Publié le 11 Octobre 2017

BD - Editions Dargaud - 432 pages - 27.50 €

 

Parution en septembre 2016

 

Le sujet :  En 1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue. Guy Delisle l'a rencontré des années plus tard et a recueilli le récit de sa captivité – un enfer qui a duré 111 jours. Que peut-il se passer dans la tête d'un otage lorsque tout espoir de libération semble évanoui ? Un ouvrage déchirant, par l'auteur de "Pyongyang", de "Shenzhen", de "Chroniques birmanes" et de "Chroniques de Jérusalem".

 

Tentation : La blogo qui m'a informé par un billet que cette BD existait !

Fournisseur : La bib'

 

 

Mon humble avis : Quel plaisir de retrouver l'univers de Guy Delisle, même si c'est à propos d'un sujet aussi grave et oppressant qu'une prise d'otage.

Même si l'introduction au récit nous rassure sur son issue, puisqu'il s'agit d'une BD inspirée des rencontres de Guy Delisle avec Christophe André, les pages se tournent avec une sensation de suffocation tant l'on ressent les sentiments de l'otage, entre désarroi et terreur.

L'enfermement et le temps qui passe sont admirablement bien retranscrits par Guy Delisle par des dessins (comme d'habitude) très épurés. Le vide de la pièce où Christophe est enfermé avec pour "seule distraction visuelle", une pauvre ampoule dénudée qui pend au plafond. Le temps qui passe, c'est un petit rai de lumière qui passe à travers les planches qui occultent la fenêtre, et e petit rai qui se déplace sur le mur au fil des heures.

Un commentaire sur Amazon me choque. Le voici :  "Le livre est pourri!!!! Les jours s'enchainent, on lit 100 fois les mêmes pages. Super déçue, c'est d'un ennui..."

Et bien c'est que cette lectrice n'a rien saisi du sujet qu'elle lisait. Car évidemment, chaque nouvelle journée d'un otage ressemble à la précédente. C'est cela qui est démontré dans cette ouvrage : l'ennui, l'inactivité des otages laissant libre cours à toutes sortes d'imaginations scénaristiques sur leur avenir et parfois, un petit détail qui fait que la journée est différente. Le petit détail peut prendre la forme d'une simple gousse d'ail et le plaisir de la déguster.

Mais dans ce néant et cet ennui de l'otage, reste l'espoir d'être libéré, l'angoisse que peut-être personne ne le cherche et l'effort pour rester en contact avec une certaine réalité : surtout bien compter les jours, surtout connaitre la date du jour, ne pas se tromper.

Bref, cet album de Guy Delisle est une fois de plus diablement efficace, réaliste puisqu'on ne peut plus vécu, un coup de poing à l'estomac marquant et inoubliable.  A lire évidemment !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 9 Octobre 2017

Film de Claire Denis

Avec Juliette Binoche, Philippe Katerine, Xavier Beauvois,Gérard Depardieu

 

Synopsis :  Isabelle, divorcée, un enfant, cherche un amour. Enfin un vrai amour.

 

 

Mon humble avis : Mais quel ennui, quel ennui mortel !

D'ailleurs, à mi-film, le personnage de Juliette Binoche, dans un dialogue, décrit parfaitement les choses : "On piétine là, on tourne en rond".

L'affiche et le titre du film laissait pensait à une "résurrection" de cette Isabelle, qui patauge dans des amours ratés. Que nenni, tout le film montre cet embourbement (dont personne ne s'étonne, vu les relations qu'Isabelle choisit) et l'expression "Un beau soleil" intérieur" ne vient qu'en tout fin de film, alors que le générique défile déjà.

En fait, le seul plaisir du film est celui qu'a sans doute pris Claire Denis à filmer Juliette Binoche au plus près, entre sourires et larmes. Oui, Binoche est lumineuse, mais ça ne suffit pas à faire tenir un film debout.

Si j'avais été seule au ciné, pour sûr, j'aurais quitté la salle pour ne pas perdre mon temps.

