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Publié le 20 Mars 2024

Roman - Editions Sixtrid - 6h46 d'écoute - 19.55 €

Parution Sixtrid et Editions de l'Olivier 2016

L'histoire : Paul Katrakilis est heureux dans la vie qu'il mène à Miami depuis plusieurs années, et de sa profession : joueur de Cesta Punta (pelote basque). Mais il se sent toujours inadapté au monde et un poids pèse sur ces épaules. Un jour le Consulat de France lui annonce le décès de son père. Paul rentre alors en France pour "affronter" la succession.

Tentation : Un petit JP Dubois, ça fait longtemps

Fournisseur : Ma PAL audio (bib de Rennes)

 

 

Mon humble avis : Le livre s'ouvre sur le sauvetage, en mer, d'un chien sans doute abandonné (et promis à l'épuisement et la noyade) là par de peu scrupuleuses personnes. Paul se baladait sur son bateau à quelques encablures de Miami... Ce chien deviendra son plus fidèle compagnon. On apprend le métier un peu particulier de Paul, alors que celui-ci est diplômé de la faculté de médecine. 

Puis vient l'appelle du consulat, et le retour de Paul en région toulousaine. Et là, c'est l'arbre généalogique qui s'élève devant nous, avec une particularité certaine : tous les ascendants de Paul ont mis fin volontairement à leur vie. Une famille de suicidés en somme. Et, en dernier, le père ne fait pas exception, qui a sauté, étrangement accoutré, d'un immeuble. Et c'est ainsi que nous découvrons cet homme fantasque, lui aussi médecin mais pratiquant... et ce à sa manière, à ses manières et convictions.

Après quelques hésitation, Paul décide de reprendre le cabinet de son père. Comme il en porte le nom, les patients s'attendent à ce qu'il agisse de la même façon... Façon que découvre Paul dans des carnets et qui le plonge dans un dilemme terrible, en tant qu'homme, et en tant que médecin qui a fait le serment d'Hippocrate. 

L'écriture est évidemment belle et soignée, agréable à écouter... On est avec Jean-Paul Dubois tout de même. Certes, quelques digressions allongent inutilement le texte, mais ma foi, elles étoffent le personnage principal et permettent de découvrir la pelote basque professionnelle en Floride, et l'évolution du milieu, même si c'est que qui m'a en fait le moins passionnée dans l'histoire, une fois la découverte faite.

Par contre, le poids d'appartenir à cette famille est bien présent... Et cette double succession ne peut que bouleverser le lecteur... Succession familiale et professionnelle. Et lorsque Paul découvre les carnets de son père et ses pratiques tues, on reste sans voix, on se demande qu'elle voie Paul prendra, et l'on ne peut que réfléchir à nos propres convictions sur un sujet terriblement d'actualité politique et législative : l'euthanasie... ou l'aide au départ... C'est cet aspect-là qui m'a vraiment plu dans cette lecture qui ne m'a pas transcendée même si certains passages m'ont remuée. J'ignore encore si elle me restera longtemps en mémoire.

 

Du même auteur sur ce blog : ICI

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 14 Mars 2024

Roman - Editions Grasset - 138 pages - 15 €

Parution Grasset en mars 2021 (existe en poche)

L'histoire : D'elle même, elle se rend au commissariat après le crime. Parce qu'elle se croit coupable, puisque la société se comporte avec elle comme si elle l'était.

Tentation : Pour le club de lecture de St Lunaire

Fournisseur : Bib de St Lunaire

 

 

 

 

Mon humble avis : On ne saura jamais le nom de la narratrice. Et ce n'est qu'au fil des pages que sera nommé le crime dont il est question. Même si, dès le début, on le devine. Les indices sont là. Elle est victime mais la société et les institutions judiciaires se comportent avec elle comme si elle était coupable. Alors, l'enquête est en cours, à la recherche du moindre indice ou de la plus solide des preuves pour s'assurer qu'elle n'a vraiment pas voulu que cela advienne...

