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Publié le 26 Mars 2025

Roman - Editions Audiolib- 6h15 d'écoute -18.45€

Parution d'origine chez Albin Michel en 2019

Mon pitch : Ancien libraire, Monsieur Picquier vit maintenant en Ehpad...

Dans sa petite chambre, les 3000 livres qu'il a pu sauver de sa librairie, ce qui ne laissent pas grand place pour le reste. Mais atteint de la maladie de Parkinson qui le rend incapable de lire, Monsieur Picquier ne peut plus que regarder ces livres prendre la poussière. Jusqu'à ce qu'il lie connaissance avec Grégoire, aide cuisinier de l'Ehpad... qui deviendra son lecteur particulier tout d'abord, avant d'étendre ses séances de lectures à d'autres pensionnaires et bien plus loin encore.

 

 

Tentation : Le titre, par-dit un libraire !

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

Mon humble avis : D'origine modeste, Grégoire n'a jamais aimé lire et l'école et les études, ce n'était pas pour lui. Aussi trouve-t-il en emploi dans un emploi dans un Ehpad, et devient le larbin du chef cuisinier, jusqu'à ce qu'en servant les repas dans les chambres, il rencontre Mr Picquier, et s'étonne de ces milliers de livres qui "encombrent" sa chambre. Pas à pas, Mr Picquier va initier Grégoire au plaisir de lecture, tout simplement en lui demandant de lui faire la lecture à voix haute.  Ces séances de lectures deviennent une réelle amitié et vont s'étendre à tout l'Ehpad, qui reprend vie, mu par ses rendez-vous et l'impatience de connaître la suite des histoires lues. Dans l'emploi du temps de Grégoire, la directrice de l'Ehpad accepte même d'y inclure ces séances de lectures, vu le bien qu'elles font à tous.

Pour Grégoire, tout cela est une véritable révélation, une ouverture sur un monde immense. Il découvre sa valeur et sa place. Il rencontre et de s'attache à toutes ces personnes qui ont eu une vie avant celle d'un fauteuil dans l'Ehpad.

Pour Monsieur Picquier, c'est l'occasion pour lui de transmettre de nouveau, de, quelque part, poursuivre son métier de libraire... Donner envie de lire, conseiller etc. Il donne, mais reçoit tellement, et retrouve l'étincelle dans ces yeux... Sa fin de vie n'en sera que plus douce... et jusqu'à son dernier souffle il aura été utile.

J'ai un peu décroché dans le dernier tiers, lorsque Grégoire entreprend un certain pèlerinage, peut-être parce que ma vie au moment de cette lecture, ma concentration était mise à mal par la grave agression canine dont j'ai été victime.

Il n'empêche, ce roman humaniste est très agréable à lire et une belle invitation à (re)découvrir certaines oeuvres. C'est un hymne à la lecture, au partage et au respect intergénérationnel, à la transmission. 

Une ode aux vertus de la littérature lue par Marc Roger lui-même, qui dans la vie est aussi lecteur à voix haute professionnel.

Grégoire et le vieux libraire est un livre qui fait du bien.

Par contre, pourquoi ce chat sur la couverture, alors qu'il n'est nullement question de félin dans cette histoire ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 17 Mars 2025

Roman - Editions Ecoutez lire - 3h38 d'écoute - 14.99 €

Parution d'origine chez Gallimard en 2016

Mon pitch : L'année 1958 d'Annie, et les deux autres qui ont suivi, car qui en ont découlé...

1958, c'est les 18 ans, le bac, la première colo en tant que monitrice, et la première nuit avec un homme... Les premiers pas en dehors du milieu familial...

 

Tentation : Poursuivre ma découverte d'Annie Ernaux

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : J'aime définitivement l'écriture d'Annie Ernaux, sa précision, le choix des mots, la netteté sans fioritures inutiles.

Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux dit : "il existe deux genres de littérature. La littérature qui représente, et la littérature qui cherche".

