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Publié le 9 Mai 2015

 

Roman - Editions Gallimard - 224 pages - 18.50 €

 

Parution le 21 août 2014 - Rentrée littéraire

 

L'histoire (vraie) : Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une oeuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante

 

 

Tentation : La blogo et puis mon cher David chéri est incontournable !

 

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Mon humble avis : Pour info,  ce roman a reçu le Prix Goncourt des Lycéens et le Prix Renaudot 2014 !

Si l'on n'est pas prévenu et que l'on s'attache juste au nom de l'auteur dont on a presque tout lu, Charlotte peut désorienter. En effet, cette oeuvre ne ressemble en rien aux nombreux titres de la bibliographie de David Foenkinos. Exit la fantaisie, l'humour et l'univers si particulier qui caractérisent l'auteur. Ici, c'est une histoire vécue, tragique, qui s'inscrit dans l'Histoire. Celle de la montée du nazisme en Allemagne et qui mènera à la deuxième Guerre Mondiale. Charlotte Salomon découvre l'origine de son nom sur une tombe. Une tombe de plus, car une suicidée de plus dans la lignée famililale. Le drame commence là, et s'achèvera dans les camps de concentration.

Je ne suis à priori pas très bonne cliente pour les romans portant sur cette période historique, et pourtant, j'ai dévoré cette histoire subjugante sous la plume de Foenkinos. Et ce, malgré la pagination et le style déroutant. Foenkinos a écrit ce livre en vers. Une phrase par ligne. Et nos yeux vont sans cesse  à la ligne sans s'en rendre compte, pour arriver bouleversés à la dernière page. L'histoire de Charlotte est déroulée de façon linéaire, mais, tout de même fidèle à lui même, David Foenkinos intervient en cours de récit. Il y insère sa quête à la recherche de Charlotte à travers l'Allemagne, le Sud Est de la France, les écrits, les toiles, les gens qui l'ont connue. Ce roman est un formidable hommage à Charlottte Salomon, mais aussi à tous les juifs d'Allemagne et d'ailleurs, qui peu à peu, se sont vus otés de leur droit, de leur identité, de leur talent, de leur patrie, de leur vie.

A chaque page, on sent l'amour et la passion de Foenkinos pour cette artiste peintre et son envie de la faire (re)découvrir à ses lecteurs. Embarquée je le fus une fois de plus par mon cher David !

Alors, humblement, à mon tour, j'espère vous avoir donné l'envie de vous plonger dans le destin tragique de Charlotte Salomon, et d'exciter votre curiosité en prolongeant vos recherches et votre découverte de Charlotte sur la grande toile !

 

 

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11/

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 24 Avril 2015

 

Roman - éditions Nouvel Attila -172 pages - 17 €

 

Parution le 28 août 2014 - Rentrée littéraire

 

L'histoire : Debout-Payéest le roman familial d'Ossiri, étudiant ivoirien sans papier atterri en France dans les années 1990 pour démarrer une carrière de vigile. C'est l'histoire d'un immigré, de l'enfer qu'il vit pour se loger et pour travailler, et du regard qu'il pose sur notre pays

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib'

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Ce roman, qui s'est dressé au travers de la blogo depuis septembre, fait figure d'OVNI dans la dernière rentrée littéraire.

Mi roman - mi auto fiction - mi succession de saynettes.

Les saynettes, ce sont celles vécues par l'auteur, alors qu'il était vigile chez Camaïeu Paris Bastille et chez Séphora Champs Elysées. Il y a comme un air de "les tribulations d'une caissière" d'Anna Sam... Vigile, métier sous payé, souvent méprisé et dénigré. Vigile fait partie de ces boulots que le milieu appelle "debout-payé". La mission est de restée debout, et d'être à l'affût du moindre vol susceptible.

Gautz nous offre donc son regard et ses observations d'émigré debout-payé. Nombre de ses confidences sont hilarantes, certaines désespérantes sur l'image qu'elle montre de la mentalité du monde actuel. L'humour devient parfois cynmisme, quand notre vigile explique par exemple les rencontres improbables qui se forment au rayon rouge à lèvres à minuit, sur les Champs : les travelots, les femmes voilées du riche Moyen Orient, et les prostituées qui conseillent ses mêmes femmes voilées alors qu'elles s'apprête à aller retrouver les maris de celles ci... Très drôle aussi la différence comportementale des gens, en fonction de leurs origines éthniques, géographiques ou sociales, quand le BIP du portique de sécurité retentit ! Bref, Gautz voit tout, dissèque tout, analyse tout. Pour combler l'ennui sans doute. Et dans ces saynettes, on y apprend comment repérer un voleur potentiel, comment supporter la musique attroce diffusée dans les magasins toute la sainte journée, les codes qu'utilisent entre eux les vigiles pour décrire les suspects... Bref, jusqu'à maintenant, je disais bonjour au vigile quand j'entrais dans un magasin, maintenant, je vais me demander comment il me "déshabille" LOL !!!

