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Publié le 31 Août 2024

Récit de voyage - Editions Gallimard - 128 pages - 23 €

Parution mai 2024

Mon pitch :  Le narrateur s'est violemment disputé avec son épouse, a quitté le domicile familial en griffonnant un mot : "Je reviens dans une semaine". Dès lors, ses pas le guident vers la gare, dans un train qui, direction plein Nord, le mène à un autre, puis à un bus...  Et voilà notre narrateur parvenu à destination : l'Ecosse, les Highlands, et la petite auberge qu'il fréquenta jadis, avec ces parents, lors des vacances. Ne lui reste plus qu'à retrouver le lac sans nom... Le voilà parti dans la lande, dans la tourbe... Et le ciel change...

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : Auteur + bib

Mon humble avis : Un récit de voyage étonnant... tout comme le chemin qui l'a mené chez moi... Tout d'abord, des billets sur les blogs des copines, des commentaires de ma part, et Jérôme Magnier-Moreno qui me contacte. Il souhaite envoyer un exemplaire d'Highlands à ma médiathèque, pour que je puisse le lire et le chroniquer et qu'ensuite, l'exemplaire profite à nombre de lecteurs. J'ai aimé cette démarche inédite dans "l'histoire de mon blog".

Cet ouvrage pourrait aussi être un roman, d'ailleurs, peut-être l'est-il. Et quand l'auteur est aussi peintre  sous le nom de Rorcha, cela donne comme une hybridation originale entre récit et galerie d'art. En effet, de temps en temps, une pleine page est consacrée à une toile issue de ce voyage. Deux arts se rencontrent pour raconter. Il y a les couleurs apposées par le pinceau, et les couleurs posées par les mots. Il est question de couleurs partout, que ce soit dans les titres des chapitres, dans les choses décrites et les mots choisis, et sur la page qui fait face au texte.

C'est un voyageur qui regarde à l'intérieur, c'est introspectif. Mais il regarde aussi autour, les choses, les gens. Et enfin, ses yeux se portent au loin, sur les paysages qui défilent derrière la fenêtre, l'horizon. J'y ai vu une analogie, si c'est le terme... Avec un regard porté sur le présent, sur hier et sur l'enfance et ses souvenirs. Avec un lac comme Madeleine de Proust. Et un message aussi, peut-être... Ne pas trop se retourner aveuglément sur le lointain passé, ni le sublimer, au détriment de la vie actuelle, au risque de... sombrer... et se dire que le brouillard finit toujours par se dissiper. Car l'issue de ce voyage ne sera pas celle fantasmée par notre écrivain... Et cette errance dans le passé va provoquer son désir fou de retrouver son présent.

L'écriture est belle, poétique, sensible, colorée, sans exagération de style. C'est une belle immersion des sens, pour le meilleur et pour le pire, puisque même la peur du narrateur devient la nôtre. En effet, avec ce récit qui ne se déroule que sur quelques heures, et une destination en fait accessible à presque quiconque, Jérôme Magnier-Moreno nous invite à prendre sa place, dans le paysage de notre choix, et les souvenirs qui sont les nôtres et nous importent. C'est ainsi que j'ai lu et perçu ce bel ouvrage... une incitation à la pause, au ralentissement, même si ce n'est que pour quelques heures... pour mieux repartir. Oui, partir pour mieux repartir en revenant, en l'ayant choisi, sans le subir.

Site du peintre Rorcha

 

 

 

 

 

 

L'avis de Manou, d'Aifelle

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 14 Mai 2024

Récit - Editions Flammarion - 416 pages - 24 €

Parution en octobre 2023

Mon pitch : Faut il encore présenter Thomas Pesquet ? Vous voulez savoir comment on devient le plus jeune français à partir vers la station spatiale internationale ? Et bien lisez ce livre.

Thomas Pesquet raconte "sa vie", depuis son enfance en Normandie, jusqu'au retour de sa 2ème mission. Sa vie sur terre, dans la station, et entre les deux !

Tentation : Thomas, my love ! (LOL)

Fournisseur : Muriel, merci pour le prêt 

 

 

Mon humble avis : Thomas Pesquet, l'une des personnalités préférées des Français, le gendre idéal pour certains, le mari rêvé pour d'autres (en plus pas souvent là !), l'amant sublime aussi pourquoi pas... mais pour tout le monde ou presque, le fantasme... Mais surtout, un être de chair, de sang et de neurones exceptionnel !

J'ai mis du temps à lire ce livre (j'en ai d'ailleurs lu d'autres en parallèle) : il est copieux, grand, gros, des pages bien pleines... bref, un pavé pour moi, et qui plus est pas un roman.

Il n'empêche, Ma vie sans gravité est très intéressant, captivant, fascinant...  On est abreuvé d'images réelles ou purement cinématographiques, et pourtant, en lisant Thomas, j'ai eu bien souvent l'impression d'être dans un ouvrage de Science-Fiction. Déjà par le vocabulaire (vaisseau etc) et par les exploits humains, scientifiques, techniques (etc) que représentent ces missions aérospatiales. Les mots donnent une réalité plus percutante que les images je trouve. En tous cas, pour ce sujet.

Il y a beaucoup d'acronymes et d'astérisques et de notes en bas de pages... Libre à chacun de les lire ou pas. Au début, je m'y suis accrochée, puis j'ai décidé que mon importance ne se tenait pas là.

