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Publié le 3 Juillet 2025

Roman - Editions Lizzie - 10h35 d'écoute -21.99 €

Parution Michel Lafon et Lizzie en septembre 2024

Mon pitch : Ignorés du reste du monde, deux pays s'affrontèrent trois mois durant l'hiver 1939 - 1943. Un pays minuscule contre un géant... La Finlande contre la Russie. Ce fut la Guerre d'Hiver qui bien que localisée, modifia le cours de l'Histoire de toute l'Europe. Olivier Norek nous raconte ces 103 jours meurtriers et dresse le portrait d'un soldat devenu légende. Simo le sniper Finlandais que tout le monde surnomma alors "La mort blanche".

 

Tentation : Roman incontournable de la Rentrée Littéraire 2024

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : Je pourrais élever ce roman au rang de coup de coeur tant je n'ai rien à lui reprocher, si ce n'est un peu sa longueur (mais celle-ci est tout à fait justifiée). Mais avec les Guerriers de l'hiver, je suis loin de ma zone de confort et les romans de guerre ne sont pas de ceux vers lesquels je me précipite habituellement.

Il n'empêche, je suis en admiration total pour le travail de recherches et de rédaction réalisé par Olivier Norek, qui remercie chaleureusement en fin de livre toutes celles et tous ceux qui l'ont aidé dans cette entreprise titanesque.

Olivier Norek, ancien policier, nous a accoutumés à des polars/thrillers géniaux, et voilà qu'il bascule avec un talent et un succès inouï dans le roman historique. Tous les faits d'arme cités dans ces pages sont réels.

Je ne retiendrai pas tout et certains passages liés aux stratégies militaires ou aux discours des hauts gradés ou politiques me sont un peu passés au-dessus. Mais sur le front, avec Simo et les autres, j'y étais, ça c'est sûr. Et j'ai appris beaucoup. Déjà l'existence de cette guerre dont je n'avais jamais entendu parler. Une fois de plus, la Russie pensait plier cette guerre en moins de 10 jours... Sauf que les Russes n'avaient aucune idée des conditions du terrain et donc n'étaient pas prêts et se sont empêtrés sur place et dans le mensonge en Russie. La honte pour Staline dont la réserve inouïe de soldat, envoyés comme chair à canon, ne vient pas à bout d'une minuscule armée. Staline a oublié qu'un soldat qui défend son pays et sa liberté en vaut dix. (comme en Ukraine)  Et surtout, Staline a oublié d'équiper correctement ces hommes... Par des températures variant de moins 30 degrés à moins 50 degrés, dans des paysages blancs de neiges, les soldats russes sont arrivés vêtus de vert, et pour la plupart, en uniforme estival... Les Russes ont des tanks, mais les Finlandais ont des bottes qui tiennent chaud...

Norek nous emmène autant au coeur de cette guerre infernale qu'au coeur de ces hommes qui se sont battus. De ces hommes qui ont dû tuer par devoir. On doit tuer, puis on peut tuer, puis on veut tuer... Les conséquences et conditions psychologiques de ce conflit sont extrêmement bien mis en mots par l'auteur.  Nous sommes aux cotés de Simo, le sniper, avec qui l'on retient notre respiration. On avale de la neige pour que notre respiration ne nous trahisse pas... D'ailleurs on lit certains passages en apnée.

Captivant, superbement menée mais aussi très sombre, cette page de l'Histoire est à connaître et donc ce livre à lire, que l'on soit friand ou pas de ce genre littéraire.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 18 Juin 2025

Roman - Editions Julliard - 208 pages - 20 €

Parution en Janvier 2025 

Mon pitch : La confession d'un homme, d'un père. Avant, pendant et juste après une marche blanche. Celle en hommage d'Hugo, son fils de 14 ans, qui s'est donné la mort un mois plus tôt... Après des semaines et des semaines de brimades, de moqueries, de coups, d'insultes, de menaces, de guet-apens, d'intimidations, de racket, bref d'enfer au collège... Hugo, une victime de plus du harcèlement scolaire...

 

Tentation : Le sujet et la plume de Philippe Besson

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

 

Mon humble avis : Un roman qui se lit en apnée, qui brise le coeur, noue la gorge.... alors que la colère monte en nous.... Vous parler de mon fils est un roman, juste sans doute parce que ses personnages sont fictifs. Mais la réalité décrite y est bien réelle, on le sait, les médias en parlent régulièrement : le harcèlement scolaire.

J'en fus aussi victime au collège, sur une année, mais dans des proportions tellement moindres... Et pourtant, quarante ans après, je n'ai rien oublié. Pour moi, ça c'était limité aux moqueries en publiques, au verbal... Et quand je rentrais chez moi, cela cessait car point de réseaux sociaux à l'époque.

