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Publié le 18 Décembre 2024

Roman - Edition Ecoutez lire - 6h04 d'écoute - 17.99 €

Parution Gallimard et Ecoutez Lire en 2020

Mon pitch : Dans les années 60, quand on demande à son père s'il a des enfants, il répond : "non, j'ai deux filles". Car Laurence et sa soeur Claude ont eu le tort de naître filles, lorsque des garçons étaient tant attendus, dans une époque où les filles et femmes ne sont riens. D'ailleurs, cela commence dès l'échographie, quand le médecin dit, je ne vois "rien".  C'est la vie de Laurence que nous suivons, dans une famille et une société patriarcale sur plusieurs décennies. Jusqu'à ce qu'elle devienne mère elle-même, et que sa fille la plonge dans l'évolution de la société.

 

Tentation : envie de découvrir l'autrice

Fournisseur : La bib de Betton , merci Cécile

Mon humble avis : Je suis ravie d'avoir enfin découvert la plume de Camille Laurens, je me suis régalée. Cet ouvrage est une autofiction bouleversante à plus d'un point. Parce que Camille Laurens sait aller au coeur des sentiments, des non-dits et des dits tout aussi violents et explorer l'infini de leurs conséquences tout au long de la vie d'une fille, puis d'une femme.

Laurence a le tort de naître fille quand il eut été beaucoup plus simple d'être garçon. Au fil des pages, c'est la non place du sexe féminin dans la société qu'explore l'autrice et ses non-droits, en dehors de celui de se taire, d'obéir aux dictats tant patriarcaux que familiaux. Tout est dit avec une telle puissance, une telle dextérité, une telle délicatesse ou une telle violence, sans jamais se départir d'une certaine ironie et d'humour qui apportent quelque pointe de légèreté. Et pour être juste, Camille Laurens n'élude pas la difficulté et le poids des attentes sociales qui pèsent sur les épaules masculines. Il est aussi beaucoup question de précision de vocabulaire féminin/masculin... Les idiomes féminins étant souvent issus de terme masculin amputé de quelques lettres et qui de ce fait, prennent un tout autre sens, forcément péjoratif et dénigrant... par exemple... Garçon... Garce...

Même si la société a encore de gros progrès à faire, "Fille" montre le sexisme, la misogynie, les préjugés, la bêtise et l'ignominie que subissent les filles, depuis l'agression sexuelle à taire absolument, jusqu'aux insultes et propos méprisants juste parce que l'on est "fille". Et le père de Laurence est simplement abject de suffisance.

Certains passages sont à couper le souffle et nouer la gorge, notamment lorsque Laurence perd son enfant juste né et qu'elle ne reçoit le soutien de personne... Ni du médecin responsable de l'erreur médicale, dépassé, ni de ses parents, ni des institutions... Il n'y a qu'une sage-femme qui aura envers elle quelques mots justes. C'est si peu, quelques mots... Partout, ce qui compte, c'est de soutenir l'homme et sa réputation. On est abasourdi plus d'une fois... Et en tant que femme, forcément, il y a de nombreuses situations, de nombreux mots que j'ai reconnue, pour les avoir vécus, entendus... Oh, je n'ai rien subi de gravissime mais ces petites phrases assassines qui germent insidieusement et compénètrent plus profond de l'être, au point de modifier un épanouissement, une confiance en soi et peut-être une trajectoire, ça oui.

Bref, un roman magnifique et dense, qui parle autant de la condition féminine, que de la société et des rapports parents/enfants, que j'ai écouté avec autant d'intérêt, d'émotions, de révolte que de plaisir... tant pour son contenu que pour l'extrême qualité et le rythme vivant de son écriture aussi juste, qu'incisive que drôle.

Et la conclusion, c'est qu'une fille, c'est bien aussi... Voire même qu'une fille s'est aussi bien !

PS : J'y ai un peu retrouvé ce que j'avais adoré dans "Les années", d'Annie Ernaux.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 12 Décembre 2024

Roman - Editions Albin Michel - 240 pages - 17.90 €

Parution le 30 octobre 2024

L'histoire : Arthur a cinq ans lorsque sa mère lui révèle un immense secret : elle va bientôt partir en mission dans l'espace, sur une planète pour fabriquer des étoiles. En attendant le grand jour, elle passe le plus de temps possible avec son fils, pour combler le manque quand ils seront éloignés.

Fournisseur : Service Presse, merci Gilles Paris pour l'envoi

 

 

 

 

Mon humble avis : Me voici mal à l'aise pour rédiger ce billet. Certes, j'ai eu un coup de coeur à la rentrée pour Tenir debout, ma première lecture de Mélissa Da Costa, pour lequel j'avais également bénéficié d'un service presse. Du coup, sans que j'en émette l'envie, j'ai reçu La faiseuse d'étoiles. Et le problème pour moi, et que ce style de roman n'est pas du tout ma tasse de thé. Je ne suis pas du tout sensible aux histoires qui donnent la parole à un très jeune enfant, même si celui-ci a grandi.