Entre une série de saynettes, se cache le véritable roman. Celui d'une famille ivoirienne, ou les hommes émigrés deviennent vigile de père en fils. La partie roman est franchement intéressante, dans le sens où elle retrace l'évolution des relations entre la Frances et ses anciennes colonnie ces quarante dernières années, et l'influence de cette évolution tant sur la vie des émigrés en France que dans le métier de vigile. Ce métier qui fut aussi chamboulé par l'aire du 11 septembre 2001. Bien sûr, y sont évoqués les drames des squatts, des sans papiers. 

Le tout avec lucidité, justesse, intelligence et humour.

J'ai hélas était parfois perdue parmi les personnages du roman... et comme celui-ci est entrecoupé de série de saynettes, il n'était pas aisé pour moi, entre les saynettes et mes propres interruptions de lecture, de m'y retrouver et de conservé mon intérêt intact pour leur histoire.

Un roman, jamais loin du reportage, que je vous conseille de lire.

 

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10/6

« Chinois. Avec la quantité énorme d’habits fabriqués au pays de Mao, on peut dire qu’un Chinois dans un magasin de fringues, c’est un retour à l’envoyeur. »

Debout-Payé, de Gautz

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Avril 2015

Les Enfants de l'aube | [Patrick Poivre d'Arvor]Roman - Editions Audiolib - 3h45 d'écoute - 13.50 €

 

Parution d'origine du roman : 1983

 

L'histoire : Après le suicide de son père, Alexis, 12 ans, trouve un écrit de celui ci. Un écrit comme un testament, où Tristan lui raconte son histoire, celle de sa recontre trop éphémère avec Camille, sa mère, dans un sanatorium alors qu'ils étaient adolescents, et malades tous les deux.

 

 

Lu par Patrick Poivre d'Arvor

 

Tentation : le pitch et pourquoi pas ?

Fournisseur : la bib'

 

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Mon humble avis : Il (mon avis) m'étonne et détonne de ceux que j'ai pu parcourir sur des sites de vente en ligne. Certains parlent de chef d'oeuvre, de larmes versées, d'émotions bouleversantes...

Rien de tout cela pour moi, même si je me suis régalée cependant de l'écriture très soignée, souvent poétique de l'auteur.

C'est plus le contenu même du livre qui me dérange un peu, car je le trouve impudique. Qu'un père, qui sait son propre suicide proche, se livre ainsi à son fils de 12 ans me paraît indécent. En effet, le narrateur explique à son fils Alexis d'où il vient, de quel amour fulgurant il est le fruit. 

Tristan, le père, n'avait pas 15 ans quand il a rencontré Camille, qui en avait 16 alors. Tous deux séjournée en convalescence dans un sana en Suisse. Ils se sont aimés passionnément malgré la maladie. Tristan conte donc son initiation sexuelle avec quelques crus détails, crudité souvent atténuée par des métaphores poétiques. Puis vient l'époque de sa dépravation sexuelle de jeune adulte. Pour moi, la vie sexuelle des parents ne regarde pas les enfants, même si celle-ci peut justifier un comportement antagonique avec la paternité.

Pourtant, l'histoire d'amour est belle, mais elle a pour moi été entachée par trop de confessions.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 2 Avril 2015

Roman - Editions Fayard - 235 pages - 18 €

 

Parution le 25 février 2015

 

L'histoire : Un odieux personnage vous pourrit la vie ? Votre belle mère, votre associé parti avec la caisse, votre patron, voire votre mari ? Si votre cas est vraiment sérieux, il peut être alors étudié par un mystérieux club, si discret que certains doutent de son existence. A sa tête, des femmes puissantes, connues ou non mais qui ont toutes un point commun.... Un "encombrant" feu ou en devenir, dans leur vie. Le club des bloody Ladies vous débarrasse de votre "encombrant" en élevant le crime au rang d'art. Pour entrer dans ce club très privé... C'est simple, vous débarrassez une autre adhérente de son empoisonneur de vie. Pour Camille, c'est la chance de sa vie. Pour Georges Hellis, célèbre présentateur du 20h, cela pourrait être le début de la fin.