La narratrice pourrait ressembler à l'autrice... Alors, récit autobiographique ou pas, je l'ignore. Il n'empêche, ce roman atteint magistralement son but, frapper, mettre K.O.  Par la forme, par le style, par ma mise en page, tous très originaux et déstabilisants. Il m'a semblé que l'écriture se modifiait en cours de récit, comme pour suivre l'évolution de la narratrice... Des phrases courtes pour la sidération. Les questionnements et les répétitions, les obsessions, le désordre, le déjanté pour le stress post traumatique. Ensuite des phrases plus longues, des réflexions menées plus loin, plus profond traduisent le long terme, combinaison de tristesse, de peur, de perte de la légèreté. Le tout est comme vu de l'extérieur, à distance. Parce que c'est ainsi que la narratrice se positionne face à elle-même pour fuir l'insoutenable. Elle semble extraite d'elle-même. Cela frôle la froideur. L'exercice littéraire est osé, particulier, mais fait particulièrement corps avec son difficile et dur sujet. Il peut plaire, déplaire, mais pas laisser indifférent.

Mathilde Forget dissèque avec singularité les conséquences du trauma, mais aussi cet abominable processus judiciaire qui vous traite comme si vous étiez peut-être coupable. On peut comprendre que ce même processus, souvent flanqué de maladresses, n'incite pas les victimes à solliciter la justice.  Le crime n'est pas le sujet central du roman même s'il en est l'intrigue. Ce sont les conséquences sociales, psychologiques et judiciaires qui le sont. Dans ce sens, ce roman est nécessaire. Mais sa lecture, bien que courte, d'ailleurs trop courte je dirais pour une fois, ne m'a pas été agréable... En même temps, vu le sujet, je ne vois pas comment elle aurait pu l'être. D'où mes 3 pattes.

Par contre, je ne comprends pas le bandeau de la version poche, signé Delphine de Vigan : "Mathilde Forget :  aborde les sujets les plus graves avec une légèreté qui n’appartient qu’à elle." Je n'ai pas trouvé cette soi-disant légèreté. Au contraire. La sensation d'étouffement est omniprésente.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 6 Mars 2024

Roman - Editions Audiolib - 7h11 d'écoute - 22.95 €

Parution audiolib et Stock 2021

L'histoire : Abel Bac vient d'être suspendu de son poste de policier... Tout devient étrange autour de lui... Un cheval est introduit à Beaubourg, un exemplaire du Parisien avec ce même cheval en couverture est retrouvé le matin sur son paillasson, une voisine qu'il n'a jamais vu sonne ivre morte à sa porte un soir, un autre cheval est peint dans une rue de Paris...  Quand Abel n'erre pas dans les rues la nuit, quand il ne prend pas soin de sa presque centaine d'orchidées, il enquête, car un sentiment enfoui lui dit que tout ces étrangetés ont un lien avec lui...

 

Tentation : La blog

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

Mon humble avis : Ah un coup de coeur ! Ca fait du bien après quelques lectures en demi-teinte ! Il faut dire que j'ai été complètement mordue par cette livre audio, au point qu'il double au poteau mes lectures papier en cours, et que tout prétexte était bon pour remettre mon casque sur les oreilles !

Artifices se lit comme un polar mais n'est pas un polar. Artifices parait fantasque, mais il ne l'est pas en fait. Le flic est paumé et désabusé oui, mais il ne boit pas une goutte d'alcool. Il est plutôt psychorigide et fichtrement attachant dans son inaptitude au monde contemporain. Pourquoi diable a-t-il été mis à pied ? On pourrait croire à un délire total d'Abel mais non... Tous ces événements sont bien réels et prennent racine dans un passé bien lointain.

Pour le lecteur comme pour les protagonistes policiers le mystère est entier, et bien sûr, il se dévoilera au fil des chapitres par des indices parcimonieux, pour s'éclairer dans son entièreté dans les dernières pages. Et là, c'est terrible. La notion de traumatisme et de stress post traumatique prend toute son ampleur.

Au-delà de l'histoire, ce roman offre un intérêt référencé et une réflexion culturels assez insolites sur l'art, et particulièrement l'art happening. Ces événements m'étaient étrangers et je ne m'y croyais pas sensible, mais leur sens profond possible m'échappait je pense. Je prêterai désormais plus d'attention désormais à leurs évocations je pense.

