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Publié le 6 Décembre 2014

Roman - Editions J'ai Lu - 382 pages -14 €

 

Parution le 3 septembre 2014 - Rentrée littéraire

 

L'histoire : Quatre histoires, quatre époques différentes et des personnages que rien ne semble relier. C'est la cinquième époque qui les réunira dans une seule et même histoire.

 

 

Tentation : Silvana de chez J'ai Lu

Fournisseur : J'ai Lu, merci pour l'envoi.

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Le charme de ce roman, qui semble être un recueil de nouvelles au premier abord, ne m'a pas sauté aux yeux... Puis il s'est immiscé en moi doucement mais sûrement, au point que j'ai vraiment apprécié cette lecture, même si j'ai, comme on dit, pris mon temps.

Première histoire : Une grande ado dans les années 80, à Cannes. Mélodie souffre du manque d'affection de ses parents et de la distance culturelle qui les séparent. Elle nourrit de grands rêves, obtient son accréditation comme stagiaire au Festival de Cannes... et y rencontre un pianiste.

Cette jeune femme m'a touchée dans sa rebellion et ses rêves, et je me suis revue en 1997, l'année du 50ème anniversaire du Festival de Cannes, alors que j'y étais en tant qu'hôtesse d'accueil et que je montais le tapis rouge des marches du palais. J'étais en "Camaïeu" entourée de Chanel et de Dior !!! Ce qui m'a dérangée, le style narratif qui semble vraiment être un prétexte afin que l'auteure puisse énumérer ses goûts musicaux de l'époque.

Deuxième histoire : Un jeune homme pleure sa femme, décédée, alors enceinte de 8 mois... renversée par un chauffard à New York. Le jeune veuf se replie sur San Francisco, puis dans un coin tranquille du Sud Est Américain. Il écrit son journal de bord qui l'amènera à sa résurrection. De très belles réflexions sur le deuil, l'absence, la vie, l'absence de celui qui n'était pas encore présent (à savoir l'enfant).

Troisième histoire... épistolaire, entre Agnès et Alceste, deux résistants lors de la Seconde Guerre Mondiale. Lui est dans le maquis, elle transmet informations et vivres. Une histoire d'amour fulgurente sur fond de guerre, de zone "libre", de trahison, d'occupation. Et une phrase qui m'a marquée et qui dit en gros : "La guerre nous oblige à haïr un peuple entier sans prendre en compte l'individu qui est en face de nous". Cet échange épistolaire est de plus en plus dense, de plus en plus touchant et réellement intéressant sur le contexte historique.

Quatrième histoire : A San Francisco, Benoit rencontre par hasard un vieil ami de lycée. Benoit est en instense de divorce, alors que son ami est fraichement amoureux. L'un semble avoir envie de renouer avec l'amour passion en voyant son ami le vivre, et se demande comment il en est arrivé à cet échec, jusqu'à ce que la vérité insoupçonnable devienne évidence.

Cinquième époque.... Celle qui relie tous les personnages rencontrés précédemment.  Elle est annoncée par la quatrième de couv'. Sans doute, pendant la lecture de l'ensemble, on espère une issue grandiose et sans doute, peut on s'étonner de la relative simplicité de ce lien entre tous. Et puis non, je pense que c'est la simplicité de ce lien qui m'a touchée, qui me fait dire que chacun est la somme de l'histoire des autres, et qu'une histoire collective est la somme d'histoires individuelles.

Aussi, j'ai refermé ce roman en me disant : Pas mal, pas mal, bien vu même ! Et qui plus est, bien écrit. L'Oeil du prince, une lecture que je ne regrette donc pas, et que je vous conseille.

 

 

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6/6 ! Objectif 1% atteint !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 5 Novembre 2014

Roman - Editions Albin Michel - 166 pages - 15 €

 

Parution le 1er octobre 2014 / Rentrée Littéraire

 

L'histoire : Quatre lycéennes se jurent une amitié éternelle alors qu'elles abordent le plus grand événement de leur vie : Le passage à l'âge adulte. Chacune tient un journal qui fait écho à celui de l'autre. Et pendant ce temps, au lycée, elles préparent la représentation d'une pièce de théâtre : Roméo et Juliette.

 

Tentation : J'aime l'auteur

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi.

 

 

 

 

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Mon humble avis : A chaque fois, Eric-Emmanuel Schmitt provoque la même sensation chez moi, celle du naturel. Comme si les mots, les phrases, les chapitres, l'histoire coulaient commme un long fleuve tranquille. Même si ces mêmes histoires, la vie des personnages qui se déroulent sous nos yeux sont bien plus tumultueuses. C'est ce que j'aime chez cet auteur : il nous raconte le plus souvent des drames, mais qui restent lumineux quelque part, sans pathos, sans nous mettre mal à l'aise ni nous culpabiliser. Il crée des personnages qui ici auraient pu être vous ou moi, si toutefois vous êtes de sexe féminin. En tout cas, il y a matière ici à s'identifier à au moins l'une de ses jeunes filles, même si leur âge est pourtant bien révolu pour moi.

