Articles avec #litterature francaise tag

Publié le 8 Octobre 2024

Roman - Editions Livre de poche - 253 pages - 5.20 €

Parution d'origine en 1886

Mon pitch : Comme tant d'autres navires chaque année, La Marie navigue vers l'Islande emportant à son bord ces marins qu'on appelle "Les islandais", les pêcheurs de morue. Parmi eux, Yann, grand, fort, sauvage, libre, indépendant. A terre, près de Paimpol, il y a Gaud, demoiselle ayant vécu à Paris, qui reviens avec son père sur sa terre natale. Gaud tombe éperdument amoureuse de Yann... Mais ils ne sont pas du même milieu social... Et puis de toute façon, Yann n'aime que la mer : "Un de ces jours oui, je ferai mes noces, mais avec aucune fille du pays ; non, moi, ce sera avec la mer et je vous invite tous, ici autant que vous êtes, au bal que je donnerai..."

 

 

Tentation : Ma PAL et le Challenge Book trip en mer

Fournisseur : Ma PAL

Mon humble avis : C'est cette très vieille édition antédiluvienne, achetée d'occasion il y a une bonne dizaine d'années que j'ai lue... A l'intérieur est écrit "Tous droits réservés, y compris pour l'URSS"....

Et c'est subjuguée de tant de beauté littéraire et romanesque que j'ai parcourue ces pages. Je ne m'attendais pas à une telle claque ! On boit, ou plutôt on sirote, on déguste les mots de Pierre Loti qui se fait tour à tour peintre, poète, sculpteur, romancier, marin, femme de la terre, homme de la mer et s'il n'était d'un autre siècle, je pourrais ajouter photographe... Tellement son style donne à voir, à sentir, à ressentir, à humer. Il donne vie et relief aux éléments qui deviennent personnages part entière... Les tempêtes bretonnes, le soleil de minuit, la brume en mer, le vide, le blanc, les flots déchaînés... On pourrait se croire dans une pièce obscure à regarder des diapositives sublimes. Et le tout, avec une écriture ciselée, immémoriale et pourtant tellement fluide, qui se fait douce ou âpre à l'oreille et au coeur en fonction de ce qui est conté.

A postériori, Pêcheur d'Islande est aussi un formidable témoignage d'une époque, d'une région (la Bretagne paimpolaise), d'une microsociété, celle des Islandais, ces marins qui partaient de longs mois chaque année, et chaque année, nombre d'entre eux manquait à l'appel au retour... Il y a les hommes en mer, les femmes à terre qui préparent le départ, puis que vivent l'absence, travaillent, accouchent, puis attendent impatiemment le retour des hommes qui était festoyé. Et puis, il y avait ces jeunes marins, ces jeunes hommes, qui "au service de l'Etat" étaient envoyés pour cinq ans en bateau pour un long voyage jusqu'en Chine, ou une guerre terrible faisait rage... Ils devenaient alors soldats, et nombre d'entre eux n'en revenaient pas. C'est le cas de Sylvestre, l'ami de Yann, le cousin de Gaud, le dernier petit fils de la vieille grand-mère Yvonne. Les listes gravées des marins perdus en mer ou ailleurs ne cessent de s'allonger...  Cette lecture m'a beaucoup appris sur cette époque et la vie de ces marins... Dont certains ne voulaient pas embarquer chaque année pour l'Islande... Certains ne voulaient tellement pas qu'ils étaient soulés pour être montés bord sur des civières...

Et bien sûr, il y a la Bretagne, ces côtes déchiquetés et parfois battus par les flots, ses doux printemps, ces chemins bordés d'ajoncs, ces rites, ces traditions, ces vieilles maisons de granit au sol de terre battue, ces chapelles et ces croix dressés aux pointes... Que de prières pour qu'ils reviennent sains et saufs.

Enfin et surtout, il y a Gaud et Yann, et cette amour trop longtemps refusé par l'un, trop longtemps espéré par l'autre, qui finira par être partagé et vécu, mais tard, tellement trop tard. Sublime et bouleversante histoire d'amour qui noue le coeur, au rythme des us et coutumes de l'époque, et de l'attente, l'attente, l'interminable attente. Et toujours, la mer qui tourmente les coeurs.

Dans ce magnifique et tragique roman d'un autre âge, Pierre Loti, lui-même marin au long cours, nous emmène autant dans la cale d'un navire, que sur les flots ou dans le tréfond du coeur et de l'âme humaine. Une histoire de mer nourricière mais dévorante. A (re) découvrir !

 

+ 2 points soit 18 au total, toujours "Quartier Maître".

