LE SABLE ETAIT BRULANT, de Roger SMITH
Publié le 8 Août 2019
Thriller - Editions Livre de poche - 402 pages - 7.60 €
Parution d'origine chez Calmann-Levy en 2013
L'histoire : Accusé du meurtre de sa femme et de ses enfants, Robert Dell comprend que c'est à sa vie qu'en veut Inja Mazibuko, le flic et chef zoulou qui l'a arrêté. Désespéré, il s'attend au pire lorsqu'il est kidnappé par son père, ancien mercenaire de la CIA, bien décidé à rendre justice lui-même. Commence alors une traque infernale à travers une Afrique du Sud où la violence côtoie la misère et l'archaïsme tribal. Dans sa quête de vengeance, Dell croisera le chemin de Sunday, une adolescente prête à tout pour échapper au mariage forcé auquel elle est destinée, et de Disaster Zondi, un ancien flic.
Tentation : Le pitch
Fournisseur : Ma CB
Un thriller sud-africain qui déménage ou qui dégomme !
Mon humble avis : Lire ce thriller quelques semaines avant de s'envoler pour l'Afrique du Sud est aussi intelligent que de regarder Midnight Express la veille de partir pour la Turquie (ce que je fis il y a plus de 20 ans)... Ce qui veut tout dire... Le sable était brûlant n'engage pas vraiment à fantasmer sur ses prochaines vacances.
Pourtant, l'histoire tient vraiment la route, captive, fait trembler, retenir le souffle, tourner les pages sans s'en rendre compte. Bref, le roman se dévore tout de même, comme tous bons thrillers. Il ne s'agit pas d'une enquête, mais d'une fuite, de traques et de vengeances...Vengeances du passé, du présent, tout se mêle, simplement... Rien de compliqué ici.
Sauf que c'est une image très violente de l'Afrique du Sud qu'offre ce roman, une image un peu à la Tarantino. Je n'ai pas compté le nombre de cadavres ni les exécutions sommaires gratuites ou non, de bipèdes comme de quadrupèdes. Je n'ai pas dénombré non plus les fois où le mot "sang" ou les expressions "odeurs pestilentielles" ou "haleines fétides" sont utilisés. Tout cela pour dire que le vocabulaire et certaines situations sont assez répétitifs.
C'est une Afrique du Sud toujours en proie au racisme, au pot de vin, à la corruption, aux inégalités, à la pauvreté qui est décrite ici. Le Sida y est aussi évoqué (l'Afrique du Sud serait le pays où le VIH serait le plus virulent), tout comme les pauvres, insipides et inadaptés moyens de luttes (des flyers écrits en Anglais et distribués à des analphabètes dans des coins du monde où les sorciers zoulous prescrivent comme remède radical au VIH le mariage avec une jeune vierge. On approche une certaine culture zoulou que certains zoulous eux-mêmes trouvent désuète et l'auteur montre du doigt les villages zoulou soit disant traditionnels, maintenu ainsi pour les touristes armés d'appareil photo, où tous les figurants renfilent leurs jeans et retournent à leur vie de misère une fois le rideau baissé.
Au final : un bon thriller si vous ne craignez pas le brutal, la poussière et le sang et si vous ne comptez pas passer vos prochaines vacances en Afrique du Sud.