Articles avec #cinema francais tag

Publié le 18 Septembre 2024

Film de Daniel Auteuil

Avec Daniel Auteuil, Grégory Gadebois, Alice Belaïdi, Gaétan Roussel

Synopsis : Depuis qu’il a fait innocenter un meurtrier récidiviste, Maître Jean Monier ne prend plus de dossiers criminels. La rencontre avec Nicolas Milik, père de famille accusé du meurtre de sa femme, le touche et fait vaciller ses certitudes. Convaincu de l’innocence de son client, il est prêt à tout pour lui faire gagner son procès aux assises, retrouvant ainsi le sens de sa vocation.

Mon humble avis : Un film qui joue sans cesse sur le fil... Celui de nos émotions, de nos certitudes, de nos doutes, de l'apparence de la vérité... Tout peut basculer sans cesse... Et le fil, le petit bout fil bleu retrouvé coincé sous l'ongle de la victime c'est aussi l'unique preuve potentielle de la culpabilité de Nicolas Milik... Un fil qui peut décider d'un verdict, d'une vie libre d'innocent ou emprisonnée de coupable... La justice parfois ne tient qu'à un fil... Tout comme la possibilité d'une erreur judiciaire. La justice est-elle la vérité alors qu'elle ne repose bien souvent que sur l'intime conviction.

Voilà le fil de ce film magistral, qui vous tient en haleine, ou plutôt en apnée, du début à la toute toute fin, qui après deux rebondissements des plus inattendus, vous laisse complètement abasourdis... Et qui vous fait dire que c'était à un fil...

Beaucoup d'humanité dans cette réalisation de Daniel Auteuil, autour de son personnage d'avocat qui veut par-dessus tout sauver son client, alors que sa magistrature ne lui demande que de le défendre. L'atmosphère y est tendue, voire étouffante et trouble, et les images rendent parfaitement cela... même si là est mon unique bémol... La caméra joue énormément sur la profondeur de champs, sur un focus qui n'est pas vraiment précis qui passe d'un personnage en premier plan à celui en deuxième plan... Donc beaucoup de flou, et de grain à l'image. Cela m'a été tellement peu agréable que j'ai reculé de quelques rangs dans la salle, pensant un moment que ma vue me jouait des tours. Bref, je n'ai pas aimé la photographie de ce film, alors que son découpage, et chaque plan sont judicieusement élaborés.

Cette histoire est inspirée de faits réels, et cela fait froid dans le dos. Aime-t-on un innocent ou un coupable. L'accusé est-il démoniaque ou juste un innocent paumé simplet, à côté de ses pompes, pas gâté par la vie, un colosse aux pieds d'argile ? Ce qui est sûr c'est que jamais je n'aurais pu être avocate et que j'espère ne jamais être convoquée comme membre d'un jury dans un tribunal.

Un twist final tranchant, saisissant, effroyable même.

A voir, très très bon film, si l'on met de côté ma réserve visuelle. Et on n'en n'attendait pas moins, un Grégory Gadebois exceptionnel !

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 11 Août 2024

Film d'André Téchiné

Avec Isabelle Huppert, Hafsa Herzi, Manuel Pérez Biscayart

Synopsis : Lucie est une agent de la police technique et scientifique. Son quotidien solitaire est troublé par l’arrivée dans sa zone pavillonnaire d’un jeune couple, parents d’une petite fille. Alors qu’elle se prend d’affection pour ses nouveaux voisins, elle découvre que Yann, le père, est un activiste anti-flic au lourd casier judiciaire. Le conflit moral de Lucie entre sa conscience professionnelle et son amitié naissante pour cette famille fera vaciller ses certitudes…

Un petit film en passant, avant de revenir dans 10 jours :)

Mon humble avis : Un film sur tout ce qui nous sépare... La vie / la mort... et surtout, les opinions politiques.  Une amitié peut-elle survivre à leurs divergences profondes. C'est la question intelligente, assez inédite me semble-t-il, que pose ce film. Ici, une relation de voisinage, qui devient amitié exclusive, alors que l'une cache qu'elle est policière et que l'un est un black bocs bien connu des services de police justement.

La bande annonce est alléchante, et distille une sacrée tension... Que l'on retrouve dans le film, mais à dose homéopathique, avec un manque cruel de relief, d'un rythme un tant soit peu prenant et d'un dénouement un peu plus percutant. Tout est en lenteur, en répétition de scènes... Notamment, celles d'Isabelle Huppert qui fait son jogging comme un forcenée... robotisée. En même temps, à 71 ans, j'imagine que je n'aurais pas une allure plus naturelle qu'elle.

