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Publié le 8 Novembre 2023

Récit - Editions Albin Michel - 224 pages - 19.90

Parution en avril 2023

Le sujet : Eric Emmanuel Schmitt est invité suivre un pèlerinage en Terre Sainte. Bethléem, Nazareth, Césarée, Capharaüm... Et enfin Jérusalem. De hauts lieux du Christianisme, mais aussi du Judaïsme et de l'Islam pour certains. Cet ouvrage est le récit de ce voyage... autant spirituel qu'historique, culturel que philosophique. 

Tentation : Juste le nom de l'auteur

Fournisseur : Prêt de ma mère.

 

 

Mon humble avis : Quatre pattes pour le défi de Jérusalem, même si ma lecture a été assez longue, m'a demandé une forte attention par moment, m'a intéressée souvent sans forcément me captiver. Mais c'est écrit par Schmitt, qui sait parler à tout le monde et écrire assez simplement l'incompréhensible, le spirituel, le questionnement personnel pour que chacun puisse s'y sentir invité. Et puis, surtout étant donné la triste actualité de cette région du monde (et des répercussions diverses un peu partout), il serait tellement bien que tout le monde lise ce livre qui est avant tout, par l'analyse réelle et accessibles des différentes religions et des textes, un appel à l'amour, à la paix, à la tolérance. Lu par tout le monde, mais surtout par les croyants des religions monothéistes, nombreux à être persuadés de détenir la vérité supérieure et promptes à l'intolérance et la haine de "l'autre".

Pour rappel, je suis athée, ou agnostique, en fait je ne me prononce pas puisque rien ne me permet de dire oui ou non... même si l'état du monde m'amènerait à dire non. Mais les dogmes, les religions et les actions passées ou présentes en leur nom me débectent tout simplement, donc je vis sans. Mais je suis d'éducation et de famille profondément catholique. Aussi, cet ouvrage de Schmitt n'était pas en langue chinoise pour moi.

Dans la nuit de feu, Eric Emmanuel Schmitt narrait sa découverte de la foi et son acceptation. Ici, il s'agit de sa conversion au Christianisme, donc à une religion.

Le défi de Jérusalem, c'est donc un récit de voyage, un témoignage spirituel, un essai sur les religions. J'ai lu avec attention les passages qui enseignent et renseignent sur la situation géopolitique actuelle, qui permet de mieux comprendre... Que ce soit dans les actes les plus barbares... Mais attention, comprendre ne veut pas dire excuser loin de là... Schmitt résume bien les faits historiques, depuis l'antiquité, qui ont abouti à cette guerre fratricide qui semble sans fin et sans solution. Pour une fois, je vais m'appuyer sur quelques extraits qui parleront bien mieux que moi de l'ouvrage :

"Si tu comprends quelque chose à la situation de Jérusalem aujourd'hui, c'est qu'on t'a mal expliqué, m'avait soufflé un ami juif lors de mon départ.

"L'affrontement de deux légitimités. Deux camps qui s'opposent qui, à leur manière, ont tous deux raisons. Il ne s'agit ni d'un combat entre le bien et le mal, ni d'un assaut du vrai contre le faux ; Il s'agit de deux conceptions du bien inconciliables, de deux vérités qui s'excluent. Israël a raison, la Palestine a raison. Les deux pays justifient leur occupation du territoire par une présence longue, ancestrale, licite...

Telle est la logique tragique ; chacun des blocs possède sa légitimité, laquelle est déniée par l'autre. Telle est la logique tragique ; puisque personne n'a raison ni tort, la force se substitue à a discussion, au droit... Le problème s'amplifie et demeure sans issue."

"Une sottise de dire oui dans une époque qui valorise le non ?Le discernement ne tient pas à la réponse, positive ou négative, mais au chemin qui y conduit. Quand il n'y a que réflexe conditionné, on parle de bêtise. Quand il y a délibération, on respecte le choix qui en découle."

"L'architecture de Jérusalem assemble des monuments juifs, chrétiens, musulmans, et pourtant, une harmonie paradoxale se dégage de cette profusion.... les pierres réussissent quelque chose que n'arrivent pas à réaliser les hommes : coexister"

"Qu'elles aient toutes vocation à professer l'altruisme et la pureté du coeur, les religions ne mettent pas l'accent sur les mêmes vertus, respect pour les juifs, amour pour les chrétiens, obéissance pour les musulmans.... Quand on pratique un culte, on ne possède pas la vérité, plutôt une manière de vivre et de penser.

"Le christianisme ne s'est pas toujours montré à la hauteur de ce qu'il prône, excluant, conquérant, massacrant : à lui de reconnaître ses fautes et de mettre à profit les leçons de ses erreurs. Le coeur même du message chrétien. Le coeur même du message chrétien est l'amour, la préoccupation de l'autre, son accueil. .. La mission est de témoigner, pas de convertir. Il ne s'agit pas de rendre tout le monde chrétien, mais de se conduire en chrétien". Elle est bien jolie cette phrase, pourquoi alors je ne retrouve que si peu son application dans mon entourage catholique ?

