Résultat pour “Mathias malzieu”

Publié le 4 Mars 2024

Roman - Editions livre de poche - 156 pages - 6.50 €

Parution d'origine Flammarion en 2007 (Poche en 2009)

L'histoire : En 1874 à Edimbourg, il fait si froid le jour de la naissance de Jack que son coeur en reste gelé et que sa mère l'abandonne. Madeleine, mi sage-femme mi sorcière, remplace alors ce coeur défectueux par une horloge, qu'il fait tic tac et qu'il faut remonter tous les matins. Mais pour ne pas risquer que l'engrenage s'emballe, le garçon doit éviter toute émotion forte, colère ou amour transi... Hors quand celui-ci rencontre la petite chanteuse espagnole, puis que celle-ci disparait, la mécanique du coeur se mettra sacrément en route. Pour Jack, une seule idée : retrouver la petite chanteuse.

Tentation : j'aime Mathias Malzieu

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Entre ses films et quelques un de ses roman que j'ai lus, il y a longtemps que je suis sous le charme de cet auteur singulier qu'est Mathias Malzieu, aussi chanteur du groupe Dionysos. J'aime son univers onirique, poétique, enfantin, fantasmagorique. Parce que celui-ci est plein de mille et une petites trouvailles qui me touchent, me parlent, me bercent, me font sourire, me cajolent.

Les ingrédients qui font la "pâte" de l'auteur sont bien présent dans ce roman, mais la sauce à mois pris sur moi que lors de mes précédentes lectures. En même temps, à l'époque de la parution de La mécanique du coeur, c'était une toute jeune plume qui écrivait.

L'histoire, qui a tout d'un conte dans la forme, reste très belle, pleine de symbolique, de métaphores, d'originalité. Mais des anachronismes évidents donc volontaires (on est fin 19ème siècle et Dalida ou les avions sont évoqués) m'ont dérangée, puisqu'ils me ramenaient dans mon époque. Et puis j'ai trouvé dans ces pages trop de répétitions, et certaines longueurs. Donc la magie Malzieu et son grain de folie n'ont pas opéré en moi autant que "d'habitude".

Il est question d'amour évidemment et des emballements du coeur, des béquilles, prothèses dont nous usons pour nous protéger des violences de ce sentiment, ou pour nous excuser de ne pas y être performant ou justifier nos maladresses, nos manquements. Mais par-delà cette histoire d'amour, Mathias Malzieu évoque le sujet des différences physiques, des handicaps et du rejets qu'ils génèrent, du harcèlement (scolaire entre autres, avec la cruauté des cours de récréation).

Bien sûr, on ne peut s'empêcher de Matthias Malzieu dans le personnage de Jack (la rousseur étant un indice) et Olivia Ruiz dans celui de Miss Acacia, la petite chanteuse andalouse... Les deux artistes ont partagé leur vie entre 2005 et 2011... et ce roman a paru en 2007 !

De ce roman, Mathias Malzieu a fait aussi un magnifique film d'animation, sorti en 2014, qui m'avait complètement ravie ! Retrouvez mon billet sur ce film ICI.

Une lecture en demi-teinte cette fois-ci, mais qui en m'empêche pas de découvrir le magnifique univers de l'auteur Malzieu !

PAL - 1 !!!

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Mars 2020

Cinéma, Film, Une sirène à Paris, Nicolas Duvauchelle, Matthias Malzieu, Dionysos

Film de Matthias Malzieu

Avec Nicolas Duvauchelle, Marilyn Lima, Rossy de Palma, Romane Bohringer

 

Synopsis :  Crooner au cœur brisé, Gaspard s’était juré de ne plus retomber amoureux. Quant à Lula, jolie sirène, elle n’a que le chant pour se défendre des hommes, en faisant s’emballer leur cœur jusqu’à l’explosion. Lorsque la Seine en crue vient déposer Lula au pied du Flowerburger, la péniche-cabaret où chante Gaspard, c’est un mini-tsunami qui va bouleverser leur existence. Lui, l’homme qui a souffert d’avoir trop aimé, et elle, la créature qui n’a jamais connu l’amour, vont apprendre à se connaître. Et à chanter d’une même voix…

 

 

Mon humble avis : Ah, l'univers de Matthias Malzieu, qu'il soit littéraire ou cinématographique, ou visuel, on ne s'en lasse pas !

Que ce film fait du bien ! Que du bien en cette période morose et crispée. Ce n'est pas compliqué, une sirène à Paris nous emmène dans un autre univers, comme dans un autre espace-temps, un autre monde, une autre époque pourtant bien dans le présent. C'est onirique, enchanteur, drôle, touchant, émouvant, merveilleux, sain, poétique, (faussement) bon enfant, tendre, fantaisiste, délicieux (comme un bonbon acidulé que l'on aime sucer doucement), charmant... Bon, c'est déjà pas mal pour vous convaincre non

Oui, Matthias Malzieu fait de chaque spectateur "une Alice au pays des merveilles". Tant de trouvailles visuelles qu'on ne s'est presque plus où regarder pour qu'aucun détail mignon tout plein ou malicieux ne nous échappe. (il y a un peu, visuellement, un côté Amélie Poulain dans ce film). On est les yeux grands ouverts, souvent bouche bée et le coeur en Chamallow . Ce film est un surprisier, à un d'un titre d'ailleurs. Musique et chansons sont aussi très présentes dans ce film, pas étonnant venant de son réalisateur Matthias Malzieu (Chanteur du groupe Dionysos, qui fait d'ailleurs une apparition dans le film)

Une sirène à Paris est une magnifique histoire d'amour, ou de non amour. De coeur brisé qui lutte mais qui, tant qu'il est brisé restera en vie. Mais dur de lutter contre l'amour, qui lutte lui-même pour s'insérer dans votre coeur, alors que le cerveau bloque l'accès pour se protéger.

