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Publié le 11 Avril 2023

Roman - Editions Pocket - 222 pages - 6.75 €

Parution Pocket octobre 2022 (Les presses de la cité 2021)

L'histoire : Neven, ancien aviateur reconverti en mécano sur un aérodrome, et Andie, jeune détective privée, sont recrutés par un richissime homme d'affaires pour mener une enquête et résoudre un mystère vieux de plusieurs décennies : Qui a tué le Petit Prince, et qui a tué Antoine de Saint Exupéry ? A bord d'un Falcon, d'îles en îles, ils parcourent la planète et rencontre les membres du club 612, celui des fans et experts du Petit Prince.

Tentation : La blogo

Fournisseur : Cadeau de Noël

 

Mon humble avis : J'ai vu ce livre sur la blogo, puis sur les étals des libraires, alors hop, direction sous le sapin !

Bon je vais être directe, la rencontre ne s'est pas vraiment faite, et à bien manqué ne pas se faire du tout. Les premières pages m'ont amusée, la suite m'a lassée, j'avais l'impression de brasser de l'air, que les questions comme les situations se répétaient sans cesse, et que chacun contredisait l'autre, bref, que l'on tournait en rond. Est-ce le Petit Prince qui a tué St Exupéry ou St Exupéry qui a tué le Petit Prince ?

Et puis les 40 dernières pages ont inversé la situation et réveillé mon intérêt et mon plaisir de lecture. Mais je pense que je suis partiellement coupable de ce manque d'enthousiasme. Peut-être que je n'ai pas su lire ce roman avec l'enfant qui est en moi, que j'ai laissé toute la place à l'adulte. Et puis, j'avoue, je crois que je n'ai jamais lu le Petit prince, je n'en connais que quelques bribes, les plus célèbres. Honnêtement, je pense que si j'avais lu (ou relu) le Petit prince récemment, j'aurais peut-être trouvé admirable la construction du roman, je pense très parallèle (tant dans l'aspect voyage îles / planètes que dans les personnages, depuis Neven et Andie, jusqu'aux membres du club 612, qui sont tous une "réincarnation" de ceux du roman le plus traduit et le plus vendu au monde !)

Jusqu'à maintenant, Saint Ex se résumait pour moi à l'aéropostale, à vol de nuit, au Petit Prince. Aussi, je suis contente de mieux connaître sa vie, son oeuvre etc. J'ai apprécié aussi les dialogues à portée philosophique entre les personnages, toujours en rapport avec l'oeuvre d'Antoine de St Ex sur la rose, etc. Bref, c'est une explication / vision du texte très intéressante tout de même proposée ici par Michel Bussi, toujours d'actualité, voire plus que jamais, dans la portée humaniste, écologique etc. Et je ne considèrerais plus jamais les fameuses citations : "On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux" et "Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé"... Je vous laisse le plaisir de découvrir ce que pourrait être les sens réels de ces phrases que l'on connaît tous.

Bon ben c'est pas tout, moi, il me reste à lire le Petit Prince du coup. Et je pense que toutes celles et tous ceux qui liront code 612 auront envie de redécouvrir le petit prince à la lueur d'un autre réverbère.

PS : Evidemment, ce qu'écrit Michel Bussi est inspiré d'une longue recherche et d'une grande documentation sur le sujet. Bref, y'a du boulot derrière !!!

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 29 Mars 2023

Roman - Editions Gallimard - 176 pages - 18 €

Parution le 18 août 2022 : Rentrée littéraire

L'histoire : Elsa Feuillet, lyonnaise, est une romancière méconnue, fan de la célèbre Béatrice Blandy, écrivaine renommée. Fan au point de lire et relire ses romans, mais pas au point de faire la queue dans un salon pour la rencontrer.

Béatrice Blandy décède d'un cancer. Quelque temps plus tard, Elsa rencontre l'époux de la défunte. Une idylle naît entre eux. Elsa va peu à peu se glisser dans la vie de son autrice fétiche...

