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Publié le 2 Mars 2012

Roman - Editions Grasset - 334 pages - 20 €

 

 

Parution en août 2011

 

Rentrée littéraire sept 2011

 

 

GRAND PRIX DU ROMAN DE L'ACADEMIE  FRANCAISE 2011

 

L'histoire : Tyrone Meehan est un vieil homme quand il revient dans la maison de son enfance, à Killybegs. Il s'y enferme, il semble qu'il soit en danger. Et il écrit. Tout. Pour ne pas laisser aux autres et aux médias la chance de raconter n'importe quoi. Tyrone écrit les violence de son père républicain et catholique dans une Irlande déjà en Guerre. Puis son engagement personnel dans l'IRA pendant 50 ans, alternant combat et années de prisons. Puis la trahison. La sienne. Pourquoi, comment... Et au final ?

 

 

Tentation ; La blogo et la réputation du livre

Fournisseur : La bib'

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Quel livre ! Quel claque !

Première page... "Lorsqu'il entrait dans ma chambre, la nuit sursautait".... Déjà, je réalise que je pénètre dans un livre qui sera merveilleusement bien écrit, où chaque mot ne sera pas un hasard. Des mots caressent, d'autres griffent, d'autres encore assomment ou répugnent et révoltent. Il y en a même qui tuent.  Mais chaque mot, chaque phrase dans ce livre agit sur le lecteur.

Très vite, j'ai regretté mon inculture, ma méconnaissance de l'Histoire et du conflit Irlandais. J'ai été partagée entre la raison : faire quelques recherches sur le net pour comprendre l'entièreté de ce qui se passe dans le livre. Et l'envie, celui de dévorer ce livre et de ne le prendre que pour un roman, ce qu'il est d'ailleurs, même si, au final, je trouve, malgré mon inculture, qu'il est beaucoup plus que cela. J'ai opté pour l'envie, l'émotion, l'humain, le ventre et ma conscience aussi malmenée que mon inconscience, au dépend de mon instruction qui s'est néanmoins bien développée lors de cette lecture.

Retour à Killybegs parle d'un pays en guerre contre une partie de lui même, et contre un envahisseur. Un pays coupé en deux. L'histoire commence dans les années 1920 pour s'achever en 2006. En 1920, je n'étais pas née, mais en dans les années 90, j'étais bien vivante, relativement adulte. Je suis même allée dans le pays sans rien savoir, sans prêter attention à la véritable situation. De la guerre en Irlande, globalement, je ne connais que la chanson de U2 "Sunday bloody sunday", que l'on scande avec un noeud au ventre sans comprendre tout à fait le pourquoi de cette chanson. Avec retour à Killybegs, j'ai pris conscience de ce qu'était un réel attachement à une terre, à un pays, à une liberté. Moi, j'aime la France parce que j'y suis née, parce qu'elle est belle et parce que je sais, pour avoir pas mal voyagé, que la France est tout de même très très confortable malgré tout ce qu'on lui reproche. Et puis j'aime beaucoup nos artistes. C'est aussi une raison d'aimer son pays.  Maintenant, mon année de naissance fait que je n'ai pas du faire face à un envahisseur, ni à un réel danger. Peut-être alors réagirais-je et aimerais-je mon pays autrement. Mais tout de même, l'attachement de ces femmes et ces hommes à leur terre irlandaise m'a bouleversée. Comme l'engagement de ceux qui prennent les armes, de ceux qui les soutiennent dans la logistique, de ce combat... Bouleversant aussi le destin de ces hommes qui se retrouvent prisonniers et qui, au prix de leur vie réclament le statut de prisonniers politiques et non prisonniers de droits communs. Des conditions d'emprisonnement bien pires que celles décrites par exemple par Khadra dans "l'équation africaine". Et pourtant, tout cela se passait en Europe, il n'y a pas si longtemps. Dans une Europe qui se révolte et qui intervient au bout du monde dès que les droits de l'homme et surtout l'accès au pétrole n'est pas garanti et qui, je pense (terme choisi pour cause de méconnaissance profonde du sujet), n'a pas bougé beaucoup de doigts pour les Irlandais envahis, torturés, que Margaret Tatcher a laissé mourir lors des grèves de la faim dans les geôles irlandaises.

Et puis, il y a le coeur du roman.... La bavure, l'erreur, le mensonge qui s'installe et sur lequel il est difficile de revenir.... Et quand celui ci vous rattrape, il vous oblige à la trahison. Tyrone devient un traite, un agent au service de la couronne, malgré lui, parce que, quelque part, il n'a pas le choix. Tout ceci est extrêmement bien expliqué et détaillé dans le livre, chacun est libre ensuite de se faire sa propre opinion. Ici, Sorj Chalandon ne juge pas son personnage et d'ailleurs, mon humble avis de lectrice me fait dire que, effectivement, tant que l'on a pas été dans son ventre à lui, le traitre, tant que l'on n'a pas vécu un quart de sa vie, il est assez déplacé de porter un jugement.

Par contre, une question que je me suis posée et que je me pose encore et que je vous pose : d'un grand homme qui a consacré sa vie entière à la cause, d'un grand soldat aux multiples faits d'armes,pourquoi ou faut il retenir la trahison plutôt que l'héroisme ? Le mal que l'on fait annule-t-il tout le bien de notre vie ?

 

Un très grand livre qui donne la parole au traitre. Dans un autre livre, il y a quelques années, Sorj Chalandon donnait la parole au trahi dans son roman "Mon traitre". Livre dont je ne manquerais pas de vous parler très vite, puisqu'une rencontre est prévue avec l'auteur dans deux jours, au Festival de la Rue des Livres à Rennes.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 25 Février 2012

link  Livre audio - Editions Thélème - 2h30 d'écoute - 21.78 €

 

 

Parution de l'oeuvre originale en mai 2011Les oliviers du Négus

 

 

 

L'histoire : 4 nouvelles, 4 récits d'homme face à la mort, 4 récits de leurs dernières paroles, de leur dernier jour...