Les personnages sont très forts, très caractérisés visuellement et donne une atmosphère années 50. Nicolas Duchauvelle est épatant et étonnant, avec une gentille pêche incroyable, alors qu'on le voit plus souvent dans des rôles inquiétants dans des films sombres.

Chacun verra dans ce film les métaphores qu'il souhaite, ou qu'il ressent, par rapport à son histoire personnelle. En tout cas, que vous ayez ou pas un coeur brisé, si vous aimez le merveilleux, être transporté ailleurs tout en étant là, ce film très coloré est fait pour vous !

 

PS : Si la situation actuelle vous empêche d'aller au cinéma... Pas panique,  ce film est l'adaptation du roman éponyme de Matthias Malzieu. Donc un petit tour en librairie et puis revient, et c'est parti !

Correction quelques heures après la rédaction de ce billet et l'intervention du 1er ministre : bon plus de ciné, plus de librairie ouverte... Vous pouvez toujours télécharger légalement le roman en version audio ou liseuse et vous garantir alors un excellent moment de lecture !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 12 Septembre 2022

Roman - Editions Albin Michel - 240 pages - 19.90 €

Parution en Janvier 2022 

L'histoire : En juin 1944 à Montpellier, Mainou, 9 ans, perd sa mère morte en couches. Son père, combattant, ne peut s'occuper de lui et l'envoie donc dans sa famille de Lorraine, en zone occupée. Mainou passera donc la zone de démarcation caché dans une charrette à foin. Puis, c'est caché dans une chambre ou dans la cave qu'il attendra la fin de la guerre entre sa grand-mère, son oncle Emile et sa tante Louise. Pour l'instant, ça vie va devenir une suite de "pourl'instant" et ces "pourl'instant" vont durer trop longtemps. Mainou est le père de Mathias Malzieu.

 

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de Dinard 

Mon humble avis : Un énorme coup de coeur pour ce roman empreint de tendresse dans un monde brutal... 

Ce coup de coeur ne m'étonne pas, je m'y attendais, c'est toujours comme cela avec Mathias Malzieu. Il nous charme, nous enveloppe de sa prose tellement unique, émouvante, délicate, émerveillée, imagée. Ici, il nous fait vivre les derniers mois de guerre en zone occupée, et pas n'importe laquelle - La Lorraine- à hauteur d'un enfant, qui subit, s'interroge, lutte contre les crises d'angine de questions qui font mal à la gorge dans une situation qui le dépasse bien sûr, mais où les adultes font tout pour l'épargner et le protéger... Comme il doit demeurer caché et ne sortir sans aucun prétexte de la maison, le jeune Mainou écrit tout dans un cahier...  Et ce "tout", c'est ce qu'il murmure tout bas à sa mère défunte. Les conversations familiales, les sirènes qui résonnent et intiment de descendre à la cave, la peur, les petites joies, les bigoteries de Tante Louise, les escapades ratées, Marlène Dietrich (son cigogneau qui lui tient compagnie), les nazis qui rodent, le danger, l'oncle Emile qui manie bien la bonne humeur pour faire oublier le reste... Et surtout, l'habitante secrète du grenier. Pour Mainou, écrire sera aussi faire son deuil.

C'est tout cela que nous vivons et partageons avec Mainou, petit bonhomme très attachant, que l'Histoire va mener à grandir trop vite, à se retenir, à se contenir, à se taire, à s'interroger à un âge où tout ne devrait être qu'insouciance, joie et découvertes. Mais, malgré le contexte historique et grâce à sa plume signature, Mathias Malzieu parvient à nous émouvoir autant qu'à nous faire rire au travers de Mainou et de ses réflexions enfantines. Ces pages sont un éloge à l'évasion de l'esprit, à l'imagination, à la créativité et une ode à la liberté, celle de penser, celle de rêver ou de se souvenir quand le reste est interdit et qu'il faut se méfier de tout et de tout le monde. Et ce livre est aussi un formidable hommage au Guerrier de Porcelaine, qui n'est autre que le père de l'auteur. Ce dernier lui raconta cet épisode de sa vie il y a quelques années, alors que Mathias Malzieu combattait une terrible maladie et attendait une greffe en restant en chambre stérile (épisode de la vie de Malzieu qui a donné naissance au roman :journal d'un vampire en pyjama).

 Sans éluder les horreurs de la guerre, Mathias Malzieu parvient à faire de ce roman un nid, un cocon de poésie joyeuse et magique où il fait bon se réchauffer le coeur. Malzieu est vraiment un magicien des mots et de l'humour doux, qui nous mène du sourire aux larmes d'émotion. Je suis une fois plus plus terriblement conquise par cette lecture, et c'est très très chaleureusement que je vous conseille de faire la connaissance de ce Guerrier de Porcelaine.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 11 Février 2014

http://fr.web.img5.acsta.net/pictures/13/12/03/10/19/524458.jpgSynopsis : Édimbourg 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Le Docteur Madeleine le sauve en remplaçant son cœur défectueux par une horloge mécanique. Il survivra avec ce bricolage magique à condition de respecter 3 lois: premièrement ne pas toucher à ses aiguilles, deuxièmement maîtriser sa colère et surtout ne jamais Ô grand jamais, tomber amoureux. Sa rencontre avec Miss Acacia, une petite chanteuse de rue, va précipiter la cadence de ses aiguilles. Prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel un Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais, à Paris jusqu'aux portes de l'Andalousie.
 
