L'IMPOSTURE DES MOTS, de Yasmina KHADRA

Publié le 24 Mars 2015

 

L'IMPOSTURE DES MOTS - Yasmina KHADRARoman - Editions Pocket - 168 pages - 5.80 €

 

Parution d'origine en janvier 2002 chez Julliard

 

L'histoire : En 2001, l'officier supérieur de l'armée Algérienne Mohammend Moulessehoul a déjà révélé qu'il était aussi Yasmina Khadra, auteur reconnu de romans policiers. Il a alors démissionné de l'armée, et arrive en France, avec femme et enfants. Il y est attendu par son éditeur français, son attachée de presse et se lance dans la promotion de son dernier roman. Sauf que l'attente et les questions des uns et des autres ne sont pas celles qu'il espérait.

 

Tentation : J'aime l'auteur et l'homme

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : Mes 3 précédentes lectures de Khadra m'avaient autant subjuguée que bouleversée. J'aime beaucoup l'homme, passionnant à écouter lors des rencontres littéraires, et qui fait preuve de beaucoup de bonhommie. Il est aussi accessible puisqu'il y a quelques années, il avait accepté de répondre à l'une de mes interviewes.

Mais, j'avoue, je n'ai pas accroché avec ce texte. Déjà, la vraie quatrième de couv est trompeuse. Elle semble annoncer un témoignage sur l'époque où Khadra a révélé sa véritable identité et vis et versa. Et bien non, celui-ci débute plus tard.

Certes, il y a la belle écriture de l'écrivain, des passages très touchants et des sujets intéressants abordés. Comment réapprendre à "être" après 30 ans d'armée, d'obéissance et de guerres. Comment évoquer une armée telle qu'on la vécue, une armée décriée par l'opinion internationale, politique ou médiatique, qui lui reproche à tort des faits qui ne sont pas de son fait ? Comment faire oublier le commandant militaire pour exister en tant qu'écrivain ?

Il y a aussi de belles questions, universelles, bien posées : est-ce la souffrance qui fait le rêve ou le rêve qui fait la souffrance ?

Alors oui, il y a de bonnes choses dans ce livre, même de très bonnes.

Mais le choix narratif ne m'a pas particulièrement plu. Le narrateur (Khadra lui même, l'imposture des mots étant hautement autobiographique), converse beaucoup avec des personnages dont on met un moment à comprendre d'où ils viennent : à savoir, de ses précédents roman ou de l'au-delà. J'ai trouvé ses passages maladroits, peu convaincants.

Ensuite, j'ai eu l'impression de lire un long apitoiement de l'auteur (on ne m'aime pas, on ne me comprend pas, je suis malheureux, je veux qu'on m'aime, qu'on me lise), qui passe son temps à s'auto sermoner comme pour se faire pardonner en public cet auto apitoiement d'où transparaitait presque une certaine taille d'égo. En tous cas, c'est ainsi que je l'ai perçu, même si je sais, pour avoir rencontré Yasmina Khadra à de multiples reprises, que Khadra est un homme adorable, simple, presque ingénu, et avec un humour subtil et délicieux.

Bref, il semble que je n'ai pas capté l'objectif de ce récit.

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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A
J'adore cet auteur depuis ma lecture de L'attentat ! Je crois même que c'est ton billet qui avait fini par me convaincre à le lire. J'avais adoré ce roman ! Toujours pas lu d'autres oeuvres de l'auteur mais c'est prévu. J'éviterai juste celui-là, pas envie d'être déçue par l'auteur...
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A
Un auto-apitoiement ? Bof !
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G
j'aime aussi beaucoup cet auteur, mais je ne connais pas ce titre. Je laisse tomber alors.
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T
J'aime en général aussi les romans de Khadra, je crois que je ne lirai pas celui-là. As-tu lu L'écrivain? qui lui aussi est un peu autobiographique.
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G
Oui, j'ai lu L'écrivain il y a quelques années et j'avais adoré... D'où sans doute ma déception ici...