Lectures, BD, cinéma, voyages, photos, chats, oiseaux, nature bref mon petit monde ! .................. " C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante" (Le petit prince)
Mon pitch : Un voyage entre terre et mer sur l'Atlantique... Depuis la Galice jusqu'à l'Irlande, en passant par la Bretagne et l'Ecosse, sur les traces de la culture et de la civilisation celtes. Un bateau pour relier les points et de la marche, du vélo, du bivouac face à la mer, sur les GR, sur les îles. Un voyage aussi et surtout, à la recherche des fées...
Tentation : Le sujet
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : Voici une audio lecture exigeante en concentration, mais dont je me suis régalée...
Point question de Fantaisie ou de fantasmagorie malgré l'évocation des fées... Car les fées dans cet ouvrage, c'est la capacité à s'émerveiller, "une qualité du réel révélée par une disposition du regard". C'est cet aspect-là du texte qui m'a embarquée, tellement loin par moment que je n'étais plus dans l'écoute mais dans la divagation dans mes émerveillements. Aussi, je n'ai certainement pas prêté attention à tout, notamment aux aspects historiques de la culture celtique par ce que j'étais souvent ailleurs... Dans mes chemins, dans ma nature, à chaque fois que mon regard se pose sur quelque chose, qu'il y devine la propension aux merveilleux, que je porte mon viseur d'appareil photo à mes yeux, que j'appuie sur le bouton, que je me dis "waouh", comme traversée d'une fulgurance... Et encore, quand chez moi, j'observe mes photos et que je découvre encore de plus près la finesse, le détail ou la beauté d'une fleur, d'un oiseau... Cette lecture, pour moi, a été l'occasion d'un retour sur mes fées.... C'est aussi cela la littérature, une invitation à la divagation.
Les fées, c'est ralentir, s'arrêter, retourner en arrière, regarder, scruter, vivre un moment simple, et s'émerveiller de ce que l'on voit, de ce que l'on vit. Vivre avec ces fées, c'est une façon d'habiter le monde, d'être ouvert et prêt au merveilleux.
Evidemment, je me suis régalée de la poésie et de la philosophie spirituelle de Sylvain Tesson, de sa belle maîtrise de la langue Française, de son humour, de son sarcasme lucide sur l'état du Monde et de la plupart de ses habitants. Les références historiques ou littéraire m'ont beaucoup moins accrochée, puisque comme dit plus haut, j'étais souvent ailleurs.
On passe du voilier aux landes, des landes aux calvaires, des calvaires aux côtes déchiquetées, de ces côtes qui mène du Sud au Nord à celles qui cerclent une île battue par les vents... Avec les fées, c'est un livre d'accompagnement vers le jaillissement de la beauté fulgurante, jamais certains, qui dépend du regard et de l'ouverture du coeur de chacun, du merveilleux... Des Fées... Des instants de grâce. Ce livre est une invitation à s'arrêter et à regarder, à ouvrir les yeux, à se déployer jusqu'à l'ivresse dans l'observation de la beauté qui nous entoure et qui embellit notre vie ! C'est comme être à la recherche d'un graal, on cherche sans savoir vraiment quoi, et l'on ne veut pas que cela s'arrête.
Avec les fées m'a donc beaucoup parlé. Mais je le répète, c'est une lecture exigeante et érudite.
Mon Pitch : C'est l'histoire d'un gars qui a construit tout seul avec ses mains son bateau pour faire le tour du monde. Et son bateau il fallait qu'il soit le plus simple possible, sans électronique, sans moteur afin d'éviter toutes les pannes possibles et ne pas dépasser ni les 4000 € ni les quatre mètres. Ce gars, il nous emmène sur son petit bateau, son Baluchon, sur trois océans, pendant trois ans. Ce gars, c'est Yann Quenet, un breton comme son nom l'indique.
Tentation : Titre, sujet, couverture vus sur Babelio
Fournisseur : Ma CB
Mon humble avis : Personne n'y croyait, il passait pour un fou, et pourtant il l'a fait ! Yann Quenet a fait un sacré tour du monde avec son Baluchon. Comme c'est un tout petit bateau, pas de place pour des passagers alors, l'autre moyen de nous embarquer pour cette chouette et douce aventure, c'est d'en écrire un livre. Un livre simple qui raconte le voyage d'un gars simple, sur un bateau simple.
Et pourtant, l'histoire commence par un chavirage, puis un naufrage, mais qui, heureusement, s'achève par un sauvetage. Mais de cette mésaventure, Yann Quenet a tiré les bonnes leçons pour construire un autre petit bateau plus résistant et quelques années plus tard, le voilà près à repartir en Mai 2019, depuis le Portugal.