Voilà pourquoi je ne mets pas mes petites pattes de chats de notation de mon plaisir de lecture sur ce billet.

Mais j'ai tout de même lu La faiseuse d'étoile pour vous en parler et respecter mon "engagement". Et puis parce que ce livre est une édition spéciale, voire même une réédition collector dans un très beau format brochet, avec rabats, dorures etc. Vraiment un bel objet pour compléter une bibliothèque. Melissa Da Costa a un large lectorat, cette histoire peut plaire aussi à bien d'autres personnes et à l'approche des fêtes, ce livre peut être un chouette cadeau de Noël.

Arthur s'apprête à devenir père... Alors, il se rappelle ce qui s'est passé lorsqu'il n'avait que 5 ans. Sa mère lui annonce qu'elle va bientôt devoir s'absenter, pour devenir gardienne des merveilles sur la planète Uranus. Avec la complicité de ses proches, Clarisse invente tout un univers pour que cette histoire devienne réelle pour Arthur et lui évite la confrontation avec la brutal réalité. Car nous lecteurs adultes, nous comprenons très vite qu'en fait, la Maman d'Arthur est atteinte d'une maladie grave... L'imagination de cette Maman pour construire cet univers merveilleux est sans limite et admirable. Les lecteurs peuvent se poser la question : ce mensonge est-il une bonne idée, faut-il mentir à un enfant, même pour son bien... La réponse n'est pas si simple que ça, nous le voyons bien quand Arthur découvre la vérité.

Cette histoire est bien conçue et bien menée, avec le style approprié... Ce style enfantin maîtrisé qui ne me convient pas. C'est mignon, mais je ne sais pas si c'est parce que je ne suis pas mère, cela ne me bouleverse pas et ce n'est pas ce que je prends plaisir à lire.

Par contre, si vous êtes une fan de Mélissa Da Costa ou que vous en comptez dans vos proches, n'hésitez pas. Comme sa version d'origine en poche, ce roman est toujours vendu au profit de l'UNICEF. Donc il y a aussi une bonne action à la clé.

Antigone a beaucoup aimé

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 6 Décembre 2024

Roman - Editions Flammarion - 352 pages - 22 €

Parution le 14 août 2024 : Rentrée littéraire

L'histoire : Malgré tous les récits qu'elle a entendu enfant, Tass n'a jamais bien su où commençait l'histoire des siens ni expliquer la Nouvelle Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole.  Revenue à Nouméa, Tass retrouve son poste de professeur de Français. Dans l'une de ses classes, deux jumeaux, Kanaks, l'intriguent... Que signifie le petit tatouage qu'ils portent sur la main. Un signe de ralliement indépendantiste. Quelque temps plus tard, les deux jumeaux disparaissent. Tass part à leur recherche, sans savoir que ce chemin la conduira à l'histoire de ses ancêtres.

Tentation : Le sujet

Fournisseur : La bib

 

Mon humble avis : J'étais enthousiaste à l'idée de découvrir enfin la plume d'Alice Zeniter, et de partir avec elle en Nouvelle Calédonie, et c'est avec élan que je me suis lancée dans cette lecture... L'écriture m'a vite parue agréable, soignée, et les descriptions de la vie, des décors et de la végétation ultramarines me ravissaient. Puis, puis j'ai commencé à trouver le temps long, la disparition des fameux jumeaux annoncée en quatrième de couverture n'advenant qu'à mi roman. Je pensais que celle-ci génèrerait une sorte de quête, avec moult rencontres et témoignages, mais pas du tout, ou très peu.

Avec Frapper l'épopée, Alice Zeniter nous soumet des clés pour appréhender un peu mieux la complexité sociale de la Nouvelle Calédonie, et sa fracture politique. On en apprend énormément sur "le caillou", depuis le premier drapeau Français planté en son sommet sans se soucier de ses habitants premiers : les Kanaks. Très vite, l'archipel est devenu une colonie pénitentiaire de plan B... Pour pallier la Guyane où les prisonniers mourraient trop vite à cause du climat. C'est toute l'histoire et le peuplement de la Nouvelle Calédonie qu'Alice Zeniter balaie ici, à travers la vie d'un ancêtre de Tass. Cet ancêtre, algérien qui s'est rebellé contre le colon a été condamné au bagne et aux travaux forcés en Calédonie. Le passé des aïeuls de Tass lui est livré de façon très particulière, à laquelle je n'ai pas adhérée et qui s'appuie sur les croyances kanakes très fortes. Ces révélations durent quatre plus de quatre-vingt pages, m'ont paru interminables. J'ai eu la sensation que ma lecture devenait laborieuse, avec l'envie d'en finir au plus vite sans en trouver l'énergie.

