Articles avec #litterature francaise tag

Publié le 23 Avril 2024

Roman - Editions Albin Michel - 144 pages - 16.90

Parution le 27 septembre 2023

L'histoire : Enzo, jeune mélomane et guide touristique à Milan, rencontre accidentellement, dans la Scala, une très vieille dame, une certaine Carlotta Berlumi. Alors qu'ils se retrouve régulièrement pour partager un verre et un moment, Carlotta lui évoque son passé... Elle était bien meilleure cantatrice que Maria Callas, qui bien que sans talent, fut sa rivale toute sa vie et ruina sa carrière... Vraiment ?

Si si, tout le monde le disait à l'époque... "Bientôt, plus personne ne se souviendra de la Callas..."

Tentation : Envie d'un Schmitt

Fournisseur : la bib de St Lunaire7

 

Mon humble avis : Mes lectures d'Eric Emmanuel Schmitt me sont toujours des parenthèses agréables, douces, qui mènent à de belles réflexions philosophiques, comportementales ou sociétales. Même si ce court roman ne m'a pas transportée, j'y ai passé un très bon moment.

Il faut que j'avoue tout d'abord que je n'y connais rien à l'opéra, certes, je sais qui est la Callas, mais ma culture, mon intérêt, ma sensibilité ne vont pas plus loin. Aussi, je pense que les mélomanes pure souche trouveront un délice supplémentaire dans ces pages.

Car à travers ce "duel" entre deux divas, Eric-Emmanuel Schmitt nous en dit beaucoup sur la nature humaine

Je mets bien des guillemets à "duel" car il semble bien qu'il n'y ait eu qu'une participante à celui-ci, l'autre, Maria Callas, traçant à priori sa route sans s'en préoccupant. C'est donc les conséquences de la rivalité et de la jalousie qui sont ici développées... la haine qui devient si fortes qu'elle n'est plus qu'obsession, centre de la vie, et presque moteur. Cette haine qui se transforme en mauvaise foi perpétuelle. Cette haine qui ôte tout discernement, toute autocritique. Le sujet de cette haine devient le bouc émissaire jugé coupable de chute du jaloux. L'aigreur ne mène à rien de bon.

Car oui, c'est bien sa haine de Maria Callas qui ruinera la carrière de Carlotta Berlumi et sa plongée dans les limbes de l'oubli, alors que sa rivale brille encore au dans le firmament.

J'ai apprécié aussi la mise en abyme d'un portrait de la Callas dans cet ouvrage bien documenté sur le milieu et les pratiques de l'opéra. Et l'affrontement entre deux visions du chant lyrique. L'un très classique, l'autre qui apporte de la nouveauté, du jeu d'actrice en même temps que le chant. L'une se repose sur ses lauriers, l'autre travaille sans cesse pour grandir. L'une qui produit le contre ut, l'autre qui en est incapable.

Bien évidemment Carlotta, qui devient très vite détestable mais somme toute bien amusante dans sa mauvaise fois, est un personnage fictif.

La fin est assez jubilatoire ! Une façon originale et agréable de rappeler la vie et la carrière de Maria Callas. A ne pas bouder !

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 18 Avril 2024

Roman - Editions Ecoutez lire - 8h51 d'écoute - 18.99 €

Parution d'origine Gallimard août 2020

L'histoire : Lola est une jeune postière en Bretagne. Lola boîte et mène une vie solitaire dans son jardin fleuri. Dans sa chambre, trône une grande armoire de noces bretonne... Dans cette armoire, des coeurs en tissus renferment les secrets de ces aïeules andalouses, comme le veut la coutume ancestrales de là-bas. Ces coeurs ne doivent jamais être ouvert... Jusqu'au jour où l'un d'eux se déchire... et où débarque dans le village une romancière qui recherche une femme qu'elle a vu sur une vieille carte postale... Une femme boiteuse...

 

 

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de Betton, merci Cécile !