Elles sont 4 : Anouchka, Julia, Colombe et Raphaëlle. Elles se trouvent semblables, normal, elles sont les meilleures amies du monde et se jurent de le rester pour la vie entière. Sauf qu'elles sont en première au lycée et que cette année va être déterminante pour elles. Elles vont en effet surfer entre l'adolescence et l'âge adulte. Un âge adulte qu'elles attendent avec impatience, pour être femme, vraie femme, mais qu'elles redoutent, tant le monde autour d'elles semble n'être qu'une hécatombe de l'amour.... Au point que l'une d'elle souhaite même fabriquer ses propres anticorps contre l'amour, pour s'en protéger. Car l'amour, une fois la flamboyance des premiers temps, devient danger et synomyme de souffrance. Ces 4 jeunes filles s'interrogent sur la durée de vie des sentiments en regardant autour d'elles. Leurs corps achèvent de se transmuter en celui de femme. Les émois amoureux s'annoncent, les déceptions, les expériences, la honte, la trahison, ne pas savoir qui l'on est vraiment ni qui l'on a envie de devenir, le mensonge pour exister aux yeux des autres, et ce mensonge aura des conséquences dramatiques.

Tous ces sujets et bien d'autres encore, mais en résumé la recherche identitaire des jeunes à l'aube d'un nouvel âge, Eric-Emmanuel Schmitt s'y penche avec brio, classe et délicatesse par le biais des journaux intimes "chorale" des 4 jeunes filles, toutes attachantes, à leur manière (ma préférence allant à Raphaëlle, celle qui me ressemble le plus je pense, qui réalise, suite à un certain déclic, qu'elle peut être aussi concernée par l'amour alors que jusqu'ici, elle semble survoler tout cela avec une presque désinvolture).

Entre ces extraits de journaux intimes, s'insèrent des conversations entre Julia et les autres, conversation que l'on imagine via un "tchat" ou par textos.

Mon seul petit reproche (Liliba m'avait mis la puce à l'oreille), c'est un peu l'invraissemblance du style, très (trop) élégant pour des lycéennes. Mais ce n'est qu'un mini reproche, car cela évite une lecture en langage parlé, et toutes les vulgarités qui pourraient aller de concert.

Le poison d'amour est donc un excellent roman sur les affres de l'amour et du passage à l'âge adulte, qui se lit avec sérénité et réel plaisir, même s'il n'empêche pas de s'autoquestionner et de déplorer cette interrogation : combien de jeunes heureux et bien dans leur peau, et à quel prix, pour combien de jeunes fouettés par la vie et par leurs semblables ?

Un livre sur des questions essentielles, quelque part initiatique, mais qui ne file pas le bourdon, grâce à la douce plume (mais pas moins efficace) d'Eric-Emmanuel Schmitt !

 

 

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5/6

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 22 Octobre 2014

Roman - Editions du Rouergue - 277 pages - 20 €

 

Parution le 20 août 2014 - Rentrée littéraire.

 

L'histoire : Il est 11h00, le jour de son trente-sixième anniversaire.... Mortimer est prêt à mourir, puisque depuis des générations, les hommes de sa famille meurent de façon subites ou étonnantes le jour et à l'heure de leur 36ème printemps ! Mortimer a tout réglé et tout prévu, jusqu'à sa tenue d'enterrement qu'il porte déjà. 11h01, il est toujours vivant. Idem à midi... Que se passe-t-il pour qu'il soit le premier, à priori, à échapper à la malédiction familiale ?

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib'

 

 

Mon humble avis : Depuis toujours, Mortimer connait le jour et l'heure de sa mort ! Sauf qu'au final, il y a erreur, la mort est en retard au rendez vous !

Je ne sais pas s'il me restera beaucoup de ce roman dans quelques mois, si ce n'est le souvenir d'un très agréable moment de lecture.... Ce qui est déjà très bien !

"On ne connait ni le jour ni l'heure". C'est vrai pour tout le monde, sauf pour Mortimer. A partir de là, Marie-Sabine Roger se penche sur l'intérêt de connaitre l'heure H du moment fatal et du comportement qui en découle tout au long de la vie qui précède. Quand on connaît le jour et l'heure et bien.... Finalement, on se croit immortel jusqu'à cette mort programmée, alors on fait les quatre-cent coup. On brûle sa vie dans les derniers jours... On ne fait aucun projet à long terme, donc finalement, on passe à côté de sa vie. Alors, mieux vaut ne pas connaitre son jour !

Surtout, si la prophétie se révèle inexacte !!! Mortimer se retrouve alors SDF, sans boulot, sans voiture.... Mais il lui reste Paquita et Nassardine, ses amis !

Paquita et Nassardine forment un couple hors du commun, haut en couleurs et d'une profondeur humaine exceptionnelle. Ils tiennent depuis plus de 20 ans un camion "crêperie", n'ont jamais quitté leur ville, rêvent du bout du monde, mais aiment leur vie et surtout leur ami Mortimer. La relation qui unit ses trois là fait vraiment plaisir à voir. Amitié, relation filiale à peine déguisée, franchise, attachement, fidélité. A coup de déduction et d'interrogation, ils aideront Mortimer à savoir "pourquoi pas lui" ?

