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Publié le 8 Janvier 2012

 

  Roman - Editions J'ai lu- 156 pages - 4.80 €

 

 

Parution chez J'ai lu en octobre 2011

 

 

L'histoire : Une île en Grèce. La propriétaire d'une maison décide de louer sa villa pleine de charme, mais une mauvaise chute l'oblige à rester chez elle et à supporter l'invasion. Les locataires, une famille venue de Rouen, vont se comporter comme les plus cocasses et les plus grotesques touristes. Jusqu'au jour où l'un d'eux va découvrir le secret de leur hôtesse...

 

 

Tentation : La couv et le pitch

Fournisseur : Silvana, des éditions J'ai lu. Merci

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Envie de soleil, d'exotisme, de récréation, ce livre est fait pour vous, et c'est pour cela qu'il est arrivé chez moi !

On retrouve les différentes facettes du personnage public Stéphane Bern et on en découvre d'autres... Son rafinement est bien sûr présent dans l'écriture, belle et agréable.

L'auteur évoque les mythes du cinéma de la grande époque hollywodienne, le poids de la célébrité et puis, la fuite dans l'oubli... Bien sûr, il est question de têtes couronnées et d'un certain rocher... Et il y a aussi Stéphane Bern le journaliste, qui décrit à merveille l'ïle de Paros, dans les Cyclades, à renfort de détails historiques, géographiques, culturels (il y a même un glossaire d'expressions et mots locaux en fin de livre) et atmosphériques.... Et là, Stéphane Bern nous dévoile une partie de sa vie personnelle, à savoir son coin de paradis, l'ïle de Paros et ses habitants dont il s'inspire. Et j'avoue que j'irais bien de ce pas prendre un café sur le petit port animé, même avant l'arrivée des touristes. Parlons en des touristes, avec cette famille Berlanger qui débarque. Deux parents qui viennent en pélerinage sur les lieux du début de leur amour, espérant réanimer la flamme. Et trois enfants hétérocliques, comme tous les enfants. Isabelle la mère, va se comporter en touriste conquérante et en mère despotique. Bien sûr, les situations cocasses et /ou cyniques ne manquent pas et nous amusent toujours, car bien sûr, on ne se reconnait jamais dans tels comportements !

Enfin, il y a Camille l'adolescente qui va s'intéresser de plus près à leur logeuse, qui se révèle être Noëlle Robert,  une ancienne star de cinéma. Une belle relation va naître entre les deux femmes. Et la sagesse de Noëlle va remettre pas mal de chose en place. Les vacances de tout ce petit monde se termineront mieux qu'elles n'auront commencer.

Les relations familiales, les coupures de dialogues dans un couple, la vie après la célébrité, les amitiés intergénérationelles et le comportement des touristes "de base" sont des sujets assez nombreux pour que l'on ne s'ennuie pas une minute dans ce livre. Mais aucun n'est assez creusé pour que ce roman dépasse le statut de bon divertissement. En même temps, je ne crois pas que l'auteur ait voulu faire autre chose. Donc objectif atteint ! Et j'ai passé un bon moment, bien au chaud et au soleil au milieu de la tempête qui ravageait alors une partie de la France.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 20 Décembre 2011

Roman - Audiolib (Grasset) - 5h39 d'écoute (bonus inclus) - 19 €

 

 

Existe aussi en Livre de Poche - 256 pages - 6.50 €

 

 

 

Date de parution : Août 2009

 

 

Ce roman a obtenu le Prix Renaudot.

 

 

 

 

L'histoire : En janvier 2008, Frédéric Beigbder est arrêté est mis en garde à vue pour consommation de stupéfiant sur la voie publique, et spécifiquement sur le capot lustré d'une Bentley. La détention de l'auteur durera presque 48 heures.... d'ennui, d'angoisse, de colère, de closotrophobie, de veille,  d'humiliation, de crasse, de questionnement. Pas un livre à lire. Alors, Beigbeder se met à écrire ce livre dans sa tête. Sa vie d'amnésique qui l'a menée là ce soir, dans cettet cellule microscopique. Ce soir là où, à 42 ans, s'achève enfin son interminable enfance...

 

 

Tentation : Me remettre dans l'univers de Beigbeder avant de le rencontrer

Fournisseur : La bib !

 

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Mon humble avis : Et bien, je ne pensais pas me prendre une telle claque avec ce Roman Français, qui tient d'ailleurs plus du récit autobiographique ! Pour moi, c'est un chef d'oeuvre que je viens d'écouter !

Exit l'insolence, la provocation et la crudité qui faisaient jusqu'alors le "fond de commerce" de l'auteur et/ ou du personnage Beigbeder.

Beigbeder se retrouve en cellule. Rien à faire, pas même un livre à lire, donc un livre à écrire, celui ci. L'auteur part du fait qu'il ne se souvient pas de son enfance, qu'il est amnésique. Un seul souvenir, une plage du sud ouest, une maison de famille, un grand père et une pèche à la crevette.

Et finalement, au fil des chapitres, Beigbeder déroule sa vie, la vie intéressante, pas celle du noceur, celle de l'homme qui pourrait être n'importe qui. Celle ci commence dans les tranchées avec la mort héroïque de son grand père. Il y a la rencontre de ses parents, leur mariage, la naissance de deux garçons, le divorce... et quelques décennies plus tard, la même plage avec Beigbeder et sa fille.

Je n'ai pas eu l'impression que l'auteur étalait sa vie de façon impudique, au contraire. Rien n'y est règlement de compte. Juste constat. Beaucoup d'amour et de tendresse dans ses pages qui parlent de l'essentiel. Des regrets aussi, des souvenirs heureux ou pathétiques. Beigbeder pose un regard sur sa vie,développe sur l'impact d'un divorce sur des enfants par exemple, s'interroge sur comment deux frères de deux ans d'intervalles, élevés sous le même toit peuvent devenir l'antithèse de la thèse (quel écho en moi, j'étais alors en haute montagne !). Bref, les sujets de réflexions et les déductions de l'auteur sont si nombreuses qu'il m'est impossible de tous les évoquer ici. Et quel intérêt d'ailleurs ? On ouvre un livre pour découvrir un univers. Ah si, j'ai tout de même quelques arguments très vendeurs pour tout lecteur de ce blog, ou tout lecteur tout cours....Des souvenirs collectifs des époques et puis... Il est sujet du goût et du rôle de la lecture, de l'envie et de l'objectif de l'écriture...