Et je m'interroge... Comment un roman peut-il être aussi intéressant et instructif tout en étant aussi peu passionnant et captivant. A mes yeux, cette histoire manque d'allant et de force narrative. Je ne me suis pas attachée aux personnages, et leur histoire, qui nous garde à distance sans réelles émotions, ne m'a semblé qu'être un prétexte bien secondaire pour placer la grande Histoire. Je trouve ce roman plutôt maladroit dans son objectif qui reste flou pour moi. A part le panorama kaléidoscopique passé et présent de la Nouvelle Calédonie, où a voulu me mener l'autrice à travers ce que vivent ses personnages, et surtout Tass, l'héroïne ?

Première rencontre avec Alice Zniter plutôt manquée pour moi, même si j'ai appris énormément au cours de ma lecture sans avoir à lire un essai encyclopédique, forme littéraire pour laquelle je ne suis hermétique.  Vraiment intéressant, mais pas du tout captivant, j'ai l'impression que c'est une première pour moi un tel ressenti.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 28 Novembre 2024

Roman - Editions du Seuil - 160 pages - 18 €

Parution le 19 août 2024 : Rentrée littéraire

L'histoire : Iran, Chiraz, automne 2022. Au coeur de la révolte "Femme, Vie, Liberté, une jeune femme grimpe sur une benne à ordure et est prête à mettre le feu à son foulard sous les encouragements. Elle n'a que 16 ans. Son père l'a nommée Zahra, mais sa mère, c'est un tout autre surnom qu'elle lui donne : Badjens. Mot à mot, cela désigne le "Mauvais genre" mais en persan de tous les jours, Badjens cela signifie "Effrontée, espiègle". Un surnom comme un premier signe d'émancipation ?

Tentation : Le sujet d'actualité + le billet de Violette 

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Voici un roman qui se lit en apnée, et qui, une fois la dernière page tournée, vous laisse K.O et sans voix.

Ce n'était qu'il y a deux ans, et pourtant, on n'en parle plus ou presque. D'ici il semble que la fatalité des lois islamiques de l'Iran ait eu raison du courage et de la détermination de millions de femme qui ont fait la révolution dans les rues, suite au décès de Masha Amini, une iranienne arrêtée par la police des moeurs pour quelques cheveux qui dépassaient du voile.

L'autrice franco iranienne Delphine Minoui nous replonge au coeur de cette période, période dans laquelle elle nous conduit pas à pas à travers la vie de la jeune narratrice, depuis sa naissance jusqu'à ce jour où elle ôte son voile au milieu de la foule.

Le ton est vite donné...  "J'ai 16 ans et je suis morte le jour où je suis née".  Parce que Badjens est une fille. Quelques mois avant, lors d'une échographie, l'obstétricienne s'était excusée.  "Désolée, c'est une fille". Un avortement est envisagé, mais trop cher...

Zahra sera donc invisible aux yeux de son père autoritaire et inflexible. Mais Badjens pourra compter sur l'amour et la complicité de sa mère qui lutte discrètement contre le patriarcat, chez elle, dès que son mari a le dos tourné. Plus tard, la mère luttera depuis son balcon, en applaudissant les cortèges de manifestantes.

Badjens nous narre donc son quotidien, celui de son enfance, de son adolescence, ses copines, leurs secrets, et leurs moyens et échappatoires pour contourner les interdits patriarcaux qui font d'elles des sous individus sans droits, juste avec des devoirs... Celui de porter le voile, de se taire, celui d'obéir, celui de subir, notamment les agressions sexuelles... Ce roman montre vraiment l'hypocrisie et la misogynie de la constitution iranienne et de la plupart ses citoyens masculins.

Un roman court mais uppercut sur le courage et l'émancipation des femmes iranienne. Cette quête de liberté individuelle et collective bouleversante est servie par une forme, un ton et des mots qui claquent, remarquablement adéquates. Une histoire grave, mais une lecture que je n'ai pas trouvée plombante. Car il y a l'énergie, l'envie, la détermination. Un livre nécessaire, incontournable, qui me fait dire une fois de plus ma chance d'être née en France. Certes, le droit des femmes a encore beaucoup de progrès à faire, mais au moins, dans l'absolu, le grand tyran dans ce domaine-là n'est pas l'institution qui écrit les interdits. Le bafouage des droits de la femme est je pense chez nous, plus une question de mentalité générale et d'éducation individuelle. Dans l'absolu, en France, en tant que femme, j'ai autant de droits légaux que mon voisin masculin.