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 28 Septembre 2024

Roman - Editions Audiolib - 7h27 d'écoute - 21.95 €

Parution Audiolib et Calman-Levy 2023

Mon Pitch : D'origine italienne et à la petite vie modeste, Gina, 85 ans, gagne le jackpot au casino d'Enghien les bains. Elle sait de suite comment elle utilisera cette somme astronomique... Elle part donc en voyage, à la rencontre de celles et ceux qui ont changé sa vie, ou celle de ses aïeuls. Ci ceux-ci ne sont plus de ce monde, c'est à leur descendance qu'elle dira merci, qu'elle expliquera les conséquences inouïes d'un geste courageux ou banal. Elle leur offrira une forte somme, que chacun d'eux refusera, avant d'accepter et de la mettre au service d'une cause qui leur tient à coeur.

Mais inquiètes de sa disparition, Olga sa meilleure amie et Chloé sa petite fille partent à sa recherche, et c'est toute les trois qu'elles vivront une aventure bouleversante et réparatrice.

Tentation : Envie d'une lecture détente

Fournisseur : Bib de Dinard

Mon humble avis : J'ai aimé le postulat de départ de ce roman, ça oui : le jackpot au casino, et ce voyage entrepris pour remercier les gens qui ont changé favorablement le cours d'une vie, voire d'une famille entière sur des générations. La gratitude, si souvent oubliée à notre époque, mérite bien un roman rien que pour elle.

J'ai été surprise d'entendre parler pour la première fois du massacre d'Aigues-Mortes, qui, le 17 août 1893, fit une centaine de morts, dont la plupart étaient des ouvriers italiens... le plus sanglant des pogroms en France. Julien Sandrel s'emploie effectivement à décortiquer le sort des immigrés italiens, depuis la France, jusqu'à Ellis Island à New York en passant par une transatlantique dans des conditions calamiteuses. Pauvreté, racisme, enfants "marqués" pour ne pas être perdus. C'est un bel hommage à ces hommes et femmes et leur descendance, ainsi qu'aux quelques-uns qui leur ont tendus la main. Cet aspect-là du roman m'a enrichie de faits que j'ignorais.

Pour le reste, je suis plus mitigée...  Même si la lecture est facile et le plume fluide, j'ai regretté un peu l'affluence de bons sentiments, de lieux communs, et l'empilement de sujets sociétaux (n'en jetez plus !) qui est franchement too much en si peu de pages et pour si peu de personnages.  Les issues du roman sont pour certaines assez téléphonées et offrent peu de surprise.

Je m'attendais, vu le pitch à l'histoire d'un voyage fait de péripéties et de situations assez cocasses. Et bien non, les faits évoqués sont plutôt lourds, même si Gina, l'une des deux narratrices avec Chloé, ne manque pas d'engouement et d'autodérision. Les frasques d'Olga ne m'ont pas amusée plus que cela. Ce roman, même s'il est rédigé sur le mode feel good, n'a rien de léger en fait.

Du même auteur sur ce blog : La chambre des merveilles, Vers le soleil, La vie qui m'attendait

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres audio, lectures audio, #Littérature française

Repost0

Publié le 24 Septembre 2024

Roman - Editions Calman Levy - 443 pages - 22.50 €

Parution en février 2024

Mon pitch : Sur l'île de Bornéo, vit paisiblement et loin des frasques du monde le Sultanat de Brunei, pays d'or noir et de jungle... Une cible parfaite pour une bande de barbouses pour y organiser un coup d'état d'un genre nouveau, livré clés en main à leur commanditaire... Le fondateur d'une grande entreprise californienne du numérique. Lui et ses copains du même genre n'ont qu'une hâte, s'affranchir du gouvernement américain et de ses lois, pour créer leur propre Etat, où ils pourront "grandir et expérimenter" sans contraintes légales et juridiques.

Tentation : Pitch et couv

Fournisseur : la bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Jean-Christophe Rufin nous livre ici un grand roman d'aventure et d'espionnage... Dans un contexte on ne peut plus véridique et documenté, et avec une action tout à fait vraisemblable, même si totalement fictive ici.

D'or et de jungle est donc très intéressant à plus d'un point. Nous sommes en immersion dans un Etat qui nous est très méconnu, de par sa petite taille, sa situation géographique très éloignée, et son absence des grands faits internationaux. Son peuplement multiracial, son économie qui ne tient que sur le pétrole (dans les ressources sont très très limitées dans le temps), la famille du Sultan qui dirige à lui seul ou presque le pays se baigne dans l'or et les excès, quand à l'extérieur du palais, règne la charia intégrale.

On suit donc avec attention la longue rencontre entre Ronald (un barbouse) qui crée son agence et Marvin, son ami d'enfance qui ressemble fort à Mark Zuckerberg. Ce sont sans doute les enjeux économiques et politiques mondiaux qui se déroulent qui y sont développés. Puis Ronald compose son équipe de spécialistes divers et variés pour créer le coup d'Etat qui lui est commandé... Il y a évidemment des hackers... Car ce coup d'Etat se fera sans une goutte de sang... Les coups d'Etats pourraient bientôt se faire juste avec quelques fakes news judicieusement distillées... Et Il y a Flora, agente de terrain, qui va donc prendre la température au Brunei et fournir moultes informations... Elle fait tandem, même si à priori bien désaccordé, avec un certain Jo.

