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Publié le 18 Avril 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 8h51 d'écoute - 18.99 €

Parution d'origine Gallimard août 2020

L'histoire : Lola est une jeune postière en Bretagne. Lola boîte et mène une vie solitaire dans son jardin fleuri. Dans sa chambre, trône une grande armoire de noces bretonne... Dans cette armoire, des coeurs en tissus renferment les secrets de ces aïeules andalouses, comme le veut la coutume ancestrales de là-bas. Ces coeurs ne doivent jamais être ouvert... Jusqu'au jour où l'un d'eux se déchire... et où débarque dans le village une romancière qui recherche une femme qu'elle a vu sur une vieille carte postale... Une femme boiteuse...

 

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de Betton, merci Cécile !

Mon humble avis : Une lecture qui me divise.... Bien sûr, j'ai aimé retrouver l'écriture ciselée de Carole Martinez, son univers de légendes et de traditions ancestrales andalouses, le sujet de la transmission dynastique entre femmes de génération en génération. La touche onirique/fantastique n'est pas pour me déplaire, tant la symbolique y est forte. Elle nous invite à nous libérer des héritages transgénérationnels pour parvenir à notre vérité personnelle et individuelle. S'affranchir de ce qui était écrit pour nous et qui enferme, ne convient pas, ne permet pas de fleurir. 

J'ai aimé aussi que la narratrice raconte la genèse de ce roman, qu'elle en devienne un personnage double de papier, cette histoire de carte postale, de rencontre avec Lola et de la complicité qui naît entre les deux femmes, et tout ce qui est inhérent à la vie dans un petit village (Breton).

Lorsque Lola et les narratrices commencent à lire les messages cachés dans ces coeurs en tissus qui se déchirent, mon attention était encore toute présente. Et puis, le roman est devenu trop foisonnant, en personnages, en époques qui se superposent, se croisent ou se relaient dans cette histoire, et je me suis un peu perdue dans tout cela, la magie opérait beaucoup moins jusqu'à presque disparaitre. Avec l'impression que tout partait dans tous les sens. L'ensemble est devenu trop labyrinthique pour me bercer. Rester avec Lola et ses aïeules m'aurait suffi, l'histoire développée de Marie la boiteuse était de trop pour moi.

Bref, de ce roman, je pense que je ne retiendrai, au fil du temps, que le personnage de Lola, ainsi que l'imagination et la belle écriture de Carole Martinez. Le reste tombera dans mon oubli je pense. Un peu dommage.

Par contre, si vous voulez lire un ouvrage inoubliable de Carole Martinez, je vous conseille très chaleureusement "du domaine des murmures"

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres audio, lectures audio, #Littérature française

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Publié le 12 Avril 2024

Roman - Editions Lizzie - 2h19 d'écoute - 14.99 €

Parution d'origine nov 2020 (Sabine Wespieser)

L'histoire : Décembre 1985, à New Rose, Noël se prépare dans chaque foyer... dont celui de Bill Furlong, père de cinq filles. Bill Furlong est marchand de bois et de charbon. Il livre à domicile, notamment le couvent voisin. Mais ce qu'il y aperçoit ne lui plait pas du tout, et la jeune fille qu'il trouve un matin apeurée, perdue et grelottante dans la réserve à charbon le chamboule profondément. Il évoque tout cela à sa femme, qui est du même avis que la rumeur et les "on-dit"... Ce ne sont pas nos histoires...

 

Tentation : Pourquoi pas ?

Fournisseur : Bib de St Lunaire

Mon humble avis : Ce genre de petites choses... Ce genre de "petits" romans qui marquent... En effet, en 128 pages format papier, on peut dire que Claire Keegan ne s'encombre pas de l'inutile. Elle plante le décor, l'Irlande bigote, et Furlong son personnage principal : né sans père, Bill est maintenant marié et gère tranquillement, bien que modestement, sa famille et son travail. Jusqu'à ce qu'il découvre au couvent confirme les on-dit : les jeunes filles y sont exploitées à la blanchisserie, mal traitées, et leurs enfants illégitimes sont vendus à prix d'or.