Quelques chapitres interrompent les réminiscences de l'auteur et nous replonge dans la cellule. Où en est la détention qui se prolonge tant que cela en devient suspect. Oui, un magistrat fait traîner les choses, "il veut se faire un people" et ainsi, toute l'histoire sera très vite déballée dans la presse à l'époque. Alors Beigbeder sort sa plume et crie vengeance... Hélas, il semble que le meilleur de cette vengeance ait été censuré.... Mais sur le CD audio, une lecture de Beigbeder himself nous en donne quelques extraits !

Cette lecture / écoute a pour moi été un pur régal. J'ai été très touchée par ce texte et le ton emprunté. Même l'écriture et le style m'ont enveloppée comme dans un cocon. Je n'ai que deux regrets... qui commencent à être habituels et qui ne sont pas liés à l'oeuvre elle même...

J'ai emprunté cet audiolib à la bib.... alors il me faut le rendre...

J'ai lu ce livre en audiolib alors je n'ai pu mettre de mini post it pour en faire un livre hérisson dès qu'un passage me plaisait. J'aurais pu noter me direz vous ?! Non, cela aurait trop interrompu la fluidité de mon écoute.... qui s'est faite une grande partie dans mon bain !

A un moment du livre, Beigbeder dit  à quelques mots près : ce n'est pas l'histoire qui est importante dans un livre, mais l'homme que l'on devine derrière. Et moi j'ai découvert un homme très humain avec ses failles et ses contradictions, son humour et ses angoisses, un homme qui m'a beaucoup plu et, histoire de faire une pierre deux coups, un nouvel auteur. Un roman Français est le premier livre de Beigbederadulte en quelque sorte. C'est vrai quoi, il n'y a pas que les peintres qui aient droit à leurs périodes. Et même si j'ai aimé les livres provoc ado attardé  que j'ai lu de lui, j'attends les prochains livres de Beigbeder "l'adulte"  avec impatience. J'ai comme l'impression qu'il pourrait y avoir comme une grande sagesse, ou en tout cas une extrême clairvoyance dans cet homme... Un mystère a éclaircir à l'avenir !

 

 

L'avis deGambadou, de Bibliza, deMango, d'Alex les mots

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Décembre 2011

Roman - Editions J'ai Lu - 252 pages - 6.70 € 

 

 

Parution en 2008 et en J'ai lu en octobre 2011

 

 

 

L'histoire : Une veuve, une ex maitresse, un universitaire allemand, dans un pays d'amérique latine. Leur point commun : B. Osborn, écrivain défunt bien mystérieux. Qui en sait le plus sur lui ? Qui a-t-il à savoir ? une enquête, des témoignages, des lettres, des rencontres, des personnages qui entrent en scène comme Hitchcock.... Une histoire qui commencerait vers 1898 et qui finit dans les années 90, alors qu'à Berlin, le mur tombe.

Un mystère épais sur un homme qui a pris garde de ne laisser aucune empreinte, mise à part son oeuvre littéraire...

Qui est Osborn ?

 

  

Tentation : La couv et la 4ème !

Fournisseur : Silvana, de chez J'ai Lu, merci !

 

 

 

 

 

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Mon humble avis :Un écrivain qui a traversé le siècle sous tant d'identités différentes que personne ne semble vraiment savoir qui il est : ni sa femme, ni son ancienne et dernière maitresse, ni son éditeur, ni ses lecteurs. Seul son agent littéraire le connaît et fait barrage pour protéger son anonymat. Même Hitchcock, qui porte un de ses livres à l'écran, ne l'a jamais rencontré. Les journalistes spéculent et sitôt qu'ils s'approchent de leur proie, celle ci disparaît, semble leur glisser des mains comme une savonnette. Osborn est insaisissable dans tous les sens du terme. Bien sûr, nous lecteurs, avons quelques atouts en main mais le mystère reste entier. Osborn fuit depuis 60 ans ? Que fuit il ? La célébrité ou un trouble passé ? Le lecteur (enfin, moi en tout cas !) en vient même à le soupçonner du pire.... puisque l'histoire nous ramène en Allemagne dans les années 20, période qui m'est inconnue, alors.... On hésite souvent à trouver cet Osborn sympathique ou admirable, lucide ou auteur fou paranoiac. Et s'il était  juste un homme souhaitant protéger sa tranquillité, qui veut qu'on lui fiche la paix...

 Dès qu'un indice semble éclairer un pan du personnage, le mystère autour d'Osborn s'épaissit encore et vous fait tourner les pages en regrettant déjà que celles qu'il vous restent à lire diminuent. Car fatalement, cela signifie que la résolution du mystère approche. Car on y est bien dans ce mystère, comme dans l'atmosphère du livre... J'ai pensé à véronique Ovaldé réputée pour créer un univers. Car ici aussi, nous sommes quelque part, au Costaguana, en Amérique Latine . J'ai cru un moment que ce pays existait et avait changé de nom lors d'une indépendance ou d'une révolution quelconque au siècle dernier. En fait, j'avais vraiment l'impression que tout existait, même Osborn. Alors.... quelques clics Google plus tard...(que je vous laisse exécuter à votre tour...). Le livre est toujours aussi fascinant, captivant et amusant à lire, car on découvre des références chères à l'auteur, des références qui peuvent passer inaperçu si l'on est pas initié ou aidé par dieu Google...Des références qui sont justes une cerise sur le gâteau, des subtilités non nécessaires à l'appréciation entière du roman. En fait, j'ai mené ma propre petite enquête pendant ma lecture, pratique très inédite, tant j'étais intriguée. Et je me suis dit, comme ça doit être chouette d'être un auteur doué et cultivé.