Ce roman est là pour que ne tombent pas dans l'oubli toutes ses femmes iraniennes qui se sont rebellées contre le sort que leur réserve leur pays, qui se rebelleront encore, en Iran ou ailleurs. Entre espoir et désespoir, Badjens est un magnifique roman. Puissant, qui va droit au but.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 26 Novembre 2024

Roman - Editions J'ai Lu - 160 pages - 7 €

Parution J'ai Lu 2020 (Editions Noir sur Blanc 2019)

Le sujet : "Raconter Vivian Maier, c'est raconter la vie d'une invisible, d'une effacée.  Une nurse, une bonne d'enfants. Une photographe de génie qui n'a pas vu la plupart de ses propres photos. Gaëlle Josse dresse le portrait et narre la vie de Vivian Maier, décédée dans la misère dix ans avant la parution de ce livre. Et maintenant, Vivian Maier est considérée comme une sommité mondiale dans l'art de la photo de rue. Et ce que l'Histoire, les témoignages et les traces ne disent pas, Gaëlle Josse le suppose...

Tentation : Mon goût pour la photo de rue et ma "pratique" de celle-ci

Fournisseur : Bib de St Lu

 

 

Mon humble avis : Il y a un peu plus d'un an, le nom de Vivian Maier m'était complètement inconnu. Et, depuis que j'essaie de pratiquer au mieux la photo de rue et fréquente des groupes Facebook qui lui sont consacrés, et bien j'en découvre des patronymes de maîtres dans cet art... Dont Vivian Maier... et l'autre jour, sur le chariot des retours de la médiathèque, ce livre... Aussitôt pris.

En septembre, j'ai lu la BD Vivian Maier : A la surface d'un miroir. Que j'avais apprécié mais sans plus, la trouvant trop elliptique et "en surface". Et bien un conseil, lisez d'abord le roman de Gaëlle Josse, puis la BD que vous apprécierez bien d'avantage. Le roman vous permettra de combler les ellipses de la BD... Et la BD vous permet de mettre un visuel sur le roman. Les deux se retrouvent donc judicieusement complémentaires.

Une femme à contre-jour s'ouvre sur les derniers jours de Vivian Maier, son décès... Le box ou Vivian Maier entreposait ses effets n'est plus payé... John Maloof, un jeune agent immobilier, achète aux enchères un lot de photos, planches contacts, de bobines de film... pour la modique somme de 400 €.... Alors que le contenu de ses cartons vaut maintenant des millions. Après un travail monstre de tri, d'impression etc, il se battra pour faire reconnaitre le travail de Vivian Maier. Ainsi né la légende de cette femme invisible, qui a traversé la vie des autres sans vraiment la marquer, et qui passait la sienne à arpenter les rues de New York, puis de Chicago, son appareil photo autour du cou. Et de son Rolleiflex, elle saisit et fige pour l'éternité les laissés pour compte, la misère, les femmes, les personnes de couleurs, les enfants qui trainent les rues... Et plus que tout, ses photos sont maintenant de formidables témoignages des époques qu'elle a traversées. Et parfois, Vivian Maier apparait sur ces clichés, via un ou plusieurs reflets dans des miroirs, une ombre... Toujours discrètement, toujours avec une expression neutre et austère, l'expression de celle qu'on ne voit pas, de celle qui est à contre-jour pour ceux qu'elle photographie.

Gaëlle Josse met sa sublime et ô combien agréable plume au service du portrait de cette femme si complexe et ambigüe, qui malgré toutes les recherches et les documentations existantes, gardera toujours une part immense de mystère. Née à New York en 1926 d'une mère Française et d'un père américain, Vivian Maier subira les violences d'une famille dysfonctionnelle, subira les déracinements, subira les abandons pour ensuite abandonner elle-même tout ce qui la rattache à sa famille toxique. En femme libre bien avant celles de son époque, elle voyagera, ne se laissera pas marcher sur les pieds et exercera le métier qui lui laisse le plus de temps pour errer dans les rues et ruelles, jamais sans son Rolleiflex entre les mains. Une question demeura toujours sans réponse... Pourquoi, de son vivant, Vivian Maier n'a jamais présenté son travail à un journal, à une agence, à un éditeur ? Pas peur d'être une fois de plus rejetée, ignorée ? On ne le saura jamais. Vivian Mayer s'est éteinte avec son mystère... Mais a laisser des dizaines de milliers de clichés...

Un ouvrage que je vous recommande chaleureusement. Même si la photo de rue vous laisse de marbre, ce roman est avant tout un beau portrait de femme, et surtout, une photographie d'une certaine Amérique du vingtième siècle à travers des personnages qui pour qui le rêve américain n'est resté qu'une chimère.

