BANGKOK 8, de John BURDETT

Publié le 16 Janvier 2022

Roman policier - Bangkok 8 - John Burdett - Avis - chronique

Policier - Editions 10/18 - 420 pages... Dispo en occas'

Parution 10/18 en 2009, Presse de la cité en 2004

L'histoire : Bangkok 8 est le district où travaillent Sonchaï et son binome, deux flics atypiques car ils sont arhat (Bouddhistes et incorruptibles). Un ancien Marine en poste à l'ambassade américaine est assassiné avec une méthode très cruelle, dans lequel le binome et frère d'âme de Sonchaï perd également la vie... Sonchaï mène donc l'enquête avec une seule idée en tête : venger son ami... Mais qui dit mort d'un citoyen américain en terre étrangère dit intervention du FBI... Sonchaï devra donc faire équipe avec Miss FBI....

 

 

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

Mon humble avis : Voici un policier noir mais bien divertissant (ce que revendique d'ailleurs l'auteur qui précise en post face qu'il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre). Divertissant mais pas que, car il offre une sacrée dose d'exotisme et de dépaysement, avec quelques rappels de l'Histoire géopolitique de l'Asie du Sud-Est.

J'ai dit exotisme, oui, mais ne vous attendez pas à des palmiers et des plages de sable blanc. Non, ce que nous propose ici John Burdett, c'est une plongée et une immersion dans Bangkok, et pas dans ces plus beaux quartiers ni dans ses temples, ni sur ses marchés flottants !.

John Burdett, à travers cette enquête très bien construite, évoque moult sujets, sans les approfondir et lasser non plus, il ne donne pas matière à écrire une thèse. Mais il est question du Bouddhisme, du commerce et du trafic du Jade, de la corruption endémique à tous les niveaux, de l'hyper urbanisation de la ville au détriment des thaïlandais, de racisme, de karma, des différentes ethnies des environs, du trafic et de la consommation de drogues (notamment liés à des causes sociologiques et d'exploitation dans le monde du travail), de transidentité et de la chirurgie la permettant (Bangkok est très réputée pour ses cliniques)... Et à travers tous ces sujets, c'est la mentalité thaïe qui est développée et l'écart de culture entre l'Asie et l'Occident qui est expliqué.

D'ailleurs, le choc des cultures est vécu par Sonchaï alors qu'il fait équipe avec Miss FBI, ce qui donne lieu parfois à des situations et dialogues drôles et décalées. En fait, dans tous les sujets de fonds traités ici, John Burnett use parfois de tout son sérieux, mais bien souvent aussi, de son humour et de son ironie... Ce qui fait d'autant plus passer les messages !

Le sujet principal reste la prostitution qui est développé ici de façon inattendue (pour quelqu'un comme moi qui n'y connais pas grand-chose), étonnante même, et qui donne même à repenser ce sujet tabou en occident, mais avec une mentalité asiatique. On est loin ici du manichéisme des reportages télés. Vraiment intéressant, l'auteur m'a remuée un peu dans mes opinions tranchées, sans non plus tomber dans l'apologie ni oublier toutes les nuances et les dérives du sujet, qui sont à prendre en compte.

Quant à l'enquête, elle est évidemment surprenante, originale et nous mène en bateau un bon moment. On y croise des américains, des russes, des chinois, des khmers et des touristes de l'extrême (qui courent des risques en toutes connaissances de causes pour faire le buzz sur les réseaux... Comme ici dans ce roman, se faire prendre par la police avec de la coke...). On ne voit rien venir et la vengeance tant espérée par Sonchaï sera mise à mal... Auprès de qui se venger, le responsable ou le coupable ?!!!

Divertissant, original, dépaysant et instructif, un bon polar ! J'ai bien aimé !

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #thrillers polars étrangers

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A
Une bonne sortie de PAL !
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K
Tiens donc, je ne connais pas, mais ça a l'air bien (et puis, incorruptible!)
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D
Coucou, <br /> une visite au sein de Bangkok avec des policiers avec des sujets très intéressants et qui bouscule.<br /> Tu titilles ma curiosités !<br /> Bon dimanche
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L
J'ai passé un bon moment ce dimanche matin à lire ton billet je ne crois pas que je lirai ce roman : ton billet me suffit.
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