 L'homme sans empreintes est pour moi un roman magistral tant dans son sujet, dans sa construction, dans son écriture, dans le suspens et le mystère qui s'installent. C'est un scotch a double face, vraiment ! Par le biais d'extraits épistolaires ou de récits d'enquête, d'articles de journaux, de témoignages, on traverse le siècle précédent tout en restant au présent du livre (les années 90). Chacun apporte sa pièce au puzzle, en fonction de ce qu'il sait ou de ce qu'il veut bien dire... Enfin, je garde le meilleur pour la fin, histoire de vous porter l'estocade et vous succombiez à ce livre.... L'homme sans empreintes offre de très belles et intéressantes réflexions sur l'écriture, les auteurs, leur rapport à la célébrité, leur droit à l'anonymat, l'identité,  le succès, l'effacement de l'artiste au profit de ses oeuvres.... Osborn voulait publier des romans avec des titres, mais sans nom d'auteur...

Intriguant, captivant, fascinant. Génial, incontournable. Un mystère très riche, à tiroirs multiples et le portrait d'un homme peut-être libre. Et une fin digne du roman, très agile, qui ne m'a pas déçue : je ne m'étais pas trompée ! Un pur moment de bonheur pour un lecteur ! Bravo l'auteur !

 

 

"Etre invisible et apprécié tout à la fois, y at-on droit ?"

 

"On dit que c'est dans l'épreuve que l'on découvre ses vrais amis, or c'est le contraire, c'est dans le succès, qui tourne à l'épreuve : entends le coeur des jaloux.... Le succès se mesure au nombre d'amis perdus..."

 

"L'égo est le plus grand ennemi de la veine créatrice"

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 4 Décembre 2011

Roman - Editions de l'Olivier - 236 pages - 19 €

 

 

Parution en août 2011

 

 

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

 

 

L'histoire : Quelque part en Amérique Latine. Le lieutenant Taïbo est appelé en urgence. Les richissimes Izzara ont été cambriolés en leur absence, mais rien n'a été volé. D'autres plaintes similaire arrivent sur le bureau du policier. Taïbo rencontre ainsi Vida Izzara qui lui apprend que sa fille, Paloma, a quitté la maison depuis un an. Pourquoi, comment, où vit elle ? A eux deux, Taïbo et Vida finiront pas trouver la réponse...

 

 

 

Tentation : Conférence de l'auteur et des propos qui m'allaient droit au coeur.

Fournisseur : Ma CB après la conférence !

 

 

 

 

 

 

 

étoile2.5

 

 

Mon humble avis : Je n'avais encore lu aucun livre de Véronique Ovaldé mais connaissais la réputation de l'auteure. Aussi, ai-je gardé ce livre pour clore "ma rentrée littéraire", comme si je me réservais le meilleur pour la fin. Véronique Ovaldé est reconnue pour créer un univers et une ambiance bien à elle dans ses romans. Je m'attendais donc à un voyage en terre inconnue, les yeux ébahis de tant de découvertes. J'étais très excitée au début de cette lecture.

Oui, j'ai trouvé un décors particulier (genre far west) et une atmosphère unique, très aérienne... mais ceux ci m'ont parus froids et peu accueillants, proches du no man's land où l'on ne rêve pas de s'installer. Je n'ai pas fait mon nid dans ce livre, et y ai eu une lecture d'oiseau, qui se repose sur quelques branches avant de repartir. Oui, il y a de beaux passages et des phrases mémorables. Oui, certains symbôles sont très forts, notamment celui de cette maison dont aucune fenêtre ne s'ouvre et où l'on vit constamment sous air CONDITIONNE...  Mais l'intérêt profond de l'histoire ne m'a pas sauté aux yeux dans son développement, et le "comment du pourquoi" Paloma est partie m'a semblé assez banal finalement, à moins qu'il ne soit juste pas assez approfondi. Lors de la conférence, Véronique Ovaldé m'avait alléchée en disant : "J'aime raconter des grandes histoires sur la liberté et l'émancipation". Se défaire des liens familiaux pour éprouver sa liberté d'exister... oui, mais avec plus de profondeur alors, plus de détails...J'avoue, je suis restée sur ma faim concernant ces deux thèmes.

Enfin, l'écriture m'a parfois heurtée, j'ai du reprendre certaines phrases afin d'être sûre de les saisir, comme si les temps et la conjugaison usités ne coulaient pas naturellement en moi.

Je m'attendais à du merveilleux, j'ai eu une lecture pas déplaisante, un point de départ original mais l'ensemble ne m'a pas atteinte en plein coeur. A rester dans le style aérien, j'ai eu l'impression de survoler l'histoire en fait. J'espérais plus de profondeur. L'univers de Véronique Ovaldé ne me convient peut-être pas. En tout cas, la quintessence de ce roman m'a échappée.  Nous saurons cela bientôt, puisque j'ai dans ma PAL "Ce que je sais de Véra Candida", dont tout le monde ne tarit pas d'éloges.... The rencontre littéraire est donc reportée à plus tard. A suivre donc !

 

 

L'avis de Théoma; Clara; Irrégulière; Lecturissime

 

 

                                                                                14/14, 2% atteint, j'arrête là  !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 28 Novembre 2011

Roman - Editions Stocks - 191 pages - 17 €

 

 

Parution en Août 2011

 

 

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

 

 

L'histoire : Gloucester, côte Est des États-Unis. En 2008, 17 gamines d'un même lycée tombent enceintes en même temps. Elles auraient passé un pacte. Stupeur dans la ville, excitation des médias....

 

 

 

Tentation : Le pitch, la curiosité

Fournisseur :Price Minister, lors du Match de la Rentrée. Merci pour l'envoi !

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

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Mon humble avis :Vanessa Schneider s'appuie sur un fait divers réel pour ce roman. Ensuite, a -t-elle recueilli elle même les témoignages des jeunes filles, s'est elle documentée pour un déduire certaines choses et "broder" cette histoire ? Je l'ignore. Mais en tout cas, cela sonne sacrément vrai et désespérant en même temps. 17 jeunes filles se sont accordées pour tomber enceintes en même temps, avec pour tout projet et à priori toute motivation que d'élever ces bébés ensembles, sans avoir réfléchi le moins du monde aux conséquences que l'on imagine. Devenir mère à 16 ans n'est plus vraiment dans l'ordre des choses à notre époque.