Mon humble avis : Une lecture qui me divise.... Bien sûr, j'ai aimé retrouver l'écriture ciselée de Carole Martinez, son univers de légendes et de traditions ancestrales andalouses, le sujet de la transmission dynastique entre femmes de génération en génération. La touche onirique/fantastique n'est pas pour me déplaire, tant la symbolique y est forte. Elle nous invite à nous libérer des héritages transgénérationnels pour parvenir à notre vérité personnelle et individuelle. S'affranchir de ce qui était écrit pour nous et qui enferme, ne convient pas, ne permet pas de fleurir. 

J'ai aimé aussi que la narratrice raconte la genèse de ce roman, qu'elle en devienne un personnage double de papier, cette histoire de carte postale, de rencontre avec Lola et de la complicité qui naît entre les deux femmes, et tout ce qui est inhérent à la vie dans un petit village (Breton).

Lorsque Lola et les narratrices commencent à lire les messages cachés dans ces coeurs en tissus qui se déchirent, mon attention était encore toute présente. Et puis, le roman est devenu trop foisonnant, en personnages, en époques qui se superposent, se croisent ou se relaient dans cette histoire, et je me suis un peu perdue dans tout cela, la magie opérait beaucoup moins jusqu'à presque disparaitre. Avec l'impression que tout partait dans tous les sens. L'ensemble est devenu trop labyrinthique pour me bercer. Rester avec Lola et ses aïeules m'aurait suffi, l'histoire développée de Marie la boiteuse était de trop pour moi.

Bref, de ce roman, je pense que je ne retiendrai, au fil du temps, que le personnage de Lola, ainsi que l'imagination et la belle écriture de Carole Martinez. Le reste tombera dans mon oubli je pense. Un peu dommage.

Par contre, si vous voulez lire un ouvrage inoubliable de Carole Martinez, je vous conseille très chaleureusement "du domaine des murmures"

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres audio, lectures audio, #Littérature française

Repost0

Publié le 10 Avril 2024

Roman - Editions Points - 220 pages - 7.60 €

Parution Points 2006 (Le serpent à plume 2003)

L'histoire : "Quoi qu'on dise, tuer une personne nécessite une préparation à la fois psychologique et matérielle"

Au Congo, Grégoire se rêve apôtre de son "grand maître", le célèbre et terrible tueur en série Angoualima, qui a terrorisé la ville avant de se donner la mort.

Grégoire prépare donc un crime digne de son grand maître. Oui mais voilà, Grégoire est un un bras cassé, qui peine vraiment à dépasser le grade de petit délinquant sans envergure.

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Un pitch (revu à ma sauce) bien sympa sur le papier. D'ailleurs, le roman démarre bien. Avec un humour bienveillant, Mabanckou décrit l'Afrique de sa jeunesse, pour le meilleur et pour le pire, avec clairvoyance et tendresse. 

L'ambiance est là, appuyée par les noms des villes, lieux et fleuves qui prêtent à sourire... Le quartier de Celui-qui-boit-de-l'eau-est-un-idiot, le fleuve qui charrie les déchets, qui coupe la ville en deux, que le maire à rebaptiser la Seine pour faire parisien, le cimetière Des-morts-qui-n'ont-pas-droit-au-sommeil, le pays d'en face etc.

On en apprend sur ce fameux Grand Maître, puis sur l'enfance de Grégoire, qui est un "enfant ramassé", abandonné à la naissance, qui a passé son enfance d'un bond d'une famille d'accueil à une autre.

Puis advient l'obsession de Grégoire pour son grand maître, ses préparatifs pour tuer Germaine, et ses premiers entrainements qui finissent tous en fiasco.