Et ainsi de suite, jusqu'aux différentes étapes de ce fameux coups d'état qui suit une formule inédite dite de "l'ébranlement"... Je ne vais pas tout vous dévoiler... Sauf qu'il y a aussi un coup de théâtre final auquel on ne s'attend pas.

Alors, c'est une lecture prenante, pertinente, divertissante, et relativement facile à suivre. Mais... Mais... pas exempte de défauts surprenant de la part d'un tel auteur... Il y a des longueurs... Les personnages et les dialogues m'ont paru très stéréotypés et creux. Dans le dernier quart du livre, la narration semble s'embrouiller, devenir très factuelle, comme si Jean-Christophe Rufin s'essoufflait lui-même. Si le postulat de départ est vraiment bien, son développement tombe trop dans le poussif. Bien sûr - hélas- une pseudo love story ne nous est pas épargnée, avec tous les clichés qui vont avec et les "je t'aime moi non plus". Enfin, et surtout, j'ai été déçue par la plume usitée par Rufin dans cet ouvrage, plume plutôt simpliste. Après, ce dernier point est peut-être un choix de l'auteur, pour un faire un roman accessible à un large public et donner la priorité à l'aspect distrayant.

Une lecture en demi-teinte donc, même si l'aspect visionnaire et géopolitique de ce roman vaut le détour, tout en étant assez glaçant dans le fond... Qui dirige(ra) le monde... La néo-colonisation pourrait être numérique... Jusqu'où vont les manipulations de l'information...

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 4 Septembre 2024

Roman - Editions Léo Scheer - 176 pages - 19 €

Parution le 4 septembre 2024 : Rentrée littéraire

4ème de couv' : De livre en livre, Nathalie Rheims n’a cessé d’explorer les limites de la vérité et de l’illusion dans la littérature, levant chaque fois, par petites touches, un pan du voile qui recouvre son existence. Il a été question de son frère, de son père, de sa mère, de ses premières amours, de l’homme qui a partagé sa vie de femme, mais il est un secret qu’elle a toujours gardé profondément enfoui sous les mots. Un secret qui est au cœur de son œuvre, l’axe caché autour duquel tous ses romans se sont construits. Après vingt ans d’écriture ininterrompue, elle a décidé de nous le révéler.

 

 

Tentation : Autrice que j'apprécie

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi (SP)

Mon humble avis : C'est aujourd'hui que parait le vingt-quatrième roman de Nathalie Rheims, roman que j'ai lu cet été, ma huitième lecture d'une plume que j'aime beaucoup.

Nathalie Rheims creuse de nouveau dans sa lignée familiale par le biais de cette autofiction : une véritable quête identitaire et filiale... Maurice, son père est un célèbre académicien, aimant à sa façon mais très distant et très sollicité, elle doit prendre rendez-vous auprès de sa secrétaire pour le voir. Sa mère est toujours fantasque et indifférente au sort de sa fille, qui se contente d'être obéissante et de ne pas faire de vague... Elle paie des séances de psychanalyse à sa fille... Ces séances  occupent une grande partie de ce texte... Face à la jeune Nathalie admirative, le psy... Serge... Une relation étrange, Serge exige qu'elle soit exclusive... Et la question vient... Qui est le véritable père de Nathalie Rheims... La mère avoue avoir eu une liaison avec Serge dans les 9 mois qui ont précédé la naissance de sa fille...

Nathalie va donc de l'un à l'autre, de sa mère, à Serge en passant par Maurice. Intuitive, elle observe, guette un geste, une attitude qui ferait une ressemblance et qui dirait la filiation. Elle s'interroge, elle questionne, mais les adultes bottent en touche. La mère dit même, à quelques mots près ; "Quelle importance"... L'énigme restera à jamais. L'autrice cherchait elle vraiment la certitude de la filiation, ou l'amour inconditionnel d'un père, qui qu'il soit ?

J'ai été très mal à l'aise de (re)découvrir cet environnement familial que je juge très bancal et si peu affectueux, comme j'ai trouvé la relation entre Nathalie et le psychiatre très malsaine... C'était aussi l'époque aussi des discordes entre les grands courants de la psychanalyse etc...  Mais comment une enfant, puis une jeune fille peut-elle grandir et s'épanouir, se forger un équilibre avec des parents si peu présents, qui préfèrent s'occuper des enfants des autres plutôt que de leur propre progéniture.

