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Publié le 21 Octobre 2024

Film d'Ellen KURAS

Avec Kate Winslet, Andy Samberg, Alexander Skarsgard, Marion Cotillard

Synopsis : L’incroyable vie de LEE MILLER, ex-modèle pour Vogue et muse de Man Ray devenue l’une des premières femmes photographes de guerre. Partie sur le front et prête à tout pour témoigner des horreurs de la Seconde Guerre, elle a, par son courage et son refus des conventions, changé la façon de voir le monde.

Mon humble avis : Film imparfait, mais quelque part incontournable.

L'entrée en matière... Nous sommes en 1938 dans le sud, Lee Miller est avec des amis... Partie très entre soi, j'ai eu l'impression qu'on donnait à voir mais pas à comprendre... Si on ne connaît pas Lee Miller, on ne sait pas qui sont ses amis... Ce n'est que bien plus tard dans le film que l'on saisit qu'il y a là Paul Eluard par exemple. On retrouve "ces" amis dans deux ou trois scènes qui tombent comme un cheveu sur la soupe, et ne permettent pas d'approfondir ces personnages secondaires et le drame qu'ils ont vécu.

Ensuite, nous voici en 1977, Lee Miller est chez elle, interviewée par un journaliste. Ses réponses sont les flashs back de ce qu'elle a vécu pendant la seconde guerre mondiale. Cette interview semble manquer de consistance (on comprendra pourquoi à la fin) et cette façon de présenter ainsi le passé de Lee Miller et de l'entrecouper est superflu. Pourquoi mettre des effets de style et du romanesque là où il est inutile, où la vie qui nous est contée dans le contexte historique affreux de la seconde Guerre Mondiale devrait se suffit à elle-même. J'aurais préféré en savoir plus sur Lee Miller et son art plutôt que d'assister à cette pseudo interview. Bref, pourquoi "cinématiser" à ce point un récit, et par la même occasion, couper le rythme narratif  et l'alourdir ? D'autant qu'en 1977, Lee Miller est âgée, donc forcément, Kate Winslet est fortement grimée. Et moi, dans ces cas-là, j'observe surtout ce maquillage de vieillissement plutôt que de me concentrer sur ce qui est dit.

Mais mais, tout au long du film, il y a l'incroyable talent de Kate Winslet. Certes, il n'est plus à démontrer, mais il bluffe tout de même toujours. Son incarnation de ce sacré bout de femme qu'était Lee Miller est parfaite, on y croit vraiment. Ce film est vraiment un bel hommage à cette femme hors du commun, courageuse, tenace, anticonformiste... et pionnière dans la photographie en zone de guerre.

La réalisation est assez classique et plutôt factuelle, s'attardant assez peu sur les émotions et les motivations de Lee Miller. Le contexte de l'époque est très bien rendu. Car ce film est aussi historique, et résonne comme un devoir de mémoire, un hommage aussi aux innombrables victimes de cette guerre, que ce soit sur les zones de combat ou dans les camps de la mort. Lee Miller a eu le mérite de photographier et de montrer ce que personne n'aurait vu sans cela, et ce film a celui de remontrer ce que cette deuxième Guerre Mondiale a eu de plus "inhumain" pour que... plus jamais cela...  A l'heure où nombre de pays européens tombent de nouveau dans l'extrême droite ou flirtent de très près avec ces idéaux là, il n'est jamais inutile de rappeler où mène le fascisme et la haine de l'autre.

 Jusqu'à il y a peu, le nom de Lee Miller ne me disait rien, donc je suis contente que ce film pallie ma méconnaissance, d'autant que dans quelques jours, je vais voir une expo de ces photos à St Malo. Mais je pense que ceux qui connaissent bien la vie est l'oeuvre de cette femme risquent d'être un peu frustrés. Ce film est plutôt une bonne introduction sur Lee Miller mais se cantonne à sa vie durant le conflit mondial.

