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Publié le 24 Janvier 2024

Roman - Editions Maurice Nadeau - 151 pages - 

Parution en janvier 2013

L'histoire : Coline est bibliothécaire, mais très à part dans son équipe de travail. Marcel vient de se séparer, ses enfants le réclament. Voilà deux êtres qui n'ont plus trop d'attaches, qui dérivent... Mais c'est droit qu'ils nagent à la piscine qu'ils fréquentent tous les matins, où ils se remarquent, puis se rencontrent... Avant de partager un café quotidien, rituel. Au fil du temps, naît une amitié et un projet commun : partir en voyage à Caracal, l'île de naissance et d'enfance de Coline.

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : On le sait dès le début, Coline et Marcel ne partiront pas à Caracal... Pourquoi ? On le devinera, puis au l'apprendra avec certitude au fil de l'histoire. Mais dès premières pages qui sont en fait la fin, Coline n'a plus l'usage de la parole. Choc ou traumatisme ou caprice, le livre nous le dira. Mais je sais maintenant pourquoi ce roman est arrivé il y a longtemps maintenant dans ma PAL... Puisqu'à une époque, en 2009, j'ai aussi été privée quelques mois de la parole, avec comme diagnostic : trouble spasmodique du larynx... Causé par un gros stress cumulé...

Caracal est situé à quelques encablures de l'Afrique de l'Ouest, mais Caracal n'existe pas. C'est une île fictive imaginée par l'autrice, et sublimée par Coline lors du café quotidien partagé avec Marcel. Tout comme lui, au fur et à mesure, nous remarquerons que quelque chose cloche dans les descriptions de Coline. Il y manque les gens, les voisins, la famille, les habitants. Marcel veut la vérité, celle que Natacha Andriamirado a déjà disséminée de ci delà par des bribes de souvenirs d'enfance tout d'abord implicites, puis de plus en plus explicites.

J'ai beaucoup aimé cette rencontre entre ces deux êtres qui n'ont, à la base aucun point commun, si ce n'est la piscine qu'ils fréquentent et... une certaine forme de non vie.  Marcel, parce que celle qui menait jusque-là, pétrie d'habitudes, ne ressemble pas du tout à ce qu'il espérait vivre. Coline, qui ne vit qu'en elle-même depuis si longtemps. 

Ce projet de voyage, avec un(e) inconnu(e) devenu(e) proche, était pour l'un et l'autre une ouverture, un saut salvateur... mais plus le départ approche, plus l'amitié naissante de Coline et Marcel se distend...

Une très très belle plume, délicate, sensible et pudique pour raconter une rencontre entre deux blessés de la vie, qui ne peut que toucher et séduire, notamment par ces magnifiques passages si bien écrits, qui ne s'encombrent pas de l'inutile. Une belle lecture pour moi, même si très loin de l'actualité littéraire.  Et PAL - 1 !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 22 Janvier 2024

Roman - Editions Audiolib - 5h24 d'écoute - 20.45 €

Parution Payot & Rivages en 2022

L'histoire : Celle de la famille Lonsonnier, sur plusieurs générations, à Santiago du Chili. Le patriarche y est arrivé à la fin du XIXème, avec un pied de vigne et quelques sous en poche. Nous suivrons le destin de son fils Lazare (qui passera par les tranchées en France), de Thérèse, l'épouse de ce dernier, de leur fille Margot (aviatrice) et de son fils illégitime Ilario Da. Ce dernier, révolutionnaire, subira de plein fouet la violence de la dictature.

Tentation : Miguel Bonnefoy

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : En 2019, j'avais eu un tel coup de coeur pour Sucre Noir, de Miguel Bonnefoy que depuis, quand je peux, j'essaie de lire ses autres ouvrages... Mais je ne retrouve jamais le même enthousiasme hélas, malgré les qualités romanesques, stylistiques et narratives de l'auteur.

Mon audio lecture d'Héritage fut très inégale... Avec des passages flamboyants et jubilatoires et d'autres très longs et qui m'ont paru bien confus... Impression peut-être liée au format de lecture... La profusion de personnages secondaires n'est peut-être pas étrangère à cela.

J'apprécie toujours l'allégresse avec laquelle Miguel Bonnefoy présente la fantaisie de ses personnages, fantaisie qui apporte de la légèreté à des situations qui peuvent être tragiques, ainsi que le talent de conteur incontestable de l'auteur. Avec lui, on a toujours l'impression d'être plus dans un conte, une fable ancienne, que dans un roman pur et dur. C'est que sa plume est belle, dynamique, et à nulle autre comparable.