Le pacte des Vierges alterne le témoignage de 4 des 17 adolescentes tombées enceintes en même temps. Ces témoignages sont "brut de pomme" comme on dit,  les filles n'y vont pas par  quatre chemins... même si elles prétendent le contraire. Elles font preuve d'une naïveté, d'une immaturité incroyable. D'ailleurs, sous leurs grands airs, on découvre plus de fissures que celles qu'elles ignorent elles même, puis pensent cacher et enfin, commencent à avouer. Ces 4 filles, toutes plus écervelées les unes que les autres, pourraient ne mériter qu'une bonne paire de gifles si la situation n'était si grave. Car au fil du livre, on leur trouve des circonstances atténuantes qui les ont menées dans une solitude et un isolement social indélébile. Trois d'entre elles proviennent de milieux sociaux on ne peut plus défavorisés. Il y a Lana, la forte gueule limite garçon manqué qui peine à lever sa mère abreuvée d'antidépresseurs et de télé depuis le départ du père alcoolique. Il y a Cindy, qui après le foyer, vit chez sa tante. Son père est en prison et sa mère est partie sur la côte Ouest avec son nouvel amant, laissant là ces deux enfants de 12 et 8 ans. Il y a Kylie, ex minimiss, seule avec sa mère débordée qui rêve toujours de devenir une star... Enfin, Sue semble la plus encadrée des 4. Elle vit chez ses parents, qui sont très souvent à la paroisse, malgré une histoire louche non élucidée à propos de son père...

Le ton du livre est très factuel, et c'est sans doute voulu. D'ailleurs, je peine à lui octroyer le nom de roman... Témoignage, documentaire ou reportage conviendrait presque mieux. En effet, ne manquait que les images et le son pour que je m'imagine devant ma télévision à mirer une émission qui s'intitulerait : "grand reportage, ces enfants qui font des enfants," ou "enquête exclusive (l'affaire de Gloucester)" ou encore un mélange de Confessions intimes et Zones Interdites. Sauf que là, ce n'est pas drôle du tout. Il s'agit de gamines qui vont être mères sans réaliser une seconde dans quoi elles se sont engagées, qu'elles responsabilités les attendent. Et d'une génération future, directement concernée, qui se trouve bien mal partie...

Ce livre est il bien écrit, bien conçu ? Oui, puisqu'il se dévore et peut se lire presque d'une traite. Par contre, j'ai du mal à distinguer réellement le talent de l'auteur. C'est sans doute le risque lorsque la plume mime la parole de l'autre, que l'auteur n'intervient jamais. J'ai en effet l'impression que Vanessa Schneider a recopié scrupuleusement ce que son dictaphone a pu lui recracher après l'enregistrement des témoignages qui, par leur alternance, donnent un bon rythme à ce livre. Mais le talent de Vanessa Schneider est peut-être là : donner cette impression alors que sans doute, Le pacte des Vierges résulte d'un travail laborieux. En tout cas, il me laisse une sensation de lecture étrange. Oui, je l'ai dévoré, mais de loin, comme si un écran de télé laissait une distance entre ces jeunes filles et moi. Vraiment curieux...

Quand aux émotions... Et bien elles sont presque absentes des récits des jeunes filles qui jouent aux dures. Elles restent (ou paraissent rester) presque aussi distantes que nous de leur histoire. Alors, celles du lecteur deviennent de l'effroi devant autant d'irresponsabilités aux conséquences aussi graves. Malgré leurs grossesses, ces filles continuent à boire, à fumer, et pas que des cigarettes. Enfin, je regrette que l'enquête auprès de ces filles ne soit pas plus poussée. Le sens profond de leur motivation n'apparaît pas clairement alors que leurs mesquineries de cours de récrée sont plus poussées. Cela aurait peut-être développer mon empathie. A moins qu'il n'y ait juste pas de sens du tout. Monde, monde, triste monde, si on t'appelait Raymonde... Comme chante Maxime le Forestier.

 

 

 

 

 

 

L'avis deLyiah, de Joelle, de LystigRL2011b

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Novembre 2011

Roman - Editions Gallimard - 266 pages - 18.50 €

 

 

 Parution en Août 2011

 

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

 

 

 

L'histoire : Celle du narrateur, un jeune écrivain en manque d'inspiration, de déclic. Il espère qu'un travail de veilleur de nuit dans un hôtel sera propice à l'exercice de son art.  

Mais comme nous tous, le narrateur a aussi une famille, qui va prendre de plus en plus d'importance dans sa vie, au fil des aléas de la vie. Son grand père décède. Sa grand mère est placée en maison de retraite contre son gré... Quelque temps après, la grand mère fugue de cette maison de retraite... Son petit fils part à sa recherche et trouve pas mal de réponse à ces propres questionnements.

 

 

 

Tentation : La délicatesse, la conférence de l'auteur, la réputation, la blogo, la curiosité etc; etc

Fournisseur : La bib

 

 

 

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Mon humble avis : Les souvenirs est une autofiction. L'auteur se met en scène et prend pour point de départ des évènements vécus (ici, la mort de son grand père...). De là, il crée un roman où il est difficile de départager la part romanesque de celle de l'autobiographie.
Quoiqu'il en soit, "Les souvenirs" est un livre très agréable à lire, distrayant, touchant, drôle, émouvant et pourtant plutôt triste. Mais il en ressort comme une atmosphère de légèreté, sans doute grâce aux effets de plumes de David Foenkinos. J'ai l'impression que celui ci n'a pas son pareil pour dire le grave avec humour discret, avec un ton justement décalé, voire des phrases qui semblent complètement incongrues sur des sujets absurdes au premier abord. En fait, pour moi, David Foenkinos maîtrise parfaitement l'art de rendre le pertinent impertinent et l'impertinent pertinent. De même, chez lui, l'absurde parait presque logique et le logique absurde. Le banal devient exceptionnel et le courant devient rare.  Comme il y a un humour Anglais, je crois qu'il existe un humour Foenkinos, celui d'un adulte qui s'interroge encore de façon presque enfantine. Et j'avoue que c'est un délice à lire.

Les thèmes abordés dans ce roman sont si nombreux qu'il est impossible de les citer tous. Mais forcément, il y a en assez pour parler à tout le monde ! La page blanche de l'écrivain, l'envahissante famille, le devoir, l'amour, l'envie, la transmission, le célibat, la paternité, la recherche de l'amour, les tournants de la vie (comme la maladie, ou la retraite).

