Lectures, BD, cinéma, voyages, photos, chats, oiseaux, nature bref mon petit monde ! .................. " C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante" (Le petit prince)
Avec Julia de Nunez, Clovis Cornillac, Julien de Saint Jean
Synopsis : Quelques heures avant l'attribution de sa 3ème étoile, le célèbre chef Paskal Jankovski disparait avec son second lors d'une partie de chasse. A 20 ans, sa fille Clara se retrouve seule aux commandes du restaurant. Deux ans plus tard, elle reçoit une mystérieuse invitation pour Taïwan...
Mon humble avis : Un film de Régis Wargnier étant pour moi un événement (Régis Wargnier n'avait pas tourné depuis 2014), il me fallait absolument voir La Réparation, d'autant que la bande annonce était alléchante.
Et finalement, j'en suis ressortie sans être retournée, sans enthousiasme débordant... Plutôt hésitante sur mes impressions.
Esthétiquement, "La réparation" est clairement réussi. C'est d'ailleurs un des grands points du film : depuis la mise en scène d'assiettes de haute gastronomie à leur dégustation, depuis le Moulin breton aux grandes avenues de Taïpei en passant par de somptueuses adresses, un temple isolé dans la montagne et les ruelles de la ville, tout est sublimé, et les lumières donnent une ambiance particulière, proche du mystère.
On est entre le drame familial, le thriller et le film de voyage. Dans sa quête pour retrouver son père disparu, Clara suit des indices particuliers qu'elle retrouve à travers le sens du goût... Des saveurs dans des plats, une façon de présenter un dessert lui laissent penser que peut-être... Cette originalité est agréable et bien pensée, étant donné le monde professionnel dans lequel évoluent les protagonistes. Si ceux-ci régalent leurs papilles, nous, nous en prenons plein des yeux.
Et pourtant, je n'ai pas réussi à croire complètement à cette histoire de disparition, et encore moins au récit qui nous en est fait plus tard dans le film. Ce passage qui aurait dû être bouleversant m'a laissée de glace, sans aucune empathie et toujours, avec un gros doute sur la crédibilité... même si le cinéma est sensé tout permettre. Pas mal d'événements m'ont paru téléphonés (je me suis même douté de la fin) et quelques scènes qui n'apportent rien surfent sur des poncifs...
Mais on suit, on apprécie le visuel et le bon jeu de la jeune Julia de Numez, parce qu'on veut savoir... même si la tension n'est jamais au maximum et que lorsqu'elle advient, elle n'est pas trop expliquée/justifiée...
Avec Marco Luraschi, Jeanne Balibar, Marc Barbé, Phénix Brossard
Synopsis : Ethan, 17 ans, devient apprenti-jockey dans une écurie d’obstacles, l’épreuve la plus violente du galop. Au contact des purs-sangs, il découvre le monde des courses, des paris et de l’argent. Sa passion grandit, sa frustration aussi. Courir pour gagner, mais toujours au service des autres. Bientôt il devra choisir : transgresser les règles ou sauver sa peau.
Mon humble avis : Un film imparfait mais très intéressant et diablement prenant !
Commençons par mes bémols : le son... pas toujours bon, des parties de dialogues m'ont échappé. Quand Ethan arrive dans l'écurie, on ne sait pas s'il est familier du milieu équestre... Au début il semble que non, et finalement, il paraît apprendre très vite. On ne sait pas sur combien de temps, d'années se déroule l'intrigue... mais Ethan finit par monter en course un cheval qu'il a vu naître, donc on peut imaginer environ 3 ans... On accompagne Ethan et sa patronne dans quelques hippodromes pour des courses, dommage, on ne sait pas où.
A part ça, Lads est vraiment un bon film à voir. Déjà, on assiste à la naissance d'un acteur (très très prometteur) en la personne de Marco Luraschi, fils du célèbre Mario Luraschi (dresseur et cascadeur équestre pour le cinéma entre autres). Donc évidemment, Marco est excellent cavalier, mais il se révèle aussi un très bon comédien.... Qui a dû apprendre la "position jockey" pour participer au film.