J'ai donc beaucoup aimé les passages explicatifs de la situation d'Israël et de la Palestine, ceux qui invitent à une réflexion sur les religions et nos propres convictions. Par contre, comme lors de la lecture de "La nuit de feu", les moments où Eric-Emmanuel Schmitt évoque ses révélations religieuses personnelles et leurs conséquences sur son être m'ont laissée de glace. Mais j'ai vivement apprécié que l'auteur use souvent du conditionnel pour évoquer certains faits plus ou moins historiques lié au Christianisme.

"Le défi que Jérusalem pose encore aujourd'hui au monde est précisément celui-ci : éveiller dans le cœur de chaque être humain le désir de regarder l'autre comme un frère dans l'unique famille humaine. Ce n'est qu'en ayant conscience de cela que nous pourrons construire un avenir possible, en faisant taire les armes de la destruction et de la haine, et en répandant dans le monde entier le doux parfum de la paix que Dieu nous donne inlassablement."

Le défi de Jérusalem, c'est donc la paix... Rappelons que ce livre a été écrit avant les événement récents... Un livre qui peut plaire aux croyants comme aux non croyants mais qui s'intéressent à ces derniers, qui veulent comprendre sans forcément adopter, qui apprécie la spiritualité qu'elle religieuse ou non... Un ouvrage instructif, rédigé par un homme que j'apprécie beaucoup dans ce que je perçois de lui dans ses romans ou dans ses apparitions publiques. Un homme que je trouve "sage", et qui, s'il ne veut pas convertir à une religion, aime semer de la sagesse, de l'humanisme, et témoigne de l'intérêt d'une richesse intérieure.

Le

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #récits ou romans de voyages

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Publié le 5 Juin 2023

Récit de voyages - Editions Livre de Poche - 260 pages - 8.40 €

Parution Poche avril 2023 (Stock avril 2021)

Le sujet : A mi chemin entre le "touriste professionnel" et "le reporter à temps partiel", Julien Blanc-Gras nous emmène dans un tour du monde, via un regroupement d'une trentaine de "cartes postales" dans autant de pays parcourus au fils des années et des missions !

Comme on le sait, en voyage, tout peut arriver, et d'ailleurs tout arrive, pour le pire comme pour le meilleur !

Tentation : Je suis fan de JBG

Fournisseur : Ma CB

 

 

Mon humble avis : Je vois sur la page FB de Julien Blanc- Gras que son dernier opus est paru en poche... Hop, aussitôt su, aussitôt acheté !

Et quel plaisir de retrouver la plume de mon écrivain journaliste voyageur préféré ! Toujours autant d'humour, de perspicacité, d'analyses compréhensibles de situations qui le sont moins et sans prises de tête, et des surprises à chaque coin de rue, ou dans chaque bout du monde. On en apprend toujours autant avec lui, que ce soit des faits on ne peut plus sérieux et incontournables ou des incongruités amusantes, mais qui en disent parfois bien plus qu'on ne le pense. 

Des textes d'une à plusieurs pages, qui s'ouvrent ainsi : Je vous écris de Valparaiso au Chili, ou de Séoul en Corée du Sud, ou de Zanzibar etc. En tant que journaliste touriste, Julien Blanc-Gras couvrent aussi bien un concours de Miss Monde sur une île chinoise, qu'un forum géopolitique en Suisse etc. Avec lui, on réalise à quel point nous sommes tous différents de par le monde, mais aussi la densité de contradictions dans un pré carré... Opinions, richesses, rituels, langues, libertés, on est loin d'être sur un pied d'égalité et pourtant, cahin-caha, le monde semble tenir à peu près debout, même si l'équilibre est bien précaire, avec à droite à gauche, pas mal de poudrières qui ne demanderaient qu'à exploser.

On hallucine devant les énergumènes que Julien Blanc-Gras rencontre, mais on se dit que tout n'est pas forcément perdu, car il croise aussi de belles personnes, qui ont du courage et de l'espoir pour dix, ou au moins pour leur pays... Avec Julien Blanc-Gras, on approche aussi bien les grands de ce monde que l'inconnu avec qui il partage une bière dans un coin paumé. On regarde de loin les grands sites touristiques et on observe à la loupe les sentiers non battus ou les ruelles sombres en pleine nuit. On perçoit parfaitement à quel point le monde est en perpétuel mouvement, que rien n'est acquis, et que le monde de demain est en gestation, qu'il pourrait naître là où on ne l'attend pas, et qu'il dépend un peu de chacun de nous.