Photos de Vvian Maier

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 22 Novembre 2024

Roman - Editions Audiolib - 3h23 d'écoute - 15.95 €

Parution d'origine chez J.C Lattès en 2019

L'histoire : Edouard découvre qui a violenté son fils Benjamin durant un camps de vacances avec la paroisse... et le retrouve. Il s'agit d'un prêtre. Il dévaste d'église et y retient captif le "père" pendant presque trois jours... jusqu'à ce que ce dernier avoue.

 

Tentation : Le sujet

Fournisseur : La bib de Dinard

 

Mon humble avis : Grégoire Delacourt s'est toujours demandé ce qu'il ferait si quelqu'un attentait à l'un de ses enfants. Quel père, avec quelle force et quelle faiblesse, il serait. Ce roman terriblement puissant et saisissant sur les pires abjections qu'il puisse être faites à un enfant est sa réponse.

Nous voici donc dans un huis-clos aussi émouvant, que répugnant, que révoltant... bien que ces termes soient très faibles pour exprimer ce que l'on ressent durant cette lecture.

Nous avons l'enfance d'Edouard entre un père boucher et une mère bigote qui ne jure que par Dieu. Puis un mariage, la naissance de Benjamin... Et quelques années plus tard, un divorce et un petit garçon de 11 ans qui est une proie facile pour les prédateurs dans la gueule desquels la famille l'envoie innocemment, en toute confiance, pour un camp d'été... Et puis, au retour, Benjamin n'est plus le même. Il faudra longtemps à Edouard pour comprendre...

Mais le "vif" du sujet, nous y entrons de suite... Edouard saccage tout d'abord l'église du père Préaumont, avant de l'y séquestrer. Edouard est dans la colère primitive d'un père brisé, d'un père qui a failli à protéger son fils. Il va hurler, interroger, harceler, monter à l'assaut, torturer, tout pour que le coupable avoue. Et le coupable se montre d'une bassesse sans nom (il nie d'abord en faisant porter la faute par l'un de ses "confrères" qui vient d'être muté). Puis il va avouer mais sans sembler comprendre l'horreur, la monstruosité de ses aveux. En gros, tout lui paraît normal, il n'a fait "qu'aimer"...

Et c'est cela qui est le plus effroyable. Le prêtre ne semble pas conscient du crime qu'il a commis. Et l'Eglise dans tout cela, qui est bien silencieuse, qui laisse faire, qui traite ces affaires en interne. Le châtiment n'est jamais à la hauteur du crime... On éloigne juste... pour que cela puisse mieux recommencer ailleurs ? Avant d'être un prêtre, un homme est avant tout un citoyen et devrait être jugé par les instances juridiques d'Etat. On éloigne, on ne soigne pas. Moi, ces hommes qui soi-disant répandent "la bonne parole", jusque dans le lit des enfants, je les castrerais, purement et simplement.

C'est répugnant. On en parle de plus en plus, enfin... Les témoignages affluent... Que dire... Ca fait belle lurette que j'ai quitté foi et Eglise, qu'on ne m'en parle plus de cette Eglise qui se veut un refuge des pauvres brebis égarés et qui donne des leçons de moral à la terre entière sans être capable de ses soigner elle-même...

Ce roman est à lire même s'il est très dur. Grégoire Delacourt a trouvé les mots pour dire l'indicible, tant dans la douleur, la colère, la revanche, que dans l'ignominie de l'infamie et de la perversion. Les phrases claquent, les mots percutent, l'ensemble bouleverse et met à mal. On ne digère jamais une telle lecture, qui nous laisse abasourdi, complètement K.O, dans un état de sidération. Et pourtant, un tel roman, magistralement mené par un auteur dont le talent n'est plus à prouver, est hélas terriblement nécessaire... Pour que les uns écoutent, observent, détectent et que les victimes parlent et accusent... Et qu'enfin la justice et l'Eglise joue leur rôle initial de protecteurs des opprimés.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 16 Novembre 2024

Roman - Editions Actes Sud - 144 pages - 17.80 €

Parution le 21 août 2024 : Rentrée littéraire

4ème de couv : Pour une banale histoire de bouteille introduite illicitement dans son restaurant, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d’une foule de touristes massés sur un port corse. Alban, étudiant dont les parents possèdent une résidence secondaire sur l’île, connaît son agresseur depuis l’enfance.
Dès lors, le narrateur, intimement lié aux Romani, remonte – comme on remonterait un fleuve et ses affluents – la ligne de vie des protagonistes et dessine les contours d’une dynastie de la bêtise et de la médiocrité.

Tentation : Curiosité

Fournisseur : Bib de Dinard

 

Mon humble avis : Jérôme Ferrari, prix Goncourt 2012, est réputé pour avoir une plume bien particulière, à laquelle je ne m'étais jamais frottée...  Voici chose faite est...