Le problème est que cela finit par tourner en rond, avec beaucoup de "je , je , je ", des répétitions incessantes, des longueurs, d'ailleurs, une phrase dure presque 10 pages, mieux vaut prendre son souffle avant de la commencer ! J'ai donc poursuivi ma lecture histoire de la finir, mais sans grand émoi, à part deux ou trois passages bien pensés (notamment celui du fameux coup de fil), et ceux qui moquent les grands de ce monde et la politique locale et nationale. Ce roman est "ancien", des "presque" débuts de Mabanckou, aussi je n'y ai pas retrouvé la même verve que dans ses oeuvres suivantes, verves qui m'avait bien régalée d'expressions africaines. A noter tout de même, que malgré le fait qu'on soit dans une parodie du genre, certains moments frôlent bien le glauque.

Avec un tel titre, on peut évidemment penser à un clin d'oeil de Mabanckou au célèbre roman American Psycho de Bret Eston Ellis... Roman que je n'ai pas lu, mais connu dans les très grandes lignes... D'ailleurs, Grégoire n'aime personne, est associable, et se rêve plus qu'il n'est !

J'avoue, j'ignore toujours où Mabanckou a voulu en venir avec ce roman, à part la description d'un quartier pauvre du Congo, et sans doute l'aspect satirique, à la sauce africaine, d'un grand roman paru quelques années plus tôt.

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 1 Avril 2024

Roman - Editions Livre de Poche - 128 pages - 6.90 €

Parution d'origine Editions Ecorce en 2013

L'histoire : Le jour, il erre dans les rues de la ville, pas forcément tout droit... Le soir, il joue de la guitare blues dans un bar. Entre les deux, il écrit un peu des chansons, et dort dans un hôtel miteux... Rêvant d'Alicia... Alicia, c'était il y a plus de 15 ans déjà. Et voilà qu'elle débarque en ville pour donner un concert...

Tentation : Mon Challenge Lisez votre chouchou

Fournisseur : Ma CB

 

 

 

Mon humble avis : Ce n'est pas un poisson d'avril... Je démarre très mal mon challenge visant à lire un maximum de titres de mon nouvel auteur chouchou Franck Bouysse. Vagabond m'a déplu et terriblement déçue. Malgré, il faut le dire, de beaux passages, des envolées poétiques sublimement écrites... Sans pour autant me parler vraiment... Trop implicite sans doute, et trop stylisé. Et pour tout dire, je sortais épuisée et saturée de ma lecture de Kiosque de Jean Rouaud, et lorsque j'ai ouvert Vagabond... C'est avec effroi que j'ai vite remarqué la ressemblance stylistique avec "le purgatoire" que je venais de quitter. 

Du personnage, on ne saura pas grand-chose... On reste dans la caricature à gros traits. Aussi, peu d'empathie avec lui, et l'intérêt ne nait jamais vraiment. Je n'ai pas compris où l'auteur voulait vraiment m'emmener, si ce n'est dans une noirceur lente et terrible, sans une étincelle, sans une extrémité de tunnel. Pas de fil à suivre et la fin... Mon dieu !!!  Qui tombe comme un cheveu dans la soupe, d'une brutalité inouïe, elle reste incompréhensible à mes yeux, peut-être parce que pas justifiée ? La tristesse et l'errance de l'homme peuvent-elles l'expliquer ? Pas à mes yeux. Une conclusion rapide histoire d'en finir avec une histoire qui s'enlise ? Mystère... Mais honnêtement, je n'ai pas saisi du tout ce que mon nouvel auteur chouchou voulait me dire, partager avec moi... A force de trop chercher l'exercice littéraire, j'ai l'impression qu'on perd le lecteur...

Et pourtant, il y a trois mois, je tombais amoureuse de la plume de Franck Bouysse à travers son roman Pur Sang !!! J'avoue qu'au cours de ma lecture de Vagabond, j'ai eu le moral en berne. Mais la rédaction de ce billet le remonte... En effet, en consultant des avis sur Babelio, j'ai constaté que ma perplexité et ma déception n'étaient pas solitaires... Bien d'autres lecteurs, manifestement épris de Bouysse, ont été étonnés qu'un auteur de tant d'autres excellents romans ait pu écrire celui-ci....qui remonte à 2013 et est donc l'un des tout premiers.. Cela me rassure donc pour la suite de mon challenge ! Ouf !