Enfin, l'écriture est soignée et belle, l'interprétation de Thierry Blanc est parfaite, l'ensemble donne donc un roman original, dont le rythme ne faiblit jamais et qui captive. Une très belle réussite intrigante du début à la fin. J'ai adoré, donc je conseille chaleureusement ! Et je lirai d'autres titres de cette romancière que je découvre avec celui-ci !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 4 Mars 2024

Roman - Editions livre de poche - 156 pages - 6.50 €

Parution d'origine Flammarion en 2007 (Poche en 2009)

L'histoire : En 1874 à Edimbourg, il fait si froid le jour de la naissance de Jack que son coeur en reste gelé et que sa mère l'abandonne. Madeleine, mi sage-femme mi sorcière, remplace alors ce coeur défectueux par une horloge, qu'il fait tic tac et qu'il faut remonter tous les matins. Mais pour ne pas risquer que l'engrenage s'emballe, le garçon doit éviter toute émotion forte, colère ou amour transi... Hors quand celui-ci rencontre la petite chanteuse espagnole, puis que celle-ci disparait, la mécanique du coeur se mettra sacrément en route. Pour Jack, une seule idée : retrouver la petite chanteuse.

Tentation : j'aime Mathias Malzieu

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Entre ses films et quelques un de ses roman que j'ai lus, il y a longtemps que je suis sous le charme de cet auteur singulier qu'est Mathias Malzieu, aussi chanteur du groupe Dionysos. J'aime son univers onirique, poétique, enfantin, fantasmagorique. Parce que celui-ci est plein de mille et une petites trouvailles qui me touchent, me parlent, me bercent, me font sourire, me cajolent.

Les ingrédients qui font la "pâte" de l'auteur sont bien présent dans ce roman, mais la sauce à mois pris sur moi que lors de mes précédentes lectures. En même temps, à l'époque de la parution de La mécanique du coeur, c'était une toute jeune plume qui écrivait.

L'histoire, qui a tout d'un conte dans la forme, reste très belle, pleine de symbolique, de métaphores, d'originalité. Mais des anachronismes évidents donc volontaires (on est fin 19ème siècle et Dalida ou les avions sont évoqués) m'ont dérangée, puisqu'ils me ramenaient dans mon époque. Et puis j'ai trouvé dans ces pages trop de répétitions, et certaines longueurs. Donc la magie Malzieu et son grain de folie n'ont pas opéré en moi autant que "d'habitude".

Il est question d'amour évidemment et des emballements du coeur, des béquilles, prothèses dont nous usons pour nous protéger des violences de ce sentiment, ou pour nous excuser de ne pas y être performant ou justifier nos maladresses, nos manquements. Mais par-delà cette histoire d'amour, Mathias Malzieu évoque le sujet des différences physiques, des handicaps et du rejets qu'ils génèrent, du harcèlement (scolaire entre autres, avec la cruauté des cours de récréation).

Bien sûr, on ne peut s'empêcher de Matthias Malzieu dans le personnage de Jack (la rousseur étant un indice) et Olivia Ruiz dans celui de Miss Acacia, la petite chanteuse andalouse... Les deux artistes ont partagé leur vie entre 2005 et 2011... et ce roman a paru en 2007 !

De ce roman, Mathias Malzieu a fait aussi un magnifique film d'animation, sorti en 2014, qui m'avait complètement ravie ! Retrouvez mon billet sur ce film ICI.

Une lecture en demi-teinte cette fois-ci, mais qui en m'empêche pas de découvrir le magnifique univers de l'auteur Malzieu !

PAL - 1 !!!

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 22 Février 2024

Roman - Editions Julliard - 204 pages - 20 €

Parution en janvier 2023 (existe en poche)

L'histoire : Il a 19 ans lorsqu'il reçoit l'appelle de Léa, sa petite soeur de 13 ans. Elle lui dit : "Papa vient de tuer Maman".

Alors étudiant danseur à l'opéra de Paris, il prend le premier train pour sa Gironde natale. C'est ce que raconte ce livre, les heures, les jours, les mois qui suivent l'ignominie, et la difficile reconstruction de deux êtres brisés et sans repère. Cela et bien d'autres choses aussi.

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

 

 

Mon humble avis : Ce roman est inspiré d'un fait réel...

Définition de fait divers : "Événement sans portée générale qui appartient à la vie quotidienne".

Philippe Besson s'attaque ici au délicat sujet du féminicide... Et il prouve clairement qu'un féminicide, qui sera classé dans les rubriques "faits divers" n'a rien de cela, tant la portée du geste est générale et que jamais au grand jamais, il ne devrait faire partie de la vie quotidienne.