Ce livre est évidemment conçu pour un large public, pour que chacun y trouve son compte, son intérêt, sa fascination. De mon côté, les passages assez ardus liés à l'ingénierie ont chahuté mes neurones et mon attention, avant que je me décide aussi à les considérer comme "secondaires". Par contre, tout ce qui touche à l'humain et à l'humanité, aux personnalités de ces astronautes, à leurs conditions de vie dans l'ISS, à leurs choix de vie qui comporte pas mal d'abnégation et de sacrifices pour réaliser et expérimenter l'exceptionnel, tout cela m'a vraiment captivée. J'ai vivement apprécié, entre autres, que Thomas explique les expériences scientifiques menées dans l'espace, et en quoi celles-ci pourraient changer notre vie, où celles de quelques un dans l'avenir, en fonction de l'évolution climatique, médicale, sociétale, humaine, énergétique etc.

Après cette lecture, Thomas et la vie spatiale n'ont plus de secret pour nous, sauf ce qui reste de sa vie toute privée et intime. Il se livre tout de même pas mal sur ce sujet, mais en toute pudeur évidemment. Mais comme on peut s'en douter, un tel métier a de fortes répercussions sur l'entourage, et la vie de couple.  On sait aussi tout sur les conditions d'hygiène dans les vols jusqu'à la station et durant les longs mois passé en impesanteur. Car oui, tout le monde se demande comment se passe pour ce qui touche au confort corporel, aux besoins primaires (genre ce que l'on fait tranquillement sur nos toilettes terrestres) etc...

C'est admirative que je suis sortie de cette lecture. Admiration pour tous ces gens qui travaillent pour que ces expéditions soit possibles, admiration pour ces collaborations internationales qui fonctionnent, et surtout, admiration pour Thomas Pesquet : son intelligence hors norme, sa mémoire hors norme, sa soif d'apprendre hors norme, son hyper activité hors norme, sa robustesse et sa résistance hors norme, son sang-froid hors norme, sa finesse d'esprit hors norme, son parcours hors norme, son courage hors norme, sa ténacité hors norme. Bref, un homme hors norme et pourtant profondément humain, qui sait rester simple, enthousiaste, qui amène l'espace dans notre chambre. Et un homme très "tatasse", ça ne n'est pas moi qui le dit !

Evidemment que c'est un livre à découvrir, à offrir etc !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres autres - divers

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Publié le 7 Février 2024

Récit - Editions Stock - 270 pages - 20.90 Euros

Parution Stock mars 2023 (Existe maintenant en poche)

Le sujet : Une histoire d'amour universelle, qui se passe de mots puisque les deux protagonistes ne parlent pas la même langue, n'étant pas de la même espèce. Et pourtant, le lien est là, infaillible... A la vie, à la mort.

Les 13 ans de vie commune entre Cédric (humain) et Ubac (Bouvier bernois)... depuis la rencontre avec ce petit être tout pataud, jusqu'aux adieu, et au manque, à l'absence de son odeur après la pluie.

Entre les deux, mille aventures, mille découvertes, mille craintes, mille joies, la vie simple et extraordinaire à la fois de deux êtres qui veillent l'un sur l'autre...

 

Tentation : les médias

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 Mon humble avis : La déco de mon blog parle pour moi, je suis une amie des animaux... Je n'ai pas de chien, car ma vie n'est pas adaptée aux besoins canins, mais 3 chats... Et, lorsque j'étais au lycée, ma famille a adopté un chien... L'histoire s'est hélas tragiquement terminée, mais des 3 enfants, j'étais la seule à promener d'Artagnan par plaisir, bien au delà du minimum syndical... On partait loin tous les deux, plusieurs heures... Et puis j'ai adopté un chat, un 2ème et un 3ème. J'ai trappé et sauvé quelques dizaines de chats errants/sauvages/abandonnés/perdus... Et j'ai promené des chiens aussi, à la SPA... 

Alors, forcément, ce livre au succès fulgurant, il me fallait le lire. Un chat n'est pas un chien et vis et versa, mais le rapport humain /animal de compagnie, confiance, amour, responsabilité est là.

Ce n'est pas un livre sur un chien, ni sur un homme, mais sur le lien justement entre les deux. Et  celui-ci est merveilleusement bien décrit... Depuis l'apprivoisement de l'un et de l'autre, la relation quasi exclusive, les balades, les jeux, les choix de vie, les inquiétudes, la protection, l'arrivée d'une damoiselle dans la vie de l'auteur. C'est touchant, émouvant, bouleversant aussi et par moment drôle. L'homme redécouvre la vie et le monde à hauteur de chien, et cela l'élève, jusqu'à une certaine sagesse... Mais la vie d'un chien passe vite, donc il ne faut pas en perdre une miette.... Un chien est d'abord votre enfant, puis votre frère, enfin votre père ou grand-père... Une année en vaut à peu près 7 pour lui...

Mais "Son odeur après la pluie" est encore plus que tout cela, que ces 13 années de vie commune. C'est aussi un grand bol d'air dans les bois et sur les chemins de montagne, une invitation à ralentir, à sentir, à regarder autour de soi, une méditation sur notre aire et les valeurs de la vie que nous choisissons.  Une incitation à la philosophie et une véritable philosophie de vie... Et bien sûr, une injonction au respect de nos animaux de compagnie (entre autres animaux), de leurs besoins et de leur attachement à nous, leurs maîtres.