Ce recueil de cartes postales est constitué de textes déjà parus pour la plupart dans divers magazines au fil de cette dernière décennie. Certains sont peut-être des inédits, je n'ai pas fait le tri ! Une lecture aussi instructive que divertissante. Un petit bémol néanmoins par rapport aux ouvrages précédents de Julien Blanc-Gras. L'aspect recueil justement, où il manque pour moi un fil rouge. Ici, on picore à droite à gauche, alors que dans ses autres livres, on est sur un sujet défini ou une destination précise, qui de ce fait, sont vraiment approfondis. Mais bon, on est ici dans le format "carte postale"... même si j'ai parfois les ai parfois trouvés d'intérêt inégal. Ce qui n'empêche pas le régal, et le conseil chaleureux de se procurer ce bon bouquin !

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 26 Septembre 2022

Récit de voyage - Editions Pocket -384 pages - 7.70 €

Parution d'origine chez Belfond en 2010

Le sujet : En 1985, Douglas Kennedy est dans le creux de la vague professionnelle, après quelques déboires. Il n'est pas encore vraiment écrivain mais voudrait le devenir... via la récit de voyage. Avec sa valise, en bus, train et bateau, le voilà qui débarque à Alexandrie. Il passera plusieurs semaines en Egypte, hors des sentiers battus, au-delà des pyramides, qu'il nous raconte ici.

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : J'ai pioché ce titre dans ma PAL, un peu au hasard, en en ayant oublié le sujet intrinsèque... En lisant la 4ème de couv, je réalise qu'il s'agit du récit d'un voyage réalisé en 1985. Ma première réaction fut de penser : "zut, c'est complètement périmé". Et puis non, en fait, 1985, c'est déjà une autre époque sans doute, et aussi l'Histoire, ou en tous cas, des fragments. En 1985, le Président Egyptien était Hosni Moubarak et outre atlantique, Ronald Reagan dirigeait les USA.

Douglas Kennedy nous emmène donc au coeur de l'Egypte. Sciemment, il fuira tous sites touristiques et hôtels luxueux. Depuis Alexandrie, il ira au hasard de sa curiosité, des rencontres, des conseils, des aléas, des invitations, des recommandations. Chaque rencontre sera propice à l'exploration d'une face plus ou moins cachée de l'Egypte, par l'observation et les dialogues ouverts. Nous en apprenons beaucoup à travers les témoignages d'un médecin de campagne, un concessionnaire automobile, des étudiants, des artistes, des moines coptes, des journalistes, des routards, des expatriés, des exilés, des pauvres, des riches...

C'est donc très intéressant d'assister à la composition du portrait de cette nation, terre de légendes et terreau de fantasmes et d'idées erronées. Ce portrait reste cependant flou, comme il le serait d'un être en constante évolution et changement et composé de mille détails et convictions, tant en nombre que pour en avoir une vue d'ensemble, il faut regarder d'un peu loin et la vue se trouble.

Douglas Kennedy "cartographie" l'Egypte, à un instant T... L'Egypte, terre de culture forte ancrée dans les traditions mais tentée par le progrès et la modernité, et envahi progressivement par une culture étrangère, mercantile et consumériste... Ce qui est un terrain fertile au développement de fondamentalisme religieux de l'Islam. L'Egypte et ses nouveaux riches et ses pauvres de toujours. L'Egypte multi confessionnal. L'Egypte au carrefour de l'occident, de l'orient, de l'Afrique et l'Egypte, gardienne de la paix dans la zone sensible du Moyen Orient. Une société on ne peut plus complexe et kaléidoscopique ! Il y avait bien là matière à écrire un livre, d'autant que Douglas Kennedy y ajoute quelques unes de ses mésaventures, et des situations ubuesques vécues face à l'administration labyrinthique, héritage sans doute de l'ex influence russe, ou juste dues au choc des cultures... On sent tout de même que la situation est très fragile et ne demande qu'à basculer. Maintenant, j'aimerais avoir la culture nécessaire pour distinguer des liens de cause à effet entre ce que décrit Douglas Kennedy, et l'Egypte actuelle, et celle d'il y a une dizaine d'année lors des printemps arabes. En fait, il serait intéressant que Douglas Kennedy refasse le même voyage à notre époque, et recueille de nouveaux les mêmes types de témoignages.

Vous devez vous dire, arrivés à cette presque fin de ce billet... mais pourquoi seulement 3 pattes de chat ? A cause de l'écriture et du style. La faute à l'auteur ou à la traduction ? Je ne sais pas. Certes, le vocabulaire choisi est adéquat et riche... mais le reste est d'une pauvreté assez navrante, avec une profusion de verbes, de verbes auxiliaires, de ensuite, après, juste après... le tout dans des phrases bien trop longues que j'ai souvent remaniées dans mon esprit pour les rendre plus courtes, plus légères, plus agréables, vivantes. On sent vraiment l'immaturité littéraire et stylistique du Douglas Kennedy plutôt débutant, alors âgé de 30 ans. Cela a tout de même entaché mon plaisir de lecture, me conduisant à un certain agacement.

Si vous entrez dans ces pages en espérant une oeuvre littéraire, vous serez donc bien déçus... Si vous pensez y trouver un oeil extérieur au coeur de l'Egypte de la fin du siècle dernier, vous lirez ce texte avec intérêt.

