LA MEMOIRE COURTE, de Louis-Ferdinand DESPREEZ
Publié le 10 Mai 2019
Polar - Editions Point- 256 pages - 6.80 €
Parution d'origine aux éditions Phébus en 2006
L'histoire : Dans un Township près de Johannesburg, un samedi matin,le corps d'un jeune noir est découvert, atrocement mutilé, et le visage arraché.... Et ces macabres découvertes vont se poursuivre sur plusieurs semaines, toujours le samedi, mais dans des endroits de plus en plus osés, public et audacieux... Cette série de meurtre dérange, d'autant plus que l'Afrique du sud est en pleine période électorale. Le capitaine Zondi, noir issu des township, se lance corps et âme dans cette enquête qui l'emmènera jusqu'au plus profond des ténèbres blanches....
Tentation : Pitch + Afrique du Sud
Fournisseur : Ma CB
Un polar sud-africain, qui se déroule en Afrique du Sud, écrit par un sud-africain !
Mon humble avis : Je voulais lire un thriller/polar qui se déroulerait en Afrique du Sud. J'ai été servi, ce polar est très prenant. Mon seul et unique bémol sont les astérisques très nombreux qui renvoient à un sommaire en fin de roman pour toutes expressions typiques, symboles, initiale, mots afrikaans ou zoulou... Ceux-ci coupent un peu la lecture, leur signification en bas de page aurait été bien plus judicieuse. D'autant que ces astérisques ne mènent parfois à rien dans le sommaire en ordre alphabétique.
A part ce détail, rien à reprocher à cette histoire écrite par un sud-africain en français, langue de ses ancêtres huguenots. Pour tout savoir sur les migrations des Huguenots (Européens d'origine) en Afrique du Sud, Wikipédia est votre ami !
L'histoire de "La mémoire courte" se déroule 10 ans après la fin de l'Apartheid... Et malgré les nouvelles lois et le nouveau gouvernement, les mentalités sont très longues à changer, à évoluer, à accepter tant l'égalité de droit que l'égalité de valeur sur l'échelle humaine de chacun. La situation reste donc très complexe en Afrique du Sud. Tout ceci est parfaitement expliqué par Louis-Fernidand Despreez, impartial envers quiconque, quelle-que soit sa couleur de peau. Ce polar est donc extrêmement instructif sur l'Histoire (de moins en moins récente évidemment), de cette nation arc en ciel. Les faits font remonter le capitaine Zondi jusqu'à l'époque de l'Apartheid et les années qui ont suivi et le mènent dans un présent tout aussi diabolique, où l'ignominie humaine atteint son summum, et où les peaux blanches ont l'âme encore plus noire que jamais.
Zondi est un flic très attachant, son portrait est généreusement développé et bien campé. La mémoire courte (celle qu'il faut pour vivre heureux) est donc un excellent polar, doublé d'un état des lieux très instructif de l'Afrique du Sud au milieu des années 2000. Ca aide à appréhender un pays aux 11 langues nationales et à des mentalités très complexes. Aussi, je ne peux que vous conseiller chaleureusement cette lecture.