Mais "attention", nous sommes loin du livre "feel good, développement personnel, mon chien ce héro, mon chat du hasard qui me sauve la vie et tralala et tralala". De tels livres, j'en ai lus et j'en ai encore dans ma PAL. Ils sont mimi tout plein mais cela ne va en général pas plus loin que la lecture divertissante. Avec "Son odeur après la pluie, nous avons ici un ouvrage absolument littéraire. L'écriture est ciselée, magnifique dans les termes choisis etc... le style m'a par contre un peu moins convenu... tout simplement dans la structures des phrases choisies par l'auteur, structure particulièrement littéraire. Cela s'est traduit pour moi par un manque de fluidité dans ma lecture qui m'a donc demandé une attention à laquelle je ne m'attendais pas. Rien de bien grave, puisque c'est moi qui ne suis pas adaptée à cette qualité de style, et puis j'ai fini par m'y habituer...

Un magnifique hommage aux compagnons à quatre pattes qui partagent un bout du chemin de notre vie.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 13 Septembre 2023

Récit - Editions Audiolib - 6h29 d'écoute - 20.45 €

Parution Audiolib et Editions de l'Olivier en 2021

Le sujet : Ce livre est le récit d'un crime. Celui de Catherine Burgot, postière à Montréal la Cluse dans l'Ain, assassinée de 28 coups de couteau sur son lieu de travail. En ce 19 décembre 2008, elle était enceinte de 5  mois. 

Sept ans de recherches et de rencontres furent nécessaires à Florence Aubenas pour faire le récit de ce "fait divers", qui ne connut son "épilogue judiciaire" que 13 ans plus tard.

 

Tentation : Curiosité

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : Je me demandais à quoi ressemblaient les livres de la journaliste Florence Aubenas qui rencontre un vif succès en librairie. Ce titre disponible en format audio à la bibliothèque m'a permis de découvrir son travail.

L'inconnu de la poste se lit comme un roman mais n'en n'est pas un, puisque c'est le récit méticuleux d'un tragique fait divers et de la très longue enquête qui a suivi... Les faits divers ont souvent la particularité de nous marquer un temps, puis de tomber dans l'oubli, d'autant que certains de ces crimes restent à jamais irrésolus. Mais comme dans un roman, il y a des personnages, des rebondissements, du suspense (pourvu que l'on ne connaisse pas l'histoire dont il est question, ce qui est mon cas).

Mais ce n'est pas un roman, aussi, la lecture ou l'audio-lecture, même si elle est intéressante, reste moins agréable... Car le style est très factuel et journalistique. En même temps, cela évite de longues digressions ou des tonnes de descriptions inutiles. Mais cela empêche d'aller en profondeur dans les sentiments. L'écriture est belle, soignée mais académique... Elle ne cherche pas à séduire, juste à raconter, à témoigner sans chaleur particulière. Je pense que c'est cette froideur, qui, même si tout à fait adaptée, m'a fait le plus bizarre dans cette lecture expérimentale. J'ai aussi reproché quelques longueurs.

Néanmoins, j'ai développé une certaine empathie envers le suspect principal, alors que le texte de Florence Aubenas reste assez neutre envers lui (même si l'on sent son attachement) et ne nous permet pas de nous dire si c'est un bon gars, un pauvre type, un paumé, un malchanceux. Peut-être un peu tout cela à la fois, mais qui pourrait le juger ? Ce qui est sûr, c'est qu'il manquait de bases et d'entourage solides dans la vie pour appréhender correctement les épreuves qui l'attendaient. Il s'agit de Gérald Thomassin, qui fut acteur césarisé pour son rôle dans le film "Le petit criminel" de Jacques Doillon en 1990. Il eut bien d'autres rôles ensuite, mais il s'est "éparpillé" dans certaines addictions et relations peu recommandées. Sa vie, déjà pas joyeuse, sera irrémédiablement gâchée par cette affaire. Thomassin est un personnage aussi bad boy que fragile, et touchant.

Avec l'Inconnu de la poste, Florence Aubenas dresse aussi le portrait d'une certaine classe sociale, et d'une région, et même de quelques communes à priori peu attrayantes, où y être muté est synonyme de punition... Elle dénonce aussi une justice injuste, qui s'acharne sur un suspect sans aucune preuve tangible. Une justice qui n'a pas honte d'elle-même et de ses incohérences... Il était en effet prévu que, dans cette affaire, deux suspects qui ne se connaissaient pas paraisse à la barre lors du jugement... Comme si deux hommes distincts que rien ne relie avait commis le même crime... Comme si la justice ne savait pas se décider, et demandait aux jurés de le faire pour elle...C'est assez ahurissant, et même déconcertant.

Je n'ai pas adoré, cette lecture ne m'a pas emportée, mais je ne la regrette aucunement !

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 5 Juillet 2023

Témoignage - Editions Harper Collins - 188 pages - 18 €

Parution en octobre 2022

Le sujet : Le témoignage de Paul El Kharrat, qui s'est fait connaître en gagnant 152 fois l'émission des 12 coups de midi sur TF1 sur son autisme Asperger... Depuis sa prime enfance déjà particulière, en passant par sa difficile adolescence jusqu'à son âge actuel (24 ans), avec entre les deux, le diagnostic qui explique tout mais ne résout pas grand chose, puis la célébrité, et les Grosses têtes. Le tout, au quotidien.

 

 

 

Tentation : Le sujet évidemment

Fournisseur : Ma CB

 

 

Mon humble avis : Evidemment, je ne pouvais que lire le témoignage de Paul El Kharrat, puisqu'après des années d'errances psy, de sur-médicamentation et de diagnostics erronés, j'ai également été diagnostiquée autiste Asperger entre ma 47 et ma 48ème année.