Trente-six chandelles est une histoire truffée d'humour et d'humanité. Très fraiche, rythmée par une écriture fluide, elle amène qui veut à s'interroger sur l'essentiel ou à juste se divertir ! Car oui, ce livre est très distrayant, grâce notamment aux personnages aussi cocasses que les situations qu'ils vivent. Petite mention spéciale aussi au personnage de Jasmine, dont la spécialité est de pleurer dans la rue pour sauver les gens de leur propre morosité ! C'est bien trouvé, j'adore !

Un livre à ne pas bouder donc  !

 

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4/6

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 11 Octobre 2014

Roman - Editions Gallimard - 132 pages -15.90 €

 

Parution le 21 août 2014 (Rentrée Littéraire)

 

L'histoire : Officiellement : La narratrice de "Un brillant avenir" revient sur son éducation religieuse, ses rapports entretenus avec la religion au cours de son enfance, ses premiers émois et la naissance du désir. Officieusement, c'est une toute autre histoire (à mon humble avis)

 

Tentation : Le pitch et ma lecture d'Un brillant avenir"

Fournisseur : Ma CB :(

 

 

 

 

Mon humble avis : Peut-être me trouverez vous sévère alors que je n'affiche qu'une étoile pour ce livre. Sans doute, si je n'avais pas connu l'auteure, je me serais faite plus clémente, car "Une éducation catholique" n'est pas mal écrit, le style paraît agréable même s'il se simplifie au fil des pages. Non, une seule étoile, c'est pour démontrer la distance presque "intersidérale" entre mes attentes et... le résultat. Bref, je suis en colère parce qu'en plus, ce bouquin, je l'ai acheté en étant sûre de mon choix et non pas "pour voir".

En fait, le problème majeur de cette oeuvre, c'est son titre. Tapageur dans un sens, à surfer sur une certaine vague dans notre siècle sensé être spirituel. Ce titre est un leurre, un attrape nigauds. Car d'éducation catholique, il n'est question que dans les premières pages. Ensuite, on passe plutôt à une éducation d'un autre genre qui se veut ici initiatique, mais qui est franchement sexu*lle.

Déjà, ce roman n'en n'est pas vraiment un, puisqu'il est de notoriété publique qu'il s'agit d'une autofiction. Ca ne m'aurait pas dérangée s'il avait traité du sujet qu'il semblait promettre. Mais non. Point de philosophie ni de questionement religieux. Il ne devient qu'un étalage impudique et qui plus est, assez factuel, des premières expériences amoureuses platoniques puis physique de la narratrice. Une narratrice qui se cherche, autant auprès des femmes que des hommes. S'il y avait eu quelque délicatesse, mon intérêt aurait pu demeurer. Mais non. Catherine Cusset flirte même (à mon humble avis) avec une certaine vulgarité. (je ne veux pas lire Christine Angot et voilà que j'ai l'impression de me retrouver dans un de ses livres. ) Il est ici souvent (trop souvent) question de s*xe énorme, ou de s*xe qui ne bandent pas, et de "boucher un trou". Ces passages trop récurrents sont servi d'un style qui parfois se veut poétique, mais pour moi, de la poésie de collégienne et surtout, l'analyse psychologique qui pourrait en découler brille par son absence.

Et la religion dans tout cela ? La narratrice raconte effectivement sa petite enfance entre un père croyant et une mère athée. L'importance de Dieu tout puissant et la découverte pour la narratrice que "ce Dieu qu'elle vénère est celui des faibles". J'espérais que Catherine Cusset évoquerait les conséquences heureuses ou malheureuses de son éducation catholique au cours de sa vie, que cela soit au lycée ou dans sa vie d'adulte, car une telle éducation a forcément un impact sur l'évolution de chacun.

Mais non, encore une fois. Certes, temps qu'elle est dans la large tranche d'âge primaire/fin de lycée, la narratrice souffre de sa soumission aux autres, aux tout puissants et de son sentiment de culpabilité, ce qui résume assez bien pour moi ce qu'impose toute religion dogmatique. Mais ensuite, il semble bien que Marie, la narratrice ait mis toutes les miettes de son éducation dans un tiroir. Car les valeurs morales que l'on peut recevoir d'une éducation religieuse semblent la déserter (toujours selon mon humble avis). Qui plus est, je n'ai ressenti aucune empathie ni affection pour cette Marie qui, d'agaçante de mièvrerie et de soumission, devient détestable de caprice et d'exigence envers les autres. Elle se plaint de son égocentrisme, mais que fait elle pour en sortir ? Elle change d'avis comme elle change de chemise, tombe "amoureuse" tous les 2 jours de sa prof de français, de sa meilleur amie, d'un type rencontré en vacances, puis passe son temps à grincher dès qu'on la quitte, alors qu'elle exige de son premier petit ami "sérieux" qu'il lui reste fidèle alors qu'elle lui raconte ses frasques "extra-conjugales". Et pour moi lectrice, tout cela est qui plus est devenu très redondant.