On suit donc l'évolution des pensées et du mal être de Bill Furlong face à l'horreur qu'il découvre. Se confronte en lui la révolte face à l'horreur de ce qu'il constate et le prix à payer pour être un homme juste, courageux, fidèle à ses convictions au coeur d'un village qui préfère ignorer ces "petites choses" qui se passent dans l'enceinte religieuses. Le roman nous conduit doucement, subtilement et d'une plume juste vers l'acte de bravoure, qui fera de lui un héros... Entouré de femmes soit bourreaux, soit indifférentes au sort de ces pauvres filles. 

Claire Keegan s'inspire ici de faits réels irlandais maintenant bien connus... Les blanchisseries Magdalen et autres établissements du même genre, tenus par des soeurs catholiques, financés par l'Eglise et l'Etat irlandais, ont "abrité" de force environ 10 000 filles mères et leurs nouveaux nés, dans des conditions déplorables et intraitables... Certaines y sont mortes faute de soin ou des mauvais traitements. Le dernier de ces établissements a fermé en 1996... C'est effarant...

Dans notre époque où les hommes sont constamment montrés du doigt pour leur comportement envers les femmes, Claire Keegan rappelle que les femmes ne valent parfois pas mieux, et que le salut d'une femme peut aussi venir du seul homme qui a le courage de prendre le risque.

Ce roman parfaitement maîtrisé, qui commence en douceur, nous fait ensuite frémir et trembler, pour finir par nous glacer avant de respirer de nouveau. Mais pour une vie sauvée par Furlong, combien d'autres vies sacrifiées dans le silence national...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 28 Mars 2024

Roman - Editions Gallimard - 2h46 d'écoute - 14.99 €

Parution en 2020

L'histoire : Sur un sentier escarpé des Dolomites, un homme chute mortellement.  Un autre homme donne l'alerte. Mais les deux hommes se connaissaient en fait... Il y a quarante ans, ils militaient dans le même groupe révolutionnaire (les brigades rouges)

Coïncidence improbable ou meurtre prémédité, c'est ce que tente de savoir au cours d'interrogatoires. Il a son idée sur la question, et s'emploie à faire fléchir le suspect, à obtenir des aveux...

Tentation : Sujet et pourquoi pas ?

Fournisseur : Bib de Betton, merci Cécile !

Mon humble avis : Erri de Luca, je ne le connaissais que de nom, à force d'avoir les yeux qui traînent partout dès qu'il est question de littérature. Et c'est une sacrée découverte pour moi, car j'élève sans hésiter "Impossible" au rang de coup de coeur.

Le livre est assez court, et alterne les interrogatoires et les lettres que le suspect écrit pour sa bien-aimée, du fond de sa cellule.

Dans la forme, Impossible m'a rappelé Article 353 du code pénal, de Tanguy Viel, pour l'aspect huis clos avec un magistrat. Dans la force et l'intensité, on se rappelle de Garde à vue, le film avec Lino Ventura.

Impossible... C'est ce que pense le juge de cette coïncidence qui a mis ces deux hommes sur le même chemin de montagne. Impossible, c'est ce qu'est ce meurtre par vengeance, et l'homme démontre cette impossibilité.

Ce texte est brillamment rédigé, qui met en scène, face à face, comme dans un duel, deux fines intelligences. L'une essayant de faire plier l'autre qui reste fidèle à elle-même et ses convictions. Le suspense grandit au fils des interrogatoires, on peut même parler de tension. On se demande vraiment qui en sortira vainqueur. Le lecteur est littéralement invité dans ces interrogatoires, qui prennent de plus en plus l'apparence d'échanges, de débats philosophiques ou d'initiation à la montagne et à une époque révolue. L'homme de loi est jeune, son interlocuteur est à l'âge où l'on n'a plus grand chose à perdre. Un louveteau face à un vieux loup... L'un avec sa formation, l'autre avec son expérience.

