INTERVIEW EXCLUSIVE DE STEPHANIE MESNIER
Publié le 7 Janvier 2009


Il y a quelques semaines, je découvrais l'excellent et très amusant roman "Petits Désordres au Château".
Son auteure, Stéphanie Mesnier, qui collabore aussi au Canard Enchainé, à très vite acceptée ma demande d'interview et y a répondu encore plus vite. Qu'elle en soit sincèrement remercier. Alors, comme d'habitude, voici une interview personnalisée, en fonction du sujet du livre.... La vie de château !!!
Crédit photo Philippe Matsas, Agence Opale
- Si vous deviez vous introduire dans un château, ce serait en tant que Comtesse, journaliste historicoculturelle, réfugiée politique ou écrivain à la recherche d'un havre de paix pour écrire le roman du siècle ?
S.M Le roman du siècle, comme vous y allez ! Si j'avais besoin de mener une petite enquête avant d'écrire (j'aime savoir de quoi je parle), je ne me présenterais certes pas aux portes d'un château en tant que romancière ou que journaliste. Il serait plus prudent, et plus amusant, de m'imaginer en inspectrice des bâtiments historiques (bien sûr, je porterais des lunettes), ou en lointaine cousine d'une branche cadette d'Ecosse, perchée sur son arbre généalogique. Mais bien sûr, si vous connaissez de sympathiques châtelains disposés à m'accueillir dans l'aile gauche, ou même dans l'aile droite, de leur demeure, merci de me transmettre l'adresse !
Imaginons que ce château soit le votre...
S.M : Avec plaisir...
- Dans ce château, où installeriez vous votre bureau pour écrire votre prochain roman : dans le jardin d'hiver, dans le salon près de la cheminée histoire d'avoir de la vie autour de vous ou dans le grenier : rester tranquille surtout ! A propos de prochain roman... Une idée, commencé, terminé, à l'impression ou... aucune idée !!
S.M : Un endroit à soi ("une chambre à soi", disait Virginia Woolf) me semble essentiel pour réfléchir et travailler. Alors imaginons un grand bureau clair, avec une cheminée et la vue sur un parc délicieux où cabrioleraient des écureuils. Pas trop loin de la cuisine, pour que le thé n'ait pas le temps de refroidir. Et, le soir, dans la salle à manger, mes amis réclameraient avec force que je leur lise le résultat de mes fructueuses séances de travail (elles ne pourraient être que fructueuses, dans un tel environnement !
- Dans la grande bibliothèque peuplée de livres aussi vieux que les murs.... Quels serait les trois auteurs incontournables ? Et quitte à dépareiller un peu, si vous deviez ajouter quelques livres contemporains, quels seraient ils ?
S.M : Balzac, Proust et Alexandre Dumas pourraient déjà, à eux trois, tapisser quelques murs. Ce sont des auteurs que j'admire particulièrement, et que je relis souvent. J'aime aussi beaucoup les mémoires, et je placerai en bonne place les "Historiettes" d'un mémorialiste injustement méconnu : Gédéon Tallemant Des Réaux. Ce contemporain de Saint Simon et de Mme de Sévigné a vécu dans un château qui porte son nom, non loin de Chinon, et qui m'a servi de modèle pour décrire le château de mon roman.Chez les auteurs modernes, les anglosaxons ont ma préférence : Evelyn Waugh, Tom Sharpe, ou Nick Hornby. Les dernières lectures qui m'ont enthousiasmée sont "Swap", d'Anthony Moore (éd. Liana Levi), ou "Pensée magique", d''Augusten Burroughs (éd. Héloïse d'Ormesson).
Imaginons que ce château soit le votre...
S.M : Avec plaisir...
- Dans ce château, où installeriez vous votre bureau pour écrire votre prochain roman : dans le jardin d'hiver, dans le salon près de la cheminée histoire d'avoir de la vie autour de vous ou dans le grenier : rester tranquille surtout ! A propos de prochain roman... Une idée, commencé, terminé, à l'impression ou... aucune idée !!
S.M : Un endroit à soi ("une chambre à soi", disait Virginia Woolf) me semble essentiel pour réfléchir et travailler. Alors imaginons un grand bureau clair, avec une cheminée et la vue sur un parc délicieux où cabrioleraient des écureuils. Pas trop loin de la cuisine, pour que le thé n'ait pas le temps de refroidir. Et, le soir, dans la salle à manger, mes amis réclameraient avec force que je leur lise le résultat de mes fructueuses séances de travail (elles ne pourraient être que fructueuses, dans un tel environnement !
- Dans la grande bibliothèque peuplée de livres aussi vieux que les murs.... Quels serait les trois auteurs incontournables ? Et quitte à dépareiller un peu, si vous deviez ajouter quelques livres contemporains, quels seraient ils ?