Cette fois ci, les personnages sont confrontés à l'Histoire et à son absurdité.  Chacun fera son choix, toujours dans le libre arbitre. Le vingtième siècle se déroule en filigrane, mais les deux conflits mondiaux viennent par contre au premier plan... Tout comme l'avènement de Pinochet au pouvoir au Chili et les conséquences terribles (pour des pages qui le sont tout autant) pour Ilario Da.

C'est une Saga familiale, qui prend racine sur un malentendu, avec ses aventures, ses mésaventures, ses péripéties, ses drames, son exil, ses retours. Mais autant d'années parcourues en si peu de pages, forcément il y a recours à l'ellipse. Et une impression pour moi de survol, avec des personnages qui pourraient être plus creusés et de ce fait, plus attachants. J'ai un peu l'impression d'être resté sur le factuel, une succession de faits, et de n'être point entrée dans l'émotion (exceptées les pages consacrées à l'emprisonnement d'Ilario da). Peut-être que tout passe trop vite pour digérer et se figurer cette histoire et ses protagonistes dans le cerveau.

Soit je n'ai pas la culture littéraire nécessaire, soit je n'ai pas saisi tous les aspects du réalisme magique contenu dans ce roman, soit le support de lecture ne convenait pas, mais il m'a manqué trop de choses pour apprécier ce roman à sa juste valeur, et pour justement voir nettement cette notion d'Héritage.

Malgré une lecture en demi-teinte et un billet complètement brouillon, j'attends tout de même le prochain roman de Miguel Bonnefoy !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 16 Janvier 2024

Roman - Editions Buchet Chastel - 144 pages - 13.50 €

Parution le 17 août 2023 (Rentrée Littéraire)

L'histoire : Rosalie vit à St Lunaire, elle a 8 ans et porte le monde sur ses frêles épaules.  C'est simple, elle souffre de dépression juvénile. Mais un matin, quelque chose la gratte sous le nez... Dans le miroir, elle a réalise qu'elle a une moustache, et décide d'être Jean Rochefort. Et cette moustache va changer sa façon de percevoir le monde, et surtout lui donner une nouvelle assurance, et lui permettre de s'affirmer.

 

Tentation : La bib

Fournisseur : Ma CB

 

Mon humble avis : La médiathèque de St Lunaire fait partie du centre culturel Jean Rochefort ! Aussi, lors des parutions de la Rentrée littéraire, ce roman fut une acquisition évidente, ainsi que l'invitation de l'autrice à venir nous parler de Rosalie. La rencontre avec la charmante et dynamique Adèle Fugère a eu lieu début décembre.

Ce livre s'approche du conte décalé et étrange, surréaliste. Il faut retrouver son âme d'enfant pour apprécier ce très court roman qui, sous en apparence de légèreté, traite d'un sujet sensible et douloureux : la dépression enfantine. On ne se demande pas si cette transformation en Jean Rochefort est possible, on ne se demande pas si la réaction des autres est possible... On accepte ce postulat de départ et on écoute, on lit le message que nous dévoile cette métaphore.

C'est Rosalie qui parle, puis Jean prend le relais... On passe donc de elle à il. Sous son apparence pêchue, c'est un clown blanc qui l'habite. A part son papy chéri et Simon, son ami différent, elle n'a pas grand-chose à quoi se raccrocher. Les chapitres sont courts et rapides, et dévoilent quelques jours et péripéties de sa vie dans sa confrontation aux autres. Elle nous parle d'amitié, d'injustice, de différence, d'incompréhension. Elle dit, avec une bonne dose d'humour, l'autre qu'elle aimerait être, accepter tout ce qui lui permettrait de ne pas être elle-même. Le sujet du roman : C'est l'acception de soi, la confiance en soi. Et le tout petit "plus" qui permet parfois de la trouver, ou la retrouver. Mais aussi l'assentiment des autres à ce petit plus. A bien des égards, Rosalie m'a fait penser à moi enfant... Et même ado, et puis adulte aussi. Le clown blanc, le manque de confiance en soi, un "cortex envahissant"

Mes bémols seraient que j'ai trouvé Rosalie et ses réflexions bien matures pour son âge. J'aurais aimé que le sujet précis du roman soit plus approfondi, tout comme certains des personnages. J'ai eu l'impression de rester souvent dans l'anecdotiques... Mais en même temps, cet OLNI déroutant ne fait que 144 pages. Moi qui déteste les pavés je me surprends ici à penser que quelques pages de plus n'auraient pas nui au roman.

