LA LANGUE DES OISEAUX, de Claudie HUNZIGER
Publié le 11 Avril 2025
Roman - Editions J'ai Lu - 223 pages - 7.50 €
Parution d'origine chez Grasset & Fasquelle en 2014
L'histoire : Primo romancière à succès , ZsaZsa fuit Paris pour aller étudier la langue des oiseaux dans les montagnes vosgiennes. Elle se replie donc dans un cabane spartiate (mais avec l'électricité et l'ADSL... (Hic) près de la forêt. Dès le premier soir, alors qu'elle allume son ordinateur, elle tombe sur l'annonce étrange d'une Japonnaise qui vend un à un des vêtements d'une grande marque (Comme des Garçons) avec une écriture fascinante. Une relation s'installe entre les deux femmes, qui inspire un roman à l'écrivaine... Jusqu'à Sayo débarque et l'entraine dans une fuite éperdue dans la forêt. Que fuient-elle ?
Tentation : Le titre
Fournisseur : livre offert pour 2 achetés.
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Mon humble avis : Dire que j'ai acheté deux livres pour obtenir ce titre offert qui me tentait beaucoup, inutile de dire pourquoi pour celles et ceux qui me connaissent... C'est le monde à l'envers !
Claudie Hunzinger, je ne l'avais jamais lu. Mais mon coup de coeur pour la BD "Les grands cerfs", inspirée de l'un de ces romans, m'avait fait dire qu'il y avait urgence à cela !
Ai-je choisi le bon titre pour découvrir cette autrice ? Je ne sais pas, mais l'enthousiasme qui a accompagné mon début de lecture s'est effrité.
Pourtant, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère vaporeuse, cette idée de retraite solitaire dans une cabane à vivre de peu au contact de la nature, même si, dès le début, une étrangeté ou un anachronisme m'a un peu embêtée... ZsaZsa va étudier la langue des oiseaux... Mais elle part en automne, or en automne la plupart des oiseaux ont cessé de chanter et ne reprendront leur sérénade qu'au printemps... De fait, d'oiseaux il ne sera que très peu question en fait... Je pense que ce titre est surtout une symbolique... Les deux femmes étant quelque part des oiseaux d'espèces différentes, qui, si elles utilisent les mêmes idiomes, ne parlent pas forcément le même langage, et doivent donc s'étudier pour comprendre et s'apprivoiser. L'une faisant plus d'effort que l'autre, qui est plus craintive, plus sauvage sans doute, plus mystérieuse.
Le style est très fort, ça je l'ai savouré. De même que ces annonces très originales et poétiques pour vendre des vêtements, la description de la nature, les raisonnements intérieurs de la narratrice, tout cela est fort agréable et forme comme un cocon. On se délecte vraiment de certains passages ou phrases.
Mais mon enthousiasme s'est délité devant le nombre de non-dits, surtout sur le personnage de Sayo, et aussi l'aspect répétitif du roman qui traine m'a paru traîner en longueur pour ne plus délivrer/partager grand-chose. Le motif indéterminé de la fuite dans la forêt le demeurera. On reste dans le mystère jusqu'à la toute fin qui nous dit... peut-être n'y a-t-il même pas de mystère... Et moi je me suis dit "tout ça pour ça"... je suis restée sur ma faim, d'autant que la mise en abyme, une fois de plus, d'un roman dans le roman ne m'a pas semblée originale. C'est un procédé que l'on retrouve trop souvent, à mon humble avis... Et pourtant, cela reste le récit d'une belle aventure intérieure.