Publié le 20 Janvier 2025
Nouvelle - Editions Folio - 118 pages - 2 ou 3 €
Parution d'origine en 1800
Mon pitch : En Suède... Les jeunes Ernestine et Herman s'aiment à la folie. Le père d'Ernestine promet la main de sa fille à Herman. Oui mais voilà, chacun des deux amants se voient devenir l'unique objet de désir de deux êtres vils qui s'unissent... Le comte Oxtiern veut emmener Ernestine à Stockholm et la prendre pour épouse, quand Mme Sholtz espère ravir le coeur de son caissier, Herman.
L'amour triomphera-t-il de la vilénie ?
Tentation : Le challenge Bonnes nouvelles
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : Comme je suis loin de mes terres de prédilection avec cette nouvelle que j'ai refoulée si longtemps dans ma PAL de peur m'y confronter. Et pourtant, comme je me suis régalée de cette lecture, autant de son contenu que de mon étonnement devant mon propre plaisir. Vraiment, une très belle découverte qui me fait dire "mieux vaut tard et au bon moment que jamais" !
Ernestine est une nouvelle très modérée, soft du sulfureux libertin Marquis de Sade. En effet, le paroxysme de l'érotisme y est atteint lorsque nos deux amoureux passionnés échangent leur premier chaste baiser...
Certes, il m'a fallu m'habituer à la plume d'un autre temps et aux expressions désuètes. Mais une fois entrée dans l'histoire et le rythme acquis, j'ai profondément savouré notre belle langue française dans son expression la plus raffinée.
Ernestine est extraite d'un recueil "Les crimes de l'amour", paru en 1800. C'est une histoire tragique, vraiment où la vertu côtoie le vice, et qui est parsemé de trahisons, de mensonges, de crimes de sang. Et comme de tout temps, le combat entre le bien et le mal est bien inégal. C'est aussi une bataille entre les petites gens et les puissants qui ne manquent ni de moyens, ni de connaissances ni d'immoralité pour parvenir à leur fin.
Le plan du comte est de la Scholtz est vraiment machiavélique. Au fil des pages, la tension augmente, on tremble pour nos deux tourtereaux que Sade n'épargne pas.
Mais les petites gens, aussi victimes et naïves soient elles, ont quelque chose en elles qui est bien inconnu de leurs bourreaux.... La grandeur d'âme et l'intelligence du coeur. Et c'est par celle-ci que Sade conclut ce conte en espérant que le monde et l'homme en sorte ennobli...
Plus de 200 ans plus tard, force est de constater que si la forme a bien changé, (on ne se provoque plus en duel à l'épée), le fond de l'humanité est toujours aussi vicieux.
Une nouvelle très prenante à découvrir, vraiment !
La question maintenant est de savoir si je lirai d'autres écrit du Marquis de Sade ?! A suivre !