Un homme qui revient de la guerre en Ethiopie, un soldat romain, un autre de la guerre 14 -18 et enfin, un juge qui lutte contre la Mafia, en Sicile.

 

 

Tentation : Pourquoi pas ?

Fournisseur : Babelio et l'éditeur, merci pour l'envoi !

 

 

 

 

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Mon humble avis :Quatre nouvelles, lues merveilleusement bien par leur auteur. Le casque sur les oreilles, je m'installe sous couette et plaids pour écouter ce livre. De suite, la qualité d'écriture me marque. La langue est belle, majestueuse. Elle berce.... et je m'endors. Alors le sujet de la première nouvelle m'échappe, la voix de l'auteur se mélange avec mes rêves naissants, sans doute parce que l'histoire ne me captive pas. Mais dans cette histoire, je dirais, comme l'auteur, que "La mort convoque"

Mon intérêt et tout mon corps se réveillent au cours de la deuxième nouvelles, qui amène un centurion romain à prendre un fort et à tuer celui qui le tient, son père inconnu sans doute. Ici, la mort s'immisce finalement dans le corps de celui qui pensait bien faire, qui pensait obéir à son devoir... Une atmosphère étrange s'installe, qui n'est pas sans me rappeler celle de certains récits de Maupassant. On entre dans le fantastique.

La troisième histoire nous mène en Artois, dans la guerre des tranchées. Et là, j'aime beaucoup l'idée de cette terre qui se venge de toutes les meurtrissures infligées, qui tue et qui n'a pas fini de tuer comme l'annonce le narrateur dans une nouvelle qui tient autant de Maupassant que de l'anticipation écologique... Le suspens et là, on tremble. La mort rode. Le Golem, connaissait vous ?

La quatrième histoire nous ramène en Sicile, terre chère à l'auteur. C'est le récit qui m'a le plus touchée. Un juge anti mafia parle à son frère tout juste assassiné et chronique sa mort annoncée et inéluctable. Que faire ? Alors qu'il suffirait de fuir pour échapper à la mort, d'abandonner le combat, notre juge ne peut s'y résoudre. Ce combat, c'est sa vie.

En fait, par des symboles très forts, Laurent Gaudé met en scène la lutte intestine de chacun contre sa propre mort, où l'acceptation de celle ci quand elle est évidente. La mort qui fait partie d'une vie, une conclusion logique. La mort qui prend l'aspect d'un monstre et fait perdre la raison.

Malgré un intérêt inégal pour ce qui m'était conté, je retiens de cette lecture écoute une force narratrice exceptionnelle, une atmosphère qui nous fait vivre les mots et des destins qui nous forcent à nous interroger. Des qualités que je cherche dans toutes lectures et que j'ai trouvé dans 3 histoires sur 4 !

Mener aux portes de l'enfer est un art, que Laurent Gaudé maîtrise. Ca c'est une certitude... a approndir pour ma part ! Premier contact avec cette plume, et pas le dernier !

 

 

Lu dans le cadre de

 

 

 

L'avis de Gambadou, Stéphie

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 30 Janvier 2012

Roman - Edition Folio (Gallimard) - 218 pages

 

 

Parution en format poche : Janvier 2010

 

 

L'histoire : ll suffit parfois d'un geste ou d'un prénom pour tomber amoureux. C'est ce qui arrive à Fritz et Alice. Mais aimer ne suffit pas pour assurer une compatibilité éternelle. Alice et Fritz sont bien placés pour le savoir.... Ils passent leur temps.... et leur vie à se séparer. Car entre eux, il y a toujours des parents antagonistes, les attentes de l'un, les rêves de l'autre, les faiblesses, les erreurs et beaucoup trop d'amour...

 

 

 

 

 

 

Tentation : Mes deux autres lectures de l'auteur

Fournisseur : Ma CB, achat lors d'une rencontre avec l'auteur, donc exemplaire collector car dédicacé !

 

 

 

 

 

  

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Mon humble avis : Si vous avez lu mon petit résumé de l'histoire ci dessus, peut-être vous dites vous "oui bon, encore une histoire d'amoureux qui se séparent, rien de bien nouveau". Oui, sauf que je vous promets que racontépar David Foenkinos, un tel sujet prend une toute autre saveur, une saveur délicieuse, qui se déguste. A des millions d'années lumières de ce que l'on peut lire ailleurs.

Je suis heureuse que David Foekinos n'ait que 38 ans (c'est wiki qui dit). Cela veut dire qu'il a encore une longue vie devant lui pour écrire une bibliothèque entière et que, pour rattraper mon retard sur ces écrits parus, quelques mois d'alternance vont me suffire. Légèrement plus âgée que lui, je n'aurais donc pas le regret d'être passée à côté d'un tel auteur toute ma vie durant. Ouf, j'ai échappé à cette catastrophe irrémédiable ! Car ce qui me plaît tant chez lui, à part ses lunettes et sa façon de croiser les jambes, c'est son style narratif, inimitable. Hilarant. Moderne. Désuet. Rêveur. Aérien. Décalé. J'ai l'impression que ses personnages marchent à 1 cm du sol, donc pas tout à fait sur terre. Que ce soit dans les dialogues ou dans les réflexions en voix off de Fritz, les déductions ou réponses qui semblent n'avoir aucun rapport de causes à effets foisonnent et donnent à l'ensemble un aspect très proche du loufoque, du burlesque, mais non. On imagine très bien l'auteur nous relater tout cela très sérieusement, comme Paul qui raconte cette histoire de saumon à laquelle j'ai cru aussi, bien sûr !!!