Bien évidemment, ce roman, truffé de références, est aussi un bel hommage et un cri d'amour envers Jean Rochefort, son élégance, son dandisme, son humour, ses films, ses rôles, son regard sur la société. Certaines réparties du roman viennent directement de la bouche de l'acteur.

J'intègre cette lecture dans le challenge Bonnes nouvelles, dans la catégorie "Roman de moins de 150 pages", de chez Jelisjeblogue

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 10 Janvier 2024

Roman - Editions Phébus - 256 pages- 19.90 €

Parution en Avril 2023

L'histoire : Elias a grandi dans une ferme du Montana, à Eden Creek. C'est Papa et Mama Tulssa, qui l'ont élevé. Ces derniers sont des descendants de la Tribu des rêveurs des indiens nez percés. Mama décède quelque temps après Papa Tulssa. Mais juste avant, elle révèle à Elias la vérité sur ses origines et l'incite à les retrouver. Elias s'envole donc pour la France, à la recherche de Charles et Estelle Greenhill, ses parents biologiques. Il lui faudra alors composer avec la terrible vérité qu'il découvrira...

Tentation : Le pitch

Fournisseur : la bib de St Lunaire

 

 

Mon humble avis : Franck Bouysse, un nom que l'on a beaucoup vu sur la blogosphère ces dernières années... Et c'est avec ce titre que je découvre sa plume et un pan de son univers... Et je suis complètement sous le charme... Une année 2024 qui s'ouvre donc sous de bons hospices avec cette première lecture.

Nous passons les premières pages du roman en compagnie d'Elias et de ses parents adoptifs. Il y est question d'amour, de nature, de sagesse... Puis nous nous envolons avec Elias jusqu'à un coin reculé, la Croix du Loup, quelque part dans le Périgord. Non polyglotte, le patron du bar appelle vite John Gray à la rescousse pour répondre aux questions d'Elias. John Gray, l'Ecossais expatrié... Et Elias Greenhill, de culture indienne. Des deux hommes issus de nations fortes et opprimées va naître une magnifique amitié simple et virile. Une amitié faite de silences, de regards, de balades à cheval, d'eau de vie... et de confidences. John va accompagner Elias dans la découverte de ses origines, mais pas à pas, au fur et à mesure qu'Elias digère la révélation précédente. Et John avouera ce qui l'a amené à vivre en quasi ermite dans une ferme loin de tout, et si loin de son Ecosse natale.

L'écriture est magnifique, ponctuées de dialogues crédibles. Elle ne s'encombre pas de l'inutile, peut être aussi bien brute de pierre comme joliment poétique. L'histoire interroge sur les racines de nos vies et ses murs porteurs (Elias notera bien la différence entre ces deux termes), nos choix, les conséquences de nos actes, le rapport à la terre, l'amour filial, et l'amitié. 

Je me suis sentie très très bien auprès de ses deux hommes plutôt taiseux et aux destins bousculés. Ce livre a été pour moi comme un écrin rassurant, alors que le fond de l'histoire est plutôt dur.

Entre certains chapitres, quelques pages écrites en italiques nous content la fuite des Indiens Nez Percés lors du génocide des natives américains, et leur arrivée dans cet endroit qu'ils ne quitteront plus et baptiseront Eden Creek. Ces pages sont encore l'occasion de très belles envolées littéraires et spirituelles.

Un superbe coup de coeur assez inattendu... Ca tombe bien, Sang pur est un tome 1... le tome 2, Apre monde, est attendu pour ce printemps. J'espère qu'il me donnera l'opportunité de retrouver Elias... Et de mon côté, je vais remonter le temps en essayant de lire les oeuvres précédents de Franck Bouysse, car je crois que voilà un auteur vraiment pour moi, qui sait me parler et m'émouvoir, sans excès d'effets.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 8 Janvier 2024

Roman - Editions Points - 379 pages - 8.50 €

Parution Points juin 2023 (Seuil 2022)

L'histoire : A Cape Code, dans un hôtel de luxe, Randall Hamilton se réveille amnésique. Il connait son nom, mais a tout oublié de sa vie, notamment des dizaines de romans qu'il a écrit, le menant sur la haute marche du podium des auteurs les plus lus d'Amérique.