 
 
Avec les voix de Mathias Malzieu, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade.
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  Mon humble avis : Une merveille que ce film d'animation ! Une pépite, un voyage dans un monde imaginaire, plein de surprises, de trouvailles plus mimi les unes que les autres, drôles ou touchantes. Quelle créativité, de quelle imagination a fait preuve toute l'équipe du film, c'est inoui ! Ca met du baume au coeur, ça attendrit, et je remprends encore la même racine linguistique, ça émerveille ! Nos yeux s'écarquillent devant tant de beauté, notre sourire s'étend sur toute la largeur de notre visage devant tant de tendresse, de douceur, d'ingénuosité, de naïveté, de beauté. Les images numériques sont absolument splendides, rayonnantes, lumineuses. Les personnages sont assez ressemblant avec les personnes qui leur prêtent leur voix : Mathias Malzieu, Olivia Ruiz, Jean Rochefort, Grand Corps Malade entre autre. Par moment l'ensemble prend des allures de comédie musicale, des passages étant chantés par les chanteurs que son Mathias Malzieu (Groupe Dyonisos) et Olivia Ruiz. Certaines chansons sont issues de leurs répertoires personnels, d'autres m'ont tout l'air d'être des inédits. Pour celles ou ceux qui ne le connaissent pas, Mathias Malzieu  (l'un des réalisateurs), est aussi, en plus d'être musicien chanteur réputé, écrivain. Jack et la mécanique du coeur est en fait l'un de ses romans dont il cosigne ici l'adaption ciné. Je n'ai pas lu ce livre, mais un autre de Malzieu. Aussi, je m'attendais à un univers d'adulte enfant, un monde intérieur, une atmosphère on ne peut plus onirique. J'ai eu ce que j'espérais, mais en puissance 10 !!!
Ce film s'adresse à touts publics, puisque là mention "dès 6 ans' est stipulée. Je ne suis pas sûre que les minots de cet âge saisiront les subtilités des dessins, des trouvailles, et la symbolique très forte du domaine amoureux. Par exemple, Miss Accacia se recouvre partiellement d'épine lorsqu'elle se sent en danger, pas sûre que les enfants le remarquent.. Mais ils verront une belle histoire à travers les yeux d'un adulte qui se souvient tant de son enfance, et le monde n'y est pas enjolivé. Et oui, le monde peut-être cruel, comme il l'est avec ce petit Jack si différent des autres, ce Jack qui à une petite horloge à la place du coeur. Et cette horloge, elle a une clé, car il faut la remonter régulièrement.... Alors, cette superbe et adorabe histoire, c'est sur la clé de notre coeur, et ce que nous en faisons.
A voir, à revoir (au cas où des petites merveilles de trouvailles nous aurait échappé), à avoir chez soi. Une perle dans un écrin ! Un énorme coup de coeur !
 
 
 
 
 
 
 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 4 Mars 2016

Afficher l'image d'origineRoman - Editions J'ai Lu - 154 pages - 6 €

 

Parution en avril 2014

 

L'histoire : Un inventeur dépressif, avec un trou d'obus à la place du coeur, tombe amoureux d'une fille qui disparait quand on l'embrasse. Le plus petit baiser jamais recensé et hop, volatilisée ! Il va mener l'enquête pour la retrouver ! Mais pas seul ! Un vieux détective à la retraite et son perroquet enregistreur vont l'aider dans cette quête, qui lui réserve bien des surprises !

 

Tentation : Envie d'un roman bonbon !

Fournisseur : Ma PAL Silvana  (merci )!

 

 

 

 

 

 

Mon humble avis : Quand j'étais petite et ado, deux semaines par an à Noël, je fréquentais assidument "les trouvailles", une boutique souvenirs, cadeaux, presse, librairie, cartes postales et autre, dans le village du Grand Bornant en Haute Savoie. Même si je n'achetais pas forcément, rien ne m'échappait et tout me fascinait dans cette boutique au point que celle-ci reste marquée au fer dans la liste des souvenirs familiaux.

Et bien "Le plus petit baiser jamais recensé" a eu le même effet. Ou ouvrant ses pages, j'ai plongé dans une malle aux trésors sans fond où l'on se régale des mille et une trouvailles de l'auteur Mathias Malzieu. Ayant déjà lu "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi", je m'y attendais, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai pioché ce roman dans le puit sans fond de ma PAL. Il n'empêche, chaque page a provoqué en moi un émerveillement presque enfantin, tant l'inventivité et l'imagination de Mathias Malzieu sont fabuleuses, poétiques et oniriques à souhait !

Au fil des pages, on découvre des sparadramour, un appartelier, un vieux aux cheveux de nuage et de barbe à papa, la place de la Pastille, un asthme en ré mineur, de la neige tiède, de la télépathisserie, la recette du chocolat au nectar de baiser, un attelage de 5 écureuils de combat, des floconfettis, un escalier carillonnant, un attentat au pop-corn, j'en passe et des tous mignons tout plein.

Avec tous ces ingrédients, Mathias Malzieu nous raconte une belle histoire d'amour, une enquête d'amour par des en quête d'amour. Est-ce que deux électrocutés de l'amour vont accepter de baisser leur garde, leur pont-levis, leur armure contre l'amour blessure, d'oublier ou d'affronter leurs peurs et traumatismes précédents qui les ont conduit à renoncer à l'amour ?