Ce n'est pas un livre qu'on adore, parce qu'on aimerait tellement lire autre chose quelque part, mais parce qu'il est nécessaire. Il devrait être lu par tous : membres de l'Education Nationale, du gouvernement, parents, frères, soeurs, oncles, tantes... Pour pouvoir peut-être un jour déceler un signe, une alerte qu'un jeune est en danger parce qu'harcelé. Hélas, je crains que le genre d'énergumènes capables d'infliger autant d'ignominie à un de leurs camarades de classe ne trainent pas beaucoup dans les librairies, et encore moins dans le rayon où l'on trouve cet ouvrage.

Philippe Besson nous accroche dans les pensées de ce père brisé, grâce à sa plume toujours juste et implacable, sa sobriété, son analyse parfaite des faits : l'engrenage, ses conséquences, l'aveuglement puis l'impuissance des parents, l'inertie de l'institution scolaire, de l'Etat, l'aveuglement des parents, le silence de la victime, le déni des parents des coupables, l'effet de masse au collège, le désastre des réseaux sociaux, l'impunité, les délais ahurissants de toute démarche, l'absence totale d'empathie de ces deux gamins qui ne regrettent rien, n'ont aucune conscience des conséquences de leurs actes..."C'était juste pour se marrer"... en gros...

On sent vraiment la spirale infernale s'installer... Si les parents ne font rien, comme les supplies Hugo une fois qu'il a déversé son désespoir, la situation ne s'arrangera pas. Si les parents agissent, elle risque d'empirer... Voilà où en est notre société décadente en 2025. Deux sales gosses de 14 ans tiennent tout un système en respect, et mettent une famille à genoux.... En 2025, le doute profite bien plus aux présumés coupables qu'à la victime. L'institution scolaire se cache derrière le "Pas de vague" et respecte à la lettre une soi-disant procédure comme s'il s'agissait ici d'une simple dispute entre adolescent. C'est consternant. L'antre de l'Education nationale n'est plus en mesure de protéger les enfants, ni même ses professeurs... Mais partout, l'enfant est devenu roi... C'est tout cela que nous dit ici Philippe Besson, mais bien plus encore : le sentiment de culpabilité des parents d'Hugo, leur douleur, leur peine, leur colère, leur haine, leur vie à jamais anéantie à cause de deux petits cons et d'une institution qui n'est pas su voir, entendre, écouter, protéger.

Cette tristesse, cette colère, cette haine nous accompagnent tout au long de cette lecture bouleversante et éprouvante, et deviennent nôtre.

Un sujet délicat, mais tellement actuel, mené par une main de maître. A lire, à partager, et surtout, à méditer... pour que des solutions efficaces face à ce fléau social voient le jour... et que cesse cette impunité.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 14 Juin 2025

Roman - Editions Livre de Poche - 179 pages - 7.90 €

Parution Poche Mai 2025 (Stock 2024)

Mon pitch : L'écrivain voyageur reprend la route, l'avion, les tuk tuk, le vélo, la pirogue, le bus, le train pour de nouvelles aventures... Mais cette fois-ci, c'est en famille, avec La Femme et L'Enfant. Direction, l'Asie du Sud Est pour 4 mois régénérateur pour La Femme en burn out, de découverte et d'instruction pour l'Enfant loin de l'école, et d'observations et de matière première à un ouvrage pour le père.

Tentation : Ma "fanitude" pour les livres de Julien Blanc-Gras

Fournisseur : Ma CB

 

 

 

Mon humble avis : Estampillé roman par l'auteur et l'éditeur, car un peu d'arrangements avec la réalité et les protagonistes de ce trip en Asie de Sud Est, Bungalow reste bien à mes yeux un récit de voyage. Peu importe l'étiquette, c'est vrai que ce livre fait du bien.

On retrouve la plume alerte, les bons mots, le sens de la formule, l'humour, le cynisme et l'autodérision de Julien Blanc-Gras, et c'est donc avec le sourire, voir des rires que l'on parcourt ces pages, même si certains passages invitent au recueillement ou frisson dans le dos... Car, bien sûr, dans un tel voyage, il y a les mésaventures, les déconvenues, les péripéties qui finissent bien (ou pas d'ailleurs) et se révèlent donc drôles, surtout dans la façon dont elles sont narrées, mais il y a aussi des visites de sites dramatiques, comme le musée S21 à Phnom Pen qui glace le sang.

On ne voyage de la même façon selon que l'on est seul, ou accompagné de La Femme, qui emporte avec elle tous les cosmétiques possibles dont le beurre de karité, et de l'Enfant qu'il faut protéger, instruire et céder à un quelque temps d'écran tablette chaque jour. Mais cela permet d'observer sa famille autrement, puisque du coup, c'est H24 que l'on est ensemble. Et franchement, les observations et réactions de l'Enfant devant certaines incongruités exotiques valent leur pesant de caramel mou ! Mais il est vrai qu'on forme sa propre bulle, et que l'on se mélange moins, les liens crées sur place reste plus superficiels et anecdotiques. Il n'empêche, ici nous avons plusieurs points de vue et réactions : ceux du père, de l'Enfant ingénu et de la Femme, ces deux derniers n'étant pas aguerris, comme le père, au dépaysement total et au manque de confort. Donc tout cela apporte un intérêt certain à Bungalow.

