Articles avec #cinema francais tag

Publié le 10 Décembre 2023

Film de Katell Quillévéré

Avec Vincent Coste, Anaïs Desmoutier, Paul Beaurepaire 

Synopsis 1947. Sur une plage, Madeleine, serveuse dans un hôtel-restaurant, mère d’un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. Entre eux, c’est comme une évidence. La providence. Si l’on sait ce qu’elle veut laisser derrière elle en suivant ce jeune homme, on découvre avec le temps ce que François tente de fuir en mêlant le destin de Madeleine au sien...

Mon humble avis : Je suis allée voir ce film parce qu'apprécie Anaïs Desmoutier, mais surtout parce que le premier tiers du film est tournée dans ma ville, Dinard... Mes plages, mon GR etc...

Le film commence très fort et noue le ventre... Une série de photos ou de films d'archives sur les femmes tondues à la fin de la seconde Guerre Mondiale, pour avoir "pactisé" avec l'ennemi. Ce sont des images vraiment violentes à recevoir. La dernière d'entre elles, qui n'est pas archive pour le coup, montre Madeleine, tondue, qui essaie d'effacer une croix gammée tracée sur son ventre bien arrondie. 

On la retrouve quelques années plus tard, avec un gamin de 4 ou 5 ans, en Bretagne. C'est l'histoire même de sa grand-mère qui a inspiré le début du film à la réalisatrice. Vient la rencontre avec François... Madeleine voit dans ce mariage un abri contre sa situation de fille mère... François, on le devine bien vite, y trouve là une couverture pour cacher et nier son homosexualité. Mais le couple s'aime à sa manière. Katell Quillévéré nous montre ainsi un couple ou l'union est basé sur une acceptation totale de l'autre, de ses valises, de ses déviances. Il n'empêche, tout au long du film, on s'attend à ce qu'advienne une catastrophe... Dans ce sens, le film est donc assez prévisible.

Je suis mitigée sur ce film, et ne n'est pas par l'interprétation, qui est parfaite. Mais que de longueurs ou de lenteurs, malgré les nombreuses ellipses pour couvrir deux décennies. Les scènes de sexes sont aussi interminables, très malsaines à mes yeux et franchement pas nécessaires. Franchement, de l'implicite aurait bien suffit, là où s'étale l'explicite. Enfin, le sort de l'enfant Daniel, puis de l'adolescent et enfin du jeune adulte m'a été insoutenable. Sa mère ne l'aime pas, ne lui porte aucune attention ni affection, elle s'occupe juste de son intendance. Mais elle le voit à peine. J'ai trouvé cela particulièrement monstrueux, et pas forcément justifié. Daniel n'est pas le fruit d'un viol, mais bien d'un amour avec un officier allemand. 

Et pourtant l'histoire est belle, terriblement triste finalement... En fait, si j'avais été réalisatrice, j'aurais fait de Daniel le héros central du film. Ce personnage est magnifique et mériterait un film à lui seul.

 

L'avis de Pascale

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 2 Décembre 2023

Film de Delphine Deloget

Avec Virginie Efira, Félix Lefebvre, Arieh Worthalter, India Hair

Synopsis : Sylvie vit à Brest avec ses deux enfants, Sofiane et Jean-Jacques. Une nuit, Sofiane se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement. Les services sociaux sont alertés et placent l’enfant en foyer, le temps de mener une enquête. Persuadée d’être victime d’une erreur judiciaire, Sylvie se lance dans un combat pour récupérer son fils.

Mon humble avis : Un rien est tout bascule... Parce que la société s'en mêle ou parce que la société protège envers et contre tout. Sommes-nous dans une époque surprotectrice ou le moindre accident n'est plus toléré ou sommes-nous une société qui prévient plutôt que de guérir ? Sylvie se retrouve dans une spirale infernale... Plus elle se débat, plus elle s'enfonce. Il faut dire que cette mère aime ses enfants plus que tout au monde, mais qu'elle est tout de même bien insouciante. Et qu'en plus, on ne peut pas dire qu'elle s'entoure très bien. Et la personne qui semble la plus structuré autour d'elle, c'est son frère aîné... On hésite entre faire de lui un égoïste ou un homme qui se protège de cette inconséquence et cette légèreté familiale, qui peuvent paraître pour toxiques. Car il y a aussi le petit frère de Sylvie, pire qu'un boulet, un homme à qui on aimerait donner des coups de pied au C...

