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Publié le 5 Juin 2024

Roman - Editions Gallimard - 226 pages - 20.50 €

Parution en mars 2024

Mon pitch : Chez la famille Bauer, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles... En tous cas, en apparence. Eddie est associé dans un grand cabinet de conseil, Nora fabrique des bijoux artisanaux et leur fille unique Leni, encore adolescente, est déjà une sportive de haut niveau promise à un bel avenir. Mais il y a une faillite et une accumulation de mensonges qui vont conduire à l'implosion d'une famille dans un monde qui explose.

 

 

 

Tentation : Une autrice que j'aime beaucoup

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Depuis mon énorme coup de coeur pour "Par amour", je lis chaque nouvelle parution de Valérie Tong Cuong, ou-du moins, toutes celles qui croisent mon chemin. Et c'est toujours un grand plaisir.

Sacré roman ici, avec Voltiges, mené avec maestria. Les chapitres qui se succèdent donnent à tour de rôle la première place à chacun des personnages qui développent plusieurs sujets que je vous présente en quelques lignes.

Valérie Tong Cuong parvient à instaurer une atmosphère très particulière, presque pré apocalyptique, et positionnée de façon très réaliste - comme dans la vie de la plupart - c'est à dire en arrière-plan... Incendies qui suivent des chaleurs caniculaires, puis des froids glacials, des tempêtes, une tornade, des bêtes sauvages qui apparaissent en pleine ville. Le monde se dérègle, chaque personnage le remarque bien, s'en étonne tout en l'ignorant, ne l'intégrant pas à une donnée d'ensemble. Personne ne semble en prendre la mesure, sauf Leni, l'adolescente lucide, qui comprend bien que son avenir, tel que ses parents lui promettent et font tout pour lui garantir, est compromis. Alors Leni vit au présent, et saute toujours plus haut, donne toute son énergie dans sa passion, le tumbling.

Le sport de haut niveau, la vie et les renoncements, la rigueur, les choix qui en découlent est aussi au centre du roman. C'est Leni qui nous donnent sa version, et lorsque le profane pense sacrifice, elle pense adrénaline, surpassement etc. Je ne connaissais pas le tumbling, ou en tous cas pas de nom. YouTube m'a montré quelques vidéos bien fascinantes, vous en retrouverez une en fin de billet.

La faillite professionnelle d'un homme, qui ne se remet pas en question, et par crainte de perdre son statut de père et d'époux protecteur, préfère le mensonge à la vérité, sans se rendre compte qu'il fait vivre ainsi un enfer à sa famille, qui va donc imploser.

Quant à Nora, elle a choisi d'aimer, de se marier, de se dévouer à sa famille. Malgré les apparences, en est- elle vraiment heureuse ?

La ligne rouge de ce roman, ce sont nos choix et ce qui forge, du moins en apparence, notre identité. Les personnages, leurs pensées et réactions sont parfaitement analysée et décrites par Valérie Tong Cuong qui nous livre ici un roman haletant, dont les pages se tournent toutes seules, la tension monte, jusqu'à une fin assez sobre et minimaliste, bref, plutôt ouverte, après une sacrée ellipse un peu frustrante.

Un petit bémol à mes yeux : le choix "chronologique" fait par l'autrice, qui m'a parfois un peu égarée, décontenancée. Mais rien de grave non plus, on retombe vite sur les rails. 

Mais Valérie Tong Cuong rappelle aussi que c'est souvent dans le chaos que l'on se révèle le plus à soi-même, mais aussi aux autres et que l'on ose affronter notre propre réalité.

Un très bon roman, franchement bien pensé.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 1 Juin 2024

Roman - Editions Albin Michel - 320 pages - 21.90 €

Parution en août 2022 (existe en poche)

Mon pitch : Harry, écrivain à succès d'un seul roman, subit le poids de l'attente et le manque d'inspiration. Il achète sur un coup de tête, et juste sur photos, une vieille ferme dans un coin perdu. Il s'y installe en plein hiver, sous la neige... Débute alors sa vie d'ermite, entrecoupée de quelques visites l'épicerie du village. Oui, mais étrangement, Harry ne se sent pas seul, comme s'il était épié... Serait-ce lié à ce voisin invisible, connu mais méprisé pour ces talents de sourcier et guérisseur ? Que c'est il passé ici ? La tension monte dans ce calme plat ou la neige absorbe le moindre bruit, quoique...