Bien sûr, les passages qui m'ont le plus touchées sont ceux évoquant le célibat, la recherche de l'amour, l'écriture. Et puis, il y a ce qui m'a bouleversée et qui est allé fouiller dans mes propres souvenirs, pour le meilleur, comme pour le pire. Car le grand sujet du livre, c'est "le passage à l'étape suivante". Et pour certains, c'est la retraite, la vieillesse et la mort. Alors, durant la première partie du roman, j'ai beaucoup, beaucoup repensé à mes grand parents. A mes grand-mères surtout (mes grand pères sont décédés alors que j'étais encore en primaire, donc mes souvenirs sont flous). Mais mes grand mères, je les ai bien connues et elles ont toutes les deux vécus en maison de retraite. L'une est morte "subitement", donc sans vraiment vieillir à mes yeux et l'autre a agonisé la pire vieillesse possible dans une maison hautement médicalisée. Quand je leur rendais visite, je trouvais souvent l'une d'elle allongée sur son lit qui me disait "j'attends la mort". L'autre est restée vaillante presque jusqu'au bout et j'ai l'impression qu'elle était heureuse (comme on peut l'être) en maison de retraite. Mais tout cela, je ne le sais pas car je n'ai jamais posé la question. Je n'ai jamais su avoir avec mes grand mères la relation que le narrateur a avec la sienne. Je n'ai jamais su montrer d'affection, ni de tendresse, au contraire de ma soeur qui savait être très tactile, très caressante auprès de ma grand mère inerte, que je ne pouvais même pas toucher. Alors oui, ce livre a éveillé des souvenirs, bons parfois, mais douloureux aussi car je n'ai jamais su être à la hauteur devant ces moments là.

Mais comme la deuxième partie du roman est plus romanesque, plus épique, que les rebondissements et les petits événements des uns et des autres feraient presque penser à l'univers d'Alexandre Jardin, je suis sortie de ce roman sereine, comme bercée par une sorte d'allégresse.

En fait "Les souvenirs" est un roman profond, faussement léger et trompeusement grave. Mais c'est une lecture agréable à 100% . A y'est, j'a trouvé mon ressenti exacte : J'ai l'impression que Foekinos parvient à dédramatiser le drame sans le sousestimer. C'est fort !

 

 

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L'avis de Stéphie, Calypso, Sandrine

 

 

J'ai assisté, il y a quelques semaines, à une conférence/dédicace de David Foenkinos. Malheureusement, mes notes ne sont pas assez consistantes pour justifier un billet. Et puis l'animateur est très vite passé aux questions du public, qui se sont hélas pas mal transformées en monologue de certains et en témoignage sur les maisons de retraite, comme si c"était l'unique sujet du livre... Mais, j'ai tout de même tenter de prendre des photos avec mon téléphone portable antediliuvien et je crois que j'ai LA photo qui me permet de complèter ma collection "Effets de mains d'auteurs" !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 10 Novembre 2011

Roman - Editions Buchet Chastel -245 pages - 14.50 €

 

 

Parution en Septembre 2011

 

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

 

 

L'histoire : C'étaitil y a plus de 20 ans. L'auteur en avait 22 quand on lui a apprisa mort de son père, dans un accident de voiture. Quatre ans plus tôt, c'étaitson frère et sa mère qui décédaient dans les mêmes circonstances. "Depuis, quand on me croise, on compatit". Le voici seul et sans attache puisqu'une fois l'héritage effectué, il ne lui reste qu'un pécule mais plus d'objet... Maisil n'est pas si seul. Deux de ses amis, Samuel et Laure, vont l'accompagner dans son obsession : se rendre à Morro Bay, en Californie. Morro Bay, dont le chanteur Lloyd Cole parle dans sa chanson Rich, que Blondel écoute alors en boucle.

Nous suivons dès lors nos 3 jeunes sur les routes américaines...

 

 

 

 

 

Tentation : Mon grand coup de coeur pour G229 du même auteur

Fournisseur : La bib'

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Voici un livre que j'ai dévoré en quelques heures sur la même demi journée.Le pitch pourrait promettre du pathos et des larmes. Non, ce n'est pas le cas, parce que l'auteur a laissé des années passer avant d'écrire ce livre. Il y a donc de la distance et le regard de l'auteur qui a grandi, qui a survécu et finalement, bien réussi sa vie. Pas de misérabilisme malgré le titre. J'ai vite reconnu l'écriture de cet auteur dont je ne suis pourtant pas encore très familière. Des phrases courtes, parfois sans verbe. Du rythme. des mots directs qui ne tournent pas autour du pot. Du cynisme et de l'humour pour éviter le mélo et parfois, de la belle poésie, des couleurs, des odeurs...

Une fois nos 3 amis sur les routes californiennes, l'auteur alterne descriptions de son voyage, des ses états d'âmes par rapport à ses amis et des souvenirs de sa jeunesse où les défunts étaient encore vivants.

Ce voyage est une parenthèse dans la vie de ces 3 jeunes, et pour l'auteur l'occasion de réfléchir à comment il va vivre son deuil, user de cette nouvelle liberté, comment il va orienter sa vie après cela. Mais il ne nous assomme pas avec des pages de ses réflexions là. Non le style du livre, c'est vraiment le road book et cela m'a beaucoup plu. En début d'année, je suis allée voir le diaporama d'amis qui avaient effectué un voyage dans le grand ouest américain. Grâce à cela, j'ai pu suivre nos 3 accolytes avec des images précises dans les yeux, notamment dans San Franciso, à l'arrivée à Las Vegas où dans le grand canyon. Et puis, il y a la magie du voyage, des rencontres qui ne durent  parfois que quelques instants mais qui se gravent pour toute une vie dans votre mémoire et les décisions que l'on prend comme ça, sur un coup de tête. Prendre tel bus ou lieu d'un autre et arriver là où l'on ne devait jamais arriver. J'ai vraiment aimé cette partie là du livre, celle qui me fait rêver. Partir. J'ai connu l'ivresse de conduire de belles japonaises rouges sur les highways américains en écoutant de la country et en buvant la canette de soda (moi c'était la côte Est), j'ai connu la déception d'un lieu rêvé depuis des années et que l'on reconnaît à peine lorsque l'on y arrive. A 21 ans, quand je suis arrivée en Floride, je fantasmais sur Miami et .... deux flics à Miami, les Ferrari noires.... Et oh déception ! Les fameuses rues entourées de palmiers où l'on voyait filer cette fameuse ferrari.... Il n' y en a qu'une, c'est toujours la même !