La tension monte au fur et à mesure que Sylvie s'accroche et décroche en même temps.  On sort de ce drame social complètement K.O et bouleversé ! Sans savoir pour autant se faire une  opinion précise de la situation. Est-ce une femme victime de la rigidité de l'administration et de la justice française, ou un enfant sauvé d'une gravité potentielle. Le film ne tranche pas, et ne juge pas cette mère courage déboussolée. Mais il montre tout de même que l'enfer peut être pavé de bonnes intentions, des deux côtés. En tout cas, c'est une famille qui reste unie, mais c'est une famille démolie. Un film haletant, et évidemment, avec Virigine Efira, il ne peut-être que magistralement incarné ! Le film est maîtrisé, bien documenté, la réalisatrice sait de quoi elle parle et de toute façon, impossible de traiter un tel sujet à la légère.

En y réfléchissant, je me dis que si la justice française n'était pas aussi empêtrée dans sa lenteur incontestable, le drame n'aurait pas pris une telle ampleur. Mais bon. En tous cas, un film qui interroge profondément !

L'avis de Pascale

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 21 Novembre 2023

Film de Frédéric Tellier

Avec Benjamin Lavernhe, Emmanuelle Bercot, Michel Vuillermoz

Synopsis : Né dans une famille aisée, Henri Grouès a été à la fois résistant, député, défenseur des sans-abris, révolutionnaire et iconoclaste. Des bancs de l’Assemblée Nationale aux bidonvilles de la banlieue parisienne, son engagement auprès des plus faibles lui a valu une renommée internationale. La création d’Emmaüs et le raz de marée de son inoubliable appel de l’hiver 54 ont fait de lui une icône. Pourtant, chaque jour, il a douté de son action. Ses fragilités, ses souffrances, sa vie intime à peine crédibles sont restées inconnues du grand public. Révolté par la misère et les injustices, souvent critiqué, parfois trahi, Henri Grouès a eu mille vies et a mené mille combats. Il a marqué l’Histoire sous le nom qu’il s’était choisi : l’Abbé Pierre.

Mon humble avis : Quel film ! On en sort forcément chamboulé, et sans doute chacun se questionne intérieurement : "et moi, que fais-je pour améliorer le sort des autres, pour bonifier le monde ?". Et en même temps, j'ai comme ressenti une forme de découragement. Tant d'énergie dépensée par un tel homme et d'autres de son espèce, et pourtant, ce n'est pas suffisant, puisque la situation ne change pas vraiment, que des hommes, des femmes et des enfants vivent toujours dans la rue, ici en France et partout dans le monde. L'abbé Pierre voulait sauver le monde, et cependant, il a souvent ressenti une sensation d'échec devant cette misère persistante. Et pourtant, il en a sauvé des vies, en tant que résistant, puis en tant "qu'Abbé Pierre / Emmaüs". Il en a ramené à la vie des gens perdus, il leur a rendu des dignités...

Moi, j'ai sauvé des animaux, j'ai sauvé une personne au bout du rouleau par mon témoignage, j'ai trié des collectes alimentaires, mais rien d'autre... Bref, voilà ma réflexion en sortant de ce film...

Que tout le monde devrait voir, tant il est un formidable témoignage d'humanisme, de courage, de persévérance, d'altruisme, de colère constructive.

L'abbé Pierre - une vie de combats est un film épique, qui couvre plus de 70 années de la vie de cet homme... On le découvre jeune moine, puis soldat au début de la 2ème Guerre Mondiale, puis résistant, puis député puis... "juste" Abbé Pierre. Evidemment, je connaissais le personnage et son oeuvre mais j'étais loin d'imaginer l'étendue internationale de celle-ci. A l'époque, j'avais aussi vu le film Hiver 54 avec Lambert Wilson (en 1989-1990). C'est fou comme on peut connaître et méconnaître en même temps, car de sa vie, de la naissance et de l'évolution de ses engagements, de ses doutes, je ne savais rien.  J'ignorais même l'existence de cette fabuleuse et dévouée femme qu'est Lucie. La portée et l'environnement politique des différentes périodes m'avaient toujours échappé.

