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Publié le 5 Mars 2021

BD, le chanteur perdu, Didier Tronchet, avis, chronique, blog, Jean-Claude Rémy

BD - Editions Air Libre - 184 pages - 23 €

Parution en février 2020

L'histoire : Lorsqu'il fait un burn-out, Jean, bibliothécaire qui semble être passé à côté de sa vie, décide de retrouver Rémy-Bé, le chanteur de sa jeunesse (lorsqu'il se voyait encore révolutionnaire et contestataire). Jean voit dans cette recherche improbable l'occasion de renouer avec le personnage qu'il n'a pas osé être. D'ailleurs, personne ne semble se souvenir de ce chanteur, l'aurait-il inventé ? Sa seule piste : la pochette du disque avec le viaduc de Morlaix en arrière-fond. C'est pourtant un bon début !

 

Tentation : La blog

Fournisseur : Bib N°1

Mon humble avis : Comme j'ai aimé cet album, comme je me suis sentie bien dans cette histoire, comme j'ai vibré tout au long de ce genre de road trip ! D'indices en personnes rencontrées dans sa quête, Jean nous emmène avec lui depuis Morlaix jusqu'à l'île aux Nattes, près de Madagascar, en plusieurs étapes... Et parmi elles, le Cap Gris Nez et le Cap Blanc Nez lieux ô combien important dans l'histoire de ma vie. Donc chouette surprise que ce passage sur mes anciennes terres !

Il faut savoir que pour cet album est inspiré de faits réels, puisqu'en effet, Didier Tronchet a voulu retrouver un chanteur méconnu (et oublié) de sa jeunesse. Celui-ci est en fait Jean-Claude Rémy qui a publié un album dans les années 70 avant de fuir toute possibilité de célébrité, alors que Georges Brassens lui-même adorait ses chansons. Oui, Didier Tronchet nous offre, en plus de ce voyage terrestre, un voyage dans l'espace-temps musical. On y croise réellement Pierre Perret, il y est question de Brassens, Raoul de Godewarsvelde et d'autres, et les paroles des chansons de Rémy Bé alias Jean-Claude Rémy sont distillées au fil de bulles ! C'est aussi la vraie vie, même si résumée, très romanesque, de Jean-Claude Rémy, né de père français et de mère vietnamienne, qui est ici contée, entourée d'humour, de tendresse et d'émotions !

Cette quête de Jean est bien sûr aussi une quête du passé, des souvenirs, de la jeunesse, de ce qu'il aurait pu être, de ce qu'il était. Elle montre à quel point la musique marque notre vie, à quel point des artistes et leurs chansons sont comme des ancres pour y accrocher nos souvenir, les dater etc... Mais les objets de nos souvenirs, de nos fascinations ne sont pas plus figés que nous... On les imagine figés dans le temps comme sur la pochette du disque, mais, tout comme nous, ils changent et vieillissent ! Laissons aux sujets de nos fantasmes la liberté de ne plus être conformes à l'image de nos souvenirs ! Et ce final sur la petite île Malgache, quel bonheur, quelle évasion !

L'avis de AGFE, Violette et Luocine

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 11 Février 2021

BD, Kia Ora, maoris, Nouvelle Zélande, exploitation humaine

BD - Editions Vents d'Ouest - 3 tomes - 13.90 € /tome

Parution en 2017

L'histoire :  A l'époque le travail était rare en Nouvelle-Zélande. Mais les Maoris formaient une communauté soudée, où l'on oubliait ses problèmes en s'adonnant aux danses et chants en costume typique. Une coutume qui va terriblement intéresser Mr Hartmann, représentant d'une riche société européenne, qui propose au groupe local de partir en tournée de par le monde... Nyree et ses parents acceptent aussitôt. Car ils ne savent pas encore qu'Hartmann va les présenter dans des expositions universelles, à la manière d'animaux rares, et que les Européens « civilisés » ne verront en eux que d'étonnants monstres exotiques...

Tentation : Couv et les 3 tomes dispo en même temps !