Effectivement, quel étrange ressenti face à ce style qui n'appartient qu'à son auteur. Les premières pages m'ont fait très peur, devant la longueur des phrases et l'apparition de digressions qui en annoncent bien d'autres. Mais je me suis dit, 144 pages, cela ne devrait pas être insurmontable...  Et puis, je le suis surprises à tourner ces pages sans difficulté, et à me régaler de cette écriture qu'on exècre autant qu'elle éblouit. Car oui, j'ai été subjuguée par le talent de Ferrari pour décrire la bêtise humaine et sociétale, et la médiocrité sans fond de quelques-uns. Quel humour dévastateur par sa finesse et son ironie. Vraiment, j'ai adoré cette causticité et le regard de l'auteur sur ses congénères et la société en général. Il n'est pas question d'hilarité, mais plutôt de se dire : ah oui, bien trouvé, sacrément bien dit et observé. Si la longueur des phrases leur donne un aspect indigeste, il faut reconnaître que l'écriture est soignée, maîtrisée et vraiment particulière à mes yeux : on aime et on déteste en même temps, ce n'est pas courant !

Quant à l'histoire en elle-même, elle est plutôt secondaire, pas passionnante pour moi, et surtout prétexte à la dénonciation du tourisme de masse et de ses conséquences, quelques-uns des symptômes de la décrépitude de notre monde infernal. Evidemment, les touristes ne sont pas seuls coupables, Jérôme Ferrari n'oubliant pas de constater la cupidité des "victimes" bien profiteuse de cette manne financière.  Je pensais et espérais que le sujet de cette invasion saisonnière serait plus présente et centrale, elle est aussi assez secondaire dans la place prise dans ce roman. Il y est plus question d'un arbre généalogique d'une famille de bons à rien, pas toujours évidente à suivre, et qui m'a plutôt laissée de marbre. Mais cette médiocrité sera bien celle qui mènera à l'acte meurtrier d'Alexandre.

Nord Sentinelle est à priori le premier tome d'un triptyque sur l'altérité. Ici, on peut aisément deviner qu'il se déroule en Corse, terre de Jérôme Ferrari.

Le titre est inspiré d'une île dans le golf du Bengal "North Sentinel", où vit une tribu autochtone qui jusqu'à ce jour, a tué toute personne essayant d'y accoster. Je vous laisse découvrir le lien avec le roman, celui-ci est assez savoureux et donne lieu à de sacrés bons passages... Si vrais.

Une lecture expérimentale donc pour moi. Lirais-je d'autres romans de Jérôme Ferrari, je ne sais pas, mais je ne regrette pas ma lecture, tant j'ai aimé ces bons mots, faute d'histoire passionnante à mes yeux.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 8 Novembre 2024

Roman - Editions de l'olivier - 272 pages - 21.50 €

Parution le 19 août 2024 : Rentrée littéraire

Mon pitch : Leo n'est pas rentrée chez elle la veille... Elle n'a pas 18 ans, et l'adjoint de la shérif retrouve son corps sans vie au bord de la rivière, au milieu des iris. C'est la sidération pour tout le monde. Car à Mercy, petite ville de moins de 4000 âmes en Pennsylvanie, il ne se passe jamais rien. Qu'en est il quand on gratte le vernis ?

Tentation : Mon coup de coeur pour Blizzard, le précédent roman de l'autrice

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

 

Mon humble avis : Ce deuxième (et attendu) roman de Marie Vingtras vient de remporter le Prix du roman Fnac 2024. Et pourtant, à mes yeux, on n'y retrouve ni la même force, ni la tension croissante présente dans l'excellent Blizzard.

Le corps sans vie d'une adolescente est découvert, dans une ville petite ville si calme... Où en faits les habitants s'ennuient tellement que les uns ne rêvent que d'en partir, les autres observent tout depuis leur fenêtre, commentent ou inventent... C'est le piquant de leur vie.

Le roman est divisé en quatre parties, quatre saisons, et s'ouvre sur le printemps, la découverte du corps, l'enquête de la shérif Lauren, dont le sexe et l'homosexualité ne sont pas acceptés. Et quatre narrateurs différents illustrent ces saisons. Lauren, Benjamin Chapman (le professeur de Français bien trop proche de certaines de ses élèves), Emmy, la meilleure amie de Léo, et enfin, Seth le père endeuillé.

