RDV EN TERRE INCONNUE
Publié le 6 Janvier 2009
Edouard Baer chez les DOGONS
Au cœur de l’Afrique de l’Ouest se cache un autre monde : le pays Dogon.
Suspendu au-dessus du désert malien, c’est dans un univers minéral que vivent les Dogon, un peuple qui a toujours fasciné les ethnologues et les voyageurs.
Spectaculaires, mystérieux, énigmatiques… Des fantasmes qui, aujourd’hui encore, se mêlent à la réalité pour décrire une culture complexe.
Comment aller au-delà des clichés ? Et que veut dire être Dogon au XXIème siècle ? C’est ce qu’Édouard Baer et Frédéric Lopez ont tenté de comprendre en allant à leur rencontre et en vivant avec eux pendant 2 semaines…
Il y a plus de 600 ans, les Dogon ont trouvé refuge sur un site extraordinaire : la falaise de Bandiagara. Cette corniche haute de 200 mètres s’étire sur plus de 200 kilomètres au beau milieu du Sahel. C’est là, dans les éboulis, que les Dogon ont creusé la roche et bâti de véritables citadelles. Mais vivre ici relève de l’exploit. Brûlée par les vents du Sahara, sous des températures frôlant les 45°C, la terre des Dogon a tout d’un enfer. Pour survivre, ils ont dû composer avec ces conditions extrêmes.
Depuis plusieurs années, les conditions de vie au pays Dogon sont en effet de plus en plus difficiles. Nombreux sont les jeunes qui partent dans les grandes villes du Mali ou jusqu’en Côte d’Ivoire pour trouver un emploi et gagner l’argent qui aidera leur famille restée au pays. Temporaire il y a quelques années, cet exode est aujourd’hui souvent définitif. Le plateau et les éboulis de la falaise de Bandiagara se dépeuplent et les 700 000 Dogon se dispersent peu à peu.
Cette situation complexe, les 300 000 touristes qui viennent au pays Dogon chaque année l’ignorent. Ils viennent ici en quête de l’exotisme et de l’authenticité tant vantés par les écrits de certains ethnologues et les nombreuses agences de voyage. Pourtant, la culture Dogon ne cesse d’évoluer. Au contact des étrangers et des autres cultures qu’ils côtoient au quotidien, de plus en plus de jeunes délaissent les croyances et les valeurs traditionnelles. L’avenir du peuple Dogon est entre les mains de cette génération. C’est à elle de relever un nouveau défi, celui d’améliorer le sort de tout un peuple, sans le renier…
Mon humble avis : Je sais, 2 articles le même jour, ça fait beaucoup. Mais après avoir vu une telle émission, je n'ai pas pu m'en empêcher. Je ne reviendrais pas sur la qualité tant humaine, que visuelle et documentaire de ce programme télévisé trop rare. Edouard Baer a fait preuve d'humilité, de discrétion, de bonne mesure et bien sûr, d'émotion pudique.
Mais de cet épisode, je retiens des témoignages qui m'ont bouleversée...
Ce vieil homme, chef du village qui a mis 5 ans pour creuser un puits, sans être sûr de trouver de l'eau au fond. Et au fond, il y a eu un mince filet d'eau, avec lequel il cultive ses champs et nourrit sa famille. Mais il faut se mettre à la recherche d'un autre puits au cas où...
Ce jeune homme de 37 ans pour qui, le plus beau jour de sa vie, fut l'année - alors qu'il était trs jeune- où la récolte de mil était excellente.... Se souvient on, sous nos latitudes, des bonnes et mauvaises années agricoles ???
Ce même jeune homme, lorsqu'il a eu l'occasion d'aller travailler à la ville et de découvrir la télévision. Il ne parlait pas la langue de diffusion mais voyait parfaitement. Ce n'est pas l'opulence, la richesse, les voitures, le confort, l'apparente facilité de vie occidentale qu'il a retenu. Non, ce qui l'a frappé, c'est qu'ailleurs que chez lui, il existe des endroits avec beaucoup plus de verdure...
Enfin, cet homme confiait à la caméra sa souffrance de ne savoir ni lire ni écrire. Car, lorsqu'il reçoit une lettre, il doit demander à un lettré de lui lire cette lettre qui connait alors ses secrets avant lui...
Je vous laisse sur ces bonnes paroles ? Réflexions ? Je ne trouve pas le mot.