 

 

Tentation : L'éditeur et le Pitch

Fournisseur : Les éditions Fayard, merci pour l'envoi.

 

 

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Mon humble avis : Mesdames, si vous lisez ce livre, vous vous amuserez drôlement et vous direz : "Non, je ne suis pas seule". Messieurs, vous risquez de trembler quelque peu si votre conscience n'est pas limpide, en constatant que le mal nommé sexe faible possède de sacrées ressources. Enfin, hommes ou femmes qui pourrissez diaboliquement la vie de quelqu'un, ce roman pourrait vous ranger des voitures et vous faire faire profil bas !

Cette histoire, fraichement cynique, angéliquement amorale et diaboliquement morale (quand la justice légale est impuissante) se lit comme du petit lait. Ce qui est fait une violente comédie, c'est que les cas traités (tant chez les postulantes que chez les encombrants) ne sont point à plaindre... financièrement. Ici, nous côtoyons jet set, femmes ou veuves d'affaires, actrice sur le déclin, religieuse haute en couleur, journaliste phare de la First, patronne de célèbre agence de mannequins... Tous ces personnages sont succulents et truculents, bien croqués jusqu'au trognon de leurs travers, vices et qualités. Jusqu'au trognon donc jamais loin de la caricature hilarante. Bref, la principale préoccupation des protagonistes n'est pas de trouver le pain quotidien. S'il en avait été ainsi, nous aurions plus avoir un thriller sanglant et dramatique.

Bien sûr, à travers la galerie de personnages, chacun s'amusera d'y découvrir des célébrités, même si toutes ressemblances avec quelques "dignitaires" réels ou ayant existé serait fortuite ! Mais certains indices laissent peu de place à la méprise

Le Président de la République est ici renommé Ventre Mou par exemple. Dans la maitresse du club, Angela, je verrai bien un clone de la femme la plus riche de France, voire du monde. Ensuite, il doit bien y avoir de savoureux mélanges des pires défauts des uns et des autres pour donner un seul et même personnage.

Le style est enjoué, soigné, moqueur à souhait. Mine de rien, chacun en prend pour son grade. J'ai pu reproché quelques petites longueurs lors des réunions secrètes de ces "drôles de dames" et la fin, qui vient bien trop vite... laissant sur le trottoir Jacky, odieuse belle-mère. Même si je ne doute pas un instant de son avenir très raccourci, j'aurais aimé assister à son agonie. Mais qui sait, celle-ci fera-t-elle l'objet d'un deuxième tome qui verrait la liquidation jubilatoire de bien d'autres "encombrants", propre, nette et sa bavure. Car le crime parfait est celui qui n'en devient jamais un !

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 24 Mars 2015

 

L'IMPOSTURE DES MOTS - Yasmina KHADRARoman - Editions Pocket - 168 pages - 5.80 €

 

Parution d'origine en janvier 2002 chez Julliard

 

L'histoire : En 2001, l'officier supérieur de l'armée Algérienne Mohammend Moulessehoul a déjà révélé qu'il était aussi Yasmina Khadra, auteur reconnu de romans policiers. Il a alors démissionné de l'armée, et arrive en France, avec femme et enfants. Il y est attendu par son éditeur français, son attachée de presse et se lance dans la promotion de son dernier roman. Sauf que l'attente et les questions des uns et des autres ne sont pas celles qu'il espérait.

 

Tentation : J'aime l'auteur et l'homme

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : Mes 3 précédentes lectures de Khadra m'avaient autant subjuguée que bouleversée. J'aime beaucoup l'homme, passionnant à écouter lors des rencontres littéraires, et qui fait preuve de beaucoup de bonhommie. Il est aussi accessible puisqu'il y a quelques années, il avait accepté de répondre à l'une de mes interviewes.

Mais, j'avoue, je n'ai pas accroché avec ce texte. Déjà, la vraie quatrième de couv est trompeuse. Elle semble annoncer un témoignage sur l'époque où Khadra a révélé sa véritable identité et vis et versa. Et bien non, celui-ci débute plus tard.

Certes, il y a la belle écriture de l'écrivain, des passages très touchants et des sujets intéressants abordés. Comment réapprendre à "être" après 30 ans d'armée, d'obéissance et de guerres. Comment évoquer une armée telle qu'on la vécue, une armée décriée par l'opinion internationale, politique ou médiatique, qui lui reproche à tort des faits qui ne sont pas de son fait ? Comment faire oublier le commandant militaire pour exister en tant qu'écrivain ?