A la différence des précédents ouvrages de l'auteur, qui rapportait des voyages plutôt mono destination très approfondis, ici on survole un peu plus les pays visités mais ce n'est pas pour autant que l'on apprend moins. Sur la feuille de route : la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, le Vietnam, le Japon et la Corée du Sud. Un tel programme ne peut qu'être moins détailler pour entrer dans 180 pages. Saviez-vous par exemple que le Laos peut concourir en tête dans les pays les plus bombardés de l'Histoire. Les mines antipersonnel foisonnent encore un peu partout.... je pensais cette atrocité "restreinte" au Cambodge. L'avion... Certes, la petite famille en a pris, et le passeport de Julien-Blanc gras atteste d'un bilan carbone pas très bio... Mais l'Homme ne possède rien, se contente de 2 pantalons, n'a pas de voiture... Et surtout, il est prouvé que le streaming pollue plus que le transport aérien dans le monde... Donc pas toujours facile d'être raccord avec ses idéaux, et le bien-être de la planète. 

Ce voyage avait pour objectif d'être dans la décroissance... Pas toujours facile... Et sans programme établi d'avance. Mais il nous amène à réfléchir sur la dureté du monde (notamment de l'entreprise, que ce soit à Paris ou en Corée), sur ses aberrations, sur ses injustices, sur ses surprises, sur ses beautés... Un voyage entre espoir et fatalité, découvertes etc, qui prouvent une fois de plus que le voyage forme la jeunesse, à tout âge, et ouvre les yeux sur notre propre condition personnelle et celles des 8 milliards d'autres âmes qui partagent le même caillou de l'univers sans vivre de la même façon... Parfois mieux, mais souvent dans de moins bonnes conditions... Et parfois, cela dépend aussi des priorités de chacun pour se dire heureux et conscient de son bonheur. 

"Voyager, par définition, c’est passer à côté."...Voilà pourquoi il n'y a pas de frustration dans l'aspect moins approfondit de cet ouvrage, qui est le récit d'un voyage que vous ou moi pourrions effectuer, sans être journaliste et écrivain. Et d'ailleurs, pourquoi tout voir, pourquoi cette injonction au bon touriste de visiter tous les temples et musées quand, pour découvrir un pays, il suffit de marcher dans la rue, dans les villages, et d'observer...

A lire sans hésiter, vous voyagerez son entamer votre bilan carbone et vous régalerez de ces quelques heures de lecture mordante, drôle, instructive, intelligente et dépaysante ! 

Et moi je dis "vivement le prochain Julien Blanc-Gras !

 

 

Sur ce blog, bien d'autres ouvrages de Julien Blanc-Gras

L'avis de Fanja

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #récits ou romans de voyages

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Publié le 5 Juin 2025

Roman - Editions Livre de poche - 240 pages - 7.90 €

Parution en 2016

Mon pitch : Dans un coin reculé des Cévennes, à quelques centaines de mètres, vivent deux paysans... Gus le quinquagénaire, Abel le septuagénaire. Deux taiseux qui partagent parfois une bouteille et quelques mots, et qui se donnent des coups de mains dans la ferme de l'un et de l'autre. Et puis il y a Mars, le chien de Gus, son vrai poteau.

Et puis un jour, une détonation. Des pas surprenants dans la neige et Abel qui change ses habitudes. C'est tout le monde de Gus qui vacille.

 

Tentation : Lire mon auteur chouchou, Challenge

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Ce roman a fait partie de la sélection du Prix polar SCNF 2016, et pourtant, je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir lu un polar, ni un thriller. Plutôt le récit d'un basculement, d'un drame, avec son lot de tension et de suspense. Mais pour moi, tout roman comporte une dose de ces deux ingrédients, sinon, à quoi bon lire sans l'attente de surprise...

Etonnement quand on entame cette lecture... L'histoire commence le jour du décès de l'Abbé Pierre et se déroule sur quelques jours, jusqu'à l'enterrement de ce dernier.... L'Abbé était important pour Gus, comme un repère. Et cette disparition sonne, sans lien de cause à effet, l'effondrement de la vie de Gus... On retrouve dans ces pages les éloges funèbres du fondateur d'Emmaüs "Un saint, personne pour lui trouver le moindre défaut". Lire cela en 2025 après la mise à jour des scandales autour de ce personnage, ça fait vraiment bizarre. Je me demande bien comment Franck Bouysse aurait écrit "Grossir le ciel" s'il s'y était attelé cette année...