Bref, pour moi, ce livre est vide, il n'en sort rien sauf une interrogation : comment une telle auteure, qui a écrit des chefs d'oeuvre, peut ainsi râter sa rentrée littéraire ? C'en fut au point qu'à une trentaine de page de la fin, je suis allée lire quelques critiques sur Babelio, afin de savoir si mon ressenti et ma colère m'étaient strictement personnelles, ou si ma dernière heure de lecture m'apporterait une bonne surprise. Ma colère et mon impression de perte de temps étaient telles que j'ai renoncé à aller écouter Catherine Cusset en conférence à Rennes le lendemain soir. Gâchis, consternation et dégoût, voilà un résumé de mes impressions à la lecture d'"Une éducation catholique"

 

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UNE EDUCATION CATHOLIQUE, de Catherine CUSSET

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 27 Septembre 2014

 

Roman - Editions Albin Michel - 395 pages - 19€

 

Parution le 4 juin 2014

 

L'histoire : En 1903, Jacques Lebaudy, fantasque richissime héritier de la raffinerie sucrière Lebaudy quitte une France décevante pour débarquer sur une côte déserte de l'Afrique Occidental. Son projet n'est rien d'autre que de créer un empire, l'Empire du Sahara. Il se déclare donc empereur Jacques 1er, exige qu'on l'appelle Sir et règne ainsi sur un empire fantôme, reconnu de lui seul, mais qui fait bien parler de lui et inquiète certains Etats colonialistes.

 

 

Tentation ; Le pitch

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi !

 

 

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Mon humble avis : Le propre d'un roman est d'être romanesque ! Celui ci l'est à tous points de vue, à ceci près qu'il est inspiré d'une histoire vraie, et c'est ce qui paraît incroyable ! En effet, à une époque où l'on réalise hélas que la bêtise humaine est sans limite, et bien vous vous direz en lisant ce texte que les bornes des limites avaient déjà été largement dépassées il y a plus de 100 ans, par ce fameux Jacques Lebaudy, alias Jacques 1er ! A la différence près qu'en 1903, ces aventures avaient sans doute fait pleurer une poignée d'hommes mais provoquaient l'hilarité générale dans toute l'Europe qui s'est régalée des milliers d'articles de journeaux parus alors sur cet individu exécrable en premier lieu, mais surtout loufoque à souhait, ubuesque, bref, complètement barré ! Et surtout aussi fier et pédant que bête comme ses pieds ! Son égo déborde de son corps de laidron, ses ambitions dépassent l'entendement, sa naïveté et son inculture sont aussi vaste que le Sahara sur lequel il prétend régner !

A titre d'exemple.... La mer est salée parce qu'il s'y trouve des morues salées, dans son empire, il devra y avoir autant de femmes infidèles que de maris cocus....Sa Majesté ne voudrait pas qu'on le prenne pour un bouc hémisphère. Il trouve les chameaux très peu pratiques de couleur car ils se confondent avec les dunes. Il faudra donc songer à les peindre tels des zèbres, voire à créer le chaval, mélange de chameau et de cheval. Pour marquer ses "conquêtes" territoriales, Jacques 1er enterre dans le sable une boite de thon à l'huile. And on, and on, and on. Jacques 1er ira jusqu'à envisager prendre la place de Roosevelt !

J'ignore, dans toutes ses allocutions impériales, lesquelles sont issues de l'imagination de l'auteur ou de la réalité rapportée par la presse d'alors ou par les protagonistes de l'histoire, mais c'est vraiment hilarant et c'est avec les yeux ronds d'étonnement devant tant d'abérration et un plaisir non feint que j'ai lu ce livre (non sans faire un petit tour sur Wikipédia afin de m'assurer que j'avais bien affaire à une histoire vraie !!!)

Ah oui, il y a une harangue, parmi tant d'autres de Jacques 1er, qui m'a particulèrement fait rire : Moi, empereur, je ferai ceci, moi, empereur, je serai ceci, moi empereur, j'exigerai cela.... bref, vous voyez bien de qui l'auteur se moque (aussi !)

Mais Moi, empereur du Sahara n'est pas qu'une histoire délirante ! C'est aussi le reflet d'une certaine époque et d'une certaine classe sociale désoeuvrée devant sa montagne d'argent, c'est aussi une réflexion sur l'expansionnisme et le colonialisme, le portrait d'une Europe à deux pas de la première Guerre Mondiale. la mégalomanie par excellence.

Mais ce n'est pas toujours pas tout !. C'est aussi, et surtout, l'histoire d'un homme qui savait rêver !

Alors moi, Impératrice de ce blog qui demain sera connu dans le monde entier et dans tout le système solaire, moi Géraldine 1ère, exige que vous lisiez ce livre !!!!