L'écriture de Nathalie Rheims est toujours aussi belle, soignée, agréable à lire, sans se noyer dans des effets présomptueux et inutiles. Elle va droit au but pour atteindre le plus profond de l'intime. Ce texte est évidemment très touchant, et atterrant pour qui a grandi dans une famille équilibrée. Pour être honnête, je l'ai trouvé par moment répétitif, comme si l'on tournait un peu en rond. Sans doute est-ce parce que je suis de moins en moins friande de ce type de récit autobiographique, préférant de loin l'imagination et la créativité pures aux souvenirs familiaux exhumés. Mais cela ne retire rien à la qualité de cet ouvrage, que l'ai lu de deux traites, chez moi puis sur la plage... Ne vois tu pas que je brûle pourrait être le dernier roman de Nathalie Rheims... puisqu'avec cette révélation, elle le dit elle-même, elle a bouclé la boucle.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 2 Septembre 2024

Roman - Editions Albin Michel -162 pages - 18.90 €

Parution le 21 août 2024 : Rentrée littéraire

Mon pitch : En 2021, Pep, grande amie d'Amélie remporte le Prix Nicéphore Niépce et gagne deux billets Air France au choix. Ce sera, quand le Covid le permettra, le Japon et comme accompagnante, notre romancière. Amélie sera sa guide... Départ en mai 2023... Et Pep précise : durant ce voyage, toute nostalgie sera prescrite ! Privée de l'expression de sa nostalgie par sa compagne de voyage, Amélie Nothomb la couche sur le papier, dans ce voyage à rebours.

Tentation : A-t-on encore besoin de la préciser ?!

Fournisseur : Ma CB

 

 

 

Mon humble avis : " Nous sommes appelés, je crois, à peupler de plus en plus le monde, nous qui avons perdu un lieu aimé, à quelque titre que ce soit, et qui avons tenté de le retrouver, pour découvrir l'impossibilité du retour"... 

Ainsi s'achève le 32ème roman publié de ma chère Amélie Nothomb. Les livres sont des lieux aussi... Puisque l'on dit "dans ce livre", "je suis en pleine lecture de..."... Et hélas, je constate depuis quelques années que les romans nothombiens pourraient devenir mon impossible retour. Ils me désarçonnent parce que j'en attends tant, mais ne me surprennent plus, ne m'ébahissent plus de leurs trouvailles et de leur fantaisie, ne semblent plus être écrits spécialement pour moi, et cette sensation je la recherche. Pourtant, je l'ai sacrément atteint le "Satori", cette espèce de sensation durable d'éveil (littéraire), avec La Cosmétique de l'ennemie, Mercure, Les prénoms Epicènes, Les aérostats, Barbe bleue. Mais ces dernières années, le retour à cette transe jubilatoire et extatique de lecture me semble impossible, et pourtant, comme un rituel, je poursuis, je persiste et signe à chaque fin de période estivale. J'y retourne.

J'aime quand on me raconte une histoire, avec des personnages créés plus ou moins de toute pièce etc. Ici, nous sommes de nouveau dans de l'autobiographie nippone d'Amélie Nothomb... Et pour moi, la redondance aussi bien dans l'oeuvre générale que dans ce roman commence à se faire sentir. Que de fois il y est question de ses ouvrages précédents ! Et de faits que fidèle lectrice depuis toujours, je commence à connaître par coeur. C'est un récit de voyage, d'un recueil d'émotions et de déambulations, qui ne manque pas d'anecdotes personnelles ou d'informations sur les us et coutumes du pays du soleil levant. Mais au bout de quelques pages, j'ai trouvé quelque chose de changé dans la plume que je chérie tant... Un style plat, presque lourd, exempt d'idiomes étonnants, et très très narratif... nous entrons... nous pénétrons... nous marchons... ensuite, nous nous rendons, ensuite, nous commandons, ensuite...

Il est question de départ, de souvenir, de mémoire, d'oubli, de prime enfance, de retour, de racine, d'exil. Bien sûr, qui voyage, qui déménage, qui a connu un départ déchirant d'un lieu aimé et un retour autant attendu que redouté se retrouvera au fil des pages. Personnellement, j'ai deux lieux à l'impossible retour... Wissant dans le Pas de Calais, lieu de mes vacances d'enfance et de jeunesse. Et la Guadeloupe où je vécus deux ans, avant d'en repartir, d'y retourner, d'en revenir... Des lieux qu'on aime profondément mais où l'on ne peut plus vivre.

La lecture de l'impossible retour n'est ni désagréable ni transcendantale. Ce "roman" ne me semble pas très inspiré en fait. J'espère que 2025 sera un meilleur cru, et un vrai roman loin du japon, débordant de fantaisie, de folie, de bonnes réparties, bref, ce que je n'ai pas trouvé ici, et j'en suis désolée. J'aurais aimé écrire un billet dithyrambique !