Fournisseur : Bib' N°1

Mon humble avis : Voici un triptyque fictif inspiré de faits réels. Ces 3 tomes sont bien agréables à lire et à regarder. Ils nous plongent au début du XXème siècle, en pleine période coloniale, en Nouvelle Zélande. Nous partageons alors les conditions de vies des Maoris, souvent pauvres, qui plus est dans une époque où le travail se fait rare. Arrive alors un Anglais qui voit là la poule aux oeufs d'or... Il emmène une troupe de Maoris pour donner des spectacles en Angleterre. Et malgré un contrat durement négocié via le YMA (Young Maori Party), sur place, rien ne se passera comme prévu. Au bout de quelque temps, nombre de ces Maoris rentreront sur leur terre. Mais une famille, particulièrement nécessiteuse, acceptera un autre contrat qui la mènera à Coney Island, aux Etats-Unis, dans un parc d'attraction.

Le premier tome se déroule uniquement en Nouvelle Zélande et est le plus instructif. En effet, nous partageons et découvrons le quotidien des Maoris de l'époque, ce qui est bien entendu l'occasion de partager leurs coutumes et traditions. Tout cela est approfondi en fin de tome par un cahier qui donne moult informations historiques, sociales, traditionnelles sur les Maoris. Ceci m'a permis de trouver des réponses à des questions que la vie ne m'avait pas encore permis de me poser !

Le deuxième tome se déroule en Angleterre, où les Maoris vont découvrir la vraie nature des fourbes et supérieurs européens qui se croient tout permis. Les Maoris sont supposés être des sauvages alors on attend d'eux qu'ils se comportent comme tels !

Dans le troisième tome, la situation se dégrade encore pour la seule famille ayant accepté de "poursuivre l'aventure". C'est dans un parc d'attraction qu'elle sera exposée, au milieu d'autres curiosités telles que des femmes à barbes, des culs de jatte, des géants, des nains. Bref, l'humain rabaissé plus bas que l'animal et donné autant en spectacle qu'en pâture.

Ce retour dans cette époque est particulièrement troublant et révoltant, surtout lorsque l'on pense qu'un siècle plus tard, c'est même la condition animale qui est dénoncée dans nombres de zoos ou parcs.

Mais ce triptyque est résolument positif. En effet, il met en scène la formidable solidarité et l'importance de l'honneur chez les Maoris. C'est aussi une ode au respect des différences, à l'ouverture d'esprit, à la tolérance, à la richesse qu'apporte "l'autre". En effet, nos trois Maoris malmenés dans le parc de Coney Island vont trouver dans leurs étranges collègues une véritable famille et vivre avec eux d'intenses et inoubliables moments.

Mon seul bémol irait au tome 2 dont les planches sont parfois trop fournies de bulles très garnies, le tout avec une police de caractère pas très grande... A part cela, j'ai aimé vivre avec toutes ses personnes qui donnent de belles leçons de vie, même si le sort qui leur est réservé m'a bien sûr révoltée et émue.

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 28 Janvier 2021

BD, reverdir le sahara, avis, chronique, critique

BD - Editions Favre - 52 pages - 10 €

Parution le 4 février 2021

Le sujet : Tôborè, jeune femme volontaire et attachante, rend visite à sa tante et à son oncle dans le but de rechercher son frère, disparu. Là-bas, elle y rencontre Lindo, Verena et Amadou et y découvre le projet Deserto Verde, de l'ONG suisse du même nom. Très intéressée par l'idée d'aider les villageois à reverdir le désert, elle les rejoint alors dans leur expédition et en profite pour enquêter sur la disparition de son frère.

 

 

Tentation : le sujet

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi !

 

Mon humble avis : Voici une BD didactique et très pédagogique sur la désertification du Sahel. Cet album s'adresse à tous je pense. Je ne suis pas une pro de l'enseignement ni de la jeunesse, mais il me semble que dès le collège, l'intérêt de cet ouvrage est évident et instructif.