 

 

Tentation : Franck Bouysse

Fournisseur : La bib de Dinard 

Mon humble avis : Ah :) J'ai retrouvé dans ces pages ce qui m'avait tant séduite dans Pur Sang, titre avec lequel j'ai découvert Franck Bouysse avec un engouement tel qu'il m'a fait lancer ce challenge "Lisez votre auteur chouchou" . Et j'en suis bien aise car ma deuxième lecture "Vagabond" a été une déception fracassante. Me revoici donc motivée à fond les ballons !

J'ai retrouvé cette sensation d'immersion dans les paysages, dans le calme, dans la tension, dans la neige, dans la vieille ferme, dans le craquement des bûches enfermées dans le poêle. Dans l'économie des mots des personnages pour qui priment gestes, regards, silences.

Immersion dans les temps et les époques aussi, même s'il m'a fallu un moment pour découvrir que Franck Bouysse me baladait entre passé et présent. Au fur et à mesure que la pression atmosphérique baisse, la tension monte. Il y a ce mystère latent, dont on se demande s'il n'est pas pure invention de Harry dans sa solitude. Et pourtant, il y a la rumeur, la méfiance des villageois envers lui, les avertissements du maire, et ce chien venu de nulle part qui lui tient souvent compagnie. Sommes-nous dans un thriller rural ? Dans un roman du terroir ? Dans une histoire où se mêlerait le fantastique ? Non, "juste" dans un roman, dans une histoire, dans un drame terrible, dans un oeuvre grandiose qui creuse dans la noirceur des autres, et la beauté d'âme de quelques-uns. Mais pourtant, les fantômes semblent bien là...et tout s'expliquera... Alors que le soleil reviendra et que fondra la neige, l'épais mystère qui entoure les deux fermes voisines se dessinera.

En fait, il y a ceux qui savent, il y a ceux qui ignorent, et ceux qui savent mais ignorent par confort. Mais tout le monde se tait... Sauf Sofia, l'épicière, qui va livrer quelques bribes du drame qui s'est déroulé là il y a si longtemps, mais presque hier. Harry n'est pas fou. Ce sont les autres qui le sont, qui sont fous de jalousie, de peur, de haine, de bêtise, de rancune face à la différence et l'indifférence d'un être, dont la seule présence dérange.

Et la fin, qui peut paraître aussi mystérieuse que le roman lui-même, qui semble avoir désarçonné quelques lecteurs, je l'ai adorée ! Tellement subtile, tellement bien trouvée, imaginée ! Quel talent ! Et bien sûr, je n'ai dit que le minimum dans ce billet, c'est un monde, une atmosphère et des personnages à découvrir dans ces pages. 

Le tout, servi par une plume extatique, qui sublime la nature, tellement belle et poétique, aux mots choisis délicatement, mais sans orgueil ni emphase, qui enveloppe, qui envoute ! Voilà, ce roman m'a envoutée ! 

Vivement mon prochain Bouysse !!!

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Challenge Lisez votre chouchou

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Publié le 28 Mai 2024

Roman - Editions Livre de Poche - 160 pages - 5.10 €

Parution d'origine chez Stock en 2008

Mon pitch : Alice Grangé a 30 ans. Quand sa mère est morte, elle en avait 5. Et juste avant de s'éteindre, son père lui fait un aveu... Sa mère a aimé un autre homme, Emmanuel, un peintre, dans les mois qui ont précédé sa mort.

Alors, pour retrouver sa mère et surtout se trouver elle même, Alice part à la recherche de cet homme...

 

Tentation : La blogo, il y a une éternité

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Alice a grandi avec son père pour seule compagnie, pour seul amour, pour seul repère, pour seule colonne vertébrale. Ce père l'aimait sans se montrait aimant et c'est surtout le silence qui les unissait. Car après la mort de Blandine, ce père a fait table rase des souvenirs de son épouse : plus d'objets la rappelant, plus de photo, plus de conversation... 