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 21 Août 2024

Roman - Editions Albin Michel - 600 pages - 22.90 €

Parution le 14 août 2024 : Rentrée littéraire

Mon pitch : François, quadragénaire, est un acteur de théâtre très réputé. Un matin, il quitte l'appartement de sa maîtresse de 24 ans, avec qui il a le projet de s'installer. Mais son scooter percute un bus... L'accident est très grave, François ne marchera plus jamais...

Son entourage pensait qu'Eléonore n'était qu'une jeune opportuniste. Mais elle est profondément amoureuse... Sera -t-elle assez forte pour porter et supporter François sans se perdre. Et François, parviendra-t-il à se relever, à se créer une nouvelle identité, ou à redevenir lui, différemment, mais lui, peut-être en mieux ?

Jusqu'où peut on aimer ?

 

Tentation : Curiosité

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi (SP)

Mon humble avis : C'est par pure curiosité littéraire que je suis entrée dans ce bon gros pavé de 600 pages (tout ce que je déteste à priori), que j'ai pénétré pour la première fois dans l'univers de Mélissa Da Costa, désormais l'autrice la plus vendue en France. Et c'est avec avidité que j'ai tourné les pages, de façon presque addictive, et que j'ai terminé ma lecture tard dans la nuit. J'ai fermé le livre mais je ne l'ai pas quitté, car je pense que Tenir debout et ses personnages me poursuivront à jamais. Je le classe dans ma catégorie des romans inoubliables et c'est peu dire. En fait, je suis subjuguée, oui c'est le mot, par le talent que déploie Mélissa Da Costa à chaque ligne. L'histoire, la construction, le rythme narratif qui ne faiblit jamais, l'absence de descriptions inutiles et de remplissage stérile, pas une page de trop en fait, alors que c'est un reproche que j'adresse régulièrement à mes lectures. Et l'écriture, impeccable. Naturellement fluide, tout en étant élégante, mais pas de mièvrerie, pas de tic de langage. Un style qui sert son sujet et non le contraire. 

On est très loin ici du feel good, même si l'on pressent une fin heureuse évidemment, sans pour autant imaginer celle-ci un seul instant. Les personnages ne sont pas épargnés et le lecteur non plus. On porte à bout de bras ce couple fragilisé par l'irruption du handicap moteur (paraplégie). Tout est à reconstruire, les corps, les âmes, les repères, la vie. Et c'est un long, très long chemin, fait de révoltes, de colères, de haines, de dépressions, de changements, d'adaptations, de fatalité, d'acceptations, de mises en place, de renoncements, d'un pas en avant trois pas en arrière, de résilience, de reconstruction, d'abnégation, d'incompréhension, de disputes, de réconciliations, de naissance, de renaissances. Il en est une qui donne plus tout et supporte tout au point de s'oublier et de s'effondrer. Il en est un qui découvre ce que c'est que d'être aimé pour ce que l'on est vraiment, au fond de soi, malgré le handicap, et qui de ce fait, apprend à aimer vraiment... et différemment. 

Longtemps encore après l'accident, François focalise sur sa virilité perdue. Il pense que seule sa virilité fait de lui un homme, un homme aimant et aimable. M'aurait-il paru aimable avant son accident ? Séduisant certainement, aimable non. Après l'accident, il développe un caractère de chien. S'il n'était pas désormais cloué dans un fauteuil, en tant que lectrice, je lui aurais volontiers envoyé plusieurs paires de gifles et je me serais sans doute même barrée bien loin, fauteuil ou pas. Et pourtant, Eléonore surmonte, tant bien que mal. Et à eux deux, ils nous font vivre de véritables montagnes russes émotionnelles. On tremble, on retient notre respiration, on prolonge la lecture à des heures indues...

Et puis il y a les personnages secondaires qui apportent une belle énergie, de l'oxygène au roman, et un soutien, même si parfois lointain, à nos deux malmenés par la vie. Il y a Elsa l'infirmière du centre de rééducation de Garches, Ryan, le compagnon de chambrée de François, les parents et la grand-mère d'Eléonore, Isabelle, l'ex épouse de François, la trompée, la quittée... Mais qui est là tout de même avec ses forces. J'ai adoré l'évolution de la relation entre l'ex-femme et la nouvelle compagne. J'ai aimé chacun d'eux.

Evidemment, Tenir debout est un aussi un roman sur le handicap, ici la paraplégie. Je ne m'étendrais pas sur le sujet, puisque vous lirez certainement le livre. Mais Mélissa Da Costa n'élude rien du parcours du combattant ni des souffrances et des difficultés physiques, matérielles, psychologiques, relationnelles, sociales que cela représente... Pour le patient, mais aussi pour son entourage. Elle est bien sûr documentée sur ce délicat sujet et tout, absolument tout sonne très juste... et invite chacun à se questionner... Si l'un de mes proches, ou si moi... Aurais-je la force ? Même après cette lecture magnifique, je doute bien de mes capacités à endurer cela. Peut-être que l'instinct de survie est finalement plus fort que tout...

