IMMORTELLE RANDONNEE, de Jean-Christophe RUFIN
Publié le 16 Novembre 2014
COMPOSTELLE MALGRE MOI
Récit de voyage - Editions Audiolib - 6h d'écoute -20.90 €
Parution en livre audio en août 2013
Le sujet : Jean-Christophe Rufin ne connaissait presque rien du Chemin de Compostelle avant de s'y engager. Depuis les préparatifs jusqu'à l'arrivée bien méritée 800 kilomètres plus loin, nous suivons les perigrinations de l'auteur, au fil des paysages, des rencontres et des pensées intérieures.
Tentation : Le sujet
Fournisseur : Sylire, merci ;)
Mon humbles avis : Sa "credential" en poche, sa "mochila" sur le dos (sac des pélerins) Jean-Christophe Ruffin s'engage, depuis Hendaye, sur le chemin de Compostelle. Il devient ainsi un Jacquet (nom des pélerins de Compostelle), et choisit le chemin du Nord, par les montagnes. Plus dur, mais moins fréquenté, donc quelque part plus propice à l'isolement.
Ce récit de voyage est écrit à postériori, l'auteur n'ayant pas pris de note au fil de sa marche. Et ce récit, il est franchement savoureux, jamais rébarbatif, parfois drôle. L'humour et l'autodérision s'invitent pleinement dans la plume très agréable de Rufin. Il n'y est pas question de prière à chaque page, d'ailleurs, je ne me souviens pas que le romancier y évoque une seule prière, n'étant pas un fervant catholique lui même. Non. Ce sont les émerveillements, les rencontres diverses, variées, enrichissantes, touchantes, étonnantes ou comiques qui marquent avant tout ce livre. Aucun prosélytisme en vue, bien au contraire.
Immortelle Randonnée aurait pu être sous-titré : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le chemin de Compostelle sans jamais oser le demander ! Depuis les gites d'étapes, aux chaussettes qui sèchent, en passant par la radinerie des pélerins, les kilomètres avalés sur du bitume en bord d'autoroutes, les explications historiques, la fatigue, le découragement, la clochardisation du pélerin, j'en passe et des meilleurs. Ruffin croque moult portraits de Jacquets car aucuns ne se ressemblent, depuis leurs motivations jusqu'à leur comportement. Il y a celui qui a parcourru plusieurs fois le Chemin, celui qui le commence à 30 km de St Jacques sur une route soudain surpeuplée, ceux qui le font en bus en s'arrêtant uniquement sur les lieux incontournables.
Mais surtout, il y a ces moments de grâce, de révélation sprirituelle, de transformation de soi, tant intérieure qu'extérieure, de communion avec la nature, avec soi même, de dépouillement, de réflexion, de méditation, qui en font même oublier la réponse à la question que l'on imagine principale : Pourquoi suis-je partie sur le Chemin de Compostelle ?
Par contre, ce récit permet de faire une pause dans les fastes de la vie et de se reposer la question : quel est mon Essentiel ? Et dans "essentiel", il y a essence, ce qui nous fait marcher et avancer.
A mon humble avis, cette Immortelle randonnée est à lire, et à relire sans modération !