Dans la mémoire d'Alice vingt-cinq ans plus tard, sa mère n'est plus qu'une forme bleue. Et voici qu'elle apprend l'existence d'un homme qui l'a aimée passionnément, et qui peut-être pourrait lui dire qui était sa mère.

J'ai beaucoup aimé cette plume et ce texte très touchants, intimes, puissants, poétiques. Des phrases courtes, comme urgentes, et d'autres qui s'étirent, comme le temps. Des évidences qui paraissent comme telles si l'on prend le temps d'y réfléchir, mais que le commun des mortels serait bien incapable de mettre en mots. Une douce élégance émane de ces pages au sujet pourtant ardu, même si universel. D'ailleurs, il n'y a d'universel que la situation, car chacun la vivra avec ses propres armes, ses réactions individuelles : La perte, le deuil. La perte des êtres, la perte de souvenirs, la perte de ce que l'on n'a jamais su et que l'on risque de ne jamais savoir. Alice court après des rêves, des souvenirs, des désirs, une identité. Car comment grandit un enfant qui n'a plus sa mère, et que cette mère a disparu des conversations et de la légende familiale. Qui ne sait même pas s'il lui ressemble ? Et lorsque l'on a aimé passionnément, les souvenirs  s'effacent ils où n'attendent ils qu'une occasion pour reprendre vie ? Comment faire d'un vide abyssal un creux que l'on chérit pour ce qu'il est, que l'on porte en soit comme une compagnie, comme une trace du vécu, de ce qui nous constitue. Le vide, c'est le néant. Un creux, c'est une place pour quelque chose, quelqu'un, ne serait-ce qu'en souvenirs.

C'est toutes ces questions que Laurence Tardieu pose dans ces pages, et tente d'apporter quelques réponses à travers l'histoire d'Alice. Avec tact, talent et délicatesse. Alice cherche la vérité, qui n'existe pas. Elle trouvera une vérité, celle d'Emmanuel, et celle-ci mettra enfin un terme à sa course. Et puis, il y a l'écriture pour vivre...

Beaucoup d'émotions. J'ai vraiment aimé accompagner Alice dans sa quête.

 

PAL - 1 😁

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 24 Mai 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 9h58 d'écoute - 19.99 €

Parution d'origine chez Flammarion en 2016

Mon pitch : Ludo et Aurore vivent dans le même immeuble parisien, chacun d'un côté de la cours, et ne se connaissent pas. Jusqu'à un soir où une "banale" conversation de voisinage va tout changer.

Aurore traverse une sale période. La collection de prêt à porter qu'elle dirige comme elle peut va mal, et tout la stresse, sauf entrer dans le havre de paix de la cours de son immeuble. Sauf que des corbeaux y ont élu domicile... Et qu'Aurore a peur des corbeaux. Elle s'en ouvre à Ludo, qui pour une raison qui échappe d'abord à tous les deux, va trouver la solution...

Tentation : Ma PAL audio

Fournisseur : Bib de Rennes

 

Mon humble avis : Depuis quelques années, je me refuse à lire les derniers titre de Serge Joncour, qui pourtant me tentent beaucoup, tant que celui-ci n'était pas passé "à la casserole". C'est donc fait, me voici libre et on ne peut plus ravie de cette audio lecture.

Habituellement, j'essaie de fuir autant que possible les histoires d'amour, et pourtant, celle-ci m'a bien remuée... Peut-être parce que l'on met un certain temps à deviner la nature profonde des sentiments qui vont unir Ludo et Aurore, et s'ils seront réciproques. Le sait on vraiment à la fin d'ailleurs ? Je pense que chacun est libre de décider en fonction de sa sensibilité, ou de son envie...Puisque même Aurore et Ludo doutent... tant cette histoire est un bouleversement pour eux.