David Foekinos assaisonne le quotidien et transforme le sel en sucre, même s'il ne fait pas oublier le vinaigre. Et ce mélange sucré salé donne naissance à un univers que je pense désormais pouvoir reconnaître entre mille, un univers Foekinosien. Un univers et un style qui me mènent en apesanteur, en légèreté, qui me font rire, qui m'attendrissent, le tout avec finesse, sans mièvrerie, avec humour, avec.... Euh, délicatesse ? on peut le dire où le mot est il déposé ? Magnifique transition pour évoquer le métier de Fritz d'ailleurs. Fritz travaille chez Larousse. Il remet à jour les définitions du dictionnaire et rédige le résumé de vie des célébrités entrantes.... L'occasion pour l'auteur de glisser un exercice de style qui semble devenir sa signature (on retrouve ceci dans les deux prochains romans) : quelques définitions de mots ou courtes bio de célébrités ou de personnages du roman sont disséminés ici et là, comme on retrouve des souvenirs d'anonymes ou de personnages historiques dans "Les souvenirs"...

Aux yeux d'une femme Fritz n'est pas toujours sympatique et manque parfois de caractère. Alice est plus discrète dans le roman, malgré la place immense qu'elle prend dans le coeur du narrateur.

Un livre divertissant, qui muscle les zygomatiques, qui fait du bien pour tout ceux qui aiment, comme l'auteur, jouer avec les mots, avec les faux non sens. J'ai plus aimé le style que l'histoire en elle même, alors que pour "Les souvenirs", j'avais tout aimé. Je vais donc poursuivre ma remontée dans le temps et dans l'univers Foekninien ! Mon prochain livre sera Lennon, dont j'ai lu le plus grand bien !

 

 Et dans deux jours, ici même, une interview exclusive de l'auteur !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 8 Janvier 2012

 

  Roman - Editions J'ai lu- 156 pages - 4.80 €

 

 

Parution chez J'ai lu en octobre 2011

 

 

L'histoire : Une île en Grèce. La propriétaire d'une maison décide de louer sa villa pleine de charme, mais une mauvaise chute l'oblige à rester chez elle et à supporter l'invasion. Les locataires, une famille venue de Rouen, vont se comporter comme les plus cocasses et les plus grotesques touristes. Jusqu'au jour où l'un d'eux va découvrir le secret de leur hôtesse...

 

 

Tentation : La couv et le pitch

Fournisseur : Silvana, des éditions J'ai lu. Merci

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Envie de soleil, d'exotisme, de récréation, ce livre est fait pour vous, et c'est pour cela qu'il est arrivé chez moi !

On retrouve les différentes facettes du personnage public Stéphane Bern et on en découvre d'autres... Son rafinement est bien sûr présent dans l'écriture, belle et agréable.

L'auteur évoque les mythes du cinéma de la grande époque hollywodienne, le poids de la célébrité et puis, la fuite dans l'oubli... Bien sûr, il est question de têtes couronnées et d'un certain rocher... Et il y a aussi Stéphane Bern le journaliste, qui décrit à merveille l'ïle de Paros, dans les Cyclades, à renfort de détails historiques, géographiques, culturels (il y a même un glossaire d'expressions et mots locaux en fin de livre) et atmosphériques.... Et là, Stéphane Bern nous dévoile une partie de sa vie personnelle, à savoir son coin de paradis, l'ïle de Paros et ses habitants dont il s'inspire. Et j'avoue que j'irais bien de ce pas prendre un café sur le petit port animé, même avant l'arrivée des touristes. Parlons en des touristes, avec cette famille Berlanger qui débarque. Deux parents qui viennent en pélerinage sur les lieux du début de leur amour, espérant réanimer la flamme. Et trois enfants hétérocliques, comme tous les enfants. Isabelle la mère, va se comporter en touriste conquérante et en mère despotique. Bien sûr, les situations cocasses et /ou cyniques ne manquent pas et nous amusent toujours, car bien sûr, on ne se reconnait jamais dans tels comportements !

Enfin, il y a Camille l'adolescente qui va s'intéresser de plus près à leur logeuse, qui se révèle être Noëlle Robert,  une ancienne star de cinéma. Une belle relation va naître entre les deux femmes. Et la sagesse de Noëlle va remettre pas mal de chose en place. Les vacances de tout ce petit monde se termineront mieux qu'elles n'auront commencer.

Les relations familiales, les coupures de dialogues dans un couple, la vie après la célébrité, les amitiés intergénérationelles et le comportement des touristes "de base" sont des sujets assez nombreux pour que l'on ne s'ennuie pas une minute dans ce livre. Mais aucun n'est assez creusé pour que ce roman dépasse le statut de bon divertissement. En même temps, je ne crois pas que l'auteur ait voulu faire autre chose. Donc objectif atteint ! Et j'ai passé un bon moment, bien au chaud et au soleil au milieu de la tempête qui ravageait alors une partie de la France.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 20 Décembre 2011

Roman - Audiolib (Grasset) - 5h39 d'écoute (bonus inclus) - 19 €

 

 

Existe aussi en Livre de Poche - 256 pages - 6.50 €

 

 

 

Date de parution : Août 2009

 

 

Ce roman a obtenu le Prix Renaudot.

 

 

 

 

L'histoire : En janvier 2008, Frédéric Beigbder est arrêté est mis en garde à vue pour consommation de stupéfiant sur la voie publique, et spécifiquement sur le capot lustré d'une Bentley. La détention de l'auteur durera presque 48 heures.... d'ennui, d'angoisse, de colère, de closotrophobie, de veille,  d'humiliation, de crasse, de questionnement. Pas un livre à lire. Alors, Beigbeder se met à écrire ce livre dans sa tête. Sa vie d'amnésique qui l'a menée là ce soir, dans cettet cellule microscopique. Ce soir là où, à 42 ans, s'achève enfin son interminable enfance...

 

 

Tentation : Me remettre dans l'univers de Beigbeder avant de le rencontrer

Fournisseur : La bib !