Il y a aussi de belles questions, universelles, bien posées : est-ce la souffrance qui fait le rêve ou le rêve qui fait la souffrance ?

Alors oui, il y a de bonnes choses dans ce livre, même de très bonnes.

Mais le choix narratif ne m'a pas particulièrement plu. Le narrateur (Khadra lui même, l'imposture des mots étant hautement autobiographique), converse beaucoup avec des personnages dont on met un moment à comprendre d'où ils viennent : à savoir, de ses précédents roman ou de l'au-delà. J'ai trouvé ses passages maladroits, peu convaincants.

Ensuite, j'ai eu l'impression de lire un long apitoiement de l'auteur (on ne m'aime pas, on ne me comprend pas, je suis malheureux, je veux qu'on m'aime, qu'on me lise), qui passe son temps à s'auto sermoner comme pour se faire pardonner en public cet auto apitoiement d'où transparaitait presque une certaine taille d'égo. En tous cas, c'est ainsi que je l'ai perçu, même si je sais, pour avoir rencontré Yasmina Khadra à de multiples reprises, que Khadra est un homme adorable, simple, presque ingénu, et avec un humour subtil et délicieux.

Bref, il semble que je n'ai pas capté l'objectif de ce récit.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 16 Mars 2015

Roman - Editions Audiolib - 9h d'écoute - 22.90 €

 

Parution d'origine : août 2012 (existe aussi en format poche)

 

L'histoire : Tanger. Lakhdar et Bassam sont deux adolescents qui regardent en rêvant les ferries traverser le dédroit de Gibraltar. Leur vie semble pourtant toute tracée au Maroc.

C'est alors que Lakhdar est surpris en posture indésirable avec sa cousine Meryem. En fuyant les coups de son père, Lakhdar fuit sa famille pour la vie. Une vie qu'il construira, étape par étape, alors que le monde se transforme.

 

 

Lu par Othmane Moumen

 

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Mon humble avis : Comme j'ai aimé cette histoire, on ne peut mieux servie par la voix d'Othmane Moumen. Charmée comme un serpent, hypnotisée, captivée par le destin de Lakhdar, hors du commun pour moi mais sans doute, et hélas, assez universel à l'heure actuelle.

Comme j'aurais aimé être assise à la terrasse d'un café, multipliant les bières fraiches, accompagnée de Lakhdar qui m'aurait ainsi raconté lui-même sa vie. Nous serions devenus amis, car c'est un profond sentiment d'amitié, teinté d'admiration, que j'ai ressenti pour lui. C'était au-delà de l'empathie.

Lakdhar, qui regarde ce détroit de Gibraltar, avec en face, l'Espagne. Dans le mot "détroit", il y a "étroit". Et le monde, il est bien trop étroit pour Lakhdar qui rêve de liberté, et qui longtemps, sera sauvé par sa passion pour la lecture (la lecture de polar en français, ce qu'il trouve dans les librairies de Tanger). Sa culture et son ouverture d'esprit sont alors bien plus large que celle des siens et de son entourage.

Ce jeune homme croisera nombre de personnes qui influenceront son destin, en bien, en mal... Quoique, Lakhdar est un garçon qui garde son libre arbitre et sa clairvoyance.

De l'errance, il sera sorti par les Frères Musulmans qui lui offrent un poste de libraire au groupe de La diffusion de la pensée coranique. Son pote Bassam n'est alors pas très loin, pour l'instant. Puis il y aura Judith, la touriste espagnole rencontrée à Tanger, avec qui il liera une relation tant amoureuse qu'amicale et culturelle.

Lakdhar, courageusement, ira de petits boulots en petits boulots, qui le mèneront sur la Méditerranée, qui le coinceront des semaines dans un port espagnol. Là, Lakdhar devient un "sans papier", mais son chemin se poursuit jusqu'à Barcelone.

Lakdhar est un personnage vraiment intéressant, dans ses réflexions et son regard sur le monde. D'ailleurs, ce roman est très ancré dans l'époque. Il y est question de l'attentat de la place Jeema el Fna à Marrakech, des Printemps Arabes, des émeutes Grecques ou Espagnoles. Un monde en mouvement, en crise, tant identitaire, religieuse, qu'économique. Il y a des soupçons de terrorisme, de mystérieux voyages au Moyen Orient...

Ce roman est d'une richesse incroyable sur l'humain, sur ce qui le retient ou pas de basculer. Sur l'envie, sur les barrières, sur la religion, sur les espoirs d'une jeunesse, sur l'exil, sur la découverte de l'ailleurs au-delà des idées que l'on en avait, sur la liberté possible ou non à travers une religion.