Que dire des dialogues ; ennuyeux, navrants, agaçants au plus haut point. Aucun personnage ne sait finir ses phrases et quand il en recommence une, on tremble d'avance d'irritation. Exemple de dialogue : "Tu ne dis rien" ? "Je ne sais pas" ? "Pourquoi ? " , "Je ne sais pas " , Tu penses que je devrais dire quelque chose". " Je ne sais pas, peut-être" , "Mais dire quoi" 'J'en sais rien, ç'est à toi de savoir"... Bref, et cette exemple bidouillé par moi n'est en rien exagéré. D'autant plus que dans le film, chaque personnage répète d'abord la question de l'autre. Bref, c'est d'une interminable vacuité !

Bref, je leur aurais bien foutu quelques paires de baffes à ces personnages qui se noient dans leurs petits malheurs égocentriques de riches parisianistes immatures. Bon, les choses s'expliquent un peu dans le générique de fin qui présente Christine Angot comme co-scénariste. L'imbroglio général tient donc de sa source.

Bref, pour moi, ce film est un raté complet, qui n'a pas rebondit sur la seule chose qui aurait pu le sauver : Le personnage de Philippe Katerine et ses propositions envers Isabelle. Si Isabelle s'était penchée sur ses propositions, on aurait sans doute pu avoir un film moins vide, que l'on aurait peut-être pu regarder à un 2ème ou 3ème degré et qui alors nous aurait fait rire. Mais là, rien de tel. On ne rit pas, on ne pleure pas, on ne peut même pas s'émouvoir devant ces personnages nombrilistes...

Quel dommage. Quand on pense au nombre de films qui, chaque année, ne voient pas le jour faute de financement et qu'on se retrouve à regarder ce navrant soleil intérieur, on se dit qu'il y a maldonne.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 7 Octobre 2017

Avec Mickaël Gregorio et plein d'invités mystères surprises !

 

Synopsis : 

Après avoir séduit plus d’un million de spectateurs, Michael Gregorio propose au public de vivre ou revivre ce spectacle exceptionnel au cinéma en France, en Suisse et en Belgique.

Michael Gregorio a choisi le grand écran pour célébrer ses 10 ans de carrière !

Vendredi 29 septembre à 20h00 sera diffusé en exclusivité le dernier one man show du jeune artiste.

Au programme de cette soirée, les meilleurs moments de ses trois spectacles revisités, des sketches inédits, de nouvelles voix, des invités exceptionnels et des surprises…

Capté à l’AccorHotels Arena en décembre 2016, ce spectacle sera à vivre au cinéma en image HD et en son 5.1.

 

 

Mon humble avis : C'était la semaine dernière au cinéma, séance unique de diffusion du dernier spectacle de Mickaël Gregorio, filmé l'année dernière à Bercy (oui, je suis de la vieille école, pour moi, l'AccorHotels reste Bercy !)

Séance unique, alors pourquoi l'évoquer ici me direz-vous ? Et bien parce que sa tournée n'est pas terminée et qu'il reste quelques dates, peut-être pas très loin de chez vous. Vous trouverez ces dates ICI !

Si l'une d'entre-elles vous correspond, cliquez sur réserver, foncez tête baissée, je pense que vous passerez une soirée aussi excellente que mémorable. Sinon, il vous reste aussi la possibilité de vous procurer le DVD ou le Blu-Ray du spectacle, sortie prévue en novembre 2017 (tiens, Noël approche !)

Certes, j'ai vu ce spectacle assise dans mon fauteuil de velours au cinéma (chacun fait avec son lieu de vie, ses moyens et les opportunités). Alors cela n'a sans doute pas la même intensité que le spectacle en live.... ben oui, au ciné, personne n'applaudit, ni ne chante.

Il n'empêche ! Le son était carrément génial, donc l'impression d'y être en vrai pas très loin.

Je connaissais Michael Gregorio juste "comme ça", au grès de ses apparitions télé. J'aimais bien, maintenant, j'adore !