Je dirai qu'il en existe une troisième... La littérature miroir... Celle dans laquelle on peut se regarder, se retrouver, se souvenir, se comprendre, revivre des instants de notre vie à travers les mots de l'écrivaine... Même si le miroir peut-être un peu déformant. Car Annie Ernaux narre ici son émancipation progressive, familiale et sociale, en tant que jeune fille bachelière. Les événements qu'elle partage ici, les émotions, les doutes, les découvertes, les hontes, les fausses joies, les solitudes dans les multitudes, la confusion des sentiments ou la méprise dans l'interprétation de ceux des autres, nous les avons tous vécus, quel que soit notre sexe. Pour certains d'entre nous, ce fut plus tôt ou plus tard dans notre vie. Et suivant notre année de naissance, ce fut aussi plus tôt ou plus tard dans l'Histoire, dans le contexte social ou politique. 

Mais en écoutant ces mots, on ne peut que se demander : "Et moi, comment ai-je vécu ou survécu à tout cela ? Que suis-je devenue de tout cela... Ce texte invite à l'introspection, à la réminiscence de nos propres souvenirs. Et j'aime cela.

Par contre, je me serais passée de la crudité de certains passages, qui, même si elle dénote du ressenti ou l'intention des protagonistes.  Le dernier tiers m'a un peu égarée car moins intéressant à mes yeux. La narration devient plus une succession de faits moins approfondis. Sans doute est-ce aussi à la manière qu'a Annie Ernaux de ne désigner personnes et lieux que par l'initiale... Personnellement, cela m'empêche de mémoriser clairement de qui il est question et de me rappeler de l'intervention précédente de R ou de S etc.

Que le titre ne vous trompe pas... Ce livre s'adresse à tous, hommes ou femmes.

Quant à moi, malgré quelques bémols, je poursuivrai ma découverte de la foisonnante oeuvre d'Annie Ernaux, pas à pas, lecture après lecture.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 16 Janvier 2025

Recueil de nouvelles - Editions le livre qui parle - 1h d'écoute -9 €

Parution d'origine fin 19ème siècle

Mon pitch : 4 nouvelles qui ont en commun de se dérouler aux alentours d'Etretat, dans cette Normandie qui a tant inspiré Guy de Maupassant, et dans lesquels il livre une description de la multitude que forment ses contemporains en un lieu précis.

Tentation : Mon écrivain classique préféré + le challenge de Jelisjeblogue

Fournisseur : Ma PAL audio

 

Mon humble avis : Quelles sont savoureuses ces quatre histoires courtes ! Elles me rappellent pourquoi j'ai tant dévoré les oeuvres de Maupassant à une époque de ma vie et ont été écrites entre 1880 et 1882.

La première nouvelle présente Etretat et sa fréquentation bigarrée, depuis les indigènes jusqu'au estivaux en passant par des célébrités, le lieu ayant inspiré nombre de poètes, écrivains, peintres. Il y question des habitudes des uns et des autres, mais surtout, des cancans et des on-dit, et de quelques personnes qui se tournent en ridicule. Tout cela est finement observé et narré.

La deuxième histoire traite d'une paysanne haute en couleurs et caractère, qui tient une pension de famille dans la campagne cauchoise. Même Victor Hugo a évoqué La belle Ernestine dans ces écrits. Alors des curieux viennent dans le coin pour voir la belle... qui avec les années, s'est fanée. Cela donne lieu à des situations cocasses qui disent beaucoup sur les petites et les grands de ce monde.

Vient ensuite une chronique sur un poète Anglais excentrique qui vivait alors à Etretat avec un singe. Ce texte ci m'a moins séduite.

