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Publié le 1 Juin 2025

BD - Editions Grand Angle - 96 pages - 18.90 €

Parution en janvier 2024 

L'histoire : Max tient une librairie sur le tourisme alors qu’il n’est jamais parti nulle part. Ce garçon qui a peur de l’avion, mène une vie rangée qui semble tout à fait lui convenir. Mais un soir d’hiver, tout bascule. Le mystérieux incendie de sa librairie l’incite à prendre une décision inattendue et radicale : simuler sa mort et partir loin de tout ! Max dont le quotidien était fait d’habitudes, s’envole désormais vers une île lointaine où un royaume oublié attend son retour. Un lieu perdu où le temps qui passe semble en suspens. Un lagon paradisiaque où ses souvenirs d’enfance sont restés figés.Une île intemporelle où le Roi n’existe plus...

 

Tentation : Couv et titre

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : J'ai vraiment adoré la première moitié qui me racontait "juste" une belle histoire... Nombre de faits me portaient à m'identifier à Max, notre héro libraire et quelque peu décalé par rapport à son entourage. Il est aussi très humaniste notre Max, qui est le seul à s'intéresser, parler, et voir Ulysse, le SDF du quartier, et même à lui porter secours, même si cela a des conséquences inattendues. La petite bande d'amis de Max est aussi très sympa et attachante.

 Les dessins, aux couleurs chatoyantes, sont sublimes, vraiment de ceux qui me plaisent et permettent une lecture aussi douce que fluide. Et puis, cerise sur le gâteau, Max peint beaucoup sur son cahier à dessins. Et chacune de ses aquarelles, de toute beauté, ouvre les chapitres.

Et puis advient la disparition de Max. Et là, l'histoire prend une dimension onirique, ou imaginaire ou, attention spoiler "Hypnotique" qui m'a un peu égarée, tout en restant très jolie, et intrigante... mais sans grandes émotions pour moi et sans m'embarquer vraiment. Les limites entre l'inconscient et le réel sont déconcertantes ici. Pour plus de clarté, il aurait peut-être fallu développer ou expliquer plus cet aspect-là qui est assez elliptique. Le grand voyage de Max est surtout un retour sur son passé, pour être en paix avec l'enfant qu'il était, ses traumatismes, ses manques, ses abandons, ses rêves oubliés. Pour enfin s'engager dans sa vie d'adulte et oser aimer. Une quête de soi au message est assez simpliste en somme mais qui reste beau, vrai et touchant.

L'île où le roi n'existe plus est en fait l'âge adulte... En effet, au contraire de l'enfant, l'adulte n'est pas roi en soin royaume...

Peut-être aussi que le public visé est plus youngadult...

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 9 Mai 2025

BD - Editions Albin Michel - 196 pages - 24.90 €

Parution en octobre 2024

Le pitch : Un siècle d`histoire vu par un tableau.
Tout commence en 1919 dans une forêt en bordure de Berlin. Otto Mueller peint Deux filles nues.
De l`atelier de l`artiste aux murs du bureau de son premier propriétaire, le tableau observe le quotidien avant d`être emporté par les tribulations de cette période noire : l`arrivée d`Hitler au pouvoir, l`antisémitisme d`État, l`art moderne qualifié de «dégénéré» par les nazis, la spoliation des familles juives, les expositions, les ventes, les bûchers...
Acteur passif d`un monde qui le dépasse, Deux filles nues est un survivant.

Tentation : Le billet de Gambadou

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

Mon humble avis : Voici une BD multi-primée (dont le Fauve d'or 2025 - prix du meilleur album au festival d'Angoulême) et pour laquelle la presse et la grande majorité des lecteurs ne tarissent pas d'éloges.

Et pourtant, je suis mitigée, la rencontre ne s'est pas faite, ma lecture n'a pas été particulièrement agréable.  Parce que je n'ai pas aimé le dessin qui, à mes yeux, n'est pas facile d'accès. Parce que les personnages (de plus ou moins grande importance historique), défilent sans être forcément très reconnaissables ou marquants. Parce que même l'originalité de l'oeuvre ( tout est vu à "travers les yeux" d'un tableau) ne m'a pas toujours été évidente à déceler ou même à garder en tête.