Quel talent ! Quelle énergie ! Quelle imagination ! Quel humour ! Quelle générosité ! Quelles interprétations, tant musicales que chantée ! Quelle bonne zik ! Quel spectacle riche en effet visuels et en surprises, avec des invités inattendus... parfois dans des accoutrements tout aussi inattendus. Après, ces invités n'étaient peut-être présents que pour le jour de l'enregistrement, pas sûr qu'ils aient les disponibilités pour suivre toute la tournée. Mais peut-importe, je dirais qu'ils sont la cerise sur le gâteau et non le gâteau ! 

Emotions aussi ! 10 ans de carrière ! L'artiste se souvient qu'il y a 10 ans, lorsqu'il a commencé, son public représenter les 4 premiers rangs de Bercy et maintenant, il remplit Bercy ! Il y a de quoi être fier et heureux ! Un tel aboutissement ! 

Perso, je suis vraiment bluffée par les talents de Michael Grégorio, parce que oui, ses talents sont multiples. Le premier, qui fait sa réputation, c'est l'imitation... de chanteurs ou chanteuses ! Et ça, c'est sympa car ça change des imitations de politiciens qui ne nous sortent pas du quotidien. Mais Michaël Gregorio se révèle aussi excellent danseur et musicien.

Je suis admirative devant les milliers d'heures de travail, d'entrainement qu'un tel résultat doit représenter. Certes, il s'amuse, nous nous amusons avec lui, mais derrière, il y a un sacré boulot ! Gregorio doit largement dépasser les 35 heures !

Ce qui m'a le plus bluffé ? Gregorio chante mieux que Johnny Hallyday quand il l'imite. Quand il imite U2, en fermant les yeux, on se croit au stade de France avec Bono. Quand à lui seul il chante un trio entre Billie Holiday, Louis Amstrong et Ray Charles. Quand il mélange les univers (ex : Staying Alive des Big Gees sur le rythme d'un slam et avec la voix de Grand Corps Malade, ou encore du Maitre Gims chanté avec la voix et le style d'Aznavour !) Quand il change les paroles de certaines chansons pour les rendre soit hilarantes, soit stupides à mourir de rire, soit les deux !

Bref, tout ça pour dire : si ce n'est pas déjà fait, penchez-vous sur ce personnage, ce génie des voix ! Allez voir son spectacle, procurez-vous son DVD (à regarder avec un casque sur les oreilles pour mettre le son à fond et ne pas déranger les voisins) ! Vous passerez forcément un excellent moment qui vous fera quitter terre, monde, quotidien, pression et soucis durant deux bonnes heures ! Archi jubilatoire XXL !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Spectacles concerts théâtre salons

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Publié le 5 Octobre 2017

Film d'Eric Toledano et Olivier Nakache

Avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche, Eye Haidara, Hélène Vincent

 

 

Synopsis :  Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisé des centaines, il est même un peu au bout du parcours. Aujourd'hui c'est un sublime mariage dans un château du 17ème siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d'habitude, Max a tout coordonné : il a recruté sa brigade de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, il a conseillé un photographe, réservé l'orchestre, arrangé la décoration florale, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie... Mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d'émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos. Des préparatifs jusqu'à l'aube, nous allons vivre les coulisses de cette soirée à travers le regard de ceux qui travaillent et qui devront compter sur leur unique qualité commune : Le sens de la fête.

 

 

Mon humble avis : Nouveau film du duo de réalisateurs d'Intouchables, vu en avant-première !

Ou comment réussir l'organisation d'un mariage même si tout par à vau-l'eau !

On rit beaucoup dans cette nouvelle comédie, excellente évidemment mais qui n'atteint pas l'exceptionnel d'Intouchables. Et puis il y a d'autres moments où l'on est aussi très ému, pas par l'aspect larmoyant ou émotion dégoulinante, non, mais par l'intensité des paroles et des moments. (la grande mise au point presque finale de Bacri restera longtemps ancrée dans ma mémoire, mais je n'en dis pas plus).

Toledano et Nackache nous emmènent dans les coulisses d'un mariage. Heure par heure, nous suivons les derniers préparatifs puis le déroulement de la fête, avec ses imprévus (évidemment comiques pour nous, mais beaucoup moins pour Bacri et sa brigade). Bien entendu, nous sommes ici dans un mariage très haut de gamme et prout-prout !