Je me souviendrai longtemps de Lakdhar. Un garçon qui devient, au fil des pages, un homme. Un homme bien et bon, même s'il ne fait pas toujours bien, il fait le bien. Où que tu sois et qui que tu sois Lakhdar, je te tire mon chapeau, je pense à toi, j'admire ton cran et ta fidélité à toi même. Tu m'as vraiment émue et touchée.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 6 Mars 2015

Roman - Editions Buchet Chastel - 288 pages - 15 €

 

Parution le 1er janvier 2015

 

L'histoire : Victor, jeune bachelier provincial, débarque à Paris où il est admis dans une grande classe préparatoire d'hypokhâgne. Sa première année se déroule dans un désert relationnel, tant il est invisible aux yeux des autres étudiants. La deuxième année, arrive Matthieu, à priori aussi peu à sa place que Victor dans cette prépa. Les deux garçons lient connaissance en partageant quelques clopes dans la cours. Quelques jours plus tard, Matthieu se suicide à l'intérieur de l'école. Tout le monde entend le cris, puis le bruit de la chute. Ami supposé de la victime aux yeux de tous, Victor n'est alors plus transparent...

 

 

Tentation : Mes précedentes lectures de l'auteur.

Fournisseur : Dominique, merci pour le prêt !

 

 

Mon humble avis : Comme les autres oeuvres de Jean-Philippe Blondel, Un hiver à Paris prend racine dans un événement autobiographique. Ce suicide a eu lieu alors que l'auteur était lui même étudiant dans cette prépa. La réalité occupe donc quelques pages dans le livre. Elle est brute, métallique, rapide, sans appel. Le reste, c'est le talent de Jean-Philippe Blondel qui nous plonge dans un destin en pleine construction, entre certitudes, étonnements, découvertes, remises en question et décisions.... dans un monde de requin, dans un monde où votre naissance est sensée tracer votre vie. Et déroger à cette vie tracée, c'est un peu quitter son monde, s'en écarter par différences, malgré l'amour.

Jean-Philippe Blondel évoque ici, avec grand tact, délicatesse, justesse, émotions (mais émotions point dégoulinantes) le grand écart qui sépare les provinciaux de la vie parisienne. De cet écart, va naitre la solitude de Victor. Il n'est pas né "dedans", alors on ne le voit pas, on l'ignore. Le milieu populaire dont il est issu le prive de popularité dans cette micro société dont il ne possède pas les codes. Il est transparent aux yeux des autres. Ce thème de la transparance aux yeux des autres m'a beaucoup touchée, me rappelant sans doute de douloureux souvenirs. A l'école, j'étais celle qu'on choisissait en dernier pour composer une équipe de sport. J'étais celle dont on ne se souvenait pas. De là vient peut-être mon réflexe de pitrerie qui fait que bien souvent, et hélas, maintenant, on ne voit que moi, on n'entend que moi trop souvent, sans que je ne puisse lutter contre cette image déformée que j'offre de moi.

Enfin bref, revenons en au roman, qui dénonce la brutalité et la concurrence imptoyable que l'on trouve dans ces grandes écoles de prépa. Cette concurrence est parfois bien plus entretenue par les profs que par les élèves eux mêmes... pas préparés, à la sortie de l'adolescence, à l'âge où l'avenir se joue, à se battre contre ça. Le comportement de certains profs qui s'acharnent à humilier les élèves, à les enfoncer plus bas que terre est bien montré ici... tout comme les conséquences que cela peut avoir. Mais attention, il y a dans ces pages beaucoup de nuance et aucun manichéisme.

Le suicide. Celui ci était en 1984... mais tous les ans, il y en a d'autres, dans le même établissement ou dans des collèges et lycées. Parce qu'il manque une main tendue, une parole, un regard, un "je te vois, je connais, je partage". Chacun s'interroge sur le pourquoi de l'acte, parfois par des réflexions toutes faites, mais peu se penchent sur le "comment éviter cela".

Enfin, il y a le "reste" du roman... Le vie de Victor qui, suite à ce suicide, prend un tournant inattendu. Parce qu'il a fumé quelques clopes avec Matthieu, chacun en déduit qu'ils étaient amis. Victor devient alors victime, victime de la victime, tout le monde le voit, l'approche, lui parle, cherche son amitié. Le succès soudain de Victor est lié à un malentendu. Et malgré lui, Victor va profiter de ce malentendu et deviendra l'absent des autres : le frère qui a fui, le fils décédé etc... lors de rencontres et de relations très touchantes.