Quatre mètres de long, 1.63 de large... Wahou... Durant ma lecture dans mon lit, je me suis dit que son embarcation était aussi large (ou étroite, quand y'a 3 chats dessus) que mon lit et deux fois plus longue... Ce qui donne tout de même une impression de boite de sardine ! Surtout pour y vivre H 24 pendant des semaines de navigations entre deux ports, îles, continents...
Le trajet a énormément évolué en cours de navigation... Et pour cause, à son arrivée aux Iles Marquises, Yann Quenet découvre qu'une pandémie confine le monde et que nombre de pays ont complètement fermé leurs frontières. Donc exit l'Australie. Et en tant que lecteur, on hallucine devant la grande bêtise de l'époque... Car après des semaines de traversées solitaires, dans nombre de port, Yann Quenet a tout de même eu droit à des tests PCR et des petites quarantaines !
Yann Quenet voyage léger, tant par la taille du bateau que celui de ses économies (à droite à gauche il fera quelques petits boulots pour renflouer les caisses, et rencontrera aussi quelques mécènes généreux). Et là aussi, le lecteur hallucine sur la bêtise du monde. Les tonnes de paperasses à remplir à chaque arrivée et départ d'un port/marina, à rendre dingue... le coût d'une petite place sur un petit ponton. Et le clou du clou... Un bateau, ça flotte. Donc Baluchon, aussi petit soit il face aux énormes cargos, flotte. Mais le coût du passage du canal du Panama est tel qu'il est inaccessible à la bourse de notre aventurier qui fait donc transporter son bateau par la route le long du canal, pour atteindre le Pacifique !!! Non mais allo quoi ! Comme quoi, même quand on est débrouillard, autonome, qu'on ne prend pas de place et que tout ce qu'on demande, c'est un peu de vent pour gonfler la voile, la liberté garde ses limites et ses coûts financiers.
La feuille de route de notre Baluchon préféré : Le Portugal, les Canaries, la Guadeloupe, le Panama, les Iles Marquises, Tahiti, la Nouvelle Calédonie, la Réunion, l'Afrique du Sud, Ste Hélène, le Brésil, les Açores, St Brieuc ! Parti discrètement et timidement (Yann Quenet n'est pas causeur et pas franchement à l'aise en société), c'est une foule dingue, les journalistes et la fanfare, enfin, le bagad qui l'accueillent trois ans plus tard à St Brieuc. Car très vite, ce drôle de petit bateau qu'est Baluchon est devenu célèbre, et sa célébrité l'a rapidement précédé à peu près partout où il a accosté. Du coup, notre marin solitaire a découvert les plaisirs de la sociabilisation, les amitiés, la générosité et a été obligé de devenir un peu plus bavard, puisqu'au fil de sa navigation, c'est même quelques conférences qu'il a animées.
Et puis, entre deux ports il y a les longues, très longues traversées solitaires... Et là, quand tout roule, ou plutôt tout flotte et vogue comme il faut, c'est l'occasion de sortir la liseuse de lire, seul au milieu de l'océan. Donc une petite liste de titres et d'auteurs en bonus dans ces pages.
Sacré voyage donc que je serais bien incapable d'entreprendre, pour de multiples raisons, dont la principale est l'absence totale de confort et une hyper promiscuité avec soi-même !
Quand j'ai tourné la dernière page de cette épopée, je suis allée voir si je trouvais notre homme sur FB... Et oui, une vidéo le montre en essai en mer sur un nouveau Baluchon. Donc il reprend la mer bientôt !
Avec cette lecture, je gagne 2 points dans ce challenge ce qui m'en fait 6 en tout. De moussaillon, je passe au grade de Mousse. (Cliquez sur le logo pour en savoir plus, c'est chez Fanja)
Le sujet : Eric Emmanuel Schmitt est invité suivre un pèlerinage en Terre Sainte. Bethléem, Nazareth, Césarée, Capharaüm... Et enfin Jérusalem. De hauts lieux du Christianisme, mais aussi du Judaïsme et de l'Islam pour certains. Cet ouvrage est le récit de ce voyage... autant spirituel qu'historique, culturel que philosophique.
Tentation : Juste le nom de l'auteur
Fournisseur : Prêt de ma mère.
Mon humble avis : Quatre pattes pour le défi de Jérusalem, même si ma lecture a été assez longue, m'a demandé une forte attention par moment, m'a intéressée souvent sans forcément me captiver. Mais c'est écrit par Schmitt, qui sait parler à tout le monde et écrire assez simplement l'incompréhensible, le spirituel, le questionnement personnel pour que chacun puisse s'y sentir invité. Et puis, surtout étant donné la triste actualité de cette région du monde (et des répercussions diverses un peu partout), il serait tellement bien que tout le monde lise ce livre qui est avant tout, par l'analyse réelle et accessibles des différentes religions et des textes, un appel à l'amour, à la paix, à la tolérance. Lu par tout le monde, mais surtout par les croyants des religions monothéistes, nombreux à être persuadés de détenir la vérité supérieure et promptes à l'intolérance et la haine de "l'autre".