Vous le saurez en lisant ce magnifique conte, qui se déguste comme une sucette, vous savez, ces sucettes qui réservent une surprise à l'intérieur ! Car oui, cette prodigieuse histoire s'adresse à l'enfant qui sommeille encore en chacun de nous, à l'adulte qui regrette l'enfance parce que les genoux écorchés sont plus faciles à soigner que les trous au coeur...

 

 

Quand je danse, c'est comme si je m'étais ton rire au micro-ondes. Il est prêt en quelques secondes. Je suis plus raide qu'un très vieux Pinocchio et tu es plus souple qu'une princesse en pâte à crêpe.

Sparadramour de Mathias Malzieu

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 12 Avril 2016

Afficher l'image d'origineEssai /autobio - Editions Albin Michel - 240 pages - 18 €

 

Parution le 27 janvier 2016

 

4ème de couv : « Ce livre est le vaisseau spécial que j'ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent. Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d'amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n'ai rien eu à inventer. Si ce n'est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon coeur. »
 

 

Tentation : Auteur et sujet

Fournisseur : Ma CB

 

 

 

Mon humble avis : Comment allier cauchemar et féérie ? Je pense qu'il faut être Mathias Malzieu pour y parvenir !

Ce livre est le récit, le témoignage d'une renaissance ! Ah, pas d'une dépression profonde comme sait nous en abreuver la littérature ! Non, une véritable résurrection médicale, corporelle, depuis les quelques jours précédents le diagnostic qui aurait dû être fatal jusqu'à l'annonce d'une inversion des courbes des analyses et donc la promesse d'une guérison approchante !

Il y a deux ans et demi, Mathias Malzieu (alias aussi le chanteur du groupe Dionysos), apprend que sa moelle osseuse ne fonctionne plus. Il lui manque l'essentiel pour vivre : des globules blancs, rouges etc. Plus de système immunitaire non plus, il est à la merci du moindre microbe. Il devient donc un vampire, à savoir que plusieurs transfusions hebdomadaires lui sont nécessaires pour survive, dans l'attente d'un traitement de cheval éventuel et d'une greffe de moelle hypothétique. Le vampire hebdomadaire deviendra vampire en pyjama lors de séjours en chambre stérile où les équipes médicales et la science vont complètement rebooter son corps, pour le faire repartir à zéro. 

C'est cette chevauchée médicale et humaine au coeur de l'enfer que Mathias Malzieu raconte ici. D'ailleurs, ce livre, il l'a principalement écrit en chambre stérile. Ce qui sauvera notre héros, de toute façon, c'est l'imagination, la créativité, la musique, la création et un moral d'acier ! Bien sûr, on sent parfois le découragement du héro ou sa peur que sa vie s'arrête là, mais dans ces pages, pas une ligne de pathos et de misérabilisme. De l'humour, de l'amour, de la passion, de la joie de vivre, de l'envie de vivre, de l'émotion, de l'auto-dérision, de la compassion, de la reconnaissance, du courage, ça oui, à chaque page !

On retrouve l'univers doux, féérique, poétique à souhait de l'auteur, mêlé à des explications médicales métaphoriques on ne peut plus limpides. Donc sans avoir fait médecine, on comprend parfaitement ce qui lui arrive, ce qu'il subit comme soins etc... Pour la poésie par exemple, les infirmières deviennent des nymfirmières, Malzieu devient le capitaine d'un chalutier, la mort qui le poursuit est présenté sous la forme de Dame Oclès (car épée de Damoclès...)

Pourquoi pas 5 pattes de chat ? Juste parce que j'ai trouvé quelques passages  ou propos redondants, mais c'est sans doute aussi la maladie qui veut cela.

Dans le livre résonne aussi un vibrant hommage au personnel médical, tant pour ses prouesses, que son soutien psychologique. Et là, je me dis que Malzieu a eu de la chance car de toutes mes épreuves médicales "récentes" en CHU, je ne garde pas un tel souvenir. J'ai vraiment senti le soutien de toute une équipe uniquement lorsque j'ai été hospitalisée à 18 ans pour une énorme phlébite de toute la jambe droite. Mais j'étais alors, dans cet hôpital, la nièce du grand professeur DC et ma jeunesse avait fait de moi la mascotte du service.

Lisez ce livre, c'est une ôde à la vie, au courage, à la créativité, à l'espoir, servi par une plume unique, à l'image de son auteur !

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 21 Août 2013

 Peintures-2-1607.JPG Roman - Editions J'ai Lu -  151 pages - 4.80 €

 

 

 

Parution chez J'ai lu en octobre 2006

 

 

L'histoire : Mathias est trentenaire lorsqu'il perd sa mère. Le voilà devant un mur à affronter : le vide, l'absence, le deuil.

Sur le parking de l'hôpital, il rencontre Jack... un géant de 4.50 et de plus de 130 ans... Diplomé en ombrologie, celui ci confie à Mathias 3 livres et une ombre pour le protéger et le soutenir dans son épreuve. Mathias suit son chemin et apprend à maitriser son ombre, sous les conseils du géant, qui n'est jamais très loin.... Surtout, ne jamais cesser de rêver...

 

 

Tentation : Curiosité envers l'auteur + la blogo

Fournisseur : Silvana et J'ai Lu, merci

 

 

 

 

 

 

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 Mon humble avis :  C'est un gros coup de coeur et un coup au coeur, tout noué et tout joyeux en même temps. Emerveillé en fait !