 

Tentation : Le hasard

Fournisseur : La bib' de Dinard

Mon humble avis : Le hasard fait parfois bien les choses. L'autre jour, je passais par la médiathèque, voir les romans disponibles sur la table des nouveautés. Pas grand-chose... Je ne connais l'écrivaine Carole Fives que de nom, aussi, je me suis dit qu'elle avait peut-être quelque chose à me dire !

Et je ne me suis pas trompée, j'ai dévoré ce roman en 24 heures. Et cette lecture rythmée, prenante, addictive même, m'a fait beaucoup de bien.

Pourtant, le point de départ de l'histoire n'est pas exceptionnellement original et la direction qu'il prend non plus... Il y en a eu déjà, des livres mettant en scène des écrivains et des possibles usurpation d'identité.

Mais tout est mené avec maestria, la tension monte, tout en restant supportable et distrayante, laissant au lecteur le plaisir d'établir ses propres suppositions quant à l'issue finale... Qui évidemment, surprend je pense tout le monde, même les plus fins esprits.

A un certain moment, l'atmosphère n'est pas sans rappeler "Rebecca" de Daphné du Maurier, d'ailleurs, la référence est tout à fait assumée, le personnage d'Elsa y faisant allusion à plusieurs reprises. Nous ne sommes pas dans un thriller à proprement parler à mes yeux, mais l'ambiance s'en approche dangereusement !!!

Ce roman interroge aussi sur la littérature... le talent, sa source, le droit du lecteur, les petits arrangements entre éditeurs, la différence entre l'inspiration naissant d'une admiration et le plagia etc. Je ne développe pas plus, sous peine de spoiler.

Certes, Carole Fives en dit assez peu sur ses personnages. Cela ne m'a pas dérangée, bien au contraire. Cela évite des descriptions et des digressions interminables, et surtout, cela permet au lecteur de se glisser dans la peau du personnage, celle-ci étant assez lisse pour accueillir quiconque. Un livre vite lu bien lu, ça me va très bien !

La plume est fluide, agréable, directe, elle ne s'encombre pas du superflu, j'ai beaucoup aimé, et je pense que je lirai d'autre roman de Carole Fives, et cette fois-ci, ce ne sera plus par hasard !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Mars 2023

Roman - Editions Livre de poche - 337 pages - 8.40 €

Parution poche Mars 2021 , Calman Levy 2020

L'histoire : New York, Flora Conway est une romancière primée, mais aussi discrète et légendaire.  Un jour d'avril, sa fille de 3 ans, Carry, disparaît de son appartement pourtant fermé à clé de l'intérieur. L'enquête policière ne donne rien... Six mois plus tard, au bord de la folie, Flora réalise que tout cela dépasse vraiment l'entendement, et que sans doute quelqu'un tire les ficelles et la manipule.

Pendant ce temps, il semble qu'à Paris, un écrivain qui traverse une très mauvaise passe familiale, détienne les clés de l'énigme et du désarroi de Flora.

 

 

Tentation : Pourquoi pas une bonne lecture bien distrayante ?

Fournisseur : La boite à livres en bas de chez moi.

Mon humble avis : Et oui, j'aime varier les genres et les plaisirs. Chez moi, on peut passer du Prix Nobel de Littérature avec Annie Ernaux à Guillaume Musso, et dans quelques jours, on arrivera à Jonathan Coe !

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman est vraiment original avec une sacrée structure qu'il fallait imaginer ! On met un certain temps à saisir où Guillaume Musso veut nous mener, quand il se joue de nous lecteurs etc. On pense trouver et puis non, ou pas tout à fait. Il est difficile de démêler le vrai du faux, le vrai fictionnel du faux réel etc. On est parfois égaré par les retours en arrière, les changements de narrateurs, les extraits d'articles de presse Il est souvent question de littérature dans cette histoire, les principaux protagonistes étant écrivains ou éditeurs... Musso y aborde la célébrité très étiquetée dans le domaine littéraire, peut-être aussi une certaine lassitude d'être cantonné à un même genre, la fiction invasive dans la vie, la créativité, le mythe de l'écrivain forcément sympa, le rapport du romancier avec ses personnages. Bref, il y a beaucoup de Musso dans ces lignes, jusqu'au changement de maison d'édition, l'envie d'autre chose.... Le romancier a annoncé il y a quelque temps vouloir ralentir la cadence habituelle de parution... Tout cet aspect-là est assez intéressant, et les multiples rebondissements romanesques et révélations tiennent assez en haleine.