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 11 Septembre 2014

Roman - Editions Albin Michel - 169 pages - 16.50€

 

Parution le 21 août 2014, Rentrée Littéraire

 

L'histoire : Quand Amélie Nothomb recherche le "convignon" ou la "convigne" idéale pour partager l'ivresse de son elixir favori (à savoir le Champagne), elle rencontre Pétronille, une jeune femme qui n'a ni froid aux yeux, ni la langue dans sa poche. Aux côtés de ce personnage singulier, Amélie Nothomb n'est pas au bout de ses surprises !

 

Tentation : Incontournable pour moi !

Fournisseur : Ma CB !

 

 

 

 

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Mon humble avis : 2014 sera sans contest un excellent millésime dans la bibiographie de ma chère Amélie !

 


"D'être soudain une si agréable société pour moi même m'a ouvert des horizons. J'aurais aimé être de bonne compagnie pour quelqu'un. Qui ?"

"Pétronille" (Amélie Nothomb)

Que l'une des plus célèbres consommatrices de champagne se rassure. Elle me fut de si bonne compagnie lors de ma lecture que je doublais celle ci, malgré une légère honte : je lus en buvant une simple eau pétillante. Mais, et donc, tout de même avec quelques bulles !

La fascination de la romancière pour le champagne n'a de secret pour personne qui l'a connaît un peu ou la lit régulièrement. Ici, l'élixir doré est le point central de ce roman, il coule à flot dans des circonstances bien souvent insolites et amène Amélie Nothomb à évoquer une curieuse mais forte amitié avec cette fameuse Pétronille, personnage inspiré de la l'écrivaine Stéphanie Hochet. Les deux amies élève la consommation de champagne et l'ivresse qu'elle procure au rang d'art !


"L'ivresse ne s'improvise pas. Elle relève de l'art, qui exige don et souci. Boire au hasard ne mène nulle part"...."Le champagne élève l'âme vers ce que dut être la condition de gentilhomme à l'époque où ce mot avait un sens. Il rend gracieux, à la fois léger et profond, désintéressé, il exalte l'amour et confère de l'élégance à la perte de celui ci".

"Pétronille" (Amélie Nothomb)

Au fil des pages, Amélie Nothomb revient sur les débuts de sa célébrité, sur sa relation avec ses lecteurs (notamment lors des séances de dédicaces), la difficulté de certains romanciers à se faire éditer, puis à vivre de leur plume.

Mais surtout, l'auteure fait une nouvelle fois preuve de beaucoup d'humour et d'une autodérision inégalée. Comme j'ai ri en imaginant Amélie Nothomb dans les situations dans lesquelles elle se place ici :

-Sur une piste de ski, plus de 30 ans après sa première expérience de glisse !

- Dans la rue, en train de secouer quelques matelas envahis d'acariens

- Dans un dîner entourée de communiste

- En promeneuse du Toutou de Vivienne Westwood dans un Londres inconnu.

J'en passe et des meilleures !

Pétronille est un personnage désinhibé, qui pense tout haut et parle fort. Les deux amies sont diamétralement opposées de caractère, ce qui laisse place à des dialogues incongrus, décalés, très drôles, piquants et pétillants ! Pétronille n'hésite pas à traiter son amie "d'handicapée mentale" !!!

Bref, si vous voulez tout savoir sur le "bien boire" du champagne, si vous voulez vous détendre et passer un excellent moment de lecture, délectez vous de ce roman, véritable ode tant à l'amitié qu'au plaisir provoqué par ce formidable vin doré qui pétille !


"Plus le contexte est hostile, plus le champagne fait figure d'oasis."

"Pétronille" (Amélie Nothomb)

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 22 Août 2014

Roman - Editions Mercure de France -131 pages - 14.50 €

 

Parution le 28 août 2014 - Rentrée littéraire

 

L'histoire : La narratrice se fait embaucher en qualité de professeur particulier de violon auprès du fils d'un richissime vénicien. Durant son temps libres, elle arpente les rues de Venise. Ces promenades sont propices à l'introspection. Et c'est durant l'une d'elles qu'elle aperçoit Marianne une première fois, avant de la suivre, au grès des balades et de l'écouter, à son insu.

 

 

 

 

Tentation : J'ai beaucoup aimé les 2 premiers romans de l'auteure.

Fournisseur : Mercure de France

 

 

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Mon humble avis : Comme j'aurais aimé rédiger un autre billet ! Comme j'étais sûre d'écrire une éloge dithyrambique si ce roman suivait la veine des deux précédents chefs d'oeuvre d'Anne Révah (Manhattan et Pôles Magnétiques, que je vous recommande toujours chaleureusement).

Mais voilà, ce "Quitter Venise" m'a laissée de glace. Je n'y ai même pas retrouvé la plume si délicate et soignée qui m'avait tant plu dans mes deux autres lectures. Au fil des pages, je m'interrogeais : "Où est l'Anne Révah que j'admire".

J'ignore si le changement de maison d'édition y est pour quelque chose, mais mon impression qui croissait au fur et à mesure que j'avançais dans cette histoire était : il manque à ce livre une relecture et une correction supplémentaires. Certains éditeurs ne font pas appel aux services de correcteurs. Je le sais par des appels mystères que j'ai passés ces dernières années, justement quand un livre s'avérait mauvais au point de douter du travail éditorial...