Pour rappel, je suis athée, ou agnostique, en fait je ne me prononce pas puisque rien ne me permet de dire oui ou non... même si l'état du monde m'amènerait à dire non. Mais les dogmes, les religions et les actions passées ou présentes en leur nom me débectent tout simplement, donc je vis sans. Mais je suis d'éducation et de famille profondément catholique. Aussi, cet ouvrage de Schmitt n'était pas en langue chinoise pour moi.
Dans la nuit de feu, Eric Emmanuel Schmitt narrait sa découverte de la foi et son acceptation. Ici, il s'agit de sa conversion au Christianisme, donc à une religion.
Le défi de Jérusalem, c'est donc un récit de voyage, un témoignage spirituel, un essai sur les religions. J'ai lu avec attention les passages qui enseignent et renseignent sur la situation géopolitique actuelle, qui permet de mieux comprendre... Que ce soit dans les actes les plus barbares... Mais attention, comprendre ne veut pas dire excuser loin de là... Schmitt résume bien les faits historiques, depuis l'antiquité, qui ont abouti à cette guerre fratricide qui semble sans fin et sans solution. Pour une fois, je vais m'appuyer sur quelques extraits qui parleront bien mieux que moi de l'ouvrage :
"Si tu comprends quelque chose à la situation de Jérusalem aujourd'hui, c'est qu'on t'a mal expliqué, m'avait soufflé un ami juif lors de mon départ.
"L'affrontement de deux légitimités. Deux camps qui s'opposent qui, à leur manière, ont tous deux raisons. Il ne s'agit ni d'un combat entre le bien et le mal, ni d'un assaut du vrai contre le faux ; Il s'agit de deux conceptions du bien inconciliables, de deux vérités qui s'excluent. Israël a raison, la Palestine a raison. Les deux pays justifient leur occupation du territoire par une présence longue, ancestrale, licite...
Telle est la logique tragique ; chacun des blocs possède sa légitimité, laquelle est déniée par l'autre. Telle est la logique tragique ; puisque personne n'a raison ni tort, la force se substitue à a discussion, au droit... Le problème s'amplifie et demeure sans issue."
"Une sottise de dire oui dans une époque qui valorise le non ?Le discernement ne tient pas à la réponse, positive ou négative, mais au chemin qui y conduit. Quand il n'y a que réflexe conditionné, on parle de bêtise. Quand il y a délibération, on respecte le choix qui en découle."
"L'architecture de Jérusalem assemble des monuments juifs, chrétiens, musulmans, et pourtant, une harmonie paradoxale se dégage de cette profusion.... les pierres réussissent quelque chose que n'arrivent pas à réaliser les hommes : coexister"
"Qu'elles aient toutes vocation à professer l'altruisme et la pureté du coeur, les religions ne mettent pas l'accent sur les mêmes vertus, respect pour les juifs, amour pour les chrétiens, obéissance pour les musulmans.... Quand on pratique un culte, on ne possède pas la vérité, plutôt une manière de vivre et de penser.
"Le christianisme ne s'est pas toujours montré à la hauteur de ce qu'il prône, excluant, conquérant, massacrant : à lui de reconnaître ses fautes et de mettre à profit les leçons de ses erreurs. Le coeur même du message chrétien. Le coeur même du message chrétien est l'amour, la préoccupation de l'autre, son accueil. .. La mission est de témoigner, pas de convertir. Il ne s'agit pas de rendre tout le monde chrétien, mais de se conduire en chrétien". Elle est bien jolie cette phrase, pourquoi alors je ne retrouve que si peu son application dans mon entourage catholique ?
J'ai donc beaucoup aimé les passages explicatifs de la situation d'Israël et de la Palestine, ceux qui invitent à une réflexion sur les religions et nos propres convictions. Par contre, comme lors de la lecture de "La nuit de feu", les moments où Eric-Emmanuel Schmitt évoque ses révélations religieuses personnelles et leurs conséquences sur son être m'ont laissée de glace. Mais j'ai vivement apprécié que l'auteur use souvent du conditionnel pour évoquer certains faits plus ou moins historiques lié au Christianisme.
"Le défi que Jérusalem pose encore aujourd'hui au monde est précisément celui-ci : éveiller dans le cœur de chaque être humain le désir de regarder l'autre comme un frère dans l'unique famille humaine. Ce n'est qu'en ayant conscience de cela que nous pourrons construire un avenir possible, en faisant taire les armes de la destruction et de la haine, et en répandant dans le monde entier le doux parfum de la paix que Dieu nous donne inlassablement."