Enfin ce recueil se clôt sur un récit plus mélancolique, mais qui m'a beaucoup plus et m'a beaucoup parlé. Maupassant y évoque l'aspect "tourisme de masse" dans une station balnéaire. Et comme je vis dans une station balnéaire 150 ans plus tard, forcément, cela m'évoque des choses qui n'ont pas tant changé que cela en fait.  En septembre, les riches repartent, ce sont les plus pauvres qui restent. Chaque année, c'est le retour immuable aux mêmes dates des mêmes qui sont partis quelques mois plus tôt... Il y a les célèbres parce qu'ils sont académiciens, et il y a ceux qui tirent leur renommée de leur bain de mer quotidien. Il y a les parisiens qui fuit la chaleur estivale de la ville, qui viennent sur la côte et y retrouvent... Paris... Avec les élégantes etc... Et lorsque le gratin est parti, alors peuvent se nouer les mariages "pauvres", ceux de fin de saison...

On retrouve dans ces textes la finesse psychologique, l'ironie, le thème de l'obsession de paraître cher à Maupassant et son style simple et élégant, qui va droit au but, sans grandiloquence ni fioriture inutile, bref, toutes les qualités qui ont mené Maupassant au Panthéon des écrivain du 19ème siècle, et tout ce que j'aime. A (re)découvrir !

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 8 Janvier 2025

Recueil de nouvelles - Editions Thélème - 7h55 d'écoute - 20 €

Parution d'origine en 2017 aux Editions Belfond

Mon pitch : 7 nouvelles... Qui traitent toutes d'une certaine solitude, d'une certaine mélancolie, d'une certaine recherche de soi-même, d'une certaine peur de soi, de l'autre, de l'amour.

7 nouvelles qui mettent en lumière des hommes sans femmes... Parce qu'ils sont veufs, parce qu'ils ont été quitté ou vont l'être. Des récits d'isolement.

Tentation : Le challenge Bonnes nouvelles

Fournisseur : Ma PAL audio (bib)

 

Mon humble avis : Si je mets quatre pattes à ces Hommes sans femmes, c'est parce que j'ai pris grand plaisir à écouter ce livre audio. L'interprète Etienne Beydon, de sa voix chaude, y met une douceur bien agréable, qui invite vraiment à écouter, à se laisser bercer.  Mais Murakami n'est pas innocent non plus dans mon plaisir de lecture. Car sa plume, sans esbrouffe et précise est d'une beauté exceptionnelle. La narration est simple mais le rythme est bien présent alors que le ton est très intimiste.

Jamais plus de deux ou trois personnages par nouvelles. Ce sont des hommes ordinaires que nous côtoyons ici. De tous âges et de toutes classes sociales... Un étudiant, un barman, un médecin, un comédien de théâtre... Ils ont tous besoin de confier leur histoire, un abandon, une trahison, un décès... Parfois les trois à la fois. Ces femmes qui ont quitté leur vie d'une façon ou d'une autre étaient épouses, maitresses, amoureuses aussi transi que silencieuses. Certains de ces hommes sont sans femmes, d'autres ont une relation particulière avec elles. Ils cherchent des explications à cela et Murakami aborde ainsi de multiples thèmes, dans l'incompréhension mutuelle qui unit les êtres, et dont découle une certaine détresse. Que devient on la suite d'un bonheur perdu, quelles sont les conséquences émotionnelles. Et dans ces textes, il ressort que l'homme a besoin d'une femme à ses côtés, sans elle, il n'est plus vraiment. Ce faisant, Murakami dresse un bel hommage à la place des femmes dans la vie de chacun, dans des situations assez communes, dans d'autres moins fréquentes, voire étranges.

La nouvelle qui m'a le plus émue et marquée est la première. Drive my car, qui a d'ailleurs inspiré en 2021 un film au titre éponyme. Les autres, je pense que je les oublierai vite, malgré le réel plaisir de lecture/écoute et de découverte..

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 21 Décembre 2024

Roman - Editions Lizzie - 4h54 d'écoute - 19 €

Parution Editions Le tripode et Lizzie en 2019

4ème de couv : Dans ce monde des confins, une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n'a d'autre solution pour survivre que d'avancer, trouver un refuge. Commence ainsi pour elle, dans des conditions extrêmes, le chemin d'une quête qui, au-delà des vastitudes de l'espace arctique, va lui révéler son monde intérieur et faire d'elle une femme.