17 coups de couteaux sur Cécile, la mère du narrateur et de Léa, qui était dans sa chambre au moment des faits. Le meurtrier, le père et époux, prendra la fuite et sera retrouvé quelque temps plus tard. Il y a enquête, procès etc... Il semble que personne n'ait rien vu venir.

Or, quand le narrateur fait appel à ses jeunes souvenirs, qu'il interroge ses proches (amis, familles), il réalise que les signes, même les signaux d'alerte étaient bien là. Mais personne n'a rien dit, personne n'a bougé, tout le monde s'est enfermé dans sa propre conscience se répétant ce mantra infernal : les affaires des autres ne me regardent pas, ce sont des histoires de couples etc. Même la gendarmerie a fermé les yeux un an plus tôt lors d'une main courante déposée par Cécile, main courante immédiatement classée sans suite.

Dans cette histoire tragique, Philippe Besson pointe le doigts sur les manquements de chacun, individus et institutions. Il dénonce aussi la froideur de la justice, le manque d'accompagnement des victimes dites "collatérales", mais qui sont de fait victimes directes. Encore en vie certes, mais dans quelle vie ? Alors que les deux enfants vivent un drame affreux, aucune aide administrative n'est mise en marche, un gendarme propose vaguement, sans insister, un soutien psychologique. C'est le grand-père dévasté qui va devoir tout gérer, et le grand frère, à peine sorti de l'adolescence.

Le crime est abject, la non-réaction sociétale révoltante. La plaidoirie de la défense est écoeurante. La détresse de ces deux enfants effroyables et les conséquences psychologiques du meurtre se révéleront abyssales. Philippe Besson donne donc la parole à ses victimes invisibles et silencieuses.

Un roman coup de poing (dans une fourmilière j'ai envie de dire), qui plonge le lecteur dans un état de sidération. Chaque étape vécue par Léa et le narrateur est parfaitement parfaitement décrite et analysée.

L'écriture est sans effet ni esbrouffe, et j'ai d'ailleurs peiné à reconnaître le style Besson que j'aime tant. J'ai eu l'impression d'irrégularités. Sans doute est-ce voulu... Après tout c'est un tout jeune homme détruit, et loin du milieu littéraire, qui narre son histoire. Donc ceci explique peut-être cela.

En sortant des chiffres, la littérature en pénétrant nos sentiments sur la durée, peut aider à éveiller les consciences... Ne pas fermer les yeux sur ce qui se passe autour de nous, que ce soit par confort ou par bienséance sociale.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 20 Février 2024

Roman - Editions Sixtrid - 10h31 d'écoute - 19.55 €

Parution d'origine éditions de l'Olivier 2016

L'histoire : Lili quitte Manosque et après un long chemin, parvient à Kodiak en Alaska. Son objectif, c'est d'embarquer sur l'un de ces navires qui partent pêcher la morue noire, le flétan, le crabe, de jour comme de nuit, sur des mers calmes ou déchaînées. Lili est une femme menue, sans expérience, qui veut intégrer un monde d'hommes... Et elle y parviendra. Elle fréquentera les marins sur l'eau et ira repeindre la ville en rouge lors des retours sur terre. Parmi tous ces hommes, il y a Jude, le grand marin aguerri...

 

 

Tentation ; Pitch et découverte

Fournisseur : Ma PAL audio (bib de Rennes)

 

Mon humble avis : C'est mon inscription au challenge de Fanja "Book trip en mer" qui m'a incitée à sortir de ce roman qui flottait dans ma PAL audio depuis un moment.

Le grand marin est un livre résolument féministe, l'histoire d'une femme qui veut faire et vivre comme les hommes, comme les marins, quoiqu'il en coûte, qu'elle que soit la souffrance, les difficultés etc...

La voilà arrivée en Alaska, à la recherche d'un navire pour embarquer, puis subissant la misogynie de ses collègues, avant de faire partie de l'équipe, d'être devenue elle-même une vraie marin, au corps menu, mais aux paluches de mec et à la volonté de fer. Toute cette première partie m'a bien embarquée, qui me permettait de découvrir un univers dont je suis on ne peut plus étrangère. J'ai eu le mal de mer, j'ai été écoeurée par l'odeur de poisson, j'ai eu mal aux mains, au dos...