Malgré ses défauts, ce film nous bouscule, nous met K.O et quand se rallument les lumières, c'est dans un silence respectueux que se vide la salle de cinéma.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 10 Octobre 2024

La semaine dernière eut lieu le 35ème Festival du Film Britannique de Dinard, qui avec les années est aussi devenu celui du film Irlandais.

Pour 2024, le jury était présidé par Arielle Dombasle... Y figurait aussi Julie Depardieu. Les autres membres du jury m'étaient inconnus. Et je n'ai pas participé aux festivités, aux tapis rouges etc... Pour la 4ème année, j'y ai juste vu des films. Cette fois-ci, ce fut trois films sur la quasi cinquantaine (en ou hors compétitions - longs métrages, courts métrages et docu) proposée.

Danse first : La vie de Samuel Beckett, avec Gabriel Byrne et Sandrine Bonnaire (entre autres)

Bon vivant, Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, dramaturge lauréat du prix Nobel, mari infidèle et reclus... Samuel Beckett a mené une vie aux multiples facettes. Titré d'après son célèbre credo « Danse d'abord, pense ensuite », ce drame épique offre un récit captivant de la vie d'une icône du XXe siècle. 

J'ai adoré ce film, un gros coup de ❤... Le jeu d'acteurs est parfait, la photographie et les images sont superbes, les dialogues ne manquent pas d'humour et de bons mots. Dance first replonge dans d'autres époques, donne à réfléchir, m'a permis de mieux connaître celui qui était plus un nom qu'autre chose pour moi. Et surtout, Danse first m'a donné envie de lire son oeuvre. A voir si cette envie sera suivi des faits !

 

 

 

September says : de Ariane Labed, avec Mia  Tharia et Rakhee Thakrar

Les sœurs July et September sont inséparables. July, la plus jeune, vit sous la protection de sa grande sœur. Leur dynamique particulière est une préoccupation pour leur mère célibataire, Sheela. Lorsque September est exclue temporairement du Lycée, July doit se débrouiller seule, et commence à affirmer son indépendance. Après un événement mystérieux, elles se réfugient toutes les trois dans une maison de campagne, mais tout a changé…

Ce film a aussi été présenté au Festival de Cannes 2024 dans la sélection "Un certain regard". Et c'est le seul de la sélection pour le prix du Hitchkock d'Or que j'ai vu... Et c'est d'ailleurs lui qui l'a obtenu. Et pourtant, je n'ai pas aimé du tout ce film 😩🤨, de même que toutes les personnes ou presque avec qui j'en ai parlé. A mes yeux, September says est long, lent, glauque, pesant, malsain, sombre, sans apporter grand-chose. Les images sont plutôt laides pour moi, avec des couleurs et des décors dignes des années 70, alors que l'histoire est tout à fait contemporaine (il y a la wifi, les tel portables etc...). On y montre aussi quelques images que je n'ai pas envie du tout de voir au cinéma. Pour moi, c'est un film "égoïste", qui se déroule peut-être parfaitement dans la tête et dans le trip de la réalisatrice, mais qui ne donne pas du tout assez d'informations au spectateur pour qu'il saisisse vraiment ce qui se déroule, ce qui ainsi, pourrait peut-être provoquer plus d'émotion. Durant le film, une grande ellipse est faite sur la scène qui fait basculer l'histoire. Comme on ne voit pas cette scène avant la fin (en flash-back) et bien on ne comprend pas du tout ce basculement qui n'est guère très net non plus. En fait, j'ai détesté ce film.