A mes yeux, le film est magistralement réalisé... Depuis son déroulement clair malgré les ellipses nécessaires (couvrir 70 ans en 2h, c'est pas facile facile), en passant par les décors de reconstitution, le maquillage... Et évidemment l'interprétation...  On a franchement des acteurs excellents en France ! Benjamin Lavernhe est plus qu'extraordinaire et convaincant, il est bluffant. Avec Emmanuel Bercot, ils forment vraiment un duo extraordinaire, où chacun complète l'autre.

Récemment, j'ai lu le défi de Jérusalem d'Eric Emmanuel Schmitt... Livre postfacé par le Pape François qui dit globalement : le chrétien n'a pas pour mission d'évangéliser ni de convertir, mais de témoigner et d'aimer... Et ces témoignages, dans mon environnement, je n'en vois pas beaucoup... Mais l'Abbé Pierre était de ceux qui témoignaient en aimant l'autre, en allant vers l'autre ou en l'accueillant. Jamais dans le film, on ne le voit chercher à convertir quiconque. Manifestement, sa foi était son support personnel, mais en rien son étendard. Il s'est donné corps et âme. Je ne sais pas si, de notre époque, émaneront d'autres personnages tels que l'Abbé Pierre, Soeur Emmanuelle ou d'autres, capables de déplacer des montagnes à eux seuls, d'unir et de réunir... L'avenir nous le dira... 

En tout cas, ce film magnifique, bouleversant est à voir absolument.

L'avis de Pascale

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 10 Novembre 2023

Film de Géraldine Danon

Avec Stéphane Caillard, Alison Wheeler, Alexis Michalik, Charles Berling

Synopsis : Connue comme "la petite fiancée de l’Atlantique", Florence Arthaud fut surtout une grande navigatrice. Son palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990.

Au-delà de ces exploits, FLO raconte l’incroyable destin d’une femme farouchement libre qui - après un accident de la route ayant failli lui coûter la vie - décide de rejeter son milieu bourgeois et la vie qui lui avait été tracée, pour vivre pleinement ses rêves.

Mon humble avis : Le film n'est pas parfait, mais qu'est-ce qu'il est beau, prenant, émouvant, bouleversant !
Mes petits bémols sont au nombre de 3 :

La musique couvre parfois trop les dialogues, de ce fait, il arrive que certains mots soient inaudibles, comme c'est de plus en plus courant hélas... Les personnages secondaires ne sont pas tous aisément reconnaissables, surtout pour qui n'est pas une fana absolue de la navigation de haut vol. Et enfin, j'ai parfois manqué de repères temporels. Donc comme vous le voyez, rien de rédhibitoire !

Les images sont magnifiques... Qu'elles soient en plans larges, ou en plan serré... Que ce soit sur une mer limpide ou déchaînée... Que ce soit sur le visage exaltée de liberté et d'insouciance de Florence, ou dans ces périodes sombres où elle est dévastée. L'actrice qui interprète Florence Artaud livre une performance extraordinaire (tant dans les émotions que dans l'action nautique). Elle est lumineuse, elle rayonne ! Magnifique.

Ce film subit pas mal de polémiques, normal, nous sommes en France, pays des jamais contents. Il paraitrait que certains événements portés à l'écran soient faux... Et alors ? En tout début de film, une phrase annonce : film de fiction très librement inspirée de la vie de Florence Artaud. On va voir une belle (même si tragique) histoire, une aventure hors du commun. On a un superbe portrait d'une femme qui fut exceptionnelle, et qui des années après, le reste et le sera toujours. Une femme qui a marqué l'Histoire de la navigation, et qui a déjoué les traditions machistes et misogynes du milieu marin, une femme qui a fait preuve d'une ténacité, d'une persévérance et d'un courage extraordinaire, une femme qui a tenu tête, qui était farouchement libre, une femme qui avait de la répartie face aux hommes, une femme qui ne se laissait pas faire, une femme porte drapeau bien en avance sur son temps, une femme qui a dit "tout est possible" et qui permet d'y croire, une femme qui a gagné bon sang ! Et lors de l'arrivée à Pointe à Pitre, ma gorge s'est serrée d'émotion !

J'ai lu que les hommes (marins) étaient particulièrement caricaturés... je vois partout des gens qui sont les caricatures d'eux-mêmes, et je pense que les marins "jouent" souvent aussi de cette caricature. J'ai lu que Florence Artaud y était montrée comme une alcoolique... Elle a eu des moments difficiles, oui, avec de l'alcool mais tellement plus d'autres moments grandioses... 