Comme j'aime cette sensation liée à la découverte réussie d'un auteur  ! C'est comme si l'horizon s'éloignait encore, multipliant les possibilités. Ici l'horizon nous mène bien plus haut que là où monte l'avion et pourtant, il réchauffe tant notre petit nous. Et cela me donne envie de dire, Mathias, je suis entrée dans votre monde, bienvenue dans ma vie, car vous en ferez partie tant que vous écrirez d'aussi beaux livres.

Comment a -t-il fait ce magicien des mots pour me laisser sortir d'un livre sur un sujet à priori pas gai (la mort, le deuil), avec un sourire qui traverse mon visage et rejoint mes deux oreilles. Et une merveilleuse impression de douceur, de bien être, comme si je me lovais dans un cocon.

Mathias est le héros du livre. Il a 30 ans dans le corps, même s'il n'est pas grand. Mais il garde dans l'esprit une grande place pour l'enfance, ces questions, ces images, ces certitudes, ces doutes. Nous sommes dans les mots d'un adulte qui essaie de rester enfant et fils de ses parents. Mais la vie, ou plutôt la mort de sa mère va l'obliger, quelque part, à grandir. Et comme les enfants se créent souvent un ami imaginaire, Mathias est accompagné de Giant Jack.

Cette histoire sur un sujet difficile n'en devient plus une, puisque Mathias Malzieux a le génie et le talent de la transformer en conte. On évolue presque dans un univers qui pourrait paraître magique, et qui laisse libre court à nos âmes d'adultes et anciens enfants de visualiser. Les métaphores sont justes splendides, touchantes, naïves et drôles aussi.  Et toujours poétiques. Oui, c'est un livre qui émerveille ! C'est fort tout de même quand il est question de mort. C'est normal, car ce roman est là pour donner de la force lorsque l'on n'en a plus. Alors il faut le garder près de soi, ne jamais trop s'en éloigner, ou alors s'en souvenir très fort.

" Je vis dans ton rêve, personne ne peut me voir... Tu dois continuer à rêver de toutes tes forces"

" Rêver maintenant ?"

" Maintenant ! C'est ta meilleure arme pour rester vivant. C'est d'ailleurs le cas pour tout le monde. Mais vu ta situation, c'est une priorité ! Ah oui !

" Ah oui ? Je ne suis pas sûr de savoir encore comment sa marche, les rêves"

....

" Tu es vivant ! Tu es donc une machine à rêves en état de marche. Tu dois seulement continuer à actionner le mécanisme !

Evoquer la mort et le deuil dans une atmosphère onirique, pour moi, c'est de l'inédit. D'autant plus que ce roman se revèle une ode tendre et majestueuse pour les rêves et un vibrant hommage à la mère défunte et tous les souvenirs qu'elle laisse derrière elle. Les ombres posent un voile délicat de pudeur sur une expérience que l'on devine partiellement vécue.

Quant à moi, je suis tombée en amour pour une plume. Et je déménage, enfin, je pars en vacances quand je veux, puisqu'un nouvel univers s'ouvre devant moi. Et dans un univers, il y a des étoiles, des planètes, des systèmes solaires, des satellites, des lunes et que l'on est libre de voir ce que l'on veut, de croire à que l'on veut et d'attraper ce que l'on veut. Même la lune, même des morceaux de lune ou d'étoiles brisées. Ca brille toujours, nuit et jour chez Mathias Malzieu. Un univers que je peux imaginer intersidéral pour voir loin ou à ma petite taille pour être bien au chaud, sur un duvet de plumes, et pas tout à fait seule !

 

 

 

L'avis de Constance

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 2 Janvier 2017

MA VIE COMME UN ROMAN 2017

Ah, les années passent et mon rythme de croisière en lecture diminue toujours un peu plus. Au début de ce blog, je naviguais au moteur, puis je suis passé à la voile et là, il semble que je navigue à la rame ! 29 livres lu en 2016 (sans compter les BD).

Bon, depuis début mars, j'ai repris le travail et les siestes qui vont avec (dues à ma fatigabilité liée à mon AVC). Donc moins de temps pour lire, évidemment... Mais aussi, moins d'obsession : plus de télé et plus d'activités félines ! 

Et puis, je me suis désabonnée de mon club de sport où, depuis 3 ans, j'écoutais avec plaisir des livres audio au moins 3 heures par semaine... Le sport ne me manque pas, puisque j'en fais au boulot, mais les livres audio me manquent cruellement ! Il faut que je trouve un moyen...

Nouveauté tout de même... qui figure sur la photo ci-dessus... Avec ma fidèle compagne de lecture Aya, il y a un nouvel instrument.... les lunettes ! Et oui, avec la quarantaine qui avance sacrément, et bien les livres avaient une fâcheuse tendance à s'éloigner !

 

Allez, comme chaque année, je me plis au petit jeu qui consiste, dans les titres lus en 2016, à trouver les meilleurs pour répondre à ces questions. Cet exercice est donc plus difficile à remplir chaque année, vu la baisse du nombre de livres lus, CQFD !

 

1/ Décris toi : Rosa Candida, d'Auour Ava Olafsdottir

 

2/ Comment te sens tu ? (Presque) jeune, (presque) jolie, (de nouveau célibataire), de Stéphanie Pellerin

 

3/ Décris où tu vis actuellement ? Central Park, de Guillaume Musso

 

4/ Si tu pouvais aller où tu veux, où irais tu ? La variante chilienne, de Pierre Raufast

 

5/ Ton moyen de transport préféré ? Le plus petit baisé jamais recensé, de Mathias Malzieu

 

6/ Ton/ta meilleur(e) ami(e) est : Riquet à la houpe d'Amélie Nothomb

 

7/ Toi et tes amis vous êtes : Portrait de groupe avec parapluie, de Violette Cabesos

 

8/Comment est le temps ? Rien trouvé !!!