 On a l'impression d'être dans la pièce, et de retenir notre souffle pour ne pas perdre une miette de ce qui se dit. Il est question de fraternité, de trahison, de justice et de justesse, de pouvoir, de militantisme révolutionnaire, de collectivisme, d'individualisme, de montagne, de nature, d'évolution des mentalités au fil des décennies, d'idéaux, de valeurs que l'on souhaite maîtresses de notre existence... Et, à écouter ces hommes, on se dit que des valeurs opposées peuvent bien se valoir, puisque personnellement, j'ai autant apprécié celles du magistrat que celles du présumé coupable. Et dans ces conditions, je me suis surprise à penser "s'il est coupable, peu m'importe en fait, j'aime cet homme. Etrange étrange. Curieusement, la fin m'importait peu, tant j'étais captivée par ce chemin sensé mener à cette issue.

Un bras de fer inoubliable, une plume aussi sobre qu'efficace mais où chaque mot à son importance. J'ai adoré vraiment. Erri de Luca, encore un auteur à approfondir ! Un grand livre ! Que j'aurais plaisir à relire, en format papier, pour prendre encore plus le temps de le réfléchir et de le savourer.

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 20 Mars 2024

Roman - Editions Sixtrid - 6h46 d'écoute - 19.55 €

Parution Sixtrid et Editions de l'Olivier 2016

L'histoire : Paul Katrakilis est heureux dans la vie qu'il mène à Miami depuis plusieurs années, et de sa profession : joueur de Cesta Punta (pelote basque). Mais il se sent toujours inadapté au monde et un poids pèse sur ces épaules. Un jour le Consulat de France lui annonce le décès de son père. Paul rentre alors en France pour "affronter" la succession.

Tentation : Un petit JP Dubois, ça fait longtemps

Fournisseur : Ma PAL audio (bib de Rennes)

 

 

Mon humble avis : Le livre s'ouvre sur le sauvetage, en mer, d'un chien sans doute abandonné (et promis à l'épuisement et la noyade) là par de peu scrupuleuses personnes. Paul se baladait sur son bateau à quelques encablures de Miami... Ce chien deviendra son plus fidèle compagnon. On apprend le métier un peu particulier de Paul, alors que celui-ci est diplômé de la faculté de médecine. 

Puis vient l'appelle du consulat, et le retour de Paul en région toulousaine. Et là, c'est l'arbre généalogique qui s'élève devant nous, avec une particularité certaine : tous les ascendants de Paul ont mis fin volontairement à leur vie. Une famille de suicidés en somme. Et, en dernier, le père ne fait pas exception, qui a sauté, étrangement accoutré, d'un immeuble. Et c'est ainsi que nous découvrons cet homme fantasque, lui aussi médecin mais pratiquant... et ce à sa manière, à ses manières et convictions.

Après quelques hésitation, Paul décide de reprendre le cabinet de son père. Comme il en porte le nom, les patients s'attendent à ce qu'il agisse de la même façon... Façon que découvre Paul dans des carnets et qui le plonge dans un dilemme terrible, en tant qu'homme, et en tant que médecin qui a fait le serment d'Hippocrate. 

L'écriture est évidemment belle et soignée, agréable à écouter... On est avec Jean-Paul Dubois tout de même. Certes, quelques digressions allongent inutilement le texte, mais ma foi, elles étoffent le personnage principal et permettent de découvrir la pelote basque professionnelle en Floride, et l'évolution du milieu, même si c'est que qui m'a en fait le moins passionnée dans l'histoire, une fois la découverte faite.

Par contre, le poids d'appartenir à cette famille est bien présent... Et cette double succession ne peut que bouleverser le lecteur... Succession familiale et professionnelle. Et lorsque Paul découvre les carnets de son père et ses pratiques tues, on reste sans voix, on se demande qu'elle voie Paul prendra, et l'on ne peut que réfléchir à nos propres convictions sur un sujet terriblement d'actualité politique et législative : l'euthanasie... ou l'aide au départ... C'est cet aspect-là qui m'a vraiment plu dans cette lecture qui ne m'a pas transcendée même si certains passages m'ont remuée. J'ignore encore si elle me restera longtemps en mémoire.