L'idée est cependant excellente... Plus de 80 ans de la vie d'un tableau, depuis 1919 jusqu'au début des années 2000, lorsqu'il est officiellement et légalement racheté par un musée à sa propriétaire.

J'ai appris beaucoup... Déjà, Otto Mueller et ses oeuvres m'étaient inconnus... J'ai découvert qu'au début du nazisme et de l'antisémitisme, en Allemagne, les toiles d'art moderne avaient été classées dans la "catégorie" "art dégénéré"... puisque "issu de cerveaux dégénérés". Et pourtant, toutes les toiles retirées des musées ou spoliées à leurs propriétaires ont fait le sujet d'une exposition qui a réuni beaucoup plus de visiteurs que le musée voisin d'art allemand/arien en1937.

On suit donc ce tableau des "deux filles nues" depuis sa genèse... les salles de ventes, les appartements des propriétaires, les caves, les musées, l'emballage, les trains, les expositions. C'est franchement original. Et même si le graphisme ne m'a pas plu, il faut tout de même le regarder en détail... Car les seconds plans disent beaucoup... Par exemple, quand il est accroché face à une fenêtre, le tableau (donc nous aussi) voit ce qui se passe dans la rue... Une fumée de cheminée (des milliers d'oeuvres d'art ont été brûlées), des croix gammées apparaissent sur les murs etc... L'Histoire est en route...

Deux filles nues est donc ouvrage sur l'art, l'antisémitisme, la spoliation... Et surtout, sur la pensée unique et la censure... Quand on voit qu'outre-Atlantique, depuis l'élection de T, nombre de livres sont retirés des écoles, des bibliothèques ou interdits à la vente par ce qu'ils évoquent trop l'esclave par exemple, et bien l'on se dit que l'Histoire peut être un éternel recommencement et qu'il faut donc rester vigilant à conserver notre liberté de lire, de penser, de créer, d'écrire, de peindre, de chanter, de sculpter.... Bref, libre de s'exprimer quelle que soit la forme.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 24 Avril 2025

BD - Editions Robinson - 72 pages -19.90 €

Parution en mars 2024

L'histoire : 3 millions de disques vendus, des concerts sold-out, des fans hystériques : en ce début d’année 1964, la Beatlemania fait rage en Angleterre.
Pendant trois semaines, le groupe part faire toute une série de concerts en France, à l’Olympia. Jamais ils ne joueront aussi longtemps au même endroit.
Les journalistes britanniques témoignent d’une Beatlemania française foudroyante, et du bonheur d’un groupe insouciant, soudé et créatif. Mais la réalité est toute autre… Et pourtant, quelques semaine plus tard, la Beatlemania se répandra aux Etats-Unis et dans le monde entier.

 

 

Tentation : La couv

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon  humble avis : Une BD de 72 pages, et trois sessions de lecture pour en venir à bout, ce n'est pas bon signe. Cet album, one shot qui célèbre le soixantième anniversaire de la venue des Beatles à l'Olympia ne m'a pas embarquée du tout.

A mes yeux son seul mérite est de rendre assez bien l'esprit des Sixties et de mettre quelques airs pas désagréables dans la tête : des chansons des Beatles.

Pour le reste... Et bien autant la couverture est belle autant l'intérieur est décevant. Le traitement de ces trois semaines à Paris paraît très anecdotique, superficiel, et très elliptique. C'est plus une succession de saynètes que ne semblent pas être une suite logique de la précédente. Du coup, rien n'est approfondi. Bref, j'ai été perdue tant tout me semblait décousu et pas passionnant. On passe finalement assez peu de temps sur scènes. Les dessins n'ont rien d'exceptionnels, simplistes et au trait plutôt "grossier". C'est à peine si l'on distingue vraiment les Beatles par moment, et le fait qu'ils soient 4 n'est pas manifeste en dehors des scènes en public (radio, concerts...) John ne fait que des apparitions, Georges est à peine cité... Ringo est évoqué plus pour ses frasques avec les filles. Paul est un peu plus présent et reconnaissable avec sa bouille ronde.