Le défi de Jérusalem, c'est donc la paix... Rappelons que ce livre a été écrit avant les événement récents... Un livre qui peut plaire aux croyants comme aux non croyants mais qui s'intéressent à ces derniers, qui veulent comprendre sans forcément adopter, qui apprécie la spiritualité qu'elle religieuse ou non... Un ouvrage instructif, rédigé par un homme que j'apprécie beaucoup dans ce que je perçois de lui dans ses romans ou dans ses apparitions publiques. Un homme que je trouve "sage", et qui, s'il ne veut pas convertir à une religion, aime semer de la sagesse, de l'humanisme, et témoigne de l'intérêt d'une richesse intérieure.
Récit de voyages - Editions Livre de Poche - 260 pages - 8.40 €
Parution Poche avril 2023 (Stock avril 2021)
Le sujet : A mi chemin entre le "touriste professionnel" et "le reporter à temps partiel", Julien Blanc-Gras nous emmène dans un tour du monde, via un regroupement d'une trentaine de "cartes postales" dans autant de pays parcourus au fils des années et des missions !
Comme on le sait, en voyage, tout peut arriver, et d'ailleurs tout arrive, pour le pire comme pour le meilleur !
Tentation : Je suis fan de JBG
Fournisseur : Ma CB
Mon humble avis : Je vois sur la page FB de Julien Blanc- Gras que son dernier opus est paru en poche... Hop, aussitôt su, aussitôt acheté !
Et quel plaisir de retrouver la plume de mon écrivain journaliste voyageur préféré ! Toujours autant d'humour, de perspicacité, d'analyses compréhensibles de situations qui le sont moins et sans prises de tête, et des surprises à chaque coin de rue, ou dans chaque bout du monde. On en apprend toujours autant avec lui, que ce soit des faits on ne peut plus sérieux et incontournables ou des incongruités amusantes, mais qui en disent parfois bien plus qu'on ne le pense.
Des textes d'une à plusieurs pages, qui s'ouvrent ainsi : Je vous écris de Valparaiso au Chili, ou de Séoul en Corée du Sud, ou de Zanzibar etc. En tant que journaliste touriste, Julien Blanc-Gras couvrent aussi bien un concours de Miss Monde sur une île chinoise, qu'un forum géopolitique en Suisse etc. Avec lui, on réalise à quel point nous sommes tous différents de par le monde, mais aussi la densité de contradictions dans un pré carré... Opinions, richesses, rituels, langues, libertés, on est loin d'être sur un pied d'égalité et pourtant, cahin-caha, le monde semble tenir à peu près debout, même si l'équilibre est bien précaire, avec à droite à gauche, pas mal de poudrières qui ne demanderaient qu'à exploser.
On hallucine devant les énergumènes que Julien Blanc-Gras rencontre, mais on se dit que tout n'est pas forcément perdu, car il croise aussi de belles personnes, qui ont du courage et de l'espoir pour dix, ou au moins pour leur pays... Avec Julien Blanc-Gras, on approche aussi bien les grands de ce monde que l'inconnu avec qui il partage une bière dans un coin paumé. On regarde de loin les grands sites touristiques et on observe à la loupe les sentiers non battus ou les ruelles sombres en pleine nuit. On perçoit parfaitement à quel point le monde est en perpétuel mouvement, que rien n'est acquis, et que le monde de demain est en gestation, qu'il pourrait naître là où on ne l'attend pas, et qu'il dépend un peu de chacun de nous.
Ce recueil de cartes postales est constitué de textes déjà parus pour la plupart dans divers magazines au fil de cette dernière décennie. Certains sont peut-être des inédits, je n'ai pas fait le tri ! Une lecture aussi instructive que divertissante. Un petit bémol néanmoins par rapport aux ouvrages précédents de Julien Blanc-Gras. L'aspect recueil justement, où il manque pour moi un fil rouge. Ici, on picore à droite à gauche, alors que dans ses autres livres, on est sur un sujet défini ou une destination précise, qui de ce fait, sont vraiment approfondis. Mais bon, on est ici dans le format "carte postale"... même si j'ai parfois les ai parfois trouvés d'intérêt inégal. Ce qui n'empêche pas le régal, et le conseil chaleureux de se procurer ce bon bouquin !
Le sujet : En 1985, Douglas Kennedy est dans le creux de la vague professionnelle, après quelques déboires. Il n'est pas encore vraiment écrivain mais voudrait le devenir... via la récit de voyage. Avec sa valise, en bus, train et bateau, le voilà qui débarque à Alexandrie. Il passera plusieurs semaines en Egypte, hors des sentiers battus, au-delà des pyramides, qu'il nous raconte ici.
Tentation : Ma PAL
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : J'ai pioché ce titre dans ma PAL, un peu au hasard, en en ayant oublié le sujet intrinsèque... En lisant la 4ème de couv, je réalise qu'il s'agit du récit d'un voyage réalisé en 1985. Ma première réaction fut de penser : "zut, c'est complètement périmé". Et puis non, en fait, 1985, c'est déjà une autre époque sans doute, et aussi l'Histoire, ou en tous cas, des fragments. En 1985, le Président Egyptien était Hosni Moubarak et outre atlantique, Ronald Reagan dirigeait les USA.