Car tout au long du roman, on peut se demander ce que l'un recherche et trouve dans l'autre... Un refuge, une résurrection, une béquille, une amitié tendre, un 5 à 7, une aide bienvenue, une échappée du quotidien ? Et si cette relation, qui paraît pourtant les réjouir, n'apportait que complication, remise en question, doute sur l'intention de l'autre ?

Ils sont pourtant tellement différents Ludo et Aurore... De classes, d'origine, de caractère. Elle une femme d'affaire, créatrice de vêtements, qui se fait flouer par son associé. Lui, qui a fui sa campagne provinciale presque malgré lui, pour devenir un parisien qu'il ne sera jamais, et agent de recouvrement.

Et puis, les mésaventures d'Aurore font que le roman plonge dans un certain suspense, et que l'on se demande vraiment ce qu'il va advenir des deux amants et des décisions qu'ils devront prendre.  Deux personnages que l'on aimerait rencontrer, que l'on ne peut qu'aimer, chacun avec leurs forces et leurs failles, mais surtout le respect qu'ils ont de l'autre, le respect comme ligne de conduite. Deux êtres qui sont fait pour être aimés mais qui le sont en fait très peu dans leur vie, ou en tout cas pas assez, pas comme il le faudrait. Et quand les voici enfin aimés à leur juste valeur, jusqu'où seront-ils prêts à aller, que seront-ils prêts à faire pour l'autre ? Oh, mais nous sommes dans un roman de Serge Joncour, donc il ne faut pas s'attendre non plus à de l'extraordinaire. Juste de la vie, de la vraie vie, la vie cruelle qui amène de belles choses, si bien racontée, décortiquée, observée.

Une plume magistrale qui paraît pourtant simple, un sens de la narration parfait, un roman sensible sur la nature humaine, des personnages fouillés très attachants, une lecture délicieuse, vraiment... Vite, il me faut lire les autres romans de Serge Joncour.

En attendant, je vous conseille chaleureusement de découvrir qui va devoir se reposer sur l'autre. Vous pourriez être surpris.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 18 Mai 2024

Roman - Editions Lizzie - 3h56 d'écoute - 19.99 €

Parution Julliard et Lizzie en 2022

Mon pitch : Divers passagers montent à bord du train de nuit reliant Paris à Briançon... Certains rentrent chez eux, d'autres partent en vacances. Des liens se créent pendant le trajet, des langues se délient, des complicités émergent, des confidences se murmurent. Et pourtant, certains n'arriveront jamais à destination.

Tentation : Philippe Besson

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Ce n'est plus un secret pour personne, j'aime la plume de Philippe Besson, même si je ne suis pas toujours fan des sujets qu'il aborde le plus souvent dans ces romans. Ici, il en est aussi question, mais assez peu, comme en plan secondaire.

J'ai aimé l'originalité de la mise en scène de cette histoire... Un huis clos pour quelques heures, dans un train. Etant donné que la quatrième de couv révèle que tous les passagers n'arriveront pas vivants à destination, je me suis imaginé être dans un roman d'Agatha Christie. Je scrutais les personnages pour tenter de deviner de qui viendrait le drame. Jamais au grand jamais je n'ai pensé que le coupable pourrait être un téléphone portable. C'est donc un certain suspens qui nous mène... à un fait divers.

J'ai aimé ce mélange de diverses personnalités, de tous âges, de toutes origines sociales, et de motivations différentes. Et l'évolution comportementale de chacun face à ces inconnus dans une promiscuité choisie pour quelques heures. Des gens qui se croisent, se frôlent, dorment superposés sous le même toit, pour ensuite se redisperser dans la vie et la nature, sans jamais se revoir... C'est sûr, dans ces conditions éphémères, on ose beaucoup plus. L'étranger, l'autre qu'on ne reverra plus, on peut tout lui dire, ou presque. Jeunes et anciens se défient même dans une partie de belote ! Un voyage paisible en somme au rythme pas si rapide de ce train de nuit.

Puis le drame advient... Il y a les réactions individuelles qui deviennent très vite collectives, voire même, hélas, sociétales... Et les conséquences de ce hasard fatal qui peut frapper, immédiates ou tardives dans la vie de chacun.