Tenir debout ce n'est pas forcément marcher. C'est ne pas couler, c'est garder la tête haute, c'est former un couple "qui tient debout", c'est résister pour soutenir l'autre, c'est se passer le relais quand l'autre n'y arrive plus. C'est aimer en fait. Aimer l'autre, s'aimer soi -même quoi qu'il advienne. Et peut-être, c'est tenir sur ses jambes, même si ce n'est que quelques minutes et épaulé par des bras bienveillants.

Roman bouleversant, et magistralement mené. Avec des personnages qui sont des héros invisibles de la vie, et qui leur rend superbement hommage. Cette rentrée littéraire commence très bien pour moi :)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 14 Juillet 2024

Roman - Editions Livre de Poche  - 288 pages - 8.40 €

Parution en 2011 (Grasset en 2009)

Mon pitch : En 1969, Peter March, bon père de famille et électronicien fantasque, prend le départ pour la première course autour du monde en solitaire et sans escale... Sur un trimaran construit par son équipe, ce qui, à l'époque, était révolutionnaire. Son but : se construire un destin, relever un défi, et inscrire son bateau, le Sailahead, dans les annales de l'histoire maritime. Oui, mais... Tout ne se passe pas comme il l'espérait... Et pour garder la tête haute, Peter March décide, tout au long de la course, de mentir sur ses positions. Car son tour du monde ne l'emmènera pas plus loin que l'Atlantique. C'est donc un roman sur une grande tricherie, mais pas que...

Tentation : Trouvaille bien appropriée pour le challenge en rangeant les rayonnages A et B de ma médiathèque !!!

 

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Pour écrire ce roman, Isabelle Autissier s'est inspirée d'un fait divers réel. S'ajoutent ses propres expériences de grande navigatrice en solitaire et sa jolie plume font le reste : un roman captivant, émouvant, "questionnant" et quelque part remuant, dans tous les sens du terme. Car ce Peter March on ne peut pas dire qu'on l'apprécie vraiment dès le début de la course, car une chose est sûre, il a un côté prétentieux qui fait vite surface. Et puis on apprend à le connaître, on suit pas à pas sa plongée dans la folie et là, il touche qui sait lire entre les lignes... Peter March a sans doute toujours été malade, même si son enthousiasme, sa fantaisie, ses délires, son allant le rendaient sympathique à son entourage qui à l'époque, ne s'est sans doute rendu compte de rien. Mais la mer révèle la profondeur, la vérité et réalité des êtres.

Les chapitres alternent. Tantôt ils retranscrivent le journal de bord de Peter March, que sa fille a retrouvé des années après. Les autres émanent d'Eva, la fille de Peter March, qui n'avait que 13 ans lors de cette interminable course. Elle y raconte la vie à la maison, l'absence, l'inquiétude, la pression médiatique etc... Puis, bien plus tard, alors qu'elle vient de mettre au monde son premier enfant, la voilà partie en pèlerinage sur les traces de son père.

Et nous, nous accompagnons Peter March dans sa dérive, dans ses sursauts d'énergie et de motivation, dans ses questionnements, dans son approximation maritime, dans son mensonge qui le place là où il n'est pas, dans ses déliriums, dans ses émerveillements, dans ses peurs, dans ses questions, dans sa galère. Isabelle Autissier nous dit bien que la mer se prépare, se mérite, qu'elle est très exigeante et ne supporte aucun à peu près. 

Cette lecture est tout le contraire de ma précédente pour le challenge Book trip en mer... Dans Le tour du monde avec mon Baluchon, Yann Quenet s'est préparé des années, part vraiment pour le plaisir sans aucun chrono, et aime la solitude, taiseux qu'il est... ici Peter March part pour le défi, pour gagner et déteste la solitude... Les conséquences ne se font pas attendre.

Quand je dis que ce roman peut être remuant, c'est parce qu'il vous envoie une déferlante de questionnements en plein visage... En tous cas, ce fut le cas pour moi qui du coup, me suis hélas sentie assez proche, par moment, de ce Peter March... pourquoi fait-on les choses ? Pour le plaisir ? Pour gagner ? Pour prouver ? Pour exister aux yeux des autres ? Il est question aussi de pression sociale, d'exigence du toujours plus vite, toujours plus technique etc dans notre monde qui va au naufrage...

Evidemment, je ne vous révèle rien du parcours et de la finalité de ce périple en mer, ni si le mensonge sera découvert. Sauf que le bateau tiendra finalement bon, mais l'homme sombrera... mais là, c'est écrit dans mon billet !

Avec ce livre, je gagne 2 points, ce qui me mène à 8 points

Je suis toujours Mousse !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 2 Juillet 2024

Roman - Editions Phébus - 214 pages - 19.90 €

Parution en mars 2024

Mon pitch : De retour de France où il a découvert la vérité sur ses origines, Elias brûle toute possession qu'il considère comme superflu, dont la maison où il a vécu avec ses parents adoptifs.