 

9/ Quel est ton moment préféré de la journée ? Demain les chats, de Bernard Werber

 

10/ Qu'est la vie pour toi ? Un parfum d'herbe coupée, de Nicolas Delesalle

 

11/ Ta peur ? La brigade de l'oeil, de Guillaume Guéraud

 

12/ Quel est le conseil que tu as à donner ? N'oubliez pas d'être amoureuse à Paris, de Mademoiselle Peppergreen

 

13/ La pensée du jour : C'est le métier qui rentre, de Sylvie Testud

 

14/ Comment aimerais tu mourir ? Otages intimes, de Jeanne Bennameur

 

15/ Les conditions actuelles de ton âme ? : J'envisage de te vendre, de Frédérique Martin

 

16/ Ton rêve ? L'homme qui voyait à travers les visages, d'Eric Emmanuel Schmitt

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Les livres - mon blog et moi

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Publié le 21 Juin 2019

Film de Laure De Clermon Tonnerre

Avec Matthias Schoenaerts, Bruce Dern, Jason Mitchell

 

Synopsis :  Incarcéré dans une prison du Nevada, Roman n’a plus de contact avec l’extérieur ni avec sa fille... Pour tenter de le sortir de son mutisme et de sa violence, on lui propose d’intégrer un programme de réhabilitation sociale grâce au dressage de chevaux sauvages. Aux côtés de ces mustangs aussi imprévisibles que lui, Roman va peu à peu réapprendre à se contrôler et surmonter son passé.

 

 

Mon humble avis : Nevada est un très beau film sur la rédemption à travers l'animal. A travers, ou grâce, ou avec... Car ici, tout semble sauvage, indomptable, à réactions imprévisibles... La nature désertique mais soudain soumise à une tornade... Les chevaux, capturés à l'état sauvage pour être dressés et vendus aux enchères. Les hommes... Nous sommes en univers carcéral avec ses lois, ses us et coutumes jamais tendres et ses prisonniers qui ont tous un lourd passif et luttent continuellement pour contenir leur rage, leur colère, leur haine... Roman est l'un d'entre eux... Et c'est un cheval sauvage, qu'il est chargé de dressé, qui va lui montrer qui il peut être, qui il est au plus profond. C'est un cheval qui va le révéler à lui-même qui se ferme au monde des hommes.

Ce film ne pouvait que me parler, c'est d'ailleurs ce qui m'a motivée à aller le voir. Dans ma vie, plus de chevaux, mais des chats, des sauvetages, des trappages... Des chats les plus sociabilisés aux plus sauvageons. Les chats m'ont sauvée aussi, et ils m'ont montré ce que je peux faire, ce que je peux être. Avant de dresser un animal (ce qu'on ne fait pas avec les chats), on les socialise puis on les sociabilise, il faut l'apprivoiser, lui donner confiance en l'humain, avec patience, humilité. Et puis il y a ce moment où tout bascule, où l'animal accepte le contact, la main... Et ce moment est une joie et une émotion intense, jamais gagné d'avance. Mais qui change tout. J'aurais aimé que le film développe un peu plus l'apprivoisement du cheval, quitte à prolonger le film d'un quart d'heure... Car une fois le premier contact physique établi entre l'homme et l'animal... et bien dans la séance suivante, l'homme est déjà sur son dos... D'où une légère frustration pour moi, mais qui n'enlève rien à la force et la beauté du film.

Le film montre parfaitement cela, grâce notamment à son interprète principal Matthias Schoenaerts qui livre ici une performance aussi extraordinaire que bouleversante. Pour lui, très peu de dialogues. Tout se passe par les regards, les émotions du visage. Son interprétation est vraiment toute en force contenue, comme son physique d'ailleurs.

Il faut savoir que le film a été tourné dans des conditions quasi réelles. Les scènes générales de prison l'ont été dans une prison en activité. Les scènes plus individuelles, dans une prison proche mais désaffectée. Les rôles secondaires sont tenus par d'anciens détenus qui ont suivi ce programme de réhabilitation par le dressage de chevaux mustangs sauvages, qui existent réellement dans différents états de l'Ouest américain. A savoir qu'à la fin de leur peine, les prisonniers qui sont passés par ce programme sont beaucoup moins enclins à la récidive.

Un très bon film donc, sur la rédemption, la découverte de soi-même, la réconciliation, la guérison de certains maux, grâce à un animal, sur ce qui peut être domptable (donc apaisé)... ou non...

Un film parrainé et produit par Robert Redford... tout de même.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 24 Avril 2013

http://blogs.ionis-group.com/iseg/group/media/Sophie.Adriansen.mittel2.pngIl y a quelques jours, je vous présentais un livre coup de coeur pour moi," Quand nous serons frère et soeur, de Sophie Adriansen. Cette jeune auteure écrit aussi bien pour la jeunesse, une autobiographie et ce roman adulte. Elle est aussi blogueuse littéraire, et c'est en suivant son blog que j'ai eu vent de son livre que je me suis précipitée à aller acheter (commander en librairie), par réel intêret et par solidarité bloguesque. Quelle blogueuse litt ne rêverait pas d'être publiée ?! Je ne connais Sophie que par son blog, je ne sais même pas où elle vit, mon avis sur son livre est donc sans influence particulière.