Nous voici au Burkina Faso. L'histoire en elle-même est somme toute secondaire. Mais elle apporte du divertissement et informe le lecteur sur des coutumes africaines encore bien ancrées. 

Cet album est résolument positif. Il y a 5 000 ans, le Sahara était vert, comme en témoignent les peintures rupestres représentant des chevaux, des girafes et autres gros animaux. Mais dès le néolithique, les hommes ont commencé le déboisement. Ajoutez à cela les modifications climatiques, et le déplorable résultat est là. Les conséquences sont locales, mais aussi bien entendu mondiales. Donc tout le monde est concerné. Mais des solutions existent, la désertification n'est plus toujours une fatalité... S'il reste un peu d'argile dans le sol... Avec du travail, des efforts, de la collaboration, de l'aide, et surtout du matériel, le Sahara peut reverdir par endroit. Et ensuite, climat et nature devraient compléter le travail par suite logique. Toute cette problématique de la désertification et les solutions désormais disponibles (en respect de l'environnement et des populations locales) sont extrêmement bien et clairement expliquées. Beaucoup de chantier reverdissement sont actuellement en cours en Afrique, et nombres d'autres sont en projet, sous l'égide de l'ONU ou comme ici, sous le chapotement de l'ONG "Fondation Reverdir le Sahara". Le manque de matériel (et donc d'argent) est énorme, mais attention il ne s'agit pas pour les occidentaux d'arriver en colon sur ces terres. Les ONG ne font que donner le coup de main de départ, et en étroite collaboration avec les populations locales qui participent activement et qui retrouvent ainsi espoir et une autre forme de vie.

Et les conséquences de ce reverdissement sont énormes. Des arbres sont plantés, de l'herbe repousse, les bêtes sont mieux nourries, font plus de petits chaque année. Donc les Hommes bénéficient aussi d'une meilleure alimentation, peuvent cultiver, et donc commercer. C'est toute une économie qui se remet en place localement.

Bref, un album à mettre dans toutes les mains, dans la sphère privée, scolaire ou bibliothécaire. A la fin, un cahier complète encore le sujet en publiant les objectifs, cahier des charges et axes prioritaires de la Fondation Reverdir le Sahara. (https://reverdirlesahara.org/ )

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 20 Janvier 2021

BD, bande dessinée, Les vieux fourneaux, tome 6 , l'oreille bouchée, Lupano, Cauuet

BD - Editions Dargaud - 56 pages - 13 €

Parution le 6 novembre 2020

L'histoire : Mimile a eu l'idée du siècle : inviter ses vieux amis à le rejoindre en Guyane pour un séjour mystérieux. Antoine, qui n'a jamais voyagé, est aux anges. Pierrot, qui n'a jamais voyagé non plus, n'a pas l'intention de laisser l'exotisme et l'aventure saper sa proverbiale mauvaise humeur.  Les voyages forment la jeunesse, pas les vieux, pense-t-il. Il se trompe pourtant, car c'est bien l'enfance qui les attend au détour du fleuve Maroni.

 

Tentation : Ma fidélité à cette série

Fournisseur : Bib N°1

Mon humble avis : J'ai réservé cette BD avant même qu'elle n'arrive à ma bib', en étant prem's sur liste d'attente ! J'ai donc été la première lectrice à tourner ses pages !

C'est toujours un plaisir de retrouver nos trois célèbres papys et la promesse d'un chouette moment de lecture !  Leur trio fonctionne une fois de plus, ce n'est plus surprenant, mais toujours jubilatoire.

Cette fois, Mimile, Pierrot et Antoine nous emmène en Guyane... A nous une bonne dose d'exotisme bien appréciable ces temps-ci. Une végétation luxuriante, des moustiques, de la pluie et un singe très collant, voilà qui fait encore monter d'un poil la mauvaise humeur de notre Pierrot, et qui fait fonctionner nos zygomatiques !