La vie est un roman est vraiment une mise en abymes à tous les étages, avec des romans dans le roman, de vrais faux personnages, vrais faux romanciers, vrais faux romans, du fictif qui devient réel et du réel qui nourrit le fictif. Bon pas mal de choses m'ont fait un peu tiquée, comme tirées par les cheveux, mais après tout, dans un roman, tout est possible et l'auteur trouvera bien une explication. Ceci pour aborder le sujet de la liberté d'un auteur, et de l'éternel débat (qui me laisse de glace, car je crois qu'il y a un peu trop de mystification là-dedans) : qui mène le bal, qui tire les ficelles, le romancier où ses personnages... Les réponses des écrivains varient... 

C'est évidemment une lecture amusante et globalement agréable, qui fait son job. Quelques réserves sur les lamentations de l'écrivain parisien qui fonctionne au doliprane, sur des passages qui m'ont paru trop mielleux, sur l'impression que tout va dans tous les sens sans continuité manifeste... J'ai un peu ronchonné sur le style, les envolées pseudo poétiques qui me paraissent souvent comme des phrases toutes prêtes à placer en introduction de chapitre et l'aspect un peu violon. Bref, original mais tout de même un peu déconcertant... Comme la vie peut l'être parfois. J'ai lu d'autres Musso plus prenants.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 14 Mars 2023

Roman - Editions Folio - 114 pages - 6.10 €

Parution d'origine chez Gallimard en 1983

L'histoire : Annie Ernaux retrace ici la vie et la mort de son père. Pour ne pas oublier ses origines modestes, et leur rendre hommage. Ce père qui n'était jamais entré dans un musée, qui a eu une vie de labeur, qui a tout fait gravir les marches qui lui étaient possibles pour atteindre, mériter et garder sa place, sans jamais espérer l'inaccessible, l'autre côté. Qui se contentait de ce que la place lui accordait de confort, un peu plus doux au fil des décennies, et qui a accepté que sa fille s'éloigne, pour gagner une autre place, plus haute que la sienne.

Tentation : l'actualité littéraire

Fournisseur : Kdo de Noël

 

 

Mon humble avis : D'Annie Ernaux, je n'avais lu jusqu'ici que "L'autre fille", que j'avais beaucoup aimé. C'était il y a déjà plus de 10 ans ! Et voilà que 2022 couronne Annie Ernaux du Prix Nobel de Littérature ! Il me fallait à tout prix en découvrir un peu plus de cette grande dame.

La place, ce n'est pas un lieu. C'est la position. Le rang. La classe sociale. Celle du père d'Annie Ernaux et par extension de sa mère, de sa famille. Né paysan pauvre au début du XXème siècle, il deviendra ouvrier, puis petit commerçant d'une ville de province normande. Sa fille, Annie, sera scolarisée, puis étudiante... et deviendra professeur de lettres modernes. Un fossé qui s'élargit entre la place de la fille, et celle du père, un gouffre qui éloigne encore un peu deux êtres que la vie et l'époque ont toujours séparés d'une distance silencieuse.

J'ai aimé ce texte, énormément. Le contexte, les décennies qui défilent, les villes et leurs centres qui évoluent, les méthodes de consommation qui changent aussi. Le confort plus que rudimentaire, voire inexistant dans l'enfance du père, qui s'étoffe petit à petit, alors que le père monte une marche dans le rang social, gagne un peu plus après avoir tant réfléchis, transpiré, osé, pour mener sa famille à bon port, et mériter le respect... Et surtout, avoir la tête haute, sans se la jouer non plus, sans imposture. Rester à sa place quoiqu'il en soit. Faire attention au regard de l'autre. Et puis il y a tous ces us et coutumes qui sont maintenant d'un autre temps, et qu'il est utile de rappeler... Oui, la vie fut comme cela à une époque... 

J'ai aimé la description subtile, sans reproche ni fierté déplacée, de la migration d'Annie, depuis un milieu populaire, où l'on ne cause pas toujours un français correct, vers un entourage estudiantin, professionnel et personnel intellectuel et bourgeois.