Il se construit une cabane dans les montagnes enneigées du Montana, où il espère vivre paisiblement, juste en dépendant de la nature qu'il connait si bien. Mais à quelques pas de là, la forêt est outragée par les engins de déforestation de l'entreprise Drumm. Et à la tête cette exploitation, il y a Caryl Drumm, qui a épousé Elisa, durant le voyage d'Elias. Le retour d'Elias sur la terre de ses ancêtres de coeur ne va pas être si calme que cela.

 

 

Tentation : mon coup de coeur pour Pur sang

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 Mon humble avis : Après Pur sang, Âpre monde est le tome 2 de ce qui est pour l'instant annoncé comme un diptyque (La marche du rêveur), même si, une fois celui-ci fermé, je verrais bien cette histoire devenir un triptyque.

Elias est de retour dans les grands espaces de l'Ouest américain. J'étais contente de passer à nouveau du temps avec lui, aussi court soit-il... Car ce roman se dévore encore et j'en suis étonnée car dans l'absolu, il n'est toujours pas dans ma zone de confort. Aussi, je soupçonne vraiment Franck Bouysse de posséder une potion magique pour m'envouter à ce point de sa plume, de ses atmosphères, de ses dialogues réduits à quelques mots, dont aucun n'est superflu. On est dans le détail des gestes, du silence, du regard, des pas, dans l'immensité, la nature, la neige qui étouffe les sons. Il y a la petite ville, le shérif, la droguerie, deux vieilles filles un peu barrées et surtout la richissime famille Drumm. Et Elias qui découvre des kilos de pépites d'or dans des tombes éventrées suite à un glissement de terrain.

D'un point à l'autre, on y va à cheval ou en pick up... Une parfaite ambiance de Far West. D'autant que, comme dans "L'homme peuplé", on sent que le danger rode et le tension monte.

Et parfois, entre les chapitres contemporains, se glisse la voix de Markhus, un déserteur de la Guerre de sécession, qui vient d'enterrer son deuxième compagnon de fuite, et qui rencontrera d'ici peu, la tribu des Nez percés... Le sujet des amérindiens, des massacres et des spoliations dont ils furent victimes, et de leur enfermement dans les réserves. On sent parfaitement la colère de l'auteur face à cela, et l'hommage qu'il veut rendre ici à ces hommes et femmes.

Je serais moins dithyrambique dans ce billet que je ne l'avais été pour Pur sang. Certes, la plume est toujours aussi belle, les passages qui nous ramène en 1885 sont sublimes et les dialogues entre le Shérif Botica et Elias, minimalistes et tellement empreints de sagesse, laissent une sacrée trace. Mais cet opus m'a semblé plus convenu que le précédent, et l'issue un peu trop annoncée par avance. J'espérais quelque chose plus fort comme semble le promettre la quatrième de couv, et aussi, que le sujet de la déforestation soit plus exploité.

Malgré ces petits bémols, j'ai vraiment adoré la compagnie d'Elias et la caresse de la plume de Franck Bouysse. J'espère vraiment qu'il y aura un troisième tome.

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Challenge Lisez votre chouchou, #Littérature française

Repost0

Publié le 25 Juin 2024

Roman - Editions Folio - 364 pages - 8.90 €

Parution poche avril 2024 (Editions du Sonneur 2022)

Mon pitch : De 1850 à 2001, l'épopée trépidante d'une famille, entre les Cévennes et Paris. Dans la famille Aghulon, les filles portent toutes des prénoms de fleurs, et les chats parlent et philosophent. Alors que Pasteur découvre un vaccin, qu'une première Guerre Mondiale terrasse les plus vaillants, que les milices menacent le voisinage en 1940, que les jeunes mènent une révolution en 1968 ou que deux tours s'effondrent en 2001, dans la famille Aghulon, on nait, on vit, on meurt, on vit des aventures et des péripéties, on se passionne, on aime, mais on reste debout, envers et contre tout. Peut-être parce que la fantaisie et l'amour maintiennent en vie !

Tentation : Pour le club de lecture

Fournisseur : Ma CB

 

Mon humble avis : Une chose est sûre, Laurine Roux a l'imagination qui déborde, le goût du rocambolesque, de l'originalité, de la fantaisie, et surtout le sens du rythme. Point de temps mort dans cette histoire, qui va comme à deux cents à l'heure, qui mène d'un rebondissement à un autre au fil des naissances, des nouveaux personnages qui sont tous hauts en couleur, tout comme leurs lubies. La romancière mène son ouvrage avec une sacrée énergie, respectant manifestement sa ligne de conduite, fidèle à son style, son extravagance !