C'est un roman magnifique, servi par un style efficace, des phrases courtes et sans fioritures, un roman dont j'ai du mal a parler alors mieux vaut que vous le lisiez vous même, certainement d'une traite !

 

Comme j'ai eu la chance d'assister à une rencontre littéraire avec Jean-Philippe Blondel ce mercredi, j'ai repris ma petite collection de photos "d'effets de mains d'auteurs" !

Comme j'ai eu la chance d'assister à une rencontre littéraire avec Jean-Philippe Blondel ce mercredi, j'ai repris ma petite collection de photos "d'effets de mains d'auteurs" !

UN HIVER A PARIS, de Jean-Philippe BLONDEL
UN HIVER A PARIS, de Jean-Philippe BLONDEL
UN HIVER A PARIS, de Jean-Philippe BLONDEL
UN HIVER A PARIS, de Jean-Philippe BLONDEL

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 24 Février 2015

Roman - Editions Noir sur Blanc - 176 pages - 14 €

 

Parution le 4 septembre 2014 (Rentrée littéraire)

 

L'histoire : Novembre 1953, à New York. Dans quelques jours, le centre d'immigration d'Ellis Island fermera définitivement ses portes. John Mitchel, le directeur, en est le dernier gardien. Seul sur l'ile après le départ du dernier migrant, il prend alors papier et stylo et se souvient de la quarantaine d'années passée sur l'île, de ses centaines de visages croisés, de destins bouleversés, de Liz, de Nella, des choix parfois coupables qu'il a du faire, coupables face la nation dont il tenait la porte d'entrée, coupables face quand sa fonction lui interdisait plus d'humanité.

 

 

 

Tentation : La blogo

Fournisseur  : La bib'

 

 

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Mon humble avis : Pas étonnant que quelque temps après sa visite du musée de l'immigration d'Ellis Island, cette histoire soit venue dans la tête de Gaëlle Josse. Ellis Island, quand on y pose les pieds, on n'en revient pas tout à fait indemne. Je parle en connaissance de cause. 

Hiver 1994, j'étais à New York, après un séjour estudiantin de 5 mois en Floride. En presque 24h de bus, j'étais passée des 35° subtropicaux à la déroute enneigée de la mégalopole. A New York, je songeais à faire prolonger mon visa afin de trouver un travail en qualité de jeune fille au pair, nanny comme on dit là-bas.

Lorsque mes pas de touriste m'ont menée sur Ellis Island, inutile de vous dire comme mon émotion était grande. J'avais 21 ans et je me demandais si New York allait m'engloutir, l'Amérique me rejeter ? Ou si c'est moi qui allait croquer la Grosse Pomme ! Obtiendrais-je le fameux sésame pour rester sur le sol Américain. Finalement, ce ne fut ni l'un ni l'autre, l'aggravation subite de l'état de santé de mon père m'a obligée à rentrer en France 3 semaines plus tard.

Mais quoiqu'il en soit, je marchais dans les traces de 12 millions de prétendants à l'immigration qui, entre 1892 et 1954, foulèrent cette île pour quelques heures, jours ou semaines, attendant la délivrance d'un papier faisant d'eux un citoyen Américain, qui parfois était refusé. Ces hommes et femmes arrivaient là après 3 semaines de traversée transatlantique dans des conditions inhumaines et pour la plupart, fuyaient la pauvreté, une guerre, le racisme, une famine, une interdiction de culte, la persécution. Moi, je ne fuyais rien, je voulais juste prolonger une expérience enrichissante.

Venons-en au roman tout de même. A part quelques personnages secondaires, tous les protagonistes de cette histoire sont fictifs. Ils sont néanmoins criants de vérités. A travers la voix de John Mitchel, Gaëlle Josse couvre, d'une écriture sublime, soignée, précise et juste, quarante ans d'histoire de cette ile, porte du rêve américain. Le personnage de John est très touchant, emmêlé dans les contradictions de sa vie et des choix qu'il regrette, qui le laissent à jamais mélancolique. Les lieux, les odeurs, la surpopulation, les cris, les pleurs, les rêves brisés, les morts, les maladies amenées par les émigrants sont parfaitement retranscrits par Gaëlle Josse, tout comme la grande Histoire du monde qui est vécue ici en vase clos et de loin, apporte son lot d'exilés.