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 4 Février 2022

Récit de voyage - Editions Folio - 133 pages - 6.50 €

Parution Gallimard 2008, Folio 2010

Le sujet : Dans les années 80, Pierre Jourdes est allé parcourir les pistes du Ladhak et du Zanskar, vallées désertiques de l'Himalaya. Le Tibet sans peine raconte ces périples, leurs motivations parfois étonnantes, les émerveillements et les tourments... Car Un Tibet sans peine est proche de l'oxymore !

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : Un récit de voyage ! Y'avait longtemps !

Celui-ci regroupe les souvenirs des trois voyages de Pierre Jourde dans l'Himalaya, en s'attardant plus sur le dernier, sans doute le plus mémorable pour l'auteur.

Ces expéditions ont été réalisées bien avant l'aire d'internet... La rédaction du texte une bonne vingtaine d'années plus tard. C'est peut-être là que nait mon petit hic... La souvenance exerce forcément une sélection naturelle pour ne garder que le plus extrême, dans le pire comme dans le meilleur. Dans ce récit, il manque donc peut-être un peu de ces états intermédiaires... Comme il manque une carte pour suivre les pérégrinations de ces garçons en pleine force de l'âge... mais qui s'embarquent un peu dans cette aventure à la légère... notamment au niveau matériel et préparatifs.. Et sans matériel adéquat dans ces contrées hostiles, que devient-on ? Et pourtant, étonnement, leur périple est un succès.

Mais Pierre Jourde rend tout de même bien les aléas d'un tel voyage, le choc des cultures, l'immensité des paysages, le grand écart entre la pauvreté des gens et la largeur de leurs sourires, les cartes plus que clairsemées et les surprises que cela induit (bonnes comme mauvaises), les différences de confessions et donc de vie à quelques kilomètres de distances (entre l'Islam et le Bouddhisme). Et l'estocade... Celle de l'extrême beauté des paysages quasiment désertiques, beauté qui coupe le souffle, après avoir coupé les jambes pour l'atteindre. Car oui, le Tibet se mérite. L'écriture est belle, parsemée d'un peu d'humour et d'autodérision. Mais j'ai trouvé la dernière page de très mauvais goût, j'aurais préféré quitter le Tibet avec une autre image dans la tête ! Spoiler : L'auteur est enfermé dans des toilettes "locales" a se défaire d'une mauvaise tourista et sort régulièrement vérifier que le bus l'attend toujours !

La lecture est donc agréable mais emporte moins que ne le promet la quatrième de couv'. Je n'ai pas été bouleversée ni émue particulièrement, et je ne sens beaucoup enrichie culturellement. Friande de récits de voyages que je suis, je ne pense pas que celui-ci me laissera une empreinte en moi... Peut-être parce qu'il s'agit ici de la rédaction de souvenirs vieux de vingt ans... qui survolent peut-être l'essentiel.

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 13 Avril 2021

Sylvain Tesson, Petit traité sur l'immensité du monde, lecture, avis, critique, chronique

Récit de voyage - Editions Pocket - 167 pages - 6.50 €

Parution Pocket 2007 - Equateurs 2005

Le sujet : Sylvain Tesson parcourt le monde. Dans les steppes d'Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes.Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux.

Tentation : Titre et sujet

Fournisseur : Ma CB

 

Mon humble avis : Indubitablement un très beau texte qui aère l'esprit... Donc bienvenu dans une période où le nomadisme nous est fortement limité... Mais le vagabondage est avant tout une disposition de l'âme et ensuite, une forme de vie.

Sylvain Tesson nous livre, à travers ses souvenirs, ses expériences, ses expéditions et ses réflexions une ode apologique merveilleuse, onirique, romantique et désobéissante sur l'errance, les chemins de traverses, l'abandon de tout sauf de soi et du monde... Le vagabondage.

Il explique aussi la raison de la fin de son humanisme, devant toutes les sociétés qu'il a rencontrées de par le monde. Aucune société ne semble mieux qu'une autre, qui sous couvert de traditions ancestrales, s'autorise un patriarcat acharné et autres comportement ignobles. Son terrain de chasse à lui, c'est la steppe, les forêts, les cathédrales aussi (et oui, il vagabondait alors beaucoup à la verticale) les déserts chauds ou froids, la nature et non la rencontre humaine qui n'est plus son moteur... et pour cause.

Sylvain Tesson s'attarde également sur l'évolution du vagabondage au fil des siècles et de l'Histoire. Il fut une époque où les nomades ouvraient des voies, découvraient, partaient vraiment dans l'inconnu... Notamment, à l'époque où l'on s'imaginait que la terre s'achevait à l'horizon et que l'on ignorait sa rotondité. Maintenant, la plupart des aventuriers vagabonds partent sur les traces de... ou cherchent à établir un nouveau record.