Ai-je choisi le roman idoine pour mes vacances ? Pas forcément... Certes, j'ai consacré peu de temps à la lecture, mais il m'a fallu 2 semaines pour achever Grossir le ciel. Et pourtant, on retrouve tout ce qui fait la patte Bouysse.... Les lieux reculés, le monde paysan, les taiseux, tout un monde, un univers sur quelques ares, les personnages quittant rarement leur environnement. Bouysse reste sans pareil pour décrire les mentalités paysannes et la nature aussi âpre que belle. Seule équivalence à ma connaissance dans ce genre littéraire, Marie-Hélène Lafon.

Le récit, comme la mise en place des personnages et des lieux m'a paru lent. Même si les personnages sont attachants, il m'a manqué quelques ancrages et un rythme plus prenant pour tourner les pages avec avidité. Et puis, dans le dernier quart, le drame, issu de secrets de famille, et quel drame, un véritable gâchis même, commence à se préciser. Et l'issue, bouleversante, on ne la voit pas venir. Même s'ils sont minimalistes du fait du caractère des protagonistes, les dialogues sont saisissants et parfois, sacrément bien vu, qui amènent à sourire, notamment lorsque Gus est confrontés au fameux "suceur de bible".

J'ai eu comme une sensation de déjà lu avec Grossir le ciel... En effet, celui-ci ressemble beaucoup dans la situation (juste deux voisins dans un lieu isolé) à "L'homme peuplé", qui lui, avait été un coup de coeur. Comme quoi, "trop" lire de romans d'un seul auteur sur un durée limitée amène peut-être à un sentiment de lassitude, quand la découverte n'est plus là.

Mais si vous ne connaissez pas Franck Bouysse, je vous recommande cet ouvrage pour entrer dans son univers bien à part, aussi sombre que poétique et lumineux.

Ma prochaine lecture de mon auteur chouchou, et peut-être la dernière d'ailleurs, sera le fameux "Né d'aucune femme".

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Challenge Lisez votre chouchou

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Publié le 13 Mai 2025

Roman - Editions Ecoutez lire - 6h19 d'écoute - 17.99 €

Parution chez Gallimard en 2018

Mon pitch : Un dimanche de décembre, Lina, une femme âgée livre à ses trois fils le secret qui l'étouffe. En révélant une souffrance insoupçonnée, cette mère niée par les siens depuis l'adolescence se révèle dans toute son humanité et son obstination à vivre libre, bien qu'à jamais blessée. Eric part alors sur les traces de sa propre naissance en 1960 pour comprendre... Ce qui lui permettra de renaître enfin et de créer le véritable lien filial avec sa mère.

Tentation : Pourquoi pas ?!

Fournisseur : Bib de Dinard

 

Mon humble avis : J'ai opté pour cette audio lecture sur le seul prétexte que je ne connaissais pas Eric Fottorino. C'était donc l'occasion de découvrir sa plume. Et bien aucun regret car franchement, son écriture est juste sublime, précise, élégante sans être ampoulée, et surtout très émouvante. Quel talent dans le choix des mots, quelle finesse la description des émotions ! C'est juste admirable et déjà une très bonne raison d'ouvrir ce livre... qui malgré la dureté de certains faits et souvenirs évoqués, reste très caressant.

Et puis il y a ce que le texte nous dit... Il y a certainement beaucoup d'autobiographie dans ces pages qui sont bouleversantes. Dix-sept ans, c'est l'âge qu'avait Lina lorsqu'elle a donné naissance à Eric... A l'époque et sans ce genre de famille, on peut vite en imaginer les conséquences. 

Nous suivons donc Eric, qui quitte quelques jours femme et enfants pour retourner sur le lieu de sa naissance... Une quête sur sa mère, sur ses deux pères (le père biologique et le père adoptif), et sur cette petite soeur qu'il n'a jamais connu et qui l'a tenu éloigné de sa propre mère... Eric comprends alors pourquoi il a tant chéri sa grand-mère et pourquoi sa mère lui paraissait si inconnue. Quand il découvre la vérité, c'est c'est la terre qui tremble sous ses pieds, dans ces veines et jusqu'au plus profond de son être. Voici venu le temps de tous les pardons et regrets. La mise à jour de tous ces drames familiaux va permettre de renouer le dialogue et de laisser l'affection réelle, l'amour, et même l'admiration pour sa mère s'infiltrer peu à peu.

Ce texte est une reconstruction identitaire bien tardive sur les décombres d'une époque... Une époque où l'on disait "fille mère" et qu'on éloignait la fautive le temps de la grossesse avant de confier l'enfant encombrant, une époque où la décolonisation attisait le racisme et où avoir un gendre juif marocain ou pied noir tunisien n'était pas pensable... Et tout cela, sous la bénédiction de Dieu, de la religion, et avec la complicité de l'Eglise etc... Une époque où les belles histoires d'amour étaient gâchées, des vies brisées, et qui portent encore à conséquences des décennies plus tard.

