

 

 

Tentation : Un peu de culture ne nuit pas à la santé

Fournisseur : La bib'

 

 

 

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 Mon humble avis : Une histoire qui se déroule sur 4 tomes, le quatrième étant, si j'ai bien compris, à paraître. Mais je ne l'attends pas, tout comme je n'ai pas l'intention de dégotter le troisième.

En effet, cette BD ne m'a pas convaincue, je n'y ai pas vraiment accroché. Et pourtant, le sujet est digne d'intérêt, et le contenu n'en manque pas, mais bien moins que je ne l'espérais !

La narratrice est Fernande Olivier, qui fut amante, compagne et modèle de Picasso. Elle nous raconte sa vie d'avant Picasso (mariée très jeune à un abruti qui la battait), autour de Picasso et avec Picasso.

Nous assistons donc aux premiers pas de Pablo Picasso, alors illustrement inconnu, à Paris, loin de sa patrie espagnole. Rencontres multiples avec poètes, sculpteurs, peintres confirmés ou en devenir. Vie de bohême, sans le sous, squatte chez l'un chez l'autre et les uns avec les autres et les unes avec les autres. Bref, beaucoup de monde. Au programme : Orgies, alcool, opium, déprime dans la crasse. L'artiste cherche désespérement à vendre ses toiles, à trouver un agent (officiel ou roublard), se trouve un moment un mécène en la personne de Max Jacob. L'artiste se cherche encore, l'invention du Cubisme viendra plus tard. Dans le tome 2, c'est son amitié avec Appolinaire qui tient un peu plus le devant de la scène. Picasso vend un peu, mais pas assez. Dans sa chambre, il gèle en hiver. Mais l'artiste peint sans s'arrêter, tentant de se faire un nom... qui commence à se murmurer dans le Paris du début 20ème.

Picasso, je n'en connais pas grand chose, à part des toiles vues dans quelques musées, une bio très résumée, une réputation et sa côte dans le marché de l'art actuel !!! Aussi, cette BD avait tout pour me captiver.

Et bien non. Pourquoi ? Parce que j'ai trouvé l'ensemble très fouilli. Une multitude de personnages difficiles à reconnaitre d'une planche à l'autre. Les dessins de la ville, de Montmartre etc m'ont bien plus, mais ceux des personnages : non. Trop irréguliers, trop changeants. D'une page à l'autre, Fernande passe de rousse à châtain, Picasso de beau jeune homme à un homme on ne peut plus commun, voire pas gâté par la nature... Sans parler des fois où je ne l'ai pas reconnu ou quand j'hésitais sur son identité... Et pourtant, les dessins sont de Clément Oubrerie, que l'on connait bien sur la blogo pour s'être illustré dans la BD Aya de Yopoungo. D'ailleurs, certains visages de "Pablo" ne sont pas sans rappeler des personnages d'Aya !

Peut-être qu'une culture moins "légère" dans cette époque artistique m'aurait aidé à reconnaitre des personnages faisant leur apparition et installant ainsi toute l'époque et l'entourage de Piccasso.

On a l'impression que le tout Paris ou presque connait Picasso, quand celui ci vit dans la pauvreté. Donc je n'ai pas trop saisi. De même, on passe d'une scène à une autre sans en apprécier l'enjeu, voire l'utilité. "Fouilli" résume vraiment bien mon impression.

Pourtant, les couleurs sont agréables et l'atmosphère bohême de Montmartre et du Paris des années 1900 est bien rendue, tout comme les us et coutumes du milieu artistique, que ce soit du côté des artistes, ou de leurs modèles.

J'ai appris, un peu... Mais sans délectation.