 

Tentation : La blogo lors de sa sortie

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Dernier billet de l'année (une petite pause pour le blog jusqu'à la rentrée 2025) avec cette couverture qui devrait être de saison et un roman ô combien merveilleux... et qui prend encore une autre dimension avec cette version audio formidablement interprétée par Marianne Denicourt. D'autant que son récit est accompagné de "bruitages" (mot affreux alors qu'a l'oreille ce livre est si doux)... Le ruissellement de la banquise qui fond l'été, les tambours, les oiseaux, les phoques, les chants des esprits et des dieux et des anciens. C'est simple, ce livre audio est un véritable voyage sensoriel, une séance de méditation, une expérience aussi galvanisante qu'apaisante. Si vous avez déjà lu ce roman dans son format papier, je vous encourage de tout coeur à le redécouvrir un casque audio sur les oreilles.

Quant à l'histoire elle-même, initiatique, elle est sublime. Même si elle n'élude pas les rudesses de la vie, elle en déploie toute la beauté, la force. Elle nous initie aux rites, aux croyances, aux coutumes, au quotidien Inuit. On pense ce roman atemporel, en un sens il l'est. Mais il s'ouvre sur un temps immémorial, puisque nous suivons Uqsuralik, puis sa fille, et le livre se clôt sur les enfants des enfants des enfants... de sa fille. 

La très talentueuse et documentée Bérengère Cornut nous offre une immersion dans le peuple inuit, tout en poésie, délicatesse et spiritualité. Dans ce décor majestueux qui parait blanc et vide dans son immensité, l'autrice nous livre une histoire très foisonnante, où il est question de transmission, de deuil, de survie, de parentalité... On est dans l'existentialisme, l'ésotérisme, le chamanisme... Mais aussi de préoccupations plus terre à terre : chasser, manger, lutter contre la famine, soigner l'enfant malade...

De pierre et d'os a aussi une grande portée écologique... Car les Inuits ne chassent et pêchent que le strict nécessaire, respectent leurs proies et leur cycle de vie... Et puis, surtout, la modernité et les envahisseurs commencent à menacer cette terre immaculée... Un roman profond sur le rapport de l'homme à la nature et une lecture enchanteresse et universelle.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 18 Décembre 2024

Roman - Edition Ecoutez lire - 6h04 d'écoute - 17.99 €

Parution Gallimard et Ecoutez Lire en 2020

Mon pitch : Dans les années 60, quand on demande à son père s'il a des enfants, il répond : "non, j'ai deux filles". Car Laurence et sa soeur Claude ont eu le tort de naître filles, lorsque des garçons étaient tant attendus, dans une époque où les filles et femmes ne sont riens. D'ailleurs, cela commence dès l'échographie, quand le médecin dit, je ne vois "rien".  C'est la vie de Laurence que nous suivons, dans une famille et une société patriarcale sur plusieurs décennies. Jusqu'à ce qu'elle devienne mère elle-même, et que sa fille la plonge dans l'évolution de la société.

 

Tentation : envie de découvrir l'autrice

Fournisseur : La bib de Betton , merci Cécile

Mon humble avis : Je suis ravie d'avoir enfin découvert la plume de Camille Laurens, je me suis régalée. Cet ouvrage est une autofiction bouleversante à plus d'un point. Parce que Camille Laurens sait aller au coeur des sentiments, des non-dits et des dits tout aussi violents et explorer l'infini de leurs conséquences tout au long de la vie d'une fille, puis d'une femme.