Enfin, j'ai aimé cette écriture, épurée, narrative, pudique aussi, qui ne s'encombre pas de fioritures ni de détours. Pourtant, certaines phrases ou assertions claquent et s'impriment dans l'esprit du lecteur. Une langue presque abrupte pour rester au plus près de ce que les choses ont été, ne pas trahir... mais tout en restant à une certaine distance. 

Mais pour moi, ce texte reste un bel hommage au père, un homme droit, qui grâce aux classes sociales acquises par son labeur, alliées à l'évolution des droits républicains, a permis à sa fille de s'élever encore plus... même si cela signifiait : s'éloigner, et ne plus forcément se comprendre.

Un livre qui peut parler à tous et toutes...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 7 Mars 2023

Roman - Editions Livre de poche - 278 pages - 7.20 €

Parution Poche 2011 (Grasset & Fasquelle 2009)

L'histoire : Emilie prépare un dîner aux chandelles pour ses 25 ans de mariage. Dans la cave, elle déballe une bouteille d'une feuille de journal... Sur ce feuille, une annonce attire son attention... Ni une, ni deux, elle prend ses clés de voiture et prend la route, direction l'Italie. Cette annonce s'adresse forcément à elle. Dario, 1976, Aix en Provence... C'est son premier amour, alors qu'elle était lycéenne.

 

 

 

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

Mon humble avis : J'ai aimé les quelques romans de Véronique Olmi que j'ai lui, il était temps que je règle le compte de celui-ci !

Une histoire qui n'est pas spectaculaire ni grandiloquente, mais qui charme, énormément. Je me suis sentie bien dans ces pages, avec Emilie, en direction de l'Italie. L'ouvrage commence un peu comme un road trip. On accompagne une femme quinquagénaire qui roule vers son amour d'adolescente. On pourrait la croire folle ou capricieuse... Partir comme ça, sur un coup de tête le soir de ses 25 ans de mariage. Il n'en n'est rien. Tout s'expliquera au fil des pages. Ce voyage vers le passé est comme un long regard dans le rétroviseur... Qu'a-t-elle fait de sa vie depuis cet été 1976, alors qu'elle est devenue épouse, mère, institutrice à Paris. Toutes les réflexions de ce personnage m'ont beaucoup parlé et touchée. Nos vies sont différentes, mais j'ai connu des départs subits et j'ai le même âge. Tout au long de la route, Emilie fera des rencontres, plus ou moins surprenantes, mais qui lui donneront un autre angle de vue sur la vie, le monde, elle-même. Et puis, il y a ce passage dans ce centre médicalisé, où vie Christine, sa grande petite soeur qui a un chromosome de plus.

Emilie arrive en Italie, sonne chez Dario... Et là, l'attend l'inattendu, elle qui avait tout imaginé durant son périple, et cet inattendu surprend vraiment le lecteur.

C'est un roman doux et dur à la fois, mais où je me suis sentie comme dans un cocon, écrit avec délicatesse et justesse, en plus de la langue joliment maniée et d'une fluidité agréable... Les personnages sont décrits avec subtilité, rien n'est laissé au hasard en fait. C'est l'histoire d'une femme qui vole vers son premier amour, celui qui lui a permis, jeune fille, de déployer ses ailes, et de commencer un long chemin pour se défaire du carcan familial stricte et religieux... de commencer à être elle, juste elle.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 25 Février 2023

Roman - Editions Acte Sud - 304 pages - 15.39 €

Parution le 17 août 2022 (Rentrée littéraire) 

L'histoire : Autrefois, dans sa Grèce natale, Zem Sparak fut un étudiant engagé, militant pour la liberté.  Des années plus tard, alors que son pays a été privatisé, il n'est qu'un flic de la zone 3, la plus misérable d'une mégalopole régie par le consortium GoldTex, fleuron d'un libéralisme hyperconnectée et coercitif.