Un récit intime et sobre bouleversant sur le drame des non-dits et un formidable hommage, une déclaration d'amour à Lina, la mère d'Eric. Sa petite Maman qui s'est tant battue pour recouvrer sa liberté, malgré cette absence inconsolable.

Et moi, je suis tombée en pamoison pour une plume... Eric Fottorino, je n'en n'ai pas fini avec vous !

 

"Être abandonné, avoir abandonné, qui peut dire ce qui fait le plus mal ?"

La mémoire voit les choses en grand. L’enfance les repeint en bleu.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 22 Avril 2025

Roman - Editions Audiolib - 7h22 d'écoute - 21.95 €

Parution Albin Michel et Audiolib en 2024

Mon pitch : Breton, Alexis revient de 8 ans sur divers fronts en tant que médecin humanitaire urgentiste... Il revient avec de lourds traumatismes, tant physiques que psychologiques. Pour lui, la médecine, c'est terminé. Après quelques semaines de flottement et de récupération chez sa soeur à Brest, un de ces amis lui fait une proposition inattendue : remplacer son père, médecin généraliste sur l'ïle de Groix quelques semaines, le temps pour ce dernier de subir une opération chirurgicale. Peut-être l'occasion pour Alexis de se réparer, loin des violences du monde dans ce cocon que peut-être une île...

 

Tentation : Le titre... Quand il y a le mot "Ile" ça me fait des choses !!!

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Il y a deux ans, en pleine convalescence de ma Névrite vestibulaire, je lisais "Entre ciel et Lou" de Lorraine Fouchet, roman se déroulant à Groix et que j'élevais au rang de coup de coeur. En janvier dernier, lors de mon agression par le Berger allemand de mes voisins, je venais d'emprunter "L'écriture est une île, de la même autrice, une histoire que prend aussi place à l'île de Groix. Je me faisais alors la promesse que sitôt que je pourrais de nouveau gambader par les chemins, je m'offrirai quelques jours sur cette île... Et ce genre de promesse tombe souvent dans l'oubli... Jusqu'à ce que je pioche par hasard, dans ma PAL audio, ce titre de Sophie TalMen, juste parce qu'il me fallait une audiolecture facile pour trier et traiter mes photos en même temps... Et paf, encore l'île de Groix !!! Du coup, un petit tour sur Google, une ou deux coups de fil... Me voici avec une traversée en bateau et un hôtel réservés pour deux nuits, à Groix...

Et le tout, c'est aujourd'hui ! Quand vous lirais ce billet, je serai en route, ou sur le pont d'un bateau, ou à sillonner les chemins de cette île, seule mais pas vraiment : avec mon appareil photo. Comme Alexis, je vais poursuivre ma réparation sur Groix... Comme quoi la littérature, c'est aussi cela, vous donner follement envie, comme une évidence incontournable d'aller quelque part, sur les lieux des livres. Bon là, je m'en sors bien, heureusement que mes lectures en ces moments difficiles ne se déroulaient pas en Australie ou en Sibérie !!!

Bon quid de "La promesse d'une île" puisque ce roman est tout de même le sujet de ce billet ? Une audiolecture plaisante comme il en fleurit beaucoup sur les étals des librairies. On n'évite pas les clichés et les issues sont toujours plus ou moins attendues. Le but de ces romans est de se faire du bien, et j'aime l'aspect vivre en micro société comme l'induit l'insularité... Peu d'habitants, tout le monde se connaît, s'entre aide, on est loin de la société de consommation et de ses travers, et il semble encore régner dans ces lieux un certain civisme et un art de vivre. Ca me suffit pour passer un agréable moment de lecture, quelque part loin du monde, un peu dans une famille à laquelle on finit par appartenir. Même si le personnage d'Alexis a quelques fantômes traumatisants issus la pire violence de notre monde : la guerre.

Ce livre est aussi l'occasion de mettre en avant l'importance de la médecine de campagne, à une époque où la désertification médicale s'étend de plus en plus. D'ailleurs, hier aux infos, petit reportage sur le médecin de l'île de Bréhat qui après douze ans de bons et loyaux services, quitte l'archipel, sans être remplacé pour l'instant...  La promesse d'une île est aussi une ode à la Bretagne, à la solidarité des îliens, au cocon que peut représenter une île. Et moi, j'ai besoin de cocons... Donc Groix, me voilà !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 15 Avril 2025

Théâtre - Editions Gallimard - 128 pages - 15 €

Parution en octobre 2024 

Mon pitch : Ils sont 4 ou 5 personnages dans un local, à attendre. Il y a Bruno, Joyce, Cécile, Orso, puis Nora qui les rejoint. Ils sont figurants sur un tournage de cinéma. Leur rôle, avoir l'air vrai sans se faire remarquer. Rester flous, invisibles... Et pourtant ils sont indispensables au réalisme d'un film. Nous passons une journée avec eux, à travers plusieurs décors, alors qu'ils suivent les ordres d'un super assistant débordé.