S.M : Balzac, Proust et Alexandre Dumas pourraient déjà, à eux trois, tapisser quelques murs. Ce sont des auteurs que j'admire particulièrement, et que je relis souvent. J'aime aussi beaucoup les mémoires, et je placerai en bonne place les "Historiettes" d'un mémorialiste injustement méconnu : Gédéon Tallemant Des Réaux. Ce contemporain de Saint Simon et de Mme de Sévigné a vécu dans un château qui porte son nom, non loin de Chinon, et qui m'a servi de modèle pour décrire le château de mon roman.Chez les auteurs modernes, les anglosaxons ont ma préférence : Evelyn Waugh, Tom Sharpe, ou Nick Hornby. Les dernières lectures qui m'ont enthousiasmée sont "Swap", d'Anthony Moore (éd. Liana Levi), ou "Pensée magique", d''Augusten Burroughs (éd. Héloïse d'Ormesson).
Mais à mon sens, une bibliothèque de château se doit d'être surannée, incomplète, et de réserver des surprises, des curiosités, au hasard des vieux volumes que l'on y découvre.
- Pour lire, l'idéal serait votre chambre, une salle avec cheminée, le parc du château sous le chêne centenaire ou n'importe où ?
S.M :J'ai toujours un livre avec moi. Même la nuit, si je ne dors pas, j'écoute un livre audio sur mon ipod. L'idéal, pour répondre à votre question, c'est quand il pleut dehors et que l'on est au chaud et en sécurité chez soi. La pluie sied merveilleusement à la lecture. Mais quand il fait beau, sur l'herbe, au pied d'un arbre, ça n'est pas mal non plus.
- Dans les escaliers en marbre des châteaux, il y a toujours des portraits d'illustres personnages. Quels sont les 4 portraits que vous accorcheriez ?
S.M : Le portrait d'Alice au pays des merveilles (elle est charmante), celui de d'Artagnan en grande tenue, la duchesse de Guermantes en robe de bal et, pourquoi pas, car c'est un illustre à sa manière, un portrait de mon chat.
- Qui jetteriez vous par contre dans le sous sol, vous savez le labyrinthe secret sans issue et dont personne n'est jamais sorti d'ailleurs ? On appelle cela les oubliettes je crois !
S.M : Mieux vaut que je garde les noms pour moi !
- Qui serait votre majord'homme et confident idéal ?
S.M : Je ne suis pas sûre que je ferais de mon majordome un confident. Mais j'embaucherais Jeeves, of course. Il a d'excellentes références.
- Les codes de l'aristocratie, voire de la Noblesse, pour vous c'est une habitude séculaire, dépassée, ridicule, une certaine sauvegarde d'un certain patrimoine français, ou une façon de se démarquer et de ne pas se "mélanger" au "peuple" ?
S.M : L'aristocratie incarne une mémoire vivante, c'est en cela qu'elle est intéressante. C'est une mémoire en mouvement, aux contours flous, qui s'oppose à l'historiographie officielle et figée. Les codes, le langage, les bibliothèques des aristocrates, sont un patrimoine vivant. Le parler des aristocrates, avec ses évolutions, nous en apprend aussi long que l'analyse du langage du peuple, par exemple.
- Dans votre roman Petits désordres au château, est-ce que toute ressemblance avec des personnes existantes est pur fruit du hasard ou vous êtes vous inspirée d'un entourage quelconque ?
S.M : Vous avez compris que le Président Bernedac n'est pas sans rapport avec l'un de nos anciens présidents, et qu'Alexandre de Charmieux entretient un certain cousinage avec un ex-Premier ministre... D'autre part, j'ai grandi en Touraine, et mon parcours personnel m'a amené à fréquenter le milieu d'Ysambart Des Rancins.
Mon travail de journaliste m'amène a rencontrer des responsables politiques, des diplomates ou des hommes d'affaires, et mes observations déteignent parfois sur l'écriture d'un roman. Ces deux métiers de romancière et de journaliste, bien que très différents, ont des points communs : l'observation, la psychologie, et aussi la rigueur. Cela peut sembler étonnant, mais écrire une comédie, même pleine de fantaisie, exige de la rigueur.
- Quel est le personnage du livre qui vous a le plus amusé à constituer ? Et quel est celui pour lequel vous avez le plus d'affection ?
S.M : J'affectionne bien sûr le comte Ysambart, le châtelain-jardinier. J'aime son parcours et je le trouve doté d'une certaine sagesse. Mais j'ai aussi un faible pour le personnage du Dr Baumffel-Girard, as de la psychiatrie et expert en repassage des pantalons. En fait, j'ai de la tendresse pour tous mes personnages. je les aime bien, et j'espère qu'ils me le rendent un peu.
- Quitte à vivre la vie de Palais, vous seriez plus à l'aise à Versailles ou à l'Elysée ?
S.M : Ni l'un ni l'autre !
- Etes vous une journaliste écrivaine ou une écrivaine journaliste ?
S.M : Une romancière d'abord, une journaliste ensuite. Mais attention ! J'aime mon travail de journaliste. Et ça n'est pas la façon la plus déshonorante de se nourrir !
- Que votre livre soit adaptée en pièce de théâtre ou en film comédie. C'est un rêve ou une possibilité ? Si c'est une possibilité qui rencontre un vif succès, ça pourrait vous permettre de mener la vie de château !?