Douglas Kennedy nous emmène donc au coeur de l'Egypte. Sciemment, il fuira tous sites touristiques et hôtels luxueux. Depuis Alexandrie, il ira au hasard de sa curiosité, des rencontres, des conseils, des aléas, des invitations, des recommandations. Chaque rencontre sera propice à l'exploration d'une face plus ou moins cachée de l'Egypte, par l'observation et les dialogues ouverts. Nous en apprenons beaucoup à travers les témoignages d'un médecin de campagne, un concessionnaire automobile, des étudiants, des artistes, des moines coptes, des journalistes, des routards, des expatriés, des exilés, des pauvres, des riches...
C'est donc très intéressant d'assister à la composition du portrait de cette nation, terre de légendes et terreau de fantasmes et d'idées erronées. Ce portrait reste cependant flou, comme il le serait d'un être en constante évolution et changement et composé de mille détails et convictions, tant en nombre que pour en avoir une vue d'ensemble, il faut regarder d'un peu loin et la vue se trouble.
Douglas Kennedy "cartographie" l'Egypte, à un instant T... L'Egypte, terre de culture forte ancrée dans les traditions mais tentée par le progrès et la modernité, et envahi progressivement par une culture étrangère, mercantile et consumériste... Ce qui est un terrain fertile au développement de fondamentalisme religieux de l'Islam. L'Egypte et ses nouveaux riches et ses pauvres de toujours. L'Egypte multi confessionnal. L'Egypte au carrefour de l'occident, de l'orient, de l'Afrique et l'Egypte, gardienne de la paix dans la zone sensible du Moyen Orient. Une société on ne peut plus complexe et kaléidoscopique ! Il y avait bien là matière à écrire un livre, d'autant que Douglas Kennedy y ajoute quelques unes de ses mésaventures, et des situations ubuesques vécues face à l'administration labyrinthique, héritage sans doute de l'ex influence russe, ou juste dues au choc des cultures... On sent tout de même que la situation est très fragile et ne demande qu'à basculer. Maintenant, j'aimerais avoir la culture nécessaire pour distinguer des liens de cause à effet entre ce que décrit Douglas Kennedy, et l'Egypte actuelle, et celle d'il y a une dizaine d'année lors des printemps arabes. En fait, il serait intéressant que Douglas Kennedy refasse le même voyage à notre époque, et recueille de nouveaux les mêmes types de témoignages.
Vous devez vous dire, arrivés à cette presque fin de ce billet... mais pourquoi seulement 3 pattes de chat ? A cause de l'écriture et du style. La faute à l'auteur ou à la traduction ? Je ne sais pas. Certes, le vocabulaire choisi est adéquat et riche... mais le reste est d'une pauvreté assez navrante, avec une profusion de verbes, de verbes auxiliaires, de ensuite, après, juste après... le tout dans des phrases bien trop longues que j'ai souvent remaniées dans mon esprit pour les rendre plus courtes, plus légères, plus agréables, vivantes. On sent vraiment l'immaturité littéraire et stylistique du Douglas Kennedy plutôt débutant, alors âgé de 30 ans. Cela a tout de même entaché mon plaisir de lecture, me conduisant à un certain agacement.
Si vous entrez dans ces pages en espérant une oeuvre littéraire, vous serez donc bien déçus... Si vous pensez y trouver un oeil extérieur au coeur de l'Egypte de la fin du siècle dernier, vous lirez ce texte avec intérêt.
Le sujet : Dans les années 80, Pierre Jourdes est allé parcourir les pistes du Ladhak et du Zanskar, vallées désertiques de l'Himalaya. Le Tibet sans peine raconte ces périples, leurs motivations parfois étonnantes, les émerveillements et les tourments... Car Un Tibet sans peine est proche de l'oxymore !
Tentation : Ma PAL
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : Un récit de voyage ! Y'avait longtemps !
Celui-ci regroupe les souvenirs des trois voyages de Pierre Jourde dans l'Himalaya, en s'attardant plus sur le dernier, sans doute le plus mémorable pour l'auteur.
Ces expéditions ont été réalisées bien avant l'aire d'internet... La rédaction du texte une bonne vingtaine d'années plus tard. C'est peut-être là que nait mon petit hic... La souvenance exerce forcément une sélection naturelle pour ne garder que le plus extrême, dans le pire comme dans le meilleur. Dans ce récit, il manque donc peut-être un peu de ces états intermédiaires... Comme il manque une carte pour suivre les pérégrinations de ces garçons en pleine force de l'âge... mais qui s'embarquent un peu dans cette aventure à la légère... notamment au niveau matériel et préparatifs.. Et sans matériel adéquat dans ces contrées hostiles, que devient-on ? Et pourtant, étonnement, leur périple est un succès.