 

 http://www.letelegramme.fr/ar/imgproxy.php/PhotoIntuitions/2012/09/02/1823836_12867566-0209pablo-20120831-j125e.jpg?article=20120902-1001823836&aaaammjj=20120902

 

 

 http://a3.mzstatic.com/us/r30/Publication4/v4/24/73/3a/24733a53-7610-ab9d-a8ab-554eb466ad32/IMG_2263.480x480-75.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 22 Janvier 2014

 http://www.maxoe.com/img/uploads/2012/02/appel-1.jpgBD - Editions Vents d'Ouest - 57 pages - 13.90 €

 

 

Parution en février 2011

 

 

L'histoire :      

Harlem, les années 20. La jeune Anna travaille la journée dans le restaurant de son oncle et sa tante, et la nuit danse au rythme du jazz. Une vie qui pourrait être légère… Mais Anna est tourmentée par ses origines : elle est métisse, un statut difficile qui l’empêche de trouver sa place. Un jour, elle découvre l’existence de son père inconnu : un Blanc, mystérieusement disparu en Afrique.Elle ne pense plus qu’à le retrouver, et réussit à se joindre aux membres d’une expédition se rendant sur le continent noir à la recherche des origines de l’Homme. À chacun sa quête, à chacun ses origines : les voici partis ensemble à la poursuite de leurs chimères.Au croisement d’Out of Africa et des romans de Joseph Conrad, ce triptyque retrouve le souffle romantique de la grande aventure tout en proposant un regard réaliste sur une époque et sur un phénomène que chacun ressent à un moment de sa vie : l’appel des origines.
tentation : Le pitch et les dessins
Fournisseur : La bib'

 

 

 

 

 

 

 

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 Mon humble avis : Cette BD est tout simplement une merveille !  D'ailleurs, je remarque que ces temps ci, j'ai la main bien plus heureuse dans mes choix de BD que dans mes choix de romans.

Les auteurs sont : Callède, Séjourné et Verney.

Graphiques, dessins et couleurs sont magnifiques, les personnages bien campés et attachants, l'histoire intéressante et intriguante... Mais le super plus de cette BD, c'est les voyages qu'elle propose....

Voyage dans le temps, une époque.... les années 20, à New York pour le premier tome, au Kenya dans le deuxième.

Nous sommes à l'époque de la prohibition et de la ségrégation raciale aux Etats Unis... Les bars clandestins, les club de Jazz, le KKK dans le sud... Au Kenya, c'est l'époque des grands aventuriers, colonialistes pour la plus part, les expéditions à but scientifique etc.

Nous suivons Anna, la vingtaine, élevée par sa tante. Sa mère est morte peu de temps après sa naissance. Jusqu'alors, Anna en savait très peu à son sujet, et encore moins au sujet de son père... un blanc inconnu. Car Anna est métisse.... Mal blanchie pour les uns, trop noire pour les autres. Bref, sa situation n'est pas simple. Elle travaille dans le restaurant de son oncle, à Harlem. Et le soir, elle fait le mur pour rejoindre ses amis dans les clubs de Jazz. Jusqu'au jour où sa grand mère lui avoue qui est son père. Un blanc, récemment porté disparu dans une expédition africaine. Anna s'alliera au Museum d'Histoire Naturelle afin qu'une autre expédition puisse être montée et partir ainsi à la recherche de son père... Et nous voici tous parti en paquebot pour un long voyage jusqu'à Monbassa où Anna découvre une autre culture... et le monde. Par la même occasion, nous voici en immersion dans cette ville déjà bourdonnante, où riches blancs cottoient de loin les noirs, sauf s'ils sont à leur service, et encore. Puis, c'est le grand départ pour la brousse, et les dessins sont de plus en plus époustoufflants.

Dans ses aventures et mésaventures, Anna en croise du monde. Du beau monde d'ailleurs ! Jugez par vous même !

Duke Ellington, Sidney Bechet à New York... Karen Blixen, qui écrira plus tard La ferme Africaine (Out of Africa) et son compagnon d'alors, Denys Finch-Hattan, qui sera interpêté par Robert Redford en 1985.( Le tout, avec un lexique enrichissant en dernière page)

Mais me voilà bien triste.... ma bib ne possède pas le tome 3 !!!!