Lads nous montre ce que l'on ne voit pas souvent, c'est à dire les coulisses du monde des courses hippiques. Comme le dit le réalisateur, ce sont "les ouvriers des courses" qu'il met en scène et en lumière... Ces jeunes de banlieue populaire qui rêve d'ascension sociale en arrivant à Chantilly, qui rêvent de devenir Jockey... Mais sur 100 d'entre eux, un seul y parviendra, les autres nettoieront les stalles toutes leur vie.
Le film nous met tout le temps sous tension car c'est un milieu où il y a la rivalité. Et qui dit concurrence, dit "tous les coups sont permis". On craint toujours un coup plus méchant que le précédent, une chute etc. Les conditions de vie de ces jeunes sont spartiates et draconiennes. Les courses hippiques et les chevaux capables de les courir coûtent une fortune... Quand il y a autant d'argent à la clé, et bien là aussi, tous les coups sont permis, quel qu'en soit le prix pour l'animal ou pour celui qui le monte...
Ce que montre ce film, qui a parfois presque le ton du documentaire, n'est pas tellement reluisant pour ce milieu impitoyable qui serait en délitement. Mais il y a Ethan, ce jeune plus complexe qu'il n'y parait, qui se trouve et qui devient la lumière, qui reste droit dans ses bottes, ses convictions et son respect pour sa monture. Non, il n'est pas prêt à tout. Et il nous offre de superbes scènes de complicité avec les chevaux.
Autre "plus" non négligeable, la sublime mais trop rare Jeanne Balibar.
Bref, un film à voir, si vous aimez un minimum les chevaux parce qu'on n'en voit beaucoup. Et en dehors de l'aspect "film engagé", Lads est aussi un très bon divertissement.
Avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Joséphine Japy, Jeanne Balibar, Naïm Naji
Synopsis : En 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d’une famille nombreuse. Roland naît avec un pied-bot qui l’empêche de se tenir debout. Contre l’avis de tous, elle promet à son fils qu’il marchera comme les autres et qu’il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n’aura de cesse de tout mettre en œuvre pour tenir cette promesse. À travers des décennies d’épreuves et de miracles de la vie, ce film est le récit d’une histoire vraie, drôle et bouleversante, celle d’un destin incroyable et du plus grand amour qui soit : celui d’une mère pour son enfant.
Mon humble avis : Ce film est l'adaptation du roman autofiction éponyme de Roland Perez, célèbre avocat... Que je ne connaissais pas du tout ! Je savais qu'il s'agissait d'une histoire vraie, mais ignorais l'aspect adaptation.
Quelle gageure parfaitement réussie que de mener une histoire qui s'étend sur 50 ans en seulement 1h40 de film ! Tout est donc menée tambour battant, sans temps mort, avec une superbe énergie... contagieuse.
C'est un drame qui devient comédie par l'extravagance d'Esther, cette femme optimiste, manipulatrice et sans filtre, qui ose tout, va jusqu'au bout, qui se dévoue corps et âme à ses enfants, et surtout le petit dernier, Roland, né handicapé. Malgré tous les avis médicaux, elle se battra bec et ongles pour que son fils ne le soit plus. Avec un tel personnage, cela donne des scènes bien drôles, d'autant que nous sommes dans une famille juive, avec les expressions, croyances, et traditions qui vont avec. Esther, c'est le genre de mère dont tout enfant rêverait mais dont tout adulte aimerait s'émanciper et s'éloigner, tant elle est collante et veut tout régir. Ainsi, la première moitié du film est sur la relation fusionnelle entre la mère et le fils, et la deuxième partie, sur l'émancipation de Roland devenu adulte. Une mère se bat pour libérer son fils, puis ce même fils se bat pour se libérer de sa mère envahissante. Ce film parle aussi du handicap, mais avec autant de profondeur que de légèreté. C'est aussi un bel hommage à ces mères qui se donnent toutes entières et se battent pour que leurs enfants soient acceptés tels qu'ils sont.
Il faut dire que le destin de Roland Perez est sacrément démesuré. Par l'acharnement de sa mère à son inclusion, il sera même danseur auprès de Joe Dassin et d'autres stars de l'époque, jouera dans des publicités et des séries etc... Avant de se lancer dans le droit, de devenir avocat spécialisé dans la propriété intellectuelle, et notamment, avocat de stars, dont Sylvie Vartan qui joue ici son propre rôle.