Toujours est il que même si les premiers temps, ma lecture de "Quitter Venise" me plaisait assez, j'ai vite déchanté. L'écriture.... quand je la décortique trop, c'est que soit l'histoire ne me captive pas, soit qu'elle est trop pleine de défauts, au point de m'agacer et de m'éloigner de mon intérêt majeur : ce que les personnages me racontent, me disent, me confient...

Dans "Quitter Venise", il me semble que si l'on supprimait les verbes auxiliaires être et avoir, ainsi que vouloir et savoir, on réduirait le livre d'un tiers. Le vocabulaire usité est très limité par rapport à ce que notre belle langue française propose pour évoquer envie, désespoir, sentiments, souvenirs, joie, j'en passe et des meilleurs. Donc première déception malgré les belles envolées poétiques et lyriques qui parsèment le texte.

Certains souvenirs ou anecdoctes de la narratrice sont évoqués à plusieurs reprises, dans des termes quasiment identiques. Redondance souhaitée par effet de style ou une fois encore, manque de relecture ?

La narratrice ne m'a pas touchée, ses problématiques médico/familiales me sont restées on ne peut plus extérieures, alors que je suis très souvent empathique.

Enfin, ce qui fait le piment de la quatrième de couv et permet de pressentir une orginalité certaine dans le sujet se révèle très secondaire, presque absent du récit. Ce n'est pas toujours un soucis, si le premier plan se montre digne d'intérêt, ce qui n'a pas été le cas, pour moi et mon humble avis, je le reprécise. Et c'est dommage, car j'aimais bien l'idée de connaitre une personne rien qu'en la suivant et en écoutant ses conversations aux terrasses de cafés etc... Je serai prête à lire un roman qui ne traiterait que de ce sujet, sans s'encombrer de souvenirs familiaux dramatiques et pénibles.

Néanmoins, les lecteurs qui connaissent la cité Vénicienne trouveront certainement dans ce livre un intérêt supplémentaire, à savoir : glisser leurs pas dans ceux de la narratrice au fil des rues, ruelles, ponts, places et se souvenir de leur voyage là-bas.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 20 Août 2014

Roman - Editions Livre de Poche - 219 pages - 6.10 €

 

Parution en LDP en 2001

 

L'histoire : Thomas mène une vie routinière loin de ses montagnes. A la SACEM, où il travaille, une veille dame lui demande, contre une belle somme d'argent, de se faire passer pour Charles, militaire défunt, auprès de sa fille adoptive. Hélène serait en effet dans le dénie devant le décès de son ancien prétendant. C'est tout une autre histoire que Thomas va découvrir en se prêtant au jeu. Il n'est pas au bout de ses surprises et ne s'attend certainement pas à un tel bouleversement dans sa vie.

 

 

 

Tentation : Le pitch et l'auteur

Fournisseur : Ma PAL !

 

 

Mon humble avis : C'est un beau roman, c'est une belle histoire, c'est une romance... d'aujourd'hui.... et qui pourtant, ne date pas d'hier ! Lol ! Oui, c'est surprenant de lire un bouquin où il est encore question du minitel, des cabines téléphoniques, et du Franc !

Et pourtant, comme nombre d'histoire d'Amour, celle de Thomas et d'Hélène est atemportelle, même si elle est loin d'être banale !

Se plonger dans une oeuvre de Didier van Cauwelaert, c'est être quasi certain de passer un bon moment de divertissement et d'émotion, sans faire l'impasse sur une écriture agréable, soignée et fluide. Mission remplie donc par cette demi-pensionnaire. J'adore la symbolique du titre qui est donnée en cours d'histoire. Demi-pensionnaire, parce qu'Hélène a beau être clouée dans un fauteuil, elle n'est qu'à moitié sur terre. L'autre moitié, c'est dans les airs qu'elle la passe, en étant pilote de voltige.

Didier van Cauwelaert nous offre ici une bonne bouffée d'oxygène et une sacrée leçon de vie, sans jamais se noyer dans le pathos, bien au contraire, puisqu'il nous emmène faire des loopings dans le ciel.

Deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer, que tout oppose.... en apparence. En fait, ce roman est un formidable point levé contre les apparences tout simplement. Il démontre bien qu'il faut toujours creuser si l'on veut connaitre, et se défaire des préjugés que l'on vous vend à l'emporte pièce.

Ainsi, Hélène, malgré ses jambes qui ne répondent plus, est une formidable boule d'énergie, d'indépendance et de joie de vivre. Thomas n'est pas l'homme plutôt superficiel qu'il s'emploie a être depuis quelques années. Edmée a t-elle toute sa tête ou celle ci part elle en lambeaux ? Peu importe. Elle a pris Hélène sous son aile et s'attend à ce qu'on lui laisse exprimer son affection pour cette jeune femme courageuse, avec qui elle partage tant. Jacqueline, fille d'Edmée, est-elle aussi mauvaise qu'on le dit, ou juste malheureuse de voir sa mère plus attachée à une "étrangère" qu'à sa propre fille ? Alors que le monde entier voudrait séparer Hélène et Edmée, Thomas va se découvrir une mission....