Après le décès de mon père il y a16 ans, moi, c'est à Londres que je me suis enfuie, vivre une autre vie, avec d'autres gens. On se vide en se remplissant d'autre chose. On fuit et l'on revient quand on est prêt. Oui, j'aime ces récits de voyage ou l'on va au bout d'une partie de soi, ce voyage qui vide l'indésirable et rempli d'autre chose loin de tout ce qui est de connu, loin de tout ce qui vous connait. Vous pouvait ainsi rennaitre, redevenir neuf. Reconstruire

Un livre qui a donc eu un certain écho en moi, qui se dévore. Maintenant, pour être honnête, il restera moins dans ma mémoire que G229, qui bénéficiait pour moi de l'effet découverte d'un auteur !

 

  "Je regardais les bicoques et leurs habitants. Des maris, des femmes, des enfants, des cousins, des oncles, des tantes. J’ai ressenti une formidable envie de construire. Pierre après pierre. Mur après mur. Comme après un raz-de-marée. Il y a un état de stupéfaction – et ensuite une frénésie de reconstruction, dans tous les sens –, jusqu’au prochain tsunami."

 

 

 

                                                10ème !

 

 

 

 L'avis de Sylire , d'Hélène

 

 

 

Voici les fameuses paroles de la chanson Rich

She left you 1958
When the thought of another fifteen years
Was more than she could face
But did you miss her much well hey
You never gave her too much thought
In your newspaper grey
So waste away to morro bay
You never got around to yesterday
But money is for taking yes
And rich is what to be forsaken grey
And giving it away
And even jesus has a price
You're making credit card donations to television faith healers
Born again missionaries come to morro bay
They saved your body but your mind hey
And everything you earned
You're going to throw it all away
And waste away tomorrow
C.a. is where everybody falls down off the wagon under the wheels
Remember 1970
When the thought of a day without a drink
Was more than you could face
But did you miss her much well hey
You never gave her too much thought
In your newspaper grey
So waste away to morro bay
Saved your body but your mind paid
But money is for taking yes
And rich is what to be forsaken
Grey and giving it away
You're going to hurt somebody if you can
You're going to make somebody understand
Baby you're a rich man
Baby you're a rich man

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 29 Octobre 2011

Roman - Editions J.C Lattès - 437 pages - 19 €

 

 

Parution en août 2011

 

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

 

 

L'histoire : En 2008, Delphine de Vigan retrouve sa mère morte. Suicidée après des années de yoyo.... Lucille avait été diagnostiquée bipolaire à l'âge de 30 ans...

Le besoin d'écrire sur sa mère est devenu alors aussi incontournable que douloureux. Ce sont des mois d'enquête auprès des membres de sa famille qui ont aidé Delphine de Vigan àdresser ce portrait de sa mère, depuis sa petite enfance jusqu'au geste fatal. Un portrait de famille en même temps, une famille de silence et marquée par la fatalité (plusieurs décès d'enfants, de suicides...) Et au milieu de tout cela, Delphine et sa soeur qui grandissent trop vite au grè des crises de folies et des internements de leur mère.

Ce n'est pas un roman, mais c'est construit comme tel. Et c'est une vérité, celle de l'auteur et pas forcément La vérité. Beaucoup d'amour, de questions, et de douleur, le tout en pudeur;

 

 

 

 

 

 

Tentation  : Un nouveau livre de Dephine de Vigan est incontourable !

Fournisseur :Price Ministerpour la match de la rentrée, merci pour l'envoi ! Et merci à Rémi Gonseau qui a du s'arracher les cheveux pour envoyer les bons livres au bonnes personnes !

 http://www.priceminister.com/blog/les-matchs-de-la-rentree-litteraire-blogueurs-a-vos-livres-1334

 

 

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Mon humble avis :Après une longue enquête auprès de ces oncles et tantes, des écoutes de cassettes, des visionages de film, des lectures de lettres retrouvées, Delphine de Vigan dresse ici son portrait de sa mère et livre ainsi son manuscritle plus intime. Il n'est de roman que la forme narrative et la construction, remarquable d'ailleurs, de ce livre : Alternance de souvenirs et de faits qui ont traversé la famille Poirier et d'intervention de l'auteur. Delphine de Vigan confie alors ses doutes sur sa légitimité face à ce projet, ses difficultés dans la rédaction de souvenirs qui ne sont parfois pas les siens, de la crainte de s'éloigner de sa mère à trop vouloir s'en approcher, de la trahir.

La première partie, l'enfance et l'adolesence de Lucille, est plus descriptive. Delphine de Vigan n'était pas née. Au début, je me suis même amusée à comparer cette famille à celle de ma soeur qui comporte aussi 9 enfants. Mais les similitudes s'arrêtent là car Dieu soit loué, la tragédie ne s'acharne pas chez ma soeur. Alors que chez les Poirier, c'est une autre histoire. En remontant si loin dans la vie de sa mère, Delphine de Vigan souhaite découvrir si , oui ou non, sa mère était prédestinée à la vie et la maladie qu'elle a vécu, si un événement précis l'a ammenée, des années plus tard, au geste fatal.

La deuxième partie est plus émotionnelle, Delphine de Vigan est présente dans la vie de Lucille et témoin. Elle voit, subit, prend en charge, prévient, devine lorsque sa mère va dérailler pour cause de bipolarité. Et là, certains passages sont très durs à supporter. On constate non seulement les effets d'une telle maladie sur le patient, mais aussi les conséquences directes et indirectes sur l'entourage. Franchement, je me demande comment les enfants de Lucille sont parvenus à ce construire tout de même dans un environnement aussi mouvant et destructeur. Chapeau, cela témoigne d'une sacrée force de caractère, de résistance.

