LES INVISIBLES, film de Louis-Julien PETIT

Publié le 15 Janvier 2019

Film de Louis-Julien PETIT

Avec Audrey Lamy, Noémie Lvovsky, Corinne Masiero, Déborah LukuMuena

 

Synopsis :  Suite à une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il ne reste plus que trois mois aux travailleuses sociales pour réinsérer coûte que coûte les femmes dont elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges… Désormais, tout est permis !

 

Mon humble avis : Ce film n'est pas vraiment ce que la bande annonce laisse prévoir. A savoir que la BA montre les bonnes répliques qui font rire... mais en dehors du contexte... Et dans celui-ci, le rire est un peu jaune et ne vient pas du fond du coeur... Mais il n'empêche, l'émotion noue le ventre.

Mais en fait, il ne peut en être autrement avec un sujet aussi grave que celui des invisibles... Les invisibles, ce sont ces femmes désocialisées, qui passent souvent leurs journées dans des centres d'accueil de jour et leurs nuits, dehors ou dans des centres d'accueil de nuit.

Nous suivons donc certaines d'entre elles, ainsi que les quatre femmes qui gèrent comme elles peuvent le centre d'accueil de jour. Comme elles peuvent... Car oui, on réalise alors pleinement la lenteur de l'administration et du système, mais aussi leurs limites, les situations ubuesques que celles-ci génèrent et du coup, l'impuissance des quatre femmes, malgré leur énergie, leur patience, leur pugnacité, leur dévouement, leurs idées... Les possibilités sont là, des amorces de solutions sont là... mais non approuvées par l'administration pour X raisons, notamment la sacrosainte rentabilité ! Du coup, rien n'avance...

Exemple de situation ubuesque : un centre d'hébergement de nuit construit à cinquante kilomètre du centre d'accueil de jour... pour des femmes qui n'ont pas de moyens de transport et qui portent H24 leurs sacs cabas comme maigres bagages de leur vie.

La rumeur dit que la France est un pays d'assistés...  dans ce film, on se dit que la France n'assiste pas les bonnes personnes alors. Et plutôt que d'assister purement et simplement, il vaudrait mieux aider, accompagner... pour que ces femmes retrouvent l'estime d'elles-mêmes, le sourire, un éclat dans le regard, qu'elles redressent le dos. C'est ce que font ces 4 femmes, qui de tout leur coeur, gèrent ce site de centre d'accueil, et qui viennent en aide coûte que coûte à ses invisibles.

Cette chronique sociale à honneur aux travailleurs sociaux devrait évidemment être vue par tous les politiques et nos chers élus...

Toutes ses femmes, qui deviennent solaires au fil du film, sont interprétées par des actrices connues ou venant de la rue on ne peut plus impliquées et convaincantes dans leur rôle.

Maintenant, mon reproche sur ce film est qu'une fois de plus, il est tourné dans le Nord. A part Bienvenue chez les ch'tis, qui peut me citer un film tourné dans le Nord qui ne montre pas la précarité, la pauvreté sociale, les accents à couper au couteau... Comme s'il n'y avait que cela dans le Nord, et comme s'il n'y avait pas cela aussi dans d'autres grandes villes de France. Ch'ti d'origine, je suis fatiguée que le cinéma ne montre que cet aspect-là de ma région natale, même s'il montre souvent des personnages battants. Il n'empêche !

Rédigé par Géraldine

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K
Je savais qu'il allait te plaire; Lors d'une balade à Paris j'ai été frappée par le nombre de femmes dans la rue (SDF)<br /> Quant au nord, je connais mal, mais bien sûr, ce n'est pas que misère et compagnie!
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