On croise dans cette BD un monde fou... C'est très documenté, et beaucoup de personnages secondaires, voire tertiaire font des apparitions. Ils se ressemblent tous, on ne les distingue pas... à part Johnny Halliday et Sylvie Vartan. Il y là des journalistes, des imprésarios, des producteurs sans doute...  Et surprise, les dernières pages sont réservées à un trombinoscope/courte bio de tous ces gens. Bien dommage que ce trombinoscope ne soit pas en début d'ouvrage pour ne pas être découvert en fin de lecture... Mais les fans absolus des Beatles n'en n'ont peut-être pas besoin.

Bref, cette BD que je me réjouissais d'ouvrir, n'a pas été plaisante à lire. Et c'est dommage, parce qu'avec un tel mythe, il y aurait dû avoir de quoi embarquer.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 9 Avril 2025

BD -Editions Rue de Sèvres - 87 pages - 20 €

Parution en Mars 2022

L'histoire : Nous sommes en 2113. Grâce au projet DataBrain, les humains disposent à la naissance d'un second cerveau numérique où sont directement uploadées des connaissances et des expériences virtuelles plus vraies que nature. Avec de simples programmes à télécharger, apprendre de nouvelles langues ou même assimiler la totalité du savoir de l'humanité n'a jamais été aussi simple et rapide. Du moins si, comme Constant, on en a les moyens. Mais un jour, à la suite d'un piratage informatique, il s'évanouit et se réveille en forêt, loin de la ville protégée, en ayant perdu tout son savoir et ses souvenirs. Démuni, il est recueilli par Hazel, jeune femme vivant en marge de la société, qui va l'aider à se reconstruire et à retrouver son passé. 

 

Tentation : Le nom de Zep est pour moi synonyme de qualité

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

Mon humble avis : "Nous vivons dans une hypertechnologie que presque aucun individu n'est capable de comprendre et de maîtriser... On voulait faire un humain augmenté, on a créé l'humain assisté".

Cette fois-ci, Zep nous a concocté une chouette dystopie, aussi récréative que méditative sur notre condition d'humain dans un monde où l'hypertechnologie s'immisce partout, même dans ce qui était si simple de réaliser avant en quelques gestes... En 2113, les bien nés avec le bon portefeuille et du bon côté des périphériques de la ville protégée peuvent se faire implanter une puce (un cerveau numérique en fait), et ainsi télécharger n'importe quelles connaissances. Bref, ils sont des encyclopédies vivantes et apprendre 12 langues ne leur prend que quelques secondes. Oui mais quand le système buggue ou que des malfaisants hackent le système, rien ne va plus...

Constant va se réveiller vide de tout savoir, même jusqu'à son propre nom... Avec Hazel, il va redécouvrir pas à pas toutes les facultés naturelles spectaculaires du cerveau humain, notamment à travers ses cinq sens. Pour la première fois de sa vie, il va cesser de vivre dans le virtuel pour affronter ou se régaler de la réalité. 

Zep nous dit ici que tout ce qui n'est pas appris patiemment s'efface de notre mémoire. Le reste n'est que remplissage éphémère. Il en est de même pour les expériences, suivant qu'elles soient réellement vécues ou qu'elle soit issue du monde virtuel, comme déjà maintenant un casque sur les yeux vous permet de "réaliser" à peu près n'importe quel défi ou rêve. C'est aussi sans compter sur le coût énergétique de ces "prouesses" scientifiques accessibles qu'à quelques happy-few, laissant les autres dans le dénuement, même énergétique. Zep alerte aussi sur les conséquences d'une humanité qui ne sait plus utiliser son propre cerveau, et qui, à force d'assistanat technologique, risque bien d'être diminué plutôt qu'augmenter. Par exemple, il a fallu à l'Homme des milliers d'année pour apprendre à faire naître un feu, alors que quelques centaines d'années ont suffi à oublier ces gestes, cette capacité. L'Homme n'apprend plus à s'adapter à son milieu naturel depuis 5 000 ans... C'est désormais la technologie qui va modifier le corps humain. Nous pensons évoluer, mais c'est une illusion. Sans la médecine, et donc la science qui nous prolonge, nous sommes moins résistants que nos ancêtres.

Cet album incite l'Homme à se recentrer sur l'essentiel, le vécu et à trouver sa place dans un écosystème où il est inutile, où il ne sert plus à rien qu'à détruire. Et même au coeur de la société l'humain devient de plus en plus inutile... Et l'inutilité, cela mène à la dépression.