Laurence a le tort de naître fille quand il eut été beaucoup plus simple d'être garçon. Au fil des pages, c'est la non place du sexe féminin dans la société qu'explore l'autrice et ses non-droits, en dehors de celui de se taire, d'obéir aux dictats tant patriarcaux que familiaux. Tout est dit avec une telle puissance, une telle dextérité, une telle délicatesse ou une telle violence, sans jamais se départir d'une certaine ironie et d'humour qui apportent quelque pointe de légèreté. Et pour être juste, Camille Laurens n'élude pas la difficulté et le poids des attentes sociales qui pèsent sur les épaules masculines. Il est aussi beaucoup question de précision de vocabulaire féminin/masculin... Les idiomes féminins étant souvent issus de terme masculin amputé de quelques lettres et qui de ce fait, prennent un tout autre sens, forcément péjoratif et dénigrant... par exemple... Garçon... Garce...

Même si la société a encore de gros progrès à faire, "Fille" montre le sexisme, la misogynie, les préjugés, la bêtise et l'ignominie que subissent les filles, depuis l'agression sexuelle à taire absolument, jusqu'aux insultes et propos méprisants juste parce que l'on est "fille". Et le père de Laurence est simplement abject de suffisance.

Certains passages sont à couper le souffle et nouer la gorge, notamment lorsque Laurence perd son enfant juste né et qu'elle ne reçoit le soutien de personne... Ni du médecin responsable de l'erreur médicale, dépassé, ni de ses parents, ni des institutions... Il n'y a qu'une sage-femme qui aura envers elle quelques mots justes. C'est si peu, quelques mots... Partout, ce qui compte, c'est de soutenir l'homme et sa réputation. On est abasourdi plus d'une fois... Et en tant que femme, forcément, il y a de nombreuses situations, de nombreux mots que j'ai reconnue, pour les avoir vécus, entendus... Oh, je n'ai rien subi de gravissime mais ces petites phrases assassines qui germent insidieusement et compénètrent plus profond de l'être, au point de modifier un épanouissement, une confiance en soi et peut-être une trajectoire, ça oui.

Bref, un roman magnifique et dense, qui parle autant de la condition féminine, que de la société et des rapports parents/enfants, que j'ai écouté avec autant d'intérêt, d'émotions, de révolte que de plaisir... tant pour son contenu que pour l'extrême qualité et le rythme vivant de son écriture aussi juste, qu'incisive que drôle.

Et la conclusion, c'est qu'une fille, c'est bien aussi... Voire même qu'une fille s'est aussi bien !

PS : J'y ai un peu retrouvé ce que j'avais adoré dans "Les années", d'Annie Ernaux.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 2 Décembre 2024

Thriller - Editions Audiolib - 10h58 d'écoute - 23.95 €

Parution Audiolib & Albin Michel janvier 2024

Mon pitch : La Quarantaine, Frankie sillonne les Etats-Unis sans attache depuis une dizaine d'années. Depuis qu'elle est sobre, même si rien n'est gagné, depuis qu'elle a quitté Paul... Elle va au gré des disparitions non résolues, quand la police n'avance plus ou a baissé les bras. La mission qu'elle s'est donné : retrouver les personnes disparues, et d'autant plus si elles sont issues des minorités.

Aussi, Frankie débarque à Boston, où Angélique, une ado haïtienne sans histoire a disparu depuis plus de onze mois de Mapattan, le quartier chaud de la ville.

Tentation : Envie d'un bon thriller après tous les romans de la rentrée

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : Sur le bandeau qui entoure la version papier de "l'été d'avant", l'éditeur mentionne l'accroche du New York journal of books "Peut-être le thriller le plus puissant de la décennie" !!! Bon alors la décennie n'a commencé qu'il y a 4 ans et on n'ignore tout de la production littéraire des six prochaines années. Donc on va peut-être se calmer et cesser d'écrire des phrases qui ne veulent rien dire.