Mimile a préparé de sacrées surprises pour ses deux poteaux de toujours : un retour dans leurs souvenirs d'enfance, des retrouvailles avec Juliette, et aussi, une cause à défendre, ce qui évidemment redonne le sourire à cet anarchiste de Pierrot. En effet, leur chemin les mène sur un site naturel merveilleux, à la biodiversité richissime, promis à la destruction pour la construction d'un énorme site d'orpaillage. Lupano et Cauuet dénoncent ici simplement et efficacement les conséquences dramatiques de "la ruée vers l'or" sur l'environnement et les populations locales.

Evidemment, nos papys aux grands coeurs n'ont pas dit leur dernier mot ! Une bonne dose de divertissement intéressant !

L'avis de Dasola

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 21 Décembre 2020

Catherine Meurisse, Les grands espaces, BD, album, nature, jardin, enfance, littérature

BD - Editions Dargaud - 92 pages - 19.99 €

Parution en septembre 2018

Le sujet : Catherine Meurisse a grandi à la campagne, entourée de pierres, d'arbres, et avec un chantier sous les yeux : celui de la ferme que ses parents rénovent, afin d'y habiter en famille. Une grande et vieille maison qui se transforme, des arbres à planter, un jardin à imaginer, la nature à observer : ainsi naît le goût de la création et germent les prémices d'un futur métier : dessinatrice. Avec humour et tendresse, l'auteure raconte le paradis de l'enfance, que la nature, l'art et la littérature, ses alliés de toujours, peuvent aider à conserver autant qu'à dépasser. Les Grands Espaces raconte le lieu d'une enfance et l'imaginaire qui s'y déploie, en toute liberté.

Tentation : La blogo

Fournisseur : Bib N°1

 

Mon humble avis : Quelle pépite de BD... Que dis-je quel magnifique bouquet aux mille essences, aux mille fragrances, aux milles couleurs. Un bouquet de bonheur, de bien-être et de grand air à l'état pur dans la nature !

Catherine Meurisse, caricaturiste de métier et rescapée de la tuerie de Charlie Hebdo, nous raconte son enfance à la campagne, dans une campagne de grands espaces, de libertés, de tous les jeux et imaginations possibles pour les enfants, où tout reste à faire... Notamment, créer un beau et grand jardin en famille. Nous sommes dans les années 80 et déjà hélas, il faut déjà "composer" avec les épandages des agriculteurs et les conséquences de l'abattage des haies de bocages et de la monoculture. Oui, cette oeuvre est aussi un manifeste écologique.

Cette chronique d'enfance et d'apprentissage laisse aussi une belle place à l'humour et évidemment à l'ironie (Il est question de Ségolène Royal et du Puy du Fou et de son "cher" créateur, mais de ses lotissements périphériques qui poussent comme des champignons.

Ce magnifique album est "l'hymne de nos campagnes", l'hymne de l'enfance heureuse du temps où l'on jouait dehors, où en tant qu'enfants, on pouvait laisser libre cours à notre imagination créatrice avec ce que nous proposait l'extérieur sain (ah les collections diverses, les mini musées que l'on créait...). Et Catherine Meurisse nous offre aussi un bel hommage à la littérature. La campagne, son jardin, la littérature, sa famille curieuse, érudite, passionnée et empreinte de sagesse, et son fidèle nain de jardin !!!... les racines de l'auteure... et la naissance de sa vocation. Cet album est vraiment une célébration de la culture, qu'elle soit littéraire ou liée à la terre.

Un magnifique cadeau à offrir à tous ceux qui sont avides de grands espaces, de nature, de beauté, de jardin fleuri et qui ont gardé en eux une trace de leur âme et de leur coeur d'enfant ! Vous offrirez alors un pur moment de bonheur !

 

 

L'avis de Violette, d'Eimelle, de Karine

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 25 Novembre 2020

BD - Bande dessinée - Le chanteur sans nom - cabaret - avis - chronique - critique

BD - Editions Glénat - 116 pages - 20.50 €

Parution en 2011

L'histoire : Vedette de la chanson des années 30 et 40, le Chanteur sans nom, alias Roland Avellis, chantait masqué d’un loup sur le visage. Ami de Charles Aznavour, bouffon et comptable d’Édith Piaf, toxicomane notoire, cleptomane débonnaire et attachant, le Chanteur sans Nom eut 1000 vies...Outre l’histoire incroyable d’un homme qui traversa son époque avec flamboyance aux côtés des plus grands, Le Chanteur sans nom est une fable sur la mort et le sentiment d’inachevé.