Une intrigue parfaitement menée, des personnages complexes et attachants, des dessins agréables, cette dystopie, sur fond d'écologie est une belle invitation à se déconnecter de tout système pour se reconnecter à soi et à la nature, pour ainsi redécouvrir le formidable potentiel de l'union des deux.

Aussi intéressant, qu'émouvant, que distrayant, que nécessaire. A lire ! 

 

Sur ce blog, de Zep : The End , une Histoire d'hommes, Un bruit étrange et beau

 

L'avis de Violette 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 31 Mars 2025

"BD" - Editions Rue de Sèvres - 168 pages - 15 €

Parution en 2018 

Le pitch : Vous n'avez pas encore lu Gatsby le Magnifique ? Vous avez oublié comment se termine Au Bonheur des Dames et ne savez plus de combien de volumes se compose À la recherche du temps perdu ?... Pas de panique, ce recueil est fait pour vous ! Pascale Frey et Soledad Bravi résument en quelques pages de bulles malicieuses vingt grands classiques de la littérature.

 

tentation : Curiosité

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Je tenais l'accueil de ma médiathèque lorsqu'un usager a rendu cet ouvrage que je ne connaissais pas du tout. Du coup hop, je l'empreinte pour moi... Pour vous dire que lorsque l'on est bénévole en médiathèque, les tentations deviennent XXL et émanent de partout.

Je me suis régalée de cette lecture "BD" avec des guillemets, car nous sommes ici dans une sorte d'hybridation entre le document et la BD. 

Chacun des vingt titres classiques évoqués ici se présente ainsi : un portrait dessiné de l'auteur, quelques lignes sur la genèse de l'oeuvre et son résumé, puis une courte biographie de l'écrivain... C'est d'ailleurs curieux de constater que nombre d'entre eux sont passés par la case "études de droit".

Puis sur deux doubles pages et en seize dessins simples mais évocateurs, annoté de façon souvent très drôle, malicieuse et moderne, nous avons le déroulé du roman, jusqu'à sa chute. Deux oeuvres ont droit à beaucoup plus de pages dessinées : La recherche du temps perdu et les misérables.

Il y a des titres que j'ai déjà lus, et cela m'a permis de me les remémorer... Comme la Princesse de Clèves, Bel ami, l'Amant, Madame Bovary, le Vieil homme et la mer.

D'autres que j'ai évité depuis toujours, et là, l'envie m'a bien été donnée de m'y plonger dans leur format original : c'est le cas des Misérables de Victor Hugo, au Bonheur des dames, les Hauts du Hurlevent.

Et enfin, il y a celui que j'ai toujours fuis et qui restera dans cette case : A la recherche du temps perdu. Cet ouvrage ne m'a toujours pas donné envie de le lire.

Moult raisons donc d'ouvrir "Avez-vous lu les classiques de la littérature" ! Se remémorer, savoir de quoi il en retourne, se donner envie ou non... Et briller en société ! Ces résumés vous permettront éventuellement de faire croire que vous avez lu tous ces incontournables romans et que vous êtes hyper cultivés !!!

Le seul mini bémol... C'est que le résumé de ces livres contient... leur fin. Mais bon, d'ici à ce que je me plonge dans l'un de ces classiques, j'aurais sûrement oublié, et puis ces lectures sont souvent motivées pour le style, la curiosité et combler une inculture.

A noter que 4 autres tomes sont parus depuis celui-ci.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 24 Mars 2025

BD - Editions Dupuis - 128 pages - 26 €

Parution en avril 2024

L'histoire : Exilés au Burundi, Gaby et Ana, enfants métis franco-rwandais, voient leur quotidien joyeux bousculé par la guerre civile. Alors que leur famille se déchire, le génocide des Tutsi au Rwanda voisin vient mettre un terme à leur innocence. D'ailleurs, déjà à l'école, Gaby assiste à une bagarre entre un Tutsi et un Hutu, que rien ne semble pourtant séparer si ce n'est – d'après son père – la forme de leur nez...