 

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Mon humble avis : Et bien, je ne pensais pas me prendre une telle claque avec ce Roman Français, qui tient d'ailleurs plus du récit autobiographique ! Pour moi, c'est un chef d'oeuvre que je viens d'écouter !

Exit l'insolence, la provocation et la crudité qui faisaient jusqu'alors le "fond de commerce" de l'auteur et/ ou du personnage Beigbeder.

Beigbeder se retrouve en cellule. Rien à faire, pas même un livre à lire, donc un livre à écrire, celui ci. L'auteur part du fait qu'il ne se souvient pas de son enfance, qu'il est amnésique. Un seul souvenir, une plage du sud ouest, une maison de famille, un grand père et une pèche à la crevette.

Et finalement, au fil des chapitres, Beigbeder déroule sa vie, la vie intéressante, pas celle du noceur, celle de l'homme qui pourrait être n'importe qui. Celle ci commence dans les tranchées avec la mort héroïque de son grand père. Il y a la rencontre de ses parents, leur mariage, la naissance de deux garçons, le divorce... et quelques décennies plus tard, la même plage avec Beigbeder et sa fille.

Je n'ai pas eu l'impression que l'auteur étalait sa vie de façon impudique, au contraire. Rien n'y est règlement de compte. Juste constat. Beaucoup d'amour et de tendresse dans ses pages qui parlent de l'essentiel. Des regrets aussi, des souvenirs heureux ou pathétiques. Beigbeder pose un regard sur sa vie,développe sur l'impact d'un divorce sur des enfants par exemple, s'interroge sur comment deux frères de deux ans d'intervalles, élevés sous le même toit peuvent devenir l'antithèse de la thèse (quel écho en moi, j'étais alors en haute montagne !). Bref, les sujets de réflexions et les déductions de l'auteur sont si nombreuses qu'il m'est impossible de tous les évoquer ici. Et quel intérêt d'ailleurs ? On ouvre un livre pour découvrir un univers. Ah si, j'ai tout de même quelques arguments très vendeurs pour tout lecteur de ce blog, ou tout lecteur tout cours....Des souvenirs collectifs des époques et puis... Il est sujet du goût et du rôle de la lecture, de l'envie et de l'objectif de l'écriture...

Quelques chapitres interrompent les réminiscences de l'auteur et nous replonge dans la cellule. Où en est la détention qui se prolonge tant que cela en devient suspect. Oui, un magistrat fait traîner les choses, "il veut se faire un people" et ainsi, toute l'histoire sera très vite déballée dans la presse à l'époque. Alors Beigbeder sort sa plume et crie vengeance... Hélas, il semble que le meilleur de cette vengeance ait été censuré.... Mais sur le CD audio, une lecture de Beigbeder himself nous en donne quelques extraits !

Cette lecture / écoute a pour moi été un pur régal. J'ai été très touchée par ce texte et le ton emprunté. Même l'écriture et le style m'ont enveloppée comme dans un cocon. Je n'ai que deux regrets... qui commencent à être habituels et qui ne sont pas liés à l'oeuvre elle même...

J'ai emprunté cet audiolib à la bib.... alors il me faut le rendre...

J'ai lu ce livre en audiolib alors je n'ai pu mettre de mini post it pour en faire un livre hérisson dès qu'un passage me plaisait. J'aurais pu noter me direz vous ?! Non, cela aurait trop interrompu la fluidité de mon écoute.... qui s'est faite une grande partie dans mon bain !

A un moment du livre, Beigbeder dit  à quelques mots près : ce n'est pas l'histoire qui est importante dans un livre, mais l'homme que l'on devine derrière. Et moi j'ai découvert un homme très humain avec ses failles et ses contradictions, son humour et ses angoisses, un homme qui m'a beaucoup plu et, histoire de faire une pierre deux coups, un nouvel auteur. Un roman Français est le premier livre de Beigbederadulte en quelque sorte. C'est vrai quoi, il n'y a pas que les peintres qui aient droit à leurs périodes. Et même si j'ai aimé les livres provoc ado attardé  que j'ai lu de lui, j'attends les prochains livres de Beigbeder "l'adulte"  avec impatience. J'ai comme l'impression qu'il pourrait y avoir comme une grande sagesse, ou en tout cas une extrême clairvoyance dans cet homme... Un mystère a éclaircir à l'avenir !

 

 

L'avis deGambadou, de Bibliza, deMango, d'Alex les mots

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 16 Décembre 2011

Roman - Editions J'ai Lu - 252 pages - 6.70 € 

 

 

Parution en 2008 et en J'ai lu en octobre 2011

 

 

 

L'histoire : Une veuve, une ex maitresse, un universitaire allemand, dans un pays d'amérique latine. Leur point commun : B. Osborn, écrivain défunt bien mystérieux. Qui en sait le plus sur lui ? Qui a-t-il à savoir ? une enquête, des témoignages, des lettres, des rencontres, des personnages qui entrent en scène comme Hitchcock.... Une histoire qui commencerait vers 1898 et qui finit dans les années 90, alors qu'à Berlin, le mur tombe.

Un mystère épais sur un homme qui a pris garde de ne laisser aucune empreinte, mise à part son oeuvre littéraire...

Qui est Osborn ?

 

  

Tentation : La couv et la 4ème !

Fournisseur : Silvana, de chez J'ai Lu, merci !