J'ignore si cette lecture me restera longtemps en mémoire, mais elle me fut agréable. Le suspense est servi par la plume sensible d'un auteur qui sait observer et décrire les affres de ses contemporains, qui sait sonder leurs âmes, même si ce n'est que pour quelques heures de voyage. Un roman profondément humain, et tout aussi inhumain dans le drame et le sensationnalisme qui en découle sur les réseaux sociaux... Car à notre époque, un drame détruit des vies, mais excite celles des autres qui s'ennuient et voient là un moyen d'exister aux yeux des autres.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 23 Avril 2024

Roman - Editions Albin Michel - 144 pages - 16.90

Parution le 27 septembre 2023

L'histoire : Enzo, jeune mélomane et guide touristique à Milan, rencontre accidentellement, dans la Scala, une très vieille dame, une certaine Carlotta Berlumi. Alors qu'ils se retrouve régulièrement pour partager un verre et un moment, Carlotta lui évoque son passé... Elle était bien meilleure cantatrice que Maria Callas, qui bien que sans talent, fut sa rivale toute sa vie et ruina sa carrière... Vraiment ?

Si si, tout le monde le disait à l'époque... "Bientôt, plus personne ne se souviendra de la Callas..."

Tentation : Envie d'un Schmitt

Fournisseur : la bib de St Lunaire7

 

Mon humble avis : Mes lectures d'Eric Emmanuel Schmitt me sont toujours des parenthèses agréables, douces, qui mènent à de belles réflexions philosophiques, comportementales ou sociétales. Même si ce court roman ne m'a pas transportée, j'y ai passé un très bon moment.

Il faut que j'avoue tout d'abord que je n'y connais rien à l'opéra, certes, je sais qui est la Callas, mais ma culture, mon intérêt, ma sensibilité ne vont pas plus loin. Aussi, je pense que les mélomanes pure souche trouveront un délice supplémentaire dans ces pages.

Car à travers ce "duel" entre deux divas, Eric-Emmanuel Schmitt nous en dit beaucoup sur la nature humaine

Je mets bien des guillemets à "duel" car il semble bien qu'il n'y ait eu qu'une participante à celui-ci, l'autre, Maria Callas, traçant à priori sa route sans s'en préoccupant. C'est donc les conséquences de la rivalité et de la jalousie qui sont ici développées... la haine qui devient si fortes qu'elle n'est plus qu'obsession, centre de la vie, et presque moteur. Cette haine qui se transforme en mauvaise foi perpétuelle. Cette haine qui ôte tout discernement, toute autocritique. Le sujet de cette haine devient le bouc émissaire jugé coupable de chute du jaloux. L'aigreur ne mène à rien de bon.

Car oui, c'est bien sa haine de Maria Callas qui ruinera la carrière de Carlotta Berlumi et sa plongée dans les limbes de l'oubli, alors que sa rivale brille encore au dans le firmament.

J'ai apprécié aussi la mise en abyme d'un portrait de la Callas dans cet ouvrage bien documenté sur le milieu et les pratiques de l'opéra. Et l'affrontement entre deux visions du chant lyrique. L'un très classique, l'autre qui apporte de la nouveauté, du jeu d'actrice en même temps que le chant. L'une se repose sur ses lauriers, l'autre travaille sans cesse pour grandir. L'une qui produit le contre ut, l'autre qui en est incapable.

Bien évidemment Carlotta, qui devient très vite détestable mais somme toute bien amusante dans sa mauvaise fois, est un personnage fictif.

La fin est assez jubilatoire ! Une façon originale et agréable de rappeler la vie et la carrière de Maria Callas. A ne pas bouder !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 18 Avril 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 8h51 d'écoute - 18.99 €

Parution d'origine Gallimard août 2020

L'histoire : Lola est une jeune postière en Bretagne. Lola boîte et mène une vie solitaire dans son jardin fleuri. Dans sa chambre, trône une grande armoire de noces bretonne... Dans cette armoire, des coeurs en tissus renferment les secrets de ces aïeules andalouses, comme le veut la coutume ancestrales de là-bas. Ces coeurs ne doivent jamais être ouvert... Jusqu'au jour où l'un d'eux se déchire... et où débarque dans le village une romancière qui recherche une femme qu'elle a vu sur une vieille carte postale... Une femme boiteuse...