S.M : Mener la vie de château n'est pas un rêve. J'aimerais juste pouvoir écrie tranquillement, sans souci d'intendance !
- Mais au fait, la vie de château, en rêvez vous ? Non ? Quel est donc votre rêve "publiable", donc pas intime !!
S.M : Des vacances ! Mais pour un écrivain, ça n'existe pas vraiment. Comme disait Colette, partir en vacances, c'est travailler ailleurs.
- Pour lire, l'idéal serait votre chambre, une salle avec cheminée, le parc du château sous le chêne centenaire ou n'importe où ?
S.M :J'ai toujours un livre avec moi. Même la nuit, si je ne dors pas, j'écoute un livre audio sur mon ipod. L'idéal, pour répondre à votre question, c'est quand il pleut dehors et que l'on est au chaud et en sécurité chez soi. La pluie sied merveilleusement à la lecture. Mais quand il fait beau, sur l'herbe, au pied d'un arbre, ça n'est pas mal non plus.
- Dans les escaliers en marbre des châteaux, il y a toujours des portraits d'illustres personnages. Quels sont les 4 portraits que vous accorcheriez ?
S.M : Le portrait d'Alice au pays des merveilles (elle est charmante), celui de d'Artagnan en grande tenue, la duchesse de Guermantes en robe de bal et, pourquoi pas, car c'est un illustre à sa manière, un portrait de mon chat.
- Qui jetteriez vous par contre dans le sous sol, vous savez le labyrinthe secret sans issue et dont personne n'est jamais sorti d'ailleurs ? On appelle cela les oubliettes je crois !
S.M : Mieux vaut que je garde les noms pour moi !
- Qui serait votre majord'homme et confident idéal ?
S.M : Je ne suis pas sûre que je ferais de mon majordome un confident. Mais j'embaucherais Jeeves, of course. Il a d'excellentes références.
- Les codes de l'aristocratie, voire de la Noblesse, pour vous c'est une habitude séculaire, dépassée, ridicule, une certaine sauvegarde d'un certain patrimoine français, ou une façon de se démarquer et de ne pas se "mélanger" au "peuple" ?
S.M : L'aristocratie incarne une mémoire vivante, c'est en cela qu'elle est intéressante. C'est une mémoire en mouvement, aux contours flous, qui s'oppose à l'historiographie officielle et figée. Les codes, le langage, les bibliothèques des aristocrates, sont un patrimoine vivant. Le parler des aristocrates, avec ses évolutions, nous en apprend aussi long que l'analyse du langage du peuple, par exemple.
- Dans votre roman Petits désordres au château, est-ce que toute ressemblance avec des personnes existantes est pur fruit du hasard ou vous êtes vous inspirée d'un entourage quelconque ?
S.M : Vous avez compris que le Président Bernedac n'est pas sans rapport avec l'un de nos anciens présidents, et qu'Alexandre de Charmieux entretient un certain cousinage avec un ex-Premier ministre... D'autre part, j'ai grandi en Touraine, et mon parcours personnel m'a amené à fréquenter le milieu d'Ysambart Des Rancins.
Mon travail de journaliste m'amène a rencontrer des responsables politiques, des diplomates ou des hommes d'affaires, et mes observations déteignent parfois sur l'écriture d'un roman. Ces deux métiers de romancière et de journaliste, bien que très différents, ont des points communs : l'observation, la psychologie, et aussi la rigueur. Cela peut sembler étonnant, mais écrire une comédie, même pleine de fantaisie, exige de la rigueur.
- Quel est le personnage du livre qui vous a le plus amusé à constituer ? Et quel est celui pour lequel vous avez le plus d'affection ?
S.M : J'affectionne bien sûr le comte Ysambart, le châtelain-jardinier. J'aime son parcours et je le trouve doté d'une certaine sagesse. Mais j'ai aussi un faible pour le personnage du Dr Baumffel-Girard, as de la psychiatrie et expert en repassage des pantalons. En fait, j'ai de la tendresse pour tous mes personnages. je les aime bien, et j'espère qu'ils me le rendent un peu.
- Quitte à vivre la vie de Palais, vous seriez plus à l'aise à Versailles ou à l'Elysée ?
S.M : Ni l'un ni l'autre !
- Etes vous une journaliste écrivaine ou une écrivaine journaliste ?
S.M : Une romancière d'abord, une journaliste ensuite. Mais attention ! J'aime mon travail de journaliste. Et ça n'est pas la façon la plus déshonorante de se nourrir !
- Que votre livre soit adaptée en pièce de théâtre ou en film comédie. C'est un rêve ou une possibilité ? Si c'est une possibilité qui rencontre un vif succès, ça pourrait vous permettre de mener la vie de château !?
S.M : Mener la vie de château n'est pas un rêve. J'aimerais juste pouvoir écrie tranquillement, sans souci d'intendance !
- Mais au fait, la vie de château, en rêvez vous ? Non ? Quel est donc votre rêve "publiable", donc pas intime !!
S.M : Des vacances ! Mais pour un écrivain, ça n'existe pas vraiment. Comme disait Colette, partir en vacances, c'est travailler ailleurs.