En vagabondant à la seule force de ses pieds ou de celle de sa monture, Tesson nous invite à prendre son temps, à une union avec la nature et celle de l'homme, pour le meilleur comme pour le pire. Marcher, nomadiser, être seul dans cette immensité qu'est le monde, c'est prendre le temps de voir, d'écouter, d'observer, de sentir et de ressentir... Jusqu'aux petites fées de la nature qui parfois vous offrent des instants de grâce. La nature, pour qui apprend à la regarder, est source de milliers d'émerveillements, d'étonnements, de questionnements !

Ai-je lu ce récit au bon moment (antagonique puisque je déballais mes cartons de déménagement pour m'enraciner, certes ailleurs, mais m'enraciner tout de même avec toutes mes possessions matérielles ?) ? Pas forcément, car je manquais de concentration. Il m'a fallu du temps. Mais pourquoi pas après tout ?! Peut-être aurais-je dû aller vers une lecture purement distrayante et attendre d'avoir l'esprit et le corps complètement libres et disponible pour m'imprégner mieux de cette philosophie du vagabond... Je suis restée hermétique à certains passages (notamment au chapitre sur les cathédrales qui s'éternise un peu) ce qui ne m'empêche pas de vous conseiller chaleureusement ces pages nomades, philosophes et poétiques.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 17 Août 2020

récit de voyage, traversée de l'Afrique à pieds, Sonia et Alexandre Poussin, aventure, avis, chronique, blog

Récit de voyage - Editions Livre de Poche - 768 pages - 9.50 €

Parution d'origine chez Robert Laffont en 2005

Le sujet :  Après avoir raconté dans Africa Trek 1 le début de leur traversée africaine, Sonia et Alexandre Poussin se retrouvent au Kilimandjaro : il leur reste 7 000 kilomètres à parcourir, toujours à pied et sans logistique, en s'en remettant à l'hospitalité des Africains.
Au long des 1 171 jours de ce périple, les deux marcheurs nous font partager leurs rencontres émouvantes, mais aussi l'angoisse de la soif, de la chaleur, des lions. Avec eux, nous voyons surgir les rives irréelles du lac Turkana, les ruines mythiques de Méroé, nous découvrons les rituels très secrets des jeunes mariées soudanaises ou l'art de cohabiter avec un dromadaire du Darfour. Jour après jour, cette " marche dans les pas de l'Homme " devient initiatique.

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Ma lecture du premier tome, Africa Trek 1, remonte à 12 ans, en 2008 ! Mon blog était alors encore un nourrisson de 3 mois ! A l'instant, je viens de relire mon billet de l'époque, sur la distance parcourue par les Poussins entre Le Cap et le Kilimanjaro. Je le trouve très chouette ce billet et je pense que je ne peux rien rajouter de plus pour illustrer ce tome 2 : tout est dit dans ce billet, je vous invite donc à cliquer et à le lire. Seul le parcours diffère (Kilimanjaro - Lac de Tibériade en Israël)... Les paysages traversés, les traditions vécues, les rencontres varient bien sûr mais disent la "même chose", sans que cela soit péjoratif, évidemment. On ne s'en lasse pas, on est tout ouï à ce qui nous est dit, expliqué, raconté. En lisant Africa Trek 1 & 2, si l'on a une bonne mémoire, on pourrait devenir une encyclopédie de l'Afrique. Mais hélas ce n'est pas mon cas, même si je sors sans nul doute très enrichie de ce deuxième tome.

Mais je m'en veux terriblement d'avoir laissé dormir ce pavé dans ma PAL aussi longtemps... En effet, cette portion de la traversée africaine des Poussin s'est achevée en 2004, il y a seize ans. Aussi j'ignore si les indications (notamment géopolitiques )contenues dans ce récit sont encore valables, contemporaines. Comment savoir ? Le monde évolue si vite... pour le meilleur et pour le pire. Dans certaines régions du globe, il fait même marche arrière. Je suggère donc à Alexandre et Sonia Poussin, quand ils seront revenus de leur Mada Trek actuel, de s'atteler à la rédaction d'un "Africa Trek, les pays traversés : vingt ans après !"

Mais peu importe, cela n'a pas entamé du tout mon plaisir et mon vif intérêt de lecture. Après tout, ce qui est vécu, ce qui est ressenti et partagé reste vrai pour l'éternité !

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 7 Août 2020

Sarah Marquis, Instincts, récit de voyage, Australie, aventure, lecture, avis, chronique, blog

Récit de voyage - Editions Pocket - 257 pages - 7.60 €

Parution d'origine chez Michel Lafon en 2016

Le sujet : Suissesse, Sarah Marquis marche à travers le monde depuis plus de vingt ans. C'est une "expéditionniste" qui ne recule devant aucun projet, aucun défi, aucune "folie".

Avec Instincts, elle nous emmène dans l'ouest australien pour trois mois de marche solitaire et en autonomie totale. Pour toute nourriture, elle emmène 150 grammes de farine par jour. Le reste, elle devra le pêcher, le cueillir... Sans jamais perdre la vigilance face aux dangers qui guettent : crocodiles, serpents, déshydratation.... Une expérience hors normes.