 

Du même auteur sur ce blog : ICI

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 16 Mars 2024

Roman - Editions Thélème - 7h15 d'écoute - 15 €

Parution d'origine chez Zulma en 2017

L'histoire : En quelques jours, la narratrice se fait quitter par son mari, gagne quelques millions de couronnes islandaises à la loterie, et voit sa meilleur amie lui confier son fils de 4 ans quelques semaines, le temps d'arriver au terme d'une grossesse difficile et gémellaire.  Le petit s'appelle Tumi, est presque sourd, porte d'énormes lunettes, et sa démarche est déséquilibrée. Tumi et la narratrice s'embarque pour un périple autour de l'Islande.

Tentation : Livre évoqué à mon club de lecture

Fournisseur : Ma PAL audio (Bib de Rennes)

Mon humble avis : Mais pourquoi ai-je tant tarder à me plonger dans cette embellie ? Tout simplement parce que ma rencontre avec Rosa Candida, énorme succès de l'autrice, ne m'a pas plu... Donc lorsque mes débuts avec une plume sont décevants, et bien après, je traine des pieds...

La romancière pose d'abord le personnage de la narratrice assez longuement, de ce fait, il faut un petit temps pour parvenir au coeur du sujet...  L'arrivée de Tumi dans sa vie, et le départ en voyage. Mais cette entrée en matière m'a paru nécessaire pour saisir cette femme particulière, qui semble traverser la vie avec détachement, réagir à tout de façon inattendue... Un personnage qui dans la vraie vie, aurait sans doute un diagnostic différentiel... HPI, TSA... allez savoir. 

Cette femme ne s'est jamais crue capable d'être mère, d'élever un enfant. Et voilà que sa meilleure amie lui confie son fils pour quelques semaines, un fils différent lui aussi. Tout d'abord terrorisée à cette idée, la narratrice va se révélée bien plus apte qu'elle ne le croyait à s'occuper de cette enfant. Et, peut-être parce qu'elle est aussi elle-même un peu différente, elle va réussir à s'adapter à lui, à communiquer avec lui, à être à l'écoute de ses besoins et de ses envies... sans que les handicaps du petit s'érigent en barrière. Le petit grandira, et sa "gardienne" s'affranchira de son passé, s'ancrera dans le monde et dans sa vie, se révèlera à elle-même.

J'ai beaucoup aimé cette histoire sensible, de différences et d'apprivoisement mutuel mais aussi personnel, individuel.  C'est parfois drôle, car le texte d'Audour Ava Olaffsdottir n'est pas dénuée d'humour pour pointer du doigts les travers sociétaux ou individuels de ses personnages, tout comme leurs particularités.  Le texte m'a paru rythmée et la lecture de Mélodie Richard l'est tout autant.

Les trois dernières plages d'écoute sont une liste de recettes de plats évoqués dans le roman, ainsi que quelques méthodes de tricot. J'ai zappé ces 3 dernières plages, n'étant pas intéressée par leurs sujets.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 6 Mars 2024

Roman - Editions Audiolib - 7h11 d'écoute - 22.95 €

Parution audiolib et Stock 2021

L'histoire : Abel Bac vient d'être suspendu de son poste de policier... Tout devient étrange autour de lui... Un cheval est introduit à Beaubourg, un exemplaire du Parisien avec ce même cheval en couverture est retrouvé le matin sur son paillasson, une voisine qu'il n'a jamais vu sonne ivre morte à sa porte un soir, un autre cheval est peint dans une rue de Paris...  Quand Abel n'erre pas dans les rues la nuit, quand il ne prend pas soin de sa presque centaine d'orchidées, il enquête, car un sentiment enfoui lui dit que tout ces étrangetés ont un lien avec lui...