Mais Pierre Jourde rend tout de même bien les aléas d'un tel voyage, le choc des cultures, l'immensité des paysages, le grand écart entre la pauvreté des gens et la largeur de leurs sourires, les cartes plus que clairsemées et les surprises que cela induit (bonnes comme mauvaises), les différences de confessions et donc de vie à quelques kilomètres de distances (entre l'Islam et le Bouddhisme). Et l'estocade... Celle de l'extrême beauté des paysages quasiment désertiques, beauté qui coupe le souffle, après avoir coupé les jambes pour l'atteindre. Car oui, le Tibet se mérite. L'écriture est belle, parsemée d'un peu d'humour et d'autodérision. Mais j'ai trouvé la dernière page de très mauvais goût, j'aurais préféré quitter le Tibet avec une autre image dans la tête ! Spoiler : L'auteur est enfermé dans des toilettes "locales" a se défaire d'une mauvaise tourista et sort régulièrement vérifier que le bus l'attend toujours !
La lecture est donc agréable mais emporte moins que ne le promet la quatrième de couv'. Je n'ai pas été bouleversée ni émue particulièrement, et je ne sens beaucoup enrichie culturellement. Friande de récits de voyages que je suis, je ne pense pas que celui-ci me laissera une empreinte en moi... Peut-être parce qu'il s'agit ici de la rédaction de souvenirs vieux de vingt ans... qui survolent peut-être l'essentiel.
Le sujet : Sylvain Tesson parcourt le monde. Dans les steppes d'Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes.Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux.
Tentation : Titre et sujet
Fournisseur : Ma CB
Mon humble avis : Indubitablement un très beau texte qui aère l'esprit... Donc bienvenu dans une période où le nomadisme nous est fortement limité... Mais le vagabondage est avant tout une disposition de l'âme et ensuite, une forme de vie.
Sylvain Tesson nous livre, à travers ses souvenirs, ses expériences, ses expéditions et ses réflexions une ode apologique merveilleuse, onirique, romantique et désobéissante sur l'errance, les chemins de traverses, l'abandon de tout sauf de soi et du monde... Le vagabondage.
Il explique aussi la raison de la fin de son humanisme, devant toutes les sociétés qu'il a rencontrées de par le monde. Aucune société ne semble mieux qu'une autre, qui sous couvert de traditions ancestrales, s'autorise un patriarcat acharné et autres comportement ignobles. Son terrain de chasse à lui, c'est la steppe, les forêts, les cathédrales aussi (et oui, il vagabondait alors beaucoup à la verticale) les déserts chauds ou froids, la nature et non la rencontre humaine qui n'est plus son moteur... et pour cause.
Sylvain Tesson s'attarde également sur l'évolution du vagabondage au fil des siècles et de l'Histoire. Il fut une époque où les nomades ouvraient des voies, découvraient, partaient vraiment dans l'inconnu... Notamment, à l'époque où l'on s'imaginait que la terre s'achevait à l'horizon et que l'on ignorait sa rotondité. Maintenant, la plupart des aventuriers vagabonds partent sur les traces de... ou cherchent à établir un nouveau record.
En vagabondant à la seule force de ses pieds ou de celle de sa monture, Tesson nous invite à prendre son temps, à une union avec la nature et celle de l'homme, pour le meilleur comme pour le pire. Marcher, nomadiser, être seul dans cette immensité qu'est le monde, c'est prendre le temps de voir, d'écouter, d'observer, de sentir et de ressentir... Jusqu'aux petites fées de la nature qui parfois vous offrent des instants de grâce. La nature, pour qui apprend à la regarder, est source de milliers d'émerveillements, d'étonnements, de questionnements !
Ai-je lu ce récit au bon moment (antagonique puisque je déballais mes cartons de déménagement pour m'enraciner, certes ailleurs, mais m'enraciner tout de même avec toutes mes possessions matérielles ?) ? Pas forcément, car je manquais de concentration. Il m'a fallu du temps. Mais pourquoi pas après tout ?! Peut-être aurais-je dû aller vers une lecture purement distrayante et attendre d'avoir l'esprit et le corps complètement libres et disponible pour m'imprégner mieux de cette philosophie du vagabond... Je suis restée hermétique à certains passages (notamment au chapitre sur les cathédrales qui s'éternise un peu) ce qui ne m'empêche pas de vous conseiller chaleureusement ces pages nomades, philosophes et poétiques.