N'en déplaise à certains, j'ai trouvé ce film superbe, un magnifique hommage à une femme hors norme... Et un film réalisé par une femme également, épouse du navigateur Philippe Poupon !

Je me suis laissée emportée par Flo sur les flots. Juste dommage que dans la Bande originale qui est super sympa et pêchue, ne figurent pas à un moment ou un autre les morceaux de Pierre Bachelet la concernant, dont son duo avec lui. Cela aurait été un beau clin d'oeil à deux disparus...

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 1 Novembre 2023

Film d'Albert Dupontel, 

Avec Cécile de France, Nicolas Marié, Albert Dupontel

 

Synopsis : Journaliste politique en disgrâce placée à la rubrique football, Mlle Pove est sollicitée pour suivre l’entre-deux tours de la campagne présidentielle. Le favori est Pierre-Henry Mercier, héritier d'une puissante famille française et novice en politique. Troublée par ce candidat qu'elle a connu moins lisse, Mlle Pove se lance dans une enquête aussi étonnante que jubilatoire.

Mon humble avis : Dupontel, j'adore, j'y vais les yeux fermés !

Bon cette fois-ci, le résultat est un peu en de ça de mes espérances. Rien à redire sur le sujet du film, ni sur son interprétation bien au contraire (Cécile de France et Nicolas Marié forment un duo savoureusement drôle et rusé). Mon bémol irait au montage... En effet, certaines scènes, très rapides, ne laissent pas aux spectateurs le temps de les appréhender réellement. De ce fait, certaines parties de l'histoire et quelques personnages restent nébuleux, comme si les spectateurs étaient laissés en dehors de la petite cuisine interne. De même il arrive que la fin de certains dialogues soit inaudible. C'est dommage. Car ceci mis à part, ce drame drôle est franchement bien pensé dans cette époque de désillusion politique, où l'intérêt et la confiance ne sont plus là... Cette satire du monde politique montre bien quels sont les intérêts qui tirent les ficelles du pouvoir, et également, comment les journalistes peuvent être bridés dans leur travail sitôt qu'ils découvrent un pot aux roses...

Et si demain, nous avions un candidat présidentiel qui n'annonçait pas son vrai programme, pour le bien social et écologique... Et si demain, un homme politique parlait vraiment du fond du coeur...

Le film est rocambolesque et certes utopiste (comme Dupontel sait le faire) mais on pourrait presque espérer pour notre sort à tous qu'il soit visionnaire. Second tour est résolument humaniste et intelligent. Sous le signe de l'humour, c'est un film qui dénonce, comme les autres oeuvres du réalisateur. D'autant les réparties, qu'elles soient comiques ou profondément sérieuses, sont excellentes et ne laissent pas indifférentes... Comment tout changer sans rien casser, c'est presque sur cette phrase que s'achève ce Second tour, à voir tout de même malgré mes petits bémols, car Dupontel nous offre vraiment un univers cinématographique bien à lui et des moments sacrément jubilatoires !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 20 Octobre 2023

Film de Karine Blanc et Michel Tavares

Avec Clovis Cornillac, Eye Haïdara, Laurence Cote

Synopsis : Maire d’un petit village de montagne au pied du Mont-Blanc, Paul Barral se bat pour maintenir les commerces et préserver l’école d’une fermeture annoncée. Alors qu’il cherche désespérément comment attirer de nouvelles familles, l’arrivée de mères célibataires en situation difficile dont Joe-Lynn, chanteuse au franc-parler et ses deux enfants, va vite faire des étincelles dans ce village paisible. Non sans détermination, Monsieur Le Maire a peut-être trouvé là, une solution inédite pour ramener de la vie dans un territoire à l’abandon...

Mon humble avis : Un chouette moment de cinéma, en avant-première, en présence des réalisateurs et de Clovis Cornillac, qui a commencé par remercier les spectateurs présents dans la salle de toujours venir au ciné, d'oser même venir voir un film pour l'instant inconnu, juste par curiosité et par amour du cinéma !