De plus, j'ai eu l'impression que le film cumulait les manques de crédibilité... Isabelle Huppert est mesurée lors d'une scène... 1.58... Alors que la taille minimale d'une femme dans la police est d'1.63 m... Hafsa Herzi est prof dans le secondaire, sans doute français, histoire géo ou philo, vu les copies bien griffonnées de texte qu'elle doit corriger. Or son élocution, même si d'un français tout à fait correct, est très proche d'une jeune de banlieue quant à l'accentuation. De même, deux personnages on va dire quinquagénaire, d'origine africaine mais arrivés en France à l'âge de 5 ans, ont encore un accent africain ultra prononcé alors que chacun est fonctionnaire de police, dont l'un à priori, haut gradé. Ce genre de détails, je les remarque, peut-être parce que je m'ennuie.

Et pourtant, l'idée était bonne, celle de montrer le vivre ensemble malgré les opinions opposées, celle de montrer que personne n'est toute noire ni toute blanche... mais vouloir y ajouter les fantômes des morts, une flic complètement paumée qui devient dépendante d'une relation malsaine, c'est un peu trop de mélange pour traiter avec profondeur le sujet principal. D'ailleurs, plutôt que les scènes avec le fantôme de son conjoint, j'aurais préféré que plus de temps soit laissé à Yann, le black boc lorsqu'il expose le pourquoi de ses convictions anti-flic et anticapitalistes et qu'Isabelle Huppert lui renvoie les contradictions d'un tel raisonnement dans la figure. Car ce Yann, qui aime détruire tout ce qui représente le capitalisme, est tout de même bien content, en tant qu'artiste peintre, de trouver des gens fortunés pour lui acheter ses toiles...

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 17 Juillet 2024

Film de Takis Candelis

Avec Bernard Campan, Raphaël Brottier, Maria Apostolakea

Synopsis : Sur l'île de Kalamaki en Grèce, Yannis, un jeune enfant autiste, rythme ses journées en mesurant l'ordre du monde : les bateaux qui accostent, les prises des pêcheurs, le va-et-vient des clients du café. L'arrivée inattendue de son grand-père, Alexandre Varda, homme d'affaires de renom qu'il n'a jamais rencontré, va perturber l'équilibre fragile de son quotidien. Malgré leurs différences apparentes, une relation profonde et bouleversante se tisse entre ce grand-père distant et ce petit-fils aux talents singuliers.

Mon humble avis : Je garde un excellent souvenir de ma lecture de "L'enfant qui mesurait le monde", de Metin Arditi, aussi, j'ai voulu voir son adaptation ciné, et vue qu'hier soir il tombait des trombes d'eau, rien d'autre à faire que d'aller en salle obscure... Et puis je savais que ce film serait la promesse de ciel bleu, de Méditerranée, de petites ruelles à maison blanche, de petite terrasse avec trois clients en bord de mer, sans forcément tomber dans l'image d'épinal... Bref, de la lumière et l'atmosphère bucolique d'une petite île grecque hors saison touristique.

Tout cela est bien présent dans le film et est donc très agréable et apaisant à regarder. Les photos sont belles, les cadres bien pensés.

L'histoire reste prenante - malgré de nombreuses libertés par rapport au roman) les personnages attachants et très bien interprétés. De tout cela, rien à redire.

Par contre, par rapport à mes souvenirs littéraires, je pense que Takis Candelis a fait des choix peut-être pas très judicieux. En effet, il semble oublier le titre, "L'enfant qui mesurait le monde" au profit d'un sujet secondaire : le projet de construction d'une ignoble complexe hôtelier sur un site naturel et historique magnifique. Projet contre lequel, feu sa fille, se battait. A force de donner la première place à cette histoire immobilière et la situation économique de la Grèce, l'aspect "qui mesurait le monde" est vite oubliée et pour l'évolution de la relation entre le petit fils et le grand-père, on doit se contenter de quelques scènes, ce qui est peu pour être vraiment bouleversé.

Le film est donc à mes yeux juste agréable et bien interprété, qui peut plaire à un large public, quand le roman fut pour moi inoubliable.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 12 Juillet 2024

Film de Florent-Emilio Siri

Avec Roschdy Zem, Jeanne Michel, Laëtitia Eïdo

Synopsis : Elyas, ancien soldat des Forces Spéciales, solitaire et paranoïaque, devient garde du corps pour Nour, 13 ans et sa mère Amina, venues du Moyen-Orient. Tandis que l’ex-guerrier et la jeune fille s’apprivoisent, un mystérieux commando les prend pour cibles. Elyas ne reculera devant rien pour la sauver.