A Boston, Andy Marzano, 22 ans, rêve de devenir écrivain et sacrifie toute sa vie à ce rêve, même ses valeurs...

Quel point commun entre ses deux hommes qui ignorent tout l'un de l'autre ?

Tentation : L'avis de Philippe

Fournisseur : Ma CB

 

Mon humble avis : Par Valentin Musso, j'avais été bien "flippée thrillée" par  "Une vraie famille", et vivement prise et intéressée par "Qu'à jamais j'oublie". Aussi, quand j'ai lu le billet de Philippe à propos de l'Homme du Grand Hôtel, je me suis dit :" voilà une lecture parfaitement récréative pour l'entre fêtes". Donc me voilà à acheter ce titre, puis à le lire... pendant des jours... d'ennui et d'agacement. Mais où est donc passé le Valentin Musso que j'avais tant apprécié auparavant ?

Vous l'aurez déjà compris, je n'ai pas savouré du tout cette lecture, alors que sur les réseaux (Babelio et A*azon), elle est très correctement notée.

Les chapitres s'alternent, entre ceux qui concernent Randall, et ceux à propos d'Andy. Les premiers ont tout de même éveillé ma curiosité, puis qu'ils se développent autour de la mystérieuse amnésie partielle du personnage. Qui dit "mystère" promet résolution ou révélation.

Les chapitres qui traitent de l'apprenti écrivain Andy sont... consternants... Le personnage est imbuvable, les lieux communs fourmillent tant que ça en est à vomir d'écoeurement, et mon Dieu, que c'est long, inintéressant. Et surtout, mal écrit, un style d'une lourdeur mielleuse, parfois mièvre, qui se veut appliquée, avec une myriade de références qui devraient peut-être paraître pour illustres, mais qui deviennent pompeuses et prétentieuses, et que l'on retrouve dans chaque roman de cette veine. La seule chose qui nous est épargnée, c'est que pour une fois, le protagoniste n'écoute pas de jazz... Les chapitres sur Andy ont vraiment failli avoir raison de ma patience... Mais comme je ne sais pas arrêter un livre en cours de route... Je me disais que Valentin Musso avait intérêt à me fournir une sacrée pirouette finale pour éviter la cacahuète totale.

Bon bien sûr, le lien entre les deux "héros" va finalement advenir, mais tellement tard, et il faut tant subir tout le reste avant d'y parvenir. La fin est plutôt bien imaginée, assez inattendue pour moi et donne un autre éclairage sur toute l'histoire, qui comportait tout de même quelques indices subtils pour y parvenir. Mais rien de suffisant pour que je vous conseille ce titre...

Et ce qui est terrible, c'est que la 4ème de couv dit "Valentin Musso s'est imposé comme l'un des meilleurs auteurs de sa génération"... Aie aie aie. Bien souvent, les éditeurs feraient mieux de se taire, pour ne pas trop émousser l'attente de lecteur et ne pas risquer une déception si brutale face à un ensemble qui frôle parfois le grotesque (toujours à mon humble avis, évidemment.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 12 Décembre 2023

Roman - Editions Gallimard - 208 pages - 19.50 €

Parution le 27 août 2023 : Rentrée littéraire

L'histoire : Boris est aux anges ! Jean, producteur de cinéma, vient d'accepter son scénario et assure qu'ils vont faire "un beau film". Boris imagine déjà Louis Garrel et Mélanie Thierry dans les rôles principaux. Encore un peu de travail d'écriture, et à Jean de trouver des diffuseurs et des financiers. Une grande chaîne est intéressée, et Henri, son porte parole, se penche sur le scénario... Il suggère quelques "petites" modifications qui ne sont pas du tout du goût de Boris. De film d'auteur, son projet se dirige droit vers le navet !

Tentation : Pitch + nom de l'auteur

Fournisseur : Bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : Ouvrir un ouvrage de Fabrice Caro (en littérature) ou de Fabcaro (en BD), est toujours la promesse d'un savoureux moment de lecture, de franche rigolade, de bons mots etc... Bref, d'une récréation mais avec une fenêtre bien ouverte sur la société et ses petits et grands tracas.

Le postulat de départ est évidemment très sympathique. D'autant plus pour qui aime le cinéma, et j'avoue que j'ai apprécié les moult références à des films plus ou moins cultes, plus ou moins récents, me rappelant de bons souvenirs. Sauf que peut-être par lassitude, je n'ai à priori pas vu la plus grosse référence, la soupe aux choux. En même temps, parfois, plus c'est gros, moins on le voit !