Et puis, plus rien ou pas grand-chose, je suis vite redescendue sur le quai, devant la répétition des scènes, des dialogues qui m'ont semblé plutôt creux et tournant en rond. Certes, on perçoit cette passion obsessionnelle pour la pêche de certains, l'extrême dureté et précarité de ces vies, mais aussi toutes les âmes et les corps brisés qui montent sur ces navires. Et l'alcool qui coule à flot sitôt le port rejoint.

Je n'ai pas réussi a repéré qui était vraiment qui sur ces bateaux devant la profusion de personnages. Je n'ai jamais su vraiment "pourquoi la pêche et l'Alaska pour Lili", dont on devine juste qu'elle fuit une certaine violence à Manosque, mais guère plus. Lili reste un mystère, on ne sait pas trop qui elle est vraiment, et de ce fait, on peine à s'y attacher. Pourquoi autant de cruauté en elle ? Pourquoi cette autodestruction ? Ce roman, très factuel en fait, manque d'analyse profonde, reste en surface...

Aussi, j'ai passé le reste de ma lecture à essayer d'hameçonner quelque chose, j'ai tenté plus d'une fois de remonter sur le navire et de relancer mes filets, et malgré la longueur de l'histoire, je n'ai rien remonté qui m'ait passionné. Rencontre ratée pour moi avec ce grand marin. Mais PAL audio - 1, et je sais maintenant de quoi retourne cette histoire, donc pas de regret pour autant ! 

Prochainement, je devrais embarquer avec le pêcheur d'Islande, de Pierre Loti !

                                                                     384 pages donc 3 points !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 16 Février 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 8h18 d'écoute - 18.99 €

Parution d'origine en 1995.

L'histoire : Charlotte est la grand-mère d'Andreï Makine... lui même né en plein coeur de la Sibérie en 1957.. Quelle est l'histoire de Charlotte ? Quelle est celle d'Andreï, bercé depuis son enfance par cette double culture franco russe ? C'est le sujet de ce roman autofictif, avec comme fond historique, la dureté et les ignominies du régime soviétique.

Tentation : Ma PAL audio

Fournisseur : Bib de St Grégoire

 

 

Mon humble avis : Prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis 1995, Le testament français est ma troisième lecture du plus russe de nos écrivains français. (Après Une femme aimée et L'archipel d'une autre vie).

Je suis allée vers cet ouvrage par curiosité, envie de culture, et d'horizons inconnus. Avec Le testament français, je me suis aventurée bien loin de ma zone de confort. C'est une lecture (très) exigeante et j'avoue ne pas avoir su lui donner toute l'attention et la concentration qu'il mérite. Je me suis souvent perdue dans le récit. Mais bien des passages, où chapitres, m'ont littéralement absorbée et séduite.

Charlotte raconte à ses petits-enfants ses souvenirs de la France de son enfance. Toute cette partie-là m'a éblouie. L'auteur découvre la langue Française et pour lui, Paris prend les traits d'une mystérieuse Atlantide. Le Français le fascinera toujours, et ce sera pour lui un déchirement permanent très longtemps. Son coeur est Russe, son esprit est Français... Il lira très vite les grands classiques français, se familiarisera avec tout ce qui touche à la culture d'origine de sa grand-mère. Ce qui lui causera bien des soucis d'intégration scolaire et autre. Ces rencontres avec Charlotte sont passionnantes, et très touchantes à lire.

Ce roman traite donc en premier du rapport aux racines, et surtout à la langue. Et encore une fois, on ne peut être qu'estomaqué, émerveillé, fasciné par cette langue qu'écrit Makine de façon aussi inouïe. Quelle richesse et exactitude de vocabulaire, quelle poésie, quel lyrisme !  Ce n'est pas compliqué... La beauté de la langue a capté toute mon attention, j'étais comme hypnotisée, et suis donc passé à côté d'une grande partie du récit (et de ses divers sujets) sans doute pour cela aussi. J'écoutais les mots, les phrases et leur construction, leur effet sonore, plutôt que le sujet lui-même. Bon certes, j'ai perçu aussi quelques longueurs qui ont pu me perdre dans l'aspect historique de cette fresque.

Et puis, vient la révélation finale, des plus inattendues pour moi qui connaît peu le personnage Makine, et qui bouleverse, comme on comprend qu'elle a pu chambouler l'auteur. Et qui questionne sur les racines des êtres et leur héritage culturel. 