Ce roman est les mémoires d'un homme qui a vécu toute sa vie sur cette île dont il a géré le quotidien, d'un homme qui malgré ses hautes fonctions, restait un homme. Un homme qui a aimé légalement, et inégalement.

De l'émotion, il y en a ici à chaque page, mais en retenue, sans pathos ni grands effets. C'est un roman, mais avec assez de réalisme historique pour être lu comme un témoignage. C'est un roman sublime qui rappelle que la première puissance mondiale actuelle s'est construite par l'immigration et que pratiquement chaque américain contemporain descend de hongrois, d'Irlandais, de Français, de Polonais, d'Italien (etc) qui sont passés par Ellis Island. 

La fin m'a surprise sans vraiment me surprendre en fait. Elle ne pouvait pas vraiment être autre. Et puis, elle reste ouverte et j'y ai mis ma petite idée qui me plait bien.

Une lecture dense et intense, où l'intime rejoint l'universel, à découvrir, sans aucun doute !

 

 

Pour en savoir plus Ellis Island : Wikipedia

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 19 Février 2015

Roman - Editions Flammarion - 389 pages - 21 €

 

Parution : le 27 août 2014 (Rentrée littéraire)

 

L'histoire : Serge, un romancier, est invité en résidence dans une petite ville du Morvan pour un mois. Juste avant son arrivée, un fait divers remue la commune et ses habitants. Le vieux Commodore a disparu. Meurtre ou disparition volontaire, les langues vont bon train malgré l'arrestation d'un suspect. Contre lui même, Serge va se laisser happer par ce fait divers, au risque de déplaire à plus d'un....

 

Tentation : L'auteur à LGL

Fournisseur : La bib'

 

 

 

 

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Mon humble avis : Première incursion pour moi dans l'oeuvre de Serge Joncour. L'auteur m'avait bien donné envie de me plonger dans ce roman, tant pour son sujet que sa situation géographique : Le Morvan. Le Morvan, j'y ai passé de nombreuses vacances d'enfance en camping sauvage et y suis retournée l'an dernier, comme en pèlerinage.

L'atmosphère et la topographie de la région sont très bien rendues. Cependant, j'ai mis du temps à entrer dans ces pages et cette histoire / intrigue, puisque celle-ci évolue doucement vers les pentes du polar. J'ai eu du mal à prendre pour argent comptant la fascination soudaine de Serge pour Dora, une des protagonistes supposée du fait divers, tout comme ses décisions toujours reportées au lendemain de ne plus se mêler de cette affaire... et enfin, tout comme cet espèce d'irrespect du romancier envers ses hôtes, en ne prenant aucune précaution pour éviter des retards toujours plus marqués aux rendez-vous.

Et puis l'ambiance a fini par me happer aussi, comme par m'hypnotiser quelque part. Le ton mélancolique qui se dégage de ce texte, mélangé à des dialogues au contenu parfois ubuesque (notamment ceux entre Serge et le gendarme), cela m'a plu. D'autant plus que le suspens va crescendo.

Dans cette histoire, Serge Joncour se penche sur une petite ville de province, ses habitants, ses hypocrisies, ses peurs, ses mensonges, ses rumeurs, ses non-dits, son inertie nocturne, ses projets, les manipulations des uns et des autres, les stratégies d'un maire pour regrouper ses zouaves autour d'un projet titanesque qui sépare la ville en deux camps.

Ce projet, c'est la construction d'une usine d'énergie propre et renouvelable qui détruirait l'environnement en saccageant une partie de la forêt. Ainsi, Joncour s'interroge sur un sujet on ne peut plus d'actualité : les contradictions de l'écologie à tout prix ou de l'écologie comme faire-valoir.

Même si j'ai bien apprécié les monologues introspectifs du narrateur, celui-ci m'a semblé comme étant un personnage un peu fade, comme manquant de caractère. Aussi, je n'ai pas développé de grande sympathie pour lui, sauf lorsque tout le monde lui tombe dessus dès qu'il sort des clous.

Serge Joncour évoque aussi largement le statut d'auteur, d'écrivain etc....Là, nous avons de très bons moments, bien jubilatoires, et sans doute vécus par Joncour. Les cocktails au jus d'orange et toujours les mêmes petits gâteaux, la fierté des gens de s'afficher auprès d'une célébrité dont ils ne connaissent rien, les clubs d'écriture qui tourne en eau de boudin ou encore, les rencontres avec les lecteurs, lecteurs qui n'ont, bien souvent, rien saisi de la démarche de l'auteur, ni du sens de ses livres et des messages sous-jacents délivrés par ses personnages. Bien souvent, les bras m'en sont tombés pour lui.