Ce film est donc fait d'émotions et d'humour. Et surtout, il est porté par des acteurs extraordinaires ! Que dire de Leïla Bekhti (actrice que j'adorais déjà et qui était ma motivation pour voir ce film) ! Elle joue (alors qu'elle était enceinte) Esther de ses 30 ans à ses 85 ans. Certes, il y a du maquillage, des prothèses, mais tout de même, cela ne fait pas tout. Il faut être une sacrée artiste de talent pour interpréter un tel personnage... Tout y est... le regard, la démarche etc... Naïm Naji qui joue Roland de 5 à 7 ans et lui aussi très touchant avec ses grands yeux ronds et bouleversant quand il ne peut que ramper dans l'appartement.
Une ode, touchante et drôle, à la vie et aux combats des mères courage qui ont des enfants "différents". Une fresque familiale à voir, assurément !
Synopsis : Marie, 80 ans, en a ras le bol de sa maladie. Elle a un plan : partir en Suisse pour mettre fin à ses jours. Mais au moment de l’annoncer à Bruno, son fils irresponsable, et Anna sa petite-fille en crise d’ado, elle panique et invente un énorme mensonge. Prétextant un mystérieux héritage à aller chercher dans une banque suisse, elle leur propose de faire un voyage tous ensemble. Complice involontaire de cette mascarade, Rudy, un auxiliaire de vie tout juste rencontré la veille, va prendre le volant du vieux camping car familial, et conduire cette famille dans un voyage inattendu.
Mon humble avis : Un film sur un sujet délicat, plutôt tabou, très actuel et qui divise... Et pourtant, Enya Baroux réussit un film lumineux, qui ne tombe ni dans le pathos ni dans les clichés, ni dans les excès. Elle parvient à distiller de la légèreté et de l'humour dans la gravité, aussi, elle ne perd jamais son spectateur, ni dans un sens ni dans un autre. Le tout, sans jugement de valeur, ni prise de position. Chapeau. Nous voilà dans un road movie dont l'issue est inéluctable : la mort. Et pourtant, ce film est bien vivant et pétille... Et le spectateur l'est tout autant, avec une sensation d'apaisement, en sortant de la salle.
En dehors du sujet du choix de fin de vie en dignité, il est surtout question de communication, ou du manque de communication au sein d'une famille... Ce qui donne entre autres une bonne dose de quiproquos et de scènes désopilantes qui détendent l'atmosphère.
Il y a les trois membres de la famille et "l'étranger", l'auxiliaire de vie, qui se retrouve malgré lui dans cette aventure. Il observe les trois autres, colmate les brèches. Il a forcément une distance émotionnel autre face à ce qui se passe, puisqu'il n'est pas directement concerné par le décès prochain de Marie. Cet auxiliaire de vie, un peu la place que pourrait prendre chaque spectateur (le regard extérieur). Et ce personnage est d'ailleurs très attachant, lui qui donne tant en écoute, délicatesse et tendresse contenue alors que son seul et meilleur ami est... un rat... Il vit une histoire de famille alors qu'il s'est éloigné de la sienne.
Un film aussi grave que lumineux qui doit aussi sa réussite à son casting de premier choix, Hélène Vincent et Pierre Lottin en tête. Celui-ci n'a pas fini de nous surprendre et de nous séduire à chacune de ses prestations !
Reprise de mon blog en mode aléatoire (car rythme avenir inconnu), pour un temps.
Aucune évolution dans mes problèmes avec le chien voisin, même si j'ai eu le Maire de ma commune au téléphone, rien ne bouge... Donc pour me décharger mentalement et accélérer les choses, j'ai pris un avocat. Et oui, il faut en arriver là...
J'ai pris aussi une semaine de vacances "loin" de chez moi, de mon traumatisme, des aboiements de mon agresseur et de la possibilité de le rencontrer dans et autour de mon immeuble. Oh, je ne suis pas allée bien loin : chez ma mère à 4 km et 2 jours aux environs de Rennes. J'ai pu retrouver le plaisir de la photo, celui de la lecture n'est pas encore revenu.
Et ces derniers temps, je suis allée deux fois au cinéma...