Car oui, malgré mon enthousiasme de départ, j'ai fini par m'essouffler dans ma lecture, peut-être parce que la caricature est poussée à son extrême. Peut-être qu'un peu plus de finesse aurait rendu l'ensemble plus drôle, ou juste vraiment drôle. Les séquences comiques relèvent toujours du même procédé et des mêmes situations, bref, l'ensemble devient assez vite répétitif.

A dire vrai, je ne serais allée voir aucune des adaptations possibles des versions de ce fameux scénario... Celle d'origine, pompeuse, chiante à mourir, bref indigeste. La dernière, débile à souhait, en tout cas présentée comme ça, puisque finalement, Caro s'inspire d'un film culte, que j'ai vu, et sans doute revu !

Ce roman est une satire du monde du cinéma qui propose souvent les deux extrêmes, le nombriliste ou le bêtifiant ! Mais qu'on ne s'y trompe pas, sous cette farce, Fabrice Caro dénonce aussi déclin de l'art, son lissage sous le prétexte de la rentabilité commerciale... Et en filigrane, on devine que le public qui se rue en masse sur toutes les conneries qu'on lui sert n'est pas étranger à cet avilissement. 

Bon, en même temps, en cette rentrée littéraire, on peut tout de même saluer Fabrice Caro pour la diversité qu'il apporte au milieu de ces moults ouvrages proposant des quêtes identitaires et/ou familiale.  Bref, Fabrice Caro est toujours là pour nous sortir de la morosité, même si j'attendais plus que quelques bonnes trouvailles dans ce fameux journal d'un scénario. En fait, je suis un brin déçue.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 8 Décembre 2023

Roman - Editions Audiolib - 3h35 d'écoute - 17.95 €

Parution Audiolib janvier 2022 - Editions de Minuit 2021

L'histoire : Max Le Corre est boxeur à ses heures (ancien champion de France), mais surtout le chauffeur de Quentin Le Bars, maire d'une commune bretonne.

Sa fille de 20 ans, Laura, revient s'installer dans la commune. Max demande au maire s'il pouvait aider Laura à trouver un logement et un travail... Laura est très belle, et Le Bars, 48 est au pouvoir et a les dents longues... D'ailleurs, il ne tardera pas à être nommé ministre. C'est le début d'un engrenage.

 

 

tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de Dinard

Mon humble avis : De Tanguy Viel, j'avais beaucoup aimé "Article 353 du code pénal". Mon enthousiasme est moindre pour La fille qu'on appelle, qui est une chronique d'un drame annoncé, et dont la réelle victime à mes yeux n'est pas forcément celle à laquelle on pense...

Pourtant l'histoire est prenante et très contemporaine, et le suspense s'installe. Tanguy Viel la mène dans le bon sens, sous un format relativement original... Le roman s'ouvre sur le dépôt de plainte de Laura dans un commissariat. On en ignore le motif mais on le devine assez vite, et c'est en flash-back qu'est narré le déroulement de l'affaire, entre les questions des policiers et les réponses de Laura.

J'ai eu plus de mal avec l'écriture... Les phrases sont longues, on s'y perd un peu, il faut se concentrer pour en saisir le sens profond. Bref, pour moi, le texte manque de fluidité. 

Difficile pour moi aussi de cerner Laura et à ne pas la juger. Est-elle naïve à ce point, ou intéressée mine de rien par la position du maire et les possibilités que cela ouvre, et ce qu'elle a obtenu. Aucune des relations sexuelles qu'elle a eu avec le Bars ne lui a été imposée. Laura se dit consentante., il n'y a pas eu viol, ni harcèlement. Elle dit qu'il y a eu emprise suite aux services rendus par Mr le maire... Mais cette emprise, je ne l'ai pas vraiment ressentie... Et sans agression, pour moi le libre arbitre demeure. (Quand j'étais jeune, 23 ans environ, mon patron de l'époque a commencé à tenter quelque chose envers moi dans une voiture lors d'un déplacement pro... Grand resto, des mains baladeuses et insistantes... Je l'ai remis ni une ni deux en place, sans réfléchir au fait que je pouvais perdre mon travail. En jeu : ce que je ne voulais pas et ma dignité). Laura a accepté une situation dans laquelle elle s'est enlisée. Et quand le maire (certes, un type à la mentalité bien répugnante soit dit en passant) refuse d'accéder à l'une de ses requêtes (service justifié), alors Laura porte plainte... comme par vengeance à mes yeux. Evidemment, vu la position médiatique du maire, l'affaire devient nationale et fait la une des journaux. Et Le Bars se défend, nie avec la force du discours et des petits arrangements de l'entourage politiques. Bien sûr, la fin fait froid dans le dos, parce qu'évidemment, face au pouvoir, on ne peut pas grand-chose. Et c'est dans les petits arrangement judicio-politiques que j'ai vu l'abus de pouvoir.