 

 

Tentation : Ma lecture récente de Jacaranda, de Gaël Faye

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Ma lecture du roman Petit Pays de Gaël Faye, dont cette BD est une adaptation, remonte déjà à 2019. Pour ne pas faire un copier-coller sur le fond et le sujet, je vous suggère donc lire mon billet de l'époque.

A l'automne dernier, c'est Jacaranda, le 2ème roman de Gaël Faye qui a gagné l'attention et les éloges d'un grand monde, et qui est aussi passé entre mes mains. Ce qui m'a donné envie de me rafraichir la mémoire sur Petit Pays, les deux livres étant somme toute bien complémentaires. Certains d'entre vous ont peut-être aussi vu le film "Petit pays".

Cette adaptation en BD est donc tombée à pic, et je pense que sa sortie quelques mois avant celle de Jacaranda n'est peut-être pas due au hasard. On y retrouve la force et les émotions du roman, le tout en condensé.

Mais le format BD convient très bien aussi pour se souvenir de cette histoire ou pour la découvrir... Car quelque part, c'est le poids des mots (réduits en bulles, donc qui vont à l'essentiel) et des dessins très évocateurs, réalistes et à la lecture bien fluide.

Scénaristes et dessinateurs sont parvenus, avec maestria, à narrer et illustrer l'indicible et l'horreur à travers des yeux d'enfants, tout en aboutissant à un superbe et incontournable ouvrage.

L'absurdité de la guerre à hauteur d'enfant, que la guerre soit déjà de l'Histoire, ou du présent, ou du recommencement de l'Histoire, comme si personne ne retenait les leçons du passé. Aussi bouleversant que le roman.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 10 Mars 2025

BD - Editions Grand Angle - 72 pages - 16.90 €

Parution en septembre 2023

L'histoire :  Promis à la jeune Clarisse d'Étigues, Raoul d'Andrésy tombe pourtant amoureux de Joséphine Balsamo, qu'il sauve de justesse après qu'un maîtrechanteur, Beaumagnan, a tenté de la supprimer. Mais derrière la belle Joséphine se cache en réalité la mystérieuse et dangereuse comtesse Cagliostro, espionne, traîtresse et meurtrière, qui serait âgée de...106 ans. Son pouvoir est tel sur le jeune Raoul qu'elle lui fait changer de nom. Ainsi naît Arsène Lupin... Emporté par son amour, et par le souffle de l'aventure, Arsène Lupin se retrouve bientôt sur la piste d'un secret datant du Moyen Âge, qui mêle ésotérisme, astronomie et connaissances géographiques du patrimoine religieux de la Normandie.

Tentation : Un héros de ma jeunesse !

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

Mon humble avis : Arsène Lupin, un héros de ma jeunesse, surtout dans des séries télés d'époques diverses, qui étaient un rendez-vous familial le samedi soir entre autres. Peut-être un ou deux ouvrages de Maurice Leblanc, et puis Etretat !

Il est bien agréable de se replonger dans les aventures de ce gentleman cambrioleur, même si ici, du fait de sa jeunesse, l'aspect gentleman n'est pas encore très flagrant ! Mais les aventures et leurs rebondissements sont bien là et divertissants. Et le décor du pays de Caux si cher à Maurice Leblanc est toujours une invitation au voyage. 

Le découpage des cases rend le tout bien dynamique, mais aussi très elliptique. Par exemple, le changement de patronyme du jeune Raoul tombe comme un cheveu sur la soupe et sans aucune explication. L'histoire est inspirée du roman la Comtesse de Cagliostro (1924), préquel des aventures de Lupin. Mais passer d'un roman à une BD de 72 pages n'est pas aisé... Un album plus conséquent en nombre de pages aurait permis d'approfondir les personnages, et notamment l'évolution du jeune homme.

Quant au graphisme, il est efficace et évocateur à défaut d'être charmant. Les couleurs m'ont paru souvent criardes et les émotions plutôt caricaturales. Certes, c'est certainement un choix éditorial pour une lecture directe et aisée, mais dommage. A mes yeux, le sujet et l'époque aurait été mieux servis par des dessins plus détaillés, réalistes et aux teintes plus douces. A cause de cela, je me suis dit que cette BD s'adressait peut-être plus à un lectorat adolescent qu'adulte ayant de grands souvenirs du visuel des séries TV.