 

Tentation  : Le sujet

Fournisseur : Ma PAL

 

Mon humble avis : Un énorme coup de coeur pour Instincts, qui devait m'inspirer un puissant et joli billet... qui quel qu'il soit, n'aurait pas dépassé le genou de ce récit. Mais voilà, j'ai tardé 3 semaines, mon inspiration s'est un peu envolée au profit d'autres billets et lectures... Nouvelle preuve contre la procrastination ! Nous resterons à la cheville de ce texte !

La procrastination : Sarah Marquis ne peut pas se la permettre dans son expédition... Si l'on procrastine dans le bush australien, on meurt. Mais parfois, l'environnement naturel oblige à remettre à plus tard un repas, une gorgée d'eau, un moment de repos... Une équation qui se joue souvent à l'instinct, d'où le titre.  Pendant trois mois, Sarah Marquis traverse des paysages qui se résument à : l'arbre est l'ombre et l'eau est la vie. Sarah est souvent en situation de survie... et retrouve ses instincts primaires et redevient animale. Mais elle est aussi en SUR- Vie... A savoir qu'elle ressent tout démultiplié, ses sens sont en exergue, elle ne fait qu'un avec la nature, que ce soit la terre ou le ciel. Elle est témoin de scènes magiques. Et elle gagne contre l'environnement et surtout contre et avec elle même. Qu'elle volonté d'enfer, quel conditionnement mental. C'est admirable et passionnant à suivre... Et tenter de comprendre ce qui peut conduire l'Homme à marcher autant, à s'infliger autant par choix. Etre prêt à mourir pour être ce que l'on est, vivre tel que l'on est. Même si pour cela, on doit avoitr faim et soif.

Ce récit est bien entendu un hymne à la nature et une invitation à son respect. Mais surtout, à la comprendre pour l'utiliser plus intelligemment, différemment. En pleine conscience en fait... Effectivement, après cette lecture, je me suis surprise à plus m'interroger sur mes aliments, à plus les mâcher, les goûter pour analyser leurs saveurs, leurs texture, la nature du plaisir qu'ils me procuraient, et ce qu'ils m'apportaient. Sarah Marquis sait lire la nature.... Le moindre détail qui révèle la possibilité d'un danger, d'un point d'eau, d'un peu de nourriture etc. Elle est passionnante à lire, tant dans la difficulté que dans l'émerveillement. On souffre avec elle (disons qu'on tourne le pages plus vite pour savoir si elle trouve une source ou non) et jouit avec elle de cette sensation d'être dans le monde originel.

Vous ne connaissiez pas Sarah Marquis ? Moi non plus ! Pourtant, elle a usé ses chaussures en 14 000 km autour de l'Australie, elle a traversé les USA, la Sibérie, les Andes etc. En 2014, elle a reçu le prix "Aventurière de l'Année" par le National Géographic et elle fait partie des 100 femmes les plus influentes du monde. Bref, c'est une Mike Horn au féminin. Quasiment chacune de ses expéditions a donné lieu à un livre... Ce qui me promet de belles, passionnantes et fascinantes lectures à venir !

En tous cas, si vous êtes avides de grands espaces et d'introspection, allez y à l'instinct, lisez ce livre !

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 25 Mai 2020

Vincent Noyoux, tour de France des villes incomprises, France, livre, récit de voyage, humour, avis, chronique, blog

Récit de voyage - Editions Pocket - 200 page - 6.00 €

Parution d'origine aux Editions Trésor en avril 2016

Le sujet : Vincent Noyoux est un journaliste écrivain voyageur... Très habitué a exercé son art sous des latitudes tropicales et ou/exotiques. Cette fois, Vincent Noyoux reste dans l'hexagone et se penche sur des villes françaises dont la réputation n'est pas reluisante et ne donne guère envie d'y passer quelques vacances. Nous voici donc en voyage de Maubeuge à Vierzon entre autre, toujours sous le regard facétieux et précis de Vincent Noyoux.

 

 

Tentation : Le billet de Lectures sans frontières

Fournisseur : Ma CB

 

Mon humble avis : Il y a "quelques" années, je m'étais bidonnée en lisant l'hilarant Touriste Professionnel de Vincent Noyoux. Aussi, dès que j'ai lu le billet de mon amie AGFE, même si elle y émettait quelques bémols, ma carte bleue n'a fait qu'un bon !

Quid donc de ce tour de France des villes incomprises, et parmi elles, Mulhouse, Vesoul, Verdun, Cholet, Guéret, Saint Nazaire, Maubeuge et d'autres encore. Parmi toutes ces villes citées, je n'ai mis les pieds que dans une seule en fait : Saint Nazaire ! Donc total découverte pour moi, l'exotisme dans sa définition propre n'est pas forcément au bout du monde, mais au bout du quotidien de chacun.