 

Tentation : Juste le nom Delphine de Vigan

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : La dernière parution de Delphine de Vigan, "Les enfants sont rois" remontait déjà à 2021 et ces deniers temps, je m'inquiétais du silence littéraire de cette romancière que j'admire beaucoup... jusqu'à découvrir qu'à l'automne dernier, elle a livré au public un texte que l'on n'attendait pas forcément : une pièce de théâtre ! Me voilà rassurée, Delphine de Vigan n'en n'a pas terminé avec l'écriture et possède encore une sacrée réserve de surprises.

Je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas lu de pièce de théâtre... Sans doute depuis le lycée, avec les classiques. J'ai éprouvé une certaine appréhension devant ce format en tournant les premières pages, et puis... Fluidité, attention captée, intérêt qui monte en puissance, et émotions. Tout comme dans un roman en fait, sans les descriptifs parfois envahissants ! Et finalement, révélation ! Je devrais lire plus de pièce et en tous cas, celle-ci est un véritable coup de coeur.

Déjà, Delphine de Vigan nous propose une immersion sur un plateau de tournage de cinéma le temps d'une journée. Mais avec un angle peu souvent traité, car invisible et non médiatisé : celui des figurants. Ces femmes et hommes qui ne seront au final qu'une ombre, un dos, un profil à l'écran, ou qui seront coupés au montage, mais qui passent des heures aussi à attendre dans le chaud, dans le froid sans que l'on prenne soin d'eux. Des quantités négligeables, le bas de la hiérarchie implacable du 7ème art et pourtant tellement nécessaires.  Et bien dans cette pièce, Delphine de Vigan leur donne, les premiers rôles, ceux qui sont dans les lumières, qui ont des textes, qui ont des noms, qui sont de véritables personnages que l'on apprend à découvrir petit à petit. Chacun d'entre eux est présent pour une raison, une motivation différente. Et quand cette motivation est révélée, pour nous lecteurs, c'est beaucoup d'émotions où l'on retrouve la puissance d'écriture et le talent d'observation de Delphine de Vigan. Il y a par exemple Bruno qui dit "quitte à être invisible, autant l'être là où ça brille" . Certains d'entre eux rêvent d'être remarqués par le grand réalisateur et d'obtenir un petit rôle (quelques phrases), voire pourquoi pas un grand rôle. Il y en a d'autres pour qui c'est alimentaire, d'autres au contraire, qui ayant connu la lumière sans la supporter, ne supportent plus que l'ombre. Enfin, il y a les passionnés et les autres pour qui c'est "en attendant mieux". A travers eux, Delphine de Vigan dresse une certaine chronique sociale sur les invisibles, à l'opposé de Les enfants sont rois, qui traitait de l'ultra célébrité et visibilité sur les réseaux sociaux. J'ai vraiment adoré passer du temps avec chacun de ses personnages qui mon tous beaucoup émue, avec une mention spéciale pour Cécile.

Et aussi, derrière Nora, Joyce, Bruno et les autres, ne l'oublions pas, il y a un film qui se tourne.  On apprend beaucoup sur les méthodes ciné... Par exemple, quand une scène se joue dans une boite de nuit avec des figurants, et bien tout le monde danse sans musique... Et oui, car la musique empêcherait les grands acteurs de s'entendre lorsqu'ils déclament leurs dialogues. C'est plein de petits détails comme cela que Delphine de Vigan révèle ici et qui m'ont intéressée.

Un très beau texte sur l'existence à travers la visibilité qui, travers de notre société devient presque incontournable pour être, un texte fluide, rythmé, drôle par moments, satirique aussi, et surtout plein d'autres choses à découvrir, à ressentir, à réfléchir. Il y a une démarche sociale politique dans cette lecture qui peut se faire à différents niveaux, car après tout, la vie elle -même n'est-elle pas une immense pièce de théâtre avec mille et un figurants... dont nous, moi, vous. Et de toutes façons nous ne sommes souvent qu'un figurant dans la vie de nombreuses personnes. Je recommande chaleureusement :)

Surtout, si la forme théâtre vous rebute en général, ne vous arrêtez pas sur ce détail, que vous oublierez bien vite en tournant les pages.