 

Si vous voulez vous joindre à nous dans ce challenge, pour approfondir votre auteur chouchou, qu'il soit ancien ou tout récent coup de coeur, cliquez sur le logo.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 24 Mars 2024

Roman - Editions Grasset - 288 pages - 19 €

Parution en janvier 2019 (existe en poche)

L'histoire : de 1983 à 1990, Jean Rouaud aidait à tenir à kiosque de presse rue de Flandre à Paris. Un travail d'appoint, alors qu'il s'escrimait à écrire "Les champs d'honneur" qui reçut le prix Goncourt... en 1990. Le kiosque, une place centrale pour observer le monde.... voilà ce que ce livre nous raconte.

Tentation : Le blog de Keisha

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

 

Mon humble avis : Il y a "peu", Keisha présentait le dernier titre de Jean Rouaud, que j'ai eu envie de lire... Et presque simultanément, à la bib de St Lu, je suis tombée sur Kiosque... Donc commençons par ce qui est devant nous et dispo !

Kiosque, une lecture éprouvante pour moi, sitôt passé l'enthousiasme du début et l'excitation face à l'inconnu. J'en suis sortie saoule, mais pas enivrée...   Pour tout dire, j'ai même lu quelques pages en diagonale, voir omis certaines d'entre elles, et je ne me faisais plus une joie de rejoindre ma couette pour poursuivre ma lecture.

Et pourtant... J'ai aimé nombre de chose dans cet ouvrage... La description du dur métier de marchand de journaux dans un kiosque, les explications sur le déclin de la presse écrite (avec l'apparition des journaux gratuits, puis bien plus tard, du numérique, des smartphones et tablettes), les portraits haut en couleur des collègues de Jean Rouaud, ou des clients etc qui donnent ensemble une étude sociologique et sociétale...  Car depuis son kiosque, Jean Rouaud était aux premières loges pour observer les individus, le quartier, la France et le monde, dans ce 19ème arrondissement très cosmopolite. Il y a le monde décrit dans les journaux et le monde dont témoignent les clients du kiosque, qui ancien boat people, qui rescapé de la Shoa, qui Yougoslave exilé etc.. J'ai aimé que le choix d'un journal ou magazine, que la façon de s'en saisir, que le temps passé au kiosque disent tant de chacun. Oui, cet aspect-là, ce côté "instantanés", les discussions autour de l'actualité, m'a vraiment plu.

Et puis il y a les longues, très longues parenthèses sur les questionnements stylistiques et sémantiques de l'auteur, sur ses ambitions poétiques et littéraires. Celles-ci m'ont laissée de glace, pire, elles m'ont agacées... Peut-être aussi parce qu'elles m'ont paru un peu méprisante pour la littérature populaire...  Dommage que Jean Rouaud ne se soit pas contenté du sujet évoqué par le titre. Il aurait alors remporté mon enthousiasme je crois.

L'enchaînement est parfait pour évoquer l'écriture de Jean Rouaud. Je n'ai pas la culture nécessaire pour en préciser le courant ou l'appartenance à une "certaine école". Elle est très soignée, très érudite, et rend évidemment hommage à la richesse de notre langue. Mais elle est à mes yeux alambiquée, désarmante, déstabilisante. Et de ce fait, elle ne parvient pas dans mon cerveau avec assez de fluidité pour me procurer des émotions, pour dépasser l'écriture et me régaler du sens. Au final, ce ne m'a pas été agréable à lire. Sans compter la longueur infernale de certaines phrases, ce genre de plume n'est pas pour moi du tout. Voilà pourquoi je suis sortie fourbue de cette lecture, avec juste l'envie d'en finir au plus vite et de passer à autre chose. Après Rouaud, j'aurais presque eu envie de me reposer dans un Musso !

