PILE ENTRE DEUX, d'Arnaud LE GUILCHER
Publié le 10 Août 2015
Roman - Editions Pocket - 341 pages - 6.80 €
Parution d'origine en avril 2013
L'histoire : (4ème de couv) Le jour où Antoine se résout à mettre un pied à La Défense, il faut que ce soit précisément le jour où le monde règle ses comptes avec la finance. C'est la rafle. Pour tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à un trader, c'est l'aller sans retour pour Midway Atoll, une île-prison au large de nulle part. Tandis que tous ces ex-boursicoteurs, sous l'égide de l'infâme DSQ, rejouent " Sa Majesté des Dégueulasses ", dans son coin Antoine robinsonne parmi les albatros, tape dans l'œil des otaries et échafaude des plans d'évasion pour sauver sa femme... Bref : la crise, quoi !
Tentation : La 4ème de couv
Fournisseur : Ma CB !
Mon humble avis : Il a évolué au fil de ma lecture. De l'excitation intriguée d'ouvrir un nouveau livre et de découvrir une plume, il est passé par l'exaspération (j'ai mis quelque temps à achever ce roman) à la presque admiration !
On est dans du burlesque, dans une histoire complètement vaudevillesque, ponctuée de dialogues et réflexions presque dignes d'Audiard. Bon je ne me dirige pas souvent vers ce type de livre, aussi, je ne suis pas forcément bon public, sans doute que je n'apprécie pas l'exercice de style à sa juste valeur. Néanmoins, j'aime l'humour. Mais là où le bât blesse pour moi, c'est quand chaque phrase semble avoir été écrite pour me faire rire. Un humour forcé en quelque sorte. Et pour moi, trop d'humour tue l'humour. C'est fatiguant à la longue et du coup, monotone. Je préfère quand l'humour vient me cueillir discrètement, où à moment inattendu.
Bref, quid de l'histoire et du sujet : une rafle est organisée à la Défense, là où se font toutes les magouilles financières qui dirigent le monde. C'est hélas ce jour-là qu'Antoine allait y chercher son épouse. "Innocent", il se retrouve prisonnier lui aussi, expédié sur une ile au milieu de nulle part avec d'autres prisonniers. Je mets des guillemets à innocent, car moins coupable que certains, sommes nous, les uns et les autres, complètement innoncent de la crise tant économique que sociale ou morale que subit la planète ?
Dans les prisonniers, se trouve de vrais coupables (tel un certain DSQ) et d'innocentes victimes, tel que l'homme chargé de la distribution du courrier.
Surprise, Midway atoll, à quelques milliers de kilomètres d'Hawaï est loin de la carte postale de rêve...Envahi d'albatros, de bouteilles plastiques et autres détritus que charrie la mer.
A propos de ces détritus... Le récit principal est parfois entrecoupé par un autre, celui, à la première personne du singulier, d'une bouteille d'eau en plastique. Celle-ci nous narre son grand voyage, depuis les mains d'un joggeur californien, à la plage, puis la mer, puis... et toutes ses rencontres, (notamment une poupée Barbie sans tête ni...) avec qui elle forme une immense plateforme autour de Midway atoll.
Pile entre deux est donc un roman sur la crise économique, contre le monde des finances, sur l'amour, contre la pollution... et un plaidoyer pour que les hommes vivent enfin en intelligence avec la nature et les animaux (ici, les Albatros, les baleines).
Difficile de définir réellement cette histoire, foncièrement pro-environnemental mais de façon détournée, qui oscille entre grand n'importe quoi, conte ou fable pour enfant de 7 à 99 ans (avec des moments mimis tout plein et d'autres bien cracras) et un appel à la prise de conscience mondiale et individuel.
Une lecture assez inédite pour moi, qui a bien mieux fini qu'elle n'a commencé mais qui ne me donne pas envie de plonger de suite dans la bibliographie de l'auteur.
PS : Je complète après avoir parcouru les chroniques d'autres blogueurs... Il y a effectivement dans ce roman une multitude de métaphores caustiques et de références à la politique, la musique, le show-biz... Dont une que je n'avais pas vue du tout... j'ai besoin de lunettes : Antoine, sur son Atoll. Cela confirme que je ne suis pas la meilleure lectrice pour ce type de bouquins pas mal foutus finalement.