Mon humble avis : Dire qu'avec cette météo pourrie, j'en suis "réduite" à aller au ciné en plein après-midi en juillet... bref, parlons du film !

Elyas, c'est Roschdy Zem, très crédible dans ce rôle d'ex soldat d'élite, devenu garde du corps, mais toujours sous l'emprise du Stress Post traumatique avec lequel il est revenu d'Afghanistan. A cause de cet ESPT, il a des visions, des cauchemars. De ce fait, durant la première partie du film, on se demande s'il hallucine, s'il est en proie à la paranoïa ou s'il y a vraiment un commando sur entraîné aux trousses de ses clientes... et pourquoi. Le personnage d'Elyas est assez bien étoffé, touchant, et ses mystères se dévoilent au fur et à mesure.

Autre thème abordé par le film (qui d'ailleurs s'inspire d'un fait réel), la mariage forcé des très jeunes et riches héritières au Moyen Orient.

Voici un film d'action, d'aventure et thriller français qui n'a rien n'a envier à ses prédécesseurs américains. L'action ne manque pas, la violence est archi présente, les rebondissements se suivent... Bref, le film est haletant, bien ficelé niveau scénario, et la réalisation, archi énergique, est tirée au cordeau.

Nous avons donc un divertissement bien efficace, musclé et spectaculaire qui remplit bien le cahier des charges du genre.  Dommage qu'il n'évite pas les poncifs et certaines surenchères. Sans ces derniers, le film aurait gagné en délicatesse et n'aurait pas été, à mes yeux, juste un énième film d'action. 

Mais il y a le très charismatique Roschdy Zem que j'aime beaucoup...

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 10 Juin 2024

Film de Bruno Podalydès

Avec Sandrine Kiberlain, Denis Podalydès, Daniel Auteuil, Bruno Podaydès

 

Synopsis : Justine, son mari et toute leur bande d'amis trouvent une solution pour résoudre leurs problèmes d'argent : organiser une fausse croisière romantique pour Franck, un gros investisseur, qui cherche à séduire une femme.

Mon humble avis : Une comédie franchement réussie, tout comme j'aime ! Je me suis esclaffée de bon coeur, au point d'avoir mal au ventre, cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivée.

Il règne une folie douce, ou une douce folie dans ce film un brin décalé et fantasque. J'y ai adhéré dès la première scène et ce jusqu'à la fin de cette croisière de bras cassés farfelus qui finalement ne s'en sortent pas trop mal, parce que le client est bon joueur, et que ce qu'il voulait, c'était justement cela, sortir de son ordinaire morose. Des personnages qui bricolent une arnaque avec les moyens du bord, ça donne un film qui semble être fait avec les moyens du bord, à la légère et pourtant, tout fonctionne parfaitement, avec bien plus de subtilité qu'il n'y parait. Le message est clair, pas besoin de milliers d'Euros pour se divertir, s'amuser et changer d'air, pour se renouveler etc. De la bonne débrouille, de l'imagination et un esprit d'enfant malicieux peuvent suffire. L'inattendu ne coûte pas forcément une fortune. Pendant le générique, j'ai eu une affectueuse pensée pour le chef décorateur de plateau, vu le nombre d'objets et de petites trouvailles à mettre en place sans surenchère envahissante ou déplacée

Et pour le spectateur, un sacré bonus, la quiétude des rives du canal, ce voyage au fil de l'eau, la beauté des paysages et des lumières, ça donne vraiment envie de s'offrir un tel petit périple qui semble mener hors du temps.

Nul doute que les comédiens ont du bien s'amuser à tourner ce film, ces scènes et dialogues qui s'apparentent souvent à de la savoureuse dinguerie, et mériteraient de devenir cultes ! Je recommande ! Il y a un côté nonchalance exaltante qui fait du bien dans ce film ! A bien y réfléchir, il y a aussi un côté pièce de théâtre.

 

L'avis de Pascale

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 26 Mai 2024

Film d'Arthus,

Avec Arthus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi, Arnaud Toupense, Marie Colin

Synopsis : Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais.

Mon humble avis  : Puisque tout le monde parle de ce film, je suis allée le voir. Et quel bonheur de se trouver dans une salle comble pour un film français. Ca ne m'était pas arrivée depuis... une éternité !