Un matin dans la zone 3, un cadavre, ouvert tout au long du sternum, est découvert. Mais le défunt est issue de la zone 2... Aussi, Zem devrai faire équipe avec Salia, une jeune inspectrice de la zone 2 pour mener à bien cette enquête dans les méandre de la politique, des progrès scientifiques à tous prix, dans la soumission d'un peuple... Une enquête qui ne laissera personne indemne.

 

 

Tentation : Le passage de l'auteur à La Grande Librairie

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : Je m'en veux, j'ai lu ce roman avant mes vacances en Baie de Somme, et je n'en rédige mon billet que maintenant, avec des souvenirs déjà bien émoussés. Il me sera donc difficile d'être très précise, et c'est plus le contexte de cette histoire que je développerai.

Chien 51 est pourtant un roman foisonnant, dont il y aurait beaucoup à dire... Même si, mon petit bémol arrive déjà : Tout ne m'a pas été vraiment limpide... Entre les révoltes grecques et la mégalopole privatisée, il m'a manqué quelques étapes. Mais peu importe.

Je suis toujours admirative de l'imagination des écrivains qui s'essayent à l'anticipation, ici avec brio. D'autant que dans Chien 51, tout parait vraiment crédible... et presque logique (même si terrifiant) si l'on prend en compte l'état du monde actuel. Chien 51 permet à Laurent Gaudé de dénoncer les dérives du monde actuel en montrant ce qu'en pourraient être les conséquences dans un avenir assez proche...

- L'ultra privatisation... Les pays en faillite sont rachetés et régis par un consortium qui prône le libéralisme, l'hyper connexion, l'hyper consommation, la rentabilité. C'est le cas dans ces pages de la Grèce, et le Venezuela et le Bangladesh sont les prochains sur la liste. On n'est plus citoyens, mais cilariés (citoyens et salariés en même temps)...  Actuellement, nous avons le lobbying qui quelque part, dirige le monde et bien des gouvernements

- Les mégalopoles sont divisés en zone 1, 2,3. La 1 pour les ultra riches, la 3 pour les ultra pauvres. Les zones 1 et 2 sont couvertes d'une coupole qui permet d'éviter les aléas climatiques et notamment les pluies acides... Et pour accéder d'une zone à l'autre, il faut un pass que très peu d'élu obtienne... n'est pas déjà le cas avec les quartiers privés, ou encore dans l'autre sens, certaines banlieues où même les forces de l'ordre ne vont plus...

- La torture qui vous détruit à jamais n'est plus physique, mais morale et psychologique, par une espèce "d'insémination" d'images et de vocables d'une violence inouïe et insupportables dans le cerveau... Les médias actuels et leur multiplication via les réseaux sociaux s'y emploient déjà pas mal.

- Les progrès de la médecine... Et des implants, qui vous disent le nombre de jours qu'il vous reste à vivre selon que vous mangiez une pomme ou une pizza...  On est déjà dans une époque où se faire plaisir en mangeant gras ou sucré ou salé devrait rendre coupable à chaque instant. D'autres implants qui vous garantissent une vie sans AVC, sans infarctus, sans grande maladie... Donc presque une vie éternelle. Mais attention, très peu d'élus à cet implant, et évidemment que des ultra riches. Ne sommes-nous pas déjà à un accès à la médecine à 2 vitesses ?

Au-delà de tout cela, Laurent Gaudé, à travers ce roman, nous répète l'importance de l'identité, de la culture, du souvenir, de la justice sociale. L'enquête, qui devient thriller, et toutes les réflexions qu'elle amène est intéressante, malgré quelques moments "où il faut suivre", le tout dans un contexte potentiellement réaliste qui fait frémir...

Et bien entendu, la plume qui nous narre cette histoire est impeccable et délicieuse.

C'est sombre bien sûr, vu le sujet il ne pouvait en être autrement, mais je recommande !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 17 Février 2023

Roman - Editions Audiolib - 4h10 d'écoute - 17.99 €

Parution d'origine chez Grasset & Fasquelle en 2021

L'histoire : Magdalena, comédienne de talent a la quarantaine. Un jour, elle reçoit un message, lui indiquant qu'on a retrouvé trace d'Apollonia, sa mère, partie sans laisser de trace trente ans plus tôt.