 

http://www.maxoe.com/img/uploads/2012/02/Appel-2.jpg

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 12 Janvier 2014

http://www.lelombard.com/images/serie/dans-nuit-liberte-nous-ecoute-336-l325-h456-c.jpgBD - Editions Le Lombard - 185 pages - 25.50 €

 

 

 

 

Parution en septembre 2011

 

 

L'histoire : Celle biographique d'Albert Clavier... Jeune homme qui, après la deuxième Guerre Mondiale, s'engage dans l'armée pour s'éloigner de la misère familiale et "faire de beau voyage"... Il est alors envoyé en Indochine, où il découvre l'envers du décors.... et réalise qu'il est amené à se battre en opposition totale avec ses idéaux... Il rejoindra alors les rangs du Vietminh

 

 

 

Tentation : Curiosité

Fournisseur : La bib

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

étoile3etdemi

 

 Mon humble avis : Et une BD très intéressante culturellement, et historiquement de plus. La nuit, la liberté nous écoute m'a permi de me pencher sur le destin d'homme à qui je n'avais jamais pensé, sans peut-être même me douter qu'il existait. Les militaires qui, quelque part, se retrouve "objecteurs de conscience" une fois sur le terrain. C''est la cas d'Albert Clavier... La bateau qui le mène en Indochine fait escale à Djibouti. Le jeune homme est estomacqué par la pauvreté "des indigènes" et l'opulence des colons. Il ira ainsi de surprises ou mauvaises surprises. Dans son unité, il sera le seul à s'interesser à la culture locale, à aller vers les habitants et à partager quelques pans de leur vie. C'est ainsi qu'il rencontrera un membre du Vietminh.... Au fil des mois et des années, pourtant condamné à mort par l'Armée Française, Albert deviendra un membre important de la résistance Viet et du parti communiste local... Avant de réaliser, à nouveau, certaines contradictions du système.

En fait, à l'époque, nombre de jeunes engagés partaient en Indochine pensant combattre pour la liberté et la sécurité du peuple Français. Ils ignoraient qu'en fait, le combat était contre un peuple qui souhaitait récupérer sa souveraineté. Ainsi, ils se trouvaient en porte à faut par rapport à leurs propres idées. De même, les bien faits de la colonisation ne leur sautait pas aux yeux une fois sur place. Ils réalisaient l'injustice, l'inégalité entre colons et locaux, mise à mort culturelle etc. Les absurdités ne manquaient pas.... les petits Vietnamiens apprenaient à l'école "nos ancêtres les Gaulois"...

Cette BD revient donc sur une époque douloureuse tant pour la France que pour le Vietnam, avec une vision jamais exposée dans les manuels scolaires ou les gouvernements successifs. Elle permet de s'interroger sur la "légitimité" du colonialisme et de l'impérialisme, mais aussi sur la fidélité à la patrie. Est-ce être traitre lorsqu'on quitte les rangs d'une armée qui renie elle même ses principes, qui se comporte de façon aussi barbare que l'ennemi des années précédentes, l'Allemagne. Non, c'est être fidèle à un pays qui ne l'est plus à lui même.

Multiples réflexions ici, tant sur les guerres d'indépendances que sur les gouvernements résultant de ces indépendances... Ici, le cas de l'Indochine, avec Ho Chi Minh, qui deviendra un tyran rouge aux yeux du monde, mais bien moins aux yeux de son peuple.

Mon bémol va, comme souvent, aux dessins. Bicolors blancs et verts, avec des traits de crayons noirs. Mais pas pas toujours très clairs, des personnages que l'on a parfois du mal à distinguer les uns des autres.

Un prologue explique la genèse de cet album, et une postface la conclue par une interview très intéressante  d'Alain Ruscio, sur "Les plaies impérialistes". Alain Ruscio est notamment spécialiste de l'Histoire Contemporaine du Vietnam et du Colonialisme. Je me demande si cette interview n'est pas un  peu orientée politiquement, mais, humainement, elle ne l'est pas. J'y ai appris moult choses.... reste à savoir ce que je retiendrai !!! Ah, je me désespère !

 

 

 

 

 

http://www.actuabd.com/IMG/jpg/Resize_of_Dans_la_nuit.jpg

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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