MISERY, de Stephen KING
Publié le 24 Février 2018
Thriller - Editions Thélème - 15 h d'écoute - 21 €
Parution d'origine en 1987
L'histoire : Paul Sheldon, auteur américain à succès, est victime d'un accident de la route en plein hiver. Une femme Annie, passant par là, le hisse hors de la voiture et découvre alors qu'il s'agit de son romancier préféré - qui a eu le malheur de "tuer son héroïne" lors du dernier tome paru des aventures de Misery. Malgré les jambes brisées de Paul, Annie ramène ce dernier chez elle... Et l'y gardera chez elle, à la merci de ses colères, de ses sévices et de sa folie, jusqu'à ce que Paul accepte et parvienne à ressusciter Misery, en écrivant un nouveau livre.
Tentation : Soyons fou, (folle en l'occurrence), Misery est un best-seller et un classique dans le genre.
Fournisseur : Sylire, merci pour le prêt !
Mon humble avis : 3 papattes ? 2 ou 1 ou 5 ? Bonne question. Car évidemment, j'ai bien perçu l'aspect chef d'oeuvre du roman, tant dans le suspens, que la qualité narrative que dans la construction et l'évolution et l'analyse psychologiques des personnages. Les variations de la relation entre Paul et Annie a quelque chose de fascinant, entre manoeuvre de l'un pour tenter de manipuler l'autre, même s'il faut parfois se résoudre à la soumission pour éviter le pire et les troubles de l'humeur de l'autre qui font toujours craindre le pire. Le huis-clos exerce sa pression et sa sensation d'étouffement à l'extrême. Les rapports bourreau geôlier et prisonniers sont extrêmement bien décrits dans leurs interdépendances. Les réflexions sur la créativité littéraire et les attentes du lectorat, voire les droits que celui s'autorise tant envers l'auteur qu'envers ce qu'il écrit sont intéressantes.
Alors ? Oui mais... Cette audio lecture fut laborieuse pour moi, au point qu'à plusieurs reprises, j'ai songé à l'abandonner. La lecture qui en est faite est sans un peu responsable de mon ressenti. Elle y est très lente (après, je dois bien avouer que cela colle parfaitement à l'atmosphère du roman). Mais elle est si lente que par moment, alors que le lecteur semblait plongé dans le silence, je me demandais si : ma clé USB fonctionnait encore, si l'on changeait de chapitre, si mon moteur de voiture n'avait pas calé (puisque j'ai écouté Misery uniquement en voiture). Je pense qu'un lecteur papier peut tourner les pages à son rythme, frénétique ou non. Mais qu'il en a le choix. C'est en fait la première fois que je me sens "prisonnière" du format audio. Le texte comprend les réflexions intérieures de Paul, mais aussi de ses souvenirs, ou de ses rêveries ou cauchemar en fonction qu'il est dans la douleur ou dans les délires apportés par les analgésiques dont Annie l'abreuve. Il y a ensuite les descriptions purement factuelles et enfin, les dialogues entre les deux protagonistes. Nous sommes souvent dans la tête de Paul, donc on sait ce qu'y s'y passe, mais jamais dans celle d'Annie.
Et tout cela m'a paru si long, si répétitif, si lent que mon attention, mon intérêt, voire ma patience se délitaient. Et puis, pour être honnête l'horreur de la situation et de certains événements étaient too much pour moi. Je supporte ces choses-là sur trois quart d'heure dans une série policières américaines, mais pendant quinze heures... Euh non.
C'est bien ce que je craignais (un peu l'avance certes), mais l'univers de Stephen King ne me convient pas... Donc je ne renouvellerai pas !