Certes, l'intention prédatrice du maire est claire dans le texte, mais Laura est majeure et vaccinée, et logiquement responsables de ses actes et de ses décisions. Même sans diplôme d'Harvard, elle ne semble pourtant pas née de la dernière pluie. Manque de caractère ? Opportunisme ? Faiblesse de perception ? Tel que c'est présenté, je n'ai pas su me faire d'idée précise. J'avoue, quitte à subir la critique, j'ai du mal avec ce comportement et n'ai pas ressenti d'empathie pour cette jeune femme. Cela me met mal à l'aise, tant je semble à contre courant des X billets que j'ai lu sur ce roman.

J'ai bien compris que les sujets étaient l'abus de pouvoir et surtout la domination sociale, mais ce qu'a vraiment voulu dire Tanguy Viel, en fonction de mon regard et ma perception, et bien je ne suis pas sûre de l'avoir saisi.

 

L'avis de Gambadou, de Luocine , de Krol

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 17 Novembre 2023

Roman - Editions Calman Levy - 280 pages - 18 €

Parution le 23 août 2023 : Rentrée littéraire et prix Renaudot

L'histoire : Alex, 45 ans, célibataire et parisienne, est compositrice de musiques de film. Elle décide de fuir la capitale, et de s'exiler avec son minimum vital dans un coin du Finistère, proche de la mer.... Partir, quitter, pour se réinventer.

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Ma CB

 

 

 

Mon humble avis : "Marie Thérèse, ne jurez pas"! 

Mais si, je vous jure, j'ai acheté ce roman quelques jours avant qu'il ne soit couronné du prix Renaudot 2023 !" 

Oui, parce que j'en avais envie, parce que Alex, 45 ans, qui quitte Paris pour se réinventer dans le Finistère, ça aurait pu être moi qui quitte Rennes à 49 ans pour Dinard, qui quitte Lille pour la Guadeloupe, qui quitte Lille pour Paris, Paris pour la Bretagne,  Rennes pour la Guadeloupe, Lille pour Londres etc... Bref, tous ces endroits qui j'ai quittés, certainement pour me réinventer, ayant sans doute la sensation à chaque fois d'être parvenue au bout de quelque chose.

Bon, et bien Alex n'est pas moi, et je ne suis pas Alex. Notre point commun : le célibat, et donc la solitude, qui deviennent un choix.... Et donc un luxe lorsqu'il est assumé.

Pour le reste, rien de bien semblable... Car ce roman m'a paru très "entre soi". A mes yeux, il reste très parisien, très "le marais", très bobo artistes et de ce fait, il passe un peu à côté de l'universalité du sujet. Les personnages trainent une mélancolie sur-vitaminé d'activités et de relations qui ne semblent là que pour tromper l'ennui. Ils pourraient paraître "enfants gâtés" et pourtant, c'est tout l'inverse, puisque chacun traine des bagages remplis de plomb... Tous les décès autour d'eux sont liés à des suicides, à des overdoses etc. Tous font ou on fait usage de substances illicites et tous aiment parfois au féminin, parfois au masculin ou les deux.

Donc Alex débarque dans le Finistère, loue une maison sans confort et s'installe, s'adapte, découvre au fur et à mesure son nouvel environnement, et cette vie faite désormais de silence et d'isolement. Elle constate les différences entre le Finistère et Paris, pense à ses meilleurs amis, Jacques et Margot restés dans le Marais, se remémore ses dernières amours ratées. Elle espère la visite de ses amis, visite qui ne vient jamais... Alors qu'advient le Covid, le confinement etc...

Et puis, entre deux, intervient Léo, un trentenaire qui croise Alex sur la plage. Léo, qui des années plutôt a été tabassé gratuitement presque à mort, n'est pas remis psychologiquement de cette agression.

