Publié le 12 Juin 2024
Récit - Editions Pocket - 272 pages - 8 €
Parution Pocket Janv 2024 (Cherche midi 2022)
Mon Pitch : C'est l'histoire d'un gars qui a construit tout seul avec ses mains son bateau pour faire le tour du monde. Et son bateau il fallait qu'il soit le plus simple possible, sans électronique, sans moteur afin d'éviter toutes les pannes possibles et ne pas dépasser ni les 4000 € ni les quatre mètres. Ce gars, il nous emmène sur son petit bateau, son Baluchon, sur trois océans, pendant trois ans. Ce gars, c'est Yann Quenet, un breton comme son nom l'indique.
Tentation : Titre, sujet, couverture vus sur Babelio
Fournisseur : Ma CB
Mon humble avis : Personne n'y croyait, il passait pour un fou, et pourtant il l'a fait ! Yann Quenet a fait un sacré tour du monde avec son Baluchon. Comme c'est un tout petit bateau, pas de place pour des passagers alors, l'autre moyen de nous embarquer pour cette chouette et douce aventure, c'est d'en écrire un livre. Un livre simple qui raconte le voyage d'un gars simple, sur un bateau simple.
Et pourtant, l'histoire commence par un chavirage, puis un naufrage, mais qui, heureusement, s'achève par un sauvetage. Mais de cette mésaventure, Yann Quenet a tiré les bonnes leçons pour construire un autre petit bateau plus résistant et quelques années plus tard, le voilà près à repartir en Mai 2019, depuis le Portugal.
Quatre mètres de long, 1.63 de large... Wahou... Durant ma lecture dans mon lit, je me suis dit que son embarcation était aussi large (ou étroite, quand y'a 3 chats dessus) que mon lit et deux fois plus longue... Ce qui donne tout de même une impression de boite de sardine ! Surtout pour y vivre H 24 pendant des semaines de navigations entre deux ports, îles, continents...
Le trajet a énormément évolué en cours de navigation... Et pour cause, à son arrivée aux Iles Marquises, Yann Quenet découvre qu'une pandémie confine le monde et que nombre de pays ont complètement fermé leurs frontières. Donc exit l'Australie. Et en tant que lecteur, on hallucine devant la grande bêtise de l'époque... Car après des semaines de traversées solitaires, dans nombre de port, Yann Quenet a tout de même eu droit à des tests PCR et des petites quarantaines !
Yann Quenet voyage léger, tant par la taille du bateau que celui de ses économies (à droite à gauche il fera quelques petits boulots pour renflouer les caisses, et rencontrera aussi quelques mécènes généreux). Et là aussi, le lecteur hallucine sur la bêtise du monde. Les tonnes de paperasses à remplir à chaque arrivée et départ d'un port/marina, à rendre dingue... le coût d'une petite place sur un petit ponton. Et le clou du clou... Un bateau, ça flotte. Donc Baluchon, aussi petit soit il face aux énormes cargos, flotte. Mais le coût du passage du canal du Panama est tel qu'il est inaccessible à la bourse de notre aventurier qui fait donc transporter son bateau par la route le long du canal, pour atteindre le Pacifique !!! Non mais allo quoi ! Comme quoi, même quand on est débrouillard, autonome, qu'on ne prend pas de place et que tout ce qu'on demande, c'est un peu de vent pour gonfler la voile, la liberté garde ses limites et ses coûts financiers.
La feuille de route de notre Baluchon préféré : Le Portugal, les Canaries, la Guadeloupe, le Panama, les Iles Marquises, Tahiti, la Nouvelle Calédonie, la Réunion, l'Afrique du Sud, Ste Hélène, le Brésil, les Açores, St Brieuc ! Parti discrètement et timidement (Yann Quenet n'est pas causeur et pas franchement à l'aise en société), c'est une foule dingue, les journalistes et la fanfare, enfin, le bagad qui l'accueillent trois ans plus tard à St Brieuc. Car très vite, ce drôle de petit bateau qu'est Baluchon est devenu célèbre, et sa célébrité l'a rapidement précédé à peu près partout où il a accosté. Du coup, notre marin solitaire a découvert les plaisirs de la sociabilisation, les amitiés, la générosité et a été obligé de devenir un peu plus bavard, puisqu'au fil de sa navigation, c'est même quelques conférences qu'il a animées.
Et puis, entre deux ports il y a les longues, très longues traversées solitaires... Et là, quand tout roule, ou plutôt tout flotte et vogue comme il faut, c'est l'occasion de sortir la liseuse de lire, seul au milieu de l'océan. Donc une petite liste de titres et d'auteurs en bonus dans ces pages.
Sacré voyage donc que je serais bien incapable d'entreprendre, pour de multiples raisons, dont la principale est l'absence totale de confort et une hyper promiscuité avec soi-même !
Quand j'ai tourné la dernière page de cette épopée, je suis allée voir si je trouvais notre homme sur FB... Et oui, une vidéo le montre en essai en mer sur un nouveau Baluchon. Donc il reprend la mer bientôt !
Avec cette lecture, je gagne 2 points dans ce challenge ce qui m'en fait 6 en tout. De moussaillon, je passe au grade de Mousse. (Cliquez sur le logo pour en savoir plus, c'est chez Fanja)