AFRICAN PSYCHO, d'Alain MABANCKOU
Publié le 10 Avril 2024
Roman - Editions Points - 220 pages - 7.60 €
Parution Points 2006 (Le serpent à plume 2003)
L'histoire : "Quoi qu'on dise, tuer une personne nécessite une préparation à la fois psychologique et matérielle"
Au Congo, Grégoire se rêve apôtre de son "grand maître", le célèbre et terrible tueur en série Angoualima, qui a terrorisé la ville avant de se donner la mort.
Grégoire prépare donc un crime digne de son grand maître. Oui mais voilà, Grégoire est un un bras cassé, qui peine vraiment à dépasser le grade de petit délinquant sans envergure.
Tentation : Ma PAL
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : Un pitch (revu à ma sauce) bien sympa sur le papier. D'ailleurs, le roman démarre bien. Avec un humour bienveillant, Mabanckou décrit l'Afrique de sa jeunesse, pour le meilleur et pour le pire, avec clairvoyance et tendresse.
L'ambiance est là, appuyée par les noms des villes, lieux et fleuves qui prêtent à sourire... Le quartier de Celui-qui-boit-de-l'eau-est-un-idiot, le fleuve qui charrie les déchets, qui coupe la ville en deux, que le maire à rebaptiser la Seine pour faire parisien, le cimetière Des-morts-qui-n'ont-pas-droit-au-sommeil, le pays d'en face etc.
On en apprend sur ce fameux Grand Maître, puis sur l'enfance de Grégoire, qui est un "enfant ramassé", abandonné à la naissance, qui a passé son enfance d'un bond d'une famille d'accueil à une autre.
Puis advient l'obsession de Grégoire pour son grand maître, ses préparatifs pour tuer Germaine, et ses premiers entrainements qui finissent tous en fiasco.
Le problème est que cela finit par tourner en rond, avec beaucoup de "je , je , je ", des répétitions incessantes, des longueurs, d'ailleurs, une phrase dure presque 10 pages, mieux vaut prendre son souffle avant de la commencer ! J'ai donc poursuivi ma lecture histoire de la finir, mais sans grand émoi, à part deux ou trois passages bien pensés (notamment celui du fameux coup de fil), et ceux qui moquent les grands de ce monde et la politique locale et nationale. Ce roman est "ancien", des "presque" débuts de Mabanckou, aussi je n'y ai pas retrouvé la même verve que dans ses oeuvres suivantes, verves qui m'avait bien régalée d'expressions africaines. A noter tout de même, que malgré le fait qu'on soit dans une parodie du genre, certains moments frôlent bien le glauque.
Avec un tel titre, on peut évidemment penser à un clin d'oeil de Mabanckou au célèbre roman American Psycho de Bret Eston Ellis... Roman que je n'ai pas lu, mais connu dans les très grandes lignes... D'ailleurs, Grégoire n'aime personne, est associable, et se rêve plus qu'il n'est !
J'avoue, j'ignore toujours où Mabanckou a voulu en venir avec ce roman, à part la description d'un quartier pauvre du Congo, et sans doute l'aspect satirique, à la sauce africaine, d'un grand roman paru quelques années plus tôt.