Un bon petit film français comme je les aime, un peu social, un peu drôle mais pas trop, et très humain... et donc touchant. Un film qui nous montre des Mr et Mme Tout le monde. Monsieur, le Maire nous montre ce qu'est la vie d'un élu d'une petite commune rurale et désertée, d'autant plus isolée ici que nous sommes en montagne. Ses prérogatives, ses petites et grandes préoccupations, ses responsabilités tant humaines que pénales. Et franchement, c'est bien fait, et c'est un bel hommage à ses hommes et femmes qui s'engage pour leur commune, et qui sont de moins en moins récompensés et respectés dans la charge qui est la leur.

Le film aborde aussi les violences conjugales et familiales, et le sort de ces femmes qui peinent à s'en sortir, faute de structures d'accueil adéquates, et de confiance ou de coup de pouce de la part de la société parfois. Ici, le coup de pouce, c'est Paul, Mr le Maire, même si le coup de pouce est à la base très intéressé... pour le sort de sa commune.

Il y aura une belle rencontre humaine, une intégration difficile d'abord puis chaleureuse, chacun apportant son savoir et sa nature à l'autre. Puis c'est tout une commune qui fera front pour accueillir et protéger. Avec ce film, on déplore une fois de plus la lenteur et la rigidité administrative de la France, qui pourraient en décourager plus d'un, et qui sont souvent bien éloignées des discours politique. A savoir que ce film s'inspire librement d'un fait réel...

Evidemment, les comédiens ont été choisis avec soins... Clovis Cornillac incarne, comme d'habitude parfaitement, ce maire terrien, investi et humaniste. Quant à Eye Haïdara, elle est une fois de plus magistrale dans cette femme au fort caractère, mais femme fragile, qui ne demande qu'à vivre normalement. 

Un très bon moment, un joli film ! Le film sort le 1er novembre, à vos agendas !

Des petites photos que j'ai prises de Clovis :)

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 21 Septembre 2023

Film de Michel Gondry

Avec Pierre Niney, Blanche Gardin, Frankie Wallach, Françoise Lebrun

Synopsis : Marc s'enfuit avec toute son équipe dans un petit village des Cévennes pour finir son film chez sa tante Denise. Sur place, sa créativité se manifeste par un million d'idées qui le plongent dans un drôle de chaos. Marc se lance alors dans l’écriture du Livre des Solutions, un guide de conseils pratiques qui pourrait bien être la solution à tous ses problèmes…

Mon humble avis : Un film qui fait la part belle à un Pierre Niney survolté et sur-vitaminé ! Un film original, imaginatif, décalé, et très souvent carrément fantasque !

La plupart des organismes de presse en font l'éloge, et disent de ce livre des solutions qu'il est hilarant... oui, par moment, mais pas tout le temps, et dans la globalité pas vraiment à mes yeux...

Car sous le couvert de la comédie, Michel Gondry livre ici un film à forte teneur autobiographique... sur un épisode maniaque de sa vie... et donc sur la bipolarité, ce que les médias n'évoquent nulle part... Durant la séance, j'hésitais entre le diagnostic de la bipolarité et celui la paranoïa pathologique. Une interview du réalisateur, à mon retour chez moi, m'a confirmé la bipolarité. Donc le comique ici repose sur un lit de souffrance, tant celle du bipolaire que celle des proches. Car oui, dans ce film, Pierre Niney est aussi attachant qu'insupportable... et surtout ingérable. Ce que le synopsis ne dit pas, c'est quand arrivant dans les Cévennes, Marc arrête subitement son traitement régulateur d'humeur... Et c'est donc la chute libre dans le up ! En même temps, les effets sont très bien montrés : l'énergie débordante, la créativité, "l'increvabilité", l'exigence, l'ignominie avec les autres sans se rendre compte de rien... Si j'avais su que le ressort comique du film émanait des conséquences d'une pathologie psychiatrique, peut-être que je ne serais pas aller le voir...

Mais le film nous dit aussi autre chose... Que dans tout génie, il y a de la folie, et que sans folie, pas de réelle créativité... Il nous dit aussi de croire en notre potentiel, en nos idées, et en nos rêves... Ca c'est pour le côté glamour du cinéma.