Dephine de Vigan ne se "cache" plus dans des personnages comme dans ces romans précédents. Elle raconte sa famille, le meilleur et le pire : les suicides, les maladies, l'inceste.... Le tout avec une certaine pudeur, mais sans voile non plus. Assez de ce silence qui a tellement détruit !

L'écriture est très méticuleuse, comme si chaque mot avait été scrupuleusement pesé avant d'être posé à la place exacte. Manifestement, il s'agit d'un livre thérapeutique pour l'auteur. Après, on adhère ou pas à ce genre littéraire, on se sent parfois gêné ou pas de savoir certaines choses. Cependant, ce livre est avant tout un témoignage sur des choses importantes, sur les dégâts du silence, sur ce qui est tu et qui tue.

J'ai mis 4 étoiles tant ce livre est maîtrise et l'hommage rendu à la mère qui se bat magnifique. Mais il m'a sacrément remuée, voire parfois mise mal à l'aise. Au début, on est presque dans une chronique familiale classique. Et puis, au fil des pages, une boule se forme dans votre ventre et monte, monte jusque dans votre gorge.

Ce n'est pas un livre que j'ai dévoré, tant l'oppression m'a parfois demandé des temps de respiration, et les horreurs que je lisais nécessitaientquelque "digestion". Rien ne s'oppose à la nuit n'est pas pour moi un livre pour lequel on peut déborder d'enthousiasme joyeux. Mais l'émotion et le talent sont là et ce livre peu ordinaire amène la réflexion. C'est une oeuvre qui mérite lecture et succès, l'énorme succès qui le porte.

 

  

 

L'avis de Clara, de Sandrine, de Gambadou, de Mango , de Canel 

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 25 Octobre 2011

 

Roman - Editions Grasset - 283 pages - 18 €

 

 

 

Parution en janvier 2011

 

   

L'histoire : Week end du 14 juillet. Comme chaque été depuis 16 ans, trois couples et deux de leurs enfants se retrouvent dans la villa de l'un deux. Un week end immuable, des habitudes, des traditions. Le feu d'artifice. Et puis, un garçon étrange qui semble venir de nulle part annonce la mort prochaine du grand pin qui protège tout ce petit monde sur la terrasse. Cet été là, rien ne se passera comme prévu. Ce sera la fin de quelque chose pour tout le monde ou pour chacun ou pour quelques uns.... Allez savoir...

 

 

 

Tentation : La couverture

Fournisseur : La bib' 

 

 

 

 

    

   

 

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Mon humble avis : Encore un billet qui ne sera pas facile à écrire tant j'ai aimé ce livre, sans doute pour des raisons proches de l'intime, même si ce roman peut certainement vous séduire pour d'autres raisons ou les mêmes si l'on se ressemble quelque part.

Ce livre, je le regarde depuis quelques mois. Ce transat libre en bord de mer m'invitait à m'y asseoir, à m'y installer. Même si je n'ai jamais été dupe. Malgré le confort du siège et l'évidente beauté de l'environnement, je savais bien que mes pieds ne reposeraient pas sur un sol doux et délicat comme peut l'être le sable... Mais sur un sol dur, instable, où les angles sont arrondis par le temps, un temps qu'on appelle érosion... des galets...

Je pourrais presque cesser ici ce billet tant cette couverture évoque parfaitement les pages de livre.

Cet été là. J'ai tout aimé dans cette lecture. Je passerai donc sur le style, le rythme etc...

L'atmosphère des week ends prolongés sur la côte, en famille ou entre amis, les virées sur la plage, les parties de tennis, un coucher de soleil, la mer, la plage, tout cela est parfaitement décrit. Chacun arrive et tente de trouver sa place dans une communauté créée pour quelques jours, dans une maison où il n'a pas ses repères, où il n'est qu'invité. Véronique Olmi doit être dotée d'un sens de l'observation extraordinaire pour remarquer et isoler du reste des paroles, des gestes, des regards à priori insignifiants et pourtant lourds de sens.

Cet été là est l'histoire d'une véritable mascarade : les relations amicales, familiales, sociales. Où chacun essaye d'être ce qu'il pense que l'autre attend de lui. Où il faut protéger les apparences. Où il faut se montrer chaleureux, inquiet du bien d'autrui mais abattre un couperet sitôt que l'autre dépasse certaines limites, entre dans l'intime, l'intime qui dérange. Personne ne veut l'intime de l'autre par peur d'être envahi ou de ne pas avoir la réaction adéquate. On veut garantir son confort, ne pas être bousculé, alors qu'on pourrait aussi être aussi rassuré... Et pourtant, c'est dans l''intime (les joies et les peines les plus profondes) que l'autre est, qu'on le connaît réellement et qu'on peut alors dire : j'aime cette personne. Cette personne est mon amie, mon mari, mon fils...

Tout cela est excessivement bien rendu dans ce roman. Chacun des personnages voudrait dire quelque chose d'important sur (ou pour) lui. Plusieurs fois, ils prennent leur élan... Et s'interrompent par peur ou sont systématiquement interrompus par les autres qui, n'écoutant pas, maintiennent la conversation à niveau plus trivial, plus conventionnel. C'est terrifiant de voir à quel point des gens qui se disent amis peuvent ignorer et fuir la vérité de leurs proches.

Chacun de ses 6 adultes se retrouvent face à la fin d'un moment de sa vie, à un tournant parfois invisible mais nécessaire, souvent indépendant de la volonté. Des choix sont à faire. Des décisions à prendre. Bien sûr, le personnage qui m'a le plus touchée est celui de Lola. Bientôt quadra, elle a eu une vie tellement bien remplie qu'elle force l'admiration et l'envie de tous mais se retrouve les mains vides. Et puis cette impression que jusqu'à maintenant, la vie menée  n'était qu'un brouillon et qu'il serait temps de vivre pour de vrai, normalement, de réfléchir, de construire, de marcher dans une direction continue. Il lui semble être en bout de course alors que rien n'a commencé pour elle.

