BACK TO BLACK, film de Sam TAYLOR-JOHNSON
Publié le 3 Mai 2024
Film de Sam Taylor-Johnson
Avec Marisa Abela, Jack O'Connel, Eddie Marsan
Synopsis : Back to Black retrace la vie et la musique d'Amy Winehouse, à travers la création de l'un des albums les plus iconiques de notre temps, inspiré par son histoire d’amour passionnée et tourmentée avec Blake Fielder-Civil.
Mon humble avis : Comme tout le monde ou presque, je suis envoutée par la voix d'Amy Winehouse, surtout dans ces deux tubes les plus connus : Rehab et Back to Black.
Aussi, la promesse d'un bon moment de musique m'a conduit au cinéma, pour voir ce biopic consacré à cette chanteuse, aux 6 Grammy Awards, décédée en 2011, à 27 ans, et qui a donc rejoint le tristement fameux club des 27...
Une fois n'est pas coutume, je commencerai mon billet par évoquer Marisa Abela, qui incarne de façon très très convaincante Amy Winehouse. Sa prestation, absolument bluffante, tellement que l'on n'oublie qu'elle n'est pas Amy Winehouse, vaut à elle seule le déplacement et est, à mes yeux, l'atout majeur et presque unique de ce film. Presque unique, parce qu'il y a aussi la musique d'Amy, mais de cela, personne à part feu Amy peut tirer la couverture à soi. A préciser, c'est Marisa Abela qui interprète elle-même les chansons de la star, et perso, je n'y ai vu que du feu. Peut-être parce ce que je ne suis pas assez fan et connaisseuse à la base. Mais, néanmoins, chapeau !
Pour le reste, je dirais que le film passe un peu à côté du sujet annoncé dans le synopsis... Car de création musicale, il n'en n'est pas question.... Juste 2 minutes au début quand Amy n'est encore qu'une inconnue, et puis une minute à la fin, quand elle fredonne devant son miroir quelques mots qui auraient pu devenir une chanson. On ne la voit pas écrire, ni composer, ni enregistrer en studio... Seuls quelques concerts alcoolisés sont évoqués...
Certes le caractère particulier, franc, entier, désintéressé de la jeune femme est bien montré. Celle-ci ne cherchait ni la célébrité ni l'argent, de cela, elle se foutait royalement. On peine un peu à comprendre parfois qui est qui dans son entourage professionnel, les changements de maison de disques et autre. D'ailleurs, son entourage semble réduit au strict minimum, et l'inertie de celui-ci face à sa déchéance est assez effarant. Tout est centré sur sa relation toxique avec Blake, ces "je t'aime moi non plus", une relation qui parait plutôt niaise à voir, superficielle comme les dialogues entre les deux amoureux. D'ailleurs, Amy semble plutôt greluche en énamourée qui ne sait dire que "baby", oh my baby... Bon, ça, c'est peut-être culturel... Alors certes, il y a les bitures pour l'une, les rails de coke pour l'autre, la violence conjugale (dont Blake paraît être plus la victime), ça on ne le savait avant d'aller au ciné. D'ailleurs, le film a tout de même l'intelligence de "partager les torts" dans cette relation destructrice. Et puis, bien sûr, il y a la presse people et les paparazzi. Une fois de plus, on se dit que si ces derniers n'existaient pas, peut-être, je dis bien peut-être (si le film est tout à fait raccord à la réalité) qu'Amy Winehouse chanterait encore, qu'elle ne serait pas décédée, ou alors, pas si tôt.
Comme toutes les grandes chanteuses iconiques, Amy a eu droit à son biopic... Mais celui-ci aurait dû creuser un peu plus son personnage principal, et ne pas rester en surface et en apparence... Mais il y a de bons moments musicaux et une interprétation de haut niveau.