Récit de voyage - Editions Livre de Poche - 768 pages - 9.50 €
Parution d'origine chez Robert Laffont en 2005
Le sujet : Après avoir raconté dans Africa Trek 1 le début de leur traversée africaine, Sonia et Alexandre Poussin se retrouvent au Kilimandjaro : il leur reste 7 000 kilomètres à parcourir, toujours à pied et sans logistique, en s'en remettant à l'hospitalité des Africains. Au long des 1 171 jours de ce périple, les deux marcheurs nous font partager leurs rencontres émouvantes, mais aussi l'angoisse de la soif, de la chaleur, des lions. Avec eux, nous voyons surgir les rives irréelles du lac Turkana, les ruines mythiques de Méroé, nous découvrons les rituels très secrets des jeunes mariées soudanaises ou l'art de cohabiter avec un dromadaire du Darfour. Jour après jour, cette " marche dans les pas de l'Homme " devient initiatique.
Tentation : Ma PAL
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : Ma lecture du premier tome, Africa Trek 1, remonte à 12 ans, en 2008 ! Mon blog était alors encore un nourrisson de 3 mois ! A l'instant, je viens de relire mon billet de l'époque, sur la distance parcourue par les Poussins entre Le Cap et le Kilimanjaro. Je le trouve très chouette ce billet et je pense que je ne peux rien rajouter de plus pour illustrer ce tome 2 : tout est dit dans ce billet, je vous invite donc à cliquer et à le lire. Seul le parcours diffère (Kilimanjaro - Lac de Tibériade en Israël)... Les paysages traversés, les traditions vécues, les rencontres varient bien sûr mais disent la "même chose", sans que cela soit péjoratif, évidemment. On ne s'en lasse pas, on est tout ouï à ce qui nous est dit, expliqué, raconté. En lisant Africa Trek 1 & 2, si l'on a une bonne mémoire, on pourrait devenir une encyclopédie de l'Afrique. Mais hélas ce n'est pas mon cas, même si je sors sans nul doute très enrichie de ce deuxième tome.
Mais je m'en veux terriblement d'avoir laissé dormir ce pavé dans ma PAL aussi longtemps... En effet, cette portion de la traversée africaine des Poussin s'est achevée en 2004, il y a seize ans. Aussi j'ignore si les indications (notamment géopolitiques )contenues dans ce récit sont encore valables, contemporaines. Comment savoir ? Le monde évolue si vite... pour le meilleur et pour le pire. Dans certaines régions du globe, il fait même marche arrière. Je suggère donc à Alexandre et Sonia Poussin, quand ils seront revenus de leur Mada Trek actuel, de s'atteler à la rédaction d'un "Africa Trek, les pays traversés : vingt ans après !"
Mais peu importe, cela n'a pas entamé du tout mon plaisir et mon vif intérêt de lecture. Après tout, ce qui est vécu, ce qui est ressenti et partagé reste vrai pour l'éternité !
Le sujet : Suissesse, Sarah Marquis marche à travers le monde depuis plus de vingt ans. C'est une "expéditionniste" qui ne recule devant aucun projet, aucun défi, aucune "folie".
Avec Instincts, elle nous emmène dans l'ouest australien pour trois mois de marche solitaire et en autonomie totale. Pour toute nourriture, elle emmène 150 grammes de farine par jour. Le reste, elle devra le pêcher, le cueillir... Sans jamais perdre la vigilance face aux dangers qui guettent : crocodiles, serpents, déshydratation.... Une expérience hors normes.
Tentation : Le sujet
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : Un énorme coup de coeur pour Instincts, qui devait m'inspirer un puissant et joli billet... qui quel qu'il soit, n'aurait pas dépassé le genou de ce récit. Mais voilà, j'ai tardé 3 semaines, mon inspiration s'est un peu envolée au profit d'autres billets et lectures... Nouvelle preuve contre la procrastination ! Nous resterons à la cheville de ce texte !
La procrastination : Sarah Marquis ne peut pas se la permettre dans son expédition... Si l'on procrastine dans le bush australien, on meurt. Mais parfois, l'environnement naturel oblige à remettre à plus tard un repas, une gorgée d'eau, un moment de repos... Une équation qui se joue souvent à l'instinct, d'où le titre. Pendant trois mois, Sarah Marquis traverse des paysages qui se résument à : l'arbre est l'ombre et l'eau est la vie. Sarah est souvent en situation de survie... et retrouve ses instincts primaires et redevient animale. Mais elle est aussi en SUR- Vie... A savoir qu'elle ressent tout démultiplié, ses sens sont en exergue, elle ne fait qu'un avec la nature, que ce soit la terre ou le ciel. Elle est témoin de scènes magiques. Et elle gagne contre l'environnement et surtout contre et avec elle même. Qu'elle volonté d'enfer, quel conditionnement mental. C'est admirable et passionnant à suivre... Et tenter de comprendre ce qui peut conduire l'Homme à marcher autant, à s'infliger autant par choix. Etre prêt à mourir pour être ce que l'on est, vivre tel que l'on est. Même si pour cela, on doit avoitr faim et soif.