Film de Mathias Mlékuz
Avec Mathias Mlékuz, Philippe Rebbot, Josef Mlékuz
Synopsis : De l’Atlantique à la mer Noire, Mathias embarque son meilleur ami Philippe et son chien dans un road trip à bicyclette. Ensemble ils vont refaire le voyage que Youri, son fils, avait entrepris avant de disparaitre tragiquement. Une épopée qu’ils traverseront avec tendresse, humour et émotion.
Mon humble avis : Incontournable, puissant, émouvant, hilarant (par moments), déchirant, burlesque, beau, intelligent, philosophique, sensible... et surtout spontané. Ce road moovie n'est pas tout à fait un film, pas tout à fait un documentaire, ni vraiment un témoignage, et pourtant il est le tout en même temps... et surtout terriblement humain.
L'histoire est vraie... Dans le sens où l'acteur/réalisateur a réellement perdu son fils un an plus tôt, et qu'il a réellement proposé à son meilleur ami l'acteur Philippe Rebbot d'entreprendre avec lui ce voyage à vélo, sur les traces de celui effectué par son défunt fils quelques années plus tôt, et d'en faire un film. Philippe Rebbot a accepté et le voilà parti à pédaler pour le meilleur et pour le pire. Le scénario est tracé par les étapes du voyage mais le reste doit tout ou presque à l'improvisation (le script d'origine n'étant que de 3 pages) aux rapports et aux échanges réels entre les deux amis, jusque dans leurs engueulades.. On est tellement dans l'intime que l'on fait un bon dans l'universel. Tout est d'une simplicité rare au cinéma, pas d'effet recherché, pas de plateau de tournage, pas de décor en carton-pâte. Juste le monde et les hommes tels qu'ils sont. De l'image et de l'émotion à l'état brut, sans artifice. A bicyclette est vraiment un OVNI dans le PAF français et donne à méditer, avec les deux hommes sur tant de sujets... La vie, la mort, la paternité, le sens de la vie, la vie qui ne s'arrête pas forcément avec la mort, la foi, le deuil, la résilience, l'envie de grandir et de s'améliorer en tant qu'humain, et surtout, oui surtout l'amitié... Car finalement, plus qu'un film sur le deuil, j'ai trouvé que sa colonne vertébrale était l'amitié. Un film simplement spirituel et profondément sincère et bouleversant... Une ode à la vie à ne pas manquer. Il y a comme un côté "Rendez-vous en terre inconnu" mais itinérant, dans ce film. Et la rencontre, celle qui nous attend dans ce film, ce sont ces deux hommes brisés qui se relèvent : Mathias et Philippe.
Film d'Anne Le Ny
Avec Elodie Bouchez, Omar Sy, José Garcia, Vanessa Paradis
Synopsis :Au bout de quinze ans de mariage, une crise met à l’épreuve l’union de Julien et Marie. Dans le couple, cette dernière a toujours été celle qui aimait le plus, aussi, au moment où Anaëlle, le grand amour de jeunesse de son mari Julien, réapparait dans le paysage, Marie panique. Perdue dans une spirale infernale de jalousie et d’autodépréciation, Marie se laisse entraîner dans une aventure avec Thomas, son nouveau supérieur hiérarchique. Celui-ci va se révéler aussi manipulateur que dangereux, jusqu’à faire basculer leur liaison dans le fait-divers.
Mon humble avis : Si son sujet n'est pas spécialement original, il n'en reste pas moins que ce thriller psychologique est diablement efficace et nous cloue aux sièges de velours. La tension augmente crescendo et le rythme ne faiblit jamais, même s'il n'est pas dans l'action, mais dans les regards, les silences, les sous-entendus. On se demande vraiment tout au long du film comment Anne Le Ny va bien pouvoir le conclure, et franchement, la fin est inattendue et fonctionne à merveille. Il est surtout question ici de manipulation et d'emprise, et notamment sur le lieu de travail...
Elodie Bouchez est comme d'habitude remarquable avec naturel, Vanessa Paradis est parfaite dans ce rôle discret et presque anecdotique. Quant à José Garcia, il avait déjà prouvé qu'il pouvait être génialement inquiétant dans un rôle de méchant... Il renouvelle l'exploit. Et puis il y a Omar Sy, fidèle à lui-même.