Et puis, il y a la fin, avec une révélation qui, pour moi, est un peu tombée comme un cheveu sur la soupe, comme si, ayant fait le tour de la situation, Joncour s'était soudainement dit : bon allez, il faut en finir ! Mais la fameuse démarche peut être tout autre. En effet, peut-être, fallait-il démontrer que rien ne sert de chercher ou de comprendre, tout finit par s'éclaircir...

L'écrivain national ne m'a pas transportée, a mis du temps à m'embarquer, mais m'a finalement bien baladée ! Je ne regrette pas du tout cette lecture étonnante et quelque part, assez originale et bien pourvue d'ironnie et de cocasseries.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Février 2015

Roman - Editions Audiolib - 5h30 d'écoute - 22.30 €

 

Parution en audio en 2010. Existe aussi en format poche !

L'histoire : D'où vient la vie ? Où s'arrête l'univers ? Pourquoi il y a-t-il quelque chose au milieu de rien. Et Dieu dans tout cela ? Depuis plus de 3000 ans, la vision de l'homme ne cesse de changer, au fur et à mesure des progrès scientifiques et d'autres révélations.

C'est le roman du monde que nous conte Jean D'ormesson.

 

Tentation : Ma curiosité

Fournisseur : Sylire, merci pour le prêt !

 

Lu par Hervé Lacroix

 

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Mon humble avis : Quelle lecture écoute fascinante, captivante, subjuguante, instructive, enrichissante, limite hypnotique pour moi ! Bref, je ne tarirai pas d'éloges ! Même si, par moment, mon esprit avait du mal à suivre le fil et garder le cap, tant  ce livre est dense, dense, dense, à chaque ligne ! ... et le sujet, plutôt sérieux, même si l'écriture de Jean d'Ormesson n'est jamais déshabillée d'humour.

Dans cet oeuvre, l'académicien déroule le roman de l'univers (et de la vie), tel qu'il a été connu au fils des siècles. Depuis l'homme de Cro-Magnon qui ignorait tout de ses origines et de l'étendue de la planète, jusqu'à nous, ses contemporains, qui malgré notre libre arbitre, figurons dans des statistiques qui nous révèlent notre avenir et s'avèrent véridiques. En passant par les époques où la terre était plate et le centre de l'univers. Plus le passé de l'Homme est lointain, plus celui-ci s'éclaircit et se précise, grâce à l'évolution de la science. Pythagore, il y a 2500 ans, pensait que c'était l'oeil qui éclairait l'objet. Or, c'est l'objet qui émet la lumière. Quand la science progresse et crée une nouvelle théorie, elle détruit la précédente. Par contre, une nouvelle oeuvre artistique ne se fait pas au détriment d'une autre. Et Dieu dans tout cela ? Entre les religions polythéistes et d'autres monothéistes, avec la science, l'oeuvre qui peut lui être attribuée n'est plus si claire. Les Etats Unis, pays majeur dans les découvertes scientifiques, est aussi celui qui compte le plus de créationnistes, alors que cette même science a démontré depuis longtemps la véracité de la théorie de l'Evolution de Darwin.

Bien sûr, il n'y a pas toutes les réponses, car certaines questions existentielles n'en n'ont pas. Rien ne prouve l'existence de Dieu, rien ne prouve son inexistence. Et, dans d'autres domaines, les certitudes d'aujourd'hui se trouveront sans doute erronées demain. Les courants philosophiques se suivent et se contredisent, des théories naissent tous les jours !

Voilà, il y a tout ça dans ce livre et tant d'autres choses encore. C'est une chose étrange à la fin que le monde (début d'un poème d'Aragon) est un roman qui unit et réunit brillement la littérature et les mathématique.

Vous croiserez au fil des pages ou des plages le chemin de tous ces grands hommes qui ont fait votre savoir et vos connaissances actuels : (dans le désordre, vous pouvez vous amuser à les remettre dans le bon ordre : Hawkins, Newton, Archimède, Planck, Saint Augustin, Einstein, Platon, Copernic, Homère, Darwin, De Vinci, Virgile, Spinoza, j'en passe et des plus illustres !

 

Un fascinant voyage enchanteur, très érudit, dans le labyrinthe du temps, qui peut être comme Socrate et moi, vous fera dire : "Je sais que je ne sais rien." Car si ce livre montre l'étendue de l'univers, il m'a aussi montré celle de mon inculture.

Un livre qui donne envie de la combler. Un livre que je relirai, par bribe, pour mieux m'en imprégner

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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