Magdalena prend un train vers le Sud Ouest, vers une petite maison éclusière, à la rencontre de son passé, de son histoire, de sa mère, cette grande inconnue, et d'elle-même

Tentation : Pourquoi pas ?

Fournisseur : la bib de Dinard

Mon humble avis : Voici un très joli texte, plein de douceur, de délicatesse, de justesse, malgré la rudesse du sujet. Ajoutez à cela une plume très poétique, vous avez ici une lecture émouvante, à fleur de peau. Le récit est rythmé, il n'y a pas d'ennui, et Antigone apparait souvent. Cependant, tout s'y déroule comme avec une certaine lenteur, un souffle retenu, un peu comme un livre dont on tourne lentement les pages, à l'envers, pour remonter dans le passé : l'enfance, l'abandon et ses conséquences sur Magdalena. Bien sûr, dans sa quête, Magdalena va découvrir des secrets de famille, qui lui feront considérer sa mère autrement.

Le rapprochement des deux femmes va se faire vraiment pas à pas, par gestes, par silences, par attentes, par regards, même si l'un de ces regards semble vide, et qu'un usage de la parole semble s'être perdu dans les limbes du passé. Cet apprivoisement, assez inattendu dans la forme, est vraiment formidablement décrit et bouleverse. 

Le sujet de cette histoire n'est pas particulièrement original, mais c'est son déroulement et l'écriture magnifique de la romancière qui lui donnent tout son charme. Et surtout, avec cette version audio, l'interprétation magistrale et si habitée qu'en fait la comédienne Clothilde Coureau... Les silences sont bien marqués, et l'émotion se décuple lors les murmures, les presque chuchotements de l'actrice. Superbe, je conseille vraiment ce format de lecture pour découvrir ce roman, et cette plume.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 3 Février 2023

Roman - Edition Folio - 337 pages - 8.10 €

Parution en 2002

L'histoire : Celle d'une famille, celle de Marie la narratrice. Parents instruits et aisés, deux filles, deux garçons. Et des histoires de familles sur trois décennies, depuis l'enfance de Marie... avec quelques détours par le passé des aïeuls.

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

 

Mon humble avis : Ce livre dormait dans ma PAL depuis quatorze ans ! (Et il y en a qui y somnolent depuis bien plus longtemps, à ce niveau-là, cela devient de l'hibernation !)

Bon les 2 papattes parlent pour moi, je n'ai pas adhéré à ce roman... qui est très inspiré de la propre famille de Catherine Cusset. Donc on est presque dans une autofiction, à forme romanesque.

Ca se lit bien, car Catherine Cusset sait écrire, ça on le sait. Le style est fluide et propre, mais froid... Ce qui à mes yeux, laisse peu de place aux émotions. On reste un peu extérieur à tout cela. Certes, par bien des aspects, cette famille est un peu rocambolesque, mais elle est aussi une famille comme beaucoup d'autres, avec des membres plus ou moins hauts en couleurs, en caractères, en ambiguités et contradictions, en égos, en cruauté etc... Le titre de ce roman est sensé signifier le contraire de son contenu... J'avoue, c'est étrange.... Chaque membre y a son portrait plutôt vitriolé mais saupoudré de déclarations d'amour. Il règne dans ces pages un désordre chronologique qui perd un peu le lecteur dans le déroulement de ces histoires familiales et qui amène de nombreuses redites... lassantes. 

Un chapitre est dédié au père, un autre à la mère, deux aux vacances groupir en Bretagne, un à l'Amérique, deux à la grand-mère. Et dans chacun d'entre eux, tous les membres de cette famille font des apparitions à des moments différents de leur vie, mais aucun ne semble vraiment sympathique, ou n'est présenté de façon à l'être.

Honnêtement, mise à part la narration de la fin de vie de la grand-mère, je suis restée de marbre face à ce texte, qui m'a vite lassée, parfois agacée, et dont je suis sortie enrichie de rien... et surtout pas du récit des problèmes de flatulence familiale ! Si si... Je me suis même demandé : pourquoi écrire un tel ouvrage, sauf si l'on est à court d'inspiration... Car effectivement, les familles en sont souvent sources ! Bref, je ne conseille pas !

