YAEL KÖNIG : INTERVIEW EXCLUSIVE
Publié le 22 Octobre 2009
A 16 ans, Yaël Konig recevait le prix de poésie de France. Depuis, elle a suivi un parcours ecclectique. Tour à tour Enseignante de littérature, puis proviseur de lycée, psychothérapeute, et dans le même temps écrivain, journaliste littéraire, directrice de collection, éditrice, productrice radio, elle est aussi éditrice aujourd'hui, chez les Editions Yago.
"Les hommes mariés ne font pas les nuits douces" est son sizième roman. Et à ce sujet, Yaël König a accepté de répondre à quelques questions que voici
YK : Allons-y!
YK : Notre différence, c'est que j'ai toujours refusé un amour adultère. Notre ressemblance, c'est la force de nos sentiments.
YK : J'ai voulu présenter un homme "bien", qui tombe amoureux alors qu'il ne s'y attend pas. Je ne voulais pas d'une caricature falote. Joris aime Alicia de toute son âme, mais elle arrive dans une vie pleine, et il ne sait pas comment faire, il évite même de lui dire qu'il est marié, il ne veut pas perdre sa femme et encore moins perdre Alicia: vaste problème ! C'est pourquoi sa lâcheté le rend vite antipathique. Je ne l'aime ni ne le déteste: je l'observe vivre sa vie. Mais si je le rencontrais en réalité, je ne lui ferais aucunement confiance.
YK :Le contraire de ce qu'avance Joris: c'est à dire non pas des moments d'éblouissements passionnels, mais au contraire l'intimité chaleureuse et constante, la certitude, la confiance, l'échange transparent.
YK : Totalement.
YK : Un amant libre et une femme mariée? Ma foi, l'idée me plaît... Sauf que les douleurs viendront de toute façon, et que pour ma part, le moindre mensonge me collant de l'urticaire, il faut que je prenne soin de ma santé !!!
YK : Le titre pourrait convenir : mais le roman ferait deux pages à peine, car la femme serait prompte à prendre une décision !
YK : D'acheter une tonne de kleenex pour éponger les effets décevants des réponses négatives ! La France est un pays où tout le monde écrit, dès lors qu'il possède un clavier d'ordinateur. C'est dommageable pour les écrivains en herbe qui sont mis dans le même sac. Chez Yago, nous lisons tout, nous respectons les manuscrits qui nous parviennent, mais il faut honnêtement ajouter qu'au vu des tonnes qui nous parviennent, les bras nous en tombent parfois. Pour autant, nous lisons tout, absolument tout, et donnons toujours notre réponse le plus vite possible.
YK : L'intérêt du contenu, bien sûr, mais aussi, et surtout, la qualité d'écriture. Un livre mal écrit ne trouve aucune grâce à nos yeux.
Qu'est- ce qui est rédhibitoire et qu'est-ce qui, au contraire, vous enthousiasme ?
YK : Les gens qui nous envoient le résumé d'une histoire qu'ils n'ont pas écrite mais qu'ils écriront si on leur signe un contrat ne font pas affaire avec nous, de plus leur culot me sidère: il faut tellement être humble en littérature ! Editer un livre, c'est une rencontre profonde, humaine avant tout: nous ne sommes pas des fourbisseurs d'egos surdimentionnés ! Ce qui nous enthousiasme ? Un écrit en forme de perle, que nous allons nous attacher à faire étinceler et à faire connaître.
Recevez vous beaucoup de manuscrits par la poste ?
YK : Oui, et nous les prenons en considération de la même manière que ceux que nous remettent certains de nos auteurs, ou des amis d'amis, etc.
D'ailleurs, l'envoi postal est il encore, selon vous, une première étape incontournable pour se faire éditer ?
YK : J'aimerais que ce le soit, plutôt que le copinage et le piston !
YK : Je suis une lectrice assidue, je lis même en faisant la queue à la caisse du supermarché !
- Sotah, de Naomi Ragen, aux éditions Yodéa: un livre magnifique, pur et dur, une merveille!
- Le bateau-usine, de Kobayashi. Un chef d'oeuvre, un événement littéraire!
- Iles tragiques, chez Flammarion. Des histoires vraies, fascinantes, où l'âme humaine est mise en exergue par le monde clos des îles.