 

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de Betton, merci Cécile !

Mon humble avis : Une lecture qui me divise.... Bien sûr, j'ai aimé retrouver l'écriture ciselée de Carole Martinez, son univers de légendes et de traditions ancestrales andalouses, le sujet de la transmission dynastique entre femmes de génération en génération. La touche onirique/fantastique n'est pas pour me déplaire, tant la symbolique y est forte. Elle nous invite à nous libérer des héritages transgénérationnels pour parvenir à notre vérité personnelle et individuelle. S'affranchir de ce qui était écrit pour nous et qui enferme, ne convient pas, ne permet pas de fleurir. 

J'ai aimé aussi que la narratrice raconte la genèse de ce roman, qu'elle en devienne un personnage double de papier, cette histoire de carte postale, de rencontre avec Lola et de la complicité qui naît entre les deux femmes, et tout ce qui est inhérent à la vie dans un petit village (Breton).

Lorsque Lola et les narratrices commencent à lire les messages cachés dans ces coeurs en tissus qui se déchirent, mon attention était encore toute présente. Et puis, le roman est devenu trop foisonnant, en personnages, en époques qui se superposent, se croisent ou se relaient dans cette histoire, et je me suis un peu perdue dans tout cela, la magie opérait beaucoup moins jusqu'à presque disparaitre. Avec l'impression que tout partait dans tous les sens. L'ensemble est devenu trop labyrinthique pour me bercer. Rester avec Lola et ses aïeules m'aurait suffi, l'histoire développée de Marie la boiteuse était de trop pour moi.

Bref, de ce roman, je pense que je ne retiendrai, au fil du temps, que le personnage de Lola, ainsi que l'imagination et la belle écriture de Carole Martinez. Le reste tombera dans mon oubli je pense. Un peu dommage.

Par contre, si vous voulez lire un ouvrage inoubliable de Carole Martinez, je vous conseille très chaleureusement "du domaine des murmures"

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres audio, lectures audio, #Littérature française

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Publié le 10 Avril 2024

Roman - Editions Points - 220 pages - 7.60 €

Parution Points 2006 (Le serpent à plume 2003)

L'histoire : "Quoi qu'on dise, tuer une personne nécessite une préparation à la fois psychologique et matérielle"

Au Congo, Grégoire se rêve apôtre de son "grand maître", le célèbre et terrible tueur en série Angoualima, qui a terrorisé la ville avant de se donner la mort.

Grégoire prépare donc un crime digne de son grand maître. Oui mais voilà, Grégoire est un un bras cassé, qui peine vraiment à dépasser le grade de petit délinquant sans envergure.

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Un pitch (revu à ma sauce) bien sympa sur le papier. D'ailleurs, le roman démarre bien. Avec un humour bienveillant, Mabanckou décrit l'Afrique de sa jeunesse, pour le meilleur et pour le pire, avec clairvoyance et tendresse. 

L'ambiance est là, appuyée par les noms des villes, lieux et fleuves qui prêtent à sourire... Le quartier de Celui-qui-boit-de-l'eau-est-un-idiot, le fleuve qui charrie les déchets, qui coupe la ville en deux, que le maire à rebaptiser la Seine pour faire parisien, le cimetière Des-morts-qui-n'ont-pas-droit-au-sommeil, le pays d'en face etc.

On en apprend sur ce fameux Grand Maître, puis sur l'enfance de Grégoire, qui est un "enfant ramassé", abandonné à la naissance, qui a passé son enfance d'un bond d'une famille d'accueil à une autre.

Puis advient l'obsession de Grégoire pour son grand maître, ses préparatifs pour tuer Germaine, et ses premiers entrainements qui finissent tous en fiasco.