 

Freud's last session (Titre français annoncé Professeur Freud)

De Matt Brown avec Anthony Hopkins et Mattew Goode

A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Sigmund Freud s'est réfugié à Londres, en compagnie de sa fille Anna.Sous l'effet de l'âge et de la maladie, la star mondiale de la psychanalyse s'est changée en un vieillard aigri et capricieux.Mais la curiosité du professeur est piquée au vif lorsqu'un certain C.S Lewis, auteur de romans pour la jeunesse, demande à le rencontrer pour débattre de l'existence de Dieu

 

J'ai beaucoup aimé ! 👍En même temps, la présence du monstre sacré du cinéma qu'est Anthony Hopkins est un gage de qualité. Les deux comédiens sont magistraux dans ce tête à tête, qui dure le temps d'un après-midi.  Discussion, conversation, confrontation entre deux hommes qui ont des idées diamétralement opposées, qui en débattent, non sans humour parfois, qui se respectent et s'apprécient. Les sujets sont métaphysiques, psychologiques, philosophiques, théologiques, spirituels. Des dialogues de haut vol donc et aux petits oignons. Mon seul regret est de l'avoir vu en VOST...  Les dialogues fusent et n'offrent que peu de pauses... Ils sont d'une densité incroyable, difficile pour moi de les suivre en VO tout en ayant le temps de réfléchir vraiment à tout ce qui se dit et de positionner mes pensées, convictions ou raisonnements. Du coup, pas impossible que j'aille le revoir s'il passe en France, mais en VF cette fois-ci !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 3 Mai 2024

Film de Sam Taylor-Johnson

Avec Marisa Abela, Jack O'Connel, Eddie Marsan

Synopsis : Back to Black retrace la vie et la musique d'Amy Winehouse, à travers la création de l'un des albums les plus iconiques de notre temps, inspiré par son histoire d’amour passionnée et tourmentée avec Blake Fielder-Civil.

Mon humble avis :  Comme tout le monde ou presque, je suis envoutée par la voix d'Amy Winehouse, surtout dans ces deux tubes les plus connus : Rehab et Back to Black.

Aussi, la promesse d'un bon moment de musique m'a conduit au cinéma, pour voir ce biopic consacré à cette chanteuse, aux 6 Grammy Awards, décédée en 2011, à 27 ans, et qui a donc rejoint le tristement fameux club des 27...

Une fois n'est pas coutume, je commencerai mon billet par évoquer Marisa Abela, qui incarne de façon très très convaincante Amy Winehouse. Sa prestation, absolument bluffante, tellement que l'on n'oublie qu'elle n'est pas Amy Winehouse, vaut  à elle seule le déplacement et est, à mes yeux, l'atout majeur et presque unique de ce film. Presque unique, parce qu'il y a aussi la musique d'Amy, mais de cela, personne à part feu Amy peut tirer la couverture à soi. A préciser, c'est Marisa Abela qui interprète elle-même les chansons de la star, et perso, je n'y ai vu que du feu. Peut-être parce ce que je ne suis pas assez fan et connaisseuse à la base. Mais, néanmoins, chapeau !

Pour le reste, je dirais que le film passe un peu à côté du sujet annoncé dans le synopsis... Car de création musicale, il n'en n'est pas question.... Juste 2 minutes au début quand Amy n'est encore qu'une inconnue, et puis une minute à la fin, quand elle fredonne devant son miroir quelques mots qui auraient pu devenir une chanson. On ne la voit pas écrire, ni composer, ni enregistrer en studio... Seuls quelques concerts alcoolisés sont évoqués...

Certes le caractère particulier, franc, entier, désintéressé de la jeune femme est bien montré. Celle-ci ne cherchait ni la célébrité ni l'argent, de cela, elle se foutait royalement. On peine un peu à comprendre parfois qui est qui dans son entourage professionnel, les changements de maison de disques et autre. D'ailleurs, son entourage semble réduit au strict minimum, et l'inertie de celui-ci face à sa déchéance est assez effarant. Tout est centré sur sa relation toxique avec Blake, ces "je t'aime moi non plus", une relation qui parait plutôt niaise à voir, superficielle comme les dialogues entre les deux amoureux.  D'ailleurs, Amy semble plutôt greluche en énamourée qui ne sait dire que "baby", oh my baby... Bon, ça, c'est peut-être culturel... Alors certes, il y a les bitures pour l'une, les rails de coke pour l'autre, la violence conjugale (dont Blake paraît être plus la victime), ça on ne le savait avant d'aller au ciné. D'ailleurs, le film a tout de même l'intelligence de "partager les torts" dans cette relation destructrice. Et puis, bien sûr, il y a la presse people et les paparazzi. Une fois de plus, on se dit que si ces derniers n'existaient pas, peut-être, je dis bien peut-être (si le film est tout à fait raccord à la réalité) qu'Amy Winehouse chanterait encore, qu'elle ne serait pas décédée, ou alors, pas si tôt.