C'est bien qu'un autiste devienne célèbre, car il attire les projecteurs sur ce syndrome handicapant tellement méconnu, et si vite mal résumé. Après, il n'y peut rien, mais le "hic" je dirais est que Paul est tout de même un autiste hors du commun, avec une hypermnésie exceptionnelle (il retient TOUT ce qu'il lit), donc un don particulier... Et de ce fait, c'est ce que retiennent "les gens"... Autisme asperger = don exceptionnel, génie, savant... Et pourtant, même Paul ne fait pas partie des autistes savants, même s'il s'en approche. Or l'autisme Asperger (par "opposition" à l'autisme de Kanner), est "juste" un Trouble du Spectre Autistique (TSA) sans déficience intellectuelle et cognitive. Et ça, même ma généraliste ne le sait pas, puisque lorsque j'ai évoqué ce livre, elle m'a dit "oui, mais lui, il est Asperger".

Or il y aurait environ 700 000 autistes en France, et pas autant de génies, ça se saurait ! Nous sommes donc des milliers comme moi, autistes invisibles, dont le diagnostic est soit mis au ban du doute par l'entourage et les connaissances, soit pas pris en compte quand il vient tardivement (ben on t'a toujours connue comme ça). Sauf que... j'aimerais parfois pouvoir me reposer ou me lâcher, ne pas être dans la surcompensation maintenant que je sais que c'est de cela qu'il s'agit. Et que certains de mes défauts ne soient plus perçus comme caprices par exemple, puisque je n'y peux sans doute rien.

Si vous lisez ce livre, vous comprendrez beaucoup de choses sur l'autisme et les comportements qui en découlent. Il y a autant d'autismes qu'il y a d'autistes, et en général, l'autisme féminin se manifeste bien différemment du masculin... Tout simplement parce que les filles / femmes savent mieux surcompenser, étant donné le rôle social que l'on attend d'elles.

De ce que je connais de l'autisme, d'après mes lectures et mon vécu, Paul s'approcherait bien de l'autisme féminin. Il parle, beaucoup, il prend de la place !

Je me suis retrouvée dans bien des points que Paul développe au fil des pages... La difficulté face aux changements que je n'ai pas décidé, l'incertitude angoissante devant un agenda qui ne se précise pas ou qui bouge sans cesse, l'angoisse ou l'impossibilité devant d'un choix, même le plus banal qui soit, les difficultés relationnelles (même si je suis sociable et socialisée), la fatigue d'avoir un cerveau en surchauffe continuelle, qui pense H24 ou presque, et amène donc aussi de gros troubles du sommeil, le besoin de connaissances, la pensée en arborescence systématique ou presque sur n'importe quel sujet et que personne ne comprend ou supporte, les manies qui rassurent (lui ses "petites" listes) la colère face à l'absence de vérité ou ce qui me parait illogique, les doubles pensées, la solitude entourée de monde, la rigidité, le besoin de tout comprendre, les surchauffes sensorielles diverses, l'usage de l'humour parfois envahissant et pas toujours maitrisé pour tenter de se trouver une place dans un groupe et camoufler la "panique" intérieure, l'incompréhension variable du système de pensée neurotypique et les périodes de crises générées par trop de colère ou trop de surcompensation. 

Paul est décidemment un garçon sympathique ( qui fait tout pour l'être en tout cas, même s'il est bien conscient de ses maladresses), intéressant et intelligent. Il s'interroge sur nombre de sujets sociétaux. Il est aussi très touchant dans ce témoignage, notamment lorsqu'il évoque la recherche de sa princesse pour la vie, ce qui n'est pas simple. On sent surtout une profonde sincérité dans ses mots, et un sacré réalisme. Il n'idéalise pas, n'élude ni ses limites ni ses défauts, et encore moins les difficultés pour son entourage à le supporter (dans tous les sens du terme) au quotidien. De plus, comme Paul est un gros lecteur doublé d'un amoureux des mots, son style est soigné, agréable, fluide. Et il ne cherche pas non plus à en mettre plein la vue.

Un témoignage à lire évidemment... En oubliant un peu le côté hyper mnésique de Paul pour approcher ce qu'est l'autisme Asperger (ou de haut niveau) en général. Sachant que certains sont bien plus atteints que Paul (avec donc encore plus de difficultés) et que d'autres le sont moins (c'est mon cas). Il y en a chez qui l'autisme transpire à l'extérieur, pour d'autres, ça transpire à l'intérieur, souvent à l'insu de tous. En tout cas, c'est un témoignage accessible à tous, qui ne manque pas d'autodérision non plus et d'un aspect un peu divertissant. Rien de rébarbatif !

 

"Quand les gens me disent : « Mais Paul, calme-toi, repose-toi, vide-toi la tête ! », ils ne comprennent pas que ça m’est impossible. Physiologiquement, psychologiquement impossible. Alors, je ne réponds pas. Ou bien je ris."

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 22 Septembre 2021

Daniel Tammet, autisme, savant, livre, avis, chronique, autobiographie

Autobiographie - Editions les Arènes - 238 pages - 7.60 €

Parution d'origine 2006 - 2007

Le sujet : Daniel Tammet est un autiste savant, un génie des nombres. Il est même parvenue à retenir les 22 514 premières décimales du nombre Pi. Il est aussi synesthésique...  Chiffres, nombres et mots ont pour lui formes et couleurs.

Il nous raconte sa vie, depuis sa plus petite enfance jusqu'à son âge adulte où il parvient l'autonomie et aussi, à la célébrité.

 

 

Tentation : Je suis concernée par le sujet, étant TSA (Trouble du Spectre Autistique)

Fournisseur : Prêt d'une amie de ma mère

Mon humble avis : J'ai lu ce livre dans son édition d'origine paru en France en 2007... Il a été réédité depuis, notamment aux Editions J'ai Lu... version que je n'ai pas lue et qui je l'espère est un peu différente, remaniée.