Le problème est que cela finit par tourner en rond, avec beaucoup de "je , je , je ", des répétitions incessantes, des longueurs, d'ailleurs, une phrase dure presque 10 pages, mieux vaut prendre son souffle avant de la commencer ! J'ai donc poursuivi ma lecture histoire de la finir, mais sans grand émoi, à part deux ou trois passages bien pensés (notamment celui du fameux coup de fil), et ceux qui moquent les grands de ce monde et la politique locale et nationale. Ce roman est "ancien", des "presque" débuts de Mabanckou, aussi je n'y ai pas retrouvé la même verve que dans ses oeuvres suivantes, verves qui m'avait bien régalée d'expressions africaines. A noter tout de même, que malgré le fait qu'on soit dans une parodie du genre, certains moments frôlent bien le glauque.

Avec un tel titre, on peut évidemment penser à un clin d'oeil de Mabanckou au célèbre roman American Psycho de Bret Eston Ellis... Roman que je n'ai pas lu, mais connu dans les très grandes lignes... D'ailleurs, Grégoire n'aime personne, est associable, et se rêve plus qu'il n'est !

J'avoue, j'ignore toujours où Mabanckou a voulu en venir avec ce roman, à part la description d'un quartier pauvre du Congo, et sans doute l'aspect satirique, à la sauce africaine, d'un grand roman paru quelques années plus tôt.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 1 Avril 2024

Roman - Editions Livre de Poche - 128 pages - 6.90 €

Parution d'origine Editions Ecorce en 2013

L'histoire : Le jour, il erre dans les rues de la ville, pas forcément tout droit... Le soir, il joue de la guitare blues dans un bar. Entre les deux, il écrit un peu des chansons, et dort dans un hôtel miteux... Rêvant d'Alicia... Alicia, c'était il y a plus de 15 ans déjà. Et voilà qu'elle débarque en ville pour donner un concert...

Tentation : Mon Challenge Lisez votre chouchou

Fournisseur : Ma CB

 

 

 

Mon humble avis : Ce n'est pas un poisson d'avril... Je démarre très mal mon challenge visant à lire un maximum de titres de mon nouvel auteur chouchou Franck Bouysse. Vagabond m'a déplu et terriblement déçue. Malgré, il faut le dire, de beaux passages, des envolées poétiques sublimement écrites... Sans pour autant me parler vraiment... Trop implicite sans doute, et trop stylisé. Et pour tout dire, je sortais épuisée et saturée de ma lecture de Kiosque de Jean Rouaud, et lorsque j'ai ouvert Vagabond... C'est avec effroi que j'ai vite remarqué la ressemblance stylistique avec "le purgatoire" que je venais de quitter. 

Du personnage, on ne saura pas grand-chose... On reste dans la caricature à gros traits. Aussi, peu d'empathie avec lui, et l'intérêt ne nait jamais vraiment. Je n'ai pas compris où l'auteur voulait vraiment m'emmener, si ce n'est dans une noirceur lente et terrible, sans une étincelle, sans une extrémité de tunnel. Pas de fil à suivre et la fin... Mon dieu !!!  Qui tombe comme un cheveu dans la soupe, d'une brutalité inouïe, elle reste incompréhensible à mes yeux, peut-être parce que pas justifiée ? La tristesse et l'errance de l'homme peuvent-elles l'expliquer ? Pas à mes yeux. Une conclusion rapide histoire d'en finir avec une histoire qui s'enlise ? Mystère... Mais honnêtement, je n'ai pas saisi du tout ce que mon nouvel auteur chouchou voulait me dire, partager avec moi... A force de trop chercher l'exercice littéraire, j'ai l'impression qu'on perd le lecteur...

Et pourtant, il y a trois mois, je tombais amoureuse de la plume de Franck Bouysse à travers son roman Pur Sang !!! J'avoue qu'au cours de ma lecture de Vagabond, j'ai eu le moral en berne. Mais la rédaction de ce billet le remonte... En effet, en consultant des avis sur Babelio, j'ai constaté que ma perplexité et ma déception n'étaient pas solitaires... Bien d'autres lecteurs, manifestement épris de Bouysse, ont été étonnés qu'un auteur de tant d'autres excellents romans ait pu écrire celui-ci....qui remonte à 2013 et est donc l'un des tout premiers.. Cela me rassure donc pour la suite de mon challenge ! Ouf !