 

Tentation : La blog

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

Mon humble avis : Ah un coup de coeur ! Ca fait du bien après quelques lectures en demi-teinte ! Il faut dire que j'ai été complètement mordue par cette livre audio, au point qu'il double au poteau mes lectures papier en cours, et que tout prétexte était bon pour remettre mon casque sur les oreilles !

Artifices se lit comme un polar mais n'est pas un polar. Artifices parait fantasque, mais il ne l'est pas en fait. Le flic est paumé et désabusé oui, mais il ne boit pas une goutte d'alcool. Il est plutôt psychorigide et fichtrement attachant dans son inaptitude au monde contemporain. Pourquoi diable a-t-il été mis à pied ? On pourrait croire à un délire total d'Abel mais non... Tous ces événements sont bien réels et prennent racine dans un passé bien lointain.

Pour le lecteur comme pour les protagonistes policiers le mystère est entier, et bien sûr, il se dévoilera au fil des chapitres par des indices parcimonieux, pour s'éclairer dans son entièreté dans les dernières pages. Et là, c'est terrible. La notion de traumatisme et de stress post traumatique prend toute son ampleur.

Au-delà de l'histoire, ce roman offre un intérêt référencé et une réflexion culturels assez insolites sur l'art, et particulièrement l'art happening. Ces événements m'étaient étrangers et je ne m'y croyais pas sensible, mais leur sens profond possible m'échappait je pense. Je prêterai désormais plus d'attention désormais à leurs évocations je pense.

Enfin, l'écriture est soignée et belle, l'interprétation de Thierry Blanc est parfaite, l'ensemble donne donc un roman original, dont le rythme ne faiblit jamais et qui captive. Une très belle réussite intrigante du début à la fin. J'ai adoré, donc je conseille chaleureusement ! Et je lirai d'autres titres de cette romancière que je découvre avec celui-ci !

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 20 Février 2024

Roman - Editions Sixtrid - 10h31 d'écoute - 19.55 €

Parution d'origine éditions de l'Olivier 2016

L'histoire : Lili quitte Manosque et après un long chemin, parvient à Kodiak en Alaska. Son objectif, c'est d'embarquer sur l'un de ces navires qui partent pêcher la morue noire, le flétan, le crabe, de jour comme de nuit, sur des mers calmes ou déchaînées. Lili est une femme menue, sans expérience, qui veut intégrer un monde d'hommes... Et elle y parviendra. Elle fréquentera les marins sur l'eau et ira repeindre la ville en rouge lors des retours sur terre. Parmi tous ces hommes, il y a Jude, le grand marin aguerri...

 

 

Tentation ; Pitch et découverte

Fournisseur : Ma PAL audio (bib de Rennes)

 

Mon humble avis : C'est mon inscription au challenge de Fanja "Book trip en mer" qui m'a incitée à sortir de ce roman qui flottait dans ma PAL audio depuis un moment.

Le grand marin est un livre résolument féministe, l'histoire d'une femme qui veut faire et vivre comme les hommes, comme les marins, quoiqu'il en coûte, qu'elle que soit la souffrance, les difficultés etc...

La voilà arrivée en Alaska, à la recherche d'un navire pour embarquer, puis subissant la misogynie de ses collègues, avant de faire partie de l'équipe, d'être devenue elle-même une vraie marin, au corps menu, mais aux paluches de mec et à la volonté de fer. Toute cette première partie m'a bien embarquée, qui me permettait de découvrir un univers dont je suis on ne peut plus étrangère. J'ai eu le mal de mer, j'ai été écoeurée par l'odeur de poisson, j'ai eu mal aux mains, au dos...

Et puis, plus rien ou pas grand-chose, je suis vite redescendue sur le quai, devant la répétition des scènes, des dialogues qui m'ont semblé plutôt creux et tournant en rond. Certes, on perçoit cette passion obsessionnelle pour la pêche de certains, l'extrême dureté et précarité de ces vies, mais aussi toutes les âmes et les corps brisés qui montent sur ces navires. Et l'alcool qui coule à flot sitôt le port rejoint.