Et enfin, même si à une époque j'en aurai rêvé, "Les figurants" ne me donnent pas vraiment envie de l'être ou de le devenir... Car ils sont loin, vraiment loin des paillettes et de la considération. Un pion mais nécessaire.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 11 Avril 2025

Roman - Editions J'ai Lu - 223 pages - 7.50 €

Parution d'origine chez Grasset & Fasquelle en 2014

L'histoire : Primo romancière à succès , ZsaZsa fuit Paris pour aller étudier la langue des oiseaux dans les montagnes vosgiennes. Elle se replie donc dans un cabane spartiate (mais avec l'électricité et l'ADSL... (Hic) près de la forêt. Dès le premier soir, alors qu'elle allume son ordinateur, elle tombe sur l'annonce étrange d'une Japonnaise qui vend un à un des vêtements d'une grande marque (Comme des Garçons) avec une écriture fascinante. Une relation s'installe entre les deux femmes, qui inspire un roman à l'écrivaine... Jusqu'à Sayo débarque et l'entraine dans une fuite éperdue dans la forêt. Que fuient-elle ?

Tentation : Le titre

Fournisseur : livre offert pour 2 achetés.

 

 

Mon humble avis : Dire que j'ai acheté deux livres pour obtenir ce titre offert qui me tentait beaucoup, inutile de dire pourquoi pour celles et ceux qui me connaissent... C'est le monde à l'envers !

Claudie Hunzinger, je ne l'avais jamais lu. Mais mon coup de coeur pour la BD "Les grands cerfs", inspirée de l'un de ces romans, m'avait fait dire qu'il y avait urgence à cela !

Ai-je choisi le bon titre pour découvrir cette autrice ? Je ne sais pas, mais l'enthousiasme qui a accompagné mon début de lecture s'est effrité.

Pourtant, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère vaporeuse, cette idée de retraite solitaire dans une cabane à vivre de peu au contact de la nature, même si, dès le début, une étrangeté ou un anachronisme m'a un peu embêtée... ZsaZsa va étudier la langue des oiseaux... Mais elle part en automne, or en automne la plupart des oiseaux ont cessé de chanter et ne reprendront leur sérénade qu'au printemps... De fait, d'oiseaux il ne sera que très peu question en fait... Je pense que ce titre est surtout une symbolique... Les deux femmes étant quelque part des oiseaux d'espèces différentes, qui, si elles utilisent les mêmes idiomes, ne parlent pas forcément le même langage, et doivent donc s'étudier pour comprendre et s'apprivoiser. L'une faisant plus d'effort que l'autre, qui est plus craintive, plus sauvage sans doute, plus mystérieuse. 

Le style est très fort, ça je l'ai savouré. De même que ces annonces très originales et poétiques pour vendre des vêtements, la description de la nature, les raisonnements intérieurs de la narratrice, tout cela est fort agréable et forme comme un cocon. On se délecte vraiment de certains passages ou phrases.

Mais mon enthousiasme s'est délité devant le nombre de non-dits, surtout sur le personnage de Sayo, et aussi l'aspect répétitif du roman qui traine m'a paru traîner en longueur pour ne plus délivrer/partager grand-chose. Le motif indéterminé de la fuite dans la forêt le demeurera. On reste dans le mystère jusqu'à la toute fin qui nous dit... peut-être n'y a-t-il même pas de mystère... Et moi je me suis dit "tout ça pour ça"... je suis restée sur ma faim, d'autant que la mise en abyme, une fois de plus, d'un roman dans le roman ne m'a pas semblée originale. C'est un procédé que l'on retrouve trop souvent, à mon humble avis... Et pourtant, cela reste le récit d'une belle aventure intérieure.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 4 Avril 2025

Roman - Editions Audiolib - 4h d'écoute - 19.45 €

Parution chez Jean-Claude Lattès en 2022

Mon pitch : Quand Liam rentre de sa chasse dans les forêts montagneuses, il trouve le corps de sa femme morte, tué par un ours. A côté, son fils, Aru est vivant. L'univers de Liam s'effondre et sa seule certitude, est que ce monde sauvage dans lequel il vit n'est pas fait pour un gamin de 5 ans. Alors, il selle deux de ses chevaux et se prépare à un long voyage, pour trouver quelqu'un à qui confier l'enfant...

Tentation : Mon club de lecture

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Ce qui est sûr, c'est que Sandrine Collette sait nous embarquer... Dans la tête d'un homme, sur sa monture, dans la nature. Même si tout cela est malaisé. Car l'homme est un abrupt taiseux, un homme de bois. Même si l'on écoute avec attention ses monologues intérieurs d'une sincérité absolue, si on les entend, on a du mal à les digérer, tant ils semblent loin de nous... Liam n'a eu cet enfant que parce que sa femme le désirait. Mais lui, un enfant, il ne sait pas y faire, il ne s'en est jamais occupé et le considère à peine comme sien. Un môme seul avec lui n'est qu'encombrement, empêcheur de vivre. Irait-il jusqu'à commettre l'irréparable ? Notre coeur se sert d'effroi en pensant que oui, et l'on se dit : "non pas possible, Sandrine Collette ne peut tout de même pas écrire ça". Non elle ne le peut pas, mais on y a cru. Et pas à pas, cet homme que l'on apprend à aimer aussi, va commencer à devenir père. Liam et Aru vont s'apprivoiser par quelques mots, quelques regards, puis quelques rires. Jusqu'à avoir peur l'un pour l'autre au lieu d'avoir peur l'un de l'autre, pour des motifs différents. Et c'est ensemble qu'ils vont faire face au danger, et celui-ci ne vient pas que de la nature alentour, bien au contraire.