En effet, j'ai été agacée durant ma lecture par le style très plat de Daniel Tammet, les erreurs de syntaxe, de grammaire, d'orthographe, les répétitions d'idiome dans une même phrase...  J'attendais mieux de la part de cet homme qui se dit amoureux des mots. Après, ce texte a été écrit il y a plus de 15 ans.... Sans doute a-t-il travaillé sa plume depuis... Et quand je regarde des vidéos de Daniel Tammet, nul doute qu'il a beaucoup évolué, muri et progressé depuis, ne serait-ce qu'en aptitudes sociales. S'il réécrivait ce livre maintenant, nul doute que celui-ci serait mieux structuré et plus approfondi. Autre hypothèse : manque de correction, mauvaise traduction, coquille d'impression ? Je ne sais pas, mais cela a en partie gâcher mon plaisir de lecture.

Ensuite, je suis toujours un peu gênée, sceptique devant des adultes qui ont des souvenirs très précis de leur toute petite enfance, et surtout de leur ressenti... Comme si tout avait été noté à l'époque, comme si les parents se souvenaient du moindre détail.

Il y a aussi des passages que j'ai sautés... Parce que je suis imperméable aux chiffres. Aussi, les explications de sa synesthésie et sa mise en pratique me sont royalement passées au-dessus de la tête, de même que la méthode de Daniel Tammet pour apprendre les décimales du nombre Pi.

Mais là n'est pas l'essentiel de ce livre... En fait, cette synesthésie est presque anecdotique dans ces pages... Certes, elle concourt à l'hypermnésie de Daniel Tammet, à la curiosité bienveillante que celui-ci provoque, et aux découvertes sur le fonctionnement du cerveau qu'elle permet.

Ce qui compte par-dessustout, c'est le récit d'un petit garçon, puis d'un ado, puis d'un jeune adulte différent des autres... Tout d'abord rejeté et moqué avant qu'il ne développe publiquement des capacités hors du communs. C'est donc son trajet de vie pour se comprendre, comprendre le monde et en faire un minimum partie, tout en se protégeant, en adaptant le monde à ses possibilités sociales. Daniel Tammet force l'admiration devant son obstination à acquérir son autonomie.

C'est donc l'exemple d'un autisme que développe ici Daniel Tammet. Car il y a autant d'autismes qu'il y a d'autistes, impossible de dresser un portrait type. L'autisme Asperger signifie autisme sans déficience mentale et le syndrome savant de Daniel Tammet est très rare dans le TSA. Les Asperger ne sont pas tous savant, loin de là... Il ne faut pas faire d'amalgame. Daniel Tammet a grandi à une époque où l'autisme était encore très mal connu. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a été diagnostiqué autiste asperger si tardivement. A ce propos, j'ai trouvé dommageable qu'il n'évoque pas plus l'étape de son diagnostic, étape d'importance capitale pour tout concerné, et étape qui questionne beaucoup.

Enfin, ce livre, publié en Angleterre en 2006 a sans doute été écrit en 2005... Il y a donc 16 ans. Aussi, mieux vaut ne pas tenir compte des statistiques autistiques qui y sont notées, elles sont pour la plupart erronées (en tous cas, dans la version d'origine française). En effet, d'autres découvertes ont été faites depuis sur l'autisme... notamment sur l'autisme spécifiquement féminin, et bien plus présent qu'on ne le pensait à l'époque.

Quoiqu'il en soit, toute personne, famille ou parent concerné peut trouver ici quelques réponses à ses questions, des conseils comportementaux. Le témoignage de Daniel Tammet peut aussi permettre une relecture d'une enfance autiste non diagnostiquée.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 11 Mars 2021

Chez le véto, animaux, lecture, livre, Béatrice Guelpa, avis, chronique, blog

Chroniques - Editions Favre - 173 pages - 15 €

Parution le mars 2021

Le sujet : Béatrice Guelpa est une journaliste suisse. Elle s'est installée de long mois dans la salle d'attente d'une clinique vétérinaire... Elle a alors observé, écouté, conversé, échangé, découvert ce microcosme qui est aussi un lieu d'échange et de vérité sociale.

Tentation : Gilles Paris, étrange, il savait que j'étais la cible !!!

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi.

 

 

 

Mon humble avis : C'est bien connu, les animaux disent beaucoup sur leurs humains et ces derniers adorent parler avec fierté de leurs animaux, qu'ils soient quadrupèdes, bipèdes, moustachus, plumeaux, à sang froid, à bec, à écaille, j'en passe et des meilleurs. Et ça tombe bien, dans la salle d'attente d'une clinique vétérinaire, Béatrice Guelpa est là pour recueillir un florilège de ses témoignages.

C'est un réel plaisir de passer du temps avec Béatrice Guelpa dans cette salle d'attente, sans avoir de soucis à me faire pour mes propres animaux. J'étais relax et la plupart de ses histoires m'ont émue. D'autres m'ont amusée, et enfin, certaines m'ont appris pas mal de chose sur des animaux dont je ne connaissais rien, ou si peu.

Les animaux de compagnie ressemblent souvent à leurs humains mais parfois, ils sont diamétralement opposés en apparence. On découvre aussi des gens qui voue une passion sans borne pour une espèce peu commune, ou, peu ragoutante pour la majorité. Il y a aussi le mimétisme... Un chien qui a mal à la patte alors que sa maitresse boite par exemple. Certaines personnes ne sont "l'homme" que d'un seul animal, d'autre d'une floppée... Et oui, lorsque l'on commence à recueillir un animal, ce dernier est souvent suivi d'une palanquée !