Car ce dernier opus de Lisa Gardner n'est pas je pense le thriller la décennie. J'ai déjà lu plus bluffant etc. Mais il n'empêche l'intrigue est d'excellente facture et nous emmène dans la communauté Haïtienne de Boston. On y apprend que des milliers d'Haïtiens ont eu des visas pour vivre aux Etats Unis, après tremblement de terre terriblement dévastateur et meurtrier de 2010 et ce, pour une durée de 10 ans... Or ce roman a été écrit en 2020, à l'époque où ces fameux visas n'allaient pas tarder à expirer.

Quoiqu'il en soit, Angélique est l'une de ces Haïtiennes au visa temporaire, arrivée enfant avec son petit frère et qui vit depuis chez sa tante. Elle a disparu, onze mois plus tôt, à la sortie du lycée, et aucune caméra de surveillance ne l'a vu sortir de l'établissement. Disparition incompréhensible d'autant qu'Angélique était une excellente élève qui ne rêvait que de devenir médecin.

Frankie débarque à Mattapan, trouve un boulot de barmaid avec un petit logement dans le quartier, et se met à enquêter. On la suit avec grand intérêt dans ses recherches, ses rencontres, ses raisonnements, qu'elle partage assez vite avec le flic chargé de l'affaire. On ne s'ennuie jamais, l'histoire est simple à suivre, on ne mélange pas les personnages et leurs patronymes. Franchement, tout cela est très bien ficelé et très agréable à lire, d'autant que l'interprétation audio ne manque pas de pêche !

Un des sujets parallèles de cette histoire est l'alcoolisme de Frankie. Sobre depuis dix ans, elle lutte toujours contre ses démons. Lisa Gardner explique vraiment en profondeur la dépendance l'alcool et ses conséquences et le long et difficile chemin de l'abstinence. Certes, ces propos sont un peu redondants mais ce trait de caractère de l'héroïne n'est pas gênant (car oui, normalement, j'en ai marre des flics alcooliques), puis elle ne boit plus, elle a la tête sur les épaules et on ne partage ni ses beuveries ni ses gueules de bois.

A travers ce roman, Lisa Gardner rend un bel hommage à toutes ses personnes qui cherchent bénévolement et volontairement des disparus. Et, il se pourrait bien que Frankie devienne un personnage récurrent. Pourquoi pas, elle est bien agréable et efficace cette petite bonne femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et sait ce qu'elle veut.

Je recommande donc !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #thrillers polars étrangers, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 22 Novembre 2024

Roman - Editions Audiolib - 3h23 d'écoute - 15.95 €

Parution d'origine chez J.C Lattès en 2019

L'histoire : Edouard découvre qui a violenté son fils Benjamin durant un camps de vacances avec la paroisse... et le retrouve. Il s'agit d'un prêtre. Il dévaste d'église et y retient captif le "père" pendant presque trois jours... jusqu'à ce que ce dernier avoue.

 

Tentation : Le sujet

Fournisseur : La bib de Dinard

 

Mon humble avis : Grégoire Delacourt s'est toujours demandé ce qu'il ferait si quelqu'un attentait à l'un de ses enfants. Quel père, avec quelle force et quelle faiblesse, il serait. Ce roman terriblement puissant et saisissant sur les pires abjections qu'il puisse être faites à un enfant est sa réponse.

Nous voici donc dans un huis-clos aussi émouvant, que répugnant, que révoltant... bien que ces termes soient très faibles pour exprimer ce que l'on ressent durant cette lecture.

Nous avons l'enfance d'Edouard entre un père boucher et une mère bigote qui ne jure que par Dieu. Puis un mariage, la naissance de Benjamin... Et quelques années plus tard, un divorce et un petit garçon de 11 ans qui est une proie facile pour les prédateurs dans la gueule desquels la famille l'envoie innocemment, en toute confiance, pour un camp d'été... Et puis, au retour, Benjamin n'est plus le même. Il faudra longtemps à Edouard pour comprendre...