Comme toutes les grandes chanteuses iconiques, Amy a eu droit à son biopic... Mais celui-ci aurait dû creuser un peu plus son personnage principal, et ne pas rester en surface et en apparence... Mais il y a de bons moments musicaux et une interprétation de haut niveau.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 26 Février 2024

Film de James Hawes

Avec Anthony Hopkins, Johnny Flynn, Helena Bonham Carter

Synopsis : Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un banquier londonien va tout mettre en œuvre pour sauver des centaines d’enfants promis à une mort certaine dans les camps de concentration. Au péril de sa vie, Nicholas Winton va organiser des convois vers l’Angleterre, où 669 enfants juifs trouveront refuge.

Cette histoire vraie, restée méconnue pendant des décennies, est dévoilée au monde entier lorsqu’en 1988, une émission britannique invite Nicholas à témoigner. 

Mon humble avis : Un très beau et bon film... Le genre de film qui impose le silence lorsque tombe le générique final. Le genre de film où les lumières ne sont pas rallumées de suite.

Avec Une vie, j'ai encore découvert un moment d'Histoire que j'ignorais dans une partie du monde, à moins que ce ne soit un oubli dans ma mémoire : l'annexion d'une partie des Sudètes, région Tchécoslovaque, les déplacements de populations qui en découlèrent.... Des milliers de réfugiés à Prague dans des conditions de vie effroyables... Le tout, avec le nazisme qui se rapproche...

Deux époques distinctes dans le film, avec deux acteurs pour interpréter le rôle de Nicholas Winton. En 1938/1939 avec Johnny Flynn, et en 1988, avec le toujours incroyable, charismatique et poignant Antony Hopkins.

Le contexte historique est terrible, mais l'histoire est belle. C'est surtout le portrait d'un homme, à l'aune de sa vie, qui se souvient...et qui partage et témoigne du miracle qu'il a pu accomplir dans sa jeunesse. Et cet homme, Nicholas Winton est bouleversant d'humanité, d'humilité, de modestie, de discrétion. Et pourtant !

Une vie...  C'est le dicton qui dit "une vie sauvée, c'est le monde qui est sauvé". C'est aussi celle de Nicholas Winton sur laquelle il se retourne alors qu'il doit ranger son bureau encombré... Et c'est aussi le titre de l'émission qui, en 1988, a mis cet homme sous les projecteurs, faisant de cet homme ordinaire un héros extraordinaire mais toujours discret et humble.

Ce film nous dit que l'on peut garder la fois en l'homme tant qu'il existera des Nicholas Winston qui déplacent des montagnes, pour qui impossible n'est pas concevable, qui y croient pour tout le monde. Mais, hélas, c'est aussi un film qui nous montre que l'Histoire est un éternel recommencement, même si le mal et le danger ont changé d'identité.

Ce film m'a bouleversée. Je n'ai pas la larme facile au cinéma, mais j'ai bien failli la verser... Sauf que, Une vie a l'élégance et la sobriété de son personnage. Le film ne s'étend pas sur ces moments d'intenses émotions, et ne cherche pas les grands effets de réalisation qui auraient été à contre-courant du personnage.

A savoir que Une vie est inspiré du livre écrit par Barbara Winton, fille de ce héro si discret, et que celle-ci a participé à l'élaboration du scénario et au choix d'Anthony Hopkins pour incarner son père.

La presse est moins dithyrambique que moi, je m'en fiche, et vous conseille vraiment ce magnifique film, sur l'action et l'abnégation d'un homme qui méritent vraiment d'être connues.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 10 Octobre 2023

Film de Luc Besson

Avec Caleb Landry Jones, Jojo T.Gibbs, Christopher Denham

 

Synopsis : 

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
L’incroyable histoire d’un enfant, meurtri par la vie, qui trouvera son salut grâce à l’amour que lui portent ses chiens.
 