Je pensais que le film serait hilarant, je craignais même éventuellement quelques mauvais goûts. Et bien ni l'un ni l'autre. La salle ne rit pas aux éclats, je pense que chacun sourit plus de l'émotions que ce film dégage qu'il ne rit des bons mots et bonnes répliques qui pourtant ne manquent pas. Pas de mièvrerie, pas de poncif sur le handicap psy... A la limite, le seul personnage qui soit un peu trop cliché pour moi est celui du truand interprété par Clovis Cornillac.

Et l'émotion qui émane du P'tit truc en plus, c'est justement de voir un film normal, qui ne traite pas des handicaps mentaux (ceux-ci ne sont d'ailleurs jamais nommés), mais joué par des personnes en situation de handicap qui sont traitées et mises à l'écran comme des acteurs, des personnages de film, ce qu'ils sont d'ailleurs, et tous avec brio, chacun avec sa différence, son p'tit truc en plus, sa malice, sa lumière dans l'oeil, son sourire, ses rêves, sa douce folie, sa discrétion... Et en commun, la bonne humeur, la joie d'être là et ensemble. Ils sont tous présents à l'écran à part égale, et ne sont pas là en faire valoir. Ils sont le film.

Le film est donc un très bel hommage à toutes ces personnes qui ont tant de capacités et que l'on voit si peu dans le PAF... mais aussi, à leurs accompagnants, leurs éducateurs qui à eux tous, forment une belle famille.

Cependant, il faut avouer que le scénario n'est pas vraiment surprenant, et ressemble à ces nombreux films type colo/vacances entre amis. La différence et la force du film viennent du casting atypique et des situations qui en découlent.

Plus qu'un film drôle, je dirais qu'un p'tit truc en plus est un film joyeux, du bonheur d'être ensemble, de vivre une parenthèse ensoleillée et bienveillante.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 27 Avril 2024

Film d'Olivier Casas

Avec Yvan Attal, Mathieu Kassovitz

Synopsis : L’histoire vraie de deux petits garçons de 5 et 7 ans qui, abandonnés par leur mère en 1948, s'enfuient dans la forêt. Ils vont y survivre pendant sept années et tisser un lien qui les unira à jamais. Des décennies plus tard, les deux frères quittent tout pour se retrouver. Mais le passé et les secrets les rattrapent, même à l'autre bout du monde.

Mon humble avis : 

Il y a des films que les réseaux vous annoncent à grandes pompes des mois à l'avance... et d'autres qui arrivent sur les écrans bien plus discrètement et qui sont de réel upercuts. Frères est de ces derniers.

Si on ne savait pas cette histoire vraie, on n'y croirait pas, on se dirait que c'est du cinoche un peu tiré par les cheveux. Et pourtant... la réalité dépasse la fiction.

Que d'émotions en regardant ce film. Et pourtant, le réalisateur n'en fait pas trop... Il a eu la bonne idée d'alterner les phases présent / passé en flash-back. Ce qui évite le pathos, l'insupportable sur la durée... Il ne s'éternise pas outre mesure sur l'enfer vert des enfants, les manques, la faim etc... D'autant que les passages sur la vie en forêt des deux frères montrent ce que cela fut : une succession d'effrois, de débrouille, d'ingéniosité, et de moments de grâces. De ces 7 ans dans la forêt est né un amour fraternel fusionnel et inconditionnel, qui sera à jamais incompréhensible pour leur entourage à qui ils ont tu leur passé, comme un secret.

D'ailleurs, 40 ans plus tard, les deux frères, Patrick et Michel se souviennent surtout de ces moments de grâce, qu'ils n'ont jamais retrouvé depuis, même si, finalement, chacun des deux a officiellement "réussi" dans la vie.

La mise en scène est sobre, et elle atteint même des sommets de sobriété et de pudeur lorsque les deux frères se retrouvent dans une cabane au Canada, l'un ayant rejoint l'autre, pour lui éviter une bêtise, un geste fatal... Alors, le silence, peu de mot, des regards, une présence, la seule qui permet de se sentir vivant : l'autre part de soi. Et pour nous spectateurs, c'est silence aussi, le coeur qui bat, devant cette rencontre au sommet de deux sommités du cinéma français, Yvan Attal et Mathieu Kassovitz. A noter que les 4 enfants interprètent Michel et Patrick jeunes sont tout aussi bluffant que leurs aînés.