Mais le "vif" du sujet, nous y entrons de suite... Edouard saccage tout d'abord l'église du père Préaumont, avant de l'y séquestrer. Edouard est dans la colère primitive d'un père brisé, d'un père qui a failli à protéger son fils. Il va hurler, interroger, harceler, monter à l'assaut, torturer, tout pour que le coupable avoue. Et le coupable se montre d'une bassesse sans nom (il nie d'abord en faisant porter la faute par l'un de ses "confrères" qui vient d'être muté). Puis il va avouer mais sans sembler comprendre l'horreur, la monstruosité de ses aveux. En gros, tout lui paraît normal, il n'a fait "qu'aimer"...

Et c'est cela qui est le plus effroyable. Le prêtre ne semble pas conscient du crime qu'il a commis. Et l'Eglise dans tout cela, qui est bien silencieuse, qui laisse faire, qui traite ces affaires en interne. Le châtiment n'est jamais à la hauteur du crime... On éloigne juste... pour que cela puisse mieux recommencer ailleurs ? Avant d'être un prêtre, un homme est avant tout un citoyen et devrait être jugé par les instances juridiques d'Etat. On éloigne, on ne soigne pas. Moi, ces hommes qui soi-disant répandent "la bonne parole", jusque dans le lit des enfants, je les castrerais, purement et simplement.

C'est répugnant. On en parle de plus en plus, enfin... Les témoignages affluent... Que dire... Ca fait belle lurette que j'ai quitté foi et Eglise, qu'on ne m'en parle plus de cette Eglise qui se veut un refuge des pauvres brebis égarés et qui donne des leçons de moral à la terre entière sans être capable de ses soigner elle-même...

Ce roman est à lire même s'il est très dur. Grégoire Delacourt a trouvé les mots pour dire l'indicible, tant dans la douleur, la colère, la revanche, que dans l'ignominie de l'infamie et de la perversion. Les phrases claquent, les mots percutent, l'ensemble bouleverse et met à mal. On ne digère jamais une telle lecture, qui nous laisse abasourdi, complètement K.O, dans un état de sidération. Et pourtant, un tel roman, magistralement mené par un auteur dont le talent n'est plus à prouver, est hélas terriblement nécessaire... Pour que les uns écoutent, observent, détectent et que les victimes parlent et accusent... Et qu'enfin la justice et l'Eglise joue leur rôle initial de protecteurs des opprimés.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 14 Novembre 2024

Thriller - Editions Lizzie - 10h57 d'écoute - 20.99 €

Parution en 2020

L'histoire : Au coeur des Marquises, archipel le plus isolé du monde, cinq lectrices ont été sélectionnées par un célèbre auteur de best seller et participent au séjour atelier d'écriture que celui-ci dirige, dans une pension nommée: Au soleil redouté. Sont elles toutes là vraiment par hasard ? Très vite, le romancier disparaît et une première lectrice est retrouvée morte. Ce séjour au paradis pourrait bien devenir un enfer.

 

 

Tentation : Mon enthousiasme pour Trois vies par semaine, du même auteur 

Fournisseur : Bib de Betton, Merci Cécile

Mon humble avis : Le titre "Au soleil redouté" est extrait d'une chanson de Jacques Brel "les marquises". Inutile de préciser que l'ombre du grand Jacques plane au travers de ces pages, tout comme celle de Gauguin. Un mystère bien opaque dont on veut connaître les clés, quelques coutumes marquisiennes distillées de-ci-de-là et un décor autant mythique que de rêves, voilà les seuls attraits de ce roman dont la lecture devient infernalement longue, interminable et agaçante...

Car en fait dans cette histoire, rien n'est crédible...  Les personnages ne se connaissent que depuis 3 jours et déjà l'on parle d'amitié à la vie à la mort, on se tape dans le dos etc... L'écrivain disparait, chacun le prend comme un jeu qu'il aurait inventé pour les faire écrire... Puis le corps d'une première lectrice est découvert, le cou percé de poinçons de tatoueur. Et quelques heures après, toute la fine équipe loue une voiture pour aller se baigner dans les eaux bleues du pacifique. Sur place, l'enquête est menée par un policier métropolitain (le mari d'une des lectrices), et d'une ado de 16 ans (fille d'une autre lectrice), parce qu'évidemment, le flic n'appelle pas la brigade de Papeete. Et à eux deux, ils dressent une liste de questions (numérotées !!!) comme on dresse une liste de course...