Mon humble avis : Le retour de Luc Besson au cinéma, avec du vrai cinéma ! Un cinéma qui hypnotise, captive, fascine, dérange, secoue, malmène effraie, émeut, bouleverse, tout cela à la fois. Un cinéma qui nous laisse pantois...

On retrouve la patte du réalisateur que j'aime tant : un univers visuel et esthétique particulier, et un héros plus proche de l'anti héro, mais absolument inoubliable, comme le sont les personnages de Besson. Complexe, attachant, érudit, aliéné, calme et terrifiant... Et pourtant on aimerait bien discuter avec lui autour d'un verre, tant il aurait à nous apprendre sur la nature humaine... et canine. Il a beau être un tueur, on l'aime. Comme Léon en fait...

Il y a du conte dans cette histoire qui fait fi du réalisme, un conte cruel évidemment, il y a du Joker, il y a du Subway, du Léon, du Nikita, du 5ème élément dans ce film... En fait, si on y réfléchit, on pourrait voir dans Douglas une part de chacun des personnages les plus mythiques de Besson... qui partagent tous finalement le point commun de la solitude, qu'elle soit physique, morale, spirituelle ou sociale. Il y a aussi la première note de musique, en tout cas, celle que j'ai remarqué où l'on se dit qu'Eric Serra est toujours là...

La question genèse du film est : comment survit-on avec un traumatisme, comment se construit on ensuite, comment grandit-on ? Mais, et ça n'engage que moi, on peut aussi y voir un message perso de Luc Besson, qui sort de pas mal d'années de galère financière et humaine... Peut-être dit-il avec ce film : si on m'emmerde, désormais, je lâcherai les chiens !

Luc Besson a su trouver un acteur à la mesure de la démesure de son personnage Douglas, en la personne de Caleb Landry Jones ! Quelle performance inouïe, intelligente, habitée, toute en nuances, sans esbroufe. Rien que pour ce jeu d'acteur, le film vaut d'être vu ! Mais pas que pour ça... Il y a l'originalité du traitement de l'histoire, la mise en scène impeccable, de très belles photos etc. J'ai trouvé quelques petites longueurs, et pourtant, j'ai regretté que le film ne dure pas plus longtemps pour éviter certaines ellipses et plonger encore plus dans la psychologie du personnage et de sa relation d'homme adulte avec ses chiens, relation qui n'est pas tant exploitée que ça finalement. Ainsi, j'aurais pu faire de Dogman un coup de coeur. Mais du très bon Besson tout de même ! Et un film sacrément hors du commun, trop riche en thèmes abordés pour que je puisse tous les évoquer ici... A voir pour celles et ceux qui aiment l'univers de Luc Besson, les films spectaculaires et originaux. (Mais âmes trop sensibles d'abstenir, ainsi que jeune public... car le thème de la violence est tout de même central).

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 6 Octobre 2023

Film de Ken Loach

Avec Dave Turner, Elbla Mari, Claire Rodgerson

 

Synopsis : TJ Ballantyne est le propriétaire du "Old Oak", un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. TJ va cependant se lier d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale en développant une cantine pour les plus démunis, quelles que soient leurs origines.

Mon humble avis : Ce film sortira en France le 25 octobre, je l'ai vu en avant-première lors du Festival du Film Britannique de Dinard.

Un film de Ken Loach... on sait qu'on ne va pas rire. Le réalisateur n'a pas son pareil pour filmer le réalisme d'une Angleterre oubliée, dévastée, abandonnée. Loach lève encore le bras et la caméra pour dénoncer l'injustice sociale et politique, les inégalités, les incompréhensions, les barrières, l'extrême droite, le racisme, l'ennui quand il n'y plus que cela...