 

 

 

 

 

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Mon humble avis :Un écrivain qui a traversé le siècle sous tant d'identités différentes que personne ne semble vraiment savoir qui il est : ni sa femme, ni son ancienne et dernière maitresse, ni son éditeur, ni ses lecteurs. Seul son agent littéraire le connaît et fait barrage pour protéger son anonymat. Même Hitchcock, qui porte un de ses livres à l'écran, ne l'a jamais rencontré. Les journalistes spéculent et sitôt qu'ils s'approchent de leur proie, celle ci disparaît, semble leur glisser des mains comme une savonnette. Osborn est insaisissable dans tous les sens du terme. Bien sûr, nous lecteurs, avons quelques atouts en main mais le mystère reste entier. Osborn fuit depuis 60 ans ? Que fuit il ? La célébrité ou un trouble passé ? Le lecteur (enfin, moi en tout cas !) en vient même à le soupçonner du pire.... puisque l'histoire nous ramène en Allemagne dans les années 20, période qui m'est inconnue, alors.... On hésite souvent à trouver cet Osborn sympathique ou admirable, lucide ou auteur fou paranoiac. Et s'il était  juste un homme souhaitant protéger sa tranquillité, qui veut qu'on lui fiche la paix...

 Dès qu'un indice semble éclairer un pan du personnage, le mystère autour d'Osborn s'épaissit encore et vous fait tourner les pages en regrettant déjà que celles qu'il vous restent à lire diminuent. Car fatalement, cela signifie que la résolution du mystère approche. Car on y est bien dans ce mystère, comme dans l'atmosphère du livre... J'ai pensé à véronique Ovaldé réputée pour créer un univers. Car ici aussi, nous sommes quelque part, au Costaguana, en Amérique Latine . J'ai cru un moment que ce pays existait et avait changé de nom lors d'une indépendance ou d'une révolution quelconque au siècle dernier. En fait, j'avais vraiment l'impression que tout existait, même Osborn. Alors.... quelques clics Google plus tard...(que je vous laisse exécuter à votre tour...). Le livre est toujours aussi fascinant, captivant et amusant à lire, car on découvre des références chères à l'auteur, des références qui peuvent passer inaperçu si l'on est pas initié ou aidé par dieu Google...Des références qui sont justes une cerise sur le gâteau, des subtilités non nécessaires à l'appréciation entière du roman. En fait, j'ai mené ma propre petite enquête pendant ma lecture, pratique très inédite, tant j'étais intriguée. Et je me suis dit, comme ça doit être chouette d'être un auteur doué et cultivé.

 L'homme sans empreintes est pour moi un roman magistral tant dans son sujet, dans sa construction, dans son écriture, dans le suspens et le mystère qui s'installent. C'est un scotch a double face, vraiment ! Par le biais d'extraits épistolaires ou de récits d'enquête, d'articles de journaux, de témoignages, on traverse le siècle précédent tout en restant au présent du livre (les années 90). Chacun apporte sa pièce au puzzle, en fonction de ce qu'il sait ou de ce qu'il veut bien dire... Enfin, je garde le meilleur pour la fin, histoire de vous porter l'estocade et vous succombiez à ce livre.... L'homme sans empreintes offre de très belles et intéressantes réflexions sur l'écriture, les auteurs, leur rapport à la célébrité, leur droit à l'anonymat, l'identité,  le succès, l'effacement de l'artiste au profit de ses oeuvres.... Osborn voulait publier des romans avec des titres, mais sans nom d'auteur...

Intriguant, captivant, fascinant. Génial, incontournable. Un mystère très riche, à tiroirs multiples et le portrait d'un homme peut-être libre. Et une fin digne du roman, très agile, qui ne m'a pas déçue : je ne m'étais pas trompée ! Un pur moment de bonheur pour un lecteur ! Bravo l'auteur !

 

 

"Etre invisible et apprécié tout à la fois, y at-on droit ?"

 

"On dit que c'est dans l'épreuve que l'on découvre ses vrais amis, or c'est le contraire, c'est dans le succès, qui tourne à l'épreuve : entends le coeur des jaloux.... Le succès se mesure au nombre d'amis perdus..."

 

"L'égo est le plus grand ennemi de la veine créatrice"

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 4 Décembre 2011

Roman - Editions de l'Olivier - 236 pages - 19 €

 

 

Parution en août 2011

 

 

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

 

 

L'histoire : Quelque part en Amérique Latine. Le lieutenant Taïbo est appelé en urgence. Les richissimes Izzara ont été cambriolés en leur absence, mais rien n'a été volé. D'autres plaintes similaire arrivent sur le bureau du policier. Taïbo rencontre ainsi Vida Izzara qui lui apprend que sa fille, Paloma, a quitté la maison depuis un an. Pourquoi, comment, où vit elle ? A eux deux, Taïbo et Vida finiront pas trouver la réponse...

 

 

 

Tentation : Conférence de l'auteur et des propos qui m'allaient droit au coeur.

Fournisseur : Ma CB après la conférence !

 

 

 

 

 

 

 

étoile2.5

 

 

Mon humble avis : Je n'avais encore lu aucun livre de Véronique Ovaldé mais connaissais la réputation de l'auteure. Aussi, ai-je gardé ce livre pour clore "ma rentrée littéraire", comme si je me réservais le meilleur pour la fin. Véronique Ovaldé est reconnue pour créer un univers et une ambiance bien à elle dans ses romans. Je m'attendais donc à un voyage en terre inconnue, les yeux ébahis de tant de découvertes. J'étais très excitée au début de cette lecture.

Oui, j'ai trouvé un décors particulier (genre far west) et une atmosphère unique, très aérienne... mais ceux ci m'ont parus froids et peu accueillants, proches du no man's land où l'on ne rêve pas de s'installer. Je n'ai pas fait mon nid dans ce livre, et y ai eu une lecture d'oiseau, qui se repose sur quelques branches avant de repartir. Oui, il y a de beaux passages et des phrases mémorables. Oui, certains symbôles sont très forts, notamment celui de cette maison dont aucune fenêtre ne s'ouvre et où l'on vit constamment sous air CONDITIONNE...  Mais l'intérêt profond de l'histoire ne m'a pas sauté aux yeux dans son développement, et le "comment du pourquoi" Paloma est partie m'a semblé assez banal finalement, à moins qu'il ne soit juste pas assez approfondi. Lors de la conférence, Véronique Ovaldé m'avait alléchée en disant : "J'aime raconter des grandes histoires sur la liberté et l'émancipation". Se défaire des liens familiaux pour éprouver sa liberté d'exister... oui, mais avec plus de profondeur alors, plus de détails...J'avoue, je suis restée sur ma faim concernant ces deux thèmes.