Le ton est donné dès le début : nous ne sommes pas dans ce livre pour faire grise mine, la plume et l'imagination de Vincent Noyoux débordent toujours d'humour, de dérision et d'autodérision bienvenus ! Je me demande bien où l'auteur trouve des comparaisons aussi rigolotes, sans se départir de son aspect bien documenté, etc. Et puis, on sent bien q'au final, il les aime ces villes incomprises, il parle d'elles avec bienveillance aussi.

Certes, au fil des villes parcourues, on a parfois une impression de répétitions des situations (rue désertes, météo boudeuse, boutiques fermées...). C'est qu'effectivement, au premier abord, ces villes incomprises se ressemblent un peu toutes, qu'elles soient portuaires ou industrielles, ou plus grand-chose... Mais Vincent Noyoux n'a pas son pareil pour regarder différemment et nous inviter à le faire. Il ne se contente pas des apparences. Il fouille dans le passé, essaie de comprendre le présent et d'imaginer un avenir à ces villes en perte de vitesse qui toutes, dans l'Histoire plus ou moins récentes, connurent leur heure de gloire pour une raison ou une autre, notamment grâce à leurs spécialités. Et derrière les murs, au bout de petites allées, Vincent Noyoux déniche des petites pépites, preuves que si l'on sait bien regarder et ne pas se contenter des apparences rien n'est ni tout noir ni tout blanc ! Et surtout, Vincent Noyoux va à la rencontre des habitants de ces villes oubliées ou moquées. Certains se désespèrent de l'inertie de leur commune alors qu'il y aurait tant à y faire, ne serait-ce que pour remettre le patrimoine de celle-ci (quel qu'il soit) en avant, et à l'honneur. D'autres se passionnent pour un pan de leur histoire ou le pan d'un mur qui a toute une histoire. Bref, toutes ces rencontres sont instructives et surtout très chaleureuses, bien plus que celles possibles dans les grandes villes frénétiques où l'on se presse comme des citrons.

Le tour de France des villes incomprises est donc une lecture enrichissante, drôle évidemment grâce à son auteur. Malgré quelques redondances, ce livre donne bien envie de sortir des sentiers battus, de visiter une autre France loin de la masse touristique, mais qui fait tout aussi partie de notre identité.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 17 Avril 2020

récit, aventure, voyage, Afrique, Kenya, Massaï, livre, avis, chronique, blog, Corinne Hoffman

Témoignage - Editions Pocket - 400 pages - 7.60 €

Parution d'origine chez Plon en 2000

 

Le sujet : En 1986, Corinne Hofmann, Suisse, passe quelques vacances au Kenya à Mombasa. Elle aperçoit alors un guerrier Massaï et pour elle, c'est le coup de foudre qui bouleversera sa vie à jamais. Elle fait sa connaissance, repart en Suisse, revient, repart pour liquider toutes ses affaires en Europe et décide de s'installer définitivement au Kenya pour y vivre avec son beau Massaï Lketinga. Viendra le mariage puis la naissance de leur fille. Ce récit est celui de ces quelques années de préparation au grand saut, puis celui de sa vie dans la brousse Kenyanne, au sein d'un village reculé, et en tant qu'épouse puis mère Massaï.

 

Tentation : Sujet + PAL

Fournisseur : MA PAL

 

 

Mon humble avis : Et bien il est mitigé ! Je m'attendais à être plus transportée, plus bouleversée... Et en fait, j'ai eu hâte de terminer cette lecture que je trouvais longuette.

Certes, le dépaysement est bien là, on ne peut plus là, et bien réel. L'intérêt de ce récit est indéniable, qui permet de découvrir, d'approfondir, d'apprendre la culture massaï de l'intérieur, les us et coutumes, et aussi les moeurs. Il rend aussi parfaitement compte des conditions de vie de ses peuples reculés fidèles à leurs traditions ancestrales. Cette aventure date d'il y a plus de 30 ans aujourd'hui... Sur place, les choses ont elles changé avec l'avènement des nouvelles technologies ?

Cet ouvrage n'est pas de la grande littérature, le style est très factuel, pas recherché et parfois un peu limite (peut-être aussi est-ce dû à la traduction). Les ressentis ne sont pas très approfondis ni analysés, dommage, on reste beaucoup dans la description et la narration des faits et gestes de chacun. Certes, je reconnais que Corinne Hofmann est une sacrée battante, une téméraire qui rebondit à chaque écueil. Et pourtant, j'ai eu du mal à éprouver une réelle empathie pour elle. A l'inverse d'autres lecteurs, je ne suis pas admirative, mais plutôt perplexe... Pourquoi s'infliger de telles épreuves, se mettre dans de tels dangers (elle échappe plusieurs fois de peu de la mort : malaria, hépatite), et ensuite accepter si longtemps un tel traitement et un tel comportement de la part de son mari Massaï quand on semble doté d'un sacré caractère. Corinne Hofmann ne manque pas de ressources et pourtant, elle m'a paru bien naïve sur des points assez basiques... A chaque fois qu'elle tombe en panne de voiture, elle réalise qu'elle est au milieu de nulle part sans eau potable... Ce qui est le minimum partout, même quand on fait une petite rando sur un chemin tranquille de Bretagne. Lors du temps passé en Suisse pour préparer son grand départ, elle n'en profite pas pour s'informer sur les us et coutumes des Massaï, aussi, ce n'est que la veille de son mariage qu'elle réalise clairement le fossé culturel entre elle et son futur mari : et oui, les Massaï sont polygames et pratique l'excision... Avec son mari, ils échangent dans un anglais assez sommaire, qui n'est que très peu parlé par les autres habitants du village. Pourquoi n'avoir pas appris les rudiments de la langue Massaï ?