Malgré sa demande de naturalisation française, qui lui fut d'abord refusée, Makine était encore Russe lors de la parution de ce roman. C'est l'obtention du prix Goncourt qui a fait changer les choses. Makine fut naturalisé en 1996. Dix ans plus tard, il sera élu membre de l'Académie Française.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 13 Février 2024

Roman - Editions Gallimard - 208 pages - 19 €

Parution le 4 janvier 2024

L'histoire : Eric a gravi tous les échelons chez Décathlon... Hélas, il n'est plus vraiment "à fond la forme". Lassitude, déprime, divorce... Un jour sur un groupe d'anciens du lycée sur FB, il reçoit une proposition d'Amélie : devenir son assistant au sein du ministère du commerce extérieur. C'est l'occasion de changer de vie. Une de leurs missions les conduit à Séoul... Là, Eric découvrira un rite très particulier, un rite thérapeutique qui redonne goût à la vie... Préparer et vivre son propre enterrement, chez Happy life. L'occasion pour lui d'en changer à nouveau et cette fois-ci, de trouver vraiment sa voie...

Tentation : Foenkinos, incontournable pour moi

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : David Foenkinos est très bien placé dans la petite liste de mes auteurs chouchous. Cependant, ma lecture de La vie heureuse m'a tout d'abord désappointée. Je trouvais le texte fade, terne jusque dans le ton... Et puis, j'ai compris... Le style suit l'évolution même du personnage Eric.  De morne, il retrouve énergie et une certaine gaieté, avant de s'achever dans une sorte d'apaisement, de plaisir singulier dans une vie simple, au bon endroit.

La vie heureuse... Le titre du roman... C'est aussi la vie que l'on montre sur les réseaux sociaux, celle que l'on prétend vivre à notre entourage, celle que la société de consommation, de la réussite et du bien-être nous exhorte à mener, et enfin, celle que l'on espère tous trouver et conserver... Et c'est aussi le nom de cette boutique très particulière qu'Eric découvre à Séoul.

Une histoire qui nous rappelle l'importance d'être, autant au monde qu'à soi-même, plutôt de répondre aux exigences du paraître de notre société, à trouver ou à respecter le sens que l'on veut donner à sa vie. Celui qui nous épanouit sans répondre aux injonctions sociales, même si ce sens est d'une simplicité déconcertante. Rien de bien nouveau sous le soleil me direz vous... Sauf que David Foenkinos importe cette tradition Coréenne plus que surprenante que vous découvrirez en lisant le roman... et que dans ce sujet de choix de vie, la mort et notre rapport à celle-ci y tient une grande place.

On retrouve le ton malicieux de l'auteur, faussement simple, son sens de la formule, ses réflexions qui paraissent décalées mais qui disent tant. Son précédent roman traitait des numéros 2, ceux qui ne sont pas retenu dans un casting ou autre... Ici, David Foenkinos exploite la deuxième chance que la vie peut nous offrir. 

Une vie heureuse offre un bon moment de lecture divertissante, un plaisir simple, un plaisir du moment, comme peut l'être la vie qui vous rend heureux. Et je pense que c'est cela que David Foenkinos a voulu offrir à ses lecteurs, quitte à surprendre, ou décevoir... mais le texte est vraiment raccord avec le sujet, en tout cas, c'est ce qu'il m'a semblé !

 

Il y a 12 ans maintenant, j'avais interviewer David Foenkinos par mail. Pour relire cette interview exclusive, c'est ICI

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 3 Février 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 6h41 d'écoute - 23.15 €

Parution d'origine Gallimard en 2008

Le sujet : Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux nous fait ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.

 

Tentation : Curiosité

Fournisseur : Bib de Dinard

 

Mon humble avis : Suis entrée dans ce livre à l'aveugle, sans trop savoir ce que j'en attendais... Et là, dès le début, j'ai su que "Les années" serait une claque littéraire et un énorme coup de coeur !

L'écrivaine, Nobelisée depuis, dépeint le fil les années, depuis la 2ème Guerre Mondiale jusqu'au milieu des années 2000. Elle y décrit le collectif, le mondial, le local, et le personnel, mais toujours par rapport à l'ensemble. D'ailleurs, ce personnel est comme observé de l'extérieur, et passe à travers le "elle" ou le "nous", jamais le "je". C'est une frise chronologique, où peu de dates sont citées, mais les événements situent chacun des faits précisément, ou dans une époque plus large. 