Dans chacune de ces parties, Marie Vingtras gratte le vernis et livre les bagages des protagonistes, leurs secrets, leurs tourments, leurs traumatismes, la raison de leur présence dans cette ville perdue. En cela, Âmes féroces, ressemble à Blizzard. Marie Vingtras nous décrit parfaitement une Amérique profonde, avec une diversité de personnages (certes un peu caricaturaux), depuis la bimbo qui ne veut pas vieillir au propriétaire d'un garage automobile, qui a tout perdu lors de la crise des subprimes. Endetté, expulsé de sa maison dont il ne peut plus payer les traites, sa femme partie, le voilà seul avec Leo, sa fille unique et chérie. 

Les âmes féroces est donc une histoire post subprimes, qui évoque ceux qui ont coulé alors que leurs voisins ou amis sont restés debout. Il est question de jalousies, de secret, de mensonges, de prédation sexuelle, de non-dits, d'adolescence, d'exclusivité, de possessivités, de trahison, bref, tout ce qui a mené au drame dans cette petite ville où il ne se passe jamais rien.

La lecture est agréable et les styles varient légèrement en fonction des narrateurs, sans tomber dans ce qui pourrait être excessif et inharmonieux. Mais à partir de l'automne, et donc de la confession d'Emmy, ces monologues m'ont paru un peu longuets et parfois répétitifs. Et puis reste des "mystères", comme la raison de l'arrivée aux USA de la mère de Leo, ou pourquoi et comment, en fin de compte, Lauren s'est-elle décidée à attendre un bébé. Je n'ai pas eu l'occasion de m'attacher à l'un ou l'autre des personnages. De même, nous ne suivons pas l'enquête de Lauren, et de ce fait, ignorons comment elle parvient à la bonne conclusion. C'est dommage à mes yeux.

L'ambiance est certes un peu étouffante (puisque meurtre et petite communauté il y a) mais pas oppressante comme dans Blizzard. Je suis un peu restée sur ma faim en fait, attendant plus de rythme et sans doute d'originalité dans ce deuxième roman de Marie Vingtras. Et quid du titre ? 

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 4 Novembre 2024

Roman - Editions Audiolib - 8h50 d'écoute - 22.95 €

Parution Albin Michel & Audiolib en 2020 

L'histoire : Dans la vallée reculée du Gour noir, la vie tourne autour de la centrale électrique, de la carrière et de son tyran de propriétaire pour lequel tout le monde travail. Parmi ce monde, la famille Volny, la mère bigote, le père taiseux à la main lourde, le grand-père et les quatre enfants : Marc, Matthieu, Mabel et Luc, l'idiot du village... La fratrie est inséparable, se voue un amour sans borne et rêve d'émancipation de ce monde brutal au destin tracé d'avance.

 

 

Tentation : Poursuivre ma découverte de mon nouvel auteur chouchou

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : Décidemment, avec Franck Bouysse, je fais les montagnes russes au fil de ses romans que je lis. Tantôt j'adore, je suis subjuguée, enveloppée, tantôt je passe complètement à côté de l'ouvrage. Ce qui est le cas avec ces Buveurs de vent. 

Pourtant, tout commençait bien, j'étais ravie de me baignée de nouveau dans la définitivement très belle plume de Franck Bouysse, le lieu, les personnages me parlaient. Et au fil des pages, tout cela s'est estompé, et l'intrigue je ne la suivais que de loin en loin, avec juste une vague idée de ce qui se tramait dans le fond. Malgré des passages de fulgurance beauté, mon attention s'est délitée pour se transformer peu à peu en un ennui, ou une indifférence... Les personnages ne me touchaient plus tant que cela, je ne parvenais plus à distinguer les deux frères (Marc et Matthieu). Bref, l'ensemble m'a paru laborieux, interminable et mes émotions se sont éteintes. 

Il paraît que ce roman regorge de références, elles m'ont toutes échappé. Les personnages secondaires se multiplie et ils sont tous franchement stéréotypés, genre y la bon, la brute, et le truand, le géant, le nain...).

Si Buveurs de vent avait été ma première lecture de Franck Bouysse, pour sûr, je ne serais pas allée plus loin avec lui. Mais comme je sais qu'il peut écrire tellement mieux, je continue ! En fait, je préfère nettement ces romans où avec beaucoup moins de personnages, ces romans plus intimistes.

J'espère que cette grande déception est la dernière avant un bon moment car ces derniers temps, j'ai l'impression du cumuler les lectures où parvenir à la dernière page me coûte !

 

 

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Publié le 29 Octobre 2024

Roman - Editions Grasset - 288 pages - 20.90 €

Parution le 14 août 2024 : Rentrée littéraire

Mon pitch : Milan est français, de père français et de mère rwandaise.

En 1994, à Versailles, la famille est devant la télé lorsque les premières images du génocide Tutsi sont diffusées. Mais à la maison, du Rwanda on ne parle pas. L'enfant Milan ne rencontre que silences lorsqu'ils questionnent ses parents. Il en sera de même lorsqu'il sera adolescent, puis adulte. 