L'avis enthousiaste de Keisha 

Etant donné le sujet principal de ce roman, j'intègre cette lecture dans le challenge d'Inganmic

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 20 Mars 2024

Roman - Editions Sixtrid - 6h46 d'écoute - 19.55 €

Parution Sixtrid et Editions de l'Olivier 2016

L'histoire : Paul Katrakilis est heureux dans la vie qu'il mène à Miami depuis plusieurs années, et de sa profession : joueur de Cesta Punta (pelote basque). Mais il se sent toujours inadapté au monde et un poids pèse sur ces épaules. Un jour le Consulat de France lui annonce le décès de son père. Paul rentre alors en France pour "affronter" la succession.

Tentation : Un petit JP Dubois, ça fait longtemps

Fournisseur : Ma PAL audio (bib de Rennes)

 

 

Mon humble avis : Le livre s'ouvre sur le sauvetage, en mer, d'un chien sans doute abandonné (et promis à l'épuisement et la noyade) là par de peu scrupuleuses personnes. Paul se baladait sur son bateau à quelques encablures de Miami... Ce chien deviendra son plus fidèle compagnon. On apprend le métier un peu particulier de Paul, alors que celui-ci est diplômé de la faculté de médecine. 

Puis vient l'appelle du consulat, et le retour de Paul en région toulousaine. Et là, c'est l'arbre généalogique qui s'élève devant nous, avec une particularité certaine : tous les ascendants de Paul ont mis fin volontairement à leur vie. Une famille de suicidés en somme. Et, en dernier, le père ne fait pas exception, qui a sauté, étrangement accoutré, d'un immeuble. Et c'est ainsi que nous découvrons cet homme fantasque, lui aussi médecin mais pratiquant... et ce à sa manière, à ses manières et convictions.

Après quelques hésitation, Paul décide de reprendre le cabinet de son père. Comme il en porte le nom, les patients s'attendent à ce qu'il agisse de la même façon... Façon que découvre Paul dans des carnets et qui le plonge dans un dilemme terrible, en tant qu'homme, et en tant que médecin qui a fait le serment d'Hippocrate. 

L'écriture est évidemment belle et soignée, agréable à écouter... On est avec Jean-Paul Dubois tout de même. Certes, quelques digressions allongent inutilement le texte, mais ma foi, elles étoffent le personnage principal et permettent de découvrir la pelote basque professionnelle en Floride, et l'évolution du milieu, même si c'est que qui m'a en fait le moins passionnée dans l'histoire, une fois la découverte faite.

Par contre, le poids d'appartenir à cette famille est bien présent... Et cette double succession ne peut que bouleverser le lecteur... Succession familiale et professionnelle. Et lorsque Paul découvre les carnets de son père et ses pratiques tues, on reste sans voix, on se demande qu'elle voie Paul prendra, et l'on ne peut que réfléchir à nos propres convictions sur un sujet terriblement d'actualité politique et législative : l'euthanasie... ou l'aide au départ... C'est cet aspect-là qui m'a vraiment plu dans cette lecture qui ne m'a pas transcendée même si certains passages m'ont remuée. J'ignore encore si elle me restera longtemps en mémoire.

 

Du même auteur sur ce blog : ICI

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

Repost0

Publié le 14 Mars 2024

Roman - Editions Grasset - 138 pages - 15 €

Parution Grasset en mars 2021 (existe en poche)

L'histoire : D'elle même, elle se rend au commissariat après le crime. Parce qu'elle se croit coupable, puisque la société se comporte avec elle comme si elle l'était.

Tentation : Pour le club de lecture de St Lunaire

Fournisseur : Bib de St Lunaire

 

 

 

 

Mon humble avis : On ne saura jamais le nom de la narratrice. Et ce n'est qu'au fil des pages que sera nommé le crime dont il est question. Même si, dès le début, on le devine. Les indices sont là. Elle est victime mais la société et les institutions judiciaires se comportent avec elle comme si elle était coupable. Alors, l'enquête est en cours, à la recherche du moindre indice ou de la plus solide des preuves pour s'assurer qu'elle n'a vraiment pas voulu que cela advienne...