Une fois de plus, le début est bien plombant... Puis le film capte, captive, statufie, coupe le souffle, et émeut. Comment réunir, et faire cohabiter deux communautés dont, à priori, le seul point commun est la pauvreté... et l'humanité, mais là, il faudra du temps pour qu'elle s'exprime. Il y a ceux qui viennent de tout perdre, et ceux qui ont tout perdu au fil des années, et qui voient d'un très mauvais oeil l'arrivée d'étrangers avec qui il faudrait partager ce qu'ils n'ont déjà plus. Il y a ceux qui ont fui (la Syrie) et ceux qui sont toujours restés là, dans ce village où tout est parti...  Sauf le pub The Old Oak, que T.J maintient comme il peut de la noyade. 

Et puis, il va y avoir l'étincelle ! Pas celle qui met tout en feu, mais celle qui ravive, qui redonne envie, qui donne de l'élan. L'élan d'aller vers l'autres, vers le différent mais si semblable en même temps. C'est tout cela que filme admirablement bien Ken Loach, ce rapprochement entre deux communautés... Ce n'est pas de la charité, c'est de la solidarité... Et la solidarité, c'est un partage dont tout le monde bénéficie. Les visages fermés ou ternes vont s'éclairer d'un nouveau sourire, celui qui naît du lien, de l'amitié, de la reconnaissance à travers le regard de l'autre, du bien faire et du bien fait, la gratitude. Bien sûr, il y a toujours quelques abrutis pour empêcher cela, pour stopper le pas qui fait avancer. Mais le sourire, le partage et la compagnie appellent plus, au final, que le mépris et la haine aveuglée.

Les deux personnages principaux sont bouleversants... TJ avec son âge, son passé, ses réticences, son présent sans avenir, son ancrage dans "The Old Oak... Et Yara, avec pour bagage l'exil, le déracinement et le traumatisme, mais comme force, la fougue de la jeunesse, l'envie de vivre... A eux deux, et l'aide de quelques-uns, ils vont faire en sorte que le "vivre ensemble" soit possible.

Un film dure et beau, très réaliste et contemporain (inspirés d'ailleurs de faits réels assez proches),/ The Old Oak milite pour la compassion et l'humanisme tout en montrant l'inhumanité de certains destins terrassés par la guerre ou la pauvreté et met aux yeux du monde ce qui se passe certaines régions d'un des pays les plus riches du monde. Bref, c'est du Ken Loach mais qui s'achève sur une note optimiste ! A voir !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 2 Octobre 2023

Film de Matt Winn

Avec Rufus Sewel, Shirley Henderson, Alan Tudyk

Synopsis : Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s’invite et se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance, Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à l’eau, ruinant ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de ramener le corps de Jessica dans son propre appartement. Après tout, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

 

Mon humble avis : J'ai vu ce film (en compétition) en avant-première ce Weekend au festival du film Britannique de Dinard. Figurez-vous qu'il a remporté le grand prix du jury, c'est absolument mérité, d'ailleurs, j'ai voté pour !

J'ignore si/quand The trouble with Jessica sortira en France, mais si vous le voyez dans quelque temps sur la programmation de votre salle, courrez, allez-y !

C'est une comédie de plus en plus hilarante au film du temps, sur un sujet de fond difficile : le suicide. Je pense que pour réussir à ce point une comédie sur un tel thème sans que ce soit de mauvais goût, et bien il faut être britannique, et compter sur l'humour british, qui tire aussi ici sur l'humour noir. Les situations scabreuses se multiplient, tout comme les retournements de situations et les dialogues se dégustent tel un vin d'un très grand cru... Ca pourrait paraître farfelu, et pourtant, l'ensemble est d'une finesse, d'une justesse et d'une drôlerie incroyable... sans passer par la case un gag à la minute bien sûr. Avec, comme point centrale du décor et de l'intrigue : un clafouti !!!

