YVES SAINT LAURENT, film de Jalil LESPERT
Publié le 16 Janvier 2014
Synopsis : (Biopic) Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.
Avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon, Laura Smet
Mon humble avis : Pas particulièrement motivée pour aller voir ce film, j'avais surtout une farouche envie d'aller au ciné dimanche matin ! Les autres films ? Déjà vus ou pas du tout tentée !
Alors, quid de YSL ? Ce qui est incontestable, c'est que l'interprétation de Pierre Niney, dans la peau du grand couturier, est époustoufflante ! Même si je ne connais pas grandement l'original, on retrouve dans Pierre Niney tellement de mimiques et de retenue d'YSL qu'on en reste bouche bée. Guillaume Gallienne brille aussi dans le rôle de Pierre Bergé, et je l'ai préféré ici que dans son rôle autobiographique dans Guillaume et les Garçons à table.
J'ai suivi avec intérêt les débuts de carrière d'Yves Saint Laurent (dans le film hein ! Sinon, j'étais pas née ) , comme la retranscription d'une époque que je n'ai pas plus vécue.... Les années 60 (avec la Guerre d'Algérie dans les conversations et les préoccupations de quelques protagonistes du film) et l'aube des années 70. Et l'évolution de la mode, avec YSL en fer de lance, c'est assez fascinant, amusant, et très agréable pour les yeux. Les jupes se raccourcissent, les styles se lâchent, l'élégance est le maitre mot ! A l'époque, les vêtements de haute couture semblaient bien plus "portables" que maintenant, alors que les podiums de défilé étaient bien plus courts !
Mais pour être honnête, j'aurais préféré voir plus de robes, de petites mains travaillant méticuleusement des étoffes, me balader un peu plus dans les maisons de haute couture, assister bien plus à la création de robes merveilleuses ou étonnantes.... que d'être spectatrice plus ou moins volontaire de cette déchéance. Drogue, alcool, excès en tout genre, vie dissolue, nuits dans les clubs gays. Bref, YSL, d'une timidité maladive, se détruit à petit, voire grand feu, alors que son mécène et compagnon officiel- Pierre Bergé- fait tout pour le maintenir à flot. Oui, on sent parfaitement le mal être et le talent artistique d'Yves Saint Laurent (l'un n'allant souvent pas sans l'autre)... Mais j'ai l'impression d'avoir assisté à une intimité "déplacée", "inutile", qui m'a mise mal à l'aise, que j'aurais préféré ne pas voir, au profit des belles créations de l'homme. Et je m'interroge sur les biopics que j'ai pu voir ces dernières années. C'est curieux, ils mettent rarement leurs personnages / sujets à leur avantage, et je me demande bien pourquoi... Car quelque part, je trouve que ça nuit plus à l'image que ça ne la dore. Certes, le côté public et paillettes, c'est en général ce que l'on connait des personnes à qui le cinéma dédie un biopic... Alors peut-être est-ce pour montrer l'inconnu ? Pourquoi pas lorsqu'il s'agit d'Informations historiques... Mais ici, j'ai des doutes. Franchement, la carrière de l'homme, son talent, ses tourments créatifs et quelques unes de ses obsessions maladives, conduisant à son auto-sabotage m'auraient suffit, et non cet étalage impudique.