BOLERO, film d'Anne FONTAINE
Publié le 12 Mars 2024
Film d'Anne Fontaine
Avec Raphaël Personnaz, Doria Tillier, Jeanne Balibar
Synopsis : En 1928, alors que Paris vit au rythme des années folles, la danseuse Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel la musique de son prochain ballet. Tétanisé et en panne d’inspiration, le compositeur feuillette les pages de sa vie - les échecs de ses débuts, la fracture de la Grande Guerre, l’amour impossible qu’il éprouve pour sa muse Misia Sert… Ravel va alors plonger au plus profond de lui-même pour créer son oeuvre universelle, le Bolero.
Mon humble avis : Le Boléro de Ravel est le seul morceau de musique "classique" que j'adore, que je pourrais écouter "en boucle", qui me mettrait en transe, qui m'hypnotise... Aussi, je me languissais de voir ce film et je me prédisais un grand frisson... Qui n'est pas venu... Enfin, pas au moment où je l'espérais... Puisqu'il advint lors du générique d'ouverture : Anne Fontaine a eu la très bonne idée de présenter une multitude de versions du Boléro de Ravel, contemporaines ou non, chantées ou non, dansées ou non, françaises ou non... Le frisson m'a parcourue. Mais ensuite, je l'ai espéré de nouveau et non, rien.
Pourtant, les photos sont sublimes, la mise en scène agréable et les comédiens bluffants, Raphaël Personnaz en tête, en Ravel discret et insatisfait, obsédé par la musique et tout ce qui touche au sonore. L'histoire est tout de même prenante, même si l'on en connaît l'issue. Mais on se demande quand vont apparaître les premières notes du fameux Boléro, et elles tardent à venir. Peut-être le film aurait dû s'intituler Ravel plutôt que Boléro. Et pourtant, nous ne sommes pas non plus dans un biopic. Mais avant de parvenir au sujet qui a motivé ma séance en salle obscure, il s'en passe du temps, il s'en déroule des bavardages et des mondanités, qui s'étalent en longueur.
Qui plus est, le film m'a égarée dans sa chronologie, composée de nombreux flash-backs en fait. Mais la panne d'inspiration de Maurice Ravel est bien rendue, et l'on découvre comment cette oeuvre monumentale et éternelle a vu le jour non sans plaisir. L'on apprend aussi que Ravel ne l'aimait pas ce Boléro, qu'il trouvait vide de musique... Pour se dire, sur le tard, qu'il n'était finalement pas si mal.
Mais pour moi, il manque quelque chose à ce film pour qu'il soit grand, mémorable, incontournable. Une fin explosive peut-être, comme celle du Boléro ? Et puis j'aurais aimé voir l'orchestration progressive du Boléro? Car l'on passe de Ravel au piano dans son cabinet de musique à l'opéra directement.
Mais je suis tout de même contente de l'avoir vu. A savoir tout de même, le film est LIBREMENT inspiré de la biographie de Ravel.