La touche relativement inédite est qu'ici, c'est le mari trompé qui va devoir faire équipe avec son épouse pour tenter de la sauver du piège dans lequel elle est tombée. Des sentiments rudement mis à l'épreuve !
Synopsis : Dans un dialogue amical et passionné, le docteur Augustin Masset et l’écrivain Fabrice Toussaint se confrontent pour l’un à la fin de vie de ses patients et pour l’autre à sa propre fatalité. Emportés par un tourbillon de visites et de rencontres, tous deux démarrent un voyage sensible entre rires et larmes : une aventure humaine au cœur de notre vie à tous.
Mon humble avis : Bon, ce n'est pas le film le plus joyeux ni le plus divertissant à voir, mais il était le seul qui me tentait et qui ne durait pas 3h30 (comme le film actuel d'Adrian Brody). En même temps, un film qui parle de la mort, et de la fin de vie, parle évidemment de la vie et de l'inéluctable, à plus ou moins brève échéance pour chacun de nous.
Le dernier souffle est assez proche du documentaire en fait, un documentaire profondément humaniste. C'est la propre histoire du personnage de l'écrivain, puis la relation entre ce dernier et le médecin qui apportent la touche cinématographique.
Mon seul réel bémol va au fait, qu'une fois de plus, certains dialogues m'ont paru pas assez articulés, trop chuchotés, donc non compréhensibles dans leur entièreté et c'est dommage (A moins que ce ne soit un problème de dosage de son). Car ce qui est dit est sensible, sensé, beau, philosophique. C'est une ouverture à une réflexion individuelle et collective à une époque où l'on fuit toujours le sujet, où la science retarde souvent l'inexorable. Il y a ce que la société tolère ou n'imagine pas tolérer, il y a ce que les familles des patients espèrent toujours et refusent d'entendre, il y a ce que le patient veut mais qui n'est pas toujours possible... Et au milieu de tout cela, il y a le dialogue entre le patient et le médecin, l'humanité, l'échange.
A travers les témoignages du Docteur Masset et ses visites quotidiennes dans ce centre de soins palliatifs, nous suivons plusieurs patients. Tous n'en sont pas au même stade de leur vie, même si tous s'approchent du stade ultime. Aussi, on trouve chez certains sagesse et mise en paix avec soi-même et l'après, quand chez d'autres, plus jeunes, beaucoup trop jeunes, c'est la peur et la révolte qui prennent toute la place.
Toute vie s'achève par une mort... Donc ce film (sauf pour les patient trop jeunes) n'est pas forcément dur. Non il est plutôt doux et comportent nombre d'instants de grâce bien lumineux ou profondément touchant.
Et la rencontre entre un médecin et un philosophe le rend vraiment intéressant.
Une question revient souvent dans ce film... La mort idéale, qu'elle est-elle ? Elle est différente pour chacun. Je ne pense pas craindre la mort, ce que je crains, c'est la souffrance physique.
Le casting de ce film est impeccable. Je trouve qu'amener ce sujet au cinéma, sans pour autant tomber dans l'esbrouffe ou la comédie, être juste dans le ton, c'est assez audacieux... Costa Gavras, le réalisateur a 92 ans. Et il fait de la dignité le centre de son film. Partir en toute dignité, un sujet très actuel, que nos politiques, lorsqu'ils auront terminé leur tour de manège, se remettront à étudier et peut-être légiférer différemment. Un film à méditer.
Avec Franck Dubosc, Laure Calamy, Benoît Poelvoorde
Synopsis : Michel et Cathy forment un couple usé par le temps et les difficultés financières. Un jour, Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. Dans le coffre, ils trouvent 2 millions en billets usagés...
Mon humble avis : Que mon année 2025 commence bien au cinéma ! Pourvu que ça dure. J'ai adoré ce film, que je suis allée voir à l'aveugle, sans savoir de quoi il retournait, mais étonnée que l'amie que j'accompagnais souhaite voir un film de et avec Franck Dubosc.
Je me suis régalée, j'ai ri, je n'ai pu m'empêcher d'insulter haut et fort l'un des personnages en disant "Mais quel con" ! Car il y a quelque part dans le rôle de Dubosc un côté François Pignon, sans le physique, ni les manies, ni les expressions, ni la vie de l'emploi. Mais ce n'est pas compliqué, dès qu'il y a une connerie à faire ou à dire, il ne la loupe pas. Ce sont les situations qui sont drôles, pas les personnages.