 

Tentation : Curiosité, pourquoi pas ?!

Fournisseur : Bib N°1

 

Mon humble avis : Quelle étrange découverte que cet album qui retrace la vie sur un homme qui eut réellement son moment de gloire dans la chanson et dont plus personne (ou presque) ne se souvient... ne se rappelle le nom !!! Ah elle est bonne celle-ci !

Les deux auteurs dressent un portrait complexe et sans concession du chanteur sans nom... Comme l'était notre homme en fait. Ces pages retracent en fait l'enquête de l'un d'eux pour compléter et ajuster cet ouvrage... Et celui-ci est toujours suivi par le fantôme du chanteur sans nom qui, ainsi, revit le fil de sa vie. Lors de son enquête, l'auteur en profite pour rendre des objets ayant appartenus au chanteur aux personnes à qui ils reviennent et qui sont encore de ce monde.

Roland Avillis, alias le chanteur sans nom était un homme étrange, qui avait à mes yeux tout pour être détestable : menteur, voleur, manipulateur, égoïste, immature, irresponsable etc. Mais il semble que tous ceux qui l'ont connu ne retiennent de lui que sa gentillesse, sa joie de vivre, son humour, bref, l'allégresse et la gaieté qu'il apportait dans leur vie... Cela et aussi, le monstre sacré qu'il devenait sitôt sur scène, même si, au début, il y montait masqué.

J'avoue, j'ai eu du mal à m'attacher à ce personnage et à développer quelque émotion. Ce qui m'a le plus intéressée dans cette lecture, s'est de me retrouver plongée dans une autre époque et un milieu qui me sont méconnus : les cabarets et les tours de chants aux alentours de la deuxième Guerre Mondiale. On croise dans ces pages un Charles Aznavour encore en galère, une Edith Piaf au sommet de son art puis au plus profond des abîmes suite au décès de Marcel Cerdan. Le chanteur sans nom était très ami avec des vedettes de l'époque, ce qui ne l'empêchait pas de les voler. Mais il leur a tant donné, que personne ne semble lui en vouloir.

Cet album date de 2011... Aussi l'actualité d'alors n'était pas celle d'aujourd'hui. En 2011, on ne se posait pas la question : faut-il séparer l'artiste de l'homme, ses actes de son oeuvre. Certes, Roland Avillis n'a pas commis de crime, juste des délits dont les conséquences n'ont pas dépassé son entourage. Mais tout de même, je m'interroge... Personnellement, je ne crois pas que je pourrais pardonner un ami qui me volerait sous prétexte qu'il est joyeux et me divertit.

Quoiqu'il en soit, c'est une lecture agréable, divertissante, l'histoire est bien menée et nous ramène à l'époque des mythes de la chanson.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 13 Novembre 2020

BD, Bande dessinée, Nos embellies

BD - Editions Bamboo - 72 pages - 16 €

Parution en février 2018

L'histoire : Lily apprend qu'elle est enceinte, au moment où son compagnon lui annonce qu'il va partir en tournée avec son groupe et lui demande de s'occuper de Balthazar, son neveu, qui arrive du Canada. Lily tente d'apprivoiser ce gamin qu'elle n'a jamais vu et qui traîne avec lui la tristesse de la séparation de ses parents. Sur un coup de tête, elle quitte Paris avec Balthazar. Sur la route, ils rencontrent Jimmy, un jeune homme en marge. Leur périple les mène jusqu'à Pierrot, un berger qui élève seul ses brebis avec son chien. Ensemble, ces âmes déboussolées vont retrouver un souffle de vie.