J'ai perçu quelques petites longueurs et répétitions, sans doute dues à la mise en scène rapide, sans temps mort, obligatoire pour couvrir ces 12 heures et les réduire en 2 heures. Mais par moment, j'aurais apprécié que le film ralentisse un peu, se pose quelque part pour approfondir plus, plutôt que de passer d'une situation comique à une autre presque non-stop.

Les dialogues, aux petits oignons mais aussi bien assaisonnés d'ail et de piments, sont nombreux, excellents et rien n'est dit au hasard. Ce qui semble être un détail dans un échange sera repris plus tard dans le film et trouvera sa raison d'être.

Le casting est truculent et l'on se régale d'un Bacri (certes déjà vu, mais comme on l'aime) dans un rôle écrit sur mesure pour lui.

Le message du film est clair ! Quelques soient les efforts et la contingence mis en place pour la perfection d'une fête, celle-ci ne peut réussir que si chacun a le sens de la fête, de la vie, du partage !

Le sens de la fête se révèle donc un très bon moment de cinéma et de divertissement mais moins subtile et marquant qu'Intouchables !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 3 Octobre 2017

Roman - Editions Belfond - 290 pages - 18 €

 

Parution le 7 septembre 2017 : Rentrée Littéraire !

 

L'histoire : Leur père vient de décéder. Leur mère est morte assassinée plus de 30 ans auparavant. Et  son meurtrier, ayant purgé sa peine, va bientôt sortir de prison.

Marisa et Paul , le frangin et la frangine, se retrouvent donc dans la maison familiale sur la côte méditerranéenne. L'une est fatiguée de porter, l'autre ne s'est pas construit. Une autre vie s'offre à eux, qu'il faut saisir pour être. L'un choisit l'action, l'autre le refuge dans une autre réalité...

 

 

Tentation : Pitch et curiosité

Fournisseur : Gilles Paris et Belfond, merci pour l'envoi !

 

 

Mon humble avis : Outre la 4ème de couverture bien tentante, c'est surtout la curiosité qui m'a menée vers ce livre. Pour moi, Agnès Michaux était juste un bon souvenir de la grande époque formidable de Canal + ! Et là, le choc ! Je découvre une plume magnifique, et à n'en point douter une auteure de grand talent ! Oui c'est cette écriture, ciselée, profonde et légère, poétique, douce dans les mots mais parfois rude dans le sens, voluptueuse, mystérieuse, effleurrente et frappante, métaphorique et aussi très psychologique. Je pense que c'est ce qui m'a le plus plu dans ce roman, ce qui m'a bercé tout au long de ma lecture. Oui, j'étais bercée mais gardait des yeux ébahis devant une telle beauté du verbe.

Agnès Michaux plonge corps et âme dans l'esprit et le coeur de ses personnages sans forcément citer les maux avec précision. Mais on les ressent ces maux, et je pense que c'est au lecteur d'y mettre ses propres mots. Système laisse une grande place aux sens. Tout y est ressenti... La chaleur écrasante, la nonchalance, le temps qui traîne, la brise qui caresse, la mélancolie palpable...

La lecture est assez vertigineuse, parfois étouffante car l'on est vraiment dans un univers particulier, ambivalent, complexe, énigmatique. On poursuit le chemin intérieur et la construction extérieure des personnages. Même si pour se reconstruire, ou simplement vivre, mais pour de vrai, réellement, l'un choisit la destruction et l'autre, l'autodestruction, le lâcher prise et se laisse envahir dans sa folie salvatrice.  On n'ignore où Agnès Michaux va nous mener et l'on est surpris de autant de la rencontre d'Arthur Rimbaud que de celle de l'actualité du monde : Les corps échoués des migrants à Porquerolles, la guerre civile en Ethiopie.

