LA MASSAI BLANCHE, de Corinne HOFMANN
Publié le 17 Avril 2020
Témoignage - Editions Pocket - 400 pages - 7.60 €
Parution d'origine chez Plon en 2000
Le sujet : En 1986, Corinne Hofmann, Suisse, passe quelques vacances au Kenya à Mombasa. Elle aperçoit alors un guerrier Massaï et pour elle, c'est le coup de foudre qui bouleversera sa vie à jamais. Elle fait sa connaissance, repart en Suisse, revient, repart pour liquider toutes ses affaires en Europe et décide de s'installer définitivement au Kenya pour y vivre avec son beau Massaï Lketinga. Viendra le mariage puis la naissance de leur fille. Ce récit est celui de ces quelques années de préparation au grand saut, puis celui de sa vie dans la brousse Kenyanne, au sein d'un village reculé, et en tant qu'épouse puis mère Massaï.
Tentation : Sujet + PAL
Fournisseur : MA PAL
Mon humble avis : Et bien il est mitigé ! Je m'attendais à être plus transportée, plus bouleversée... Et en fait, j'ai eu hâte de terminer cette lecture que je trouvais longuette.
Certes, le dépaysement est bien là, on ne peut plus là, et bien réel. L'intérêt de ce récit est indéniable, qui permet de découvrir, d'approfondir, d'apprendre la culture massaï de l'intérieur, les us et coutumes, et aussi les moeurs. Il rend aussi parfaitement compte des conditions de vie de ses peuples reculés fidèles à leurs traditions ancestrales. Cette aventure date d'il y a plus de 30 ans aujourd'hui... Sur place, les choses ont elles changé avec l'avènement des nouvelles technologies ?
Cet ouvrage n'est pas de la grande littérature, le style est très factuel, pas recherché et parfois un peu limite (peut-être aussi est-ce dû à la traduction). Les ressentis ne sont pas très approfondis ni analysés, dommage, on reste beaucoup dans la description et la narration des faits et gestes de chacun. Certes, je reconnais que Corinne Hofmann est une sacrée battante, une téméraire qui rebondit à chaque écueil. Et pourtant, j'ai eu du mal à éprouver une réelle empathie pour elle. A l'inverse d'autres lecteurs, je ne suis pas admirative, mais plutôt perplexe... Pourquoi s'infliger de telles épreuves, se mettre dans de tels dangers (elle échappe plusieurs fois de peu de la mort : malaria, hépatite), et ensuite accepter si longtemps un tel traitement et un tel comportement de la part de son mari Massaï quand on semble doté d'un sacré caractère. Corinne Hofmann ne manque pas de ressources et pourtant, elle m'a paru bien naïve sur des points assez basiques... A chaque fois qu'elle tombe en panne de voiture, elle réalise qu'elle est au milieu de nulle part sans eau potable... Ce qui est le minimum partout, même quand on fait une petite rando sur un chemin tranquille de Bretagne. Lors du temps passé en Suisse pour préparer son grand départ, elle n'en profite pas pour s'informer sur les us et coutumes des Massaï, aussi, ce n'est que la veille de son mariage qu'elle réalise clairement le fossé culturel entre elle et son futur mari : et oui, les Massaï sont polygames et pratique l'excision... Avec son mari, ils échangent dans un anglais assez sommaire, qui n'est que très peu parlé par les autres habitants du village. Pourquoi n'avoir pas appris les rudiments de la langue Massaï ?
Corinne Hofmann évoque aussi beaucoup les "tracas" administratifs divers. Tracas est un faible mot... On va dire les putains de galères administratives à devenir dingue ! Au début, il est vrai que c'est intéressant et qu'il est important de se rendre compte que s'installer à l'étranger n'est pas toujours légalement facile. Mais ces scènes sont très-trop nombreuses et deviennent lassantes.
Ce récit est donc bien sur intéressant, mais trop long, trop factuel. Je trouve qu'il manque d'émotion... Il montre très bien qu'il n'est pas forcément toujours facile/possible de vivre avec une personne à la culture si lointaine de la nôtre. La Massaï blanche ne m'a pas emportée... Bon, je précise aussi que le côté "coup de foudre, je lâche tout", très peu pour moi... Certes, j'ai déjà "tout lâché", mais pour moi !
Corinne Hofmann a publié deux suites à cet ouvrage. A vous de voir, de mon côté, je m'arrête là !