Corinne Hofmann évoque aussi beaucoup les "tracas" administratifs divers. Tracas est un faible mot... On va dire les putains de galères administratives à devenir dingue ! Au début, il est vrai que c'est intéressant et qu'il est important de se rendre compte que s'installer à l'étranger n'est pas toujours légalement facile. Mais ces scènes sont très-trop nombreuses et deviennent lassantes.

Ce récit est donc bien sur intéressant, mais trop long, trop factuel. Je trouve qu'il manque d'émotion... Il montre très bien qu'il n'est pas forcément toujours facile/possible de vivre avec une personne à la culture si lointaine de la nôtre. La Massaï blanche ne m'a pas emportée... Bon, je précise aussi que le côté "coup de foudre, je lâche tout", très peu pour moi... Certes, j'ai déjà "tout lâché", mais pour moi !

Corinne Hofmann a publié deux suites à cet ouvrage. A vous de voir, de mon côté, je m'arrête là !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #récits ou romans de voyages

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Publié le 27 Février 2020

Petite de Sarah Gysler, témoignage, voyage, aventure, lecture

Récit, Editions Pocket - 176 pages - 6.40 €

 

Parution d'origine aux éditions des Equateurs en juin 2018

Le sujet : La vie ou le roman de Sarah Gysler, jeune suissesse d'origine algérienne. Une petite en colère depuis presque le début... Depuis le divorce de ses parents, depuis l'école qui n'est vraiment pas fait pour elle, depuis le grave accident d'un de ses amis. A vingt ans, elle plaque le peu qu'elle a et part vers le Cap Nord, sans argent et en stop.

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Ma CB, l'été dernier

 

 

 

Mon humble avis : En début de lecture, j'ai cru m'être fourvoyée dans mon choix... La quatrième de couv, je ne l'avais lue qu'en diagonale pour y voir les mots "récit de voyage", style dont je suis friande... Mais en fait, pour entamer réellement ce voyage vers le Cap Nord, il faut patienter presque jusqu'à la centième page.

Avant, c'est le récit de la vie chaotique de Sarah, à Lausanne et dans les environs. Mais très vite, j'y ai trouvé mon compte et en Sarah, toute proportion gardée et sans doute pour d'autres raisons que les siennes (quoique ?!), je me suis un peu reconnue en elle... Même si je suis issue d'un milieu favorisé et d'une famille stable et que ma vie fut globalement lisse jusqu'à mes 20 ans... La colère de Sarah, ses révoltes, son incompréhension et sa vision du monde, ses difficultés à faire comme tout le monde étaient un peu les miennes. Sauf qu'avec la plume de Sarah Gysler, elles sont claires et nettes, posées sur le papier, expliquées, avec fougue, humour, désespoir. Franchise et sincérité semblent les maîtres mots de cette jeune femme qui n'a pas froid aux mots justement. Le franc parlé, elle n'en manque pas.

Puis vient le départ pour le grand voyage, à la seule force du pouce et du sourire malgré les galères et les peurs, vers le Cap Nord en Norvège. Un voyage aussi enrichissant humainement parlant pour celle qui l'a vécu que pour celle ou celui qui le lit. Des rencontres approfondies ou non, étonnantes, rassurantes. Chaque portion de trajet et chaque personne changent Sarah et son regard sur les autres, sur le monde, loin des clichés de la télévision (qui vous dit quoi aimer dans l'enfance et qui détester lorsque vous êtes adultes). On se régale de cette expédition et de ses visages croisés, même si on tremble un peu pour Sarah Gysler qui se rassure parfois comme elle peut avec son mantra "seules 8% de nos peurs sont fondées et rationnelles".

En cours de route, Sarah écrit une merveilleuse et émouvante lettre à sa solitude soit disant anormale mais qu'elle chérit tant.

Avec Petite, nous partons avec une fille révoltée et en colère et revenons avec une jeune femme réconciliée tant avec elle qu'avec le monde, une femme apaisée. Bien évidemment, Sarah ne rentre chez elle que pour mieux repartir... Aussi, si elle publie d'autres récits de ses voyages, c'est avec plaisir que je reprendrais la route, la mer, les airs avec elle !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #récits ou romans de voyages

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