Système est aussi prétexte à nombre de réflexions... Sur le système judiciaire (suffit-il à être vengé) sur le système du monde où le cours du café décide presque de l'éclatement d'une guerre civile. Sur le système nerveux quand il lâche. Sur le système qui fait de vous une victime ou un bourreau. Sur le système historique du dominant (l'homme blanc) et du dominé (l'homme noir). Sur le système de la colonisation, du commerce international et des blancs qui arrivent comme des rois en terres "exotiques". Nombreuses réflexions et descriptions de l'exotisme. Oui, qu'est-ce que l'exotisme, sinon les bizarreries de l'autre ?

Système est un roman sur la reconstruction après un drame, même si cette reconstruction intervient seulement 30 ans après celui-ci. Roman initiatique quelque part, sombre et lumineux à la fois. La première partie m'a plus touchée que la 2ème mais il n'empêche, je n'ai pas compté les phrases fabuleuses de vérité et d'émotion que j'ai relu par deux fois pour bien m'en imprégner. Mais je ne peux pas tout dire sur ce livre, si dense, si intense, même si c'est plus de l'écriture que de l'histoire dont je suis "tombée en amour" !

Un univers, une plume à découvrir de toute urgence !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 1 Octobre 2017

Les photos de chats sont presque reconnues d'utilité publique étant donné l'apaisement et le bien-être qu'elles apportent à celles et ceux qui les regardent !

Aujourd'hui, je mets donc, une fois de plus, mes félins au service du bien public !

 

Bon dimanche les chamis !

Tsingy

Tsingy

Praslin, quand il était encore jeunot !

Praslin, quand il était encore jeunot !

Aya !

Aya !

Tsingy !

Tsingy !

Praslin !

Praslin !

Aya !

Aya !

Tsingy !

Tsingy !

Praslin !

Praslin !

Aya !

Aya !

Tsingy !

Tsingy !

Praslin, époque jeunot encore !

Praslin, époque jeunot encore !

Aya !

Aya !

Et grande nouveauté, dorénavant, mes chats bougent ! Ils ne sont plus que immobiles sur des photos !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Un monde de chat

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Publié le 29 Septembre 2017

BD - Editions Casterman - 104 pages - 15 €

 

Parution en mars 2010

 

Le sujet :  C'est lors d'un premier voyage en Palestine, en 2008, que Maximilien Le Roy rencontre Mahmoud Abu Stout, dans le cadre d'ateliers de dessins qu'anime le centre culturel du camp de réfugiés d'Aïda. Ils se lient d'amitié et l'auteur y retournera un an plus tard. De cette rencontre est né Faire le Mur, récit dessiné de la vie du jeune palestinien.

 

Tentation : Le sujet

Fournisseur : La bib'

 

 

Mon humble avis : De Maximilien Le Roy, j'avais été passionnée et instruite par ces BD : Vaincus mais vivants (qui nous conduisait au Chili de Pinochet) et Dans la nuit, la liberté nous écoute (qui nous emmenait en Indochine, au coeur du Vietminh.)

Alors, lorsque je suis tombée sur "Faire le mur" (de la honte, à Jérusalem), l'évidence s'est faite.

Dans le fond, le coeur et l'âme, j'ai bien sûr aimé cet album qui m'a, plus d'une fois, serré les tripes. Les faits vécus narrés sont révoltants, douloureux et même parfois à vomir. Qu'ils me semblent injustes et inhumains de là où je vis et dans mon esprit de "citoyenne du monde".

Faire le mur est une fois de plus, (mais toujours nécessaire) l'occasion de méditer sur les notions de liberté, d'occupation, de colonisation. L'oeuvre revient sur de grands évènements ou dates historiques Palestiens / Israéliens où même d'ailleurs (comme le Vietnam par exemple), pour amener le lecteur à comparer des situations imposées par l'oppresseur, mais non jugées par l'ONU alors que récriées par l'opinion publique.  D'autres situations considérées comme inacceptables par l'ONU sont aussi citées... Toujours en comparaison avec le contexte Palestinien intolérable mais tellement toléré par la communauté internationale... Bref, l'Histoire n'est pas nouvelle, n'est pas simple non plus. Mais l'auteur évoque la solution (utopique ou non) du bien vivre ensemble.