 

Si vous voulez vous joindre à nous dans ce challenge, pour approfondir votre auteur chouchou, qu'il soit ancien ou tout récent coup de coeur, cliquez sur le logo.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Challenge Lisez votre chouchou

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Publié le 24 Mars 2024

Roman - Editions Grasset - 288 pages - 19 €

Parution en janvier 2019 (existe en poche)

L'histoire : de 1983 à 1990, Jean Rouaud aidait à tenir à kiosque de presse rue de Flandre à Paris. Un travail d'appoint, alors qu'il s'escrimait à écrire "Les champs d'honneur" qui reçut le prix Goncourt... en 1990. Le kiosque, une place centrale pour observer le monde.... voilà ce que ce livre nous raconte.

Tentation : Le blog de Keisha

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

 

Mon humble avis : Il y a "peu", Keisha présentait le dernier titre de Jean Rouaud, que j'ai eu envie de lire... Et presque simultanément, à la bib de St Lu, je suis tombée sur Kiosque... Donc commençons par ce qui est devant nous et dispo !

Kiosque, une lecture éprouvante pour moi, sitôt passé l'enthousiasme du début et l'excitation face à l'inconnu. J'en suis sortie saoule, mais pas enivrée...   Pour tout dire, j'ai même lu quelques pages en diagonale, voir omis certaines d'entre elles, et je ne me faisais plus une joie de rejoindre ma couette pour poursuivre ma lecture.

Et pourtant... J'ai aimé nombre de chose dans cet ouvrage... La description du dur métier de marchand de journaux dans un kiosque, les explications sur le déclin de la presse écrite (avec l'apparition des journaux gratuits, puis bien plus tard, du numérique, des smartphones et tablettes), les portraits haut en couleur des collègues de Jean Rouaud, ou des clients etc qui donnent ensemble une étude sociologique et sociétale...  Car depuis son kiosque, Jean Rouaud était aux premières loges pour observer les individus, le quartier, la France et le monde, dans ce 19ème arrondissement très cosmopolite. Il y a le monde décrit dans les journaux et le monde dont témoignent les clients du kiosque, qui ancien boat people, qui rescapé de la Shoa, qui Yougoslave exilé etc.. J'ai aimé que le choix d'un journal ou magazine, que la façon de s'en saisir, que le temps passé au kiosque disent tant de chacun. Oui, cet aspect-là, ce côté "instantanés", les discussions autour de l'actualité, m'a vraiment plu.

Et puis il y a les longues, très longues parenthèses sur les questionnements stylistiques et sémantiques de l'auteur, sur ses ambitions poétiques et littéraires. Celles-ci m'ont laissée de glace, pire, elles m'ont agacées... Peut-être aussi parce qu'elles m'ont paru un peu méprisante pour la littérature populaire...  Dommage que Jean Rouaud ne se soit pas contenté du sujet évoqué par le titre. Il aurait alors remporté mon enthousiasme je crois.

L'enchaînement est parfait pour évoquer l'écriture de Jean Rouaud. Je n'ai pas la culture nécessaire pour en préciser le courant ou l'appartenance à une "certaine école". Elle est très soignée, très érudite, et rend évidemment hommage à la richesse de notre langue. Mais elle est à mes yeux alambiquée, désarmante, déstabilisante. Et de ce fait, elle ne parvient pas dans mon cerveau avec assez de fluidité pour me procurer des émotions, pour dépasser l'écriture et me régaler du sens. Au final, ce ne m'a pas été agréable à lire. Sans compter la longueur infernale de certaines phrases, ce genre de plume n'est pas pour moi du tout. Voilà pourquoi je suis sortie fourbue de cette lecture, avec juste l'envie d'en finir au plus vite et de passer à autre chose. Après Rouaud, j'aurais presque eu envie de me reposer dans un Musso !

L'avis enthousiaste de Keisha 

Etant donné le sujet principal de ce roman, j'intègre cette lecture dans le challenge d'Inganmic

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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