Et pourtant, nous ne sommes pas dans un film de gags bien lourdauds en cascade, loin de là. Un ours dans le Jura est une comédie noire, à humour encore plus noir et décalé, qui frôle parfois le glauque exultant et drôle (les plus jeunes ne seront pas les bienvenus dans la salle). Et évidemment, l'ensemble est d'une amoralité délicieuse !
Toutes les situations improbables prennent leur source dans une toute première : un ours dans le Jura provoque quelques accidents... Sauf qu'au départ, personne ne croit à cette présence, sauf ceux qui l'ont vue. Et ces circonstances invraisemblables vont se succéder non-stop, dans tous les domaines et dans toutes les apparences... Depuis les actions, jusqu'aux réactions parfois très placides des personnages. C'est un chapelet de rebondissements que nous offre ici Franck Dubosc, sans que jamais le spectateur puisse prédire le suivant.
Mais il n'y a pas que cela dans ce film... Qui traite aussi beaucoup de la condition et des rapports humains... L'usure du couple, la fatigue d'un travail peu rémunérateur, le quotidien répétitif, les dettes, la solitude, l'adolescence, le père dépassé, et surtout, la cupidité des uns et des autres. Il est aussi question de migrants, de trafic de drogues et les cadavres s'accumulent (7 aux total)...
Les dialogues sont aux petits oignons, et les comédiens, principaux ou secondaires, sont tous pile poils dans le rôle. Aucun n'en fait trop, personne n'en fait pas assez. Juste parfait, et souvent touchant, mine de rien.
Résultat, un film inattendu, original, jubilatoire, corrosif, bien mené... A voir bien sûr !
Film de Raphaële Moussafir et Christophe Offenstein
Avec Camille Lellouche, Mélanie Doutey, Chantal Lauby, Gérard Darmon
Synopsis : Les cadeaux… La plupart d’entre nous les attendent avec impatience. D’autres les redoutent, voire les oublient. A deux jours de Noël, chez les Stain, on redouble d'idées mais elles sont loin d'être toutes bonnes. Et si le pire cadeau était encore à venir ?
Mon humble avis : Un petit billet en passant, pour cause d'un ciné imprévu ce dimanche, un film en avant-première qui sortira mercredi.
A ne pas bouder si vous voulez aller au ciné pendant cette période de fêtes sans vous prendre la tête et sans tomber non plus dans le débilisant...
L'originalité du film... Il se déroule surtout avant Noël et se penche sur le fameux sujet des cadeaux, et ce qu'il dit de ceux qui les offrent, et de ceux qui les reçoivent.
Un film drôle sans être hilarant, qui sous couvert de la comédie satirique en dit long et plus profond qu'il n'y parait sur notre société et nos difficultés à vivre ensemble malgré nos différences. Un film qui montre que derrière les apparences, il y a du bon en chacun de nous, et peu importe si l'on ne coche pas toutes les cases.
Globalement, dialogues et réparties sont bien sentis, tout comme les situations. Point de burlesque ni de gros gags bien lourds. Et forcément, des souvenirs vécus ou des craintes justifiées et bien mis en scène.
Vraiment sympa, malgré quelques petites longueurs vite oubliées. Un film de Noël ça fait toujours du bien !
Avec Jean-Paul Rouve, Pierre Richard, Madeleine Beauvois
Synopsis :Passionné de voile, Jean-Paul traverse une passe difficile. Il accumule les dettes et s’éloigne des siens. Bien décidé à reprendre sa vie en main, il s’inscrit à Virtual Regatta la course virtuelle du Vendée Globe. Il se met dans les conditions d’un vrai skipper en s’isolant pendant 3 mois sur son bateau dans son jardin… Ce voyage pas comme les autres, lui permettra de renouer avec sa famille mais surtout avec lui-même.
Mon humble avis : Un avis en demi-teinte pour ce film au point de départ original. Même si j'ai vu récemment un reportage sur un Monsieur qui faisait la même chose que Jean Paul quelque part en Mayenne me semble -t-il.