Enfin, il y a le personnage évoqué dans la 4ème de couv, Dimitri. Il annonce que le grand pin est malade et va mourir si rien n'est fait. A un moment, Denis dit "vous avez tous vus un dimitri différent". Ma version, c'est que ce personnage n'existe pas, qu'il est la petite voix intérieure de chacun qui dérange ou rassure, tantôt confidente ou tantôt source de danger. Sa prophétie s'adresse à chacun des personnages, aux couples réunis sous le toit de la villa... Vigilance, à force de vous ignorer et de vous croire immuables, vous êtes en danger.

Je suis désespérée, c'est le premier livre que je lis de Véronique Olmi et il est impensable qu'il soit le dernier. Encore un romancier qui me séduit au premier coup de plume et que je me promets de suivre... En plus, encore un livre emprunté à la bib, et que je vais devoir rendre...

 

"Cet été là" : Subtil, sublime et symbolique, incontournable.

 

 

 

 

L'avis de Clara ;

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 17 Octobre 2011

Roman - Editions Plon - 190 pages - 18 €

 

 

Parution en août 2011

 

 

Rentrée littéraire septembre 2011

 

 

L'histoire : La narratrice est avocate, parfois dans le droit du travail, et souvent, un peu gratuite.... Avant une audiance, elle suffoque d'angoisse et tombe dans les pommes. Pour elle, elle meurt, elle a l'habitude de mourir. En fait, elle fait le grand écart entre ses idéaux d'enfants, ses idées d'adultes et le monde tel qui l'est. Forcément, ça donne le vertige, surtout quandl'enfant courrait sur les cailloux chaud de Djibouti.

 

 

 

Tentation : Le pitch et Babelio

Fournisseur : Babelio et Editions Plon, merci pour l'envoi.

 

 

 

 

 

 

étoile2.5 

 

 

  Mon humble avis : Ce livre est une autofiction.... Ce qui signifie que l'histoire est vraie, même si l'auteur, qui se met en scène, peut prendre toutes les latitudes possibles pour lui donner une dimension romanesque, quitte à maquiller, à exagérer ou à taire certains évènements.

Le fond est louable et le sujet nous affecte certainement tous un peu quelque part. Ce que nous étions enfants, ce que nous voulions devenir et ce que nous sommes. Entre ces états, il y a des trous plus ou moins béants chez chacun de nous. Donc ce sujet est assez universel. C'est plus la forme qui m'a moins convaincue. Cette alternance entre les temps. Le présent où une assez belle écriture frôle parfois une crudité inutile. Dommage, car ce texte compte de nombreux passages magnifiques et pas mal de "phrases citations" à cocher dans la marge. Le passé, tellement poétique qu'il m'a souvent échappé dépassé. Il décrit l'enfance de Sigolène à Djibouti... et finalement, il me reste assez peu d'images fortes et précises de cette époque, à part les machoires de requins que je visualise très bien.

 Ensuite, il est souvent question de positionnement politique dans ce roman et cela m'a fatiguée car pour moi, le fond de la question n'est pas là et on s'éloigne du sujet. Peu importe que la gauche soit extrême ou à droite, Sigolène veut changer le monde et elle n'y parvient pas. Alors certes, cette partie sert surtout à évoquer l'influence paternelle dans la vie de l'auteur, de ce père ancien militant plutôt désenchanté et illuminé... La seule vérité, c'est le rêve... Ensuite, il y a la mère, qui parle en majuscule (un peu comme dans le roman de Sandrine Soimaud, Tu) et qui est si fière du métier de sa fille qui "TRAVAILLE TROP". Sigolène se plaint toujours qu'elle est en train de mourir, et cela m'a agacée. Sigolène est donc en burn out et atterrit quelques jours en unitée psychiatrique, où elle ne prendra aucun médicament. Elle dresse une galerie de portraits d'une poignée d'autres occupants du service, tous "dingues" d'une façon ou d'une autre. Ces portraits peuvent être touchants, je les ai trouvés plutôt caricaturaux et très résumés. Et de ces 4 jours en unité pyschiatriques, il ressort quantité de dialogues entre patients, dialogues qui semblent n'avoir ni queue ni tête (sens caché forcément, étant donné l'état psy) qui ne sont pas franchement agréables à lire ni même drôles. Les échanges Sigolène/psy m'ont même paru improbables donc peut enrichissant. Le seul moment drôle est finalement trop pathétique pour me faire rire. Enfin, c'est pendant ces 4 jours en unité psy que l'auteur trouve "la solution à sa vie"...Et plutôt que ces délires entre patients, j'aurais préféré suivre son cheminement plus en profondeur. De même, mettre autant de temps pour une si simple réponse... Je ne sais pas, je trouve étrange que Sigolène attende d'avoir bien dépassé la trentaine pour retourner sur ses racines qui lui manquent depuis si longtemps.... Bref, il était temps ! Il était temps aussi que je partage de l'empathie avec cette jeune femme qui finalement ne m'a pas émue plus que cela alors qu'elle avait vraiment matière à le faire avec son sujet. C'est quand elle retourne à Djibouti que je me suis  retrouvée plus en phase avec elle, quand elle réalise que les choses ont changé, que les cadres ne sont plus à leur place, qu'elle n'est pas de "là-bas" comme elle le pensait. Cette partie là m'aatteinte car je l'ai vécue, dans une autre dimension. Deux ans en Guadeloupe, un retour pour de mauvaise raison en métropole. Et des regrets, des regrets jusqu'à une marche arrière inévitable. Retour sous les tropiques.... Oui, les choses ont changé, les souvenirs sont toujours plus beaux que la réalité car seuls les souvenirs ne changent pas.

De très beaux passages, des vérités exaspérantes mais si bien dites sur notre système et le métier d'avocat, un sujet louable mais qui pour moi, à cause d'effet de genre littéraire, est un peu survolé. En fait, je pense que ce livre aurait gagné en émotion par une narration moins stylisée, plus linéaire. Un récit m'aurait sans doute plus touchée qu'une autofiction en fait. En attendant, cette lecture me laisse partagée...

 

 

"Va plutôt te rouler te rouler dans les feuilles mortes, celles qui se sont toujours bien foutues du tronc et des racines, car c'est sur les branches qu'elles poussaient" 

 

 

 

L'avis de Cathulu, Praline

 

RL2011b

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Rédigé par Géraldine

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