Ce récit est bien entendu un hymne à la nature et une invitation à son respect. Mais surtout, à la comprendre pour l'utiliser plus intelligemment, différemment. En pleine conscience en fait... Effectivement, après cette lecture, je me suis surprise à plus m'interroger sur mes aliments, à plus les mâcher, les goûter pour analyser leurs saveurs, leurs texture, la nature du plaisir qu'ils me procuraient, et ce qu'ils m'apportaient. Sarah Marquis sait lire la nature.... Le moindre détail qui révèle la possibilité d'un danger, d'un point d'eau, d'un peu de nourriture etc. Elle est passionnante à lire, tant dans la difficulté que dans l'émerveillement. On souffre avec elle (disons qu'on tourne le pages plus vite pour savoir si elle trouve une source ou non) et jouit avec elle de cette sensation d'être dans le monde originel.
Vous ne connaissiez pas Sarah Marquis ? Moi non plus ! Pourtant, elle a usé ses chaussures en 14 000 km autour de l'Australie, elle a traversé les USA, la Sibérie, les Andes etc. En 2014, elle a reçu le prix "Aventurière de l'Année" par le National Géographic et elle fait partie des 100 femmes les plus influentes du monde. Bref, c'est une Mike Horn au féminin. Quasiment chacune de ses expéditions a donné lieu à un livre... Ce qui me promet de belles, passionnantes et fascinantes lectures à venir !
En tous cas, si vous êtes avides de grands espaces et d'introspection, allez y à l'instinct, lisez ce livre !
Parution d'origine aux Editions Trésor en avril 2016
Le sujet : Vincent Noyoux est un journaliste écrivain voyageur... Très habitué a exercé son art sous des latitudes tropicales et ou/exotiques. Cette fois, Vincent Noyoux reste dans l'hexagone et se penche sur des villes françaises dont la réputation n'est pas reluisante et ne donne guère envie d'y passer quelques vacances. Nous voici donc en voyage de Maubeuge à Vierzon entre autre, toujours sous le regard facétieux et précis de Vincent Noyoux.
Mon humble avis : Il y a "quelques" années, je m'étais bidonnée en lisant l'hilarant Touriste Professionnel de Vincent Noyoux. Aussi, dès que j'ai lu le billet de mon amie AGFE, même si elle y émettait quelques bémols, ma carte bleue n'a fait qu'un bon !
Quid donc de ce tour de France des villes incomprises, et parmi elles, Mulhouse, Vesoul, Verdun, Cholet, Guéret, Saint Nazaire, Maubeuge et d'autres encore. Parmi toutes ces villes citées, je n'ai mis les pieds que dans une seule en fait : Saint Nazaire ! Donc total découverte pour moi, l'exotisme dans sa définition propre n'est pas forcément au bout du monde, mais au bout du quotidien de chacun.
Le ton est donné dès le début : nous ne sommes pas dans ce livre pour faire grise mine, la plume et l'imagination de Vincent Noyoux débordent toujours d'humour, de dérision et d'autodérision bienvenus ! Je me demande bien où l'auteur trouve des comparaisons aussi rigolotes, sans se départir de son aspect bien documenté, etc. Et puis, on sent bien q'au final, il les aime ces villes incomprises, il parle d'elles avec bienveillance aussi.
Certes, au fil des villes parcourues, on a parfois une impression de répétitions des situations (rue désertes, météo boudeuse, boutiques fermées...). C'est qu'effectivement, au premier abord, ces villes incomprises se ressemblent un peu toutes, qu'elles soient portuaires ou industrielles, ou plus grand-chose... Mais Vincent Noyoux n'a pas son pareil pour regarder différemment et nous inviter à le faire. Il ne se contente pas des apparences. Il fouille dans le passé, essaie de comprendre le présent et d'imaginer un avenir à ces villes en perte de vitesse qui toutes, dans l'Histoire plus ou moins récentes, connurent leur heure de gloire pour une raison ou une autre, notamment grâce à leurs spécialités. Et derrière les murs, au bout de petites allées, Vincent Noyoux déniche des petites pépites, preuves que si l'on sait bien regarder et ne pas se contenter des apparences rien n'est ni tout noir ni tout blanc ! Et surtout, Vincent Noyoux va à la rencontre des habitants de ces villes oubliées ou moquées. Certains se désespèrent de l'inertie de leur commune alors qu'il y aurait tant à y faire, ne serait-ce que pour remettre le patrimoine de celle-ci (quel qu'il soit) en avant, et à l'honneur. D'autres se passionnent pour un pan de leur histoire ou le pan d'un mur qui a toute une histoire. Bref, toutes ces rencontres sont instructives et surtout très chaleureuses, bien plus que celles possibles dans les grandes villes frénétiques où l'on se presse comme des citrons.
Le tour de France des villes incomprises est donc une lecture enrichissante, drôle évidemment grâce à son auteur. Malgré quelques redondances, ce livre donne bien envie de sortir des sentiers battus, de visiter une autre France loin de la masse touristique, mais qui fait tout aussi partie de notre identité.