On ne peut être que bouleversé et chamboulé par cette histoire, par ce destin incroyable de deux enfants devenus adultes. C'est un film à vivre, à ressentir. Respect et silence s'imposent.

Le film s'achève sur le visage du vrai Michel, qui a aujourd'hui 78 ans. Et une dédicace d'Olivier Casas aux centaines de milliers d'enfants qui furent "perdus" dans le chaos de l'après-guerre, qui ont disparu des radars de l'administration. Sauf que Michel et Patrick, avant d'être perdus, ont été abandonnés. Et leur mère, quelles que soient ces raisons est à baffer...

Une extraordinaire histoire de survie, et de fusion fraternelle, exclusive. Deux hommes inoubliables. Sublime et puissant.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 16 Avril 2024

Film de Florent Bernard

Avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry, Hadrien Heaulmé, Luis Rego

Synopsis : Sandrine Leroy annonce à son mari Christophe qu’elle veut divorcer. Leurs enfants ont bientôt l’âge de quitter la maison. Dans une opération de la dernière chance aussi audacieuse qu’invraisemblable, Christophe organise un week-end pour sauver son mariage : un voyage passant par les endroits clés de l’histoire de leur famille. Un voyage qui ne va pas être de tout repos…

 

 

Mon humble avis : Une comédie douce-amère, par moments franchement drôle (que j'ai ri), puis à d'autres, très touchant, voire émouvant. Mais pas de pathos, pas de drame, et pas non plus de burlesque ou de superpositions de gags à moitié stupides qui ne font rire que ce qui les jouent.

Tout est fait dans une relative finesse bien agréable, augmentée par la douceur, la fragilité et la délicatesse de Charlotte Gainsbourg, bien qu'elle puisse être sacrément fracassante dans ses répliques !

Un road-movie familial sur les lieux de la genèse de celle-ci, pour éviter son délitement l'un, ou passer un dernier moment ensemble pour l'autre. Evidemment, rien ne va se passer comme prévu. Il y aura des hauts, des bas, et des clashs... Le tout dans une certaine mélancolie fasse à l'usure du temps et des habitudes. 

Et bien sûr, il y a les enfants entre les deux... Et ce film offre leur vision sur la séparation de leurs parents... Les parents pour qui c'est un drame, les enfants pour qui c'est rentré dans les moeurs. Le drame des enfants est ailleurs, l'adolescence, le premier amour... Et les parents imaginent leur potentielle rupture comme un séisme pour leur progéniture... La famille Leroy, comme tant de familles, souffre des pathologies suivantes : le manque de communication, d'attention réelle à l'autre, et une pudeur dans l'expression des sentiments sous prétexte que ceux-ci sont évidents.

Charlotte Gainsbourg, je suis fan. José Garcia, on a un peu pitié de lui, le pauvre qui ne "veut" pas comprendre la décision de sa femme, et qui se démène comme un diable pour éviter la sentence. Les deux adolescents sont très bien interprétés, on ressent vraiment la connivence fraternelle. Et le surprise et le plaisir de retrouver Luis Rego, dans un rôle aux antipodes de ceux qui ont fait sa renommée.

Bref, une bonne comédie dont les ingrédients ont été subtilement et judicieusement dosés pour ne jamais être dans le too-much, mais toujours rester sur le fil, entre le rire et l'émotion. Bien divertissant, j'ai beaucoup aimé.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 5 Avril 2024

Film de Teddy Lussi-Modeste

Avec François Civile, Baraki Kebe, Shaïn Boumedine

Synopsis : Julien est professeur au collège. Jeune et volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves, dont la timide Leslie. Ce traitement de faveur est mal perçu par certains camarades qui prêtent au professeur d'autres intentions. Julien est accusé de harcèlement. La rumeur se propage. Le professeur et son élève se retrouvent pris chacun dans un engrenage.

Mais devant un collège qui risque de s'embraser, un seul mot d'ordre : pas de vagues...

Mon humble avis : Je n'étais pas vraiment chaude pour aller voir ce film, par crainte de la violence réelle qu'il pouvait me renvoyer. Et puis, rendez-vous avec une amie, le seul film qui pouvait nous réunir était celui-ci.

Et bien je ne regrette pas, même si je suis sortie de là épuisée, sur tension, ahurie, et aussi démoralisée.

Ce film est inspiré d'une histoire vraie, celle du réalisateur lui-même, puisque son métier d'origine est d'être prof. 

Ici, il est question d'une collégienne qui dénonce son prof de français pour regards et paroles déplacées... On sait très vite que deux de ses copines  l'ont incitée à le faire. Mensonge ou mauvaise interprétation de ces dites paroles, chacun se fera son idée. 