En fait, des 5 romans de Catherine Cusset qui sont passés entre mes mains, seul Un brillant avenir m'a énormément plu. Il m'en reste un dernier dans ma PAL... Qui va attendre un peu !

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 26 Janvier 2023

Roman - Editions Anne Carrière - 182 pages - 18.90 €

Parution le 26 août 2022 : Rentrée littéraire

L'histoire : En 1835, Gus un jeune scientifique, est envoyé par le musée d’Histoire naturelle de Lille pour étudier la faune du nord de l’Europe. Lors d’une traversée, il assiste au massacre d’une colonie de grands pingouins et sauve l’un d’eux. Il le ramène chez lui aux Orcades et le nomme Prosp. Sans le savoir, Gus vient de récupérer celui qui sera le dernier spécimen sur Terre de l’espèce. Une relation bouleversante s’instaure entre l’homme et l’oiseau. 

 

 

Tentation : Le billet de Katell

Fournisseur : Kdo de Noël !

Mon humble avis :  Je n'attribue pas un coup de coeur à ce roman juste parce que je lui ai trouvé quelques longueurs et propos répétitifs... Mais eu égard aux 182 pages du roman, ces derniers ne s'éternisent pas non plus.

Alors qu'on entre dans la 6ème période d'extinction massive d'espèces végétales et animales, Sybille Grimbert, à travers cette histoire, revient sur celle des Grands pingouins des régions nordiques, officiellement disparus en 1844, après des dizaines de milliers d'années de présence sur terre. Ce texte est parfaitement mené et documenté (sans excès non plus) et conduit le lecteur à de sacrées et profondes réflexions sur le rapport à l'animal et à la nature.

Bien sûr, tout au long de notre lecture, il faut garder en tête qu'à l'époque où se déroule cette histoire, les connaissances et les compétences naturalistes n'étaient pas les mêmes qu'actuellement, et qu'avant de protéger les espèces et de s'assurer un avenir commun, nombre d'hommes songeaient surtout à survivre dans un environnement hostile. Il n'empêche, maintenant que l'on a toutes les techniques scientifiques pour estimer les dégâts humains passés et leurs conséquences sur la faune, le carnage continue dans bien des points du globe, et pas uniquement les plus éloignées de notre pays.

L'histoire de Gus et Props et bouleversante, et réellement profonde. L'évolution de Gus au fil de ses réflexions et observations est tellement parlante... Au début, c'est un scientifique un peu mal dégrossi, sûr de ses raisonnements. Et puis, au contact de Props, il vacille dans ses convictions, il s'interroge sur le bienfondé de la présence de Props à ses côtés, sur sa chance de réintégrer une colonie de pingouins maintenant qu'il y eu imprégnation ?... Props, son avenir, celui de ses congénères,  leur relation. Mais il a aussi la naïveté insouciante de son époque lorsqu'il pense sans cesse : "ce qui ne nuit pas à l'Homme ne peut disparaître." Ca veut tout dire des convictions d'alors. Et pourtant, même si on sait depuis longtemps maintenant que l'Homme, par sa présence et ses actes (sur chasse, surpêche, commerce (illicite),  braconnage) fait disparaitre moult espèces, ce n'est pas pour autant que ceux qui s'en inquiètent sont majoritaires et réellement efficace dans le combat. 

Quoiqu'il en soit, Gus prend conscience qu'il fait partie d'un tout, d'un équilibre global, et qu'en cette partie, il est minuscule, il n'est pas grand-chose. Il ne place plus l'Homme au centre, mais dans l'ensemble. Et nous, nous suivons avec attention, suspense et émotion la destinée de deux êtres que tout sépare à la base : un homme et un pingouin, et nous nous demandons bien quelle sera l'issue de cette amitié.