Dans cette immersion en pleine nature, au rythme des pas des chevaux, sous les étoiles, avec pour seul son le bruissement des feuilles, le chants des oiseaux ou celui des loups lointains, Sandrine Collette nous invite à ralentir, à écouter, à regarder, à sentir, le tout dans une langue délicieusement forte, douce, fluide ou rustre selon les moments, poétique souvent, et pourtant épurée. En tout cas, très agréable. Elle interroge la part sauvage et primitive qui reste tapie en chacun de nous, souvent à notre insu, cet insu qui nous fait vite juger l'autre.

Une seule fois il est fait allusion à une téléphone portable, que notre homme des bois ne possède pas évidemment. Sinon, aucun indice n'est donner pour situer cette histoire, ni dans le temps, ni le planisphère... Mais dans ma tête les paysages ont pris un air de Canada profond.

La puissance émotionnelle (mais loin, très loin de toute mièvrerie) de ce roman est intense, tant tout peut basculer à chaque instant.  Elle nous ferre, nous terrasse puis nous apaise enfin. Une histoire puissante sur l'humanité, sa force et sa fragilité, sur la naissance d'un père qui prend aux tripes ! A lire !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 2 Avril 2025

Roman - Editions Buchet Chastel - 176 pages - 19.50 €

Parution le 9 janvier 2025

L'histoire : Après une dernière représentation, Agnès, danseuse, tourne le dos à sa vie. Le train d'abord puis des centaines de kilomètres en bus à travers l'Europe en quelques jours et quelques nuits dans des petits hôtels. Dans son sac, la raison de ce voyage... Un livre, qui la relie à quelqu'un qui lui était très cher, mais quelle souhaite aller déposer là-bas, dans un lieu très précis...

Tentation : Le nom de l'autrice que j'aime beaucoup

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

 

Mon humble avis : On l'apprend très vite... Agnès a perdu son compagnon quelques mois plus tôt, sans doute d'une longue maladie. A son chevet, elle lui lisait l'unique ouvrage d'un auteur méconnu, ouvrage portant sur les lettres d'un homme, fou de jardins et de botanique, à sa petite fille née différente. Cet ouvrage prend la moitié de ce roman, puisque celui-ci alterne entre chapitres sur le voyage d'Agnès et chapitres citant des extraits de ces lettres. Ces derniers, écrits en italique, m'ont beaucoup plu et touchée... Tant on sent l'amour de ce père souvent démuni devant les difficultés de sa petite fille et qui trouve souvent remède à celles-ci en emmenant Emma de par les grands jardins d'Europe et en cultivant son propre jardin...

Par contre, je suis restée un peu plus hermétique aux pérégrinations d'Emma et ses monologues intérieurs. Certes, le texte, qui traite de la survivance après la perte d'un être cher, est très beau et majestueusement écrit. Peut-être trop d'ailleurs, dans la mélancolie et la nostalgie, et pas assez dans mes besoins livresques de ces temps-ci. 

La quatrième de couv évoquait un texte lumineux sur la quête de soi, mais cette lumière ne m'est pas parvenue. Certes, ce voyage s'achève sur une belle lumière, mais le chemin pour y parvenir m'a paru sombre et lent. Quant à la morale de cette histoire, je la trouve assez banale...  Gardons nos bagages et nos souvenirs, qu'ils soient beaux et douloureux, car nous sommes la somme de tout cela, et cette somme nous fait grandir... Faisons un royaume de nos blessures... Moi, je me passerais bien de certaines de mes blessures, dont les toutes dernières ne me font pas grandir et ne m'amènent aucune force supplémentaire, juste bonne qu'elles sont à puiser une énergie considérable pour me relever, physiquement et moralement.

Mais, à noter tout de même, Gaëlle Josse nous fait découvrir un lieu très étonnant et tout à fait réel, sis à Zagreb, en Croatie...

Une lecture en demi-teinte pour moi, sans doute parce qu'advenue au mauvais moment dans ma vie. Mais si vous ne connaissez pas Gaëlle Josse, je vous conseille de la découvrir tout d'abord avec les excellents "Le dernier gardien d'Ellis Island, ou encore le très beau La nuit des pères

 

L'avis de Philisime Cave

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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