Une clinique vétérinaire est aussi un lieu où tous milieux sociaux culturels se croisent, il y a donc pas mal d'observation à faire !

Il est évidemment question de bien-être animal, mais aussi de protection animale... Via les animaux de refuge qui viennent en soin, via les animaux de laboratoires qui sont ensuite adoptés, via les abandonnés/cabossés qui sont recueillis, toutes espèces confondues. Mais bien sûr, dans ce lieu, c'est prêché devant des convertis... Les maltraitants ne franchissant rarement la porte d'un véto. Et la fin de vie est abordée aussi. Certains clients repartent sans leur animal. C'est ainsi, le cycle de la vie...

Il ressort surtout de ces chroniques chaleureuse un immense amour des humains pour les boules de poils (ou autre). Les propriétaires croisés ici sont souvent prêts à tout pour soigner et assurer des jours heureux à leurs bêtes... qui deviennent souvent prioritaires dans leurs vies et leurs budgets. La présence d'animaux révèle aussi certaines solitudes, et les comble. Au fil des pages, Béatrice Guelpa n'est pas avare de petites anecdotes rigolotes ou touchantes, les péripéties animalières étant très propices à cela. Tout comme les rencontres humain/animal : parce que c'était lui, parce que c'était moi.

Bref, une chouette lecture, que je recommande évidemment à tous les amoureux des animaux : chats, chiens, perroquets, pigeons, poissons, serpents, poules, corneilles, lapins, geckos, rats, rapaces... et j'en oublie !!! 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 29 Décembre 2020

Document - Editions Favre - 156 pages - 19 €

Parution le 5 novembre 2020

Le sujet : Silke Grabherr, professeur, médecin légiste et responsable de service en Suisse, nous offre un tour d'horizon de la médecine légale actuelle, en Suisse et ailleurs, afin de remettre certaines pendules à l'heure ! Le tout, en s'adressant au grand public, avec un rythme et des termes adéquats, à la portée de tous !

Tentation : le sujet

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi !

 

 

 

Mon humble avis : Si comme moi vous êtes friands de séries policières, fascinés par les interventions rapides et efficaces des médecins légistes, et que captivés par l'intrigue, vous prenez tout pour argent comptant, ce livre est pour vous ! Il l'est aussi si vous êtes juste intéressés ou curieux du sujet, souvent considéré comme un domaine de l'ombre, de sous-sol etc...

Silke Grabherr fait pour nous une autopsie de la médecine légale ! "Comment" ?! allez-vous dire ! La médecine légale n'est pas morte ! Certes, mais elle est très méconnue et souvent malmenée dans les séries policières de ces vingt dernières années. Ces mêmes séries ont rendu très populaire cette spécialité médicale mais prennent énormément de libertés avec la réalité.

Le rapport d'autopsie proposé ici et net et sans bavure ! Chapitre par chapitre, il explore et explique simplement, à force de détails et d'exemples, chaque organe qui compose un service de médecine légale et le quotidien d'un légiste et de son équipe.

J'ai appris beaucoup de choses grâce à cette lecture. Certes, je ne retiendrai pas tout, peu importe, je ne me destine pas à cette profession. Mais il me restera une réelle vue d'ensemble et des zooms sur des faits précis... A y'est, je distingue bien dorénavant la différence entre les lividés cadavériques et la rigidité cadavérique...  Le seul chapitre qui m'ait un peu perdue est celui à propos de l'ADN. L'auteure sait très bien à quels lecteurs majoritaires elle s'adresse, aussi, elle compare les pratiques légales dans les séries policières avec la réalité. Pour cela, elle prend exemple sur Les Experts, NCIS, Risoli and Isle... j'en passe et des meilleures. Et l'auteure s'amuse beaucoup devant de telles séries où l'ADN est connu en 10 mn et donc le coupable découvert en 15 ! Sur les écrans, la médecine légale est "enjolivée", et "glamourisée" pour moult raisons : boucler une enquête en 45 mn, ne pas faire fuir les téléspectateurs, et la rendre plus télégénique... Par exemple, les instruments médicaux y sont le plus souvent miniaturisés, la prise de température du corps ne se fait pas dans le foie... mais par voie anale... Ce qui n'est effectivement pas très glamour dans une série où le médecin légiste est en costard et le premier sur les lieux. Alors que dans la réalité, avant que le médecin légiste ne débarque sur une scène de crime, il y a eu tout un protocole, notamment la déclaration de décès par un médecin "classique".

Au tiroir aussi le mythe des Etats-Unis aux pointes de la science et des techniques de la médecine légale.  Sur ce sujet, l'Oncle Sam est plutôt resté au siècle dernier, et bien souvent, fautes de moyens matériels et humains, les autopsies ne sont qu'externes et non internes, d'où le nombre de meurtres non élucidés. Le fer du scalpel dans le domaine se situe en Europe (France, Allemagne, Autriche...) mais surtout en Suisse. Ajoutez à cela la neutralité de cette dernière, les légistes helvétiques sont souvent sollicités pour des autopsies d'hommes politiques, où sur des terrains ou des cas où deux pays pourraient être en conflit d'intérêts.

Grande découverte pour moi, en Europe, les médecins légistes passent beaucoup plus de temps à s'occuper des vivants que des défunts. En effet, ce sont eux aussi qui interviennent sur des agressions, des viols, des accidents de la route etc. Les autopsies sur réels cadavres sont relativement rares par apport à leurs interventions sur les vivants. Et bien sûr, à côté de cela, il y a "la paperasse" (le rapport d'autopsie") et les séances de témoignages dans les tribunaux.