Sybille Grimbert nous interpelle ici sur une espèce sauvage déjà disparu, mais pour nous alerter sur celles à disparaître prochainement. Evidemment on peut aussi y voir une "simple" histoire d'amitié entre un homme et son animal domestique, puisque c'est ce que Props devient. Et là, chacun peut y retrouver les joies, les peines, le partage, les émotions, la communication non verbale, les observations, les interrogations, les découvertes qui sont les siennes avec ses propres animaux domestiques... Lorsque l'autrice évoque le comportement animal et l'inconnu et les mystères qui l'entourent, j'ai souvent pensé à mes chats. Evidemment, les interrogations de Gus sont assez souvent anthropomorphiques. Mais même si l'anthropomorphisme est "dangereux" aussi pour les animaux (il biaise la perception des besoins animaliers naturels) il est tout de même la preuve de l'intérêt, de l'amour pour un animal, et de la reconnaissance et de la prise en compte de sa conscience,, de ses sentiments, de ses peines et bonheurs.

Un livre à lire évidemment ! C'est une très belle histoire, à partager, à faire connaître, à vivre.

Bon, mon billet est long, et mon émoi pour Props et Gus ne transparaît pas assez... Tant pis, je ne trouve pas d'autres mots.

Petit rappel : En France, la loi interdit la possession (sans dérogation administrative spécifique) d'un animal sauvage , quelque soit sa taille... Il est donc interdit de posséder, par exemple, un Chardonneret élégant ;)

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Janvier 2023

Roman - Editions Audiolib - 9h44 d'écoute - 21.45 €

Parution d'origine Editions Grasset & Fasquelle en 2020

L'histoire : Paris 1950... Violet se cache dans un hôtel miteux. En vrai, elle s'appelle Elisabeth et elle a fui Chicago, sa vie dorée, un mari fortuné et Tim, son fils adoré. Pourquoi ? Quel est son passé, quelle sera sa vie d'étrangère dans une ville inconnue, et quel avenir l'attend ?

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de Rennes (ma PAL audio)

 

 

Mon humble avis : C'est l'histoire de Violet / Elisabeth qui m'a accompagné agréablement lors de mes déplacements de Noël dernier... Pile poil la bonne durée, à un quart d'heure près !

Un roman bien construit, qui tient en haleine. Nous ne connaitrons tout de la raison de la fuite de Chicago qu'en fin de première partie, même si, au fil des pages, des indices sont semés ici et là. Car le récit de la vie parisienne de Violet alterne présent et passé, par le biais de réminiscences. 

Cette première partie m'a beaucoup plu... Violet, son passé, ses rencontres parisiennes, la vie, les moeurs et coutumes des années 50 et la passion de l'héroïne pour la photographie (son appareil photo ne la quitte jamais ou presque). 

La deuxième partie se déroule environ vingt ans plus tard. Pour des raisons que je vous laisse découvrir, Violet / Elisabeth est de retour à Chicago. Là-bas, ce sont émeutes raciales et anti guerre du Vietnam qui font rage, le climat est très tendu. C'est très intéressant mais un peu plus ardu à suivre. En effet, ce roman est aussi bien documenté donc il détaille les tenants et les aboutissements de ces émeutes d'alors, les mouvements politiques et les meurtres des Kennedy, de Luther King etc, les mouvements hippies, les droits civiques etc... C'est vraiment une plongée dans l'Histoire, une Histoire à ne pas oublier et dont les conséquences sont encore très contemporaines. Mais ne maîtrisant pas bien cette période de l'Histoire américaine, j'ai dû "m'accrocher" un peu plus.

La femme révélée nous rappelle le drame du racisme, notamment aux Etats-Unis. Même si Chicago était sur la voie du "chemin de fer souterrain" et que les villes du Nord étaient censées être libératrices pour les esclaves du sud, il y régnait tout de même un racisme prégnant, et si la ségrégation n'y était pas officielle, elle officiait tout de même de façon très sournoise. Gaëlle Nohant nous révèle donc l'histoire des ghettos noirs de Chicago et de l'injustice qui en découlait.

Mais ce roman est avant tout un magnifique portrait d'une femme décidée, courageuse, fidèle à ses idéaux, résiliente, qui s'assume, qui affronte et qui s'affronte. Une femme moderne en fait. Elle est vraiment touchante cette héroïne. 

L'écriture de Gaëlle Nohant est soignée, lumineuse, poétique, émouvante sans mièvrerie.

Bref, une bonne pioche, et une lecture que je vous conseille !

 

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Rédigé par Géraldine

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