Faire le tour du monde tout en restant dans son jardin... La symbolique est forte à plus d'un point. Pas besoin de partir loin pour voyager, la nouveauté et l'inattendu peut être au bout de notre rue, peu importe la destination c'est le trajet qui compte etc... Ici, Jean Paul va surtout faire un voyage intérieur et se défaire de ses nombreux démons. Du coup, le film n'est pas vraiment gai ni festif et manque un peu d'engouement et même de passion. Si on sent l'admiration sans borne de Jean-Paul pour tous ces grands marins et sa connaissance mémorable de toutes ces grandes courses au large, on ne sent pas sa passion pour sa participation virtuelle à ce Vendée Globe, on le voit très peu ébaucher ses stratégies de navigation, étudier la météo etc... Pas de partage à ce niveau-là, du coup, je n'ai pas vraiment embarqué. Finalement, le sujet du film paraît plus être l'alcoolisme et la dépression que l'enthousiasme pour une idée ubuesque. Et c'est ce qui se passe à "à terre", entre le grand-père et ses petits-enfants qui est en fait le plus intéressant. C'est l'entourage de Jean-Paul qui m'a paru le plus investi dans cette course et qui apporte un peu d'oxygène, ou de grand air du large, même si c'est du fond d'une cuisine de restaurant.
Bref, j'aurais préféré suivre un personnage réellement fantasque qui m'aurait embarquée dans son délire. Alors que là, c'est plutôt triste, même la météo n'apporte pas grand soleil (forcément, le Vendée Globe partant en novembre, quand on reste dans son jardin, peu de chance d'avoir le soleil et les alizés et le bleu des tropiques !)
Mais cette histoire reste touchante, même si la fin n'est pas des plus surprenante, si l'on n'attend pas une comédie ou un film sur l'exploit en lui-même, et évidemment, avec de tels acteurs à l'affiche, l'ensemble n'est pas déplaisant non plus. D'autant que c'était un sacré défi de tourner dans un aussi petit espace. A noter, la participation des grands navigateurs Jean Le Cam et Michel Desjoyaux.
Synopsis :Thibaut est un chef d’orchestre de renommée internationale qui parcourt le monde. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. En apparence tout les sépare, sauf l’amour de la musique. Détectant les capacités musicales exceptionnelles de son frère, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin. Jimmy se prend alors à rêver d’une autre vie…
Mon humble avis : Un film magnifique, même s'il n'élude pas les épreuves de la vie, qu'elles soient médicales, sociales, économiques. Mais en Fanfare est une très belle histoire, réaliste, en tout cas qui devrait l'être, sur la réelle fraternité, sur le vivre ensemble et surtout, sur le faire ensemble. Le faire ensemble, qu'elles que soient nos différences, nos origines, nos vies, nos opinions, notre culture. En fanfare montre que l'on peut faire un chef d'oeuvre et un moment de grâce, ensemble. Nos politiciens devraient en prendre de la graine. D'ailleurs, des moments de grâces, il y en a plusieurs disséminés au fil du film. Notamment, lorsque Thibaut fait faire des essais de voix aux ouvriers et ouvrières dans une usine fermée et vidée de ses machines. Et là, de ces femmes et de ses hommes qui sont en train de tout perdre, émane pour quelques secondes une voix cristalline ou de ténor bouleversantes... Comme quoi, sous le casque d'ouvrier et le gilet de "gréviste", il s'en cache des talents inexploités, et pour la plupart inconnus de ceux qui le portent.
En Fanfare est un film "simple", sans effet spéciaux ni cascades, sans décors majestueux, mais il est fortement fédérateur et devrait être vu par tous pour en faire le succès qu'il mérite amplement. C'est un film qui touche, qui fait sourire, qui émeut, qui bouleverse, et qui sert la gorge et mouille les yeux. Un tel final sur un Boléro de Ravel, et bien ça ne laisse pas indifférent !
Un film profondément humaniste, tout aussi populaire que délicat, porté par des acteurs d'exceptions, que ce soit dans les rôles principaux, mais aussi dans les rôles secondaires, dont certains sont amateurs.
Moi je dis que dans le climat actuel, finir l'année En Fanfare, ça ne se refuse pas !