C'est vraiment un tour d'horizon complet sur plus de 60 ans que dresse ici Annie Ernaux, à travers un regard lucide, réaliste, étudié. Le temps qui passe parfois subtilement, sans qu'on le remarque, et l'on se dit alors, tiens, c'était comme ci avant, ou tiens, on ne fait plus cela. Et il y a les changement brusques, radicaux, comme avec le 11 septembre 2001, où il y a un avant et un après.

Tout y passe ou presque... Les guerres, les indépendances, l'évolution des mentalités, des moeurs, le progrès, le confort, le social, la politique, les élections, les fléaux qui changent mentalités et comportement (le sida), la culture, la société de consommation, le féminisme, la mondialisation, j'en passe et des meilleurs, la liste pourrait être longue. Et en filigrane dans tout cela, les années qui passent dans la vie d'une femme, les étapes traversées ou surmontées : l'enfance, l'adolescence, les études, le mariage, la parentalité, le divorce, la maladie, la grand-parentalité, la retraite... Petites ou grandes, fondamentales ou anecdotiques, histoires collectives et individuelles se répondent, prennent le devant de la scène ou se mettent en retrait, mais n'oublient pas de côtoyer l'Histoire.

Sur le papier "Les années" d'Annie Ernaux pourraient passer pour une longue litanie ennuyeuse à mourir. Et bien c'est tout le contraire. Cette lecture m'a passionnée, émue, bouleversée aussi. Mais surtout sidérée. Ce fut vraiment vertigineux. Déjà parce que l'écriture est sublime. La précision langagière est époustouflante et délicieuse, qui révèle tant de la beauté et de la richesse de notre langue. Et pourtant le style reste très fluide et agréable. Je suis profondément admirative devant le travail "monstre" que la rédaction de ce roman a dû demander... Réunir tous ces faits, trouver et choisir les termes idoines. Pfff, ça me parait aussi vertigineux !

En tant que jeune quinquagénaire... J'ai lu "Les années" en me disant... Voilà ce qu'ont vécu les générations de mes parents et de mes grands-parents. Voilà ce que j'ai eu la chance de ne pas vivre. Voilà les libertés pour lesquelles je n'ai pas eu à me battre. Voilà le confort dans lequel je suis venue au monde. Voilà tout ce qui s'est passé, ces évolutions matérielles, scientifiques, sociales, politiques, idéales qui m'ont entourée, depuis que je suis née française.  Voilà ce que j'ai vécu sans m'en rendre compte, sans y prêter attention, en l'oubliant, ou au contraire, en me rebellant, en m'investissant. Voilà ce que l'on a gagné, ce que l'on a perdu, ce qui est là mais loin d'être acquis. Voilà le monde de fou dans lequel je vis (ex les aliments sont soit allégés, soit renforcés), avec ses contradictions, ses non-sens, sa rapidité, qui est même devenu frénétique... Oui, le monde est de plus en plus grand, les possibilités se multiplient de façon exponentielle, et les années passent au même rythme mais tout va de plus en plus vite.

Les années d'Annie Ernaux, pour moi, c'est une oeuvre magistrale, essentielle, et je le redis car c'est vraiment le mot qui résonne en moi : vertigineuse ! Très très heureuse je suis d'avoir lu ce livre... qui serait peut-être bien à relire... ou à parcourir de temps en temps.

Bon, ben c'est pas encore aujourd'hui que j'aurais fait un billet plus court 😁 Ce qui est dans l'absolu mon objectif !😅

D'Annie Ernaux, je vous conseille également le roman "La place"

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 1 Février 2024

Roman - Editions de l'Olivier - 187 pages - 18 €

Parution en août 2022, prix Fémina des lycéens 2022

L'histoire : Quand Pauline, devenue adulte, souhaite retrouver légalement son prénom de baptême Russe, Polina, l'administration ne le voit pas d'un bon oeil, sous prétexte que le prénom Polina est "anti intégration". Les audiences se multiplieront au tribunal.

Entre temps, Polina se rappelle son enfance en Russie, puis à St Etienne, les nouveautés, les différences, et tous ces mots qu'il lui faut conquérir. Les années passent... Elle est Pauline à l'extérieur, et Polina à la maison, et lors des vacances d'été en Russie. Elle se dédouble...