La narratrice pourrait ressembler à l'autrice... Alors, récit autobiographique ou pas, je l'ignore. Il n'empêche, ce roman atteint magistralement son but, frapper, mettre K.O.  Par la forme, par le style, par ma mise en page, tous très originaux et déstabilisants. Il m'a semblé que l'écriture se modifiait en cours de récit, comme pour suivre l'évolution de la narratrice... Des phrases courtes pour la sidération. Les questionnements et les répétitions, les obsessions, le désordre, le déjanté pour le stress post traumatique. Ensuite des phrases plus longues, des réflexions menées plus loin, plus profond traduisent le long terme, combinaison de tristesse, de peur, de perte de la légèreté. Le tout est comme vu de l'extérieur, à distance. Parce que c'est ainsi que la narratrice se positionne face à elle-même pour fuir l'insoutenable. Elle semble extraite d'elle-même. Cela frôle la froideur. L'exercice littéraire est osé, particulier, mais fait particulièrement corps avec son difficile et dur sujet. Il peut plaire, déplaire, mais pas laisser indifférent.

Mathilde Forget dissèque avec singularité les conséquences du trauma, mais aussi cet abominable processus judiciaire qui vous traite comme si vous étiez peut-être coupable. On peut comprendre que ce même processus, souvent flanqué de maladresses, n'incite pas les victimes à solliciter la justice.  Le crime n'est pas le sujet central du roman même s'il en est l'intrigue. Ce sont les conséquences sociales, psychologiques et judiciaires qui le sont. Dans ce sens, ce roman est nécessaire. Mais sa lecture, bien que courte, d'ailleurs trop courte je dirais pour une fois, ne m'a pas été agréable... En même temps, vu le sujet, je ne vois pas comment elle aurait pu l'être. D'où mes 3 pattes.

Par contre, je ne comprends pas le bandeau de la version poche, signé Delphine de Vigan : "Mathilde Forget :  aborde les sujets les plus graves avec une légèreté qui n’appartient qu’à elle." Je n'ai pas trouvé cette soi-disant légèreté. Au contraire. La sensation d'étouffement est omniprésente.

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 6 Mars 2024

Roman - Editions Audiolib - 7h11 d'écoute - 22.95 €

Parution audiolib et Stock 2021

L'histoire : Abel Bac vient d'être suspendu de son poste de policier... Tout devient étrange autour de lui... Un cheval est introduit à Beaubourg, un exemplaire du Parisien avec ce même cheval en couverture est retrouvé le matin sur son paillasson, une voisine qu'il n'a jamais vu sonne ivre morte à sa porte un soir, un autre cheval est peint dans une rue de Paris...  Quand Abel n'erre pas dans les rues la nuit, quand il ne prend pas soin de sa presque centaine d'orchidées, il enquête, car un sentiment enfoui lui dit que tout ces étrangetés ont un lien avec lui...

 

Tentation : La blog

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

Mon humble avis : Ah un coup de coeur ! Ca fait du bien après quelques lectures en demi-teinte ! Il faut dire que j'ai été complètement mordue par cette livre audio, au point qu'il double au poteau mes lectures papier en cours, et que tout prétexte était bon pour remettre mon casque sur les oreilles !

Artifices se lit comme un polar mais n'est pas un polar. Artifices parait fantasque, mais il ne l'est pas en fait. Le flic est paumé et désabusé oui, mais il ne boit pas une goutte d'alcool. Il est plutôt psychorigide et fichtrement attachant dans son inaptitude au monde contemporain. Pourquoi diable a-t-il été mis à pied ? On pourrait croire à un délire total d'Abel mais non... Tous ces événements sont bien réels et prennent racine dans un passé bien lointain.

