LES JARDINS DU CONGO, de Nicolas PITZ
Publié le 29 Avril 2020

BD - Editions La boite à bulles - 144 pages - 21 €
Parution en août 2013
L'histoire : 1940, les Allemands envahissent une Belgique neutre, sans véritable défense. Durant l'Occupation, comme de nombreux autres jeunes de Chimay, Yvon veut échapper aux camps de travail : il décide de se cacher dans la forêt. Les semaines passent, puis les mois et les années... Au total, ce sont quatre interminables années qu'il va passer dans les bois à lutter contre la peur, la faim et la folie...
Lorsqu'il peut enfin sortir de son refuge, Yvon éprouve un besoin vital de changer d'air pour effacer ses cauchemars et se donner l'occasion de démarrer de plain pied sa vie d'adulte. Il prend donc le premier bateau en partance pour le Congo, la colonie belge si pleine de promesses. Mais dans une Afrique qui aspire irrémédiablement à son indépendance, Yvon parviendra-t-il à préserver cet équilibre de vie qu'il a trouvé à l'autre bout du monde ?
Tentation : Titre et couv'
Fournisseur : Bib N°3

Mon humble avis : Cette BD est inspirée des souvenirs du grand-père de l'auteur, il s'agit donc d'une biographie, qui développe autant l'aspect familial qu'historique par ses contextes : au début, la deuxième Guerre Mondiale en Belgique, puis la colonisation et l'indépendance au Congo Belge.
Cet album est très intéressant, c'est indéniable, puisqu'il nous ramène dans une époque que nous n'avons pas vécue. L'aspect visuel, planches, dessins, police de caractère sont très agréables, fluides à suivre, colorées.
Et pourtant, je ne lui octroie que 3 pattes ! Pourquoi diable ?
Par ce que ma lecture ne m'a pas été si agréable : elle m'a mise mal à l'aise de par ses descriptions très réalistes de l'époque coloniale, de ses us et coutumes, de cette suprématie blanche répugnante, qui poursuit l'esclavage, sans en être conscient. Certes, c'était une autre époque, Yvon n'a eu une jeunesse et un environnement familial facile, certes, il est lui-même bosseur pour se construire un empire. Mais il ne se remet jamais en question dans sa façon de traiter les noirs, même si, dans son entourage amical, d'autres sont pires que lui. Et pourtant, il s'était juré de ne jamais devenir comme son père... il ne voit pas qu'il suit le même chemin, mais sous une autre contrée, donc dans des nuances différentes qui lui échappent. D'ailleurs, quand il sera obligé, plus tard, de rentrer en Europe, son comportement envers ses employés reste sujet à caution.
Aussi, à part dans les premières pages lorsqu'Yvon survit en forêt lors de la Guerre Mondiale, je n'ai pas pu développer d'empathie envers lui, à cause de son comportement envers la population noire et la faune locale. Il fuit ses démons, mais ne cherche pas, à mes yeux, à les comprendre, à les analyser. C'est curieux, mais cet album ne m'a pas sembler dresser un portrait très reluisant du grand-père de Nicolas Pitz.
Il n'en reste pas moins que culturellement, cette histoire est intéressante et bien menée.