Un casting aux petits oignons... Pierre Niney of course, Blanche Gardin qui assène mine de rien, et mon coup de coeur dans ce film va à Françoise Lebrun qui campe tante Denise. Certaines séquences sont effectivement savoureuses, d'autres drôles ou touchantes. Hélas, j'ai trouvé que part moment, le film partait dans tous les sens (mais comme un bipolaire en fait) et surtout, s'étirait en longueur. Et cet aspect comique sur lit de souffrance réelle, d'une maladie en fait, m'a quelque part mise mal à l'aise à certains moments...

A vous de voir donc !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 15 Septembre 2023

Film de Nathan Ambrosioni

Avec Camille Cottin, Thomas Gioria, Léa Lopez

Synopsis  : Antonia, dite Toni, élève seule ses cinq enfants. Un job à plein temps. Elle chante aussi le soir, dans des bars, car il faut bien nourrir sa famille. Toni a du talent. Elle a enregistré un single qui a cartonné. Mais ça, c’était il y a 20 ans. Aujourd’hui ses deux aînés s’apprêtent à rejoindre l’université. Alors Toni s’interroge : que fera-t-elle quand toute sa progéniture aura quitté le foyer ? A 43 ans, est-il encore temps de reprendre sa vie en main ?

Mon humble avis : Un réalisateur si jeune, il n'a actuellement que 24 ans, et un film qui démontre tant de maturité, tant professionnelle que personnelle, c'est assez ahurissant !

Toni en famille est à mes yeux un film parfait ou presque. Rien à redire, sauf peut-être l'apparence assez idyllique de cette fratrie de cinq ados qui, mis à part quelques heurts entre deux d'entre eux, semblent bien fusionnels et complices... Je n'ai ni vécu cela, ni observé dans mon entourage. Mais pourquoi pas ?!

Toni en famille nous embarque pour 1h36 de chronique familiale et évoque durant ce temps moult sujets inhérents à l'adolescence, la parentalité, l'époque, le statut social, les réseaux sociaux. Mais c'est avant tout un formidable portrait de femme, d'une super héroïne comme il en existe tant loin des médias et des rémunérations exponentielles... La mère de famille, ici célibataire (on apprendra pourquoi, plus tard, dans le film). Cinq adolescents à gérer, pour le meilleur et pour le pire, gagner sa vie, et savoir ce que l'on fera de sa vie une fois les enfants partis vers leur propre vie... Une femme qui doit affronter la société, qui se demande ce qu'elle sait faire d'autre que chanter, pour y retrouver une place en dehors du foyer familial. J'ai trouvé particulièrement truculents les passages sur le bilan de compétences, l'entourloupe sociale par excellence à mes yeux... Perso, j'en ai fait un il y a 10 ans, il en est sorti que j'étais faite pour travailler dans le religieux !

Ce film nous cueille littéralement. Il nous faire rire, sourire, nous émeut beaucoup, bouleverse tant certains passages sont forts. Le réalisateur a eu l'intelligence de ne pas trop en faire, de ne pas tirer sur les émotions... Celles-ci semblent très naturelles dans cette histoire, car quelque part, elles peuvent résonner dans le vécu de chacun. Scénario et dialogues sont d'une justesse incroyable. C'est simple, tout fait mouche, pas de temps morts, rien ne tombe à côté. Tout est sur mesure et en même temps, incroyablement naturel.

Les comédiens des 5 ados sont au diapason insufflent une belle dynamique à cette fratrie qui est tout, sauf de tout repos. 

Et puis il y a Camille Cottin, une actrice que j'adore et qui m'a motivée à aller voir ce film... Et elle admirable, rayonnante, émouvante, sensible et forte à la fois... Absolument superbe !

Bref, j'ai adoré ce film aussi simple que vrai.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 1 Septembre 2023

Film de Justine Triet

Avec Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado Graner

Le synopsis : Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.

Mon humble avis : Voici le film qui a reçu la Palme d'or 2023 au Festival de Cannes... Deux heures trente où il ne se passe "rien" d'extraordinaire et où pourtant, on ne voit pas le temps passé. Tant il nous met aux aguets de tout. De tout ce qui pourrait se passer, de tout ce qui est dit, tu, de chaque expression du visage, de chaque silence... Car tout pourrait avoir son importance. Et si l'on est aussi aux aguets, c'est parce que Justine Triet nous en laisse la possibilité par le dépouillement volontaire de son film... Pas de musique de fond, des scènes qui vont droit au but etc... Le ton est presque celui d'un documentaire en fait, et assez monocorde. Pas de cri, pas d'hystérie...Et j'ai aimé cette originalité. Un film dont l'atmosphère ne nait que par son scénario et l'interprétation des personnages, et non par moults effets additionnels... et cinématographiques. Et pourtant, la tension monte, monte... Et le doute s'installe de plus en plus, même s'il parait ne pas avoir sa place. Assez ambigüe comme situation.