A noter : un cahier final nous emmène, à force de photo d'archives ou contemporaines, d'extraits de romans de Leblanc ou de dessins, dans les lieux normands évoqués dans cet album.

Mais j'avais besoin de me divertir, et la fougue, l'audace, les bonnes réparties et les péripéties du jeune Arsène ont fait le job.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 11 Février 2025

BD - Editions Dargaud - 136 pages - 25 €

Parution en septembre 2024

Le sujet : Novembre 1935. Pessoa vit ses derniers jours. Simão Cerdeira, jeune pigiste au Díario de Lisboa, est chargé de rédiger la nécrologie de cet écrivain dont il ignore tout. L’apprenti journaliste va méticuleusement remonter la piste, interrogeant les principaux témoins de l’existence de ce personnage énigmatique. En parallèle, Pessoa prépare sa sortie. Aura-t-il le temps d’achever ce « Livre de l’inquiétude », basé sur les confidences de son ami Bernardo Soares et qui lui tient tant à cœur ?

 

 

Tentation : Pris vraiment au hasard sur l'étagère des nouveautés

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : J'ai pris cet album au hasard, lors d'un passage rapide à la médiathèque pour faire le plein de BD, car suite à mon agression canine, je n'avais pas trop le coeur aux romans. Ce choix hasardeux l'était un peu trop pour cet Intranquille Monsieur Pessoa !

Et pourtant, j'en ai apprécié les dessins et l'atmosphère de Lisbonne dans les années 30. J'ai savouré aussi la finesse des dialogues de certaines bulles... Mais c'est tout... Parce que je suis inculte et ne connais pas du tout Fernando Pessoa (écrivain, poète et critique portugais) ni de nom, ni de réputation... au point qu'il m'a fallu du temps et un tour sur Google pour comprendre que l'histoire était celle d'une personne ayant vraiment existé. Ce qui a encore plus compliqué ma lecture, ou du moins sa compréhension, c'est que Pessoa était un auteur hétéronyme (qui usait de nombreux pseudonymes), et que chacun de ces hétéronymes était en fait son ami  imaginaire. Donc dans la mise en images, quand Pessoa est avec l'un d'eux, et bien si l'on n'est pas trop au courant de la particularité du personnage, on passe à côté du sens profond de ces "rencontres".

Aussi je ne m'étendrai pas plus.... Néanmoins, ma curiosité envers Fernando Pessoa est désormais ouverte, donc histoire à suivre...

Par contre, je pense que ce roman graphique ravira les lecteurs avisés et connaisseurs du poète.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 3 Février 2025

BD - Editions Casterman - 88 pages - 20 €

Parution en septembre 2022

L'histoire :  Le ministre d'Etat chargé à la Culture convainc le président De Gaulle d'exposer La Joconde à New York en signe d'amitié. Le projet est risqué car il faut escorter le trésor du Louvre pendant la traversée à bord du France, le nouveau fleuron des chantiers navals français... Sauf que très vite, la Joconde disparait de son sarcophage sécurisé et que le ministre d'Etat la retrouve... dans sa cabine.

Tentation : Envie de détente !

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Puisque récemment, j'étais au Louvre et avec les oeuvres d'art dans la BD "Le Grand incident", je me suis dit, poursuivons dans le même domaine !

Le Ministre & la Joconde remplit sa mission : divertir quelques temps, et nous amuser, puisqu'il s'agit ici d'une comédie. Mais comme le fond historique est réel, on y apprend quelques petites choses jamais sues de nous, ou alors oubliées.

En 1963, la France a prêté la Joconde aux Etats-Unis, pour une période d'exposition de trois mois (à New York et à Washington) qui a réuni 1.6 millions de visiteurs. Pour le plaisir de Kennedy, le président de Gaulle y a vu la possibilité d'un geste diplomatique pour apaiser les tensions entre les deux nations.

A l'époque, il existait dans la hiérarchie gouvernemental un ministre d'Etat, un titre honorifique, qui plaçait son titulaire juste derrière le premier ministre. En 1962/1963, période où se déroule notre histoire, ce ministre d'Etat chargé de la culture était... André Malraux, aventurier et écrivain déjà récompensé par le prix Goncourt. C'est donc lui qui accompagne la Joconde durant les 5 jours que durait alors la traversée de l'Atlantique, sur le flambant neuf paquebot "Le France". Evidemment une équipe de sécurité est aussi du voyage, où mille et une précautions sont prises pour le transport de Mona Lisa !