Vous pouvez faire plus ample connaissance avec l'auteure via son blog http://actualitte.com/blog/sophielit/ et aussi, en lisant ci dessous cette interview maison à laquelle elle s'est soumise avec plaisir !

 

 

 

 

Sophie, pourquoi écrivez vous ?

SA : J'écris pour cerner ce qui m'entoure, pour mettre des mots sur ce que je ressens, pour poser des questions et trouver des réponses. J'écris d'abord pour moi, je pense à celui qui me lira dans un second temps, lorsque je passe de la pulsion d'écriture au travail sur le texte. J'écris parce que je ne pourrais pas vivre sans écrire, parce que l'écriture est un besoin, une soupape, une cachette, un haut-parleur. Je mets des choses à l'abri dans mes textes, j'y soigne des souvenirs, j'y crie ce que je suis trop bien élevée pour dire seulement dans la vraie vie.

 

 

Vous tenez également un blog littéraire, donc vous lisez forcément plus que la moyenne. Pensez vous que l’écriture d’un blog et la lecture régulière soient des atouts pour se lancer dans l’écriture romanesque ?
SA : La lecture me semble en effet une condition nécessaire à l'écriture. Au-delà des bienfaits sur l'orthographe et la grammaire, le fait de lire permet d'intégrer, plus ou moins consciemment d'ailleurs, des codes et des références auxquels se raccrocher... à moins de décider de s'en affranchir.

 

Quant à l'écriture du blog, c'est finalement un entraînement comme un autre : en chroniquant des livres, on affûte son verbe et sa capacité à analyser un propos. Le tout est d'oser, et plus on s'y exerce, plus les barrières tombent.

 

 

Venons en à votre roman “Quand nous serons frère et soeur”. Qu’est ce qui vous a dirigée vers le difficile sujet du ressenti (ou non) de la fratrie ?
SA : Avant d'écrire sur la fratrie, je voulais mettre en scène la rencontre improbable de deux univers. Pour cela, j'ai imaginé l'intrigue et la confrontation qui en est la conséquence. Mon histoire familiale est très éloignée de celle des deux personnages, j'ai une sœur avec qui j'ai grandi. On dit parfois qu'un ami proche est comme un frère... et d'après le Petit prince, "C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante." Le temps, la vie commune, tout est là. On l'a dit et raconté avant moi, je n'ai pas la prétention de le faire mieux que d'autres. J'avais envie de faire naître une relation fraternelle de façon accélérée. Il m'intéressait de creuser l'aspect de ce capital sympathie et affinités que confèrent (ou non) les liens du sang.

 

Dans ce roman, vous nous conduisez dans un trou perdu en Haute Loire, dans un village qui, sauf erreur de ma part, n’existe pas ? Pourquoi la Haute Loire ? Pourquoi inventer un village que vous semblez très bien connaitre ? Est-ce la magie du romancier de donner vie et réalité à ce qui n’existe pas tout à fait ?

SA : En effet, Lougeac n'existe pas, et c'est volontaire. L'idée n'était pas d'attirer l'attention sur un village en particulier, mais plutôt de mettre en scène des situations qui pourraient se produire dans tout un tas de petits villages ici ou là en France. Cependant, pour le décrire, j'avais en tête un village bien précis... que je ne nommerai pas ! Mon intrigue nécessitait que la région de résidence de Matthias réunisse plusieurs critères : un certain éloignement de la capitale, des chemins de randonnée, la possibilité de pêcher... Par ailleurs, j'avais envie de paysages rocheux, je voulais que le décor, comme la relation du frère et de la sœur, puisse paraître abrupt ou hospitalier selon les points de vue. La Haute-Loire s'est imposée assez rapidement. Une fois mon choix arrêté, j'ai étudié les noms des villages afin d'en inventer un qui soit le plus plausible possible. Dans le coin, les noms de communes en -ac sont légion...

 

Je ne sais pas s'il l'on peut parler ici de magie, mais c'est en tout cas un pouvoir fort agréable que de construire des situations et des décors tellement réalistes que le lecteur en vient à se demander s'ils existent ou ont existé. De toute façon, le romancier ne fait que cela, reproduire le réel...

 

 

Comment sont nés les deux personnages ? En effet, Louisa est une métisse citadine qui ignore tout de ces origines et Matthias un paysan bourru ? Louisa aurait tout aussi bien pu être blanche par exemple ?
SA :Le personnage de Matthias a été le déclencheur de l'écriture du roman. Il m'est apparu très vite comme il est dans le roman : fermé, portant en lui une révolte silencieuse, solitaire mais aussi prompt à être aimable avec qui sait comment le prendre et, au fond, généreux. Lorsque je l'ai imaginé, je voulais que la confrontation avec sa demi-sœur soit particulièrement inattendue. J'ai donc forgé un deuxième personnage très, très différent en termes de culture, d'ambition, de style de vie. Que Louisa soit métisse permet de nourrir le sentiment de persécution qui ne quitte jamais ce personnage. Elle est parfois un peu parano, et l'hostilité qui existe dans bien des villages à l'égard de tout "étranger" (toute personne, en fait, qui n'est pas du cru) vire au racisme dans son esprit...