Anatomie d'une chute... C'est la chute au sens propre d'un corps, chute qui va être décortiquée par la police et les spécialistes pour l'expliquer. C'est la chute d'un homme qui ne parvient pas à être à la hauteur de lui-même... Et c'est aussi la chute d'un couple... Un homme qui ne n'atteint pas à ses objectifs et envies, une femme brillante à qui tout réussi ou presque. C'est cela l'histoire du film, qui n'est donc pas réellement celle d'une enquête policière.

C'est aussi un film sur l'angle du point de vue, sur le doute et ses conséquences... Je dirai qu'un tier du film se déroule en salle d'audience lors du procès... où l'on se régale des réparties. C'est là que l'intimité du couple va être disséquée en public, et devant le fils qui découvre tout. Il est donc question de justice, qui dit tout et son contraire en fonction de qui se trouve à la barre, et qui est manifestement bien mise à mal devant une décision à prendre sans preuve concrète. Que je n'aurais pas aimé être jurée dans un tel procès !

Et puis il y a l'enfant, admirablement interprété par Milo Machado Garner. Je pense qu'aux yeux de tous, c'est lui la révélation du film. Le fils qui va passer devant nous de l'enfance à l'âge adulte, l'enfant par qui le basculement et la raison va arriver : "Quand on ne sait pas trouver le comment, on cherche le pourquoi"...

La justice rend son verdict, et moi, je suis sortie de la salle de cinéma avec encore le doute en moi. Etrange... J'attendais aussi un couperet de dernière minute qui n'est pas venu, ce qui m'a perturbée, puisque laissée avec mon doute. Mais finalement, c'est bien comme cela aussi, c'est assez inédit je trouve. Un très bon film, tourné avec une originalité, une finesse et une justesse bien appréciables.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 5 Août 2023

Film Marie Garel-Weiss

Avec Daphné Patakia, Benoît Poelvoorde, Agnès Jaoui

Synopsis : Mimi a presque trente ans et rêve toujours à ce qu'elle pourrait faire quand elle sera grande. Alors qu'elle se décide à chercher du travail, elle fait la connaissance de Paul, un avocat sur la touche. Ensemble ils vont tenter de défendre Christophe, un petit arnaqueur qui clame son innocence. Si Paul voit dans cette affaire un moyen de se refaire, Mimi y voit, elle, une mission, un chemin vers la justice et la vérité.

Mon humble avis : Je suis allée voir ce film parce qu'il pleuvait, parce que j'aime beaucoup deux des acteurs principaux, et que la bande annonce semblait sympa et figurer un film léger et un peu drôle...

Bon, et bien mauvais choix... Je me suis ennuyée... Malgré la bonne surprise d'y voir quelques scènes tournées dans ma ville Dinard et ses environs, le tout sous le soleil. Mais je n'ai pas ri, j'ai concédé quelques sourires. Soit le film est complètement décalé et cela m'a échappé (bon il l'est un peu ça c'est sûr), soit il manque de consistance, d'ampleur, de régularité.

Quelques réparties sont bien senties, mais d'autres sont murmurées et l'on n'en entend pas la fin, cela m'agace profondément. Comme si une fois le montage fait, seules des personnes connaissant les dialogues par coeur regardaient le film, et ne se rendaient pas compte que nombre de phrases sont inintelligibles. Le film aurait gagné à être complètement burlesques, ou alors juste drôle. Mais il n'est rien de tout cela vraiment, puisque l'on apprend très vite que Mimi souffre d'une pathologie psychiatrique, qu'elle sort de clinique, qu'elle est donc en souffrance. Et quoiqu'il en soit, l'ensemble paraît très invraisemblable. 

Reste le charme indubitable et le talent de Daphné Patakia, qui porte l'ensemble, même ses collègues ultra confirmés qui donnent l'impression de patauger.

Bref, je ne conseille pas... Bof bof, malgré un début prometteur.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0