Je n'ai pas réussi a repéré qui était vraiment qui sur ces bateaux devant la profusion de personnages. Je n'ai jamais su vraiment "pourquoi la pêche et l'Alaska pour Lili", dont on devine juste qu'elle fuit une certaine violence à Manosque, mais guère plus. Lili reste un mystère, on ne sait pas trop qui elle est vraiment, et de ce fait, on peine à s'y attacher. Pourquoi autant de cruauté en elle ? Pourquoi cette autodestruction ? Ce roman, très factuel en fait, manque d'analyse profonde, reste en surface...

Aussi, j'ai passé le reste de ma lecture à essayer d'hameçonner quelque chose, j'ai tenté plus d'une fois de remonter sur le navire et de relancer mes filets, et malgré la longueur de l'histoire, je n'ai rien remonté qui m'ait passionné. Rencontre ratée pour moi avec ce grand marin. Mais PAL audio - 1, et je sais maintenant de quoi retourne cette histoire, donc pas de regret pour autant ! 

Prochainement, je devrais embarquer avec le pêcheur d'Islande, de Pierre Loti !

                                                                     384 pages donc 3 points !

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 16 Février 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 8h18 d'écoute - 18.99 €

Parution d'origine en 1995.

L'histoire : Charlotte est la grand-mère d'Andreï Makine... lui même né en plein coeur de la Sibérie en 1957.. Quelle est l'histoire de Charlotte ? Quelle est celle d'Andreï, bercé depuis son enfance par cette double culture franco russe ? C'est le sujet de ce roman autofictif, avec comme fond historique, la dureté et les ignominies du régime soviétique.

Tentation : Ma PAL audio

Fournisseur : Bib de St Grégoire

 

 

Mon humble avis : Prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis 1995, Le testament français est ma troisième lecture du plus russe de nos écrivains français. (Après Une femme aimée et L'archipel d'une autre vie).

Je suis allée vers cet ouvrage par curiosité, envie de culture, et d'horizons inconnus. Avec Le testament français, je me suis aventurée bien loin de ma zone de confort. C'est une lecture (très) exigeante et j'avoue ne pas avoir su lui donner toute l'attention et la concentration qu'il mérite. Je me suis souvent perdue dans le récit. Mais bien des passages, où chapitres, m'ont littéralement absorbée et séduite.

Charlotte raconte à ses petits-enfants ses souvenirs de la France de son enfance. Toute cette partie-là m'a éblouie. L'auteur découvre la langue Française et pour lui, Paris prend les traits d'une mystérieuse Atlantide. Le Français le fascinera toujours, et ce sera pour lui un déchirement permanent très longtemps. Son coeur est Russe, son esprit est Français... Il lira très vite les grands classiques français, se familiarisera avec tout ce qui touche à la culture d'origine de sa grand-mère. Ce qui lui causera bien des soucis d'intégration scolaire et autre. Ces rencontres avec Charlotte sont passionnantes, et très touchantes à lire.

Ce roman traite donc en premier du rapport aux racines, et surtout à la langue. Et encore une fois, on ne peut être qu'estomaqué, émerveillé, fasciné par cette langue qu'écrit Makine de façon aussi inouïe. Quelle richesse et exactitude de vocabulaire, quelle poésie, quel lyrisme !  Ce n'est pas compliqué... La beauté de la langue a capté toute mon attention, j'étais comme hypnotisée, et suis donc passé à côté d'une grande partie du récit (et de ses divers sujets) sans doute pour cela aussi. J'écoutais les mots, les phrases et leur construction, leur effet sonore, plutôt que le sujet lui-même. Bon certes, j'ai perçu aussi quelques longueurs qui ont pu me perdre dans l'aspect historique de cette fresque.

Et puis, vient la révélation finale, des plus inattendues pour moi qui connaît peu le personnage Makine, et qui bouleverse, comme on comprend qu'elle a pu chambouler l'auteur. Et qui questionne sur les racines des êtres et leur héritage culturel. 