Enfin, l'écriture m'a parfois heurtée, j'ai du reprendre certaines phrases afin d'être sûre de les saisir, comme si les temps et la conjugaison usités ne coulaient pas naturellement en moi.

Je m'attendais à du merveilleux, j'ai eu une lecture pas déplaisante, un point de départ original mais l'ensemble ne m'a pas atteinte en plein coeur. A rester dans le style aérien, j'ai eu l'impression de survoler l'histoire en fait. J'espérais plus de profondeur. L'univers de Véronique Ovaldé ne me convient peut-être pas. En tout cas, la quintessence de ce roman m'a échappée.  Nous saurons cela bientôt, puisque j'ai dans ma PAL "Ce que je sais de Véra Candida", dont tout le monde ne tarit pas d'éloges.... The rencontre littéraire est donc reportée à plus tard. A suivre donc !

 

 

L'avis de Théoma; Clara; Irrégulière; Lecturissime

 

 

                                                                                14/14, 2% atteint, j'arrête là  !

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 28 Novembre 2011

Roman - Editions Stocks - 191 pages - 17 €

 

 

Parution en Août 2011

 

 

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

 

 

L'histoire : Gloucester, côte Est des États-Unis. En 2008, 17 gamines d'un même lycée tombent enceintes en même temps. Elles auraient passé un pacte. Stupeur dans la ville, excitation des médias....

 

 

 

Tentation : Le pitch, la curiosité

Fournisseur :Price Minister, lors du Match de la Rentrée. Merci pour l'envoi !

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

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Mon humble avis :Vanessa Schneider s'appuie sur un fait divers réel pour ce roman. Ensuite, a -t-elle recueilli elle même les témoignages des jeunes filles, s'est elle documentée pour un déduire certaines choses et "broder" cette histoire ? Je l'ignore. Mais en tout cas, cela sonne sacrément vrai et désespérant en même temps. 17 jeunes filles se sont accordées pour tomber enceintes en même temps, avec pour tout projet et à priori toute motivation que d'élever ces bébés ensembles, sans avoir réfléchi le moins du monde aux conséquences que l'on imagine. Devenir mère à 16 ans n'est plus vraiment dans l'ordre des choses à notre époque.

Le pacte des Vierges alterne le témoignage de 4 des 17 adolescentes tombées enceintes en même temps. Ces témoignages sont "brut de pomme" comme on dit,  les filles n'y vont pas par  quatre chemins... même si elles prétendent le contraire. Elles font preuve d'une naïveté, d'une immaturité incroyable. D'ailleurs, sous leurs grands airs, on découvre plus de fissures que celles qu'elles ignorent elles même, puis pensent cacher et enfin, commencent à avouer. Ces 4 filles, toutes plus écervelées les unes que les autres, pourraient ne mériter qu'une bonne paire de gifles si la situation n'était si grave. Car au fil du livre, on leur trouve des circonstances atténuantes qui les ont menées dans une solitude et un isolement social indélébile. Trois d'entre elles proviennent de milieux sociaux on ne peut plus défavorisés. Il y a Lana, la forte gueule limite garçon manqué qui peine à lever sa mère abreuvée d'antidépresseurs et de télé depuis le départ du père alcoolique. Il y a Cindy, qui après le foyer, vit chez sa tante. Son père est en prison et sa mère est partie sur la côte Ouest avec son nouvel amant, laissant là ces deux enfants de 12 et 8 ans. Il y a Kylie, ex minimiss, seule avec sa mère débordée qui rêve toujours de devenir une star... Enfin, Sue semble la plus encadrée des 4. Elle vit chez ses parents, qui sont très souvent à la paroisse, malgré une histoire louche non élucidée à propos de son père...

Le ton du livre est très factuel, et c'est sans doute voulu. D'ailleurs, je peine à lui octroyer le nom de roman... Témoignage, documentaire ou reportage conviendrait presque mieux. En effet, ne manquait que les images et le son pour que je m'imagine devant ma télévision à mirer une émission qui s'intitulerait : "grand reportage, ces enfants qui font des enfants," ou "enquête exclusive (l'affaire de Gloucester)" ou encore un mélange de Confessions intimes et Zones Interdites. Sauf que là, ce n'est pas drôle du tout. Il s'agit de gamines qui vont être mères sans réaliser une seconde dans quoi elles se sont engagées, qu'elles responsabilités les attendent. Et d'une génération future, directement concernée, qui se trouve bien mal partie...

Ce livre est il bien écrit, bien conçu ? Oui, puisqu'il se dévore et peut se lire presque d'une traite. Par contre, j'ai du mal à distinguer réellement le talent de l'auteur. C'est sans doute le risque lorsque la plume mime la parole de l'autre, que l'auteur n'intervient jamais. J'ai en effet l'impression que Vanessa Schneider a recopié scrupuleusement ce que son dictaphone a pu lui recracher après l'enregistrement des témoignages qui, par leur alternance, donnent un bon rythme à ce livre. Mais le talent de Vanessa Schneider est peut-être là : donner cette impression alors que sans doute, Le pacte des Vierges résulte d'un travail laborieux. En tout cas, il me laisse une sensation de lecture étrange. Oui, je l'ai dévoré, mais de loin, comme si un écran de télé laissait une distance entre ces jeunes filles et moi. Vraiment curieux...