Quoiqu'il en soit, les conséquences sont dévastatrices et le constat est implacable... Personne, à quelque niveau que ce soit dans l'éducation nationale, n'a cherché à discuter avec cette gamine pour établir la mauvaise interprétation. Au début, les collègues entourent Julien, convaincus du mensonge de cette fille. Puis, comme l'affaire prend de l'ampleur, tout le monde le lâche.

Le film prend alors des aspects et le rythme d'un thriller psychologique, car on sait que n'importe quel geste ou regard, dans chacune des scènes, peut déraper et mener à l'irréparable. Tension et menace sont partout, c'est très éprouvant à regarder. Alors, à vivre, je n'imagine même pas. On sent très bien que Julien, qui était un prof idéaliste qui espérait, si non changer le monde, au moins changer la vie de quelques-uns, vit la peur au ventre.

N'ayant pas d'enfant, je vis très loin de l'environnement scolaire, aussi ce genre de film est une véritable claque pour moi.  Je résume et caricature peut-être, mais je me demande comment on a fait pour passer, en quelques décennies, des "Choristes" où c'est plutôt l'institution qui est bourreau, à "Pas de vagues", où les élèves sont les bourreaux, où ils détruisent psychologiquement un prof sans que l'institution ne bouge un doigt. Quant au niveau scolaire montré dans ce film, il fait peur également. Bref, quand on nous dit qu'il faut compter sur la jeunesse de maintenant, je crains pour demain. L'éducation nationale ne peut manifestement plus instruire, un des gamins de 4ème en est encore à faire des lignes de J difficilement. Etant donné le pédigré professionnel de Teddy Lussi-Modeste, on peut penser qu'il est, dans ce film, au plus près de la réalité...

Evidemment, en regardant ce film, on ne peut que penser à Samuel Paty et Dominique Bernard.

C'est donc l'histoire d'un prof à qui l'on demande de ne pas faire de vagues, alors qu'un tsunami s'abat sur lui et le noie... Et dans ce rôle de prof, François Civile est de nouveau excellent, très convaincant.

 

L'avis de Pascale 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0

Publié le 30 Mars 2024

Film d'Edouard Bergeon

Avec Alexandra Lamy, Félic Moati, Sofian Khammes

Synopsis : Pour tenter de sauver son fils Martin injustement condamné à mort en Indonésie, Carole se lance dans un combat inégal contre les exploitants d’huile de palme responsables de la déforestation et contre les puissants lobbies industriels.

Mon humble avis : Un thriller écologique engagé, révoltant, à voir de toute urgence... Une fiction qui met en image et en texte la réalité... Celle que l'on nous cache, où celle que par confort, on choisit de mettre sous le tapis tant tout cela nous paraît loin... Ou encore, comme bon nombre de méfaits contemporains, c'est "j'y pense et puis j'oublie".

La promesse verte dénonce le désastre écologique et humain de l'huile de palme et dénonce l'hypocrisie générale et surtout gouvernementale de tout cela, et surtout du soi-disant bio carburant. Alors qu'il en va de la vie d'hommes et de femmes, de la survie de certaines espèces, tout n'est que politique et économie, des gouvernements qui en tiennent d'autre par les "couilles" pour des histoires de marchés, de non-ingérence politique, d'élections à venir... Pendant qu'un jeune homme innocent et engagé attend dans le couloir de la mort, que l'Humanité creuse sa tombe, et que les grands maîtres du lobbying, et donc hélas du monde, partage à la chasse au caribou.

Tout cela, nous le suivons et le découvrons le long du parcours du combattant de la sublime et bouleversante Alexandra Lamy, en mère courage prête à tout pour sauver son fils, mais qui se retrouve face à aux murs de l'administration française. Quant à Félix Moati, il est impeccable dans ce rôle de jeune homme idéaliste, qui ne cèdera rien, et prisonnier et victime d'une terrible machination.

Le rythme ne faiblit pas, la tension monte à devenir par moment insoutenable. On est scotché à notre fauteuil de cinéma. Un film parfaitement réalisé, qui atteint sa cible : alerter une fois de plus, car les fois précédente n'ont manifestement pas suffit, sensibiliser, dénoncer le profit à tout prix qui semble être l'identité première de notre triste époque. 

Un beau et grand film pour moi, mais surtout, un film nécessaire. Terrible, bouleversant, révoltant.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

Repost0