Sauf que, je n'ai pas forcément apprécié cette prouesse à sa juste valeur... Car ce rythme effréné a fini par m'épuiser. Ca décape tellement qu'il ne reste pas assez de place pour le réflexion ou l'approfondissement des réactions et événements. En fait, à mes yeux, ce roman est trop foisonnant. (c'est terrible de dire cela, quand on compare avec des livres où ils se passent si peu qu'on sombre dans l'ennui). De même l'emphase de l'écriture et des dialogues, ou encore des titres de chaque chapitre m'a paru un peu "trop" pour sembler naturelle et couler de source. Cela m'a un peu lassée à la longue, malgré les jolies trouvailles. Je suis sûre aussi qu'il m'a manqué pas mal de connaissances pour repérer ou comprendre nombre de références musicales, historiques, politique ou autre. Si j'aime la fantaisie poétique habituellement, j'avoue que je n'ai pas adhéré ici aux chats qui vivent une cinquantaine d'années... Et si "Sur l'épaule des géants" est censé être drôle (oui, il y a beaucoup d'humour et de dérision dans ces pages), il m'a "juste" amusée. Peut-être parce que tout y est poussé un peu à l'extrême.

Comme points de repères chronologiques, des événements historiques ponctuent le récit. Et là, j'avoue, l'autrice m'a bien ferrée dans sa narration de la 2ème Guerre Mondiale, lorsque la milice entre dans la maison familiale des Cévennes, et que derrière un faux mûr, est cachée une famille juive. Pendant quelques minutes ma respiration s'est coupée.

On passe tout de même un moment agréable, assez léger, avec Violette, Eglantine, Marguerite, Rose, Camélia, Iris et leur famille et amis. Ces femmes sont attachantes, et quelque part, cette saga et ce clan féminins m'ont un peu fait penser à l'univers d'Olivia Ruiz. Marguerite est celle qui porte ce récit sur ses épaules de géante. Car oui, la morale de l'histoire, c'est qu'on ne réalise qu'une fois qu'ils ne sont plus que nos aïeuls ont vécu une vie singulière, loin de la nôtre, et que par leurs caractères, leurs actes, leur bravoure, leur originalité, leur foi en l'Amour, ils ont bâti notre histoire, et le socle de notre éducation.

Je n'ai pas été réceptive à tout, mais je pense que ce roman peut plaire et divertir un grand nombre de lecteurs. D'ailleurs, les avis de Babelio sont très élogieux.  Et je reconnais que l'autrice a réalisé un sacré travail ! Je suis contente de cette rencontre, et je pense lire d'autres ouvrages de Laurine Roux, pour me faire une idée précise de son univers.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 14 Juin 2024

Roman - Editions Audiolib - 10h11 d'écoute - 22.95 €

Parution Audiolib et Michel Fafon en mars 2023. Existe en poche

Mon pitch : A la mort de son père, Adèle découvre des lettres évoquant un mystère autour de la mort de sa mère alors qu'elle n'avait que 4 ans.  Pour en avoir le coeur net, elle quitte Paris et retourne là où elle n'a pas mis les pieds depuis 25 ans : Ouessant, le berceau de sa famille maternelle.

Elle va mener son enquête, rencontrer, interroger, se confronter à des murs. Parviendra -t-elle à les faire tomber ?

 

 

Tentation : Envie de découvrir l'autrice

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : Je voulais découvrir cette autrice dont les titres fleurissent régulièrement dans les librairies et les médias depuis maintenant quelques années. Voilà qui est chose faite. Une audio lecture agréable et facile, divertissante.

Il s'agit encore une fois d'un secret de famille ! Je dis encore une fois car j'ai l'impression que ce sujet est source d'inspiration inépuisable pour les écrivains, et que finalement, beaucoup de romans se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Pas désagréables mais ils en oublient peut-être l'essentiel à mes yeux : l'originalité. D'autant que les causes et les issues ne sont pas toujours ultra surprenantes : la honte, les époques, les réconciliations etc.

L'écriture en elle-même est agréable et fluide. Cependant, il m'a semblé que les dialogues et monologues intérieurs frôlaient souvent la mièvrerie (selon mes critères) et flirtaient avec le pathos (toujours selon mes critères). A moins que ces impressions soient accentuées par le ton de l'interprétation audio...

Mais, mais, il y a l'Île d'Ouessant, ses paysages, sa rudesse, ses habitants, son Histoire, ses us et coutumes, ses gardiens de phares... Rien que Ouessant, ça vaut le voyage, d'autant qu'il est bien et juste assez documenté. Qui dit Ouessant, dit ornithologie. Il en est un peu question, ainsi que des fameux "cocheurs".

Il reste une histoire touchante, qui nous dit que pour avancer, il faut savoir repartir en arrière, et qui redit le poids des silences et le choc des mensonges... Le tout dans un décor extraordinaire.

Un roman que je peux donc conseiller sur le mode "estival sans prise de tête".

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

Repost0