Malgré sa demande de naturalisation française, qui lui fut d'abord refusée, Makine était encore Russe lors de la parution de ce roman. C'est l'obtention du prix Goncourt qui a fait changer les choses. Makine fut naturalisé en 1996. Dix ans plus tard, il sera élu membre de l'Académie Française.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 3 Février 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 6h41 d'écoute - 23.15 €

Parution d'origine Gallimard en 2008

Le sujet : Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux nous fait ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.

 

Tentation : Curiosité

Fournisseur : Bib de Dinard

 

Mon humble avis : Suis entrée dans ce livre à l'aveugle, sans trop savoir ce que j'en attendais... Et là, dès le début, j'ai su que "Les années" serait une claque littéraire et un énorme coup de coeur !

L'écrivaine, Nobelisée depuis, dépeint le fil les années, depuis la 2ème Guerre Mondiale jusqu'au milieu des années 2000. Elle y décrit le collectif, le mondial, le local, et le personnel, mais toujours par rapport à l'ensemble. D'ailleurs, ce personnel est comme observé de l'extérieur, et passe à travers le "elle" ou le "nous", jamais le "je". C'est une frise chronologique, où peu de dates sont citées, mais les événements situent chacun des faits précisément, ou dans une époque plus large. 

C'est vraiment un tour d'horizon complet sur plus de 60 ans que dresse ici Annie Ernaux, à travers un regard lucide, réaliste, étudié. Le temps qui passe parfois subtilement, sans qu'on le remarque, et l'on se dit alors, tiens, c'était comme ci avant, ou tiens, on ne fait plus cela. Et il y a les changement brusques, radicaux, comme avec le 11 septembre 2001, où il y a un avant et un après.

Tout y passe ou presque... Les guerres, les indépendances, l'évolution des mentalités, des moeurs, le progrès, le confort, le social, la politique, les élections, les fléaux qui changent mentalités et comportement (le sida), la culture, la société de consommation, le féminisme, la mondialisation, j'en passe et des meilleurs, la liste pourrait être longue. Et en filigrane dans tout cela, les années qui passent dans la vie d'une femme, les étapes traversées ou surmontées : l'enfance, l'adolescence, les études, le mariage, la parentalité, le divorce, la maladie, la grand-parentalité, la retraite... Petites ou grandes, fondamentales ou anecdotiques, histoires collectives et individuelles se répondent, prennent le devant de la scène ou se mettent en retrait, mais n'oublient pas de côtoyer l'Histoire.

Sur le papier "Les années" d'Annie Ernaux pourraient passer pour une longue litanie ennuyeuse à mourir. Et bien c'est tout le contraire. Cette lecture m'a passionnée, émue, bouleversée aussi. Mais surtout sidérée. Ce fut vraiment vertigineux. Déjà parce que l'écriture est sublime. La précision langagière est époustouflante et délicieuse, qui révèle tant de la beauté et de la richesse de notre langue. Et pourtant le style reste très fluide et agréable. Je suis profondément admirative devant le travail "monstre" que la rédaction de ce roman a dû demander... Réunir tous ces faits, trouver et choisir les termes idoines. Pfff, ça me parait aussi vertigineux !

En tant que jeune quinquagénaire... J'ai lu "Les années" en me disant... Voilà ce qu'ont vécu les générations de mes parents et de mes grands-parents. Voilà ce que j'ai eu la chance de ne pas vivre. Voilà les libertés pour lesquelles je n'ai pas eu à me battre. Voilà le confort dans lequel je suis venue au monde. Voilà tout ce qui s'est passé, ces évolutions matérielles, scientifiques, sociales, politiques, idéales qui m'ont entourée, depuis que je suis née française.  Voilà ce que j'ai vécu sans m'en rendre compte, sans y prêter attention, en l'oubliant, ou au contraire, en me rebellant, en m'investissant. Voilà ce que l'on a gagné, ce que l'on a perdu, ce qui est là mais loin d'être acquis. Voilà le monde de fou dans lequel je vis (ex les aliments sont soit allégés, soit renforcés), avec ses contradictions, ses non-sens, sa rapidité, qui est même devenu frénétique... Oui, le monde est de plus en plus grand, les possibilités se multiplient de façon exponentielle, et les années passent au même rythme mais tout va de plus en plus vite.