Ce roman est très intimiste et porte certainement une part importante d'autobiographie je pense. Il se lit bien, l'écriture est fluide (mais m'a semblé moins poétique que lors de ma précédente lecture d'Ann Scott). Cependant m'a manqué la hâte d'y retourner. Il y a de nombreux passages de magnifiques fulgurances humaines et littéraires et d'autres plus plats, un peu redondants où les amis d'Alex paraissent capricieux, égoïstes, pathétiques par moments, malgré leurs circonstances atténuantes.

Les insolents est un livre résolument contemporain, qui offre une cartographie réaliste et déçue de notre époque, de notre monde, avec sa multitude d'aberrations ou d'impensables qui sont devenus tristement réels. D'un monde où il serait plus que temps de modifier la trajectoire collective faite d'individualités où peu prennent leur responsabilité. D'un monde où il ne faut plus "genrer" car ce serait excluant, mais où la sexualité se divise en groupe de catégories et de sous catégories où personne ne comprend plus rien, mais des catégories revendiquées par les intéressés, alors que par définition, une catégorie est clivante. Un monde où l'art devient travail à la chaîne et n'intéresse que s'il est gratuit. Que dire des réseaux sociaux, générateurs de haine, où les QI de moins de 80 s'étalent sans complexe... Contemporain aussi, le côté Parisien qui vient au vert... Même si Alex a quelques mois d'avance sur la majorité. Et générationnel... le passage de la cinquantaine et le régiment de questions personnelles qui l'accompagne.

Les amis d'Alex, ni leur vie et environnement ne m'ont pas passionnée. Léo m'a bouleversée. J'ai accompagné Alex, en attendant un peu plus de sa révolution personnelle. Par contre, l'acuité et la lucidité avec lesquelles Ann Scott décrit notre époque et ses désillusions sont parfaites, intéressantes (j'aime quand des auteurs mettent des mots que je ne trouve pas sur ce que je remarque, ressens, et en plus, en fond de belles phrases et des paragraphes cohérents, étaillés etc). A ce titre, Les insolents peut vraiment être un roman témoin d'une époque précise (le début des années 2000 à nos jours), et s'est sans doute cela qui lui a valu le prix Renaudot.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 14 Novembre 2023

Roman - Editions Audiolib - 5h d'écoute - 20.45 €

Parution d'origine Grasset & Fasquelle en 2021

L'histoire : Léna séjourne en Inde pour tenter de se relever d'un drame personnel. Un matin, alors qu'elle se baigne dans le Golfe du Bengale, elle manque de se noyait. Tout près, une petite fille qui jouait au cerf-volant court chercher de l'aide et lui sauve la vie. Léna voudra contacter cette fillette pour la remercier... Cette rencontre bouleversera sa vie, leur vie, et celles de bien d'autres personnes...

 

Tentation : La popularité du roman

Fournisseur : La bib de St Lunaire

Mon humble avis : De Laetitia Colombani, j'avais beaucoup aimé "La Tresse" (qui sort bientôt au cinéma), un peu mois "Les victorieuses" ... Son 3ème roman, Le Cerf-volant, me tentait bien (un peu aussi dans l'objectif "lecture facile"). Nous voici de retour en Inde, avec Léna, professeur d'anglais, qui se repose en Inde. Une noyade évitée de justesse par une fillette indienne, une rencontre puis une autre.... Lena décidera de rester en Inde, et d'y créer une école, pour que puisse être scolarisées toutes ces jeunes indiennes, encore dédiées aux basses tâches et promises à un mariage à peine pubère... Non seulement elle devra combattre les lenteurs et les empêchements administratifs, la corruption qui gangrène le pays, mais surtout, elle devra faire face aux traditions ancestrales... Convaincre les familles que l'école et l'éducation sont une chance pour leur enfant, voilà ce qui lui demandera le plus d'énergie.