Pour le lecteur comme pour les protagonistes policiers le mystère est entier, et bien sûr, il se dévoilera au fil des chapitres par des indices parcimonieux, pour s'éclairer dans son entièreté dans les dernières pages. Et là, c'est terrible. La notion de traumatisme et de stress post traumatique prend toute son ampleur.

Au-delà de l'histoire, ce roman offre un intérêt référencé et une réflexion culturels assez insolites sur l'art, et particulièrement l'art happening. Ces événements m'étaient étrangers et je ne m'y croyais pas sensible, mais leur sens profond possible m'échappait je pense. Je prêterai désormais plus d'attention désormais à leurs évocations je pense.

Enfin, l'écriture est soignée et belle, l'interprétation de Thierry Blanc est parfaite, l'ensemble donne donc un roman original, dont le rythme ne faiblit jamais et qui captive. Une très belle réussite intrigante du début à la fin. J'ai adoré, donc je conseille chaleureusement ! Et je lirai d'autres titres de cette romancière que je découvre avec celui-ci !

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

Repost0

Publié le 4 Mars 2024

Roman - Editions livre de poche - 156 pages - 6.50 €

Parution d'origine Flammarion en 2007 (Poche en 2009)

L'histoire : En 1874 à Edimbourg, il fait si froid le jour de la naissance de Jack que son coeur en reste gelé et que sa mère l'abandonne. Madeleine, mi sage-femme mi sorcière, remplace alors ce coeur défectueux par une horloge, qu'il fait tic tac et qu'il faut remonter tous les matins. Mais pour ne pas risquer que l'engrenage s'emballe, le garçon doit éviter toute émotion forte, colère ou amour transi... Hors quand celui-ci rencontre la petite chanteuse espagnole, puis que celle-ci disparait, la mécanique du coeur se mettra sacrément en route. Pour Jack, une seule idée : retrouver la petite chanteuse.

Tentation : j'aime Mathias Malzieu

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Entre ses films et quelques un de ses roman que j'ai lus, il y a longtemps que je suis sous le charme de cet auteur singulier qu'est Mathias Malzieu, aussi chanteur du groupe Dionysos. J'aime son univers onirique, poétique, enfantin, fantasmagorique. Parce que celui-ci est plein de mille et une petites trouvailles qui me touchent, me parlent, me bercent, me font sourire, me cajolent.

Les ingrédients qui font la "pâte" de l'auteur sont bien présent dans ce roman, mais la sauce à mois pris sur moi que lors de mes précédentes lectures. En même temps, à l'époque de la parution de La mécanique du coeur, c'était une toute jeune plume qui écrivait.

L'histoire, qui a tout d'un conte dans la forme, reste très belle, pleine de symbolique, de métaphores, d'originalité. Mais des anachronismes évidents donc volontaires (on est fin 19ème siècle et Dalida ou les avions sont évoqués) m'ont dérangée, puisqu'ils me ramenaient dans mon époque. Et puis j'ai trouvé dans ces pages trop de répétitions, et certaines longueurs. Donc la magie Malzieu et son grain de folie n'ont pas opéré en moi autant que "d'habitude".

Il est question d'amour évidemment et des emballements du coeur, des béquilles, prothèses dont nous usons pour nous protéger des violences de ce sentiment, ou pour nous excuser de ne pas y être performant ou justifier nos maladresses, nos manquements. Mais par-delà cette histoire d'amour, Mathias Malzieu évoque le sujet des différences physiques, des handicaps et du rejets qu'ils génèrent, du harcèlement (scolaire entre autres, avec la cruauté des cours de récréation).

Bien sûr, on ne peut s'empêcher de Matthias Malzieu dans le personnage de Jack (la rousseur étant un indice) et Olivia Ruiz dans celui de Miss Acacia, la petite chanteuse andalouse... Les deux artistes ont partagé leur vie entre 2005 et 2011... et ce roman a paru en 2007 !

De ce roman, Mathias Malzieu a fait aussi un magnifique film d'animation, sorti en 2014, qui m'avait complètement ravie ! Retrouvez mon billet sur ce film ICI.