Les médecins légistes ne sont pas omniscients ! Là où dans une série, un seul légiste va tout deviner depuis l'impact des larves jusqu'à moult détails liés à différentes pathologies ou autres, dans la réalité, un légiste va s'entourer d'un maximum d'experts et les consulter à tout bout de champs !

Mais attention, la médecine légale est un sujet sérieux. Alors, même si Silke Grabherr s'amuse des séries US, elle traite son sujet comme ses patients avec le plus grand respect et fait de son livre un document très enrichissant, étonnant, émouvant, bouleversant aussi par moments. La médecin explique bien l'évolution de sa spécialité au fils des siècles, mais aussi son rôle et son importance actuels, sans oublier ses limites... Et ses inégalités... Et oui, au Bénin, une femme violée doit financer elle-même l'intervention du légiste, et en cas de meurtre, dans certains pays d'Afrique, c'est à la famille de la victime de payer l'autopsie... Qui n'est dans ce cas-là que rarement réalisée, et évidemment, le coupable rarement puni.

Vraiment très intéressant et captivant ! Je recommande ! Maintenant que me voilà bien avisée, la question est : vais-je encore regarder mes séries de la même façon ?! LOL !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres autres - divers

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Publié le 9 Novembre 2020

Corinne Maier, No Kid, enfant

Essai - Editions J'ai Lu - 158 pages - 7.00 €

Parution d'origine chez Michalon en 2007

Le sujet : Enfin, quelqu'un ose écrire ce que la plupart des parents pensent tout bas... lorsque leur progéniture est enfin couchée ! Hilarant et politiquement incorrect, No Kid s'attaque à l'un des tabous les plus intouchables de notre société l'enfant.

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : Je n'ai pas d'enfant, et pourtant, j'ai été éduquée pour en avoir. Mais on va dire que l'occasion sérieuse ne s'est pas présentée, puis les soucis de santé notamment génétiques ont pris toute la place...et les décisions, confirmées par l'âge avançant. Et pour l'instant, je ne le regrette pas, à la vue de l'évolution de notre monde. Je changerai peut-être d'avis lorsque je serai vieille et pour le coup, vraiment isolée. Mais a-t-on des enfants pour nous tenir compagnie lors de nos vieux jours ? Quant au "travail" pour la France, je suis tranquille, mes frères et soeurs compensent pour moi : ma soeur avec 10 enfants, mon frère avec trois.

Cet essai est à lire au premier degré... et aussi au quatrième ! Parce qu'il est par moment documenté (de statistiques en autre), réaliste, direct, salé et parfois de mauvaise foi ! Là où le titre est trompeur, c'est que l'auteure est elle-même mère et qu'il est très peu question de ceux qui n'ont pas d'enfants, que ce soit par choix ou par impossibilité médicale. C'est clair, ces personnes là sont montrées du doigt, interrogées sur leurs motivations qui passe forcément pour un égoïsme viscéral. 

Quarante raisons de ne pas avoir d'enfants, donc quarante chapitres plus ou moins courts, intéressants, drôles ou tragiques, répétitifs ou inédits dans leurs propos. Dans ces raisons, citons en vrac : la perte de liberté, la grossesse qui vous transforme en baleine, le coup d'un enfant, on en prend pour plus de 20 ans, on se paye les grands-parents qui ont leurs conseils à donner à propos de tout ce qui concerne l'enfant, j'en passe et des meilleurs. Mais il y a aussi des raisons plus sérieuses, autant sociales que sociétales : l'inégalité homme/femme, l'interruption de la carrière et la difficulté de mener de front carrière et foyer, la surpopulation, l'avenir plombé de nos sociétés actuelles, la difficulté de la vie etc. 

Corinne Maier met l'accent sur les problématiques modernes... En effet, être mère de famille requiert désormais tant de compétences diverses et variées que cela devient un métier fort de sa polyvalence mais très peu reconnu sur le marché de l'emploi. De nos jours, l'enfantement et l'éducation deviennent une course à la perfection, pour rentrer dans le moule, pour répondre aux critères collectifs tout en restant dans le bien-être. D'ailleurs, l'enfance est de plus en plus gérée par moult professionnels, dès que bébé fait un pet de travers ou que le môme se montre un chouia trop actif. Avoir un enfant bien dans sa peau et en bonne santé ne suffit plus : il doit être un génie, un sportif, un musicien (etc) accompli. Bref, là est une des raisons du dysfonctionnement de plus en plus manifeste de notre société : la pression monstre qui pèse autant sur les parents que sur les enfants, et ceux, avant même que ces derniers soient homo erectus... (Ex, les bébés nageurs, l'hyper stimulation en tout du nourrisson etc).

L'écriture de Corinne Maier est efficace, éloquente, et cet essai se lit très facilement. On s'instruit un peu, on médite et on rigole. Dommage qu'il soit un peu désordonné et redondants.

No Kid n'est en fait à charge contre personne. Il se veut même, quelque part rassurant. Pour les "Childfree" (sans enfant) : voyez à quel enfer vous avez échappé ! Pour les parents : ne culpabilisez pas d'être imparfaits, et profitez de l'enfance de vos rejetons, parce que ça passe drôlement vite !

