NUMERO ZERO, d'Umberto ECO

Publié le 4 Avril 2018

Roman - Editions Livre de Poche - 240 pages - 6.90 €

 

Parution d'origine en France chez Grasset en 2015.

 

L'histoire :   En 1992, à Milan, six journalistes sont embauchés pour créer un nouveau quotidien qu’on leur promet dédié à la recherche de la vérité. Ils fouillent dans le passé pour composer leur « numéro zéro » . Mais ce quotidien se révèle un pur instrument de chantage et de calomnie.

L'un de ces journalistes fouillent dans le passé et en dégage une théorie du complot qui paraît ubuesque... Et pourtant, il est bientôt retrouvé poignardé.

 

Tentation ; Curiosité suite au décès assez récent de l'auteur.

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : Un auteur entouré d'une aura et presque d'un mystère depuis son fameux "Au nom de la rose", une quatrième de couv' alléchante et un livre peu épais... Je me suis dit que je n'en ferai qu'une bouchée, surtout que les premières pages se sont tournées toutes seules ou presque...

Et bien finalement, j'ai pas mal pataugé dans ce Numéro Zéro... Alors, divisons cet avis en 3 parties :

1/ Le fond : La création d'un nouveau quotidien dont on sait d'avance qu'il a peu de chance de paraître un jour... A travers ceci et le compte rendu des réunions de rédaction, Umberto Eco montre, démontre et démonte le fonctionnement de la presse, faite pour manipuler le lectorat par des moyens que nous autres petits lecteurs ou spectateurs du J.T n'imaginons même pas. Entre des phrases toutes faites, la façon de mettre en lumière certaines infos pour en passer d'autres sous silence, la création ex nihilo d'une info ou le recyclage d'autres, bref tout y passe. On reconnait évidemment certaines méthodes de nos médias "préférés" mais on en découvre d'autres. Et évidemment, il est prouvé dans ces pages que la presse est tout aussi manipulée que son public...C'est aussi comique, qu'ubuesque que déprimant aussi, quelque part.

2/ Une réécriture de l'Histoire... Avec la théorie ou non du complot sur les événements tant politiques que terroristes de l'Italie depuis la deuxième Guerre Mondiale. Et si ce n'était pas Mussolini qui était mort en avril 1945, fusillé avec sa maîtresse, mais son sosie... Pendant que Mussolini était caché soit par le Vatican, soit par l'Argentine... Dans le but d'un retour au pouvoir plus tard pour renverser le risque communiste de l'époque ? Tous les faits marquants de l'Italie, depuis des attentats, jusqu'à certaines arrivées au pouvoir, en passant par la Franc-Maçonnerie, le Stay Behind (réseaux clandestins coordonnés par l'OTAN) sont ainsi revisités et cette façon de considérer l'Histoire peut avoir un certain intérêt.

3/ La forme : Ce roman oscille trop entre le burlesque, l'humour cynique et le sérieux potentiel, potentiel car variant selon le crédit que le lecteur accordera à cette théorie du complot. Celle-ci, pour un lecteur lambda est trop développée et trop riche d'informations (réelles ou inventée, telle est la question !?), puisque Umberto Eco démontre tout de même dans ce roman qu'il est très facile de faire croire n'importe quoi à la masse. Cela se transforme en certaines longueurs qui sont devenues indigestes pour moi et m'ont empêchée de dévorer ce roman comme je l'espérais. En fait, un tiers du livre ressemble à un roman assez léger dans son traitement et la construction des personnages et les deux autres tiers s'approchent de très près du format de l'essai... Les premières pages semblent annoncer de l'action... qui ne vient jamais en fait. Et c'est ce qui m'a perdue et me laisse sur une sensation mitigée. J'ai appris certaines choses, mais je ne me suis ni régalée vraiment, ni distraite non plus.

Les férus d'Histoire Italienne et/ou des théories du complot devraient plus y trouver leur compte que moi !

 

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

Repost0
Commenter cet article
A
Ah mince ! ;( Mais je crois qu'effectivement Umberto Eco a été moins bon après "le nom de la rose".
Répondre
K
J'aime bien Eco, mais j'ai abandonné ce bouquin, ça me paraissait mal parti pour me passionner. bravo à toi
Répondre
A
Ça avait l'air drôlement intéressant et plutôt bien parti. J'aurais bien tenté mais je redoute un peu les longueurs indigestes. Il faudra que je tente cet auteur un jour quand même mais je choisirai un autre livre.
Répondre