Le sujet principal de cette BD reste le "terrorisme" et Maximilien Le Roy invite le lecteur à réfléchir sur l'utilisation de ce terme. J'entoure volontairement ce mot de guillemets. Car aux yeux des israéliens, les ripostes, attaques ou attentats suicides palestiniens sont considérés comme "terroriste" au même titre que Jean Moulin ou la résistance Française l'étaient par les Allemands. Maximilien Le Roy réfute donc ce terme lorsque les exactions sont perpétrées par l'occupés, l'envahi.

Bon, assez parlé du fond. La forme maintenant, et c'est cette forme qui me fait octroyer si peu de pattes félines à cette album. Il est dit que Faire le mur résulte d'un dialogue entre l'auteur Maximilien Le Roy et Mahmoud, le personnage principal. Ce dialogue, on ne le ressent pas du tout. Ce n'est pas dit, mais on a l'impression que ces deux personnes se sont partager les crayons pour les dessins, qui varient entre classiques et sombres et d'autres très colorés, limite enfantins s'ils ne paraissaient aussi torturés et violent. J'ai aussi trouvé ce récit assez décousu, tant dans la chronologie aléatoire que dans les "petites" histoires qui rentrent dans la Grande.

Bref, au final, une BD intéressante mais qui ne fut pas, pour moi, plaisante à lire.

"Le tout, c'est de savoir ce qu'on fait devant un mur : est-ce qu'on passe à côté, est-ce qu'on saute par dessus, ou est-ce qu'on le défonce ? Moi... j'ai envie de prendre une pioche..." Jacques Brel

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 27 Septembre 2017

Roman - Editions Audible - 3h28 d'écoute - 13.99 €

 

Parution d'origine en 2014 chez Gallimard

 

L'histoire : En 1919, un héros de guerre est retenu prisonnier dans une caserne déserte. Un juge militaire et aristocrate vient l'interroger pour définir sa peine. Et au dehors, sous un soleil de plomb, un chien ne cesse d'aboyer.

 

 

Tentation : Pourquoi pas ?!

Fournisseur : La bib'

 

 

Mon humble avis : Voici une oeuvre courte et parfaitement construite, qui laisse planer le mystère, des mystères même un long moment. 

En effet, ce n'est que dans la toute dernière partie dernière partie que l'on apprend ce qui est reproché au prisonnier Morlac (ce sur quoi je ne dirais pas un mot) et la surprise est de taille, tout comme l'est, quelques pages plus tard, la peine toute aussi étonnante que lui infligera le juge Lantier, 

L'atmosphère est brillamment rendue dans ce roman. Jean-Christophe Ruffin parvient à nous accabler de chaleur, à nous submerger d'une espèce de silence qui pourtant n'existe pas, à nous tourmenter et à nous obséder par les aboiements incessants de Guillaume, le chien. Lors de mon écoute, j'avais l'impression d'évoluer dans une ambiance de Western ou de Bagdad Café. Comme si l'on entendait le moindre grincement de porte, le moindre petit mouvement pouvant devenir bruit tant tout semble silencieux.

En tant qu'amie des animaux, j'ai surtout vu dans "le collier rouge" un éloge sur la loyauté des chiens et le courage canin. Mais évidemment le roman est bien plus riche que cela. Il se penche aussi sur la fidélité entre les compagnons de combats et celle des femmes, restées au pays, qui attendent une lettre, un retour peut-être ?

L'interrogatoire que mène le juge Lantier permet de découvrir le personnage de Morlac, son passé proche, la guerre 14-18, ses traumatismes, ses colères envers les bêtises de la guerre et ceux qui, de loin, la dirigent. Il y a aussi son héroïsme qui lui vaut une décoration qu'il pense ne pas mériter. Et au loin, très loin mais si près des troupes d'Orient, la Révolution Russe et ses conséquences jusque dans les rangs de l'armée française avec l'arrivée du communisme et du militantisme clandestin ou ostensible.