 

 

Que ce serait il passé si les deux protagonistes avaient décidé de procéder à l’inverse.... Matthias qui aurait débarqué à Paris ? Cela pourrait il être le sujet d’un autre roman qui possèderait le même pitch mais évoluerait de façon opposée ?
SA : C'est une idée ! La confrontation aurait été plus explosive, et le clash serait intervenu plus tôt dans l'histoire sans doute, car l'appartement de Louisa est minuscule. Mais je ne vois pas Matthias tenir plus de quelques jours dans une grande ville... et je ne suis pas certaine que Louisa lui aurait couru après s'il avait fui avant qu'elle ait le temps de s'attacher à lui. Fin du livre avant la page 80... triste destin pour les personnages ! Blague à part, ç'aurait été un tout autre livre... et la prise de conscience de Louisa n'aurait peut-être pas eu lieu.

 

 

Comment avez vous écrit ce roman ? Rapidement, sur des années, l’histoire vous trottait en tête depuis une éternité ou vous est elle venue subitement ? Quelles sont vos habitudes d’écriture ?
SA : Comme je le disais, tout est parti du personnage de Matthias. Une semaine après avoir croisé la personne qui me l'a inspiré, j'ai jeté les bases du roman : entre temps, l'intrigue avait pris forme dans mon esprit. Le premier jet s'est écrit presque tout seul, en quelques mois, avant que je ne reprenne l'ensemble pour le retravailler dans sa globalité et en détail.

 

Je n'ai pas de rituels d'écriture particuliers, mais j'ai besoin de calme, et de travailler sur mon propre ordinateur : la présence des autres textes me rassure.

 

 

En janvier 2013, vous avez publié une biographie sur le comédien Louis de Funès, dont nous célébrons cette année le trentième anniversaire de sa mort. Pourquoi lui ? Que vous évoque ce personnage, quelle place a-t-il pris dans votre vie. Comment avez vous travaillé sur ce livre ?
SA : Louis de Funès m'évoque l'enfance. C'est un personnage fédérateur, qui réunit la famille toute entière sur le canapé, car il a eu l'intelligence de choisir des scénarios qui ne le couperaient pas du jeune public. Les films dans lesquels il joue peuvent avoir plusieurs lectures, mais tous sont accessibles dès le plus jeune âge. Les mauvaises langues s'en sont donné à cœur joie quant à l'homme : on l'a dit égoïste, colérique, avare... En cherchant à mieux le connaître et à comprendre sa façon de travailler, j'ai réalisé que Louis de Funès était à mille lieues de ce qu'on a dit de lui. Et c'est ce personnage là, perfectionniste et travailleur, généreux et réservé, que j'ai eu envie de raconter. Pour ce faire, je suis allée piocher dans les souvenirs de ceux qui l'ont côtoyé et pour qui il a compté...

 

 

Vous avez écrit des livres pour la jeunesse, une biographie, un roman adulte. Des exercices que j’imagine bien différents ? Comment et pourquoi s’attaque-t-on à l’un ou à l’autre ? Et si vous ne deviez choisir qu’un style de livre, lequel vous apporterait le plus ?
SA : La biographie est effectivement un exercice à part : elle nécessite non seulement de la documentation, mais aussi et surtout un respect scrupuleux de la vérité. Pour le reste, que j'écrive pour les adultes ou les plus jeunes ne fait pas tellement de différence : je veux dire par là que si je veille au vocabulaire et aux tournures des phrases quand j'écris pour les enfants ou les ados, je ne change en revanche rien à ma façon de raconter les choses, de créer mes personnages ou de construire mon intrigue. Ce sont avant tout les sujets qui dictent la cible... et j'ai encore dans ma besace bien des choses à dire aux enfants et aux plus grands, parce que j'ai encore bien des choses à faire dire à l'enfant que j'ai été, et que chaque jour m'apporte des choses à dire en tant qu'adulte sur le monde d'aujourd'hui. Voilà pourquoi il m'est tout bonnement impossible de choisir un seul genre de livres ou un seul public. Heureusement, on ne me le demande pas ! :)

 

 

Quels conseils donneriez vous à un aspirant écrivain ?
SA :Des conseils très simples : s'écouter, ne pas se mettre de barrières, se répéter que tout est possible. Croire en soi. Ecrire le livre qu'on aimerait lire. Oser tout, sans craindre le jugement des autres, sans chercher non plus leurs applaudissements. Savoir pourquoi on fait les choses, savoir ce qu'on a à dire, ce qu'on met de soi dans ce qu'on écrit, pourquoi on dépose ce qu'on dépose dans les phrases.

 

Et beaucoup lire, évidemment. Tout vient de là.

 

 

Quelle lectrice êtes vous ? Comment choisissez vous vos lectures ? Quelles sont vos 3 derniers coups de coeur littéraire ?
SA :Je suis une lectrice compulsive, je crois que mon blog en est la meilleure démonstration ! J'ai une nette préférence pour la littérature française et contemporaine, une affection particulière pour l'autofiction. J'aime les livres courts et forts. Je choisis mes lectures en fonction de mes préoccupations et mes envies du moment (il m'arrive d'être sujette à des monomanies temporaires)... et parfois, d'éléments plus subjectifs comme un titre prometteur, une belle couverture, une quatrième de couverture qui m'emporte. Ce qui fait qu'un livre devient important tient à la fois au sujet et à l'écriture. Je suis en permanence à la recherche de styles qui font sauter les supposés verrous.

 

Parmi les récentes bonnes surprises j'ai retenu, Les Etourneaux de Fanny Salmeron, La Nuit pacifique de Pierre Stasse et Marc Beltra, roman autour d'une disparition de Mathieu Simonet. Trois univers très différents qui méritent le détour.

 

 

si besoin, les liens :

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Interviews exclusives !

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