Ne connaissant pas personnellement André Malraux, je ne peux dire si le portrait qui est dressé ici de lui est réaliste, en tout cas, il n'est pas vraiment flatteur ! Atteint de grosse fatigue, il se voit confié par le médecin de bord quelques amphétamines... Il en abuse et le voilà parti en crise de délire, de paranoïa etc. Certaines planches frôlent alors le psychédélique ! Il est décrit aussi comme prétentieux et plutôt insupportable ... Bref, il apparaît plutôt comme un bouffon !

En tout cas, on est ici dans une bonne farce, aux situations cocasses et burlesques, le tout servi par des dessins bien agréables. On passe un bon moment, mais rien de transcendant non plus et il me semble qu'au final, on ne sait pas bien comment la Joconde a atterri dans la cabine de Malraux. Un ensemble sympathique, mais qui reste anecdotique notamment par la légèreté de son intrigue et son aspect peu abouti, ou pas assez développé.

Contournable donc !

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 24 Janvier 2025

BD - Editions Futuropolis - 128 pages - 23.50 €

Parution en août 2023

Mon pitch : Une crise sans précédent au Louvre l'oblige à fermer ses portes quelques mois. En effet, toutes les femmes sculptées ou peintes nues disparaissent aux yeux des visiteurs.

C'est qu'elles en ont marre, ces muses, des attouchements, et des réflexions désobligeantes dont elles sont victimes au quotidien.

C'est de Térésa, femme de ménage et confidentes de ces femmes statufiées qui sera la porte parole de leurs revendications auprès du directeur du Louvre. Celles-ci vont à jamais changer la vie du célèbre musée, et peut-être le regard sur la nudité et l'inégalité qu'elle génère.

Tentation : la blogo

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Voici une BD sacrément culottée, ou plutôt sacrément déculottée ! Car on le sait très vite (par la réputation qui précède cet ouvrage et par la couverture), les muses nues du musée devenues invisibles n'accepteront de retrouver leur visibilité qu'à l'unique condition que tout homme majeur qui visitera ses allées devra être lui-même nu !

Vous le comprenez tout de suite, Le grand incident est une fable "fansticocomique". Fantastique car la réalité ne rejoindra jamais la fiction et comique parce que oui, on rit bien devant moult situations farfelues. Mais pas que. Le fond de cet ouvrage est bien plus profond que son apparence. C'est une mine de constats et de réflexions sur le genre, la nudité et son interprétation systématiquement sexualisée, l'inégalité sexuelle, le sexisme l'irrespect face au corps et ses (im)perfections, le harcèlement qu'il soit physique ou verbal, les insultes etc...

On visite aussi certaines ailes du Louvre, ce qui est l'occasion de quelques cours d'histoire de l'art sur la nudité dans l'art au cours des siècles (sujet qui est bien plus approfondi dans le cahier final). Pour cela, Zelba a reproduit certaines oeuvres illustrant les propos.

Les planches sont bi chromiques... Tantôt en rouge et noir, tant en bleu et noir. J'ai lu que c'était pour différencier les scènes de nuit de celles de jour... Cela ne m'a pas frappée lors de ma lecture. Et j'avoue que je n'ai pas été fan du graphisme, notamment celui alloué au directeur du Louvre et à sa soeur/secrétaire, avec ce nez pire qu'une péninsule. L'absence de réelles cases m'a fait dire que mon plaisir de lecture était plus dans le fond et les textes que dans la forme.

Mais peu importe, cela ne m'empêche pas de louer l'originalité et l'audace de ce Grand incident, et surtout le questionnement qu'il soulève. On ne peut qu'espérer que cette oeuvre participera au changement des mentalités et des comportements indélicats... voir irrévérencieux, vulgaires et obscènes. Aussi n'hésitez pas à la lire, et à l'offrir, notamment à la gente masculine.

Les billets de Violette et de Fanja

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Rédigé par Géraldine

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