Quand aux émotions... Et bien elles sont presque absentes des récits des jeunes filles qui jouent aux dures. Elles restent (ou paraissent rester) presque aussi distantes que nous de leur histoire. Alors, celles du lecteur deviennent de l'effroi devant autant d'irresponsabilités aux conséquences aussi graves. Malgré leurs grossesses, ces filles continuent à boire, à fumer, et pas que des cigarettes. Enfin, je regrette que l'enquête auprès de ces filles ne soit pas plus poussée. Le sens profond de leur motivation n'apparaît pas clairement alors que leurs mesquineries de cours de récrée sont plus poussées. Cela aurait peut-être développer mon empathie. A moins qu'il n'y ait juste pas de sens du tout. Monde, monde, triste monde, si on t'appelait Raymonde... Comme chante Maxime le Forestier.

 

 

 

 

 

 

L'avis deLyiah, de Joelle, de LystigRL2011b

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Novembre 2011

Roman - Editions Gallimard - 266 pages - 18.50 €

 

 

 Parution en Août 2011

 

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

 

 

 

L'histoire : Celle du narrateur, un jeune écrivain en manque d'inspiration, de déclic. Il espère qu'un travail de veilleur de nuit dans un hôtel sera propice à l'exercice de son art.  

Mais comme nous tous, le narrateur a aussi une famille, qui va prendre de plus en plus d'importance dans sa vie, au fil des aléas de la vie. Son grand père décède. Sa grand mère est placée en maison de retraite contre son gré... Quelque temps après, la grand mère fugue de cette maison de retraite... Son petit fils part à sa recherche et trouve pas mal de réponse à ces propres questionnements.

 

 

 

Tentation : La délicatesse, la conférence de l'auteur, la réputation, la blogo, la curiosité etc; etc

Fournisseur : La bib

 

 

 

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Mon humble avis : Les souvenirs est une autofiction. L'auteur se met en scène et prend pour point de départ des évènements vécus (ici, la mort de son grand père...). De là, il crée un roman où il est difficile de départager la part romanesque de celle de l'autobiographie.
Quoiqu'il en soit, "Les souvenirs" est un livre très agréable à lire, distrayant, touchant, drôle, émouvant et pourtant plutôt triste. Mais il en ressort comme une atmosphère de légèreté, sans doute grâce aux effets de plumes de David Foenkinos. J'ai l'impression que celui ci n'a pas son pareil pour dire le grave avec humour discret, avec un ton justement décalé, voire des phrases qui semblent complètement incongrues sur des sujets absurdes au premier abord. En fait, pour moi, David Foenkinos maîtrise parfaitement l'art de rendre le pertinent impertinent et l'impertinent pertinent. De même, chez lui, l'absurde parait presque logique et le logique absurde. Le banal devient exceptionnel et le courant devient rare.  Comme il y a un humour Anglais, je crois qu'il existe un humour Foenkinos, celui d'un adulte qui s'interroge encore de façon presque enfantine. Et j'avoue que c'est un délice à lire.

Les thèmes abordés dans ce roman sont si nombreux qu'il est impossible de les citer tous. Mais forcément, il y a en assez pour parler à tout le monde ! La page blanche de l'écrivain, l'envahissante famille, le devoir, l'amour, l'envie, la transmission, le célibat, la paternité, la recherche de l'amour, les tournants de la vie (comme la maladie, ou la retraite).

Bien sûr, les passages qui m'ont le plus touchées sont ceux évoquant le célibat, la recherche de l'amour, l'écriture. Et puis, il y a ce qui m'a bouleversée et qui est allé fouiller dans mes propres souvenirs, pour le meilleur, comme pour le pire. Car le grand sujet du livre, c'est "le passage à l'étape suivante". Et pour certains, c'est la retraite, la vieillesse et la mort. Alors, durant la première partie du roman, j'ai beaucoup, beaucoup repensé à mes grand parents. A mes grand-mères surtout (mes grand pères sont décédés alors que j'étais encore en primaire, donc mes souvenirs sont flous). Mais mes grand mères, je les ai bien connues et elles ont toutes les deux vécus en maison de retraite. L'une est morte "subitement", donc sans vraiment vieillir à mes yeux et l'autre a agonisé la pire vieillesse possible dans une maison hautement médicalisée. Quand je leur rendais visite, je trouvais souvent l'une d'elle allongée sur son lit qui me disait "j'attends la mort". L'autre est restée vaillante presque jusqu'au bout et j'ai l'impression qu'elle était heureuse (comme on peut l'être) en maison de retraite. Mais tout cela, je ne le sais pas car je n'ai jamais posé la question. Je n'ai jamais su avoir avec mes grand mères la relation que le narrateur a avec la sienne. Je n'ai jamais su montrer d'affection, ni de tendresse, au contraire de ma soeur qui savait être très tactile, très caressante auprès de ma grand mère inerte, que je ne pouvais même pas toucher. Alors oui, ce livre a éveillé des souvenirs, bons parfois, mais douloureux aussi car je n'ai jamais su être à la hauteur devant ces moments là.

Mais comme la deuxième partie du roman est plus romanesque, plus épique, que les rebondissements et les petits événements des uns et des autres feraient presque penser à l'univers d'Alexandre Jardin, je suis sortie de ce roman sereine, comme bercée par une sorte d'allégresse.

En fait "Les souvenirs" est un roman profond, faussement léger et trompeusement grave. Mais c'est une lecture agréable à 100% . A y'est, j'a trouvé mon ressenti exacte : J'ai l'impression que Foekinos parvient à dédramatiser le drame sans le sousestimer. C'est fort !