Une lecture en demi-teinte cette fois-ci, mais qui en m'empêche pas de découvrir le magnifique univers de l'auteur Malzieu !

PAL - 1 !!!

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0

Publié le 22 Février 2024

Roman - Editions Julliard - 204 pages - 20 €

Parution en janvier 2023 (existe en poche)

L'histoire : Il a 19 ans lorsqu'il reçoit l'appelle de Léa, sa petite soeur de 13 ans. Elle lui dit : "Papa vient de tuer Maman".

Alors étudiant danseur à l'opéra de Paris, il prend le premier train pour sa Gironde natale. C'est ce que raconte ce livre, les heures, les jours, les mois qui suivent l'ignominie, et la difficile reconstruction de deux êtres brisés et sans repère. Cela et bien d'autres choses aussi.

Tentation : La blogo

Fournisseur : La bib de St Lunaire 

 

 

Mon humble avis : Ce roman est inspiré d'un fait réel...

Définition de fait divers : "Événement sans portée générale qui appartient à la vie quotidienne".

Philippe Besson s'attaque ici au délicat sujet du féminicide... Et il prouve clairement qu'un féminicide, qui sera classé dans les rubriques "faits divers" n'a rien de cela, tant la portée du geste est générale et que jamais au grand jamais, il ne devrait faire partie de la vie quotidienne.

17 coups de couteaux sur Cécile, la mère du narrateur et de Léa, qui était dans sa chambre au moment des faits. Le meurtrier, le père et époux, prendra la fuite et sera retrouvé quelque temps plus tard. Il y a enquête, procès etc... Il semble que personne n'ait rien vu venir.

Or, quand le narrateur fait appel à ses jeunes souvenirs, qu'il interroge ses proches (amis, familles), il réalise que les signes, même les signaux d'alerte étaient bien là. Mais personne n'a rien dit, personne n'a bougé, tout le monde s'est enfermé dans sa propre conscience se répétant ce mantra infernal : les affaires des autres ne me regardent pas, ce sont des histoires de couples etc. Même la gendarmerie a fermé les yeux un an plus tôt lors d'une main courante déposée par Cécile, main courante immédiatement classée sans suite.

Dans cette histoire tragique, Philippe Besson pointe le doigts sur les manquements de chacun, individus et institutions. Il dénonce aussi la froideur de la justice, le manque d'accompagnement des victimes dites "collatérales", mais qui sont de fait victimes directes. Encore en vie certes, mais dans quelle vie ? Alors que les deux enfants vivent un drame affreux, aucune aide administrative n'est mise en marche, un gendarme propose vaguement, sans insister, un soutien psychologique. C'est le grand-père dévasté qui va devoir tout gérer, et le grand frère, à peine sorti de l'adolescence.

Le crime est abject, la non-réaction sociétale révoltante. La plaidoirie de la défense est écoeurante. La détresse de ces deux enfants effroyables et les conséquences psychologiques du meurtre se révéleront abyssales. Philippe Besson donne donc la parole à ses victimes invisibles et silencieuses.

Un roman coup de poing (dans une fourmilière j'ai envie de dire), qui plonge le lecteur dans un état de sidération. Chaque étape vécue par Léa et le narrateur est parfaitement parfaitement décrite et analysée.

L'écriture est sans effet ni esbrouffe, et j'ai d'ailleurs peiné à reconnaître le style Besson que j'aime tant. J'ai eu l'impression d'irrégularités. Sans doute est-ce voulu... Après tout c'est un tout jeune homme détruit, et loin du milieu littéraire, qui narre son histoire. Donc ceci explique peut-être cela.

En sortant des chiffres, la littérature en pénétrant nos sentiments sur la durée, peut aider à éveiller les consciences... Ne pas fermer les yeux sur ce qui se passe autour de nous, que ce soit par confort ou par bienséance sociale.

Voir les commentaires

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

Repost0