Le collier rouge nous plonge admirablement bien dans les profondeurs de l'âme humaine, depuis son extrême bonté à son pire orgueil. Une lecture bien riche, comme je les apprécie.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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Publié le 25 Septembre 2017

Film de Christian Carion,

Avec Guillaume Canet, Mélanie Laurent, Olivier de Benoist, Antoine Hamel

 

Synopsis :  Passionné par son métier, Julien voyage énormément à l’étranger. Ce manque de présence a fait exploser son couple quelques années auparavant. Lors d’une escale en France, il découvre sur son répondeur un message de son ex femme en larmes : leur petit garçon de sept ans a disparu lors d’un bivouac en montagne avec sa classe. Julien se précipite à sa recherche et rien ne pourra l’arrêter.

 

 

Mon humble avis ; Mon garçon a plusieurs cordes à son arc pour séduire ! Déjà, comme le promet la bande annonce, c'est un thriller vraiment sous tension, dans une atmosphère oppressante à souhait décuplée par l'environnement montagnard et hivernal. Tel que l'ensemble est tourné, c'est vraiment anxiogène !

Ensuite, il y a une interprétation impeccable, notamment avec un Guillaume Canet sans artifice, brut de pomme et même de décoffrage. Son visage transpire de souffrance, de rage, de tension et de fatigue. Mélanie Laurent est comme à son habitude très juste, dommage que l'on ne la voit pas plus à l'écran.

Mon garçon suit donc la traque d'un père qui recherche son fils kidnappé, le tout dans un climat familial cabossé (divorce, absence paternelle etc).  Le film montre donc jusqu'où un père est prêt à aller pour retrouver la chair de sa chair. Quand on touche à l'enfant, l'homme redevient un animal. Et Julien (Guillaume Canet) ira loin, très loin, ce qui amène deux scènes où j'ai fermé les yeux et bouché mes oreilles ! 

Mais l'on peut déplorer un scénario plutôt consensuel et surtout, une fin qui laisse sur la faim. Qui, quand, pourquoi ? On ne le saura jamais. Et pourquoi un deuxième gamin, jamais évoqué au cours du film ? On ne le sait pas plus ce qui du coup, laisse entrevoir des failles dans le scénario et la logique policière. De même que les saisons qui passent... Un indice relevé sur une vidéo manifestement tournée en saison estivale alors que l'enlèvement se déroule en fin d'hiver ? Oui, beaucoup de question restent en suspens et se révèlent frustrantes pour le spectateur. Pour moi, ce n'est pas le genre de film qui permet une fin ouverte (genre vont ils s'aimer et avoir beaucoup d'enfants etc).

Donc du bon dans ce film évidemment, mais les non- réponses finales sont vraiment décevantes.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 24 Septembre 2017

 

Il pleut dans mon coeur comme il pleut sur mes îles.

Les îles me passionnent et me fascinent. Et certaines d'entre elles sont devenues une extension de moi. Une partie de moi, de mon vécu, de ma vie, de mes souvenirs.

La Caraïbe, je l'ai presque parcourue comme qui dirait "de long en large et en travers" .Une île particulièrement fut ma maison, mon chez moi pendant presque 3 ans : La Guadeloupe.

Deux îles étaient mes petits paradis de vacances, de weekend, de virée à la journée : Saint Barth et Terre de Haut aux Saintes. Ah, les nuits aux Saintes, à l'hôtel, sur un bateau, chez l'habitant, sur la plage (un peu mouillée la nuit sur la plage !)

Barbuda m'était paru comme un lieu de béatitude et presque de robinsonnade. Une partie habitée, l'autre parc naturel, sur la plage, personne d'autre que nous et l'eau, translucide comme je n'en n'avais encore jamais vu.

Antigua et cette drôle de journée passée à "subir" le mélange du flegme britannique et la langueur antillaise de la police suite à un accrochage en voiture (sans gravité)

La Dominique, ma sauvage... Une rando à se perdre sous des trombes d'eaux et la soirée passée à sécher passeports et vêtements avec une amie d'une amie rencontrée quelques jours avant.

Saint Martin, évidemment ! Bon, pas que de bons souvenirs car j'en ai rapporté une dengue phénoménal qui m'a valu une hospitalisation à Pointe à Pitre.

La République Dominicaine, une semaine de vacances à randonner, découvrir et danser le Merengue.