 

 

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L'avis de Stéphie, Calypso, Sandrine

 

 

J'ai assisté, il y a quelques semaines, à une conférence/dédicace de David Foenkinos. Malheureusement, mes notes ne sont pas assez consistantes pour justifier un billet. Et puis l'animateur est très vite passé aux questions du public, qui se sont hélas pas mal transformées en monologue de certains et en témoignage sur les maisons de retraite, comme si c"était l'unique sujet du livre... Mais, j'ai tout de même tenter de prendre des photos avec mon téléphone portable antediliuvien et je crois que j'ai LA photo qui me permet de complèter ma collection "Effets de mains d'auteurs" !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 10 Novembre 2011

Roman - Editions Buchet Chastel -245 pages - 14.50 €

 

 

Parution en Septembre 2011

 

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

 

 

L'histoire : C'étaitil y a plus de 20 ans. L'auteur en avait 22 quand on lui a apprisa mort de son père, dans un accident de voiture. Quatre ans plus tôt, c'étaitson frère et sa mère qui décédaient dans les mêmes circonstances. "Depuis, quand on me croise, on compatit". Le voici seul et sans attache puisqu'une fois l'héritage effectué, il ne lui reste qu'un pécule mais plus d'objet... Maisil n'est pas si seul. Deux de ses amis, Samuel et Laure, vont l'accompagner dans son obsession : se rendre à Morro Bay, en Californie. Morro Bay, dont le chanteur Lloyd Cole parle dans sa chanson Rich, que Blondel écoute alors en boucle.

Nous suivons dès lors nos 3 jeunes sur les routes américaines...

 

 

 

 

 

Tentation : Mon grand coup de coeur pour G229 du même auteur

Fournisseur : La bib'

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Voici un livre que j'ai dévoré en quelques heures sur la même demi journée.Le pitch pourrait promettre du pathos et des larmes. Non, ce n'est pas le cas, parce que l'auteur a laissé des années passer avant d'écrire ce livre. Il y a donc de la distance et le regard de l'auteur qui a grandi, qui a survécu et finalement, bien réussi sa vie. Pas de misérabilisme malgré le titre. J'ai vite reconnu l'écriture de cet auteur dont je ne suis pourtant pas encore très familière. Des phrases courtes, parfois sans verbe. Du rythme. des mots directs qui ne tournent pas autour du pot. Du cynisme et de l'humour pour éviter le mélo et parfois, de la belle poésie, des couleurs, des odeurs...

Une fois nos 3 amis sur les routes californiennes, l'auteur alterne descriptions de son voyage, des ses états d'âmes par rapport à ses amis et des souvenirs de sa jeunesse où les défunts étaient encore vivants.

Ce voyage est une parenthèse dans la vie de ces 3 jeunes, et pour l'auteur l'occasion de réfléchir à comment il va vivre son deuil, user de cette nouvelle liberté, comment il va orienter sa vie après cela. Mais il ne nous assomme pas avec des pages de ses réflexions là. Non le style du livre, c'est vraiment le road book et cela m'a beaucoup plu. En début d'année, je suis allée voir le diaporama d'amis qui avaient effectué un voyage dans le grand ouest américain. Grâce à cela, j'ai pu suivre nos 3 accolytes avec des images précises dans les yeux, notamment dans San Franciso, à l'arrivée à Las Vegas où dans le grand canyon. Et puis, il y a la magie du voyage, des rencontres qui ne durent  parfois que quelques instants mais qui se gravent pour toute une vie dans votre mémoire et les décisions que l'on prend comme ça, sur un coup de tête. Prendre tel bus ou lieu d'un autre et arriver là où l'on ne devait jamais arriver. J'ai vraiment aimé cette partie là du livre, celle qui me fait rêver. Partir. J'ai connu l'ivresse de conduire de belles japonaises rouges sur les highways américains en écoutant de la country et en buvant la canette de soda (moi c'était la côte Est), j'ai connu la déception d'un lieu rêvé depuis des années et que l'on reconnaît à peine lorsque l'on y arrive. A 21 ans, quand je suis arrivée en Floride, je fantasmais sur Miami et .... deux flics à Miami, les Ferrari noires.... Et oh déception ! Les fameuses rues entourées de palmiers où l'on voyait filer cette fameuse ferrari.... Il n' y en a qu'une, c'est toujours la même !

Après le décès de mon père il y a16 ans, moi, c'est à Londres que je me suis enfuie, vivre une autre vie, avec d'autres gens. On se vide en se remplissant d'autre chose. On fuit et l'on revient quand on est prêt. Oui, j'aime ces récits de voyage ou l'on va au bout d'une partie de soi, ce voyage qui vide l'indésirable et rempli d'autre chose loin de tout ce qui est de connu, loin de tout ce qui vous connait. Vous pouvait ainsi rennaitre, redevenir neuf. Reconstruire

Un livre qui a donc eu un certain écho en moi, qui se dévore. Maintenant, pour être honnête, il restera moins dans ma mémoire que G229, qui bénéficiait pour moi de l'effet découverte d'un auteur !

 

  "Je regardais les bicoques et leurs habitants. Des maris, des femmes, des enfants, des cousins, des oncles, des tantes. J’ai ressenti une formidable envie de construire. Pierre après pierre. Mur après mur. Comme après un raz-de-marée. Il y a un état de stupéfaction – et ensuite une frénésie de reconstruction, dans tous les sens –, jusqu’au prochain tsunami."

 

 

 

                                                10ème !

 

 

 

 L'avis de Sylire , d'Hélène

 

 

 

Voici les fameuses paroles de la chanson Rich

She left you 1958
When the thought of another fifteen years
Was more than she could face
But did you miss her much well hey
You never gave her too much thought
In your newspaper grey
So waste away to morro bay
You never got around to yesterday
But money is for taking yes
And rich is what to be forsaken grey
And giving it away
And even jesus has a price
You're making credit card donations to television faith healers
Born again missionaries come to morro bay
They saved your body but your mind hey
And everything you earned
You're going to throw it all away
And waste away tomorrow
C.a. is where everybody falls down off the wagon under the wheels
Remember 1970
When the thought of a day without a drink
Was more than you could face
But did you miss her much well hey
You never gave her too much thought
In your newspaper grey
So waste away to morro bay
Saved your body but your mind paid
But money is for taking yes
And rich is what to be forsaken
Grey and giving it away
You're going to hurt somebody if you can
You're going to make somebody understand
Baby you're a rich man
Baby you're a rich man

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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