Bussy fait évidemment référence à Agatha Christie et ses dix petits nègres... Mais mon Dieu, qu'il est loin de la reine du crime. Les personnages sont caricaturaux et pas attachants du tout. Le style est d'une lourdeur sans nom, gnangnan, répétitif à souhait, il y a même des phrases ou expressions qui crispent tout le corps et qu'on ne veut plus entendre... Car le récit est la suite d'extraits des journaux des protagonistes, donc ça donne, à chaque entrée de chapitre "le journal de... ma bouteille à l'océan... avant de mourir je voudrais... Le tout, accentuée par la lecture mielleuse et enjouée qui en est faite dans ce format audio... Comment peut-on avoir "peur" et trembler avec une telle interprétation ?

Dommage, avec un tel lieu qui offre un huis clos idéal, il y avait de quoi écrire un vrai bon thriller bien terrifiant... Là c'est juste l'ennui qui devient mortel. A éviter vraiment, où alors, à proposer à des lecteurs jeunes ados qui lirait là leur premier "policier"... A 13 ou 14 ans, ça peut peut-être plaire.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Thrillers - polars français, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 4 Novembre 2024

Roman - Editions Audiolib - 8h50 d'écoute - 22.95 €

Parution Albin Michel & Audiolib en 2020 

L'histoire : Dans la vallée reculée du Gour noir, la vie tourne autour de la centrale électrique, de la carrière et de son tyran de propriétaire pour lequel tout le monde travail. Parmi ce monde, la famille Volny, la mère bigote, le père taiseux à la main lourde, le grand-père et les quatre enfants : Marc, Matthieu, Mabel et Luc, l'idiot du village... La fratrie est inséparable, se voue un amour sans borne et rêve d'émancipation de ce monde brutal au destin tracé d'avance.

 

 

Tentation : Poursuivre ma découverte de mon nouvel auteur chouchou

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : Décidemment, avec Franck Bouysse, je fais les montagnes russes au fil de ses romans que je lis. Tantôt j'adore, je suis subjuguée, enveloppée, tantôt je passe complètement à côté de l'ouvrage. Ce qui est le cas avec ces Buveurs de vent. 

Pourtant, tout commençait bien, j'étais ravie de me baignée de nouveau dans la définitivement très belle plume de Franck Bouysse, le lieu, les personnages me parlaient. Et au fil des pages, tout cela s'est estompé, et l'intrigue je ne la suivais que de loin en loin, avec juste une vague idée de ce qui se tramait dans le fond. Malgré des passages de fulgurance beauté, mon attention s'est délitée pour se transformer peu à peu en un ennui, ou une indifférence... Les personnages ne me touchaient plus tant que cela, je ne parvenais plus à distinguer les deux frères (Marc et Matthieu). Bref, l'ensemble m'a paru laborieux, interminable et mes émotions se sont éteintes. 

Il paraît que ce roman regorge de références, elles m'ont toutes échappé. Les personnages secondaires se multiplie et ils sont tous franchement stéréotypés, genre y la bon, la brute, et le truand, le géant, le nain...).

Si Buveurs de vent avait été ma première lecture de Franck Bouysse, pour sûr, je ne serais pas allée plus loin avec lui. Mais comme je sais qu'il peut écrire tellement mieux, je continue ! En fait, je préfère nettement ces romans où avec beaucoup moins de personnages, ces romans plus intimistes.

J'espère que cette grande déception est la dernière avant un bon moment car ces derniers temps, j'ai l'impression du cumuler les lectures où parvenir à la dernière page me coûte !

 

 

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