L'OEIL DU PRINCE, de Frédérique DEGHELT
Publié le 6 Décembre 2014
Roman - Editions J'ai Lu - 382 pages -14 €
Parution le 3 septembre 2014 - Rentrée littéraire
L'histoire : Quatre histoires, quatre époques différentes et des personnages que rien ne semble relier. C'est la cinquième époque qui les réunira dans une seule et même histoire.
Tentation : Silvana de chez J'ai Lu
Fournisseur : J'ai Lu, merci pour l'envoi.
Mon humble avis : Le charme de ce roman, qui semble être un recueil de nouvelles au premier abord, ne m'a pas sauté aux yeux... Puis il s'est immiscé en moi doucement mais sûrement, au point que j'ai vraiment apprécié cette lecture, même si j'ai, comme on dit, pris mon temps.
Première histoire : Une grande ado dans les années 80, à Cannes. Mélodie souffre du manque d'affection de ses parents et de la distance culturelle qui les séparent. Elle nourrit de grands rêves, obtient son accréditation comme stagiaire au Festival de Cannes... et y rencontre un pianiste.
Cette jeune femme m'a touchée dans sa rebellion et ses rêves, et je me suis revue en 1997, l'année du 50ème anniversaire du Festival de Cannes, alors que j'y étais en tant qu'hôtesse d'accueil et que je montais le tapis rouge des marches du palais. J'étais en "Camaïeu" entourée de Chanel et de Dior !!! Ce qui m'a dérangée, le style narratif qui semble vraiment être un prétexte afin que l'auteure puisse énumérer ses goûts musicaux de l'époque.
Deuxième histoire : Un jeune homme pleure sa femme, décédée, alors enceinte de 8 mois... renversée par un chauffard à New York. Le jeune veuf se replie sur San Francisco, puis dans un coin tranquille du Sud Est Américain. Il écrit son journal de bord qui l'amènera à sa résurrection. De très belles réflexions sur le deuil, l'absence, la vie, l'absence de celui qui n'était pas encore présent (à savoir l'enfant).
Troisième histoire... épistolaire, entre Agnès et Alceste, deux résistants lors de la Seconde Guerre Mondiale. Lui est dans le maquis, elle transmet informations et vivres. Une histoire d'amour fulgurente sur fond de guerre, de zone "libre", de trahison, d'occupation. Et une phrase qui m'a marquée et qui dit en gros : "La guerre nous oblige à haïr un peuple entier sans prendre en compte l'individu qui est en face de nous". Cet échange épistolaire est de plus en plus dense, de plus en plus touchant et réellement intéressant sur le contexte historique.
Quatrième histoire : A San Francisco, Benoit rencontre par hasard un vieil ami de lycée. Benoit est en instense de divorce, alors que son ami est fraichement amoureux. L'un semble avoir envie de renouer avec l'amour passion en voyant son ami le vivre, et se demande comment il en est arrivé à cet échec, jusqu'à ce que la vérité insoupçonnable devienne évidence.
Cinquième époque.... Celle qui relie tous les personnages rencontrés précédemment. Elle est annoncée par la quatrième de couv'. Sans doute, pendant la lecture de l'ensemble, on espère une issue grandiose et sans doute, peut on s'étonner de la relative simplicité de ce lien entre tous. Et puis non, je pense que c'est la simplicité de ce lien qui m'a touchée, qui me fait dire que chacun est la somme de l'histoire des autres, et qu'une histoire collective est la somme d'histoires individuelles.
Aussi, j'ai refermé ce roman en me disant : Pas mal, pas mal, bien vu même ! Et qui plus est, bien écrit. L'Oeil du prince, une lecture que je ne regrette donc pas, et que je vous conseille.
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