Le réalisateur, qui est venu sur scène accompagné de l'actrice principale Shirley Henderson après la séance, a expliqué qu'il voulait faire un film sur le suicide, pour y exposer aussi les conséquences immédiates ou non, en cascade en fait, sur l'entourage plus ou moins proche. Son souhait était aussi de montrer à quel point un événement extérieur peut chambouler, voire ruiner une vie en quelques secondes. Ce film interroge aussi bien sûr sur l'amitié... Ne dit-on pas qu'il faut avoir un cadavre à cacher pour voir qui sont les vrais amis ? Et bien nous sommes ici en plein dedans !

Le film se découpe en plusieurs chapitres : the trouble with Jessica, the trouble with friends, with de neighbors, with the law, with the conscience etc... Les 4 personnages principaux sont toujours présents, mais d'autres surgissent et disparaissent, donnant un rythme très alerte au film, et faisant penser à une pièce de théâtre.

So british, so excellent ! To be seen absolutly !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 26 Août 2023

Film de Robert Rodriguez

Avec Ben Affleck, Alice Braga, JD Pardo

Synopsis : Déterminé à retrouver sa fille, le détective Danny Rourke enquête sur une série de braquages qui pourraient être liés à sa disparition. Mais les criminels qu’il poursuit sont bien plus machiavéliques qu’il ne l’imaginait : ils hypnotisent des innocents pour qu’ils commettent des crimes contre leur volonté. Personne ne semble à l’abri. Pour les déjouer, Rourke va devoir se méfier de tout le monde...

Mon humble avis : Les critiques ne sont pas top pour cette production bien américaine, mais je suis contente de ma séance tout comme de retrouver le chemin des salles obscures. Pas mal de bons films sont enfin annoncés dans les semaines à venir, après un été déplorablement plat hormis 2 ou 3 grosses productions.

J'ai eu ce que je voulais : du divertissement, du rythme, du suspense, des surprises... Car avec Hypnotic, ce sont des rebondissements presque en cascade, qui vous font dire que vous avez bien été menés en bateau, sans aucun temps mort durant la croisière. Un scénario à tiroirs, qui se démêle et s'entremêle, dont on serait bien incapable de rembobiner la pelote de laine et de dire si tout est cohérent dans cette ultra fiction, limite SF type anticipation mais très actuelle. Dans la première partie, on pourrait trouver quelques faiblesses ou poncifs (bon il y a tout de même quelques clichés bien made in US mais bon...), mais ceux-ci se trouvent expliqués ensuite.

Un film qui nous dit de nous méfier de ce que l'on voit, de ne pas tout prendre pour acquis. D'ailleurs, ne croyez rien de ce que vous verrez jusqu'aux dernières 5 mn du film... Et encore, restez au début du générique, car Rodriguez y a inséré un dernier rebondissement, qui pourrait bien être l'annonce d'un Hypnotic 2 ! Hypnotic porte avant tout sur la manipulation mentale, ici à son sommet grâce à la magie et l'imagination fertile d'Hollywood. Aussi, j'ai vu, au final, une façon détournée de dénoncer les mouvements sectaires et d'avertir sur leurs dérives dangereuses, la difficulté d'en sortir.

Les comédiens (Ben Affleck tout de même !) font le job, je me suis laissée portée par cet imbroglio qui rend un peu dingue, et j'ai passé un bon moment dans mon fauteuil rouge.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 31 Juillet 2023

Film de Christopher McQuarrie

Avec Tom Cruise, Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg

Synopsis : Dans Mission: Impossible - Dead Reckoning Partie 1, Ethan Hunt et son équipe de l’IMF se lancent dans leur mission la plus périlleuse à ce jour : traquer une effroyable nouvelle arme avant que celle-ci ne tombe entre de mauvaises mains et menace l’humanité entière.

Le contrôle du futur et le destin du monde sont en jeu. Alors que les forces obscures de son passé ressurgissent, Ethan s’engage dans une course mortelle autour du globe. Confronté à un puissant et énigmatique ennemi, Ethan réalise que rien ne peut se placer au-dessus de sa mission - pas même la vie de ceux qu’il aime.