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Un premier roman, et à mon avis, pas le dernier ! Il est touchant, frais, drôle, et grave à la fois. Surtout, il aborde habilement et de façon très accessible et clair des sujets assez brûlant de l'actualité, et permet aux lecteurs de les aborder depuis l'intérieur : l'immigration, le déracinement, l'intégration, la double culture, et l'importance du langage, mais surtout de la langue, les langues, une grande part de l'identité.

J'ai d'abord été outrée par ce refus de l'administration. Pauline ne peut pas retrouver son prénom de baptême car il serait contraire à la démarche d'intégration !!! Alors qu'aujourd'hui, en France, n'importe qui peut nommer son enfant n'importe comment ou presque, du nom d'une star américaine, d'un personnage de film ou d'un joueur de foot. Alors que Polina vit en France depuis plus de vingt ans, elle est naturalisée française depuis belle lurette. Elle maîtrise parfaitement le français, bien mieux que moi en tout cas, et de nombre de mes concitoyens ou proches, (voire même de notre ministre des affaires étrangères) qui multiplient les fautes tant à l'oral qu'à l'écrit.

C'est en 1991, lors du Putsch raté contre Gorbachev, que Polina, son père, sa mère et sa grande soeur immigrent en France et s'installent à St Etienne. Les étés seront passés en Russie où sont restés les grands-parents. La romancière se glisse à nouveau dans son corps d'enfant pour y déterrer ses souvenirs d'alors, son incompréhension, ses découvertes, son silence devant ces mots- qui ne sont pour elle que des sons au premier abord) qu'elle ne comprend pas, puis sa gorge qui se débloque et émet des sons français !

Tenir sa langue, c'est apprendre celle de son nouveau pays. C'est garder le secret en Russie, car il serait dangereux pour elle de dire à ses amis qu'elle vit désormais en France, donc aucun idiome français ne doit sortir de sa bouche par erreur ou réflexe. C'est aussi ne pas dire un mot Russe en France, pour ne pas être différente, pour ne pas être moquée et s'intégrer. Ne surtout pas paraître étrangère. Mais Tenir sa langue, c'est également ne pas oublier sa langue d'origine et de naissance, une part entière de l'identité. Et l'énergie et l'imagination que déploie la mère de Polina pour que ces filles n'oublient le Russe sont très drôle à lire... Des mots et expressions russes sont en effet placardés aux toilettes, et visibles aussi bien debout, qu'assis, que sur la droite quand on prend le papier...

Avec humour, tendresse, autodérision, nostalgie, acuité, Polina Panassenko nous livre un très beau roman sur l'identité et l'exil, ainsi qu'un bel hommage à sa culture russe d'origine. A lire ! C'est savoureux ! Et un titre savamment trouvé ! 

 

"Russe à l'intérieur, français à l'extérieur. C'est pas compliqué. Quand on sort on met son français. Quand on rentre à la maison, on l'enlève. On peut même commencer à se déshabiller dans l'ascenseur. Sauf s'il y a des voisins."

"Si le son marche, il devient mot. S’il ne marche pas, je le relâche dans le fleuve. Un son qui marche c’est un son qui produit quelque chose. Un son qui ne marche pas équivaut au silence. Tu fais le son mais l’autre fait comme si tu n’avais rien dit."

"Je reconnecte au moment où Caroline dit "Autorisée à" c'est une formule de politesse juridique, ça veut dire "obligée de" s'appeler Pauline et "interdit" de s'appeler Polina."

"Français sans accent ça veut dire français accent TV personnage principal. Accent Laura Ingalls et Père Castor. Accent Jean-Pierre Pernaut et Claire Chazal. Prendre l’accent TV c’est renoncer à tous les autres. Pas de cumul possible avec l’accent TV. Une fois que tu parles comme au 20 heures tout autre accent devient un à-côté, un 5 à 7. Pour s’encanailler, comme au bon vieux temps mais rien de plus. Un accent qui revient sans qu’on l’appelle, c’est gênant comme Dom Juan qui tombe sur Done Elvire."

"Ce que je veux moi, c'est porter le prenom que j'ai reçu à la naissance. Sans le cacher,sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur. Faire en France ce que ma grand-mère n'a pas pu faire en Union soviétique"

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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