 

Tentation : Le billet de Stéphie

Fournisseur : Bib N°1

 

 

Mon humble avis : Cette BD est une véritable pépite d'or, une véritable boule de coton, un bon plaid polaire tout doux, une bande dessinée qui fait un bien délicieux et tendre.

C'est une parenthèse que nous propose cette histoire très humaine, aussi intelligente que tendre, même si les personnages ne sont pas tout à fait à la fête : ils ont tous une douleur qui les turlupine. Pour l'une c'est une récente grossesse, pour l'autre ce sont les grands enfants qui habitent outre atlantique, pour le gamin, c'est le divorce de ses parents et sa mère qu'il l'envoie au loin, ce qu'il perçoit comme un abandon. Et enfin, pour Jimmy, c'est un refus de ses choix par son entourage, et du coup, comme une exclusion. En fait, chacun d'entre eux souffre d'une forme de solitude, d'ultra moderne solitude.

Les aléas et hasards de la vie vont réunir ses personnages qui ne se connaissaient pas... Ensemble, ils vont apprendre à rencontrer l'autre et soi-même, ils vont s'écouter, se comprendre, s'entraider en usant des moyens les plus simples mais que nombre de gens ne maîtrisent pas : la bienveillance, l'humanité, la tolérance et surtout, l'accueil. L'accueil de l'étranger chez lui, c'est quelque chose qui a pratiquement disparu de notre société.

Tout cela se déroule principalement en Auvergne, dans la ferme isolée de Pierre. Cette parenthèse faite de bol d'air dans la nature, de soirées au coin du feu, de repas partagés, de travail paysan, de confidence est vraiment une invitation à se poser. Cet album est un véritable cocon de bonheur et de bien-être, d'être soi tout simplement, de se faire confiance. Et cerise sur le gâteau, les dessins sont magnifiques et vivants, les couleurs chaleureuses. Bref, un écrin de douceur à lire et relire sans modération, qui donne du peps et foi en une certaine humanité. Un délicieux moment de lecture avec de très très belles personnes... dont le monde pourrait s'inspirer.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 5 Novembre 2020

BD, Bande dessinée, Madagascar, Jean Piso, enfance

BD - Editions La boîte à bulles - 128 pages - 22 €

 

Parution en 2015

L'histoire : Aujourd'hui, Jean Piso est l'accordéoniste attitré du groupe Ny Malagasy Orkestra, qui porte haut les couleurs de l'île de Madagascar à travers le monde. Geneviève Marot a fait sa connaissance alors qu'elle accompagnait le groupe sur la route, pour réaliser les visuels de leurs prochains CD et affiches. Jean Piso lui a conté son enfance, et notamment, sa découverte de l'accordéon.

 

 

Tentation : Couv' et dessins

Fournisseur : Bib N°3

 

 

Mon humble avis : Quelle perle que cet album qui aurait pu s'intituler "récit d'une enfance malgache".

Lorsque Jean Piso naît à Betioky, au Sud de Madagascar à proximité de Tuléar, tout le monde le croit mort et s'apprête à l'enterrer... C'est alors que le nouveau né émet un miaulement, qui lui donnera son surnom Jean Piso (chat en dialecte local).

Les dessins sont d'une splendeur et d'une fraîcheur inouïes. Des aquarelles sensibles si bien colorées qu'elles nous gardent captifs comme si nous nous trouvions dans un jardin d'Eden, un petit paradis antédiluvien, même si pauvreté et dénuement émergent de-ci delà... Un petit village malgache à partir des années 50. C'est l'enfant Jean Piso qui nous accueille en première page, avec quelques informations linguistiques, phonétiques (par exemple, on prononce Pissou et non Piso !) et culturelles qui nous permettent de mieux appréhender l'histoire de sa vie. Le reste de l'album est toujours narré par Piso enfin, mais teinté de l'homme qu'il est devenu.

Une enfance malgache donc, avec les bêtises, les ruses de gamins, les petits larcins, les jeux, le travail aux champs, l'école et les brimades physiques des maîtres, les bagarres entre les petits et les grands, des joies, des peines, des espoirs, des traditions, des célébrations, des croyances ancestrales, la sagesse des vieux.