L'histoire est prenante, très bien narrée,  rythmée, on s'attache de plus en plus aux personnages, même les plus revêches. On ne peut être qu'atterré et bouleversé par la destinées de ces fillettes indiennes de la castes des intouchables qui vivent dans une pauvreté innommable. D'ailleurs, le petite fille s'appelle Lalita, elle était présente dans "La Tresse". Cette fois-ci, comme nous ne restons qu'en Inde, les sujets sont plus approfondis que dans la Tresse.  Laetitia Colombani a à coeur de dénoncer (ou au moins d'informer) sur le sort de toute une partie de la population indienne oubliée par le gouvernement, les institutions etc, et même des indiens eux même... C'est vraiment l'injustice que subissent les femmes qui est mis en avant dans ce livre... Qu'elles soient enfants, adolescentes, adultes. Et la violence, et les agressions aussi qui ne les épargnent. Les viols sont "monnaie courante" là-bas... Et si une fillette tombe enceinte suite l'un d'eux, nombre de famille n'hésite pas à offrir la fille en mariage à l'agresseur, pour éviter la honte d'avoir une "fille mère"... Aussi, des jeunes femmes se regroupent en brigades formées en art martiaux et self défense pour se protéger elle-même, entre elles. Bref, dans notre petit confort occidental, cette lecture remue, émeut, et révolte... malgré le sentiment d'impuissance qui nous étreint.

Le deuil, la résilience, la sororité, l'entraide, l'ouverture à l'autre sont aussi les sujets phares de cette belle histoire qui nous montre la face cachée de l'Inde, et notamment la conditions des femmes. Un livre qui rend hommage aux femmes qui ont décidé de ne plus subir, et qui se battent. A l'heure où en France, l'éducation est accessible et obligatoire pour tous, mais où les élèves ont de moins en moins conscience de leur chance, et de moins en moins de respect pour leur professeur et l'institution, ce roman pourrait être un bel exemple s'il était lu dans les classes. Très beau et agréable à lire... et surtout, utile !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 3 Novembre 2023

Roman - Editions Audiolib - 4h13 d'écoute - 19.45 €

Parution d'origine Christian Bourgois éditeur en 2020

L'histoire : Le narrateur est enfant et passe des vacances en Normandie avec sa grand-mère et sa tante, folle et repoussante. Il s'ennuie... Jusqu'au jour où, sur la plage, il rencontre Baptiste, un garçon du même âge que lui. Une amitié nait entre eux, qui va permettre au narrateur d'être invité dans la famille si parfaite de Baptiste à partager quelques repas et nuits, et l'affection de la mère.

 

 

Tentation : La réputation du roman

Fournisseur : Bib de Dinard

Mon humble avis : Hélas, je n'ai pas du tout accroché à ce roman, qui pourtant, avait reçu mille éloges lors de sa parution et quelques prix... Et l'auteur était l'un de ceux attendus lors de la Rentrée Littéraire 2023...

C'est un récit à hauteur d'enfant... de moins de 10 ans à priori, dont on ne sait pas grand-chose. Tellement peu que j'ai cru que c'était un garçon... Or, sur un avis Babelio, une lectrice dit que c'est une fille, en raison de quelques accords grammaticaux. Du coup, une attirance entre les deux enfants, qui pouvait mettre mal à l'aise doit être perçue différemment. D'ailleurs, l'enfant en a une de différence... Mais elle n'est pas nommée... Handicap physique, mental, où est-ce juste la honte sociale qu'il ressent et qu'il évoque grandement ? Quid de sa mère qui semble décédée ? Quid des origines juives de la famille, dont il est rapidement question ? Quid de l'histoire de la grand-mère, qui en a forcément une avec son accent roulant qui pourrait venir de Pologne par exemple ?

Bref, c'est le regard de cet enfant que nous avons ici, son regard sur sa grand-mère, sur sa tante répugnante, sur le glauque voisin, sur les autres familles qui semblent normales, sur sa solitude avant la rencontre de Baptiste... avant qu'ils ne s'amusent tous les deux à tuer froidement et avec une méthode acharnée un maximum de méduses... L'enfant analyse son entourage et les répercussions de celui-ci sur lui-même. Il nous livre ses rêves, ses cauchemars, ses émotions.

J'ai trouvé l'ensemble lisse, sans grand intérêt, ni grandes aspérités auxquelles m'accrocher.  Les personnages semblent être de simples figurants. De plus récit à hauteur d'enfant mais c'est là que le bât blesse le plus, le texte est bien trop mature dans les réflexions et ciselé dans l'écriture pour être celui d'un enfant, même si la littérature biaise toujours cet effet-là. La présence de l'auteur adulte est bien trop forte et empêche l'émotion à mes yeux. Qui plus est, j'ai lu ce roman sous son format audio et l'interprétation qui en est faite est tellement maniérée et lente que cela agace et dessert le sujet. L'aspect trop littéraire du roman en ôte l'âme à les yeux. Rencontre ratée, où alors je suis passée à côté et n'ai rien saisi des intentions de l'auteur.

 

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Rédigé par Géraldine

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