Bref, par moult rebondissements, avec un humour irrésistible et des idées qu'il faut vraiment trouver, Didier van Cauwelart fait de cette demi-pensionnaire un personnage fantasque, très attachant, drôle et démontre qu'il suffit d'une personne pour changer votre vie, ou du moins la remettre sur les rails que vous vous étiez fixées, mais dont certains événements vous ont écarté. Le tout dans la joie et la bonne humeur ! Vive l'amitié, vive l'Amour, vive l'entraide, vive l'intergénérationel, c'est ce que nous dit Didier van Cauwelaert. Et surtout vive la liberté de chacun !

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 29 Juillet 2014

Roman - Editions Folio - 188 pages - 6.20 €

 

Parution en poche en 1997

 

L'histoire : Dans une Guadeloupe tourmentée par le chaos de sa diversité ethnique, sociale et culturelle, au temps des rues obscures les rumeurs devenaient des réalités.Un jour, la rumeur annonça «l'Homme-au-Bâton». Personnage mystérieux, sans visage, sans nom, qui défraya la chronique de nos jours immobiles en nous faisant glisser sous l'écale de la peur. Partout à la fois, aux quatre coins de notre poussière d'île, invisible et sinistrement présent, il perforait nos femmes en laissant derrière lui un sillage de parole et une kyrielle d'enfants.Dès lors nos imaginaires, riches de toutes les peurs (peur du nègre marron, peur du cyclone, peur de la Soufrière, etc.), inventèrent les parades les plus cocasses.

 

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Ma PAL, achat en Guadeloupe l'an dernier.

 

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Mon humble avis : Dépaysement garanti avec cet Homme-Au-Bâton. Si vous voulez une plongée dans le coeur de la guadeloupe et de l'identité créole, ce livre vous tend les bras et répondra à toutes vos attentes.

Au commencement, il y a une jeune créole de bonne famille qui se retrouve mystérieusement enceinte. Elle dénonce l'homme-au-bâton, qui serait venu la cueillir pendant son sommeil. La rumeur enfle, enflamme toute l'île, surtout que d'autres cas plus tragique encore se font connaitre. Dès lors, c'est la panique sur l'île, l'enquête, les croyances, les médisanes, la sorcellerie, les moeurs, tout s'en trouvera transformé jusqu'à l'émeute. L'imaginaire collectif est bien en route, et des commerçants font même fortune avec des parades contre cet homme-au-bâton.

Ce roman est dans la pure tradition littéraire créole. D'ailleurs, expressions créoles francisées ou non (dans ce cas, traduite en bas de page à l'aide d'un *) fleurissent un chaque page et donnent un charme indéniable à cette histoire. Ces expressions francisées sont en fait le fruit du contact de deux langues, le Français et le créole. La Guadeloupe est disglossique, c'est à dire que 2 langues y sont parlées. Et la littérature créole ne veut que légitimer et réabilité cette langue, afin qu'elle ne soit plus uniquement considérée comme le patois de l'esclavage.

 Cette histoire qui est un mythe, une légende, une croyance qui permet à Ernest Pépin d'aborder moult sujets qui lui tiennent à coeur, tant dans la forme que dans le fond.

L'homme-au-Baton est donc clairement inscrit dans un mouvement littéraire pour lutter contre l'assimilation et l'aliénation de la culture créole par la culture métropolitaine. L'histoire s'inspire d'un fait divers de 1956. Ernest Pépin brosse ainsi le portrait de la société Guadeloupéenne des années 60 aux années 90, avec l'essort d'un tourisme canadien à visée purement sexuelles et les conséquences sociétales et comportementales en Guadeloupe de ces charters aux motivations particulières. Les rapports entre le D.O.M et la métropole sont étudiés, comme la réputation de la France et de Paris auprès de certains Antillais qui n'ont jamais quitté leur village. L'histoire tourne beaucoup autour des moeurs locales, très libertines. Les réputations qui se font et se défont en fonction de vos prouesses sexuelles, de vos nombres d'amants ou de maitresses etc.

Dans la tradition Guadeloupéenne, L'homme-au-Bâton est nommé Dorlis, un démon masculin qui visite les femmes pendant leur sommeil et satisfait leur désir.

Sous des aspects divertissants, avec un humour non négligeable, ce roman est donc un écrit réellement culturel qui permet une immersion totale dans la culture et la société créole. C'est une lecture que l'on pourrait qualifier d'ethnologique. Et, si j'ai moi même passé près de 3 ans en Guadeloupe, j'ai appris nombre de choses (palpables ou non), car quoi qu'il en soit, malgré mes envies profondes de m'intégrer, je suis toujours restée "une métro".