PS : Si vous êtes parents sans sens de l'humour, évitez cette lecture qui est tout de même, comme dit sur la 4ème de couv', très politiquement incorrecte !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres autres - divers

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Publié le 30 Septembre 2020

Essai - Editions Marabout - 240 pages - 17.90 €

Parution le 28 mars 2018

Le sujet :  « Les weirdos ne sont pas  ceux qu’on croit ! »
Dans une passionnante enquête, ce livre nous fait partager  la démarche d’une jeune universitaire qui part à la rencontre  de personnes autistes afin de leur donner la parole.
Loin des clichés ordinairement véhiculés, cet ouvrage retrace les parcours de vie et de résilience hors normes d’autistes  invisibles qui s’adaptent, se cachent, s’assument, se battent.

 

 

Tentation : Le sujet

Fournisseur : Ma CB

 

 

Mon humble avis : Après "L'asperger au féminin" de Rudy Simone, voici un autre ouvrage sur le sujet que j'ai lu depuis mon récent diagnostic TSA (Trouble du Spectre Autistique) type Asperger (même si le terme Asperger disparaît peu à peu de la littérature médicale). Julie Dachez est aussi l'auteur de la BD : La différence invisible.

Pour rappel, Julie Dachez a été diagnostiquée à l'âge de 28 ans (sujet de la BD citée ci-dessus). Depuis, elle a repris des études en sciences sociales et rédigé une thèse sur l'autisme (je résume). Ce livre oscille donc entre essai, témoignage, enquête, interviews et extraits de thèse. Il est extrêmement bien documenté et les sources bibliographiques sont regroupées en fin d'ouvrage.

Julie Dachez ne manque point d'humour ni de pêche, aussi, elle est très plaisante à lire. Sa plume peut être aussi douce que drôle ou qu'acérée et caustique. Comme on dit, Julie Dachez ni va pas par le dos de la cuillère pour pointer du doigt le retard français dans le domaine de l'autisme, la méconnaissance du sujet (idées reçues et clichés) tant par le grand public que par nombre de professionnels de médecine... Elle dénonce la normalisation imposée par la société, une société qui ne sait pas s'adapter à la différence souvent pointée du doigt... Et ce, même quand le diagnostic est posé et qu'il donne légalement droit à des aménagements lors que l'autiste se retrouve en situation de handicap. L'exemple de l'auteure elle-même, lorsqu'elle rédige sa thèse puis la soutient est ahurissant et révoltant.

Julie Dachez aborde de nombreux sujets et situations dont la confrontation pose soucis aux autistes, qu'ils soient asperger ou non. (depuis l'emploi, les études, les relations amoureuses, l'identité personnelle (binaire /non binaire) et amoureuse (homo/bisexualité/hétérosexualité). Il est aussi question de l'Histoire du Syndrome et de l'évolution de la "prise" en charge médicale de celui-ci.

Le tout est entrecoupé de rencontres/dialogues témoignages avec des autistes Asperger (THQI ou pas) que Julie Dachez a rencontrés lorsqu'elle écrivait sa thèse. Je regrette cependant que ces témoignages ne soient pas plus nombreux et plus approfondis, afin que le contenu du livre soit plus raccord avec son sous-titre (les autistes et non une autiste, Julie Dachez). Heureusement qu'il y a des données académiques liées à une enquête approfondie, sinon, ce livre pourrait s'intituler "une autiste prend la parole".

Un autre bémol également pour moi : Dans ta bulle est clairement vindicatif pour mettre en lumière, donner la parole, expliquer et défendre une minorité, jusque-là, tout va bien et reste logique. Le problème à mes yeux, c'est que son texte se penche parfois sur bon nombre d'autres minorités qui mènent un combat similaire, mais qui n'ont rien à voir avec le Trouble du Spectre Autistique... Certes, il y a discrimination, mais une discrimination raciale n'a rien à voir avec une discrimination pour cause de handicap et ne dit pas tout à fait la même chose d'une société. De même Julie Dachez déploie de grandes convictions féministes (avec lesquelles je suis parfaitement d'accord), mais qui une fois de plus, sortent du sujet le lecteur qui parfois peut se demander s'il lit un manifeste sur le féministe ou sur l'autisme.

Mais mes bémols ne doivent pas ensevelir le fait que Julie Dachez a écrit un livre indispensable sur le sujet, fort bien documenté, éclairant et très riche pour qui s'intéresse ou est touché par le sujet si vaste et si complexe qu'est l'autisme, et particulièrement ici le syndrome Asperger. Et rappel, plume joyeuse, cynique et efficace, donc très agréable. Et à travers son quotidien et ses expériences, Julie Dachez montre de façon très accessible et claire ce que peut être la vie d'une autiste asperger, d'autant plus s'il fait partie des asperger invisibles. Certains asperger sont visibles (comme Josef Schovanec), d'autres sont invisibles, comme Julie Dachez... ou moi.

Personnellement, depuis que j'ai été diagnostiquée SA, je trouve le sujet de plus en plus nébuleux. Etre diagnostiquée Aspie n'est absolument pas suffisant pour prétendre connaître parfaitement le syndrome, et encore moins pour faire de son expérience une vérité absolue et générale. Des recherches approfondies, académiques et de bonnes compétences intellectuelles sont nécessaires pour avoir une vue d'ensemble du syndrome. Je vous invite donc à vous méfier des différents témoignages que l'on peut trouver à droite ou à gauche sur le web, qui peuvent n'être que des expériences vécues de personnes qui ne sont parfois pas diagnostiquées par voie médicale officielle (mais qui se contentent d'un diagnostic via des tests proposés sur le net). Donc attention où vous mettez les pieds, et ne prenez pas tout pour argent comptant. Il y a autant d'autisme qu'il y a d'autistes. Les points communs des autistes sont leurs différences.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres autres - divers

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