LA GRANDE CREVASSE, de Roger FRISON-ROCHE

Publié le 7 Février 2018

Roman - Editions J'ai Lu - 251 pages - 5.60 €

 

Parution d'origine en 1948

Dernière réédition en 2012

 

L'histoire : Nous sommes à Chamonix en 1932. La oisive parisienne Brigitte y rencontre le guide de montagne chevronné Zian. Brigitte prend des cours à l'école d'escalade. Puis Zian l'emmène pour une première course en altitude, et Brigitte se révèle une bonne courageuse et grimpeuse. Voilà Brigitte piquée par le virus de la montagne. Alors, Zian lui propose de l'emmener au sommet du Mont-Blanc. Cette course ne se passera pas comme prévu... Mais chacun se révélera à l'autre. Au-dessus de 4 000 mètres, on ne peut plus ni mentir, ni se mentir ! Oui, mais... Lorsque l'on redescend dans la vallée, plus rien ni personne n'est tout à fait comme là-haut...

 

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Des images de jeunesse et de vacances hivernales familiales : mon père lisait Frison Roche. Plus de 30 ans après, la curiosité m'a piquée !

Si vous aimez la montagne, le rapport humain face aux forces de dame nature, le surpassement de soi, la progression lente des cordées, la communion de l'être avec les éléments, les descriptions minutieuses de paysages et de reliefs alors vous aimerez ce livre.

Si vous n'appréciez pas tout ce que je viens de citer plus haut, il y a de fortes chances pour que ce roman vous tienne captifs, juste parce qu'il est grand et beau.

En effet, tout est beau dans ces pages. L'écriture déjà, qui vous fait vivre les morsures du froid, les caresses du soleil, et vous transporte au sein de paysages spectaculaires, des paysages qu'il faut mériter, par la force, par l'effort, par passion. Frison-Roche nous les offres ! Certes, les descriptions météorologiques, alpines, géologiques, végétales sont (très) nombreuses et par moment, j'ai dû m'accrocher un peu et fainéante et peu connaisseuse du milieu, je n'ai pas eu le courage de consulter le dico pour comprendre, enfin, visualiser certains termes montagnards précis. Mais peu importe.

Les personnages sont forts, vrais, profonds, magnétiques et quelque part admirables, qui connaissent par coeur, comprennent et domptent leur environnement naturel dans la mesure du possible.

Zian, le rustique guide de montagne, rencontre la noble Parisienne Brigitte, plus entraînée  aux frivolités des nuits de la capitale qu'à l'alpinisme. Pourtant, après quelques cours, dès la première course avec Zian, elle se révélera une excellente grimpeuse, courageuse et déterminée. Alors, Zian lui propose une expédition rien qu'à eux deux. L'objectif : le toit de l'Europe. Le froid, le brouillard, les difficultés, la vie entre les mains de celui qui tient la corde, les paysages majestueux comme récompense... Oui, tout cela est propice aux révélations, aux aveux amoureux.

La grande crevasse décrit aussi la vie d'antan dans les vallées, soumises à la rudesse du climat, aux saisons, à l'isolement. L'été sur les cimes, l'hiver sur les pistes et l'automne et le printemps dans les champs et les fermes spartiates, mais qui suffisent.

Et puis et surtout il y a la grande crevasse. Les grandes crevasses même. Car le sens du titre est autant littéral que métaphorique. Ils y a celles qui pourraient vous engloutir au moindre faux pas, à la moindre perte de vigilance lorsque vous êtes là-haut, sur les glaciers.

L'autre grande crevasse est tout aussi vicieuse et insidieuse. Elle se forme entre les êtres au passé, à la culture, au mode de vie très différent, quand l'amour doit laisser vivre à la passion, et la passion prendre conscience de la place de l'amour.

Ce roman a été écrit en 1948. Au cours de ma lecture, je me suis demandé si, depuis, la montagne et les hommes avaient changé. Certains glaciers décrits dans ces pages ont dû fondre, mais les dangers alpins restent les mêmes. Je pense que dans le coeur, ces hommes  là sont restés les mêmes. Même si au XXIème siècle, ils disposent d'un tout autre matériel, notamment pour prévenir en cas d'accident. Mais l'appel des hauteurs, pour ces fous de sommets, est intact. 

Bref, un roman fort et puissant. Une belle histoire, d'Hommes et de montagnes. Je pense lire la suite (Retour à la montagne), puisque l'on y retrouve certains personnages. (PS : Ne lisez pas la 4ème de couv de retour à la montagne, car fatalement, elle spolie la fin du premier tome)

 

 

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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A
J'ai passé de belles heures à lire du Frison-Roche dans ma jeunesse.
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M
ouais c'est pas mal j'avoue.
H
Lu dans ma jeunesse et j'ai adoré !
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A
Ma mère m'a fait lire Frison-Roche quand j'avais 15-16 ans, je crois, il y en avait plusieurs à la maison. Souvenirs de dépaysement total, de dépassement de soi, d'épreuve physique dans la montagne, mais aussi d'un peu d'ennui...
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A
Arf, la montagne, c'est pas mon truc, mais bon, il peut y avoir des exceptions. J'ai quand même trop à lire pour tenter l'aventure mais sait-on jamais un jour...
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