PORTRAIT DE GROUPE AVEC UN PARAPLUIE, de Violette CABESOS

Publié le 15 Novembre 2016

Afficher l'image d'originePolicier - Editions Albin Michel - 358 pages - 20.90 €

 

Parution le 1er septembre 2016 : Rentrée littéraire !

 

L'histoire : Septuagénaire Marthe Bothorel est passionnée d'histoire de l'art et de dessin. Hors, lors d'un concours de peintres amateurs sur la ville de Provins, elle fait une macabre découverte dans les souterrains de la ville : une jeune fille peinte assassinée et posée dans une posture qui n'est pas sans rappeler un célèbre tableau. Et ce n'est que le premier corps... Avec ses amies Jacote et Nastia, elles se retrouvent dans des mésaventures dont elles se seraient bien passées...

 

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi !

 

Mon humble avis : Voici un roman policier que je dirais comme... "A l'ancienne". Il dégage un petit air désuet. Sans doute à travers ses 3 héroïnes qui totalisent au moins 210 ans à elles trois, à travers le commissaire Cointreau qui n'a rien du super flic mais ferait plutôt penser à un certain Maigret.

Les crimes sont très originaux... même si on ne peut plus odieux. Par contre, chance pour nous, les pages de ce roman ne débordent pas d'horribles descriptions qui font remonter le coeur ou fermer les yeux.

Et oui, on l'apprend dès le premier crime, le tueur, enfin, (le psychopathe !) reproduit dans la mise en scène de ses meurtres des célèbres peintures du début XXième. Quant au pourquoi du comment, je ne vous en dirai pas plus, il vous faudra faire connaissance avec Portrait de groupe avec parapluie.

L'intérêt premier de ce polar est en fait... culturel. Oui, cette histoire est vraiment très instruite et ce, de façon très accessible. Rien d'élitiste. Violette Cabesos nous offre une plongée documentée dans le monde de l'art au début du vingtième siècle (avant-guerre / pendant-guerre / après-guerre) de Paris. Et plus particulièrement de Montmartre et de Montparnasse. Et oui, c'est l'époque du Bateau-Lavoir, du Lapin Agile et de La Ruche où vivent et survivent les rapins de l'époque. Certains sont restés rapins, d'autres sont devenus rupins. De qui s'agit-il ? De Modigliani, de Picasso, de Soutine, de Derain, d'Utrillo, de Matisse etc... Mais y habitaient aussi (et sont bien présent dans le roman), Guillaume Apollinaire, de Max Jacob et bien d'autres littéraires. Les passages qui décrivent la vie et l'oeuvre de tous ces artistes sont vraiment intéressants, même si l'on apprend (pour moi en tout cas, que nombre de ces personnages ne débordaient pas de sympathie.

La présence de tous ces hommes illustres dans ces pages est l'une des raisons de ma lenteur de lecture (outre ma vie fourmillante !) . Car oui, si vous lisez ce roman, gardez à proximité de vous votre ordinateur ou une tablette... Car la curiosité (saine) nous pousse souvent à allumer l'un ou l'autre pour rendre visite à notre ami Google qui, en 2 clics, nous délivre tous les tableaux dont il est question ici. Bref, l'intérêt culturel de ce roman est indéniable.

Le fond du roman est également bien construit, l'auteure ayant eu la bonne idée d'intégrer aux célèbres peintres un artiste sorti de son imagination, qui fait le lien entre les années 1900 et le présent où se déroule l'intrigue.

J'ai plus de réserves concernant la forme que prend ce livre. En effet, même si l'on fait "connaissance" rapidement avec le futur criminel, en n'en sachant que très peu sur son identité, l'histoire tarde un peu à commencer. Le criminel s'exprime beaucoup à la première personne du singulier (un chapitre sur deux globalement) mais ne fait pas vraiment peur, même si son histoire personnelle est bien développée. Les passages où l'on retrouve nos 3 septuagénaires sont longuets, car pleins de dialogues inintéressants, qui remplissent certes, mais n'apportent rien à l'histoire, sauf à lui ralentir le rythme.

Mais mon plus gros bémol concerne la manière dont s'exprime Jacotte, l'une des 3 héroïnes retraitées. Certes, celle-ci était tenancière de bar dans un quartier très ouvrier de Paris. Du coup, elle s'exprime de façon très populaire, quasiment qu'en argot et pour moi, là, on est à la limite de la caricature de la caricature. Bref, c'est too much, désagréable à lire et surtout, cela coupe la fluidité de l'écriture.

Mon avis est donc en demie teinte, mais une lecture vraiment intéressante culturellement parlant, même si ce n'est pas ce qu'on recherche en premier dans un roman policier.

 

4ème

6ème

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Thrillers - polars français

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A
En argot ? Comme je n'y connais rien, cela aurait été rédhibitoire pour moi aussi.
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A
Ah c'est vrai que quand je lis un polar, c'est vraiment parce que je cherche un page-turner efficace, et cet aspect a l'air de manquer, enfin, du moins, ça n'a pas l'être d'être l'ambition première de ce livre. Par contre, c'est super bon signe quand des faits ou évocations dans un livre t'incitent à pousser plus loin tes connaissances et à faire des recherches. Ça, j'adore !
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K
Mouais. Des qualités c'est sûr, mais rien de très original non plus (le meurtrier qui intervient un chapitre sur deux, on a l'habitude) Mais c'est bien s'il n'y a pas d'immondes détails...
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