J'ai eu juste à déplorer quelques longueurs et une fin qui ne convient pas forcément à la relative cartésienne que je suis. Mais je vous invite chaleureusement à vous plonger dans cette créolité.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 24 Juin 2014

Roman - Editions Belfond - 371 pages -18 €

 

Parution le 7 mai 2014

 

L'histoire : Dans un centre de thalasso breton, en hiver. Une poignée de curistes va vivre quelques jours pas si reposants que ça, à l'opposé de ce qu'ils avaient imaginé. Alors qu'ils n'ont rien en commun, leur destin va s'entrelacer et les laissera, sans doute, différents à jamais. Et puis, au milieu d'eux, il y a la jeune masseuse Guillemette, dont le passé douloureux revient comme un boomerang parti très loin. Tout cela sous le regard de Cyrille, le bienveillant réceptionniste.

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Belfond, merci pour l'envoi.

 

 

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Mon humble avis : Ce roman est une véritable pépite, caché derrière un titre et un pitch qui ne lui correspondent pas. Dans l'objet même, seule la couverture l'illustre parfaitement : un poisson qui saute hors de son bocal. C'est ce que vont faire chacun des personnages de cette histoire, chacun à sa façon, à son rythme, sur un mode brutal suite à une révélation ou pas à pas, suivant le conseil d'un être croisé, rencontré, observé. Que cette personne soit agréable ou complètement antipathique, mystérieuse ou à priori lisse comme une rocher poli par la mer, celle ci influencera, de gré, de force ou à son insu, ces hommes et femmes croisées pendant ces quelques jours de thalassothérapie.

Le pitch annonce ce livre comme une comédie pétillante. Je ne suis pas d'accord avec cette description. J'ai été très touchée par ces histoires qui s'entrecroisent, même émue. Bien sûr, certaines scènes frôlent parfois le rocambolesque, malgré l'arrière plan plutôt dramatique, l'intime fissuré, blessé, malmené, blackboulé de tous ces personnages. Au premier abord, certains peuvent paraître caricaturaux, mais la suite du roman nous prouve qu'une fois de plus, il ne faut pas se fier aux apparences.

Les changements ont un prix. Chacun va l'apprendre ici à ses dépents. Ils sont issus aussi d'un choix, parfois difficile, par peur des conséquences dans la vie personnelle. Bien sûr, dans ce roman, chacun se soucie peu, ou est loin d'imaginer les retentissements en cascade de ses actes sur son entourage affectif ou de proximité géographique.

Petit aperçu de ces personnages, très attachants, qui se cotoient plus ou moins ici... Il y a les gentils qui aimeraient apprendre à être méchants parfois, et les méchants qui voudraient savoir être gentils, parfois aussi.

Claudine, caissière d'hyper marché en Ile de France, qui a gagné ce séjour grâce au concours d'une marque de yaourt. Elle se retrouve alors dans un monde qui n'est pas le sien et réalise à quel point elle se laisse marcher sur les pieds par son employeur, son mari, ses enfants. Ce séjour la changera a tout jamais, par des détails qui peuvent paraitre infimes.

Marion et Thomas, riches parisiens. Après la naissance de leur 3ème enfant, ils s'offrent un break. L'un est sûr de son mariage, l'autre a des doutes. Pendant ce séjour, la tendance s'inversera.

Iris, executive women on ne peut plus imbuvable. Pourquoi est elle aussi acariâtre ? Ses attaques ne sont en fait que défenses, et vengeance d'un traumtisme qui remonte à l'enfance. Un truc de gosses, de sales gosses, mais qui a façonné sa vie malgré tout.

Mona, septuagénaire richissime, se fait harcelée par son Victor de fils pour quelques centaines de millier d'euros, afin d'ouvrir un business à Londres. D'ailleurs, pour faire plaisir à sa mère et la faire plier, cet homme d'affaire sans pitié ni sentiment débarque à la thalasso.

Guillemette, jeune masseuse de l'hôtel, vient d'apprendre que sa mère, qu'on lui avait toujours dit morte, ne l'est pas.

Et Solange, cette même mère, qui se sent enfin prête à rencontrer sa fille. Que s'est il passé il y a 20 ans ?

Tout ce petit monde va donc sortir de sa coquille, de son bocal. Bocal qu'il s'est imposé pour plaire et surtout ne pas déplaire, pour épater sans en avoir besoin, pour se protéger, pour supporter son quotidien, pour être comme les autres, pour correspondre à l'image qu'il faut renvoyer, à l'image que la société ou les proches attendent "certainement".

Vous voyez, avec ce petit trombinoscope, que l'on est loin de la comédie pétillante. Non, nous sommes dans un livre profondément humain, intelligent, sensible, où les relations entre chacun sont subtilement fouillées et décrites. Qui plus est, cette histoire est servi par une écriture très agréable, soignée sans trop l'être non plus, bref, fluide.

J'ai vraiment adoré "Le bonheur n'est pas un sport de jeune fille" et si j'ai mis du temps à le lire, c'est parce que ces derniers temps, je consacre moins de temps à la lecture. Mais pour vous, il est grand temps de vous plonger dans ce magnifique roman aux allures légères, mais au sens profond.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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