IN THE NAME OF... : BD de Will ARGUNAS
Publié le 17 Août 2017
BD - KSTR Editions - 130 pages - 18 €
Parution en 2012
L'histoire : Etats-Unis, 16 000 personnes réunies dans un stade, cathédrale médiatique, cathédrale d'un jour. Le Pape Nelson 1er, successeur de Benoît XVI, premier Pape Noir en visite au pays d'Obama. 3 armes le visent, 3 raisons de vouloir sa mort, 3 balles qui le toucheront peut-être. Un polar haletant qui anticipe les transformations profondes auxquelles nous sommes confrontés en ce moment même...
Tentation : Le pitch
Fournisseur : La bib'
Mon humble avis : La lecture de cette BD est franchement très agréable. Histoire prenante, planches et dessins plaisants : tout en couleur sépia avec de temps en temps, une touche de rouge qui attire l'oeil.
Nous sommes dans une uchronie, puisque c'est un Pape Noir, Nelson 1er, qui a succédé à Benoît XVI, et non le Pape François.
L'idée est bien trouvée, bien développée et l'enquête menée par le FBI donne vraiment un aspect polar noir à cet album. L'agent Jackson, en proie aux démons de l'alcool, est appelé de New York pour diriger personnellement cette enquête sur Houston. Pourquoi lui ? La fin nous le laissera supposer. Trois suspects : un jeune homme révolté, un ex marine et un néo-nazi. Qu'est-ce qui relie ces 3 hommes ?
Conspiration ou crime personnel ? Jackson penche pour la conspiration mais ne trouve aucune preuve. Le suspense ne manque pas. L'histoire est aussi parsemé de rappel de faits qui ont fait l'actualité, notamment celle de l'Eglise. Et l'auteur s'amuse à faire un rapport entre Dallas et la mort de Kennedy et Houston et la mort du Pape.
Sauf que la fin m'a gênée. Peut-être parce que trop abracadabrantesque, parce que limite proche du blasphème. Habituellement, ceci ne me dérange pas particulièrement, mais là, cette fin m'a vraiment mise mal à l'aise.
En même temps, cette BD dénonce une fois de plus les maux de notre société, où tout est bon pour gagner en notoriété, retrouver sa place dans le monde, avoir plus de fidèles, de followers, de likes j'en passe et des meilleurs. Oui, cette histoire démontre que tout le monde est prêt à se salir les mains au nom de toutes causes, même si c'est au nom de Dieu. Et pour cela, le poids de l'image, le choc des photos, les médias, les réseaux sociaux, l'aire de l'ultra-communication et donc de l'ultra manipulation. Triste monde, qui tel St Thomas, croit à tout ce qu'il voit sans réfléchir plus loin que le bout de son nez, de son âme, de son esprit, sans user de sa liberté de réflexion, de pensée et de croyance.