LES VICTORIEUSES, de Laetitia COLOMBANI

Publié le 19 Août 2020

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Roman - Editions Livre de Poche - 235 pages - 7.40 €

Parution d'origine chez Grasset en mai 2019

L'histoire : De nos jours, à Paris. Solène, quarante ans et avocate, assiste impuissante au suicide d'un de ces clients. S'en suit pour elle un terrible burn out. Pour relever la tête, son psychiatre lui conseille du bénévolat. Solène deviendra, non sans mal, écrivain public au Palais Des Femmes de Paris (L'armée du salut pour les femmes).

Paris 1925 : Blanche et Albin Peyron, mariés depuis quarante ans, sont tous deux haut placés à l'Armée du Salut qu'ils servent depuis des décennies. L'hiver est terrible et les Sans Domicile Fixe meurent dans Paris. Blanche a toujours la révolte en elle. Incapable de se résigner, elle se lance corps et âme dans un projet dantesque...

Tentation : Pourquoi pas !

Fournisseur : Les étagères d'Armelle, merci pour le prêt !

Mon humble avis : Comme tout le monde ou presque, j'ai lu "La tresse" de Laetitia Colombani. Alors, pourquoi pas "Les victorieuses" puisque l'occasion s'est présentée !?

Cette histoire-ci me divise... En fait, j'ai apprécié le fond, beaucoup moins la forme. Commençons donc par celle-ci : Encore une énième oeuvre avec un roman dans le roman... A savoir que l'on découvre (sans vraiment spoiler), que la soi-disant romancière n'est autre que l'héroïne... Ce fait commence à me lasser, j'ai comme la sensation que cela devient indispensable pour plaire, comme s'il fallait faire croire à une pseudo autobiographie déguisée pour séduire.  Ce procédé narratif deviendrait-il marketing ? Une histoire ne peut-elle plus être contée "anonymement" par un romancier ? M'ont dérangée aussi les nombreuses répétitions dans les pensées intérieures des personnages, tout comme dans le vocabulaire. Enfin, j'ai trouvé que certains personnages cumulaient les poncifs. Mais en même temps, je suppose que cela permet à l'écrivaine d'évoquer la précarité féminine et d'être accessible à tous et toutes, le tout en distrayant avec la forme romanesque.

Malgré ces défauts qui ne sont que MON ressenti, ce roman est à lire car il est intéressant. Je ne connaissais rien de l'Histoire, des origines et du fonctionnement de L'Armée du Salut. Bien documentée, Laetita Colombani me permet de combler mes lacunes. Elle a d'ailleurs l'excellente idée de sortir de l'oubli Blanche Peyron et son mari Albin. Ils ont vraiment existé, même si leur nom ne dit en général rien à personne. Dans les années 1920, ils dirigeaient l'antenne française de l'Armée du Salut. C'est Blanche qui a eu l'idée de créer Le Palais des Femmes à Paris, le plus grand centre d'accueil d'Europe pour femmes en difficultés, quelles que soient leurs origines, leurs langues, leurs traditions, leurs provenances. Blanche Peyron s'est battue bec et ongles pour que ce projet aboutisse. Ce roman lui rend donc un bel hommage... A Blanche, ainsi qu'à toutes ses femmes qui se tombent, se battent, qui se redressent, ou qui aident les autres à le faire.

Ah oui, au fait, j'oubliais Solène... je ne m'étendrai pas sur elle. Trop passive, trop pleurnicheuse, je ne me suis pas attachée à elle.

"Les victorieuses" est une histoire qui dit que "l'argent ne fait pas le bonheur mais qu'il y contribue", qui démontre qu'il n'y a pas de petit geste quand il s'agit d'aider une personne ou des centaines, qu'il faut y croire, que si tout le monde s'y mettait à son niveau et en fonction de ses possibilités, la précarité ne serait pas une fatalité. Qu'en donnant, on reçoit. Bref, une histoire qui prônent l'ouverture d'esprit et l'entraide...c'est toujours utile, même si ce roman m'a paru un peu trop formaté... pour faire du bien aux lecteurs. De bonnes intentions mais trop de bons sentiments pour moi... Cette remarque est toujours en fonction de mon humeur évidemment. Moins original et moins abouti que la Tresse, ce roman est un peu trop "fourre-tout" à mon goût (comme s'il fallait tout dire, n'oublier aucun type de cas, cocher nombre de cases éditoriales, et à vouloir développer trop de sujets, on finit par survoler et ne rien approfondir). Mais ce roman ne fait pas de mal et rien que pour l'historique romancé  (donc accessible et résumé) de l'Armée du Salut, cette lecture vaut la peine. C'est sans doute pour cela que Laetitia Colombani l'a écrit !

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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S
Je comprends tes bémols mais j'ai été plus indulgente que toi. J'ai retenu surtout le fond, qui m'a beaucoup intéressée.<br /> J'ai préféré "les victorieuses" à "la tresse".
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M
Je l'ai acheté mais pas encore eu le temps de le lire ...
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A
Figure-toi que je n'ai toujours pas lu La tresse.:) Cette auteure ne m'attire pas, mon intuition me dit que je n'y trouverai pas trop mon compte, et je la suis quand je me retrouve face à ma PAL et aux nombreuses autres tentations. Et ton avis sur ce roman-ci ne m'incite vraiment pas à aller explorer quand même. Beaucoup de trop de défauts dans la balance malgré l'intérêt du sujet.<br /> (je signale que je passe toujours par l'autre navigateur (Edge) car ce ne fonctionne toujours pas sur Chrome)
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C
Je ne l'ai pas encore lu, il va falloir que j'y remédie pour m'en faire mon propre avis ;)<br /> Bonne journée
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G
C'est vrai que le procédé est vu et revu. Je ne fais pas une priorité de ce roman
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K
Bon, La tresse ne m'avait pas convaincue, je vais m'arrêter là avec cette auteure qui n'est pas pour moi, je pense.
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K
Je ne connaissais pas les Peyron, mais le palais de la femme, si. Il faudrait un livre sur ce seul sujet? L’armée du salut m'envoie ses magazines (intéressants et bien faits), car je suis -petite- donatrice, je devrais voir ça plus amplement
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