 

Mon humble avis : Film vu la semaine dernière, avec mes neveux et nièces...

Bon j'avoue, au fil des ans et des films je ne sais plus trop quoi dire sur ce genre de franchise... Et j'ai l'impression encore aujourd'hui que je pourrai faire un copier /coller de mon billet sur Mission Impossible 6 et tout le monde n'y verrait que du feu... Puisque l'on est toujours sur les mêmes canevas, les mêmes découpages, les touches d'humour les mêmes rythmes... Et que le film est toujours composé entre autres d'une course poursuite en pleine ville, de cascades et d'effet spéciaux époustouflant. Alors on est surpris sans l'être, car l'on a ce que l'on attend, ce pourquoi on est venu s'asseoir 2h45 dans une salle obscure.

Le job est carrément bien fait par chacun, le divertissement est là, le suspense avec, et on est vraiment devant un spectacle... spectaculaire. Tout le monde mouille bien sa chemise dans ce film, mais évidemment, après une course folle, des scènes d'action phénoménales et épuisantes, les chemises sont toujours bien propres et bien repassées sans faux plis, et pas une trace de transpiration !

Comme d'hab, je veux bien payer un coup à celui qui saurait me résumer le film et me présenter clairement qui/ce qu'est vraiment l'Entité, car les ennemis sont de moins en moins palpables... En effet, la franchises surfe toujours sur l'actualité contemporaine... Et là, Mission Impossible met en garde contre les dérives de l'IA (l'intelligence artificielle)

Si vous vivez au Nord de la France, allez donc voir ce film pour tromper votre ennui face au temps pourri. Si vous habitez dans le sud, un peu d'air climatisé et un très bon film d'action vous redonnera du peps !

Et évidemment, on en peut être qu'admiratifs devant tout le travail nécessaire en amont pour réaliser une telle production, tournée en pleine crise du Covid. 

Une séquence a pris 15 mois de préparation, et l'infatigable Tom Cruise a effectué 536 sauts d'entrainement en parachute / Base jump. 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 9 Mars 2023

Film de Florian Zeller

Avec Hugh Jackman, Laura Dern, Vanessa Kirby

Synopsis : À dix-sept ans, Nicholas semble en pleine dérive, il n'est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, sa mère accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter. Remarié depuis peu et père d’un nouveau né, il va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils.

Mon humble avis : Je suis allée voir ce film pour Hugh Jackman, mais surtout parce que Florian Zeller m'avait bluffée avec "The father" il y a bientôt deux ans.

Mais pour moi, il n'y a pas coup double. Certes, the Son est soigné, bien interprété et essentiel aussi étant donné son sujet : la dépression chez l'adolescent, période charnière où tous les maux sont bien souvent trop mis sur le dos de l'âge "ingrat". On y voit ces parents impuissants, la difficulté à communiquer, et on y entend les phrases toutes faites bien trop souvent usitées dans ces cas-là "ça passera, il a dû subir une rupture amoureuse... "Etc. Donc à ce titre, The son est d'utilité publique. De même lorsque les parents ne se fient pas à l'avis médical... Songeant que leur amour suffira à guérir et à prendre soin de leur fils. Et bien non. 

J'émets toutefois quelques réserves.... la longueur et la lenteur du film... et l'accumulation de clichés très nord-américains. Pourquoi notre Frenchie Zeller a-t-il tourné ce film à l'américaine, alors qu'il aurait tant gagné en intensité et émotion à être tourné dans notre culture, celle de la pièce de théâtre d'origine.

Enfin, devant les paroles si dures et désespérée de ce fils si mal dans sa peau, je trouve tout de même étrange que les parents n'aient pas mis le mot "dépression" sur ce mal être, et qu'une fois le diagnostic fait, ils ne le prennent pas plus en considération. D'autant que ce sont deux personnes très instruites, informées, d'un niveau social très élevé etc. L'obstination du père à chercher une explication rationnelle à ce mal être m'étonne. Donc je me demande si leur réaction est réellement crédible, dans les années 2020...

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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