Et pour Jean Piso, la découverte de l'accordéon (instrument issu de la colonisation et non local), et de son talent inégalable pour la musique. Un gamin qui a l'oreille parfaite et la musique dans la peau. Il créera avec d'autres gamins et le matériel de bord un petit groupe. Au fil du temps, Jean Pisou deviendra le célèbre accordéoniste de Tuléar. Puis sa célébrité s'étendra sur toute l'île malgache, mais aussi à travers le monde avec le groupe Ny Malagasy Orkestra ! D'ailleurs, l'album alterne époques et souvenirs d'enfance et scènes de tournées musicales internationales.

Bref, par cette magnifique bande dessinée, Geneviève Marto nous emmène pour un délicieux voyage exotique, tropical, culturel, et profondément humain. La relation qu'elle partage avec Jean Pisou est bien mise en valeur et démontre une belle complicité installée au fil des voyages de l'auteure, et l'envie de comprendre et de rendre compte au plus près de la réalité. A mettre dans toutes les mains, et surtout celles d'une certaine Fanja, à qui j'ai beaucoup pensé au fil de ces pages lumineuses. Une excellente et hasardeuse trouvaille de bibliothèque !

Et pour Jean Piso, la découverte de l'accordéon

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 30 Octobre 2020

BD, Paco roca, Les rues de sables, éditions delcourt, avis, chronique, critique

BD - Editions Delcourt - 96 pages - 15.50 €

Parution en 2009

L'histoire : Pour gagner quelques minutes, un homme pressé prend un raccourci en coupant par la vieille ville. Très vite, il se perd dans le dédale des rues et le voici pris dans un labyrinthe ponctué par de curieuses rencontres. Ce quartier n'a aucun sens, ses habitants non plus, qui semblent tous prisonniers ici depuis belle lurette. L'homme pressé, qui devient l'homme sans nom, réalise qu'il est lui aussi captif de cet étrange hôtel, dans ce quartier dans issue.

 

Tentation : Le nom de l'auteur

Fournisseur : Bib N°3

 

Mon humble avis : Excellente BD qui pourrait paraître "complètement barrée" mais qui ne l'est pas du tout. Ici, Paco Roca nous propose un voyage au fin fond de l'absurdie ! Il règne dans ses pages une atmosphère kafkaïenne et "Eaglelienne", genre hôtel California (you can check out whenever you want, but you can never leave !)

Notre personnage, homme plus ou moins mature, est en retard pour un rendez-vous bancaire avec sa chérie, rendez-vous qui doit aboutir à la signature d'un prêt pour l'achat d'un appartement. Lui est tranquillement entrain d'acheter une statue "Tintin" pour décorer le futur logement. Pressé donc, il entreprend de "couper" à travers la vieille ville. Il y sera encore le lendemain soir et les jours d'après, même s'il se pose dans le seul hôtel où il semble y avoir un peu de vie. Etrange vie tout de même, mais de la vie. Il y croise une factrice qui écrit elle-même les lettres qu'elle poste, un homme qui préfère se préparer et s'habituer à la mort en passant toutes ses saintes journées dans son cercueil, des chaudières qui ne tombent en panne que le dimanche, un homme qui collectionnent les portraits de lui-même par millier, un vieillard qui se prépare tous les jours ou presque pour s'échapper de l'hôtel depuis trente ans... J'en passe et des meilleurs. 