Les années d'Annie Ernaux, pour moi, c'est une oeuvre magistrale, essentielle, et je le redis car c'est vraiment le mot qui résonne en moi : vertigineuse ! Très très heureuse je suis d'avoir lu ce livre... qui serait peut-être bien à relire... ou à parcourir de temps en temps.

Bon, ben c'est pas encore aujourd'hui que j'aurais fait un billet plus court 😁 Ce qui est dans l'absolu mon objectif !😅

D'Annie Ernaux, je vous conseille également le roman "La place"

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 22 Janvier 2024

Roman - Editions Audiolib - 5h24 d'écoute - 20.45 €

Parution Payot & Rivages en 2022

L'histoire : Celle de la famille Lonsonnier, sur plusieurs générations, à Santiago du Chili. Le patriarche y est arrivé à la fin du XIXème, avec un pied de vigne et quelques sous en poche. Nous suivrons le destin de son fils Lazare (qui passera par les tranchées en France), de Thérèse, l'épouse de ce dernier, de leur fille Margot (aviatrice) et de son fils illégitime Ilario Da. Ce dernier, révolutionnaire, subira de plein fouet la violence de la dictature.

Tentation : Miguel Bonnefoy

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : En 2019, j'avais eu un tel coup de coeur pour Sucre Noir, de Miguel Bonnefoy que depuis, quand je peux, j'essaie de lire ses autres ouvrages... Mais je ne retrouve jamais le même enthousiasme hélas, malgré les qualités romanesques, stylistiques et narratives de l'auteur.

Mon audio lecture d'Héritage fut très inégale... Avec des passages flamboyants et jubilatoires et d'autres très longs et qui m'ont paru bien confus... Impression peut-être liée au format de lecture... La profusion de personnages secondaires n'est peut-être pas étrangère à cela.

J'apprécie toujours l'allégresse avec laquelle Miguel Bonnefoy présente la fantaisie de ses personnages, fantaisie qui apporte de la légèreté à des situations qui peuvent être tragiques, ainsi que le talent de conteur incontestable de l'auteur. Avec lui, on a toujours l'impression d'être plus dans un conte, une fable ancienne, que dans un roman pur et dur. C'est que sa plume est belle, dynamique, et à nulle autre comparable.

Cette fois ci, les personnages sont confrontés à l'Histoire et à son absurdité.  Chacun fera son choix, toujours dans le libre arbitre. Le vingtième siècle se déroule en filigrane, mais les deux conflits mondiaux viennent par contre au premier plan... Tout comme l'avènement de Pinochet au pouvoir au Chili et les conséquences terribles (pour des pages qui le sont tout autant) pour Ilario Da.

C'est une Saga familiale, qui prend racine sur un malentendu, avec ses aventures, ses mésaventures, ses péripéties, ses drames, son exil, ses retours. Mais autant d'années parcourues en si peu de pages, forcément il y a recours à l'ellipse. Et une impression pour moi de survol, avec des personnages qui pourraient être plus creusés et de ce fait, plus attachants. J'ai un peu l'impression d'être resté sur le factuel, une succession de faits, et de n'être point entrée dans l'émotion (exceptées les pages consacrées à l'emprisonnement d'Ilario da). Peut-être que tout passe trop vite pour digérer et se figurer cette histoire et ses protagonistes dans le cerveau.

Soit je n'ai pas la culture littéraire nécessaire, soit je n'ai pas saisi tous les aspects du réalisme magique contenu dans ce roman, soit le support de lecture ne convenait pas, mais il m'a manqué trop de choses pour apprécier ce roman à sa juste valeur, et pour justement voir nettement cette notion d'Héritage.

Malgré une lecture en demi-teinte et un billet complètement brouillon, j'attends tout de même le prochain roman de Miguel Bonnefoy !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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