Cuba, rando, l'ombre du Che, Trinidad de Cuba, la Havane et ses mystères, le Havana Club...

Porto Rico et les rues de San Juan. De chaque fenêtre entrouverte s'échappe un air de Salsa, alors qu'il est 23h00 et que je suis perdue car pas pris le bon bus... Mais 5 mots d'espagnol et la gentillesse des Porto Ricains font que j'arriverai à bon port.

Et toutes ces iles que les médias ne  citent pas... Anguilla forcément dévastée puisque juste au-dessus de Saint Martin.

Saba et ses "3000 marches" (je ne sais plus le nombre exacte), un serpent sur le chemin et une plongée sous-marine en priant le dieu de la mer de ne pas me faire croiser de requin !... Ah oui, et Saba, avec sa piste d'atterrissage la plus petite du monde, pas beaucoup plus longue que celle d'un porte-avion

Saint Eustache et son volcan. Encore un serpent pendant la rando ! Je grimpe sur un rocher et hurle de peur, pendant qu'une amie pharmacienne me dit que ce serpent est très intéressant et blablabla.

Saint Kitts et Nevis les fausses jumelles.

Et même Key West, rejointe après cette fabuleuse route des keys,  où plane l'ombre d'Hemingway.

Bref, tous ces lieux qui firent mon bonheur, ma joie, mon ouverture au monde, mon ébahissement devant tant de beauté, de différences, de nature préservée, d'isolement, d'impression de bout du monde, d'une autre époque parfois, de renouvellement, de richesse exacerbée aussi pour certaines... Bref, tous ces lieux sont dévastés. Et moi, je pense très fort à mes amis chers qui vivent en Guadeloupe, à ceux avec qui j'ai partagé de super moments, même si la distance et le temps qui passe ont distendu les liens. Mais aussi à tous ces gens que j'ai croisé, avec qui j'ai échangé des paroles, passé une journée, partager un verre. Ceux qui m'ont accueillie à Saint Barth juste parce que j'étais l'amie d'un ami. A tous ces gens qui ne sont plus qu'un vague souvenir, dont j'ai oublié le nom, même le visage parfois... A tous ces gens qui ne sont même plus dans mes souvenirs mais qui ont fait mon présent à une époque. A tous ces gens qui vivent un enfer depuis Irma, José et Maria.

Oh de bien jolis prénoms, mais si meurtriers au final. Des noms qui disparaîtront à jamais de la liste des patronymes prévue pour les ouragans sur 10 années à venir, liste qui revient au bout de 10 ans, amputée des noms des cyclones dévastateurs et meurtriers. Un jour, il n'y aura peut être plus assez de prénoms disponibles si cela continue ainsi.

Oh oui, je pense à tous ces iliens qui ont pour la plupart tout perdu. 

Ca fait maintenant 4 ans que je ne suis pas retournée en Guadeloupe et j'ignore quand je pourrai y retourner et même si j'y retournerai. Je n'ai plus la même vie, plus les mêmes moyens financiers, plus la même santé et plus le même travail qui avait bien facilité mes multiples retours en Guadeloupe pour de simples vacances.

Mais j'ai de la chance car je suis ici, en Bretagne, loin... Du coup, je n'ai pas vécu ces cyclones meurtriers et si dévastateurs, hormis à travers quelques reportages télé vus confortablement dans mon canapé, bien à l'abri chez moi, mais atterrée. Douloureusement atterrée car ces bouts de terre en pleine mer font partie de ma vie, de mon coeur, de mon âme. J'avais choisi d'y vivre et j'ai choisi d'en rentrer. D'autres y sont nés et n'ont pas d'autres choix que d'y vivre. Vivre dans ces paradis qui quand le ciel l'a décidé, se transforment en enfer.

Et oui, j'ai aussi de la chance car dans les images ancrées dans mes souvenirs, ces îles restent intactes et merveilleuse. Et je me demande combien de temps il faudra pour qu'aux yeux de ces insulaires, natifs ou d'adoption, mes paradis perdus retrouvent à leur yeux la beauté, la splendeur des images de mes souvenirs.

 

 

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Rédigé par Géraldine

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