Certains voient dans cet album une mise en page et en images de la folie, une parabole quelque part. Certes, symboles et métaphores sont abondantes et sans doute libres d'interprétation pour les lecteurs. Pour moi, c'est une merveilleuse mise en abyme de l'Homme lui-même... L'Homme qui souffre de solitude alors qu'il vit en "circuit fermé". L'Homme qui attend que toutes les conditions idéales soient réunies pour avancer, réaliser un projet, foncer et qui, de ce fait, s'enlise dans le quotidien. L'Homme qui prétend s'enhardir mais qui n'ose rien. L'homme qui collectionne les objets en guise de souvenirs et qui oublie que ces derniers ne se résume pas à cela, mais qu'ils comportent des émotions, des partages, des sensations multiples. L'Homme qui à force de fermer les yeux, ne voit pas que souvent, la solution est devant lui. L'homme individualiste qui néglige le rôle qu'il a à jouer dans la vie de la collectivité. Et une collectivité vivante, c'est plein de solutions, mais surtout, plein de possibilité !

Il y a tout cela dans cette histoire "délirante" et très divertissante. Une BD aussi intelligente et enrichissante pour tout lecteur qui consentira à se poser, et à réfléchir sur la façon dont il aborde les événements, les non-événements, la vie, les envies et les rêves, tout comme les actes manqués ! Bref, cette BD est porte avant sur l'asservissement psychologique que la société et nous même nous imposons, et que parfois de mauvaise foi, nous portons pour responsable du carcan spatial dans lequel nous évoluons.

 Je conseille donc sans restriction ! 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 6 Octobre 2020

BD, Bande Dessinée, La tragédie Brune, nazisme

BD - Editions Les Arènes - 126 pages - 20 €

Parution en Mai 2018

 

Le sujet :  Christophe Gaultier et Thomas Cadène s'attachent à mettre en scène le plus fidèlement possible le témoignage d'un homme qui, dès 1934, va alerter le monde sur la catastrophe à venir. En 1934, Xavier de Hauteclocque, grand reporter, publie La Tragédie brune, écrit à la suite de son voyage en Allemagne en novembre 1933. Ce germanophile y décrit un pays remodelé par la politique nazie. Son regard s'attarde là où d'autres ferment les yeux, ses pas le conduisent là où peu s'aventurent et, finalement, sa plume décrit ce que beaucoup préfèrent ignorer.

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : La bib

 

 

Mon humble avis : Cette bande dessinée permet au grand public de prendre facilement connaissance de l'histoire vraie, vécue par le journaliste français Xavier de Hauteclocque dans les années 1933-1934 lors de deux voyages en Allemagne... Avant que celui-ci soit assassiné par les nazis. Les auteurs de cet album se sont inspirés des écrits de Houteclocque, parus sous le même titre en 1934. D'ailleurs, les premières pages de ces récits concluent cet album dans un "cahier".

La tragédie brune est donc forcément une oeuvre intéressante et instructive... Qui fait aussi froid dans le dos... En effet, d'où nous sommes placés dans l'Histoire, nous n'ignorons pas l'horreur qui se déroulera quelques années plus tard, malgré les alertes de Xavier de Hauteclocques qui n'ont pas été entendues par ni les dirigeants d'alors, ni par l'opinion publique. En effet, le journaliste français avait parfaitement décrit le régime nazi qu'il a vu lui-même s'installer en si peu de temps. Quelques mois séparent deux de ses voyages en Allemagne et pourtant, il ne reconnait plus le pays qu'il aime tant lors de son deuxième voyage. Ses contacts ne lui parlent plus, plus personne n'accepte de témoigner. Il est déjà question de camps, d'enlèvements de juifs, d'exécutions, de délations, persécutions etc... Bref, tout le monde se méfie de son voisin. L'endoctrinement est déjà bien mis en place à force d'une propagande qui ne laisse pas tellement le choix...

Cet album retrace donc ce fameux voyage de Xavier Hauteclocques qui fera preuve d'une opiniâtreté incroyable pour découvrir l'indicible et témoigner. La lecture est simple et éloquente. Les dessins sont tout à fait adéquats pour ce sujet, sombres mais réussis. Mon seul bémol ira aux visages des protagonistes, très anguleux, qui parfois rendent difficile la distinction de l'un et de l'autre.

Un ouvrage à lire et à faire lire évidemment, car n'oublions pas que, de par le monde, l'Histoire est parfois un perpétuel recommencement.

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Rédigé par Géraldine

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