Plusieurs séjours là-bas, à la rencontre des siens, puis une installation définitive lui seront nécessaires pour comprendre ce que recouvre ce silence...

 

 

Tentation : Mon coup de coeur pour Petit pays, du même auteur

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : Jacaranda était l'un des romans les plus attendus de cette rentrée littéraire, et à l'heure où je rédige ce billet, il est encore dans la dernière liste du Prix Goncourt. J'espère sincèrement qu'il le remportera. Non seulement parce qu'il le mérite amplement... Mais pour qu'ainsi, il entre encore plus dans l'Histoire, et que l'Histoire qu'il raconte ne tombe pas dans l'oubli, qu'un hommage soit encore rendu à ses millions de victimes...

Milan est le narrateur, et nul doute qu'il est un peu le double littéraire de Gaël Faye, et que ces pages comportent une grande part d'autobiographie.

Quelques mois après le Génocide de 1994, la famille de Milan accueille Claude, un orphelin du génocide, que sa mère présente comme son cousin. Les deux garçons ont le même âge mais ne parlent pas la même langue. Mais Milan considère Claude comme le petit frère qu'il rêvait d'avoir, et le protège notamment lors de ses terreurs nocturnes. Deux mois plus tard, sans explication, Claude est renvoyé au pays... Milan ne se remettra jamais de cette séparation, et du silence qui l'a entourée.. Quelques années plus tard, sa mère l'emmène pour des vacances au Rwanda. Milan retrouve Claude, et découvrira qui il est réellement. Nous suivrons leur relation aussi fraternelle qu'amicale sur une vingtaine d'années, au fils des séjours de Milan au Rwanda, puis de sa vie quotidienne lorsqu'il s'y installe définitivement. Nous rencontrons également Stella, que Milan a connu tout bébé, la fille d'une amie de sa mère... Stella qui subit aussi le silence et les fantômes des siens, et qui trouve refuge, calme et sérénité en grimpant dans l'arbre du jardin : un magnifique Jacaranda. Au fil du roman, nous finirons par avoir le témoignage de la vie de calvaire et d'atrocité de Claude, de la mère de Stella, de son arrière-grand-mère Rosalie, et de la grand-mère de Milan... Et puis, en toute fin, Milan découvrira enfin pourquoi sa mère a fui le Rwanda. Autre personnage important, Sartre, un jeune Hutu, amis de Claude puis de Milan, qui a recueilli moults orphelins Tutsis du Génocide, pour créer un refuge de bric et de broc "Le palais".

Cette lecture est profondément bouleversante, et transcrite dans une très belle écriture, qui sait être poétique quand il le faut. Mais une écriture fluide, pas prétentieuse, qui sert vraiment son sujet et s'adresse à tous lecteurs, exigeants comme dilettants. Et c'est l'une de ses forces, car vraiment, il devrait être lu par tout le monde, pour ne pas oublier, pour comprendre, et cesser de se plaindre de ce que nous vivons pour la plupart dans notre pays bien protecteur et confortable, même si, je le sais, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne.

On apprend beaucoup sur l'Histoire du Rwanda... Notamment la responsabilité des colons belges et les missionnaires dans cette haine entre Hutus et Tutsi qui a mené aux premiers massacres de Tutsi puis au génocide de 1994. Ce sont en effet les Belges qui ont imposé la carte d'identité mentionnant l'origine ethnique, à une époque où nombre de Rwandais ignoraient leur appartenance et s'en fichaient en fait. Une terrible erreur de l'armée française, aux conséquences majeures, est aussi évoquée.

Ce roman est sur le silence... Le silence par tradition. Le silence pour oublier. Et le silence pour ne pas dire et léguer l'horreur vécue. Mais le silence génère des questions, et des angoisses pour qui s'y cogne... Jacaranda pose aussi la question : les enfants doivent ils porter la culpabilité des crimes de leurs parents ?

Jacaranda est aussi sur un pays qui oscille entre défiance (les victimes vivent à côté et avec leurs bourreaux) et résilience, mais le Rwanda est montré ici comme un pays qui s'est se relever, se redresser, grandir, se moderniser et se tourner résolument vers l'avenir... sans oublier le passé.

Cette lecture est bouleversante et magnifique à la fois, difficile émotionnellement, mais malgré ce drame historique, Gaël Faye a l'intelligence et la délicatesse d'éviter tout pathos, et toute emphase. La cruauté psychologique est parfaitement narrée, mais l'auteur épargne à ses lecteurs les descriptions physiques des atrocités.

Un roman incontournable à mes yeux, une histoire qu'on ne lâche pas.

 

L'avis de Eve et de Violette

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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