PETIT TRAITE SUR L'IMMENSITE DU MONDE, de Sylvain TESSON
Publié le 13 Avril 2021
Récit de voyage - Editions Pocket - 167 pages - 6.50 €
Parution Pocket 2007 - Equateurs 2005
Le sujet : Sylvain Tesson parcourt le monde. Dans les steppes d'Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes.Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux.
Tentation : Titre et sujet
Fournisseur : Ma CB
Mon humble avis : Indubitablement un très beau texte qui aère l'esprit... Donc bienvenu dans une période où le nomadisme nous est fortement limité... Mais le vagabondage est avant tout une disposition de l'âme et ensuite, une forme de vie.
Sylvain Tesson nous livre, à travers ses souvenirs, ses expériences, ses expéditions et ses réflexions une ode apologique merveilleuse, onirique, romantique et désobéissante sur l'errance, les chemins de traverses, l'abandon de tout sauf de soi et du monde... Le vagabondage.
Il explique aussi la raison de la fin de son humanisme, devant toutes les sociétés qu'il a rencontrées de par le monde. Aucune société ne semble mieux qu'une autre, qui sous couvert de traditions ancestrales, s'autorise un patriarcat acharné et autres comportement ignobles. Son terrain de chasse à lui, c'est la steppe, les forêts, les cathédrales aussi (et oui, il vagabondait alors beaucoup à la verticale) les déserts chauds ou froids, la nature et non la rencontre humaine qui n'est plus son moteur... et pour cause.
Sylvain Tesson s'attarde également sur l'évolution du vagabondage au fil des siècles et de l'Histoire. Il fut une époque où les nomades ouvraient des voies, découvraient, partaient vraiment dans l'inconnu... Notamment, à l'époque où l'on s'imaginait que la terre s'achevait à l'horizon et que l'on ignorait sa rotondité. Maintenant, la plupart des aventuriers vagabonds partent sur les traces de... ou cherchent à établir un nouveau record.
En vagabondant à la seule force de ses pieds ou de celle de sa monture, Tesson nous invite à prendre son temps, à une union avec la nature et celle de l'homme, pour le meilleur comme pour le pire. Marcher, nomadiser, être seul dans cette immensité qu'est le monde, c'est prendre le temps de voir, d'écouter, d'observer, de sentir et de ressentir... Jusqu'aux petites fées de la nature qui parfois vous offrent des instants de grâce. La nature, pour qui apprend à la regarder, est source de milliers d'émerveillements, d'étonnements, de questionnements !
Ai-je lu ce récit au bon moment (antagonique puisque je déballais mes cartons de déménagement pour m'enraciner, certes ailleurs, mais m'enraciner tout de même avec toutes mes possessions matérielles ?) ? Pas forcément, car je manquais de concentration. Il m'a fallu du temps. Mais pourquoi pas après tout ?! Peut-être aurais-je dû aller vers une lecture purement distrayante et attendre d'avoir l'esprit et le corps complètement libres et disponible pour m'imprégner mieux de cette philosophie du vagabond... Je suis restée hermétique à certains passages (notamment au chapitre sur les cathédrales qui s'éternise un peu) ce qui ne m'empêche pas de vous conseiller chaleureusement ces pages nomades, philosophes et poétiques.